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ladytelephagy
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24 octobre 2010

Can you keep a secret ?

Douce ironie du sort : la nouveauté nippone pour laquelle j'avais le plus d'appréhension est également celle que j'ai regardée en premier cette saison. Bon, d'un côté, vous me direz, au moins maintenant c'est fait, je suis tranquille. Mais quand même, c'est un pari un peu risqué...
Me voilà donc devant le pilote de Himitsu et, comme je sais que votre curiosité a été piquée (au moins pour quelques uns d'entre vous) depuis que j'ai commencé à en parler, eh bien je me suis dit que je n'allais pas garder mes impressions pour moi. Comme si c'était mon genre de toute façon...

Himitsu

Himitsu, c'est donc cette série au concept étrange (tirée d'un roman ayant déjà fait l'objet d'une adaptation ciné) qui nous parle d'une mère et sa fille qui, prises dans un accident de bus, sont entre la vie et la mort. Lorsque la mère meurt, son esprit semble s'être incarné dans sa fille... On imagine aisément le potentiel d'une telle intrigue quand on sait que le père reste seul face à cet étrange personnage qu'il aime comme une épouse, mais voit comme une fille.
C'était un principe franchement dérangeant, mais bon, à bien y réfléchir, c'était peut-être aussi une façon de voir le sujet avec les yeux des Japonais, loin de notre culture judéo-chrétienne. Une expérience à tenter, de la même façon que 14 Sai no Haha (également avec Mirai Shida) était rafraîchissant sur l'éternel thème de la grossesse adolescente, ou que Gyne offrait un point de vue différent sur plusieurs sujets d'éthique médicale. Ne jamais sous-estimer le pouvoir d'une série étrangère pour vous faire comprendre que vous aviez plus d'œillères que vous ne le pensiez ! Je me tue à vous le dire...

Sauf que déjà, sur le plan de la réalisation, je suis bien obligée d'avouer que Himitsu est une grosse déception. C'est franchement scolaire, voire carrément mauvais, c'est fait sans grande imagination, et si le scénario ne poussait pas pendant une scène ou deux, c'en serait franchement pénible. On tenait un sujet qui permettait pas mal de choses, mais la caméra se refuse obstinément au moindre effort. Il faut dire que la plupart des scènes ne sont pas servies avec beaucoup plus d'entrain par Sasaki Kuranosuke, certainement l'acteur le plus transparent du moment à la télévision nippone (il suffit de voir sa monolithique prestation dans Hanchou dont on parlait il y a peu), qui prouve en plusieurs points qu'il n'a aucune idée de comment aborder son rôle, et fait donc n'importe quoi (ne retranscrivant pas un instant le doute que toute personne sensée devrait éprouver, au moins pendant un quart de seconde, devant les affirmations de sa fille se proclamant être la réincarnation de son épouse). Le sort qu'il fait à la scène la plus tragique de l'épisode est à ce titre parlant, mais pire encore, il gâche totalement la scène-clé de l'intrigue. Bref, c'est un tout, mais un tout fade. Et si Mirai Shida s'en tire à peu près bien, ce n'est vraiment pas parce qu'on l'y aide, croyez-moi.

Bref, c'est franchement bancal sur bien des points. Dommage, parce que le scénario a bien besoin d'une pichenette dans un sens ou dans l'autre, et que visiblement il ne faut pas compter sur la réalisation pour la lui donner. Soit la série veut verser dans le sirupeux (et elle a quelques éléments qui le permettent, déjà...), soit elle veut être dérangeante (et elle le peut encore... pour le moment), mais à un moment il faudra choisir car s'il y a bien deux tons qui ne peuvent cohabiter dans une même série, c'est bien ceux-là. Le pilote offre quelques bonnes idées (dont une très bonne scène, totalement surprenante pour le spectateur occidental, où les familles des victimes sont réunies pour parler dédommagement... et qui contre toute attente s'avère être la scène la plus touchante de tout l'épisode), mais globalement il y a aussi beaucoup de remplissage, et un grand nombre de scènes dont on a l'impression qu'elles sont là parce qu'il le fallait, parce que c'était dans le cahier des charges, parce que sinon la ménagère moyenne ne comprendrait pas... et c'est terriblement dommage.

