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ladytelephagy
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11 novembre 2010

Grandeur nature

TailleReelle

Voilà un peu plus d'un mois, j'ai fait un achat qui n'avait l'air de rien mais qui a révolutionné ma pratique téléphagique. Une fois de plus, ce genre de choses n'arrive pas de façon programmée.

Dans le magasin, ce jour-là, je comparais les prix et le BlackBerry qui ne m'obligeait pas à hypothéquer un rein n'était pas vraiment le plus récent de tous. Le vendeur me dit "non, sur celui-là vous ne recevrez pas la télé". C'est drôle. Je me souviens avoir été déçue. Je n'avais pas idée de ce que mon BlackBerry sans télé allait faire pour ma téléphagie. Ce n'est qu'après un peu d'utilisation que j'ai percuté : nul n'est besoin d'avoir la télé pour téléphager. Et c'est là que j'ai commencé ma nouvelle expérience.
Jusque là, mes trajets étaient divisés en deux activités : soit lire (et j'ai pas donné ma part au chien cet été quand il y avait tant de documentation à compiler), soit écrire (le post du jour s'écrivait en général à l'aller, avec relecture et peaufinage au retour, parfois même préparation du suivant). Mais depuis, j'ai commencé à mettre des épisodes sur mon BlackBerry et j'ai découvert que je pouvais tirer bien plus, bien, bien plus de ces trois heures quotidiennes.

Alors, si vous le voulez bien, je voudrais dresser un petit bilan de ce qui a changé...

1 - Les séries que je regarde

Instinctivement, j'ai très vite compris que je ne regarderais jamais Mad Men dans le train. Le choix des séries qui atterrissent sur le BlackBerry se fait d'après un paramètre : à quel point ai-je besoin de me concentrer sur l'épisode ? En gros, sont éligibles toutes les comédies, et tout ce qui me semble ne pas trop solliciter le cerveau. Parce que comme ça, ce n'est pas grave s'il y a du bruit dans le train, ou s'il y a une sonnerie de fermeture de portes toutes les 10 minutes. Bien-sûr, j'ai fait des exceptions, et ça a causé quelques aventures (j'y reviendrai), mais ces séries-là sont les premières à atterrir sur le BlackBerry. Et finalement, elles sont mécaniquement devenues celles que je regarde avec le plus de régularité.

2 - Ma pratique du sous-titre
Corollaire du précédent. Car l'écran que vous voyez ci-dessus... c'est du grandeur nature. Inutile de vous dire que les sous-titres, j'ai oublié, et désormais les séries non-anglophones ne se visionnent qu'à la maison. Ça provoque un clivage de fait (qui ne me plait pas toujours quand j'aurais bien envie de regarder certaines séries sans remettre à dans un ou deux jours ; et puis, rien que par principe) entre les séries diffusées dans une langue que je parle, et les autres, car les secondes dépendent de ma disponibilité devant mon écran chez moi, tandis que les autres peuvent se regarder n'importe où ailleurs (train bien-sûr, mais aussi salle d'attente, pause déjeuner...).

3 - Le nombre de séries vues par semaine
Faites le calcul vous-mêmes : quand la semaine compte 5 jours travaillés, je culmine à 15h de transports. Autant de temps passé à téléphager tout en ayant un boulot, même pour moi c'est inédit. Mais c'est une aubaine. Je pense qu'au final, je n'ai jamais suivi autant de séries en parallèle que depuis que j'ai le BlackBerry.

Il y a cependant un critère qui n'entre pas en ligne de compte, jamais : mon attachement à une série, à ses personnages, mon état émotionnel, bref, ce que j'ai envie de regrouper sous le terme générique de "mon ressenti potentiel". C'est pourtant pas faute de faire quelques expériences, hm, intéressantes à cause de ça : mentionnons l'épisode-clé de The Big C, grâce auquel je me suis mise à pleurer dans le train (oui-oui), ou l'épisode Tooth & Claw de Doctor Who où j'ai fait un bond de deux mètres sur mon siège deux secondes après la capture ci-dessus. Sans parler des yeux humides devant Raising Hope ici et du fou-rire pendant Outsourced.
J'ai peut-être l'air ridicule. Mais je préfère mille fois ça aux zombies (mot que je n'arrive plus à employer innocemment après deux épisodes de The Walking Dead... oh non, ceux-là, je ne vais pas les regarder dans le train, aucun risque !) qui regardent des trucs à côté de moi et qui restent le visage impassible, exactement comme s'ils observaient la petite aiguille d'une horloge. Je me rappelle de ce type qui regardait des épisodes de la 1e saison de Scrubs à côté de moi, il y a quelques mois. Il s'en est enfilé deux pendant le trajet (preuve qu'il ne détestait pas la séries), mais ne souriait même pas un peu, rien. Inexpressif. Intouché.
Alors quitte à passer pour un drôle d'énergumène, autant que je sois celui qui fronce les sourcils puis hoche la tête puis lance un petit rire discret, autant que je profite un max, autant que je ne brade pas le visionnage simplement parce qu'il y a des gens qui se blindent par peur de ce que penseront des inconnus dans le train.
Si dans un train vous croisez une jeune femme (habillée en violet) qui rigole toute seule devant son BlackBerry, ce sera moi, et je m'en fiche.

Eh oui, je découvre les joies de l'écran portable après tout le monde ou presque ! Mais peu importe. C'est un incroyablement bon investissement. J'ai l'impression que tant que j'habiterai à 1h30 de mon boulot, je n'aurai jamais plus de retard sur mon programme séries.
Ce qui est une impression erronée, on est d'accord.

