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ladytelephagy
27 septembre 2009

Sois vieille et tais-toi ?

The New Adventures of Old Christine, In the Motherhood,  Weeds... qu'est-ce que ces séries nous ont appris ? Rien, visiblement, puisqu'avec Cougar Town nous allons à nouveau tenter de compatir à la vie décidément tragique dans une gigantesque maison cossue de banlieue friquée. Et dire qu'à une époque je trouvais le contexte de Desperate Housewives original.

Cougar
Cougar Town - parce que rien ne fait autant pitié qu'une femme encore fraîche dans une maison avec piscine

Dans le rôle de la pauvre femme à plaindre : Crouteney Cox et son sourire qui fait peur aux enfants. Et tout-à-fait entre nous, si la toute première scène du pilote était sympathique sur le papier, quand on voit l'actrice, on se dit que ce ne sont ni ses bras, ni son ventre, ni ses cuisses, qui devraient l'inquiéter sur l'âge de son corps. En même temps elle ne peut pas être aussi repoussante que Christa Miller (dommage d'avoir commencé à tourner l'épisode alors que son visage était encore en chantier), mais quand même.

Bon, après avoir dit toutes les horreurs que j'avais en tête sur les actrices (et encore, je suis magnanime, j'épargne Busy Philipps et sa bouche de suceuse), venons-en aux faits. Et ils sont à peine plus glorieux : Cougar Town est un vrai crève-cœur. Pensez donc : une femme encore belle, avec un métier qui semble marcher, une superbe maison, des amies qui se battent pour elle, une très sympathique relation avec son fils, bref vraiment très à plaindre dans la vie, se retrouve dans la situation où... euh... rien. Il ne lui arrive rien à cette pauvre femme. Ça doit être pour ça qu'on a droit à tout un épisode sur... euh... bah rien non plus. On sent bien qu'on essaye de nous dire qu'elle a vraiment trop pas de chance mais on ne parvient pas à comprendre pourquoi. Si la moitié des femmes de son âge se trouvaient dans sa situation, elle remercieraient le ciel. J'ai le sentiment de me répéter mais, franchement, je trouverais beaucoup plus drôle une femme de cet âge qui se retrouverait divorcée, pas trop d'argent et/ou pas trop le look, et qui chercherait à quand même être épanouie dans sa vie de femme, plutôt qu'une nana qui n'a rien trouvé de mieux que de se plaindre alors qu'elle a tout ce qu'il lui faut, il lui suffit d'arrêter de râler.
Ah, je sais pourquoi j'ai l'impression de me répéter : j'ai déjà évoqué Une Maman Formidable comme parfait contre-exemple, et ça tient toujours.

Non, vraiment, ça me fatigue. La réalisation et les dialogues ont beau être relativement honnêtes, on n'y croit pas un seul instant, on n'a pas du tout envie de s'apitoyer sur le sort de l'héroïne, ça fatigue d'entendre ces complaintes débiles qui ne reposent sur rien. Moi ça me met les nerfs en pelote plutôt qu'autre chose.
Franchement, faut changer de disque, là, je sature.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Cougar Town de SeriesLive.

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27 septembre 2009

Série noire

Appelez-ça une séquelle si vous voulez, mais pendant tout le pilote de Bored to Death, je me suis surprise à imaginer ce que cette série aurait donné avec une réalisation à la Pushing Daisies. Pour moi il est assez évident qu'il y a eu un gros loupé par là, et que c'est ce qui tue tout le fun de ce pilote.

J'aurais bien vu, donc, le personnage principal de Bored to Death, un écrivaillon en mal d'inspiration qui décide sur un coup de tête de se prendre pour un détective, vivre dans un univers un peu moins réaliste, même s'il aurait pu être le seul dans son délire. Ç'aurait beaucoup mieux fonctionné, en définitive, et surtout ça n'aurait pas été totalement incongru de jouer le jeu à fond, vu que de toutes façons il fume de la marijuana (et boit aussi un peu). Délires en noir et blanc, bande-son plus radicale, imagination débordante... tout était possible. Mais aucune de ces pistes n'a été réellement empruntée. Les allusions à l'imaginaire des détectives privés (se payer une chambre sous le nom de Philipe Marlowe, le livre de Raymond Chandler que Jonathan trimbale partout avec lui, les tentatives de jouer au gros dur qui boit du whisky dans le bar...) sont si fugaces et si mal exploitées que l'univers de Bored to Death reste épouvantablement lisse, ce qui aurait pu compenser avec les répliques assez peu piquantes que Schwartzmann assène en ayant fier de lui alors que ça laisse le spectateur totalement froid. Ce que la série n'avait pas sur le fond, elle aurait au minimum pu l'avoir sur la forme...

