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ladytelephagy
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21 avril 2010

Brother Louie

Pourquoi jusqu'à présent je n'avais jamais regardé Lucky Louie ? La réponse tient en deux mots : "HBO" et "sitcom". Au juste, c'était quand, la dernière fois qu'une chaîne du câble a su faire un sitcom décent ? Personnellement, je n'en ai pas souvenir. Même pas certaine que ça se soit déjà produit. J'attends des noms ? C'est bien ce que je pensais.

Et puis, en tombant par le plus grand des hasards sur une cagoule, je me suis dit que... bah, comme d'habitude : un pilote, ça ne se refuse pas. Me voilà donc en train de me lancer dans un pilote dont je ne connais rien, si ce n'est que son personnage principal est roux, et que son créateur/auteur/producteur/acteur Louis CK a travaillé avec Conan O'Brien. Ce qui, je vous le concède, à mes yeux, suffit pour partir avec un a priori positif...

Louie

La première impression que donne Lucky Louie, c'est une impression assez troublante de dénuement. Ce qui est une façon de dire que le décor est terriblement bas de gamme, mais pas seulement. En fait, plus le pilote avançait, et plus je me suis dit... "mais, je connais ce sentiment ! C'est le même qu'une autre comédie que j'ai connue jadis... une comédie qui ne chercherait pas à être dans le moule... c'est... c'est comme Rude Awakening !".

Ca n'avait évidemment rien à voir avec la thématique de la série, mais avec sa réalisation (bien que Rude Awakening n'ait jamais été un sitcom à proprement parler). La bande-son assez peu fournie, la mise en scène assez simple... on est loin de ces séries comiques qui se donnent tant de mal pour être divertissantes, voire drôles si on a de la chance, le côté "trying too hard" qui m'excède souvent dans les sitcoms et me fait préférer les comédies en single camera. D'ailleurs quand je vais me mettre après la peau de Romantically Challenged, que j'ai regardé hier soir, ça va saigner (j'en ai fait un cauchemar cette nuit, sans déconner c'est quand même pas tous les jours qu'on fait un cauchemar sur la qualité pourrie d'un pilote de sitcom !). Bref il se dégage de Lucky Louie, avant même qu'on tende l'oreille et qu'on fasse attention à l'histoire, une ambiance de proximité qui fait du bien.

Du coup, quand vous voyez comment se déroulent les dialogues... eh bah forcément vous êtes dans de meilleures dispositions vis-à-vis de la série. Dans un sitcom de network, typiquement, tout cela semblerait forcé, voire franchement de mauvais goût. Ici, pas du tout.

Déjà, la scène d'ouverture était brillante : Louie et sa fille sont à la table du petit déjeuner, et... oh attendez, il faut que je vous l'uploade cette scène, sérieusement ce serait dommage de passer à côté. Je suis d'humeur à sous-titrer en ce moment, je crois...

LuckyLouie_Why

Tout le génie de cette scène, c'est qu'on attend la chute, et qu'elle ne vient pas, et qu'elle ne vient pas, et qu'elle ne vient toujours pas... comme dans la vraie vie quand une gamine vous casse les pieds ! Et quand vous commencez à désespérer de la situation, pouf ! La chute est terriblement drôle. C'était sincèrement un excellent coup d'envoi et tout l'épisode est dans cette lancée, avec un côté un peu inconfortable, pas formaté, bref totalement réaliste, et de vraies bonnes sorties de la part, essentiellement, de Louie, mais aussi un peu de sa femme. Et entre parenthèses, si dans 10 ans j'ai un type comme ça à la maison, je ne m'estimerai pas franchement à plaindre et ça me prendra pas 4 mois pour... 'fin bref.

Les autres intrigues sont du même acabit : le voisin black qui vient d'arriver et avec lequel on arrive pas à sympathiser (mais ça le fait pas d'être fâché avec le voisin black, on passe pour un raciste... chaque scène de cet axe est absolument délicieuse et le dénouement est juste superbe), l'anniversaire des 4 ans de la gosse qui tourne à la catastrophe (dans ma culture, un goûter d'anniversaire finit invariablement par tourner au drame d'une façon ou d'une autre, donc rien de plus normal), les problèmes sexuels de Louie avec sa femme (criants de réalisme hilarant ; ce couple a la même dynamique que celui de Roseanne), bref c'est un festival d'humour tantôt gras, tantôt maladroit, totalement en phase, j'ai envie de dire, avec les blagues qu'on entend réellement tous les jours. Bon, sauf les deux potes de Louie qui ne me reviennent pas et qui, pour le coup, sont un peu trop caricaturaux. Mais à la limite c'est un moindre mal, pour ce qu'on les voit.

Alors, du coup, il faut absolument que je me rappelle où j'ai trouvé ma cagoule parce que, bon, yavait toute la première (et unique) saison de dispo, et maintenant j'ai bien envie de voir la suite ! Comble du hasard, aujourd'hui FX annonçait que la prochaine série de Louis CK, ingénieusement appelée Louie, débuterait le 29 juin prochain. Si je joue bien mon coup, j'aurai fini Lucky Louie juste pour le lancement de Louie. Et dans la foulée, j'ai mis le "pilot watch" à jour à côté.