A ce stade, deux chemins s'ouvrent donc devant Himitsu. Au stade du pilote, rien n'est joué ; on peut partir sur un triangle amoureux (et même pas celui que vous pensez), ou sur une énigme dérangeante. Les paris sont ouverts... Quant à savoir si oui ou non, papa et maman vont consommer leur amour après la réincarnation, qui est franchement la question qu'on se pose tous, le trailer de fin de pilote nous indique que cette question épineuse sera résolue au prochain épisode. C'est vous dire à quel point les problématiques de la série ne sont que tout juste effleurées dans le premier épisode...
Je donnerai donc un épisode supplémentaire à Himitsu pour se décider. Car si je l'autorise à me choquer, voire même me donner envie de vomir... je lui interdis de m'ennuyer. La voilà prévenue.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Himitsu de SeriesLive.

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24 octobre 2010

World series

Et voilà une nouvelle semaine derrière nous, pleine de découvertes et de curiosités... à condition de faire l'effort surhumain d'essayer de voir un peu plus loin que les pauvres news sur les adolescentes décérébrées qui montrent leur entrejambe ou leur poitrine (ou supposée telle). Mais j'ai bon espoir car vous n'êtes pas du genre à vous intéresser à ce genre de choses, pas vrai ? Alors on est partis pour le récap international de la semaine !

Voici donc ce qui s'est dit sur les séries du monde entier cette semaine sur SeriesLive :

Lundi PyaarKiiYehEkKahaani_MEA Ce soir en Inde : quand Twilight fait des émules
Voilà plusieurs mois maintenant qu'une série se préparait afin de surfer sur la vague Twilight... c'est ce soir le jour J.
Mardi FreeterIewoKau_MEA Ce soir au Japon : Nino se met au boulot
L'un des comédiens les plus populaires du moment débarque dans une série très attendue.

being_erica Erica Strange rêve désormais le mercredi
Changement de case horaire pour la série, quelques semaines après le lancement de sa nouvelle saison.

Daemul_MEA Défilé de problèmes pour Daemul
Mais c'est pas vrai, cette série est vraiment maudite !
Mercredi MurdochMysteries_MEA Murdoch dit merci aux Britanniques
L'enquêteur canadien obtient une quatrième saison grâce à des fonds venus de l'autre côté de l'Atlantique.

Rake_MEA De gré ou de force, vous regarderez Rake !
A quinze jours de son lancement, la mini-série de la chaîne australienne ABC1 met le paquet...

SungkyunkwanScandal_MEA Pas de saison 2 pour Sungkyunkwan Scandal
La série a beau avoir amélioré ses audiences, KBS a annoncé qu'elle refusait de la renouveler.
  World En bref : l'actu des télés du monde
C'est pas fait exprès, mais cette semaine c'est un spécial Europe...
Vendredi Daemul_MEA Audiences coréennes : une politicienne de premier plan
La case du milieu de semaine bouge pas mal, avec une série politique qui commence à s'imposer dans la grille...
Samedi TallandGreenbaum_MEA ABC se met aussi à l'heure israélienne
La chaîne américaine pourrait proposer une nouvelle adaptation de série israélienne prochainement.
Dimanche KoiiroEnbu_MEA Mirai Shida et Haruna Yamaguchi dans une mini-série
Les deux actrices sont pourtant déjà bien occupées cette saison...

Et la série à retenir cette semaine est... Daemul ! Si elle nous la fait "à la boulanger", ça va pas être triste, le mois de novembre !
Donc voilà, vous savez tout, enfin, à condition de cliquer et de lire, naturellement, mais j'ai tendance à penser que le plus dur (c'est-à-dire fournir les infos) est fait. Après, si vous ressentez l'impérieux besoin de donner votre opinion, sachez que je ne vous en voudrai pas.
(Euphémisme : du grec : «Euphemismos», du grec  «phêmi» (je parle) et «eu» (bien, heureusement), est une figure de style qui consiste à atténuer ou adoucir une idée déplaisante en ayant recours à une litote ou une périphrase.)

23 octobre 2010

Publicité mensongère

Vous vous êtes déjà demandés pourquoi je ne fais pas de review épisode par épisode ?

Bon, d'une, c'est chiant. Quand je suis dans une phase de monomaniaquerie, en particulier, vous imaginez le truc ? Au lieu de pouvoir m'enfiler mes 10 épisodes par jour comme une malade, devoir m'interrompre entre chaque pour vous faire un post ? Joli tue-l'amour. Sans parler du fait que franchement, pour vous, trouver un post sur la même série toutes les deux heures, c'est pas non plus spécialement la joie.
Mais surtout, c'est particulièrement trompeur.