Detective_1 Detective_2
On aurait pu espérer ça... ...à la place il faudra se contenter de ça.

HBO aurait pu annoncer là un remake de Philip Marlowe, elle aurait à peine plus déçu, en fin de compte. Mais l'originalité, l'inventivité et les réalisations burnées ne sont pas vraiment à l'ordre du jour en cette rentrée, je m'en aperçois en ce funeste dimanche de découvertes automnales...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Bored to Death de SeriesLive.

27 septembre 2009

Ne vous inquiétez pas, nous sommes infirmières

Et c'est bien ce qui m'inquiète !

Mercy

Cette épidémie de blouse blanche n'est pas prête de s'arrêter mais il est encore plus terrifiant de voir à quel point des Mercy, Nurse Jackie et autres HawthoRNe présentent des univers très proches. Sérieusement, si on prenait des scènes se déroulant à l'hôpital dans chacune des trois séries, et qu'on les mélangeait, je ne suis même pas certaine que je saurais différencier quel passage provient de quelle série. Effrayant.

Fort heureusement, Nurse Jackie conserve la pôle position, grâce à sa très bonne écriture et son excellent personnage central.
Et pour le cas où vous tombiez par hasard sur un épisode avec plein d'infirmières dedans et que vous ne parveniez pas à distinguer où vous êtes, c'est assez simple : dans Nurse Jackie, le cast est excellent, dans HawthoRNe, le cast est indigent, et dans Mercy, le cast est nul à 95%. Je ne sais pas qui est le génie qui a donné le rôle principal à Taylor Schilling mais j'espère que ce type ne vit pas des castings qu'il organise, parce que sinon il doit manger des pâtes tous les soirs, le pauvre. Nan, mais sans rire, le charisme de cette nana est négatif, son jeu fade, sa voix épouvantablement monocorde, ses grands yeux vides... je continue ? C'est une horreur. Ce qui nous sauve vaguement de la débâcle, c'est Michelle Trachtenberg, qui bien qu'ayant hérité du rôle ingrat de l'oie blanche idéaliste qui va se manger la réalité en pleine face, parvient à accomplir quelques scènes à peu près convaincantes, ce qui dans le cadre de ce pilote équivaut à l'excellence.

Alors voilà le topo : dans le pilote de Mercy, il y a une scène drôle (Veronica et son frère se cuitant en douce), une scène qui donne quelques frissons (Sonia se faisant attaquer par un patient), deux scènes touchantes (Veronica discutant à cœur ouvert avec une patiente cancéreuse et surtout Chloe faisant son possible pour soulager la douleur de la mère d'un patient), et c'est tout ce qui mérite vaguement de l'attention (principalement par défaut) dans cet épisode. C'est vraiment peu, et très franchement, sachant que je voulais aujourd'hui regarder un grand nombre de pilotes de l'automne, j'ai l'impression que je n'aurais pas pu plus mal employer 43 minutes de ma journée.
Mais c'est vrai aussi que ce n'est que le deuxième pilote du jour, il ne faut jurer de rien...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Mercy de SeriesLive.

27 septembre 2009

Bon bah ça, c'est fait

On est dimanche matin, j'ai une journée pour regarder les pilotes de la semaine passée, et pourtant j'ai le cerveau un peu en panne (à votre place je m'attendrais à ce que le post d'hier disparaisse très vite de la page d'accueil, d'ailleurs, donc lisez-le maintenant avant d'oublier !). Alors je me dis quoi ? Bah je me dis que je vais commencer par quelque chose qui ne va surtout pas trop solliciter mon intellect dés le matin.

Tout naturellement, mon choix s'est porté sur Brothers, une des rares séries dont je m'étais autorisée à regarder le trailer.

Que dire ? Que le post va être très bref, ça c'est clair.