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11 novembre 2010

Le sel de la vie

Quand ma sœur rei et moi habitions encore chez nos parents et que d'aventure nous regardions quelque chose ensemble, rei n'était jamais celle qui pleurait devant une histoire triste. Ma mère et moi partageons ce trait commun de ne jamais reculer : s'il y a une larme à verser, pas de barrière, on y va. Avec ma sœur, rien ne va jamais aussi loin. Même alors qu'elle était toute petite (elle a 5 ans de moins que moi), rei ne pleurait pas devant la télé ; par contre, quand elle nous voyait, ma mère et moi, verser notre obole, elle nous regardait, du haut de ses 8 ou 10 ou 12 ans, comme si nous étions des cas totalement désespérés, en hochant la tête, et parfois, quand la vue de ces joues humides lui était insupportable, elle se moquait de nous.
Résultat, aujourd'hui ma sœur n'est pas téléphage, et je l'ai surprise ya pas 10 jours à tenir une conversation d'un quart d'heure sur une émission de télé réalité de TFHein, avec force de rires gras.
Je suis convaincue qu'il y a une relation de cause à effet. Si rei avait laissé entrer les émotions d'une fiction, elle serait mieux blindée contre les conneries. Ça ne l'empêcherait pas d'en regarder, mais elle ferait de la place aux deux, au lieu de se contenter des belles-mères débiles et des fils à marier désespérément (pour ensuite avoir le culot de me dire "oh toi, avec tes séries hein...", preuve que j'ai vraiment très mal fait mon travail d'éducation téléphagique).

C'est vrai que je pleure devant certaines séries. Je le fais de bonne grâce : si c'est bien fait, je n'ai pas de raison de ne pas m'abandonner. D'une certaine façon, l'épisode a bien mérité que je pleure un peu. C'est ce qu'il a cherché à accomplir, il a réussi, alors pourquoi résister ?

Depuis bientôt 15 ans que je suis une téléphage (dont une décennie avec le plus grand acharnement), je répète à l'envi que je regarde des séries pour deux raisons : d'une part, pour voyager dans d'autres mondes que le mien, et d'autre part, pour ressentir plein de choses. Je ne serai jamais une New-Yorkaise typique, et je n'aurai jamais non plus 7 enfants à la maison. Mais ça ne doit pas m'empêcher d'imaginer et d'essayer d'avoir l'impression de savoir "ce que ça fait". Je n'aurai jamais assez de ma propre existence pour mener des vies aussi différentes, alors les séries, c'est ma seule façon d'essayer d'être ailleurs et quelqu'un d'autre, et avoir le plus de points de vue possibles sur le monde. Un instant je suis une infirmière droguée, une heure plus tard je suis un salaryman nippon, l'instant d'après je voyage dans le temps. Qui peut m'offrir ces petites fenêtres sur l'ailleurs et sur les autres sinon les séries ? Mais pour cela je dois accepter de recueillir tous les sentiments qui accompagnent les histoires. Sinon ça sert à rien.

Il y a quelques semaines, rei est partie pour une quinzaine de jours au Japon. Quand elle est revenue, elle a voulu me raconter plein de choses, des détails qu'elle avait remarqués sur les habitudes nippones... Je souriais et opinais, mais j'étais un peu triste de constater que je savais déjà ces choses pour les avoir vues dans des dorama. Je ne dis pas que je suis incollable sur la planète entière, ses rites, ses particularité culturelles, etc... Mais force est de constater que ça m'ouvre tellement d'horizons qui sans cela resteraient obscurs. Et tout le monde n'a pas les moyens de se payer 15 jours minimum dans chaque pays du monde pour essayer d'effleurer la réalité des gens et des terres d'ailleurs.

Je vis toujours ma téléphagie comme je la vivais quand j'étais enfermée chez mes parents. Je vis toujours ma téléphagie comme une fenêtre sur l'ailleurs. Même maintenant que je suis dehors, je ne peux pas m'empêcher de me dire que je louperais une partie de la réalité du monde sans mes chères fictions. C'est sans doute étrange, je suppose. Mais il n'y a qu'une seule moi au milieu de 6 milliards d'être humains et j'ai l'impression que les séries me donnent une chance de changer de peau, de faire temporairement l'expérience, certes superficielle, mais inaccessible autrement, de comprendre le ressenti d'un autre. Ce personnage est certes fictif, mais il reflète quelque chose qui n'existe pas en moi, et qui pourtant trouve une résonance. Comment pourrais-je être quelqu'un d'autre pendant quelques minutes sinon de cette façon ? Je suis contente d'être moi, mais ce n'est pas assez pour comprendre le monde... Et c'est pour ça que, si je ne pleure pas devant une histoire déchirante, je le sentiment d'avoir loupé quelque chose.

Souvent, j'ai l'impression que ceux qui ne regardent des séries que par pur divertissement, sans se laisser gagner par l'émotion, passent à côté de ce qui fait l'intérêt de la téléphagie. Bien-sûr ce n'est pas strictement émotionnel, il y a une part d'intellectuel (dont l'importance varie d'une série à une autre), une part de "allez, raconte-moi une histoire", une part de participation à des rites sociaux, mais...
Mais si on ne rit pas quand c'est drôle, et qu'on ne pleure pas quand c'est triste, à quoi bon, vraiment ?

Mes larmes de téléphagie, je les chéris. Je n'aime pas les sécher tout de suite. Qu'elles durent encore un peu, le temps que la peine artificielle s'estompe et que je me rappelle que ce n'est pas mon histoire. L'épisode a bien mérité mes larmes, et j'ai voyagé si loin en si peu de temps...

Pompadour

10 novembre 2010

Revolution

Tardis

Que je m'efforce de regarder plus de séries canadiennes et australiennes, ça n'a rien de nouveau, ça faisait partie des mes bonnes résolutions depuis l'été. Que j'en regarde des asiatiques... bon, je vous fais pas un dessin. Qu'une fois de temps en temps, j'en teste une polonaise ou une brésilienne, bon, pourquoi pas.
Mais le truc que je ne pensais pas faire un jour : regarder plein de séries britanniques.

Et plus important encore : de mon plein gré.
Pour ceux qui ne croient pas aux miracles, je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus !

La faute de Doctor Who ? Oui et non. J'ai regardé Vexed et Merlin, par exemple, bien avant de tomber amoureuse du Docteur, donc ce n'est pas vraiment ça. C'est plutôt que, en fait, je commence à me familiariser avec ce putain d'accent, à force de m'empiffrer d'épisodes de Doctor Who ; en cela, la série a aidé, c'est sur.

Ce ne sera jamais mon accent préféré, mais ça commence à rentrer quand même. Bon, je ne vous cache pas qu'il y a encore des fois où je me repasse des dialogues parce que j'ai rien bité, et d'autres où je déclare purement et simplement forfait en décrétant que je me contenterai du contexte pour comprendre ce qui se passe, mais enfin, ça m'irrite moins qu'avant quand même.
Moi je dis je progresse.