J'ai réalisé que lire les reviews épisode par épisode des séries que les autres regadent, ça me donnait une terriblement fausse idée des séries en question. Prenons un exemple très parlant, parce que ce sont certainement les meilleures reviews de ce type que je lise : la Sorcière. Je lis ses reviews essentiellement pour les séries qu'elle suit et moi non : Supernatural, Doctor Who, Merlin, ce genre de choses. Accessoirement je lis ses posts The Big Bang Theory aussi, généralement quand j'ai pas cherché à trouver le temps pendant une semaine ou deux, que j'ai conscience d'avoir pris du retard et que je veux me tenir quand même au courant jusqu'à la prochaine fois où je m'y remettrai. Parfois je pousse même le vice jusqu'à jeter un œil aux reviews de Desperate Housewives.
Et je crois qu'en lisant ses reviews, j'avais commencé à m'imprégner de ses opinions sur les séries. D'une certaine façon, les lire me dispensait de regarder les épisodes, et donc je partais du principe qu'une aussi bonne review était forcément en adéquation avec la réalité de l'épisode concerné.

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C'est donc là que j'avais tort. Je m'en rends compte alors que le 2e épisode de Doctor Who m'épuise à un tel point que je m'y suis reprise à trois fois pour le regarder (et j'ai toujours pas fini). Certes, cet épisode-là n'est pas reviewé chez la Sorcière, mais à lire les reviews récentes depuis quelques temps, j'avais le sentiment d'une complexité, d'un intérêt mythologique, que je ne retrouve pas. Alors vous allez me dire que ce n'est que le 2e épisode, que vous m'avez prévenue sur la qualité de ces premiers épisodes et tout et tout, certes. Mais quand même.
C'est la faute des reviews épisode par épisode, j'en suis maintenant certaine : elles entretenaient l'illusion que cette série était intéressante alors qu'une fois devant l'écran, il me faudrait certainement la Sorcière à côté de moi pour me faire voir tout ce qui me semble invisible. Une partie de moi voit du potentiel, mais une autre a l'impression que je n'attendrais pas quelque chose de miraculeux si je n'avais pas lu, semaine après semaine, mois après mois, autant de compte-rendus circonstanciés de chaque épisode, décrit avec passion et intérêt (et humour, aussi). A force de lire les reviews et d'avoir l'impression que la Sorcière faisait des clins d'œil, des références et des private jokes régulièrement, j'avais été conduite à penser que l'univers de Doctor Who était riche, alors que j'ai vraiment un mal fou à le cerner dans ce deuxième épisode qui semble ne mener nulle part.

Les blogs à reviews, c'est bien pour les séries qu'on ne suit pas ou plus, mais pour le reste, c'est vraiment pas pour moi...

22 octobre 2010

Des chiffres et pas de lettres

La joyeuse équipe du SeriesLive Show se retrouve pour un nouveau numéro, et j'en suis ! Bon, c'est pas une surprise puisque j'étais déjà rédac'chef il y a deux semaines, mais je voulais partager avec vous mon plaisir, à plus forte raison parce que c'est un plaisir d'officier avec Livia, présente dans ce numéro.

TheSeriesLiveShow_MEA
The SeriesLive Show - 1x02

Je tiens d'ailleurs à vous remercier parce qu'au moins, grâce à vos encouragements sur Doctor Who, je comprenais de quoi on causait dans notre premier sujet, ayant vu le pilote il y a peu. Ah, on peut dire que vous m'aurez rendu un fier service (voyons si vous renouvellerez l'exploit avec Merlin...?), même si ce n'est pas tant du contenu qu'on a parlé, c'était quand même important de pouvoir suivre la discussion.

Et puis, vous le savez, j'ai toujours eu un faible pour les vieux pilotes, et cette fois j'ai pu inoculer le virus du voyage dans le temps à mes camarades puisque nous avons pu voir tous ensemble le pilote de Hawaii Five-O, qui du haut de ses 42 ans compte probablement parmi les plus vieilles séries que j'aie testées... et j'ai aimé ! S'il y a une chose à retenir de ce podcast (outre le fait que je ne sais pas prononcer le titre de Shit My Dad says...), c'est vraiment que ce pilote est à tester, et qu'il relativise largement les idées préconçues qu'on peut avoir sur de vieilles séries, et celle-ci en particulier !