Je n'étais pas fan d'UPN et ses comédies "prépositions blacks" : qui s'adressent à des noirs, qui sont écrites par des noirs, qui sont filmées avec des noirs... et Brothers est, c'est évident, l'héritier de ces séries.
Ce genre de série me brille les nerfs parce que les personnages y ont toujours un accent intenable (c'est bizarre parce que dans les autres séries ils parlent tout-à-fait normalement, mais quand on regarde ces sitcoms ils forcent toujours le trait) et s'énervent de façon quasi-hystérique à intervalles réguliers, sans compter qu'étrangement les personnages blancs (ou si on a de la chance, hispanos) y sont en minorité numérique et souvent affublés des personnalités les plus miteuses. Je ne sais pas si ça fait plaisir au public noir, s'il peut s'identifier dans ces recettes, mais une chose est sûre, c'est tout le contraire de la série ouvrant ses bras à la totalité du public de la chaîne avec bienveillance. Des séries comme Friends ont été taxées d'être trop blanches, mais au moins ça ne donnait pas l'impression d'être fait exprès pour qu'une partie des spectateurs se sente exclue.

Mais à la limite, ce que je vous dis là, je le dis avec Brothers comme j'aurais pu le dire quelques années en arrière avec d'autres, c'est même sans doute l'un des drames de cette série : elle n'a vraiment rien apporté de neuf, pour un peu on croirait qu'elle a toujours été là, cachée dans une grille, peut-être depuis plusieurs saisons. Un coup d'oeil au nom de ma cagoule ? "Brothers - 1x01". Ah non c'est bien le pilote. Je suis rassurée.

Pour le reste, il n'y pas grand'chose d'excitant : une superbe maison dans laquelle vit une famille tout-à-fait normale et où plusieurs des protagonistes vont se jeter des vannes à la tête jusqu'à ce que le générique de fin nous délivre... C'est du déjà vu.

Le point fort de Brothers aurait pu résider dans le fait que l'un de ses personnages soit handicapé, mais c'était oublier un peu vite combien les scénaristes de la série manquaient d'imagination. Pour que ce pilote soit convaincant, il aurait fallu que le frère qui a perdu l'usage de ses jambes soit traité comme il se doit, soit comme si on ne faisait pas attention à son fauteuil roulant, comme s'il était lui, point barre. Et pitié, pitié, épargnez-nous le couplet de la culpabilité : comme par hasard, c'est son frère qui est la cause indirecte de la perte de ses jambes. Ça ne fait rire personne, et ça n'ajoute même pas de dimension dramatique à la série, c'est juste un gros cliché (mais ça devient cliché de dire qu'une série emploie autant de clichés ces derniers temps, alors on s'en sort plus).
Pour que ce soit vraiment original, il aurait fallu plutôt éviter le pathos et taire complètement les causes de l'accident, jusqu'à en faire une blague récurrente même, et que tout le monde ait l'air d'oublier complètement cet état de fait jusqu'à ce qu'évidemment ça crée des situations drôles. Je pense à un personnage genre Todd dans Committed, en fait. Mais là non, on veut nous faire pleurer dans les chaumières lorsque la mère voudrait que son fils marche encore, on veut nous donner envie de voir les frères se réconcilier malgré toutes les blessures du passé, mais ça ne fonctionne pas drôle du tout, parce qu'en mangeant à tous les râteliers Brothers finit par n'être ni drôle ni triste.

La seule qui tire son épingle du jeu, c'est CCH Pounder qui comme souvent est très charismatique, mais exactement comme lorsque les annonces sur la série ont commencé à sortir, puis que le trailer a suivi, je me suis demandé ce qu'elle était venue faire dans cette galère. Courage, en continuant sur sa lancée, d'ici quelques épisodes la série devrait bientôt être annulée, et CCH Pounder retrouver le chemin du tournage d'une série qui la mérite.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Brothers de SeriesLive.

21 septembre 2009

Science fiction

olive_ouicestunbitmap

Ceci est une olive (pas Snook). Et elle va aujourd'hui nous permettre d'aborder de façon pédagogique le pilote de Community. Comment ? Vous allez le voir dans un instant, et d'ailleurs vous pouvez faire l'expérience chez vous si vous voulez, en parallèle. Je précise au préalable qu'il n'est nul besoin que votre olive soit de la même couleur que la mienne, une verte fera très bien l'affaire par exemple. Par contre, dans le cadre de notre recherche scientifique, il faudra qu'elle ne soit pas dénoyautée, et vous allez immédiatement découvrir pourquoi.

Ainsi donc, saisissez-vous de votre olive non-dénoyautée, aussi délicatement que votre poigne de fer (habituée à tenir fermement une télécommande) vous y autorise. Saisissez-vous d'un dénoyauteur et, plop ! Faites sauter le noyau.