Or donc, me voilà pas plus tard qu'aujourd'hui à regarder deux pilotes de séries britanniques (et ptet que je vais regarder Getting On, du moins si je passe l'épreuve du générique parce que là tout de suite, j'ai un peu de mal). Deux. C'est une révolution en soi.

Et vous savez quoi ? C'est encore différent. Je regardais Survivors ce soir et il n'y avait aucun doute dans mon esprit que cette série n'était ni canadienne ni australienne. De la même façon que la fiction australienne m'est rugueuse, je ressens comme un trait commun chez les séries britanniques, quelque chose de très "proche". L'impression d'une proximité, non pas géographique mais culturelle, peut-être. C'est assez étrange car je n'ai jamais considéré les Britanniques comme des gens dont je pouvais me trouver proche. Mais je sais pas, ya un truc qui dit...
...un truc qui dit "welcome home".
Ou bien c'était simplement mon Destin de téléphage d'en passer par là un jour. Allez savoir.

Mais si je regarde aussi des séries britanniques, de qui vais-je donc dire du mal à présent ? Les Italiens ? Ah ouais, bien, les Italiens, bonne idée, excellente cible. En plus, j'ai vu aucun pilote italien ces 28 dernières années, je devrais pouvoir tenir encore un peu...

9 novembre 2010

Le Docteur est demandé en salle 9

Jusque récemment, la rubrique La une est à VOUS m'avait essentiellement apporté le sentiment de (re)découvrir, grâce à votre impulsion, des pilotes auxquels je n'aurais pas donné une chance autrement. Pour culture perso, en quelque sorte. Dans l'espoir de ne pas mourir idiote. Histoire d'essayer de m'ouvrir à d'autres possibilités et d'autres horizons, comme j'essaye de le faire pour vous (je ne sais pas si vous avez vu les pilotes de Rake, Daemul et The Circuit, par exemple... mais c'était en tous cas le but recherché). Je m'attendais surtout à regarder des séries que j'avais mises de côté jusqu'alors, soit parce que le peu que j'en avais vu m'avait rebutée, soit même par bête a priori (linguistique dans les cas des séries britanniques, par exemple). En somme, il s'agissait d'espérer que vous me pousseriez un peu au train pour tester des trucs. Pas forcément en vue de les adopter.

J'ai d'ailleurs, jusque là, choisi des séries pour lesquelles justement j'avais besoin qu'on me pousse un peu, parce que spontanément, je ne regarderais pas ces séries-là. Les séries partaient donc toujours avec un dossier à charge, car si je ne les regarde pas, c'est que j'ai une raison (fut-elle de piètre qualité). Le challenge n'était pas des moindres mais vous l'avez relevé, parce que vous êtes des lecteurs en or, et vous avez bataillé, rivalisé d'arguments, pour ou contre, vous n'avez pas cherché à me vendre les séries, juste permis d'avoir d'autres avis que le mien, et c'était exactement ce dont tous les commentaires d'un blog devraient toujours êtres remplis (du coup, quand ya pas de commentaire, je vous le pardonne moins parce que j'ai vu de quoi vous pouvez être capables... mais c'est un autre débat).

Il y a des séries dont j'ai effectivement (re)vu le pilote voire plus grâce à ces posts : The Guild, Merlin, et Community enfin, pour lequel j'ai mis plus de temps que pour les autres mais je m'y suis mise ; le post est en chemin.
Désolée pour le spoiler, mais aucune de ces séries n'a su me ravir ni me convaincre. Mais j'ai essayé et je ne l'aurais pas fait sans vous. C'est déjà une victoire.

Mais, plus important, il y a une série pour laquelle ça avait commencé tièdement. Le pilote était pas mal. Sans plus. L'un des personnages me sortait par les yeux. Je n'appréciais que le ton et pas vraiment le contenu. Yavait des saloperies d'accents. Mais vous avez persisté : insiste ! C'était le mot d'ordre. Insiste ! Et comme je ne suis pas totalement obtuse non plus, j'ai insisté.
Je dis souvent que le pilote est décisif pour moi : si je n'entrevois pas du potentiel, je lâche tout. Personne ne me forcera jamais à m'infliger plusieurs épisodes d'une série que je n'aime pas si moi, je n'ai aucune raison de le faire. Souvent, les réactions sur cette partie de mon comportement téléphagique sont souvent que je suis trop expéditive, et qu'il faut souvent du temps à une série pour mûrir. Et je me tue à vous répéter que je ne le nie pas mais encore faut-il ne pas avoir l'intime conviction, au vu du pilote, que le cas est désespéré. Je ne dis pas que c'est marche ou crève, mais quand c'est mort dés le pilote, je n'insiste pas.

C'est ici un parfait exemple de série dont le pilote ne m'a pas laissé une impression de perfection, mais pour lequel je n'étais pas non plus complètement refroidie. Il y avait des éléments désagréables (beaucoup). Il y en avait aussi des plus agréables (deux ou trois) qui compensaient plus ou moins. Et puis il y avait un trailer de fin d'épisode. C'est ce que j'appelle avoir du potentiel. J'ai suivi vos conseils, qui coïncidaient avec ce que me disait mon instinct, et j'ai insisté.

Le parcours a été difficile. Il m'a fallu du temps pour regarder le deuxième épisode. Du temps encore pour regarder le troisième. A la fin de ces derniers, l'horizon s'est enfin dégagé. Sans enthousiasme débordant, mais en me forçant moins déjà, et un peu plus rapidement, j'ai commencé à enchaîner les épisodes.

Il manquait toujours quelque chose. Le trailer semblait toujours plus palpitant que le résultat final. Certains éléments m'agaçaient toujours, voire plus. Quand un épisode était bon sur la forme, il était pénible sur le fond (épisodes 4 et 5). Ou pire : vice versa (1x06). Certains épisodes sentimentaux étaient d'un sirupeux consommé (7e).
Et puis, sont arrivés les épisodes 8 et 9. A ce stade, j'avais dépassé la moitié de saison mais avais l'impression d'avoir fait le tour du sujet. La série semblait bloquée dans l'équivalent téléphagique de la "friend zone" : oui, bon, c'est pas mal, mais bon, hein, voilà quoi. Mais avec cette histoire sur deux épisodes, soudain mon cœur a fait boom. J'ai commencé à regarder la série autrement. J'ai arrêté de me dire que je pourrais continuer la série "juste comme ça". J'ai arrêté de me dire que ce ne serait jamais un coup de cœur.