Allez, je vous laisse le soin d'aller écouter l'émission, et si vous êtes pris de l'envie aussi soudaine qu'inattendue de poster un commentaire, ne vous privez surtout pas pour moi.

21 octobre 2010

Manifeste politique

Quand je suis arrivée au cinéma Victoria, il bruinait un peu et j'étais à la bourre. Pourtant, les portes n'étaient pas encore ouvertes et quelques personnes attendaient sur le trottoir, notamment deux hommes qui ne se parlaient pas mais semblaient être venus ensemble. Salutations d'usage ; "vous attendez aussi ?" ; celui qui portait un chapeau m'a répondu en anglais. Mes yeux s'allument et je comprends à qui j'ai affaire... "je peux en profiter pour vous poser quelques questions ?". Quand j'ai actionné discrètement mon dictaphone, cela faisait déjà deux minutes que je discutais avec le directeur de la fiction de DR. Retenant derrière mes dents l'envie de l'interroger sur les finances de la chaîne (je ne suis pas là pour ça, après tout), je me suis lancée dans quelques petites questions anodines, espérant que le jeune homme qui l'accompagne bavarderait plus. Il avait une bonne tête de scénariste, lui, avec ses lunettes rondes...
Posant ma déjà habituelle question d'ouverture d'interview ("comment êtes-vous venu à ce projet ?"), j'entends soudain la phrase qui va totalement changer ma journée : "On avait beaucoup aimé A la Maison Blanche, alors on a voulu faire une série politique danoise". La belle démarche intellectuelle que voilà. Il n'en fallait guère plus pour que je tombe amoureuse. Ce n'est qu'assise face à l'écran de cinéma que j'ai compris à quel point...

L'équipe de Borgen n'a fait aucun mystère de l'inspiration qui a été la sienne, mais le plus incroyable c'est que cette parenté ne se sent pas beaucoup quand on regarde l'épisode. A la grande rigueur pourrait-on éventuellement faire des parallèles avec Commander in Chief, mais plus sur le plan du pitch que sur celui du traitement.

Borgen

D'ailleurs, si ce n'est l'idée de départ ("faire une série sur la politique"), et son personnage qui est une femme, Borgen n'a pas grand'chose de commun avec les deux séries que je viens de citer. Elle a choisi sa propre voie, celle de la politique vue par le prisme des médias, un regard qui a tendance à créer des cloisonnement plus que des rapprochements. Ainsi, c'est aussi la vie professionnelle et personnelle d'une journaliste, et l'activité de la rédaction d'une chaîne de télévision, qui servent à asseoir un certain nombre d'intrigues de ce pilote foisonnant qui explore, excusez du peu, rien moins que la trajectoire de 3 partis différents.

C'est vrai, son personnage central est un peu monochrome, mais la galerie de portraits qui l'entourent donne une variété incroyable de nuances, du Premier Ministre qui veut se faire réélire à tout prix à l'arrogant homme de droite aux idées puantes, en passant par les spin doctors et même la vie amoureuse ou familiale de plusieurs des personnages.

Je vous disais que le personnage principal, la chef du parti centriste Birgitte Nyborg Christensen, manquait un peu de nuances, mais elle incarne un certain idéal politique qui finalement s'inscrit bien dans le propos de Borgen. Montrant par contraste que tout le monde intrigue plus ou moins, Birgitte fait figure d'outsider parce qu'elle n'accepte pas/plus le compromis. D'abord un peu pâlichonne, la politicienne va progressivement prendre de l'assurance, allant jusqu'au lâchage complet, probablement convaincue qu'elle n'a plus rien à perdre de toute façon maintenant qu'elle est grillée. Et justement, c'est ce qui va attirer l'attention de l'électorat. On en arrive à une scène jubilatoire (et captivante) de débat télévisé, au cours duquel tous les chefs de partis politiques se réunissent pour lancer un dernier message aux citoyens, et où notre politicienne se lance dans un discours désarmant de sincérité (écorchant son image sans y réfléchir à deux fois). Les électeurs accueillent avec enthousiasme sa spontanéité gauche, parce que c'est, dans le fond, ce qu'on voudrait voir en politique.
En tant que spectatrice, j'étais ravie par cette scène, en tant qu'électrice, je l'étais aussi finalement...

Dans un monde politique plus individualiste que celui d'A la Maison Blanche, et bien plus pressé par les médias, Borgen dresse le tableau d'une politique idéale. Comme une revendication. Et pourtant, sans manichéisme.