Ce que nous venons de faire, vous en conviendrez, est égal à la formule suivante :
(olive) - (noyau) = (olive dénoyautée)

Nous serons tous d'accord pour dire que si la version dénoyautée de notre olive est plus facile à consommer pour l'amateur d'olives moyen (qui pour autant ne raffole pas nécessairement de noyaux), en revanche elle a perdu une grande partie de sa densité. Elle est devenue plus molle, et pour tout dire, est carrément creuse.

Sur la base de cette expérimentation à la portée de chacun, nous allons donc conclure la formule suivante, appliquée à Community :
(Glee) - (la Disney touch) = (Community)
Et nous serons tous d'accord pour dire que si la version dénoyautée de notre série est plus facile à consommer pour l'amateur de séries moyen (qui pour autant ne raffole pas nécessairement de  comédies musicales), en revanche elle a perdu une grande partie de sa densité. Elle est devenue plus molle, et pour tout dire, est carrément creuse.

On ne peut pas lutter, c'est scientifique.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Community de SeriesLive.

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18 septembre 2009

Ephémère

Il n'y a pas grand'chose de plus réjouissant qu'un nouveau pilote (à part peut-être regarder un nouveau pilote avec un milk shake à la fraise). Mais comme plusieurs d'entre nous se damnent à le dire depuis quelques jours, les pilotes de la CW font figure d'exception à cette règle, et sont d'une pénibilité difficilement surmontable pour le spectateur (allant jusqu'à faire tourner le lait dans les milk shakes).

Entre côté cour The Beautiful Life, la série dont on a beaucoup parlé tout l'été mais dont on n'a pas dit un mot, un peu attendue au tournant en ce qui me concerne, genre "si vous n'avez que votre pseudo-scandale à raconter, je vais pas faire de quartier".
Après avoir regardé l'épisode hier soir, je peux vous dire que ça va saigner.
Mais pour plus de pédagogie, considérons plutôt les pour et les contre d'une telle série.

TheBeautifulTab

Voilà, c'est pas plus compliqué que ça. Et même là ça reste encore très relatif, certains contre sont des contre++, par exemple j'ai eu une envie de distribution de baffes façon Obélix concernant l'intégralité de la population féminine.

Il y a eu deux moments qui m'ont donné de l'espoir, mais l'espoir est une salope comme on va le voir. Déjà, à un moment, j'ai ri (j'ai regardé autour de moi immédiatement, et personne n'avait remarqué, même les chats dormaient, tout va bien il n'y a pas de témoin) d'une mini-réplique sans prétention mais au timing efficace lorsque Barbie et Ken sont en train de tomber amoureux dans les couloirs glacials de l'agence de mannequins ; une fois. Et ensuite, quand il s'est avéré que le personnage de Barton avait eu un bébé, et que, je dois dire, je n'avais pas trop envisagé cette possibilité (il est très possible que ç'ait été le seul mérite du feuilleton Barton cet été : créer un l'effet de surprise sur ce petit twist), j'ai pensé, l'espace d'un instant, qu'on allait enfin causer sérieusement et que finalement la série avait peut-être un petit truc à dire.
Mais très vite il s'est avéré que non, je vous l'ai dit, l'espoir est une salope, les intrigues sont restées indigentes, Barbie et Ken sont plus sirupeux que la garniture d'un pancake, les personnages sont leur propre caricature, et je t'enverrais tout ça au resto vite fait bien fait.

Pour que The Beautiful Life ait des chances de me plaire, il aurait fallu, pour synthétiser, que la série ne soit pas si visiblement affublée de la malédiction CW. On va dire que je m'acharne mais c'est vrai ! Cette malédiction qui consiste à systématiquement prendre un sujet qui permettrait de faire preuve de cynisme (à défaut de mieux) et qui finalement s'embourbe dans une contemplation maladive pour le physique des acteurs et une admiration malsaine pour leur mode de vie fastueux et irréaliste, à chaque fois, ça casse tout.

