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ladytelephagy
9 juin 2013

Sans honte aucune

On ne peut quand même pas tester des pilotes de chefs d'oeuvre tout le temps. Et tant mieux ! Après tout, qui voudrait sans cesse tomber sous le charme d'une nouvelle série ? Bon, si, oui, sûrement que dans les premiers temps ce serait chouette. Mais après ? Après ça deviendrait lassant. Après on se plaindrait qu'on ne peut plus mitrailler un pilote en plein vol. Après ça serait tellement toujours bon qu'on finirait par s'ennuyer. Un peu comme moi devant la deuxième saison de Game of Thrones, par exemple, tiens.
Je sais pas pourquoi je parle de Game of Thrones parce que, comme vous allez voir, avec cette nouvelle série du #pilotmarathon, on est un peu à des années-lumière...

HittheFloor

Il y a deux étés de ça, ce qui ne nous rajeunit pas, je vous parlais avec emphase et joie du pilote de Single Ladies.
Attendez, non. Je suis en train de réécrire l'histoire, là. La vérité c'est en tous cas que je vous en parlais. Juste un peu. Bon d'accord, beaucoup. Pas à la folie, mais presque. Et plus je regardais, plus je me marrais comme une petite folle devant les répliques de Keisha, perpétuellement over the top. Le sens de la formule qui atterrira dans un gif sur tumblr dans quelques heures : c'est ça, le génie d'une série originale de VH1. Et à partir du moment où on le sait, pourquoi pas ?

Hit the Floor va en réalité plus loin que Single Ladies. Là où cette dernière se contentait d'allumer gentillement avec quelques scènes légèrement sensuelles (en tous cas, en début de première saison, ça s'est ensuite pas mal assagi), Hit the Floor montre des filles qui se trémoussent en short minuscule et ultra-moulant.
Quand une série circule avec les feux d'allumage en mode plein phare, on se doute qu'elle ne va pas faire dans la dentelle ; Hit the Floor ne prétend pas avoir inventer la weave à couper le beurre. C'est tellement assumé qu'on ne voit pas de raison de bouder son plaisir. Et surtout, les performances sont quand même suffisamment à la hauteur pour qu'on n'ait pas l'impression d'assister à un spectacle de danse exotique ; techniquement, c'est même vachement impressionnant par moments, même si clairement, certaines actrices sont visiblement des danseuses de formation, et pas d'autre (et encore, certaines sont plus ballet, d'autres plus hip hop). Ca donne un spectacle qui a de la gueule, voilà la vérité.
Et après tout, si elles sont contentes de se trémousser en short minuscule et ultra-moulant, qui suis-je pour leur contester ce droit ?

Alors, après, je confesse bien volontiers que j'ai vu A Chorus Line trois fois depuis dimancher dernier (pendant l'un de ces visionnages, ma soeur a gentillement glissé un "et pourquoi t'avais arrêté la danse, déjà ?", c'est ça, remue le couteau dans la plaie), que je suis un peu en manque de Single Ladies parce que je n'ai toujours pas trouvé de date pour la diffusion de la saison 3 (en fait Hit the Floor a l'air d'avoir récupéré la case cet été, ça pue méchamment), et toutes sortes d'autres raisons qui font que le pilote avait ses chances de fonctionner sur moi. Plus les phrases over the top, genre celle-ci. Un régal pour votre serviteur !

J'aimerais dire que j'ai honte ; j'aimerais, sincèrement, passer pour une téléphage de bon goût auprès de tous en permanence. Mais en même temps je m'en fiche un peu de votre opinion, parce que je me tape sur les cuisses pendant que des danseuses pas fâcheuses à regarder se regardent en chiens de faïence et s'organisent des dance battle pour un oui, pour un non.
Et puis, ça serait lassant. Dans mon menu, il y a de la place pour du Orphan Black comme du Hit the Floor. D'ailleurs ça ne vous ferait pas de mal, à vous non plus, tiens ! Allez, zut à la fin, c'est l'été après tout. Ne regardez pas par la fenêtre, continuez de me lire. Et l'été, c'est le moment de se détendre un peu, que diable ! Alors Hit the Floor pour cet été ? Adjugé.

Challenge20122013

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9 juin 2013

Héroïne

On respire un grand coup... inspirer... expirer... recommencer l'opération : inspirer... expirer... Il est temps de parler du nouveau pilote de ce #pilotmarathon, Orphan Black. J'ai pensé à dire que j'étais plutôt contente de ce marathon pour le moment ?

OrphanBlack

Je n'ai pas un esprit très scientifique à la base. Les gens qui me parlent de connexions neuronales, de signal électrique qui influe sur mes émotions ou mon comportement, ou Dieu sait quoi d'autres, je les prends rarement au sérieux, avec le sentiment qu'ils passent à côté d'une expérience humaine au nom d'une connaissance scientifique déshumanisante.
Mais là, tout de suite, je suis dans l'un de ces moments où j'aimerais bien être un peu plus rationnelle, plus curieuse du fonctionnement de mon cerveau, et savoir quel est le procédé qui met le téléphage dans cet état.

Quel état ? Mais si, vous savez. Ce moment où vous finissez un épisode et où votre tête est en ébullition, votre coeur bat la chamade, et vos mains agrippent les accoudoirs (si vous êtes vraiment coutumier de la chose, vous devez même avoir creusé des encoches dans votre fauteuil, à force). Sous votre crâne, c'est un peu le 14 juillet, vous pouvez sentir le feu d'artifices partir en un immense bouquet final. La raison ? Vous venez de regarder un épisode épatant. Ca m'arrive souvent avec les pilotes, mais moi je suis pilotovore, il faut dire ; ça peut se produire avec absolument n'importe quel épisode en tous cas. Et en tous ca, en cet instant précis, vous ressentez cette soif de voir plus.
Plus. Plus. Encore plus !

Je n'ai jamais touché aux drogues, Monsieur l'Agent, mais je pense que ça doit ressembler à ça après un bon trip à l'héroïne. Et vu qu'il est plus facile de se procurer des séries que de l'héroïne, je trouve que c'est un bon deal, dans le fond.

Qu'est-ce qui est en jeu à ce moment-là ? D'où vient cette excitation ? Comment le câblage de notre caboche permet-il que nous soyons si désireux de nous plonger dans un nouvel épisode ?
Ce serait intéressant de le savoir, et de comprendre ce qui fait qu'à cet instant le téléphage ne s'appartient plus vraiment. Pendant quelques secondes à quelques minutes, selon plusieurs facteurs (tel que son degré de téléphagie et la qualité de l'épisode en question), il a fusionné avec la série, il ne peut penser à autre chose, tout ce qu'il veut, c'est en voir plus, plus, encore plus !