Et non, mon enthousiasme n'est pas uniquement dû au fait que Louis est roux et qu'il a bossé avec Conan O'Brien.
Mais je ne vais pas prétendre que ça n'a pas un peu aidé.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Lucky Louie de SeriesLive.

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20 avril 2010

Princesse sale teigne, tu es bien jolie !

Quand même, c'est étrange. Sans ironie aucune, vraiment. Je me demande bien pourquoi. Mais les faits sont là : chaque fois que je pense à une série judiciaire asiatique, je pense à Hokaben. C'est vrai que les séries d'avocats ne courent pas les rues dans des pays moins procéduriers que les États-Unis. Et c'est vrai que les quelques séries s'y étant essayées récemment n'ont pas été sous-titrées ; je pense à Akakabu Kenji Kyoto-hen ou Bouchou Mania 09 mais je ne demande qu'à être mise face à mon erreur. Forcément, ça n'aide pas. Quant à la Corée... bon, on sait tous que ce n'est pas ma priorité, même s'il est rare que je sois profondément fâchée avec ce que je vois de la fiction coréenne, je continue de lui préférer la concurrence nippone. Ainsi va la vie.

Tout ça pour dire qu'en voyant Geomsa Princess (Prosecutor Princess pour ceux qui préfèrent les titres traduits et doivent probablement être des fans de Perdus également), je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Hokaben. Alors que, pourtant... Non, bon, allez, j'abdique. Plutôt que de truffer mon post de comparaisons plus ou moins discrètes, je vais y aller carrément et vous proposer une vraie mise en parallèle des deux séries. Avec mise en page en deux colonnes, captures et tout, la totale.

Hokaben
Geomsa Princess
AsianLegal_1b
Côté look, ça reste
bien austère...
AsianLegal_1a
Côté look, on dirait
qu'elle gagne sa vie autrement.
Akari est heureuse et fière
d'être enfin avocate !
Hye Ri s'impatiente pendant la cérémonie
et trouve une excuse pour se défiler au plus vite.
Akari travaille dans une grande firme.
Hye Ri (quand elle travaille)
intègre le bureau du procureur.
AsianLegal_2b
Très impliquée émotionnellement
dans ses affaires, Akari souffre.
AsianLegal_2a
On en a rien à foutre des circonstances atténuantes,
la loi c'est la loi, tant pis pour les gens.

Vous le voyez, la comparaison tient la majeure partie du temps au fait que je me suis dit "ah, tiens, dans Hokaben, Aya McBeal n'aurait pas réagi comme ça".

Il faut dire aussi que Geomsa Princess passe le plus clair de son pilote à nous introduire son personnage, et pour ce faire, il lui fallait une situation ayant le moins possible à voir avec le monde juridique. Tout l'enjeu de la série est de montrer que Hye Ri est une petite fille complètement gâtée-pourrie (le genre qui s'achète tout un équipement de ski uniquement parce qu'on pourrait éventuellement la reconnaître avec son matos de l'an dernier), et surtout, qu'elle est totalement superficielle. Si vous connaissez quelqu'un qui est prêt à dépenser à 8 millions dans des chaussures... euh, présentez-nous, vous serez gentil.

Et le terme de "superficiel" n'est vraiment pas limité au fait qu'elle adore faire du shopping. Non, on parle vraiment de quelqu'un de totalement égocentrique qui ne s'émeut que pour les sacs à main et les jolies chambres d'hôtel, et se désintéresse totalement de ses semblables. Elle n'a pour ainsi dire pas de cœur. Par contre, quand le monde se plie à son caprice et que tout va comme elle veut, elle est souriante, ça ya pas de problème ; ce n'est pas une pimbêche, mais elle est vide, cette pauvre petite, que voulez-vous. La superficialité dans toute sa splendeur.

Du coup, en brossant le portrait de cette bimbo matérialiste pendant 90% de son épisode inaugural, Geomsa Princess accomplit parfaitement sa mission, qui était de NE PAS parler du monde juridique, sauf en cas d'extrême nécessité.

On se doute bien que ça va s'arranger, au moins un peu, vu la dynamique mise en place dans le bureau où elle va faire son stage, et que ces quelques personnages devraient réussir à avoir au moins autant de temps d'antenne qu'une paire de chaussures à strass (j'exagère à peine).

Mais le message est clair : Hye Ri n'est pas de ces acharnés du travail qui consacrent chaque seconde éveillée à sauver la veuve et l'orphelin, et ce ne sont pas les scénaristes qui vont le lui reprocher. Car, bien que je l'aie déjà mentionnée dans une capture plus haut, revenons un peu sur sa position vis-à-vis de la loi, voulez-vous ?