J'ai l'air de dire qu'une série sur le monde de la mode ne devrait qu'en brosser un portrait vitriolé, et c'est plus ou moins ce que je dis : beaucoup d'éléments de The Beautiful Life permettraient d'en faire une sorte d'Action! du monde du mannequinat, et j'aimerais énormément une chose pareille, même sans les répliques de Peter Dragon ce serait formidable d'en arriver déjà là, à un portrait, moins plan-plan que d'ordinaire, d'une industrie qui marche sur la tête mais en est fière. Mais au lieu de ça, The Beautiful Life fait ce que tout le monde a fait avant, "oh le mannequinat c'est beau, on porte des superbes robes de couturier et tout le monde il est tellement beau et on peut y trouver l'amuuur si on reste vrai et honnête et sincère et gentil et on se fait des amis même si des fois on est en compétition et attention aux dangers mais nous comme on est vrai et honnête et sincère et gentil on sait les éviter et même faire chanter les méchants pour gagner à la fin au nom de la mère célibataire et de l'orphelin". Mais qui y croit encore ? A part les quelques jeunes filles qui tenteront la prochaine édition du concours Elite et reviendront pleurer dans le giron de maman pour peser plus de 45kg ? Et encore ?

PerfectGirl

On pourrait, un jour, espérer que la CW ne prenne pas les ados pour un troupeau de bœufs, qu'elle n'insulte pas leur intelligence (si, si-si, certains sont intelligents, j'en ai vu), et qu'elle dise que la gentille blonde qui vient du trou du cul de la Bible Belt ne va pas prendre Manhattan d'assault et ravir le cœur de toute la profession par son seul charme gauche, et en parallèle faire chanter des vilains photographes et déjouer les pires des complots. Ça n'existe pas, et ça ne leur arrivera pas, à ces ados. Alors tant qu'à faire une série sur le monde de la mode, autant être critique, et mordant. Si vous pensez qu'un ado ne peut pas tolérer le mauvais esprit et la critique, c'est que soit vous êtes trop vieux, soit il y a un problème avec les ados qui constituent votre audience.
Mais, parlant d'audience, je remarque que justement, le public d'une telle série ne se bouscule pas au portillon pour voir les interminables défilés sur les podiums dans des tenues vomies par un arc-en-ciel nauséeux. Les audiences de The Beautiful Life disent clairement que les ados se contrefichent complètement qu'on les enfume avec des rêves factices. Ce qui me les rend infiniment plus sympathiques, tout de suite.

Oui, The Beautiful Life fait partie de ces séries qui me mettent en colère. Toute rouge.
Une fois l'épisode fini, je me suis retrouvée dans le noir, un peu fatiguée, un peu vidée de ma sève. J'avais eu raison de regarder ça un soir de semaine, finalement. En étant crevée, j'avais l'impression de m'être mise au niveau de sollicitation intellectuelle voulu par les scénaristes. Je me sentais très lasse. Je me suis surprise à rêver d'une série qui s'appellerait The Beautiful Life parce que tout le monde serait si beautiful dedans que ça ne toucherait plus personne, et que tout le monde ne ferait attention qu'à la personnalité des gens parce que, puisque tout le monde rentre dans un Versace en 36 et fait 1m80 sans les talons aiguille, à quoi bon se soucier de l'apparence ? Un monde où étrangement les haines et les passions seraient différentes, un vrai parti-pris scénaristique, une sorte de bulle dans le monde, une envie de détourner les codes, de dire autre chose.
Là j'ai su qu'il était amplement temps de me coucher. J'ai laissé trainer mes cheveux défaits sur l'oreiller, j'ai remonté les couvertures jusque sous mon menton, j'ai caressé distraitement mon chat roulé comme un jambon à mes côtés, j'ai fermé les yeux et j'ai instantanément oublié l'existence de The Beautiful Life.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Beautiful Life de SeriesLive.

12 septembre 2009

No-stalgie

Je me souviens assez bien ce que j'ai pensé du pilote de 90210 : j'y cherchais des références. Mais des références faciles à saisir parce que je n'avais pas suivi la série originale. En tous cas je m'attendais à ce qu'on joue uniquement avec ma mémoire. C'est un peu la même chose qui s'est passée devant Melrose Place, suivie des mêmes causes et des mêmes effets d'ailleurs.

Parce que si ces dernières années de télévision nous ont appris quelque chose, c'est que le revival est obligé de tirer sur la corde nostalgique et sentimentale du spectateur, là où le remake n'y est pas forcé (étant doté d'une plus grande liberté), mais quand même bien enclin. Bref en ce moment, la télévision joue sur nos souvenirs de téléphages, et tout le pari, c'est que nos souvenirs soient assez frais, précis et affectueux pour que le revival soit regardé autant que la série d'origine, et qu'un attachement vieux d'une, deux ou trois décennies rende le spectateur suffisamment patient pour excuser les balbutiements du début, et prenne le temps de s'attacher aux nouveaux personnages quand même.