Ce qui me fait peur, lorsque je vois une série qui me plonge dans cet état, ce n'est pas de ne pas savoir sur quel bouton l'épisode a appuyé pour me plonger dans un océan de délice et d'anticipation. Je suis une victime consentante. Quel que soit le procédé utilisé, je m'en fiche... pourvu qu'on recommence bientôt ! Très bientôt ! Ce qui m'intrigue en revanche, ce qui m'inquiète, ce qui très franchement me rend parfois même anxieuse au plus haut point, c'est de chuter. Que le deuxième épisode soit moins euphorisant que le premier. Que cette envie de plus, plus, encore plus, retombe comme elle est venue. Que peut-être je me sois menti sur l'efficacité de ce premier épisode.

Le pilote d'Orphan Black est bon, sincèrement. Son héroïne est tout de suite très sympathique, son univers se pose à la fois comme accessible et dense, et le personnage faisant office de comic relief fonctionne à merveille, ce qui aurait pu ne pas marcher voire même décrédibiliser une partie de l'univers sombre qu'Orphan Black essaye de construire.
Alors ce premier épisode est bon... Mais est-il fantastique ? Pourquoi lorsqu'il s'est terminé, me suis-je écrié, tout en désincarcérant mes doigts de mes accoudoirs : "nooooon, me laissez pas comme ça" ? Est-ce parce qu'on me l'a vendu comme étant bon que je suis dans cet état ? Je peux être influençable, parfois. Pour bien faire, il faudrait que je vérifie. Peut-être que la seconde fois est moins bonne. Peut-être que le troisième épisode n'est pas aussi efficace.
Ou quand le désir de garder un esprit critique annule toute possibilité d'avoir un esprit critique.
Il faut que j'en voie plus pour me prononcer. PLUS. PLUS ! ENCORE PLUS !

J'ai fini ce pilote il y a presqu'une demi-heure, et je ne redescends pas. Des expériences comme celle-là valent bien tous les bad trips du monde devant Clone Baby.

Challenge20122013

9 juin 2013

Même pas peur

Il est de notoriété "publique" que je suis facilement impressionnable. Les quelques posts dans lesquels j'ai évoqué The Walking Dead le confirment, en cas de doute. Et du coup, c'était pas trop mon année, entre The Following, Hannibal, Hemlock Grove et autres Bates Motel, sans parler de la nouvelle saison d'American Horror Story, j'avais de grandes chances pour dormir lumières allumées pendant une bonne partie de la saison. Jusque là, en-dehors de The Following (dans laquelle le plus atroce était sûrement le scénario), je ne m'étais pas trop risquée à aller regarder ce qui s'était fait dans le domaine du gore et/ou de l'horreur. Mais à la faveur du #pilotmarathon, j'ai décidé de me prendre en main, et me voilà à toquer à la porte du Bates Motel...

BatesMotel

C'EST TOUT CE QUE T'AS, NORMAN BATES ?
Evidemment, je m'attendais à bien pire : c'est le propre des petites natures. On commence à nous dire que quelque chose est malsain, on nous le vend comme sûrement un peu choquant, et on nous rappelle que c'est prequel d'un célèbre film d'épouvante (que je ne me suis, pour les mêmes raisons, pas amusée à regarder ; déjà pas courageuse, alors téméraire...), et tout de suite on se fait des idées. On prend des précautions. On programme une touche d'appel rapide pour les urgences. On pose des miroirs autour du bureau pour garder un oeil sur la porte d'entrée. On camoufle un ours en peluche près de l'écran de l'ordinateur. Ce genre de menus détails auxquels on reconnaît les chochottes comme moi, quoi.
...Et finalement, en-dehors, attention au spoiler après la virgule, d'une scène de viol insoutenable (j'aime à penser que c'est le propre d'une scène de viol, à la rigueur), vraiment ça s'est très bien passé.
Fin du spoiler.

Ah, je ne dis pas qu'on s'éclate, dans Bates Motel. Faut ptet quand même pas pousser. Mais enfin, même la relation mère-fils malsaine, finalement, on s'y fait. C'est atroce à dire, mais une fois qu'on a compris la dynamique entre les deux personnages, on ne voit même plus qu'à moitié le problème.
D'ailleurs, maintenant qu'on en parle, je crois que ma tolérance aux familles profondément dysfonctionnelles est inversement proportionnelle à ma tolérance aux scènes de violence, à la réflexion. Pas encore décidé de ce qui était pire...

Mais enfin, voilà, finalement, en-dehors d'une scène un peu difficile (et je doute qu'il s'en passe une comme ça à chaque épisode, en plus), j'avoue mal comprendre l'intérêt de Bates Motel. Encore une fois, je n'ai pas vu le film, et ça m'aiderait sans doute à saisir des enjeux que je ne vois pas pour l'instant (sans même parler des références qui apparemment pullulent dans ce premier épisode, d'après ce que j'ai cru lire çà et là), mais sans avoir vu le film, je me dis que je ne comprends pas le soucis.
Peut-être que le soucis devrait venir d'une séparation entre Norman et Norma, d'une fissure, d'une rupture brutale. Mais comme ceux-ci passent leur temps à se réaffirmer leur tendre romance mère-fils, bon, non, je les trouve finalement plutôt pépères.

Ah ah ah, c'est tout ce que t'as, Norman Bates ? Si c'est comme ça, je commence Hannibal !
...Arrêtez-moi, je vais me faire du mal.

Challenge20122013

9 juin 2013

180 degrés de séparation

Le #pilotmarathon continue avec cette fois une série britannique. J'ai l'impression que ça fait des lustres que je n'ai pas regardé de pilote de série britannique ; je ne sais pas trop pourquoi, au juste, j'ai tant de mal avec les séries de ce pays, quand j'en compte plusieurs parmi celles que je suis avec plaisir. Mais me mettre devant une série britannique, la première fois, reste quelque chose d'assez peu naturel. Voyons donc si nous pouvons arranger ça à la lumière de cette journée spéciale !

LoveandMarriage-ITV

On m'avait vendu Love & Marriage comme une comédie. En tous cas, tout ce que j'en avais vu semblait crier que la série britannique serait, sinon une comédie, à la limite une dramédie. Et pendant une solide demi-heure, c'était vrai. Sauf que ce pilote durait en réalité trois quarts d'heure...