AsianLegal_3

On pourrait imaginer bien des réponses de la part de son patron : par sens du devoir, parce que tu travailles pour l'État, parce que sinon je refuse d'être l'un de tes love interest potentiels... Il y avait l'embarras du choix.
Eh bien sachez qu'en face, l'argumentation de son supérieur, c'est ça :

AsianLegal_4

Qu'est-ce est donc que cette "pédagogie" dont vous me parlez ?
Voilà. C'est vous dire le niveau du débat.

Geomsa Princess est donc avant tout une histoire légère où l'on trouve des personnages divertissants... mais pas nécessairement aussi caricaturaux qu'on peut le croire. Hye Ri n'a pas non plus que de l'eau entre les oreilles, d'ailleurs on aura sur le tard des preuves qu'il y a de la vie intelligente sur sa planète, avec sa tirade sur "le droit constitutionnel à la recherche du bonheur, et comment une jupe ras-la-moule s'inscrit dans ce droit fondamental". Si-si.

Allez, rien que pour le plaisir (sadique) de voir cette petite peste en baver un peu, je vous propose un court extrait, trente secondes à tout casser, juste histoire de comprendre les malheurs de Hye Ri qui (va yavoir du spoiler), la pauvre chérie, n'a pas pu gagner une enchère sur ses chaussures de rêve. On sait tous ce que c'est, allez, on est tous passés par là. Sincèrement, c'est ma scène préférée du pilote. Je crois même que je l'aime autant que l'ascenseur dans Kaeinui Chwihyang. Bon ptet pas. Tiens si vous me le demandez, je vous le proposerai aussi en sous-titré, ce passage, comme ça vous me direz quelle est la plus hilarante des deux scènes.

PauvrePetiteFilleRiche

Si vous espériez une plongée dans les eaux profondes du système judiciaire coréen, en tous cas, ça me semble mal barré.
Pour ça, il faudra probablement que je me prenne par la main et regarde Daehanminguk Byeonhosa (Lawyers of Korea). Mais si vous croyez que j'ai le temps, mais pauvres amis...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Geomsa Princess de SeriesLive.

19 avril 2010

[GAME] tvHarmony

Si comme moi, vous adorez les génériques, au point de les cagouler régulièrement (comme, par exemple, disons, eh bien, au pif... sur ce blog même) et/ou d'en découper dans les épisodes des nouvelles séries que vous regardez... eh bien peut-être aussi que, comme moi, vous aimez à vous en faire une petite playlist, l'air de rien.
Moi, je fais ça avec les videos, parce que j'aime bien en avoir autant pour les yeux que pour les oreilles ; mais c'est votre droit le plus strict de vous contenter des versions audio pour le faire.

Mais avec le post d'hier sur le générique de Justified, j'ai repensé à ces playlists. Celui de Justified, pour reprendre l'exemple, est parfait dans une playlist où on trouverait aussi True Blood (je l'ai mentionné hier) mais aussi Sons of Anarchy. Peut-être éventuellement K-Ville. Je regrette beaucoup de n'avoir pas le générique de la série Les deux font la loi en video, déjà parce que c'est un des génériques que j'aime le plus au monde depuis toute petite, et ensuite parce qu'il irait très bien avec aussi.

Alors je vais vous proposer un petit jeu de génériques qui change du pain quotidien (qui n'est pas si quotidien, c'est vrai que j'ai un peu délaissé les jeux ces derniers temps).

Je vous propose des génériques (qui, de façon très pratique, sont déjà disponibles sur ce blog, pour le bonheur ET de vos yeux, ET de vos oreilles), à vous de me dire avec quels autres génériques ils iraient bien dans une playlist téléphagique. Une sorte d'agence matrimoniale pour génériques, si vous voulez.
Et pour ce qui concerne les âmes sœurs des génériques que vous allez suggérer, vous pouvez vraiment proposer de tout, aussi bien des génériques présents dans le flacon que d'autres qui n'y seraient pas [encore]. L'idée c'est d'essayer de constituer des mini-playlists de génériques qui iraient bien ensemble, à votre avis, principalement sur un plan musical, ou éventuellement au sens plus large de l'ambiance générale qui s'en dégage.

Voilà donc les génériques solitaires qui attendent que vous leur trouviez d'autres génériques de leur espèce. A votre bon cœur...

Generiques_BOSS_250   BOSS
Tendance : un générique énergique, un peu rock, avec une voix féminine qui ne s'embarrasse pas forcément de lyrics...
Si la version longue vous intéresse, vous pouvez regarder par là, ya une cagoule qui traine au milieu des bugs.
Generiques_GirlmoreGirls_250   Gilmore Girls
Tendance : ambiance douce et tendre, duo de voix féminines, lyrics bon enfant...
Generiques_SixFeetUnder_250   Six Feet Under
Tendance : ambiance morbide (forcément) mais pas dénuée de rythme, titre entièrement instrumental...

Allez, à vous de leur trouver quelques compagnons dans une playlist de génériques ! Vous pouvez aussi compléter celle que j'ai mentionnée plus haut sur Justified.

Les génériques que vous mentionnerez, et qui n'apparaissent pas dans le flacon actuellement peuvent ou peuvent ne pas y apparaitre, suite à votre participation à ce jeu. Qui peut vraiment dire ?