C'est un sacré challenge parce que la majorité des spectateurs ne sont pas des téléphages, leur mémoire est moins remplie de souvenirs télévisuels qu'un amoureux des séries (logique mais bon à rappeler), et qu'en général le spectateur lambda aime aussi vite qu'il oublie. En ce qui me concerne, je n'étais qu'une apprentie téléphage lorsqu'étaient diffusées Beverly Hills et Melrose Place. Je me rappelle qu'au collège tout le monde adorait Brendon et Brenda, et moi je n'en avais rien à cirer, pour moitié parce que je ne pouvais pas regarder, et pour moitié parce que les rares fois où j'avais vu des épisodes, j'avais trouvé ça extrêmement indigent.

Et c'est du coup assez improbable que je m'attache aux revivals, que je leur donne une chance. Parce que moins que les autres encore, je n'ai une base d'affection pour la série dont le revival pourrait tirer partie.
Alors j'ai regardé le pilote, et ça a un peu glissé sur moi, je dois dire.

En dehors du jeu pathétiquement affligeant d'Ashlee Simpson, du couple cul-cul qui veut se marier, et du grain de beauté de l'étudiante en médecine, je n'ai en fait pas remarqué grand'chose qui sorte de l'ordinaire. D'ailleurs les personnages ne faisaient aucun mystère de leur manque de profondeur, comme avec fierté, puisqu'en quelques minutes tout le monde a déjà dévoilé sa part d'ombre et donné une idée de ses petits secrets, il ne reste rien à découvrir ou si peu. Tout réside dans les histoires de cœur, de cul, d'argent et d'alcool qui vont se mêler et s'entremêler jusqu'à ce que mort du cerveau s'en suive.

Mes reproches à Melrose Place, dans le fond, ne lui sont pas propres. C'est au contraire assez habituel que j'aie l'impression qu'on m'évide la matière grise avec une cuiller parisienne. Ce n'est pas propre à la série, ni à son ancêtre, ni au genre du revival CWien. Et en fait, j'ai même moins de reproches à adresser à Melrose Place que je n'en avais envers l'imbu de lui-même pilote de 90210.
Mais je ne suis clairement pas le bon public, il faut juste l'admettre.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Melrose Place 2.0 de SeriesLive.

16 juillet 2009

2009, année stéréotypique

Depuis quelques jours, je cherchais un moment pour tranquillement regarder Drop Dead Diva, et, ne nous voilons pas la face, ma motivation principale était d'y trouver Margaret Cho.

Mais devant le pilote, l'évidence s'est imposée à moi : encore une série pleine de stéréotypes. Plus grave encore, j'ai réalisé que pour 90% des séries que je n'avais pas appréciées cette année, c'était l'abus de stéréotypes qui était à blâmer.
Cette frilosité s'explique sans doute par la grève des scénaristes, qui a laissé des séquelles. Et à mon avis, on va encore en chier quelques années, autant voir les choses en face. Mais même quand on comprend d'où ça vient, on n'en est pas moins frustré par le manque d'originalité qui en ressort. Le principe est donc, pour être sûr de s'en tenir à une prise de risques minimale, de prendre un stéréotype, et de s'y conformer ensuite au plus près, sans chercher à "casser" le moule. Mais surtout pas, malheureux ! Cela pourrait mettre en danger l'équilibre cosmique !
Ce mardi, avec freescully, nous avons testé 10 things I hate about you, et bien que les dialogues se soient montrés drôles, en revanche les situations et personnages étaient une fois de plus dans la caricature. C'est sérieusement fatigant, à force. Au moins, avec Glee, deux des personnages (le prof et le quaterback) tentent un peu de sortir de leur condition stéréotypée et de s'épaissir. Mais dans leur majorité, la plupart des personnages de ces derniers mois se conforment parfaitement à ce qu'on attend d'eux, ou plutôt, à ce que les scénaristes pensent que nous attendons d'eux.

Pour revenir à Drop Dead Diva, mon problème est le suivant : pourquoi mettre en opposition systématiquement la blonde jolie mais avec de l'eau entre les oreilles, et la brune XXL et intelligente mais complètement asociale ? L'une est superficielle, l'autre se contrefiche de son apparence, on passe d'un extrême à l'autre sans demi-mesure.
N'étant moi-même pas blonde (sauf en informatique), je me suis posé la question : est-ce que toutes les blondes seraient comme ça ? Sans doute que non, puisque toutes les brunes ne sont pas comme ça.