Et c'est comme ça que je suis tombée amoureuse de Doctor Who.

Ninth

Mais l'histoire ne s'arrête pas là.

Car j'ai découvert que j'étais éperdument tombée sous le charme du Docteur. Ses sourires terrifiants et ses douleurs touchées par la grâce, sa tendresse pour Rose et sa rage débordante envers les Daleks... comment ne pas avoir le cœur qui fond pour un personnage capable de passer d'un extrême à l'autre ? Ce sont mes préférés. Ce sont toujours mes préférés. Le regard dur mais bleu, le sourire large mais crispé...
Nine était mon Docteur.

Malheureusement, il ne l'a pas été longtemps. La fin de la saison est arrivée, et mon cœur de téléphage s'est, déjà, brisé. Quelques semaines plus tôt, je m'en foutais, et voilà que j'avais l'impression persistante (que connaissent bien les téléphages les plus atteints) d'avoir une méchante peine de cœur. Je faisais un truc et soudain je poussais un soupir. Je commençais à regarder autre chose et je m'impatientais. Il y a même eu une fois pendant laquelle j'ai levé la tête, eu l'impression qu'il manquait quelqu'un dans la pièce, et réalisé que ce n'était pas le cas. Bien obligée de se rendre à l'évidence... j'étais en plein manque de Doctor Who.
Pire. Après le pilote, ont suivi plusieurs heures pendant lesquelles le cagoulage de la saison 2 se refusait à avancer, et où j'avais pourtant terriblement envie d'un épisode. Mais, bien consciente que de nouveaux épisodes ne manqueraient pas d'avoir pour héros le 10e Docteur, ma frustration était double, car je savais que l'attente ne serait qu'à moitié récompensée.

Et puis, ce matin, j'ai regardé l'épisode de Noël dédié à l'arrivée de Ten. Et j'ai alors ressenti ce qui, je crois, est parfaitement naturel dans ce cas : je l'ai détesté. Pourquoi m'avoir ôté mon Docteur pour mettre ce type dentu (et trop jeune) au rictus détestable ? Tout en bouffonade, Ten débarque, sauve le monde, et j'ai perdu le Docteur. Plusieurs années après tout le monde, je passe par ce stade naturel qui est de regretter le Docteur précédent (jusqu'à ce que le suivant arrive, plus jeune encore, qui me fasse certainement réaliser que Ten n'était sans doute pas si mal et apprivoiser le nouveau dans la foulée, acceptant le concept sur le long terme ; du moins j'imagine).
D'après mes observations, tel est le cycle de la vie chez les fans de Doctor Who.
Et désormais j'en suis une.
Si j'ai pleuré devant le final de la première saison, si je regrette déjà Nine, si je l'appelle Nine d'ailleurs... c'est parce que ça y est, j'en suis. En retard, peut-être, mais résolument l'une des vôtres, j'ai rejoint un univers que j'observais de loin depuis des années, où je voyais les réactions à ci ou à ça. Maintenant j'ai envie de lire des tas de choses (je n'ose, de peur de me faire spoiler), d'avancer dans le visionnage aussi bien-sûr, de revoir, peut-être, certains épisodes, déjà (quelque chose me dit que The Empty Child et The Doctor Dances, ainsi que Bad Wolf et The Parting of Ways, vont entrer au Panthéon de mes épisodes favoris), etc...

Maintenant j'ai TRÈS envie de regarder la semaine prochaine le premier épisode d'Accused avec Christopher Eccleston (oui, moi, anticiper une série britannique, vous me l'auriez dit il y a quelques mois...). Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ?

Vous voyez ? Continuez à réagir, continuez à contribuer, continuez à me pousser comme vous le faites. C'est grâce à vous que j'avance téléphagiquement. Ce weekend, devant mon écran, je me suis dit soudain que ça faisait 5 ans que vous saviez des choses que moi j'ignorais (dans tous les sens du terme). On se croit curieuse, et en fait il reste tant à faire...
Alors, voilà, en fin de compte, je voulais juste vous dire...


MERCI.

8 novembre 2010

Nul n'est censé ignorer l'actu

Comme le weekend a été consacré à la découverte de trois pilotes (rien que ça), je me suis dit que j'allais vous laisser souffler un instant avant de vous proposer le désormais traditionnel récapitulatif de l'actu des séries du monde. Voilà, considérez que vous avez soufflé. Et puis sans rire, les posts sont accessibles ad vitam aeternam ou presque, en tous cas ils sont encore dans les épisodes récents de la colonne de droite, alors bon.

Voici donc ce qui s'est dit sur les séries du monde entier cette semaine sur SeriesLive :

Mardi KangWooKim_1 Le casting de Poseidon se précise
Le contre-terrorisme attire les visages connus...
Mercredi World En bref : l'actu des télés du monde
Comme chaque mercredi, SeriesLive prend le pouls de la planète !
Jeudi Rake_MEA Ce soir en Australie : sans foi mais avec un peu de loi
L'avocat le plus décadent de la télévision australienne fait ses débuts ce soir.

25GeminiAwards Geminis Awards 2010 : (déjà) des résultats !
La cérémonie n'est prévue que dans 10 jours, mais si vous croyez que ça va arrêter les Geminis...
Vendredi
Teledoce La maltraitance des femmes, le sujet de l'année 2011 ?
Une série uruguayenne semble faire l'évènement avant même sa diffusion...
  OnceUponaTimeinSaengchori_MEA Ce soir en Corée : les courtiers en Bourse se mettent au vert
Changement radical de ton avec la nouvelle série de la chaîne sud-coréenne TvN.

PackedtotheRafters_MEA Packed to the Rafters vers le record !
La série australienne a accompli cette semaine sa meilleure audience historique.