18 avril 2010

[DL] Justified

Et alors ? A quel moment j'ai dit que jamais plus je ne regarderais la série ? Vous pouvez me citer le passage où j'ai dit que jamais plus jamais...? Non. Voilà, CQFD. C'est pas parce que je suis chiante face au pilote que ça veut dire que je vais pas donner sa chance à la série, c'est simplement qu'on part sur de mauvaises bases, voilà tout. Non, je continue Justified, c'est pas encore plié cette affaire. Je compte bien rattraper mon retard cette semaine.

Justified
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Et en fait, je fais bien, parce que voilà un générique qui a de quoi me ravir et à côté duquel j'aurais pu passer. Ça me fait d'ailleurs penser à une version de True Blood qui n'aurait aucun rapport avec les vampires... double bon point, donc. C'est rien que du bonheur.
D'ailleurs tout ça me rappelle un autre post que je voulais faire il y a quelques temps et que j'ai laissé en jachère... tiens, bougez pas, du coup ; on en reparle demain.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Justified de SeriesLive.

17 avril 2010

Pas encore folle d'elle

Quand vous voulez vous offrir un divertissement léger mais pas débile, et que vous ne manquez pas cruellement de culture, vous pensez immédiatement à une série asiatique. Aussi, après avoir rejoué hier 4 mariages et 1 enterrement (sans les mariages), j'ai eu envie de me payer une bonne crise de rire, et j'ai opté pour l'une des nouveautés de la saison coréenne : Kaeinui Chwihyang (que les sites occidentaux appellent aussi bien Personal Preference que Personal Taste, écoutez les gars, essayez de vous entendre, ça nous fera des vacances). J'la sentais bien, cette petite comédie.

Eh bien... je n'ai été ni déçue ni ravie. Kaeinui Chwihyang a des moments proprement hilarants (je confesse m'être repassé la scène dans l'ascenseur deux ou trois fois, pour le plaisir) (bon d'accord peut-être quatre) (disons cinq et on n'en parle plus). Mais il y aussi quelques lenteurs franchement désagréables.

On parle quand même d'une série dont le pitch, du moins c'est comme ça qu'on me l'avait vendu, est de faire cohabiter une jeune femme dégoûtée de la gent masculine, et un jeune homme qui se fait passer pour gay. Je voyais arriver d'ici les quiproquos, les excuses bidons et, oh, forcément, au moins une scène où l'un des deux protagonistes serait sorti de la douche et aurait été surpris par l'autre, c'était obligé.

Au lieu de ça, le pilote en rajoute des tartines et des tartines sur la situation de Kae In, qui a misé sur le mauvais cheval, on s'en aperçoit dés le début de l'épisode, et c'est pénible que ça lui prenne autant de temps à s'en apercevoir. Le vrai problème est surtout qu'on nous le dise explicitement aussi vite, en fait ; une maladresse qui rend très fatigantes un certain nombre de ses tergiversations dont on sait qu'elles ne riment à rien et qui n'offrent pas le moindre intérêt dramatique, vu le ton général de la série. Heureusement que l'actrice principale est championne internationale de grimaces, parce que sinon on s'ennuierait presque.
Se débattant misérablement avec son petit ami actuel, Kae In ne prend presque pas la peine de se prendre le bec avec son futur chevalier gayrvant, Jin Ho, qui passe le plus clair de son temps à être agacé par elle, quand il devrait, en toute logique, lui trouver un ou deux bons côtés, vu qu'ils sont quand même amenés à emménager ensemble !

Restons logique, on ne va quand même pas les menacer d'une arme pour qu'ils se lancent dans leur colocation, tout de même ! Faites un effort, chais pas moi !
Déjà, pourquoi dans toutes les comédies romantiques asiatiques, à plus forte raison les coréennes, il faut que les deux futurs tourtereaux (parce qu'on SAIT qu'ils vont finir ensemble, on ne se pose pas sérieusement la question !) se prennent systématiquement la tête ? Mais qu'ils ont mauvais caractère, ces jeunes coréens ! Je sais pas moi, on est quand même en présence d'un pitch qui laisse penser que ces deux-là ont un autre enjeu que le fait de ne pas s'entendre ! On pouvait espérer un peu de changement !!!

Donc bon, vous l'avez compris, Kaeinui Chwihyang est loin d'être la romcom parfaite. On a envie de baffer les scénaristes une fois ou deux, parce qu'ils s'acharnent à repousser l'inévitable. Cette fichue cohabitation, on voit mal comment elle va se faire. Pourtant, elle va se faire, parce que toutes les photos de promo et les posters de la série le disent avec malice et bonne humeur (j'adooooore les promos de la série, vraiment, sans elles je n'aurais même pas tenté le pilote) :

Personal

Mais une fois qu'on sera entrés dans le vif du sujet, j'ai aussi le sentiment que les situations rocambolesques peuvent être prometteuses. Parce que quand même, il y a eu deux ou trois scènes hilarantes (et pas que celle de l'ascenseur) (même si, quand même, c'était la meilleure) (tiens je vais me la repasser un coup...) (ah ah, tout de suite ça va mieux), et qu'on sent que Kaeinui Chwihyang pourrait quand même finir par atteindre son objectif. Un jour. Quand cette histoire de vilain méchant petit ami qui fait rien que d'embêter l'héroïne sera derrière nous.