Love & Marriage commence comme une version toute britannique de Modern Family, tournant autour de la dynastie des Paradise, une famille de la middle class on ne peut plus normale. Autour du couple central des parents, formé par Pauline et Ken, gravitent les couples de leurs enfants. La comparaison avec Modern Family se fait essentiellement parce que la série opte pour un format de pseudo-mockumentary, les personnages se présentant à l'écran, sur un canapé, pour parler de leur couple (il y a fort à parier toutefois que l'angle varie pendant les 5 autres épisodes de la série). Si cela facilite l'exposition, et permette de présenter à la fois les personnages et leurs dynamiques de façon efficace, on ne peut pas dire qu'on hurle à l'originalité devant ce procédé éculé.
Et pendant les minutes qui suivent, alors que les couples se succèdent et, forcément, ne se ressemble pas, il est difficile de s'ôter de l'idée que Love & Marriage a trouvé le moyen de parler de familles modernes sans forcément en faire des privilégiés aux préoccupations irréalistes (c'était l'un de mes griefs avec Modern Family). Le ton reste celui de la comédie, même quand les personnages semblent mal à l'aise dans leur vie, à l'instar de Pauline qui vit une grosse journée : c'est la dernière fois qu'elle va au travail, elle sera à la retraite le soir-même, et ne trouve aucun soutien de la part de son mari qui ne semble même pas avoir percuté. Après avoir fait son pot de départ, elle rentre ensuite chez elle où elle a pour mission non seulement d'aider ses enfants, pourtant adultes, à organiser leur vie, mais où elle officie également en tant que traiteur en préparant les petits fours pour le baptême de l'une de ses petites filles le lendemain. Et s'il apparait clairement que le personnage est contrarié, Love & Marriage le traite plutôt à la légère pendant, donc, les deux tiers de l'épisode.

Même si on a plus ou moins vu arriver l'élément perturbateur qui vient mettre fin à ce joyeux bazar, bien malin pourtant celui qui prétendra avoir vu venir le virage à 180° qu'opère le pilote suite à cet évènement.
Ce n'est pas simplement la goutte d'eau, c'est une véritable prise de conscience que le pilote va s'ingénier à dépeindre à la suite de cette scène dramatique (et sincèrement glaçante, le rire du spectateur devenant un hoquet nerveux), avec une intelligence qu'en toute honnêteté on ne soupçonnait pas la série de déployer. Devant incroyablement dramatique, Love & Marriage se décide alors, une bonne fois pour toutes, à prendre Pauline au sérieux, et les spectateurs aussi du coup. Ce qui se produit par la suite, ma foi, est plutôt prévisible aussi, mais c'est avant tout réussi ; Pauline décide de tout plaquer et de s'occuper d'elle. Elle emménage donc avec sa soeur, plantant son mari que rien n'a l'air de vraiment toucher, mais aussi ses enfants. "I'm not going to be a daughter, or a wife, or a mom anymore", décrète notre retraitée avec beaucoup de cran. Le volte-face est peut-être un peu gros, mais il fonctionne, parce que sur le ton de la rigolade, on a eu tout le temps de mesurer à quel point Pauline était une étrangère pour sa propre famille.

Non, Love & Marriage ne veut pas simplement parler des couples de plusieurs générations. Même si le pilote en fait le choix tardivement, la série semble tendre vers quelque chose de plus fin, de plus intéressant : le parcours d'une femme qui veut tout simplement apprendre à se connaître, à apprécier sa vie, pour elle-même. C'est forcément touchant, à défaut d'être, je le répète, original.
Reste que le brutal changement de ton laisse assez difficilement imaginer ce à quoi il faut s'attendre par la suite. Love & Marriage ne compte pour le moment que 6 épisodes, de toute façon ; ça ne devrait pas être très dur de vérifier ce que la série finit par accomplir.

Challenge20122013

9 juin 2013

Down Under Abbey

Changement de registre, et accessoirement de continent, avec un nouveau pilote qui nous vient cette fois d'Australie : A Place to Call Home, dont vous vous souvenez peut-être que nous l'évoquions depuis plusieurs mois parmi les projets australiens. Alors que la série était initialement prévue pour la fin 2012, la voilà qui a finalement commencé en avril. Avec un peu de chance, voilà qui remontera le niveau du #pilotmarathon...

APlacetoCallHome

Parfois on a l'impression de pouvoir deviner ce qui s'est dit dans les bureaux des exécutifs d'un network. C'est tellement évident.
Par exemple, chez Seven Network, en Australie, on a regardé les ventes des droits de Downton Abbey, les récompenses ramassées un peu partout, bref, on a regardé le phénomène Downton Abbey, et on s'est dit : "hey, pourquoi yen a toujours que pour les Britanniques ? Nous aussi on pourrait faire ce genre de série !". Un petit coup de fil à Bevan Lee, créateur des succès Packed to the Rafters et Winners & Losers, et voilà, l'affaire était entendue. Par un curieux hasard, car ce ne peut être qu'un hasard, la série a été lancée dans la case précédemment occupée par... Downton Abbey.

Cela ne signifie pas que le résultat, A Place to Call Home, soit une vulgaire copie. De la même façon que de nombreuses séries japonaises savent s'inspirer du meilleur de la télévision étrangère sans pour autant perdre de vue leur identité ou leur tradition télévisuelle, A Place to Call Home s'inspire profondément des recettes de Downton Abbey, mais ne la copie pas ; en piochant quelques idées ailleurs (un côté "médecine de proximité" vu dans Call the Midwife, par exemple), mais surtout en trouvant un contexte et un esprit ancrés dans l'identité australienne, A Place to Call Home trouve un parfait juste milieu. La seule chose qui semble lui manquer, vous l'aurez compris, est le goût du risque, mais la prise de risque est loin d'être un prérequis pour une série.

Mais au fait, de quoi parle cette série ? D'une infirmière, Sarah Adams, qui revient en Australie après 20 ans d'absence. Ces deux décennies sont assez brumeuses pour le spectateur au début du pilote (le voile est levé progressivement sur le passé de Sarah, mais de façon, reconnaissons-le, un peu brouillonne et confuse, cherchant à créer du mystère de façon peut-être un peu trop visible), mais visiblement, le personnage est blessé, et il devient rapidement clair que Sarah se dédie toute entière à sa profession dans l'espoir de penser le moins possible à son passé. Sarah fait la connaissance, dans le bateau de croisière qui l'amène chez elle, et où elle officie comme infirmière (étant entendu qu'elle ne pourrait s'offrir la croisière par ses propres moyens), de la famille Bligh, plus qu'aisée, qui rejoint sa cossue demeure en Nouvelles Galles du Sud.
Elizabeth, la matriarche de la famille Bligh ayant la santé un peu fragile, et le caractère robuste de façon inversement proportionnelle, Sarah a l'occasion de se distinguer par sa capacité à tenir tête à la têtue vieille femme, ce qui rend Sarah immédiatement sympathique aux yeux de George Bligh, son fils aîné. Lorsqu'à son retour à Sydney, auprès de sa mère, Sarah ne rencontre pas le succès escompté, elle contacte George qui lui offre donc de venir travailler dans l'hôpital que sa famille a fait construire, et qui est gérée par le docteur Duncan. Voilà donc Sarah plongée dans la vie des Bligh, espérant pouvoir commencer la sienne et ainsi tourner une nouvelle page.