Pour ajouter du piquant à Drop Dead Diva, on aurait pu imaginer au contraire les personnages suivants : d'une part, la blonde bien foutue qui veut réssir dans le show business et qui s'y emploie avec ambition et intelligence (peut-être plutôt une sorte d'intelligence qu'on pourrait imaginer être basée sur le sens du contact et l'instinct), et d'autre part, une brune certes replette et compétente (mais éventuellement d'une intelligence plus scolaire et cartésienne), mais capable d'avoir une vie perso et la capacité de se vêtir dignement.
Mais là, non. Blonde = conne. Brune = négligée.
Je désespère.

C'est pire encore sitôt qu'on aborde le rapport à la nourriture : la blonde n'ingère rien passé une certaine heure, la brune est prise de fringales de chocolat à toute heure. Bravo pour le message envoyé à toutes les futures anorexiques et boulimiques de la planète ! Lifetime a beau être une chaîne de femmes, elle persiste à refuser obstinément d'être une chaîne féministe. Une fois de temps en temps, à doses homéopathiques, ça ne la tuerait pourtant pas.

Sur le reste, on ne fait guère plus défaut à la règle : la blonde a un petit ami beau et riche ainsi qu'une amie aussi bimbo qu'elle, la brune n'a que son assistante pour seule amie (Margaret Cho, dans un rôle très en-dessous de mes espérances). Les personnages qui les entourent se conforment eux aussi à leur stéréotypes sans broncher.
Du coup, une fois de plus, cette avalanche de clichés donne une pénible impression de déjà vu, d'autant plus persistante qu'en soi, le pitch n'a déjà rien de bien révolutionnaire. L'une va mourir et être réincarnée dans le corps de l'autre. Et évidemment, ce mélange va donner naissance à une créature hybride type "best of both worlds", avec intelligence et carrière florissante d'une part, et fascination pour le paraitre et âge mentale de 16 ans d'autre part. C'est idéal dans l'esprit des scénaristes, en tous cas.

Il faudra affronter bien des obstacles pour aller au bout de cet épisode : la mort d'un personnage principal (il aurait tout aussi bien été possible de réincarner également Jane dans le corps de la bimbo...), les habituels glapissements d'un ange (interprété par le fils de Scott Baio ?) qui veut qu'on ne dise rien à personne, ce qui n'a que peu de chances de se produire déjà sur 1h30 de téléfilm (où on a déjà vu ce pitch cent fois), alors sur toute une saison n'en parlons même pas, le copain de la bimbi qui va travailler dans la même boîte que Jane, et qui va lui être ravi sous ses yeux par une autre collègue. A ce stade, c'était même pas la peine de tourner de nouvelles scènes, il suffisait de faire un montage avec un tas de téléfilms et séries existants, le dernier élément ayant par exemple une curieuse ressemblance avec le pilote d'Ally McBeal.

Mais le courage que vous saurez réunir ne sera pas récompensé : le ton de l'épisode ne sauve pas les meubles et, en fait, il n'y a pas de ton propre à la série. Humour ? Strict minimum. Emotion ? On se borne à voir Jane fondre en larmes ou faire une crise d'hystérie à intervalles réguliers. C'est ni fait ni à faire. Un exemple tout bête : l'arrivée au "Paradis". Il aurait fallu creuser cet univers, lui apporter du cachet, en jouer, quoi, mince ! Mais rien du tout. Et tout va être comme ça : survolé, impersonnel... Stéréotypé ?
Une comédie peut très bien choisir de jouer sur la personnalité de ses personnages, ou sur le ton employé, ou sur la finesse des dialogues. Quand elle choisit de ne rien faire de tout ça, cela signifie qu'elle choisit de ne pas être drôle. Sauf que ce genre de choix s'assume également. Mais par son défilé de clichés, son survol des personnages, et son pitch impossible à prendre au sérieux, Drop Dead Diva s'interdit d'être une série dramatique.
Quand l'annonce de l'annulation tombera, je n'enverrai ni fleurs ni couronne.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Drop Dead Diva de SeriesLive.

14 juillet 2009

Enjeux... feu !

L'un des rares reproches que j'ai vu adresser à Nurse Jackie, c'est que la série n'a pas d'enjeux. Il est vrai que son pilote atypique n'offrait pas la structure familière du "on vous présente la situation, et on la fait voler en éclats pour créer du suspense", qui est la formule traditionnelle pour une immense majorité d'épisode inauguraux. Ici, ce qui perturbe sans doute certains spectateurs, c'est qu'il n'y a pas d'élément perturbateur. Et bien que je conçoive que ça puisse être destabilisant, je ne parviens pas à comprendre que ce soit retenu contre la série.