J'aurais presque hâte, tiens.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Kaeinui Chwihyang de SeriesLive.

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16 avril 2010

A la tienne

Aujourd'hui, pas de post sur les séries non plus.

Juste une pensée pour l'adieu qu'il faudra faire aujourd'hui...

RudeAwakening

15 avril 2010

Pour une fois on serait presque d'accord

Voilà une vingtaine de jours que je ne vous ai pas parlé de séries asiatiques, c'est honteux, je devrais me cacher !

Mais plutôt que de faire ça, je vais plutôt vous reparler de la saison printanière au Japon. D'ailleurs pour un rappel des séries qui débarquent, n'hésitez pas à éplucher le désormais traditionnel post récapitulatif des nouveautés, que j'ai dressé le 18 mars dernier. Ah pis pendant que je vous tiens, il y a aussi l'article-bilan de la saison hivernale sur SeriesLive (désormais ces articles sont dispos dans la colonne de droite, si jamais l'envie vous prenait d'y jeter un œil sur le tard).

Bon, donc ça, c'est fait.

Or, donc, la saison débute tout juste (et les pilotes seront diffusés pendant tout le mois d'avril, et même un peu en mai), et comme d'habitude Oricon n'a pas pu s'empêcher de demander aux japonaises entre 15 et 30 ans aux spectateurs quelles étaient les séries les plus attendues de la saison. On ne peut pas dire que le résultat soit choquant outre mesure...

1 - Tsuki no Koibito
2 - Team Batista no Eikou
3 - Kaibutsu-kun
4 - Shinzanmono
5 - Sunao no Narenakute
6 - Gegege no Nyoubou
7 - Keibuho Yabe Kenzou
8 - Yankee-kun to Megane-chan
9 - Zettai Reido
10 - Tumbling

Comme toujours, on voit que les bouses pour ados écervelés ont a priori un bel avenir devant elles, avec la popularité de Kaibutsu-kun, Yankee-kun to Megane-chan ou Tumbling. Par contre, étonnamment, je suis assez d'accord avec les 4e et 5e séries de ce classement, ce qui me fait craindre que les séries ne soient pas aussi intéressantes qu'attendu, puisqu'elles sont dans le classement Oricon. J'exagère, mais à peine.
Mais bon, les sondages Oricon, on sait ce qu'ils donnent, au final, hein. Ils ne représentent jamais qu'une partie de la population.

Je reviens sur Tsuki no Koibito, qui est le titre de la fameuse série avec Takuya Kimura.
Prévue pour un lancement fin avril, les annonces faites autour de la série sont très sporadiques (plus le casting en béton armé) semblent faire leur petit effet sur les fans en manque de KimuTaku. On n'avance pas d'un pouce sur la promo, puisque même le site web n'est pas encore en ligne (alors que celui de Sunao no Narenakute, pour ne citer que cet exemple, était en ligne depuis belle lurette même si totalement dénué d'illustrations pendant longtemps, ne proposant que les photos des CV de ses 5 acteurs principaux). D'accord, ça semble faire son petit effet, mais je ne suis pas certaine que ce soit uniquement une question de marketing de l'attente ; c'est pas très rassurant. Ça donne vraiment l'impression que la chaîne n'est pas sûre d'elle.

Bon pis moi, je vous avoue, j'ai de plus en plus envie de voir justement Sunao ni Narenakute, j'ai un peu besoin de ça en ce moment, et je trouve leur photo de promo vraiment adorable...

Sunao

Je me prendrai la tête sur Chase, Mother et Shinzamono un peu plus tard, je pense. La période se prête plus à la franche camaraderie, en fin de compte.

14 avril 2010

Photographie musicale

C'était l'été. Je passais quelques jours dans la maison de campagne de mon tout premier petit ami, et, un après-midi, le dernier avant de rentrer je crois, je suis tombée par hasard sur ce documentaire sur la Nouvelle-Orléans. J'ai passé, oh je ne sais pas, trois quarts d'heure, peut-être une heure, fascinée, devant l'écran.
Maintenant, comprenez-moi bien : je n'en étais pas à ma première découverte télévisuelle de la ville. Vous parlez à quelqu'un qui a regardé Flic de mon cœur autant de fois qu'il lui était humainement possible de le faire pour quelqu'un qui, a) n'était pas forcément à la maison tous les après-midis devant France2, b) n'avait à l'époque aucun accès libre à un magnétoscope. J'aimais Remy, mais pas autant que j'aimais la Nouvelle-Orléans.

Pour ceux qui n'ont pas lu mes lamentations d'alors, vous n'aurez aucune peine à imaginer ma déception devant K-Ville. La seule chose en rapport avec cette série que j'accepte de revoir de temps à autres, c'est le générique. Et quelque part, voilà qui augurait déjà de ma réaction face à Treme.