Ce qui donne énormément d'intérêt à A Place to Call Home, c'est l'apparente légèreté de beaucoup de scènes, pas seulement au niveau du ton mais aussi de la narration, offrant un rude contraste avec la densité des personnages. Au stade du pilote, on ne connaît que rarement les vraies raisons de leurs tourments, mais ces personnages sont tous rongés par quelque chose, leur complexité est palpable en dépit des dialogues badins. Cela donne immédiatement l'impression non pas vraiment qu'ils cachent de lourds secrets, mais qu'il s'offrent tous, plutôt, un visage plaisant, gardant leurs souffrances pour eux-mêmes. C'est une façon intéressante et fine d'écrire les personnages d'une série qui, sans ce genre de nuances, virerait au primetime soap raté à la Deception.
Sarah, par exemple, se présente d'abord comme une infirmière, puis une nonne, puis une ex-nonne. On apprend au cours du pilote qu'elle a abandonné la religion catholique toute entière pour se convertir au judaïsme (une problématique intéressante, et à ma connaissance inédite dans une série dramatique ; contredisez-moi en commentaires). Il manque plusieurs années de sa vie sur son CV, également. Pour autant, elle ne semble pas avoir quelque chose à cacher, elle le cache plus à elle-même qu'aux autres ; la nuance est de taille. D'autres personnages, tel l'autre fils d'Elizabeth, le torturé James, vivent une situation similaire, par exemple. Ils veulent aller de l'avant mais ne le peuvent pas, parce que ce qui encombre leur âme les retient ; pour une série qui se suit de façon plutôt légère, A Place to Call Home fait donc un brillant travail pour ne pas vider ses héros de leur substance.

Le pilote de A Place to Call Home, à mesure qu'il progresse, tire de plus en plus partie des grands espaces, sortant de l'asphyxie claustrophobe qui est parfois celle de Downton Abbey pour nous montrer une Australie à la fois domptée et encore un peu sauvage, parfaite métaphore des transitions que vivent les personnages. La comparaison peut sembler redondante, mais il est visible (et c'est ce qui participe à l'identité propre de la série) qu'un effort a été fait non seulement pour jouer sur le côté historique, les toilettes, les beaux décors, mais aussi un côté plus naturel, plus libérateur. A Place to Call Home montre des personnages qui se libèrent, lentement, parfois malgré eux, de l'étau des conventions, et avoir choisi pour cela les années 50 est absolument parfait. J'ajoute que musicalement, ça fait aussi énormément de bien !

Bref, sans se consummer d'ambition, A Place to Call Home offre un spectacle peu osé, mais certain d'avoir à offrir plus, bien plus, qu'une pâle copie d'un succès international, avec de l'émotion peut-être rare, car dissimulée sous des échanges polis et des conversations parfois peu profondes, mais authentique.
C'est pour ça que le #pilotmarathon existe, voyez-vous. Pour rattraper mon retard sur des perles que j'ai laissé échapper ces derniers mois.

Challenge20122013

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9 juin 2013

Désignée coupable

Comme promis aujourd'hui je me lance dans un gigantesque #pilotmarathon, histoire de me goinfrer de pilotes jusqu'à atteindre le point où je supplierai ma saison 6 du Cosby Show de cagouler plus vite. On commence donc tranquillement avec quelque chose de pas trop compliqué, histoire de ne pas solliciter le cerveau dés 10h du matin, et tout naturellement, j'ai décidé de lancer une série de Tyler Perry.
C'est triste quand un téléphage en arrive à avoir ce genre de réflexes. Mais peut-être allais-je être détrompée ? Dans le fond, la première saison de For Better or Worse n'était pas si pire...

TheHavesandtheHaveNots

Les reviews de pilotes de soaps sont rares dans les parages ; il faut dire que d'une part, il n'en commence pas non plus tous les matins (un peu par définition !), et d'autre part, je ne parle pas l'espagnol et ne me rue donc pas sur les pilotes de telenovela, ce qui autrement aurait été une option. Mais quand le network flambant neuf de nulle autre qu'Oprah lance des séries, il semble important d'être au rendez-vous et de voir de quelle façon la chaîne commence ses affaires. Voilà donc The Haves and the Have Nots, qui... ah ? On me dit dans l'oreillette que The Haves and the Have Nots est techniquement un primetime soap, diffusé de façon hebdomadaire. Could have fooled me.

Pour moi qui me plains régulièrement que les Américains ne font pas assez attention à ce qui se passe à l'étranger pour renouveler leur propre paysage télévisuel, nul doute que Tyler Perry me met à l'amende avec The Haves and the Have Nots, qui pioche une grande partie de son inspiration dans les telenovelas. Ou quand un producteur célèbre pour avoir trouvé le succès auprès d'une minorité utilise les recettes populaires auprès d'une seconde minorité...
L'histoire est simpliste : une famille riche (blanche) et une famille pauvre (noire) voient leurs vie s'entremêler lorsque la mère de la famille noire commence à travailler comme bonne pour la famille blanche, parce qu'évidemment. L'autre employée de maison est une latina, pour aller plus loin dans les stéréotypes. Mais, histoire de sortir un peu des clichés (mais vraiment brièvement), la famille blanche a des amis noirs riches également, parce qu'on n'est pas racistes, quand même !
Avec ses faux-airs de Downton Abbey ou Upstairs Downstairs modernes, soulignés d'ailleurs par le "générique" un bien grand mot pour un truc de 5 secondes), The Haves and Have Nots va toutefois faire preuve d'assez peu d'originalité à partir de là, les personnages se conformant tous à la caricature dans laquelle ils ont été enfermés dés leur première seconde d'apparition. Cela permet de désigner rapidement une "méchante" qu'on va passer tout l'épisode à faire passer pour la pire des râclures, quand bien même c'est cette même attitude qui la pousse dans ses retranchements (et alors que finalement, beaucoup de choses, sur le papier, auraient plutôt tendance à en faire la victime) : les personnages de Tyler Perry semblent supplier en silence de ne pas se commettre dans des séquences prévisibles au possible, mais on imagine Perry, une main chargée de biftons, l'autre en train de faire danser les fils de ses marionnettes, s'esclaffer de rire et en remettre une couche dans la nullite et le stéréotype.