Borgen, c'est un peu L'Etat de Grace qui aurait réussit : le projet d'une série européenne voulant prendre exemple sur une série américaine, mais trouvant son propre ton, sa propre personnalité, sa propre trajectoire. Borgen, c'était l'un de mes deux pilotes coups de cœur de Scénaristes en Séries.
Maintenant, vous savez ce que je fais depuis mon retour.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Borgen de SeriesLive.
PS : la série a commencé à être diffusée fin septembre et je ne le sais que maintenant. Il y a vraiment quelque chose de pourri au Royaume du Danemark...

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20 octobre 2010

Envers et contre tout

TheBigC

Peut-on aimer une série dont le personnage principal nous énerve au plus haut point ? Attention, je ne parle pas d'un personnage volontairement irritant, genre celui de Dr House, qu'on cherche à tout crin à nous rendre antipathique (jusqu'au moment stratégique où soudain il va nous apparaitre dans toute sa vulnérabilité, évidemment), mais bien d'un personnage qu'on ne cherche pas à nous présenter comme spécialement détestable, mais avec lequel, vraiment, on a beau essayer, mais on n'accroche pas.

Balayant toutes mes certitudes, The Big C est en train de m'apprendre que, oui, j'ai beau avoir le poil qui se hérisse chaque fois que Cathy fait quelque chose, j'aime toujours énormément la série. Certes un peu moins qu'au moment du pilote, mais c'est bel et bien la faute de son personnage central.

Je ne reproche rien d'autre à la série. Ni les axes qu'elle emprunte, ni les personnages qu'elle décrit, ni le cœur-même de ses intrigues. Les épisodes sont inégaux, certes, il y en a eu des moins bons que la moyenne, je ne le nie pas mais c'est vrai pour beaucoup de séries. Mais mon problème reste Cathy (et certainement pas Laura Linney). Je ne m'attendais pas à m'identifier à elle mais j'ai en tous cas un mal fou à la comprendre. Il me semble parfois que c'est voulu. Qu'on cherche à nous dire qu'on ne peut pas comprendre parce qu'on n'a pas le cancer, nous (la preuve, seule Marlene est dans la confidence).
Des choix incompréhensibles, l'impression que le personnage a complètement arrêté d'essayer de penser avec sa tête, l'accumulation de bêtises de plus ou moins grande importance, l'entêtement à refuser d'avancer sur le parcours de la maladie...

Vraiment, j'ai un mal fou avec Cathy. Je ne comprends simplement pas. Elle a complètement pété une durite, la pauvre femme. C'est aussi pour ça que je pense que c'est voulu. Peut-être que je suis naïve, mais j'ai l'impression que c'est ça le propos. Elle a lâché la rampe, perdu tout contact avec la réalité, elle est dans une phase pendant laquelle sa maladie le lui permet. Quand elle sera rappelée à la dure réalité des choses, elle fera de nouveaux choix, et ils me sembleront certainement plus sensés. Ils manqueront peut-être un peu plus de folie, admettons-le.

Je ne croyais pas cela possible, mais en dépit de la profonde incompréhension qui préside à tout ce que je ressens vis-à-vis de ce personnage, il s'avère que je continue de trouver la série bonne, j'aime les autres personnages, j'aime la façon dont les épisodes se déroulent, j'aime les dialogues... c'est juste avec Cathy que j'ai un problème. Ce qui pourrait sembler gênant vu qu'elle est présente dans chaque scène.

Et pourtant...
J'aime The Big C.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Big C de SeriesLive.

19 octobre 2010

Une famille en or

C'est l'une des choses qui m'ont toujours fait rêver dans les séries : la famille. Plus je regarde de séries avec des histoire de famille et plus j'ai l'impression de toucher au merveilleux, voire au surnaturel. On a tous grandi dans un certain modèle familial, et on en pense ce que l'on veut/peut, mais au final, pour moi, les séries, ça a beaucoup été ça, une façon de voir d'autres modèles que le mien, de rêver, de me laisser faire et imaginer ce que ce serait de vivre dans ces familles-là. Certains collent des cartes postales sur leur mur, j'avais des épisodes de séries dans ma telephage-o-thèque.