Treme
It sounds like rebirth...!

Treme n'est que musique ! ...Ce qui peut être vu comme un avantage autant qu'un inconvénient, à vrai dire.
C'est un plaisir de chaque instant pour les oreilles, cette série. L'une des raisons qui me faisaient aimer la Nouvelle-Orléans sans jamais l'avoir vue (et hélas, je ne verrai jamais la Nouvelle-Orléans que j'ai toujours rêvé de visiter), si on omet l'architecture dans le quartier français, le bayou et la nourriture évidemment.

C'est aussi par son abondance de musique, étrangement, que Treme dévoile sa faiblesse la plus difficile à surmonter. Car au-delà de son ambiance musicalement enchanteresse et jouissive, ce qu'offre Treme, c'est un style quasi-documentaire dans le plus pur style d'une série de David Simon. Et ça, il faut aimer. Oh le style est léché, le casting impeccable et sobre, et il n'y a pas à dire, le mot d'ordre est "authenticité". Mais justement.

Parce que... et après ? Treme a finalement de quoi laisser circonspect. S'il n'y avait pas la musique ? S'il n'y avait pas l'omniprésence du label "couleur locale" ? Aimerais-je autant Treme ?

Il ne fait aucun doute que Treme est une excellente série, maîtrisée dans sa forme. Mais le pilote laisse un goût d'inachevé. La série s'attache à prendre le pouls de la ville et en vient à négliger ses personnages, alors que pourtant elle s'ingénie à les suivre à la trace pendant de longue séquences. C'est, paradoxalement, comme si ce pilote n'était pas assez long, et qu'on n'avait pas le temps de prendre la mesure des personnalités auxquelles on est censé s'attacher (un minimum). On laisse dans le flou des éléments qui nous permettraient de comprendre tout-à-fait le ressenti des personnages, parce qu'on ne nous donne pas assez d'éléments pour comprendre ce que chacun vit.

L'émotion est présente, mais on se borne à compatir superficiellement à cela. A la connivence avec le DJ épris de musique en dépit du bon sens, à la colère du vindicatif intellectuel défendant sa ville sinistrée avec véhémence, à la résistance de la patronne du restaurant qui manque de tout... Certains personnages semblent plus définis que d'autres : la barmaid à la recherche de son frère, le vieux pépé borné qui tient à se réinstaller en ville quoi qu'il en coûte. On comprend mieux les problématiques de ces personnages et vers quoi elles peuvent nous mener.

Comme souvent, le ton documentaire (et, je le répète, il est parfaitement maîtrisé) prend le pas chez Simon sur l'exploration dramatique. Ce qu'il fait, et c'est normal en tant que journaliste, c'est de la photographie, et c'est superbe.
Mais ce n'est pas ce que j'attends d'une série, fut-elle réalisée avec talent, et je me sens légèrement frustrée par ce choix. Je pense qu'il parle beaucoup plus à ceux qui se sentent personnellement touchés par le drame de Katrina et qui ont leur propre histoire à intercaler dans ces images et ces sons.

Treme_Tremists
Le pilote diffusé dans un bar de la Nouvelle-Orléans

De Treme, je ressors pourtant avec une bouffée d'espoir. J'ai eu l'impression d'assister à une trilogie ; The Corner, le désespoir d'une communauté condamnée ; The Wire, les sursauts d'une ville qui se débat pour ne pas succomber ; Treme, les efforts d'un quartier qui veut renaître malgré tout.

Trois photographies détaillées d'une certaine frange de la nation qui se bat sans avoir son mot à dire dans les médias. Mais que Treme sort du silence.
C'est très beau, mais ça ne marche pas pour moi.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Treme de SeriesLive.

13 avril 2010

Tu seras une pop star ma fille

Voyons voir, que j'essaie de me souvenir... Que voulais-je devenir quand j'avais 14 ans ? Ce n'est pas si lointain, quand même ! Ça fait... bah... 14 ans. Bon. D'accord, ça commence peut-être quand même un peu à dater. Mais je n'ai pas encore la mémoire qui flanche ; pas trop. Et je n'ai pas souvenir d'avoir rêvé de devenir une pop star. Et, du plus loin que remontent mes souvenirs, ce n'était pas le cas de tous mes camarades. Oh bien-sûr, il y avait une ou deux princesses qui étaient certaines qu'un jour elles deviendraient célèbres ; mais d'ailleurs c'était le métier d'actrices qu'elles convoitaient. Mais pop star ? Non, je n'ai pas connu pareille épidémie de mon temps.
Pourtant aujourd'hui, à en croire les Hannah, les Sonny, les Ruby, et maintenant les Tori, on dirait vraiment que les gamines n'ont que ça en tête : chanter et devenir des stars. Et si à 16 ans, t'as pas encore ton agent et un ou deux contrats, t'as vraiment raté ta vie, apparemment.