Daemul_MEA Audiences coréennes : Daemul for President
La série Daemul a passé un cap... pas seulement sur les audiences, mais du point de vue financier.
Samedi GeunchogoWang_MEA Ce soir en Corée : destins de femmes et de guerriers
Saga familiale ou saga épique, ce soir en Corée, il y a le choix...

Rake_MEA Rake déjà renouvelée ?!
La série n'a démarré que jeudi soir !
Dimanche KeikoKitagawa_1 Keiko Kitagawa est une lady
...Ce serait en tous cas le titre de sa prochaine série.

ABC1 ABC1 prépare une série gay et geek
Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est un ovni !

J'ai remarqué que ce weekend, beaucoup de news avaient connu un boom de visites et des commentaires, ce qui fait chaud au cœur de la rédactrice qui avait envie de partager ses découvertes et infos (oui, je me réjouis des commentaires parce que d'habitude, les visiteurs consomment sans réagir, alors bon, ça fait un peu kikoolol de skyblog, mais les faits sont là, j'aime lire les réponses, même si parfois elles me surprennent). Après... idéalement, ce serait bien que les news de la semaine aient droit à un peu d'attention de votre part aussi. Moi je dis ça, je dis rien, vous savez bien que c'est pas mon genre d'insister, hein.
(ça me fait penser à une blague dans The Na-... ouais nan mais c'est pas le sujet, on verra ça une autre fois)

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7 novembre 2010

Follow the sun

La fin du weekend approche et vous vous attendiez probablement à un dernier post dans cette rubrique. Sinon, tant mieux pour vous, ça fait une bonne surprise supplémentaire !

Il y a environ une semaine, je vous parlais de The Circuit, une découverte australienne (et elles ont tendance à se succéder depuis que je me suis promis, cet été, d'accorder plus d'attention à ce pays). Il y a eu quelques appels du pied pour que je vous aide à découvrir cette série à votre tour, et comme elle n'est pas facile d'accès (merci, une fois de plus, à Sowey pour son coup de main), le moyen le plus simple, et aussi, sans aucun doute possible, le plus convivial, de vous permettre de le faire, c'est encore les posts La preuve par trois. En espérant qu'ensuite, vous viendrez partager ici vos impressions, et que, peut-être, vous parlerez de la série autour de vous. C'est comme ça que ça commence, vous savez. Sans vous, je ne serais pas tombée sous le charme de Doctor Who après de nombreux épisodes de persistance. J'espère que je vous rends ainsi la pareille, au moins un peu...

TheCircuit_1
"You are going to get frustrated. And depressed by the relentlessness of this situation". Voilà, comme ça c'est dit. Considère-toi prévenu, petit avocat qui débarque sur le circuit, ça ne va pas être une partie de plaisir. On n'est pas bien sûr de la raison pour laquelle Drew s'est engagé dans cette aventure, mais une chose est sûre, il ne peut pas dire qu'il ne sait pas en quoi elle consiste. Et ça ne motive pas forcément un petit nouveau, mais le petit speech de l'une de ses collègues a au moins le mérite d'appuyer sur le sacerdoce que représente le circuit pour toutes les personnes qui s'y impliquent : avocats, greffiers, juges... ils savent que le principe-même du tribunal itinérant, mais aussi les problèmes rencontrés, ne peuvent les laisser de marbre. Ce sera difficile, douloureux, mais... mais j'aime bien l'honnêteté d'Ellie quand elle cite l'avantage qu'elle tire de ce métier difficile. D'une façon générale, The Circuit table sur la sincérité, et ne s'encombre pas vraiment de personnages paradant avec des artifices. Ils posent tous carte sur table et c'est d'ailleurs tant mieux pour Drew comme pour nous.

TheCircuit_2
Où l'on découvre un système judiciaire bien différent des parquets cirés et des perruques (tels qu'on a pu les découvrir dans Rake, par exemple). La réquisition de salles communes des villes où le tribunal passe, leur aspect (et encore, il y aura pire), leur public tassé sur des chaises et devant les portes, les conditions difficiles dans lesquelles les avocats doivent faire leur job... on peut dire qu'Ellie n'avait pas menti ! Oui, ce boulot sera difficile, et on ressent bien à la fois l'atmosphère pour les prévenus et pour la cour itinérante dans ce premier défilé d'affaires. Les choses vont vite, et on s'aperçoit que Drew n'est pas vraiment équipé pour travailler dans ces conditions. Il apprendra sur le tas, nous offrant une plongée incroyablement palpitante et déchirante à la fois dans la réelle signification de ce circuit judiciaire. Il n'y a le temps pour rien. Rend-on vraiment la Justice dans ces conditions ? Le bal des petits délits donne pourtant l'occasion au juge Lockhart de nous montrer à quel point il est attentif au moindre détail, tout en restant dans son rôle de juge qui n'a pas toute la nuit pour juger une affaire. Il se montre très impressionnant, à la fois patient et ferme dans toutes ses interventions...

TheCircuit_3
Que ce soit bien clair : j'étais déjà sous le charme de The Circuit avant cette scène. Mais lorsqu'elle est venue, je suis passée au stade téléphagique suivant, celui où on est pris de la subite envie de se prosterner devant son écran. Jusque là on n'avait pas vraiment compris le cœur de cette affaire, mais elle se dévoile devant nous en même temps que Drew tente d'en démêler l'absurdité. On comprend à cet instant d'où peut venir la frustration et la dépression évoquées plus haut. C'est un combat qui semble soudain ne jamais se gagner vraiment, parce que ce n'est pas une question de justice, dans le fond. En quelques minutes, on touche des problèmes trop gros pour de simples avocats, pour une simple cour itinérante. On croyait l'avoir compris, mais on ne le réalise que pendant cette scène où Drew semble, lui aussi, toucher quelque chose qu'il n'avait fait qu'effleurer jusque là. Et puis, il y a tout un symbolisme pour lui, vis-à-vis de son père, et je l'ai ressenti comme une charge émotionnelle dépassant le seul cadre de cette affaire, comme si ça le renvoyait ailleurs. A cet instant, tout est inversé : le temps ralentit pour ressentir chaque seconde de ce procès, Drew n'est plus perdu mais très sûr de lui, et soudain, le juge n'est plus tant un allié qu'au premier abord. Pour autant, le monde n'est ni noir ni blanc, et c'est aussi là que The Circuit nous emmène, dans un endroit où personne n'a vraiment tort, en définitive, de faire ce qu'il fait. Chacun fait ce qu'il a à faire, voilà tout. Et ça semble finalement être encore trop peu... D'ailleurs je serais curieuse de savoir ce que le journaliste fera de tout ça, ensuite.