Entre la fin de mon adolescence et le début de mes premières années d'adulte, je rêvais béatement devant Corky, puis 7 à la Maison (parfaitement consciente des faiblesses de la seconde, mais non moins émerveillée), en me disant que c'étaient là des familles idéales. Des familles comme je n'en voyais qu'à la télévision, où les parents étaient gentils, soutenaient leurs enfants, où les amis entraient et sortaient de la maison, où il se passait toujours des choses joyeuses (ces qualités n'étaient pas équitablement réparties entre les deux séries que j'ai citées, mais bon). On pouvait vivre des coups durs, des prises de bec ou autres, au final on se savait aimé dans ces familles-là. Personne n'en doutait jamais. C'était ça qui me charmait. J'avais intensément envie de penser qu'il existait dehors d'autres familles que la miennes, qui ressemblaient aux Thatcher ou aux Camden. C'était un peu comme penser qu'il existe une plage aux Bahamas pendant qu'on attend le bus sous la pluie, ça ne changeait rien de ce que je voyais et vivais, mais ça m'aidait, en quelque sorte, à ne pas totalement désespérer.

Et puis un jour, ne me demandez pas comment c'est arrivé, mais j'ai réalisé que mon idéal de famille de télévision était proprement inatteignable. Trop idéal, justement. Aucune famille n'est comme ça.
Je ne vous cache pas qu'après des années à croire que ce genre de familles existait comme une enfant croit au Père Noël, cette réalité m'est apparue comme brutale. J'avais placé la barre trop haut et cette seule pensée me décevait au-delà des mots.

Pendant très longtemps je n'ai plus eu d'idéal familial à la télé. Les familles qui apparaissaient sur mon écran arrivaient encore à me charmer, mais pour ce qu'elles étaient, et non pour ce que je pouvais transférer sur elles. Je me réchauffais avec un Oishii Gohan, m'amusait devant un Brothers & Sisters, mais j'avais cessé de me dire que je voudrais une famille comme ça, dans l'idéal. Quelque chose était cassé, la famille de télévision ne me faisait plus rêver, elle me transportait ailleurs mais me redéposait chez moi à la fin de l'épisode. Je ne gardais plus dans mon cœur la certitude qu'une famille pouvait ressembler à ça. C'était plus réaliste, ça c'est sûr, mais je ne saurais dire si c'était mieux. En tous cas depuis pas mal d'années, j'en étais là, me fascinant sporadiquement pour des arbres généalogiques de télévision, mais n'emportant plus avec moi, secrètement, la pensée que ces familles étaient potentiellement réalistes.

Je crois que je viens de comprendre ce que j'aime tant dans Raising Hope. Les Chance sont une famille en apparence dysfonctionnelle : les parents étaient encore ados quand Jimmy est né, ils vivent dans une maison crade et accumulent les bizarreries et les conneries...
Et pourtant c'est certainement la famille la plus fonctionnelle que j'aie vue à la télévision depuis longtemps.

Dys_fonctionnel

Regardez les parents : ils sont peut-être marteau, le père est peut-être benêt et la mère franchement tyrannique, et pourtant, en dépit de ça, en dépit du fait qu'ils se sont visiblement mis à la colle trop jeunes et pour de mauvaises raisons, en-dehors du fait que leur intellect n'est pas spécialement développé ou qu'ils ont un caractère épouvantable, passé le fait qu'ils ne font jamais que s'irriter l'un l'autre...
...Malgré tout ça, c'est le couple parental le plus soudé que je connaisse à la télévision actuellement. Ils se bouffent le nez en permanence mais ça ne les ébranle pas. Ils partagent visiblement leurs secrets, leur faiblesses et leur forces sans que jamais cela ne mette en péril quoi que ce soit. Ils ont un profond respect l'un pour l'autre, savent se ménager des espaces privés, respectent les différences. Ils savent déconner ensemble, mais aussi prendre les responsabilités individuellement quand ça s'impose.

Et en regardant l'intégrale de la série à ce jour pour la, oh je sais pas, cinq ou sixième fois depuis que la série a commencé, je m'aperçois que je recommence à me dire que, wow, une famille qui fonctionne vraiment, ça doit être possible, quelque part là-dehors.
Ce n'est peut-être pas une famille de carte postale avec une jolie maison et un chien dans le jardin, mais c'est, sincèrement, la meilleure famille de télévision que je me sois trouvée depuis des années.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (ou d'insomnie) : la fiche Raising Hope de SeriesLive.

19 octobre 2010

Enchantez-moi !