Il y a quelques jours, alors que Caprica finissait son quart de dizième de centième de tiers de saison, commençait sur une autre chaîne la série Victorious, jeu de mot à la fois sur le nom de l'actrice principale Victoria Justice et du personnage qu'elle interprète Tori Vega (et sachant que So NoTORIous était déjà plus ou moins pris). Si je parle de Caprica, ce n'est pas juste à cause des hasards du calendrier, mais parce que les deux séries ont également un acteur en commun. Jetez un oeil ci-dessous, vous devriez vite reconnaître de qui il s'agit.

Victorious

Voilà donc notre Tori Vega, affublée comme il se doit d'une impossible frangine convaincue d'être de la graine de superstar, et qui mène une vie normale où il faut rendre son projet de physique en temps et en heure, et toute cette sorte de choses. Mais la frangine en question, qui comme il se doit est une petite poulette bonne à baffer (je n'ai jamais vu UNE série pour ados où la fratrie ne se comporte pas de façon insupportable), s'accapare l'attention de tout le monde parce qu'elle est sûre et certaine de savoir chanter. Mettons immédiatement fin au suspense : c'est faux (dans tous les sens du terme). Mais cela lui donne l'occasion de ramener à la maison Leon, un copain de classe qui comme elle fréquente une californienne école artistique, et qui va s'entendre à merveille avec Hannah Sonny Ruby Tori. Ca aura de l'importance pour la suite.
Tandis qu'ils préparent un numéro musical en vue d'un grand showcase de l'école (auquel évidemment des découvreurs de talent seront présents), numéro qui s'annonce comme une catastrophe évidemment, Hannah Sonny Ruby Tori et Leon fraternisent. Lorsqu'arrive le moment de la représentation et que comme par hasard la frangine décidément pas dégourdie s'est mise hors-jeu bêtement en ingérant des herbes chinoises douteuses, Leon exhorte Hannah Sonny Ruby Tori à la remplacer au pied levé, et naturellement, c'est un triomphe. Le directeur de l'école artistique propose donc à Hannah Sonny Ruby Tori d'intégrer l'école, sous les acclamations du public en délire qui est sous le charme de cette performance qui n'a même jamais été répétée, mais que voulez-vous, Hannah Sonny Ruby Tori a un don.

Voilà donc le point de départ de Victorious, petite teenagerie où, pour une fois, la future pop star l'est à son corps défendant, tout le monde lui découvrant un talent dont elle n'a jamais eu conscience et dont à vrai dire elle n'est pas certaine de vouloir. D'autant qu'en entrant dans l'école artistique de sa sœur, Hannah Sonny Ruby Tori a rendez-vous en terre inconnue et, croyez-moi, aucune tribu exotique ne saurait être aussi différente d'elle que tous ces jeunes convaincus (plus ou moins à raison) d'avoir une vocation artistique.

Victorious est une sorte de Fame sous acide pour pré-ados ; on n'y explore pas grand'chose, les numéros musicaux n'y sont pas légion, et les tenues bariolées (et, pour les filles, exagérément courtes) donnent plutôt l'impression d'avoir atterri dans un épisode de LazyTown. A première vue, le bilan est donc négatif : on a l'impression qu'une fois de plus, cette hystérie d'une demi-heure n'a pour objectif que préparer la pré-ado lambda à vider le porte-monnaie de ses parents, soit au bénéfice d'une nouvelle héroïne qui ne devrait pas tarder à sortir ses propres CD (Hannah Montana filant un mauvais coton), soit carrément en investissant si ce n'était encore fait dans d'onéreux cours de chant et de danse.

Pourtant, je ne serai pas aussi totalement négative vis-à-vis de Victorious que j'ai pu l'être (entre deux cris d'horreur) pour  Hannah Montana, Sonny with a Chance ou Ruby and the Rockits (je vous avoue que, quand je réalise que j'ai vu le pilote de toutes ces séries, je m'aperçois que mes tendances pilotovores ont depuis longtemps eu raison de ma santé mentale).
Tori est un personnage qui a beaucoup plus les pieds sur terre que la plupart de ses concurrentes, son incarnation par Victoria Justice y étant pour beaucoup. Pleine de doutes sur elle-même, d'un humour légèrement cynique, et d'une nature démontrant que toutes les ados n'ont pas nécessairement de l'eau entre les oreilles dans ce genre de série, Tori est un personnage plus facile à appréhender que la plupart des guignols qui peuplent les séries du genre. Je n'irai pas jusqu'à parler de réalisme, faut pas pousser, mais enfin, l'ensemble est à peu près décent.
Qui plus est, je suis bien obligée de reconnaître que le cours d'impro auquel on assiste vers la fin a du bon, voire même du mérite, ce qui tend à laisser penser que les scénaristes ont une fois ou deux mérité leur salaire.

Par contre, j'en reviens à ce que je disais en intro sur le message qui s'exprime dans le pilote de Victorious. Il est explicité vers la fin pour pousser Tori à accepter de rester dans l'école : que tu le veuilles ou non, tu seras une pop star ma fille, et de toutes façons la normalité c'est ennuyeux... comme si l'un était forcément l'alternative de l'autre. Être chanteuse, ou n'être personne.
Il y a aussi cet agaçant gimmick (Tori met son statut à jour sur un quelconque réseau social), et des personnages ahurissants de bêtise (le ventriloque, la future meilleure amie hystérique) qui nous rappellent qu'on est quand même très largement dans une production de seconde zone.