Ne me laissez pas vous tenir la jambe plus longtemps. C'est à vous de regarder le pilote de The Circuit. Vous voulez vous faire une faveur ? Ne m'écoutez pas en chanter les louanges plus longtemps, et faites-vous une opinion par vous-mêmes. Vous ne pouvez pas croire quelqu'un qui s'est mis intérieurement à pleurer rien qu'en lisant le pitch de cette série, après tout...
D'ailleurs, si ce weekend a été dédié à des posts La preuve par trois, c'est bien pour que vous fassiez vos propres expériences. Moi, je me charge de vous apporter les pistes. La suite du chemin, c'est vous qui la faites.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (mais qui se soignent) : la fiche The Circuit de SeriesLive.
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6 novembre 2010

Politics of compromise

Rares, trop rares ont été les posts La preuve par trois dédiés à des séries asiatiques. Pour faire amende honorable, je vous propose de faire un petit détour par la Corée, avec le pilote de Daemul. Une série sur laquelle j'ai été légèrement induite en erreur par les résumés des uns et des autres, car si effectivement, la série s'intéresse au monde de la politique, les autres éléments ne sont pas exactement tels qu'annoncés.

Daemul_1
Quand on aborde Daemul, c'est typiquement ce à quoi on s'attend : de la politique. Puisqu'on vous dit que c'est la première femme Présidente ! C'est donc par un aperçu de la carrière politique de Madame qu'on commence, en la voyant déjà dans ses fonctions. D'ailleurs on a très vite une trame similaire à celle d'un épisode d'A la Maison Blanche, le mètre-étalon incontournable dans ce domaine, avec un sous-marin sud-coréen perdu dans les eaux territoriales de la Chine (pour que ce soit vraiment fun, il aurait fallu oser les eaux territoriales de la Corée du Nord, mais d'accord). Et on va vite comprendre que la Présidente Hye Rim n'a pas la même notion que Bartlet de ce que peut être la raison d'État (et même lui prenait volontiers des libertés avec...), car elle ne cherche pas à entendre raison. C'est une idéaliste pur jus, pleine de bonnes intentions mais qui au final, est totalement irréaliste. La Corée du Sud qui va défier la Chine quitte à entrer en guerre ? Mais bien-sûr.
Le plus gros problème, ce n'est pas vraiment le choix politique que fait Hye Rim dans cette affaire. Ce qui m'ennuie c'est qu'on a encore une fois droit à une séquence d'introduction, se déroulant dans le présent, et que cette première séquence est en fait un aperçu de l'issue des élections. Mais qu'en fait, on va ensuite opérer un retour de plusieurs années dans le passé, et ainsi reprendre l'histoire depuis le début ! Absurde manie très coréenne de donner la fin de l'histoire avant même d'avoir commencé à la raconter. Et encore, là on comprend assez bien la façon dont ça se déroule sur un plan chronologique (Hye Rim faisant vraisemblablement plus adulte dans ses fonctions de Présidente que dans les scènes suivantes), c'est pas encore aussi agaçant que pour Lobbyist ou IRIS où on ne le comprenait qu'après plusieurs minutes de souffrance. Mais quand même, c'est la misère. A croire que c'est trop demander aux scénaristes que de varier de ce schéma narratif. Insupportable.

Daemul_2
Le pire est à venir. Car outre le parcours de Hye Rim pour devenir Présidente, on va aussi (surtout ?) assister au parcours de l'enjeu masculin de la série, Do Ya. Enfin, disons que des enjeux masculins, il y en a deux, mais on sait avec qui Hye Rim va finir parce qu'il y en a un qui a plus de temps de présence à l'écran. A ce stade de ce post, je suis bien consciente que tous vos espoirs se sont envolés, mais persistez quand même au moins jusqu'à la fin, d'accord ? De toute façon, ça vient de moi, parce que j'ai un énorme problème avec les romances dans les séries asiatiques et plus particulièrement coréennes. J'ai sempiternellement l'impression de les avoir vues douze fois (même s'il s'avère ensuite que ce n'est pas le cas). Donc ça vient en partie de moi, je le sais. Mais c'est usant. Et c'est d'autant plus usant que c'est ridicule. Si la carrière de Hye Rim est bien écrite, la transition de Do Ya est d'une niaiserie consommée. Finalement on en sait plus sur lui que sur elle, mais au bout du compte ça dessert le personnage.

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Malgré tout ces bons sentiments, Daemul s'avère aussi être d'une grande dureté, voire d'une certaine violence. L'intrigue amoureuse et les élans d'amélioration personnelle des protagonistes ne doivent pas nous faire oublier (ce semble être leur vocation afin de ne pas effrayer le grand public, d'ailleurs) qu'il n'y a pas de la place que pour un idéalisme forcené. Daemul, c'est aussi une scène de suicide collectif, un homme qui veut trancher le sexe de son fils à la hache, puis le fils qui veut se couper le sexe à la hache lui-même, des hommes corrompus dans la police, les médias et la justice, des journalistes envoyés en Afghanistan, la prostitution... J'en oublie mais même si ce n'est pas le cas, admettez que c'est bien loin de ce qui rendait le paragraphe précédent désespérant. Et c'est justement là que réside le potentiel du pilote de Daemul, dans la conviction que certains sujets peuvent être évoqués dans une série où l'on trouve des passages niais. Aussi incroyable que ça paraisse, les deux peuvent coexister. En gros, voilà comment on avoisine les 30% d'audience : en donnant un peu à tout le monde. Et moi je dis : si vous me donnez ce que je veux, ça ne m'ennuie pas que vous adonniez ce qu'ils veulent à ceux qui attendent de la romance sirupeuse.