Ce que Nurse Jackie n'a pas fait avec ses premiers épisodes, c'est créer un suspense. Ce qui à mon sens est très différent de l'absence d'enjeux dont on accuse la série. Jackie est une infirmière versatile, adultère et droguée. Il me semble que, rien qu'avec ça, les enjeux ne manquent pas. Mais on dirait qu'il en faudrait plus encore. Qu'explicitement, quelqu'un sache qu'elle trompe son mari, qu'elle travaille complètement shootée, etc... Si quelqu'un avait par exemple découvert les parties de jambes en l'air de Jackie, là, il y aurait de l'enjeu, il apparaitrait comme par magie. L'explicitation permet de rendre le suspense plus tangible. Mais je trouve au contraire qu'une telle manoeuvre relèverait de l'artifice scénaristique, et ôterait de la subtilité à la série.

Ce que Nurse Jackie ne fait pas, en s'arrangeant pour que seule Jackie ait conscience de ses péchés, c'est donner la facilité qu'offre le jugement d'un tiers. Je soupçonne que le jour où la série tombera dans ce piège, je l'apprécierai beaucoup moins, d'ailleurs (mais peut-être que je parle un peu vite, j'ai deux épisodes de retard à rattraper). Je trouverais dommage qu'on me mette le nez dans les cas de conscience de l'héroïne par le biais de ressorts éculés, alors qu'il suffit de la regarder se battre contre elle-même, et s'accepter elle-même, pour voir tout cela déjà. Les enjeux n'ont pas besoin qu'on les pointe du doigt pour exister à mes yeux, et surtout pas avec des retournements de situation artificiels.

Mais il est vrai que je ne suis pas impartiale dans cette affaire. Depuis toujours, je suis amatrice d'histoires où, techniquement, il ne se passe rien. Où l'on ne sacrifie pas au schéma "intro - acte 1 - élément perturbateur - acte 2 - retournement de situation - acte 3 - épilogue". Où l'on se contente de construire un enclos scénaristique où les personnages peuvent s'ébattre et se révéler à nous sans qu'on les trimbale de péripétie en péripétie. Je n'y peux rien, j'aime les portraits. Les portraits qui se transforment à vue d'oeil et d'eux-mêmes, comme pour Dorian Gray. Seul le temps fait avancer l'histoire, pas les gadgets scénaristiques usés jusqu'à la corde. Exactement comme dans la vie, il n'arrive pas un truc par semaine, mais ça ne nous empêche pas d'évoluer.
Il y a 10 ans, j'évrivais principalement des nouvelles, et une amie m'avait convaincue de faire lire à une critique litéraire de ses connaissances l'une des mes créations. Son verdict : "on ne voit pas où tu voulais en venir".
Nulle part. Tout ce que je cherchais à faire, c'était dérouler le fil de l'existence de mon personnage, le découper sur un petit segment et passer ce dernier à la loupe. En soi, il n'y avait ni début ni fin d'ailleurs. C'étaient juste plusieurs mois dans la vie de mon personnage.

Si je peux aujourd'hui imaginer que ce soit un peu étrange dans le cadre d'une nouvelle, où le format court appelle à plus de conventionnalisme structurel, j'avoue ne toujours pas comprendre que ça pose problème dans le cadre d'une série où, tout justement, on a tout loisir de regarder les personnages grandir et évoluer, sans se soucier d'avoir une date de péremption (ou si peu).

Parce que des enjeux, il y en a toujours, dés qu'un personnage est bien décrit. La seule chose qui varie, c'est si on va vous forcer à vous enquérir de ces fichus "enjeux" à l'aide du scénario. C'est un peu la solution de facilité, quand même. En ce qui me concerne, je n'ai pas besoin de ça devant Nurse Jackie, et j'apprécie que cette série soit suffisamment intelligente et subtile pour me l'épargner.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nurse Jackie de SeriesLive.

13 juillet 2009

Une image vaut mille mots (ou 1h27 de pilote)

ResumeWarehouse13

Je n'en reviens pas ; il leur a fallu 1h27 pour dire ça dans le pilote de Warehouse 13. Eh bah punaise.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Warehouse 13 de SeriesLive.

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