Je pioche mes idées dans ma timeline Twitter, je ne vous le cache pas. Mais je crois que c'est une méthode qui en vaut une autre, dans le fond ! Et le problème c'est aussi que je lis La Sorcière, ça joue. Bref j''ai l'impression d'entendre parler de cette série de façon croissante, donc il serait peut-être temps que je m'y (re)mette. Enfin, ça dépendra de vous.

Dois-je (re)regarder Merlin ?

Merlin

Les pour :
- Ce que je devine de l'histoire d'après mes quelques lectures semble assez intéressant, du moins pour ce que j'en perçois, dans le sens où Merlin semble confronté à un destin important, et que son personnage principal semble en permanente souffrance. A vrai dire, ce serait même l'argument numéro un qui fait que j'ai commencé à cagouler le pilote.
- Anthony S. Head (nan mais au moins je suis franche avec vous, quoi...)

Les contre :
- L'accent britannique. Il me faudra de bonnes raisons d'aller au-delà de cet inconvénient majeur, qui est un peu ma kryptonite, comme vous le savez.
- J'avais vu les 2 ou 3 premières minutes du pilotes. Je me souviens essentiellement d'avoir ronflé... Je vois d'après mes tags que j'avais même fait des comparaisons avec le Siqueur. Ouh ça sent pas bon.
- Encore du fantastique... pourquoi tout le monde ne semble parler que de séries fantastiques ? C'est terrible ça quand même.
- Il a une tronche bizarre le héros. Il ressemble vraiment à un elfe chétif pendant toute la série, ou en vrai il en impose, des fois ?
- J'ai l'impression que les spectateurs (devrais-je dire spectatrices ?) de la série ont tendance à shipper à mort. Si c'est encore un truc plein de romances et de machins, je passe.

Comme vous le voyez, je suis loooin d'être conquise d'avance, mais je suis aussi tout-à-fait disposée à faire l'effort de me remettre devant le pilote (et tenir plus que 2 ou 3 minutes, autant que faire se peut) si vous me dites qu'il y a quelque chose pour moi à la clé. Donc maintenant, c'est à VOUS de me convaincre...

EDIT : voir le post sur le pilote ici.

18 octobre 2010

La cité a des yeux

Si je m'étais écoutée, j'aurais regardé le pilote de Kommissarie Winter deux fois ce weekend à l'occasion de Scénaristes en Séries. Le programme le permettait, en plus. Pendant ce weekend à tendance nordique (mais pas que, j'y reviendrai), il y avait des séries de toutes sortes, mais c'était réellement l'une des deux plus impressionnantes à avoir été projetées devant mes yeux. Je ne manquerai pas de vous parler de l'autre mais pour l'instant, souffrez un post où je ne parle que de cette série, mais quelle série !
Il faut dépasser son titre et son pitch assez peu originaux, pourtant, car derrière ses apparences de série policière banale se cache une perle dramatique et imprégnée de critique sociale.

En fait, le pilote n'en fait pas un mystère : sa scène d'ouverture annonce tout de suite la couleur, entre réalisation soignée, montage acéré et images percutantes (avec notamment un plan rapide mais glacial d'une victime se faisant littéralement exploser le visage au fusil à pompe sous nos yeux). Passé l'électrochoc, Kommissarie Winter est prêt pour sa lente exploration des ténèbres.
Plus qu'une enquête sur quatre meurtres, la série va s'attacher à dépeindre son contexte : une immense cité faite de barres de béton, qui n'est pas sans résonance avec ce que le spectateur français peut voir par-delà le périph'. Bloc d'appartements anonymes qui ne forment qu'une communauté d'yeux, la cité voit tout, mais la cité ne dit rien, et surtout pas aux flics qui ne sont pas les bienvenus, mais dont on tolère une partie des allers et venues tant qu'on maîtrise ce qu'ils peuvent voir et entendre. La cité devient un organisme vivant dont chacun fait partie, qu'il le veuille ou non, et qui présente une résistance sourde aux investigations de Winter et son équipe. Ou quand le béton se transforme en miroir sans tain...

Les questions que se posent les enquêteurs ne trouveront pas de réponse dans le pilote, car Kommissarie Winter n'est pas un formula show, contrairement à ce que son principe policier pourrait laisser penser. Attirés par le mystère insondable de la cité, les enquêteurs, et surtout Winter, reviennent inlassablement pour faire parler le silence.