Alors au final, Daemul est peut-être moins courageux que d'autres séries politiques sur la forme et même une partie de son histoire, mais il y a finalement de bons ingrédients, qui donnent envie de voir comment tout cela se développe. Les axes de romance pathétique ? Gardons-les, s'il n'y a que ça pour faire plaisir à la majorité du public. Tant que l'équilibre me semblera préservé, je continuerai à regarder. C'est peut-être justement, plus que certaines séries politiques trop intellectuelles, un bon moyen de pousser les spectateurs vers des séries sur ce sujet. Et au pire, il faudra voir ce que donnera President dans quelques semaines !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Daemul de SeriesLive.
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6 novembre 2010

Wreck

Ce weekend, je vous propose d'avoir vos coups de cœur avec moi. Parce que bon, je papote, je papote, vous savez ce que c'est, n'empêche qu'au bout du compte, vous, vous avez lu ma littérature mais pour autant, vous n'êtes pas plus avancés. On arguera que si j'ai pu trouver ces épisodes, mes lecteurs, qui ne sont pas plus bêtes que les autres bien au contraire, pourraient aussi bien les trouver, mais il se trouve que je suis quelqu'un de partageur, mes antécédents parlent d'ailleurs pour moi, donc on va faire simple : c'est le retour de La preuve par trois !
Et très sincèrement, qu'il n'y ait pas eu de post dans cette catégorie depuis plusieurs mois aurait dû conduire à une mutinerie, voire une révolution. Ne me laissez pas vous traiter comme ça quand je fais tant de découvertes. Sérieusement, quand je parle d'un truc et que ça vous intéresse, pensez à vous manifester si vous voulez en profiter aussi. Je peux pas deviner, hein.

Bref. Donc, weekend de partage, de découvertes et de gourmandises, je commence avec un pilote tout frais de jeudi soir, dont très franchement je n'attendais qu'une qualité honnête mais pas de merveilles. Grosse erreur. Je rappelle qu'on ne croit jamais un trailer sur parole, on vérifie, ça fait partie des réflexes téléphagiques de survie. Ainsi, aujourd'hui, je vais vous parler du pilote de Rake, avec, ainsi que le veut la coutume, trois captures et pas une de plus.
Et si vous n'êtes pas coutumiers des posts La preuve par trois, le mode d'emploi est simple : cliquez bien partout, vous devriez trouver votre bonheur...

Rake_1
A chaque pilote, il ya une phase d'exposition, c'est la règle. Celle de Rake nous invite dans le bordel qu'elle la vie de Cleaver en détaillant par le menu toutes les choses qui tournent à la fois bien et mal et dans son quotidien. Bien, parce que c'est de toute évidence sa routine. On sent qu'il est à l'aise dans sa vie, loin des personnages qui remettent en question leur mode de vie, ou voudraient être ailleurs, il est évident que Cleaver vit très exactement l'existence qu'il a choisie, qu'elle ne lui pose aucune forme de problème moral, financier, et que tout cela est finalement une mécanique bien huilée. C'est un type incroyablement à l'aise dans ses mocassins, alors qu'il figure parmi les personnages les plus dysfonctionnels possibles. J'ai aussi particulièrement aimé la scène au réveil... Comme toutes les scènes d'introduction de ce pilote, elle est à la fois drôle et pas hilarante. C'est toqué, mais ce n'est pas humoristique. Et c'est certainement ce qui me plaît dans Rake, ce ton un peu acide mais ne cherchant pas à équilibrer la comédie et le drame.

Rake_2
La conséquence de cette mécanique rodée, c'est que le monde entier est à la disposition de Cleaver Greene. Le twist de cette scène le démontre bien : la seule chose qui ait de l'importance dans sa vie, c'est lui. Et le plus fou c'est finalement que ça n'ait l'air de gêner personne dans son entourage, où chacun accepte notre avocat tel qu'il est. Personne pour lui reprocher son mode de vie, ses fréquentations, ou même simplement sa chemise en piteux état ou son menton mal rasé. Cleaver Greene est à prendre ou à laisser, et la série ne cherche pas à mettre en place de sordides oppositions avec ceux qui l'entourent. En cela, et surtout pour une mini-série, Rake est atypique, car il ne s'agit pas vraiment d'enjeux ou de trame scénaristique en fil rouge, mais vraiment de s'approprier cet univers. Ne pas chercher midi à quatorze heures, ne pas se compliquer la vie, ne pas se forcer à quoi que ce soit... le ton de Rake est, finalement, dans la pure continuité de la façon dont Cleaver mène son existence...

Rake_3
Mais outre ses affaires personnelles, Cleaver Greene est également un avocat. Un avocat qui ne s'intéresse pas personnellement à ses affaires et qui d'ailleurs n'est pas du tout impliqué émotionnellement. Que son client soit innocent ou non, qu'il ait fait quelque chose d'illégal et/ou d'amoral, il n'en a cure. A côte de ça, il est incroyablement habile. Cause ou conséquence de son détachement ? Le cas qui l'occupe dans le pilote est répugnant, mais il prend tout avec bonhommie et sert devant la cour avec une désinvolture qui force l'admiration. Il n'y a pas de limite, il n'y a rien d'effrayant, il n'y a rien qui puisse l'atteindre. Il entend les pires horreurs et il s'en contrefout. Il ira raconter ça à un dîner entre amis plus tard...
Accessoirement c'est particulièrement captivant de découvrir le fonctionnement d'un procès en Australie. Je me suis retrouvée dans la situation absurde où je me disais "tiens, aux USA c'est pas comme ça" ! Par exemple, les avocats font tous les deux face au jury, et je trouve que ça a une signification très forte. La configuration du tribunal est fascinante dans son ensemble ; maintenant je me demande quelle forme une salle de ce type revêt dans d'autres pays !

Rake est une série décontractée, mais présentant un personnage franchement attachant. C'est plaisant de se balader avec lui parce qu'on a l'impression que rien n'est vraiment grave ni important, alors qu'on touche, finalement, à plein de choses terriblement sensibles. Les questions que posent le procès sont terrifiantes, finalement, mais grâce à Rake, on ne dramatise pas, on ne s'enferme pas dans d'angoissantes interrogations sur le monde. Cleaver prend la vie du bon côté, même le mauvais, et du coup c'est vrai pour le spectateur aussi. Une balade finalement rafraîchissante...