Non pas que les acteurs soient spécialement vibrants dans leur interprétation des personnages, ne me faites pas dire des choses pareilles ! Déjà parce que le cast fourmille de personnes dont c'est l'un des rares rôles notables (ceux qui ont un semblant de carrière viennent de soaps comme One Life to Live ou Passion, ça impressionne mon chat), hormis John Schneider qui trouve ici une reconversion après l'annulation de Smallville. Donc comme vous le voyez, il y a du niveau. Et ensuite, parce que la réalisation ne leur en donne vraiment pas l'occasion de briller par leur génie dramatique, avec des plans grossiers du style : "attends, on va filmer un plan où tu fais un clin d'oeil à la personne hors-champs, mais on va le faire durer 5 secondes parce que faut que l'épisode dure 40 minutes". Tout dans la subtilité, on vous dit.
Faut-il noter qu'outre la production et l'écriture, Perry est aussi le réalisateur ? J'hésite à mettre tous ces titres entre guillemets.

Le résultat, c'est un pilote qui a de quoi faire se sentir mieux la production de Plus belle la vie. C'est vous dire si on touche le fond.

J'avais dit sur Twitter que si je ne trouvais rien de positif à dire sur The Haves and the Have Nots, j'aurais pour gage de regarder un deuxième épisode. Mais je vous rassure, j'en ai trouvé un : le seul point positif de ce pilote, c'est que j'en suis venue à bout. Ca compte, hein, dites ?

Challenge20122013

5 juin 2013

Israeli Horror Story

Avec les années, les Israéliens se sont fait une petite réputation. On leur prête bien volontiers un style ultra réaliste et austère ; loin de moi l'idée de vouloir contredire les faits : beaucoup de séries israéliennes (en particulier celles qui parviennent au spectateur européen) répondent en effet à cette définition. Mais toute règle a ses exceptions, et face à tous les Nevelot, Oforia et autres Srugim, voici l'une de ces exceptions : Hamagefa, un drama en 6 épisodes lancé courant avril sur HOT3.
Enfin je dis "drama", mais ce n'est pas évident au premier coup d'oeil, tant la série a pris pour principe de tout tourner en dérision, voire au grotesque.

Tout n'est qu'étrangeté dans Hamagefa. Une étrangeté au goût volontairement révoltant. Âmes téléphagiques fragiles s'abstenir.

Hamagefa ("le fléau", "l'épidémie", murmurent les traducteurs automatiques) se déroule dans un immeuble de standing où la population la plus privilégiée qu'on puisse imaginer vit dans son entre-soi. L'élite se complait dans un bâtiment vertigineux, entourée de quelques petites mains qu'elle fait mine de tolérer, afin que leur présence n'entâche pas leur existence insouciante.
Sauf que cette prétendue insouciance, qui évidemment ne masque que grossièrement des intrigues de caniveau dans lesquels les humains se complaisent toujours lorsqu'ils sont plongés dans l'oisiveté, n'aura qu'un temps, car un sombre jour, alors que se prépare un bal d'importance dans la résidence, un virus mystérieux s'introduit dans l'immeuble ultra-select, par l'entremise d'un étrange liquide visqueux et verdâtre, de toute évidence peu rassurant. Après avoir rapidement fait une première victime, le virus est signalé aux autorités qui décident de mettre le bâtiment en quarantaine séance tenante, alors que la grande soirée de gala a à peine commencé. Désormais, la haute société est réellement coupée du monde, mais de plaisir il n'est plus question... sauf que, dans leur tour d'ivoire, les résidents veulent à tout prix prolonger la fête, faisant dans un premier temps mine d'ignorer la catastrophe qui leur tombe dessus.

Si tout cela vous semble clair, ce n'est pas forcément aussi évident devant le pilote. La série s'ouvre sur un monologue cryptique sur fond de limaces, puis se lance dans une longue scène mystérieuse se déroulant dans l'immeuble après sa mise en quarantaine, au cours de laquelle nous suivons un étrange personnage portant un costume de lapin à faire hurler Anya de terreur, déambulant dans les couloirs déserts et inquiétants de la résidence.
Qui se cache sous les oreilles pelucheuses ? Pourquoi cet individu se cache-t-il, d'ailleurs ? L'épisode ne le dévoile que très lentement, soignant plus son atmosphère outrancière que son déroulement, à grand renfort de musique grandiloquente et de lumières poussiéreuses, et avec de nombreuses images en surimpression pour renforcer l'aspect surchargé du tout, apparemment pas encore assez de mauvais goût. Bien malin le téléphage occidental curieux qui y comprendra quelque chose dés le premier visionnage !

Nous allons progressivement découvrir que les personnages de Hamagefa, comme l'indique assez clairement le générique qui suit immédiatement les aventures du léporidé, sont clairement dans l'exagération eux aussi. Chacun est une caricature ambulante, de la richissime mémère avec son Youki, au chirurgien esthétique cupide qui consulte à domicile et se fait une clientèle sans sortir du bâtiment, en passant par l'obséquieux manager de la résidence... et le jeu des acteurs est, de façon ostensiblement volontaire, à l'avenant. Tout ça dans des tenues improbables (il suffit pour s'en assurer de jeter un oeil à la livrée de la réceptionniste ou à l'uniforme de l'infirmière) et des décors kitschissimes mettant la rétine au défi. Hamagefa est difficile à adorer au premier abord, et le pire, c'est que c'est voulu.

En s'inspirant joyeusement d'une certaine idée du film d'angoisse classique (et en premier lieu La tour infernale, de toute évidence, jusque dans le style made in Hollywood des années 70), et en surfant sur la mode des épidémies et zombies de tous poils qui n'en finit pas de s'étendre sur les écrans de tous les pays, Hamagefa s'en donne à coeur joie. Mais il faut justement dépasser cet esthétisme excessif pour comprendre tout l'intérêt de la série.

Hamagefa

Car il est inutile d'étudier le pilote de Hamagefa pendant des heures, pour comprendre le sujet de la mini-série est avant tout une critique sociale des "huiles" (pun not intended) de la société, qui persistent à poursuivre leurs pompeuses cérémonies quand tout s'effondre.
En soulignant le ridicule de leur mode de vie, par des procédés volontairement dénués de tout charme, le créateur Yammi Wisler ambitionne de montrer à quel point les efforts désespérés de ses protagonistes sont voués à l'échec pour tous ceux qui observent la situation avec un tant soit peu de recul. Alors que l'épidémie empire, les contre-vérités faciles à croire s'effritent (tel le manager qui assure que ceux qui n'ont pas été en contact avec des étrangers à l'immeuble n'ont rien à craindre ; le propos n'est pas innocent). Les aisés habitants de l'immeuble commencent à se retourner les uns contre les autres, comme dans la plupart des farces politiques, comme le découvrira notre pauvre lapin rose.