Mais si, par malheur, j'avais à la maison une gamine dans les 14 ans, je préfèrerais à tout prendre qu'elle idolâtre bêtement Tori que Hannah, Sonny ou Ruby.
Désolée, c'est le meilleur compliment que j'aie trouvé.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Victorious de SeriesLive.

12 avril 2010

Apathie

Il y a quelques jours, quand certaines préoccupations semblaient encore lointaines, j'ai éprouvé l'envie aussi soudaine qu'inattendue de revoir Le Protecteur. Non pas pour Simon Baker, mais au nom du bon vieux temps, lorsque TFHein a commencé à diffuser la série et que j'étais devant tous les après-midi, ou presque. Je dis presque parce que je n'étais pas sûre d'avoir vu le pilote (ce sont des choses qui hélas arrivent), et je suis convaincue d'avoir loupé tout de même quelques épisodes, puisque sans cagoulage ni DVD, je suis proprement incapable de faire un sans faute. Dans tous les cas, ce visionnage était pour sûr la première fois que je voyais la série en VO.

TheGuardian

Dans ce pilote, on apprend comment Nick Fallin est forcé par un juge à faire des travaux d'intérêt général sous la forme de travail pro bono auprès du service d'aide juridique à l'enfance de la ville, chose pour laquelle il est qualifié en théorie puisqu'il est avocat. Cet avocat d'affaires n'a pourtant jamais plaidé devant une cour, mais j'ai envie de dire que c'est un peu le moindre de ses problèmes. On apprendra en effet par la suite que notre bonhomme est un consommateur de substances illicites... Un drogué avec un costume sur mesure, des pompes à 500 dollars la paire et un air de gendre idéal, qui confesse aimer l'argent et le pouvoir, mais un drogué quand même.

Cependant, contrairement à ce que son intrigue pourrait laisser penser sur le papier, Le Protecteur n'est pas une grande leçon humaine sur un mec pété de thunes qui va découvrir à la faveur d'un accident de parcours que la vie n'est pas rose pour tout le monde. Non, on dépasse très largement ce clivage simpliste. Nick Fallin a en effet un problème qui s'exprime à chaque seconde de sa présence à l'écran : il est complètement apathique. Le génie de ce personnage, c'est qu'on comprend immédiatement ce qu'un homme tel que lui, qui semble vidé de toute émotion humaine, peut chercher dans la consommation de drogues dures. Fallin est un grand refoulé qui semble dénué de la capacité à exprimer la moindre émotion, quand bien même (et ça n'est pas forcément prouvé) il serait capable d'en ressentir.

Bien au-delà de la leçon d'humilité au petit con arrogant, Le Protecteur se préoccupe de plonger son personnage dans le grand bain de la vie, avec le secret espoir de lui infliger un salvateur électrochoc émotionnel.

Nick Fallin est prisonnier de lui-même. La plupart du temps, il affiche un air blasé, et très franchement, on a l'impression que la plupart des choses qui se passent dans sa vie ne trouvent pas la moindre résonance en lui. Il laisse son intellect cartésien prendre le dessus, s'en remet au pragmatisme derrière lequel il lui est si facile de se cacher, à plus forte raison parce que sa profession s'y prête et qu'il y est doué, le bougre.

Mais sa première affaire va commencer à mettre à mal sa carapace, juste un peu, et c'est de cela dont toute la série va parler. Son premier petit client a, comme lui, perdu sa mère ; une douleur sourde les unit et donne à Nick l'occasion de s'animer un peu, réagissant à la douleur du petit qui fait écho à la sienne. On a hâte d'approfondir cela.
Si la drogue, comme son métier dans le cabinet friqué de son père, semblaient faire illusion et apporter un semblant à la fois de frisson et de respectabilité dans sa vie, on comprend que sa vie ne commence que maintenant, que Fallin s'apprête accoucher de lui-même, certes dans la douleur.

Attention, ceci est un paragraphe à spoiler, car ce dont je me rappelle de la suite de la série ne confirme malheureusement pas que la chenille est devenue papillon, le personnage ne trouvant jamais la force intérieure d'entrer totalement dans le monde, et préférant faire marche arrière dans ses relations personnelles dans les instants les plus cruciaux. Je me rappelle de façon floue le contenu des épisodes, mais très nettement mes cris effarés devant cette obstination à choisir le néant plutôt que le chaos.

Le Protecteur, plus, bien plus qu'une bête série judiciaire, et une série qui parle d'un personnage profondément apathique, oscillant entre le monde réel qui le pousse à se dépasser lui-même, et son petit monde carré et sécurisant où rien ne le bouleverserait. Un drame humain, avant tout.
C'est malin, maintenant j'ai envie de me faire une intégrale. Dites, ils sortent quand en France, les DVD ? Ce serait pourtant le moment, là...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Le Protecteur de SeriesLive.

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