Et pour cruellement de culture : la fiche Rake de SeriesLive.
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5 novembre 2010

Comme ça vous aussi, vous dormirez lumière allumée !

Fichiers enragés, montage de l'Enfer, et mise en ligne maudite... vous me croyez si je vous dis que le podcast de cette semaine est hanté ? Sans déconner, si les podcasts doivent être à l'image de leur thématique, moi je vais insister pour qu'on fasse une émission sur la richesse...!

En tous cas voilà, le 3e numéro du SeriesLive Show a finalement vu le jour, et je vais redire ce qui a déjà été dit : plus jamais ça. Les zombies, c'est fini. On m'y reprendra plus. Franchement, par curiosité, admettons, pour préparer un podcast, si vous voulez, mais ça s'arrêtera là.

TheSeriesLiveShow_MEA
The SeriesLive Show - 1x03

Je suis encore sous le choc après The Walking Dead. Littéralement, puisque j'en fais encore des cauchemars alors que c'était lundi ; d'ailleurs pendant l'enregistrement, le mot d'ordre était : on ne parle pas de vampires. Pour éviter d'aggraver ma situation. Je sais pas pour combien de temps j'en ai mais franchement, je serai pas fâchée quand ce sera fini. Ah, quelle saloperie, les zombies.
Pas étonnant qu'à côté, les sorcières semblent plus rassurantes (et encore, on n'a pas eu le temps de citer Ma Sorcière Bien-Aimée qui se pose là dans le genre). Souvent nunuches, mais rassurantes.

N'empêche. Halloween, heureusement que ce n'est qu'une fois par an.

5 novembre 2010

Hélas, le clonage de la médiocrité est autorisé, lui...

CloneBaby

Quand une fiction est attendue, on espère pour elle que c'est pour les bonnes raisons : une intrigue incroyable, par exemple, ou un casting épatant, peut-être... L'attrait essentiel de Clone Baby, c'était d'être un thriller de 30mn inaugurant la nouvelle case fiction de TBS. On a déjà vu pu attrayant ! Certes, le thème du clonage pouvait s'avérer intéressant, mais les infos qu'on avait jusque là étaient trop parcellaires pour vraiment se faire une idée.
Tremblez, jeunes gens, car j'ai vu le pilote de Clone Baby hier soir, et je viens vous porter de mauvaises nouvelles : il est nul.

Alors, non, bon, ok, peut-être pas nul. Le terme est sans doute un peu fort. Disons qu'il est franchement mauvais, ça va comme ça ? Trop dur ? Attendez que je vous explique.
Mais en premier lieu, je vais commencer par la bonne nouvelle (oui, au singulier...), qui est que Clone Baby possède une réalisation dans la moyenne supérieure de ce que l'on peut trouver comme séries équivalentes au Japon. Il y a une véritable envie d'apporter du mouvement, du rythme, de la couleur, des angles, et pour ça franchement je dis merci, car il n'est pas rare pour un dorama nippon d'être pris au piège des conventions du genre, ne prenant aucune liberté avec la mise en images. A cet égard, chapeau bas, ce n'est peut-être pas une composition magistrale comme certaines autres séries (regardez Mousou Shimai et apprenez à placer la barre très haut...), mais en tous cas il y a une véritable volonté de faire quelque chose de vivant.

C'était donc la bonne nouvelle. Hélas pour elle, elle se trouve bien isolée, car sont à blâmer, sans ordre particulier de pénibilité : le casting et le jeu des acteurs, les dialogues et, problème non-négligeable, le scénario.

Car le choix de Clone Baby, c'est de nous plonger dans deux mystères parallèles, et c'est là que le bât blesse : il y a d'une part le mystère autour du clonage, et d'autre part l'intrigue "individuelle" du personnage central qui de toute évidence vit la conséquence de ce mystère. Le problème, c'est qu'on ne comprend pas vraiment ce qui se passe autour de ce personnage vu qu'on nous laisse dans le noir sur les deux tableaux : si le contexte du clonage était un peu éclairci, on s'inquièterait du sort de ce pauvre gars parce qu'on saurait à quoi il fait face. Mais là pas du tout, les deux axes baignent tous les deux dans une ambiance de "je te dirai pas avant le final de la série" qui rend les choses pénibles. Et pourtant, c'est pas vraiment que l'intrigue soit complexe, c'est juste qu'il est parfaitement horripilant d'être plongé dans l'ignorance simplement parce que c'est plus pratique pour construire du suspense. La solution de facilité, ce n'est jamais la bonne solution, combien de fois faudra-t-il le répéter ?!

Alors du coup, on s'en fout un peu. Tout ça a l'air trop grossièrement pensé, et c'est d'ailleurs mal amené aussi, avec des scènes qui partent dans tous les sens à intervalles réguliers. A l'instar de ce mystérieux institut dont on ne sait rien mais dont les scénaristes organisent une visite qui se veut pédagogique. Ce serait l'occasion de nous expliquer un peu dans quel univers on tente de nous immerger mais ça devient un futile prétexte à présenter un professeur étrange (et grotesque). Sur le monde du clonage lui-même on ne saura finalement pas grand'chose. A ce personnage risible viennent s'ajouter l'intrigue sirupeuse du personnage central, un étudiant japonais complètement mou (pléonasme) qui met tout l'épisode à comprendre ce qui lui arrive... problème, le scénario met autant de temps, alors que n'importe quel spectateur avec un cerveau fonctionnel a compris. Le suspense est donc artificiel, il ne provoque que frustration. Les personnages pseudo-mystérieux et les quelques plans soi-disant effrayants n'aident pas à améliorer cette impression persistante qu'on a de se faire balader sans autre motif que celui de justifier le format feuilletonnant...

Clone Baby, c'est pas vraiment une déception en ce qui me concerne, mais c'est un avertissement clair : ne pas chercher l'innovation là où elle n'est pas. En l'occurrence, ce n'est pas parce que TBS lance une nouvelle case horaire dédiée aux séries que ça veut dire que le dorama qui l'inaugure va forcément avoir quoi que ce soit de nouveau lui aussi. On est ici dans du bas de gamme, ça n'est pas nouveau, mais c'est toujours aussi rageant de se faire avoir.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Clone Baby de SeriesLive.

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