Une prise de liberté sur la forme qui n'a pas fait l'unanimité en Israël, loin de là. La série s'est attiré quelques critiques lapidaires. Wisler, interrogé dans la presse, ne s'en émeut pas : à la base, il n'aime pas la télévision, il a refusé de travailler avec la chaîne câblée HOT3 avant de finalement se lancer dans Hamagefa, et il a surtout voulu voir jusqu'où la prétendue liberté de ton que lui avait vendu la chaîne pouvait aller. Il a voulu faire une expérience, point barre. Il ne cherche pas le succès ou la reconnaissance ; quelque part, on se dit, tant mieux pour lui...
Au terme de 3 années de développement dans cet esprit je-m'en-foutiste assez rare à la télévision, et d'un cynisme rarement égalé, Hamagefa a donc finalement vu le jour, n'en déplaise jusqu'à ses propres interprètes, dont certains ont eu beaucoup de mal à accepter de surjouer pour servir la vision de l'auteur, preuve que l'intention de Yammi Wisler est incomprise jusque dans ses rangs.

De par l'originalité de son ton qui opte pour la caricature extrême digne de la plus cheap des comédies afin de servir un propos profondément politique, mais aussi à cause de son choix de narration, Hamagefa, je ne vais pas vous mentir, n'est pas franchement facile à suivre en VOSTM, comme c'est souvent le cas pour les séries basées sur les dialogues et la comédie (fût-elle feinte). Aussi faut-il espérer que ce curieux ovni soit récupéré d'une façon ou d'une autre par des fées sous-titreuses.
Rien n'est moins sûr : la bizarrerie de Hamagefa est unique, mais il n'est justement pas du tout garanti que son intention soit comprise, et moins encore appréciée, par une chaîne ; pour preuve, même HOT3, au moment de la diffusion, a pris des précautions pour promouvoir sa série, dirons-nous diplomatiquement.

Voilà, c'est tout ; la fiction israélienne peut reprendre une activité normale.
D'ailleurs, pour prendre la relève de Hamagefa, ce 12 juin, HOT3 lance une nouvelle série, Ptzuim Barosh, un thriller violent mettant dos à dos deux amis... Vous pouvez voir la bande-annonce ci-dessous, et ainsi constater qu'on est beaucoup plus en terrain connu...

3 mai 2013

There's gotta be more to Life

C'est le retour des reviews de pilote, cette grande entreprise dans laquelle je me suis lancée cette saison avec whisperintherain... Après quelques semaines, bon d'accord mois de pause, me revoilà donc à reprendre progressivement la consommation de pilote que j'avais, un temps, mise de côté. Dans le cas de Rectify, c'était sous l'influence de Pierre Langlais qui, à l'occasion de Séries Mania, avait chanté les louanges de la série, qu'il a eu l'heur de voir en intégralité avant sa diffusion ; souvenez-vous, je l'évoquais dans le compte-rendu de la table ronde Allociné. Mais du même coup, c'était un challenge : entendre quelqu'un dire tant de bien d'une série, ça peut fausser la vision qu'on en a au moment de la commencer...

TheresGottaBeMoreToLife

Qu'on se rassure vite : parfois, les déclarations d'amour dithyrambiques sont fondées.

Impossible de ne pas tomber sous le charme de Rectify : c'est tout ce que j'avais adoré chez Life (et j'avais adoré Life, souvenez-vous, c'était il y a des lustres), sans ce que je n'avais pas trop aimé chez Life (car il y en avait un peu pour l'allergique au policier que je suis). On est dans le même thème de la reconstruction, un thème qui m'a toujours séduite et qui est ici, de surcroît, traité avec énormément d'intelligence. Le sujet s'y prête, en toute sincérité.

Lorsque Daniel Holden est innocenté par un test ADN, il a déjà passé 19 ans dans le couloir de la mort, attendant une exécution décidée suite à sa condamnation pour le viol et le meurtre de sa petite amie. Sa sortie est, évidemment, une affaire médiatique, aussi bien pour les opposants à la peine de mort que sur la "simple" affaire du meurtre, qui du coup n'est pas résolue. Mais le pilote de Rectify s'intéresse, en définitive, assez peu à cette partie de son univers, bien qu'il ne fasse pas l'erreur de la mettre totalement de côté (ce qui donnera une scène glaçante en fin de pilote).
Ce qui intéresse cet épisode inaugural, c'est surtout de vivre cette expérience aux côtés de Daniel ; des minutes précédant sa libération, à ses premières heures de liberté, nous allons suivre son retour à la vie civile. Et bien que, en tâche de fond, on puisse noter les conséquences du regard des autres sur sa situation, c'est avant tout son vécu, et celui de sa famille, qui vont occuper la majeure partie de l'épisode. Daniel est en effet entouré, même après ces deux décennies d'enfermement, et malgré les difficultés que ça a pu, ou peut encore, présenter pour ses proches ; ainsi, sa soeur Amantha est sa plus fervente supportrice, et, on le devine, une complice de toujours ; Janet, sa mère, a eu le coeur brisé à bien des égards, mais son amour pour son fils semble intact. Les choses sont plus compliquées avec son beau-père (maman s'est en effet remariée) et le fils de celui-ci, et dans une moindre mesure, le fils qu'a eu sa mère avec son second époux. Mais globalement, Daniel est plutôt bien accueilli parmi les siens pour ce premier jour de liberté.

Alors où est l'intérêt, me direz-vous ? Il n'est pas dans une dramatisation à outrance, ou la création d'enjeux extravagants, mais le simple pari que nous pouvons nous glisser dans les chaussures de Daniel, et vivre cette libération avec lui, comme une expérience intime et sensorielle que nous ferions totalement nôtre.