KommissarieWinter

 

Kommissarie Winter est avant tout une série qui fonctionne sur l'empathie. Winter s'immerge dans son ressenti, tente d'absorber celui des familles des victimes, des témoins, des gêneurs, il écoute avec une ferveur obsessionnelle la dernière chanson qu'écoutaient les victimes cette nuit-là... Peut-être que son collègue a raison et qu'il perd de vue l'enquête (et les pistes d'un mobile racial), mais en tous cas, à mille lieues des froids enquêteurs qui aiment à garder leurs distances dans les innombrables séries policières du moment, il se plonge dans le vécu de ceux qu'il croise, il s'immerge dans les émotions des autres, et refuse d'en sortir indemne. Ce serait trop facile. Comprendre qui a tué qui n'aide pas à comprendre la situation dans sa globalité, or c'est ça qui l'intéresse.
Comble de l'ironie, à chaque fois qu'il s'autorise à prendre de la distance, c'est là que la main invisible de la cité frappe, donnant lieu à deux scènes d'intense contraste entre l'insouciance éphémère de Winter et le chaos de la forêt d'immeubles.

Je ne vous cache pas que Kommissarie Winter me plaît plus par son abord dramatique que pour son enquête (c'est une constante dans mon rapport aux séries policières, ce qui explique que j'aie tant de mal avec les Experts, Bones et tutti quantico...), mais cela rend d'autant plus déchirante cette incertitude de ne pas voir la suite (ou en tous cas, vous pensez bien que je peux la trouver, encore faut-il dénicher les sous-titres, aventure qui exigera sans doute un peu plus que les 24h que j'ai eues depuis mon retour). Evidemment, ça n'arrive que quand on a un coup de cœur, des coups comme ça !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Kommissarie Winter de SeriesLive.
A vot' bon cœur, M'sieurs-Dames.

17 octobre 2010

C'est quoi le contraire d'overbooké ?

Rapport au fait que j'étais ces derniers jours à Aix-les-Bains pour Scénaristes en Séries (et d'ailleurs je ne vous félicite pas pour votre manque de participation aux commentaires en mon absence), les news, cette semaine, se sont faites plus rares. C'est pas grave, c'est pas perdu, j'ai plein de trucs à raconter dés demain.
Du coup, outre le récap des news du monde que vous trouverez ci-dessous pour la 4e semaine consécutive, je vous invite aussi à aller jeter un œil aux news relatives à ma petite escapade téléphagique du weekend. C'est pas sans rapport, d'ailleurs, puisque les invités, cette année, étaient les représentants de 4 pays scandinaves : la Suède, la Norvège, le Danemark et la Finlande.
Hasard ou coïncidence, des articles avaient été postés ya pas huit jours sur trois de ces pays, donc vous savez ce qu'il vous reste à faire si vous voulez étudier la question et prouver que votre curiosité n'est pas totalement fanée).

ScenaristesenSerie ScenaristesenSerie ScenaristesenSerie

 

Ceci étant dit, voici donc ce qui s'est dit sur les séries du monde entier cette semaine sur SeriesLive :

Mardi Guilty_MEA Ce soir au Japon : la vengeance a un visage
C'est au tour de Fuji TV de commencer sa saison automnale...
Mercredi DongYi_MEA Adieu Dong Yi
La série historique de MBC s'est achevée hier après 8 mois de diffusion...

World En bref : l'actu des télés du monde
Ça se passe ailleurs, et vous avez failli passer à côté. Heureusement, SeriesLive veille à ne pas affamer votre curiosité !
Jeudi ElInternado_MEA El internado ferme ses portes avec les honneurs
La série espagnole achevait hier soir la diffusion de sa 7e et ultime saison.
Vendredi Himitsu_MEA Ce soir au Japon : pourrez-vous garder le secret ?
Difficile de prédire où cette étrange série nous emmènera...

Guilty_MEA Audiences japonaises : que la saison commence !
Cette fois la saison japonaise a bel et bien commencé, voyons comment ça se passe...

Quelque chose me dit qu'il faut avoir entendu parler de Guilty cette semaine !

Bon alors, c'est sur, c'est pas la semaine la plus fournie que j'aie pu vous présenter, mais comme je l'ai dit, le temps manquait. Promis, je ferai mieux la semaine prochaine, tiens, demain, j'ai déjà au moins deux sujets pour vous ! Mais du coup, vous avez encore moins d'excuse pour passer à côté des infos de cette semaine...
(décryptage : réagissez !)

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