Rectify accomplit cela sans passer par une multitude de flashbacks : au contraire, il commencera à en apparaître seulement une fois que le spectateur sera bien rôdé ; il ne s'agit pas de se servir des souvenirs de Daniel pour expliquer ce par quoi il est passé dans les moments difficiles, mais au contraire, d'employer les flashbacks comme des îlots de calmes et de douceur, principe que je trouve noble et dont beaucoup de scénaristes gagneraient à tirer des leçons. Pas de violence carcérale, pas de traumatismes sur l'enfermement... Chaque fois que Rectify montre la vie de Daniel dans le couloir de la mort, il en ressortirait presque quelque chose de positif, de serein.
Pour autant cela ne signifie pas que Daniel n'est pas abîmé : c'est même tout l'intérêt de ce premier épisode et, à mes yeux, des promesse que fait la série avec lui. Mais par une opération dont le secret est aussi bien gardé qu'un tour de magicien, le scénariste Ray McKinnon parvient à ne jamais tomber dans une explicitation banale, pour ne pas dire triviale, du traumatisme vécu par Daniel, tout en poussant le spectateur à l'imaginer de lui-même. Ce qui fait la force de Rectify, c'est sa puissance évocatrice : quand par exemple un gardien propose à notre amnistié de l'aider à nouer sa cravate avant de retrouver sa famille (et la liberté), Daniel pose sur lui un regard silencieux, et presque indéchiffrable, mais qu'on interprète comme lourd de sous-entendus et de souvenirs sur la façon dont les gardiens (y compris peut-être ce gardien) ont pu le traiter pendant presque 20 années en tant que condamné à mort pour viol et meurtre d'une adolescente. Difficile pour le spectateur de ne pas faire le lien, chaque fois, entre l'avant et l'après de cette libération, et cela, sans que jamais l'épisode ne s'y attarde ni ne l'explicite. Cela aide énormément à entrer dans la tête du héros, et paradoxalement, moins il communique, plus il est possible de le faire. Où commence l'écriture fine de Rectify et où finit le simple transfert ? Difficile à déterminer pendant ce premier épisode, mais le simple fait qu'il subsiste un flou quant à cette frontière, dit combien la série, dans ce premier épisode, démontre sa finesse et son intelligence.
Reste qu'avec son art du non-dit, Rectify opère un vrai coup de maître, et s'arroge l'attention indivisible du spectateur, qui se retrouve captif du moindre regard que porte Daniel sur les choses et les gens pour prendre la mesure de ce que vit cet homme. Considérez l'ironie de la chose...

Pas à pas, Daniel se réapproprie le quotidien (comme Charlie Crews, il va se reconnaître quelques soucis avec la technologie, par exemple), mais sans, là encore, sans appuyer sur les évidences avec trop d'empressement. Ce n'est pas juste le décalage de 2 décennies avec le reste du monde que Rectify veut pointer du doigt. La sortie de prison de Daniel, sa très belle relation à Amantha (je n'avais jamais vu Abigail Spencer comme ça, après c'est vrai que j'avais vu Angela's Eyes... forcément), ce qui se tisse avec son jeune demi-frère... il y a de très beaux instants dans ce pilote, empreints à la fois d'une grande douleur et d'une grande douceur. Je soupçonne que ce soient les plus belles promesses de ce premier épisode pour l'avenir.

Le seul défaut de Rectify est peut-être logé dans ses dialogues. Rien d'insurmontable je vous rassure tout de suite, mais ils paraissent parfois trop écrits, trop littéraires ; l'exemple le plus marquant est la déclaration de Daniel à la presse au moment de sa sortie, un peu verbeuse. On peut se dire (surtout rétroactivement, à mesure que l'épisode progresse) que cela fait partie intégrante de la façon dont Daniel a vécu son expérience en prison, mais il reste un petit arrière-goût tout de même, comme si, par contraste avec l'élégance de ses scènes les moins loquaces, les dialogues soutenaient mal la comparaison. Mais comme je le disais, ce n'est pas insurmontable, et ce n'est pas gravé dans le marbre non plus, et peut tout-à-fait évoluer avec les épisodes (retranscrivant, alors, peut-être, pourquoi pas la façon dont la vie quotidienne redevient progressivement plus naturelle pour son héros). Et si Rectify finit par tourner son seul défaut en qualité, alors là, je ne réponds plus de rien !

Résultat ? Eh bien résultat, je suis conquise. A ce niveau-là, j'ai presque eu l'impression d'enfiler du sur-mesure, aussi sûrement que si un tailleurs avait cousu la série sur mes attentes de téléphage.
Et maintenant, vous allez me dire : "mais après un post si dythirambique, comment ne pas avoir nous aussi une vision faussée de Rectify ?", et c'est de bonne guerre, mais à cela une seule solution : testez, et vous saurez. Mais je doute que Rectify puisse déplaire.

Challenge20122013

Ah, et vous savez, quand je vous ai dit que je repassais à un rythme hebdomadaire ? Oui. Bon. Ca voulait dire : "à un rythme hebdomadaire. Minimum"...

28 avril 2013

Sous les pavés... rien

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Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de découvrir une série venue de République Tchèque ; pour moi, c'était d'ailleurs la première fois, pour ce dernier jour de la semaine Séries Mania. Hořící Keř (dévoilée aux festivaliers sous le titre Burning Bush) est une mini-séries en trois épisodes qui, paradoxalement, si sa réalisatrice n'avait pu tenir une conférence pendant 1h30, aurait sûrement pu jouir d'une diffusion intégrale pendant le festival comme cela a été le cas de Torka Aldrig Tårar Utan Handskar ; il nous aura fallu nous contenter aujourd'hui du premier volet.

Enfin, je ne dis ça, mais je ne serais probablement pas restée pour plus d'un épisode de toute façon. Agnieszka Holland, réalisatrice de Hořící Keř, a un style bien à elle, mais la voir à l'oeuvre pendant 1h24 ne m'a pas spécialement emplie d'une joie téléphagique intense. Pour une histoire aussi émouvante que celle choisie, Hořící Keř manque d'émotion.
Tout commence en effet lorsqu'un jeune homme, Jan Palach, s'immole en janvier 1969 afin de protester contre l'occupation soviétique, promettant dans une lettre qu'il laisse derrière lui que d'autres le suivront. Outre le choc que cet évènement génère auprès du public, et bien-sûr de ses proches, la série s'intéresse à une avocate qui va se trouver impliquée dans cette affaire, ainsi qu'un flic chargé de savoir si oui ou non, d'autres immolations suivront, ou si Palach était un homme isolé.

Il s'est passé à peu près 12 secondes, au début de l'épisode, pendant lesquelles j'ai été emplie d'horreur : quand celui que nous ne savions pas encore qu'il était Palach s'est renversé un premier sceau sur la tête. Malheureusement, tout le reste n'a été qu'ennui et torpeur, car même la séquence pendant laquelle la torche humaine, désemparée, traverse la rue en hurlant de douleur, effrayant les passants aux alentours, ne contenait déjà plus la moindre émotion. Là où le premier épisode va nous répéter à plusieurs reprises que la tentative de suicide (Palach survit en effet, un temps, à ses blessures - c'est pas spoiler si c'est dans les livres d'Histoire !) est devenue un deuil national, la mini-série se contente de nous montrer, comme dans un inventaire à la Prévert des réactions de chacun, des personnages auxquels il est impossible de se connecter. L'empathie ne fonctionne pas du tout devant ces gens qui, tour à tour, prennent connaissance de la tragédie. C'est même assez incroyable d'être capable d'offrir des scènes si longues et de ne pas en sortir la plus petite goutte d'émotion. Qu'il s'agisse du frère aîné de Jan, sa mère, l'avocate, le flic, les jeunes étudiants qui veulent organiser une grève nationale, et sûrement le mari de la boulangère, conservent toujours une certaine distance ; ça n'empêche pas la camera de les suivre pendant des plombes, mais on ne ressent RIEN. Et croyez-moi j'étais la première surprise.

Lors de la discussion avec Agnieszka Holland, après la projection, j'ai mieux compris d'où cela venait. Les différents extraits avaient tous un immense point commun : celui d'être longs, silencieux (même quand il y a des dialogues), chirurgicaux, vidés de toute énergie. Holland semble capable de disséquer les histoires qu'elle met en image comme un étudiant en biologie dissecte un batracien : en oubliant de s'émouvoir du coeur qui bat sous son scalpel. Accessoirement j'ai mieux compris pourquoi je n'avais jamais aeu envie d'aller plus loin que le pilote de Treme. La réalisation de Holland agit comme un garde-fou pour empêcher d'accéder à quelque chose de vibrant ; ça colle cela dit assez bien avec l'univers de Hořící Keř tel qu'il nous est présenté, un monde où l'anormal est devenu normal (ce que soulignera notre avocate à un moment : "Qu'est-ce qui est normal ? Des chars dans les rues ? Des coups de feu en plein milieu de la journée ? Aujourd'hui, ce qui est normal ne l'était pas il y a 6 mois"), et dans ce climat d'acceptation apathique générale, ou, au mieux, d'impuissance pour les rares qui osent remettre le nouvel ordre établi en question, le ton glacial et distant est finalement bien vu. Mais en tant que spectatrice, j'y réagis mal. J'attends de me lier aux personnages, pas de les couver du regard en me disant que leur réaction est compréhensible, mais que je ne la partage pas. Ne pas être capable de partager quelque chose que la série elle-même définit comme un "drame national" m'a énormément manqué.

Et tout cela est d'autant plus étonnant que la réalisatrice avait 17 ans quand elle est venue étudier le cinéma à Prague, et 18 ans quand les évènements racontés dans Hořící Keř ont eu lieu. Quel dommage d'investir si peu ce drame qu'elle a pourtant vécu aux premières loges ! Elle nous a expliqué : "pendant longtemps, il a été politiquement impossible de raconter ces évènements. C'était tourné en comédie absurde dans les fictions", et "c'était un deuil national, mais les gens ont très vite oublié". Difficile de ne pas inclure Holland dans le lot, tant elle semble déconnectée de tout ce qu'elle nous montre.
Le frère aîné de Jan Palach, Jiri Palach, apparaissait dans les remerciements du générique de fin de Hořící Keř ; je me demande quelle a été sa participation à la mini-série, et surtout, si lui a pu reconnaître ses émotions passées dans cette litanie de scènes lentes et austères.

J'aurais aimé que ma première série tchèque soit une expérience plus positive ; ce n'est jamais bon de ne pas aimer la première fiction qu'on rencontre d'un pays, ça a tendance à fausser les découvertes ultérieures (de la même façon qu'un coup de coeur a tendance à créer un a priori positif systématique). Tant pis, je n'ai rien ressenti devant Hořící Keř, c'est comme ça. Mais au moins, ça m'aura donné l'occasion d'aller faire un peu de lecture sur Jan Palach, et donc sur l'Histoire tchèque. On ne dira jamais assez combien les séries étrangères sont aussi une façon de faire la lumière sur l'Histoire de pays dont nos études ne nous ont rien appris ou si peu ; c'est déjà ça de prix, c'est déjà ça que la série aura su apporter. Mais on ne m'ôtera pas de l'idée que c'est dommage de ne pas avoir pu aller plus loin que cela...

HoriciKer

Voilà, la semaine Séries Mania s'achève sur ce blog ! Il aurait fallu en dire bien plus sur les projections, les conférences, et tout et tout, mais bon... Vous avez déjà pas mal de lecture !
J'espère que cette semaine exceptionnelle de posts quotidiens vous a plu... mais que vous ne vous êtes pas trop habitués, le blog repasse à un rythme hebdomadaire. A vendredi !

27 avril 2013

We are family

SeriesMania-Saison4-Logo

Il est trop rare de pouvoir découvrir les séries que je vois apparaître à la télévision israélienne ; Ima & Abaz sera l'une des exceptions, grâce à la bienveillance de Series Mania qui l'a projetée hier soir sous le titre Mom & Dads. J'aurais préféré l'incroyable Oforia, mais ce sera peut-être pour une autre fois ?
Le pitch d'Ima & Abaz est assez simple : un couple gay a un bébé avec une femme célibataire. Contrairement à The New Normal (dont les deux premiers épisodes étaient également projetés lors de la même soirée), il ne s'agit pas ici pour le couple de trouver une mère porteuse ; Ima & Abaz est plutôt une histoire de polyparentalité.

La série commence alors que Talia, qui est donc la future maman, et enceinte jusqu'aux yeux, perd les eaux. C'est une idée vraiment intéressante que de prendre trois personnages aux relations déjà bien formées : tout ce petit monde se connaît sur le bout des doigts, l'immersion est donc totale dans les interactions entre ces trois parents.
Si Talia a perdu les eaux, il est un peu tôt cependant (elle ne doit pas accoucher avant un mois), aussi se rend-elle à l'hôpital un peu inquiète, prévenant les deux futurs papas. Les réactions de ceux-ci ne pourraient pas être plus différentes l'une de l'autre : alors que Sammy s'empresse, avec de deux ses amis (des folles très caricaturales), de donner un coup de main pour rassembler des affaires et les amener à la future maman, Erez décide de tout de même entrer dans le cabinet de son psy et de faire ses 45 minutes d'analyse (apparemment quotidiennes). On apprend par la suite que les rôles sont un peu inversés en l'occurrence, puisque c'est Erez le papa biologique du bébé !

C'est justement Erez qui va faire tout l'intérêt de cet épisode ; c'est une sacrée performance d'ailleurs quand on voit combien le personnage est irritant et insupportable, empêchant de surcroît les spectateurs d'avoir toute forme d'affection pour lui (et l'identification ayant très peu de chances de jouer de quelque façon que ce soit). A absolument chaque stade de l'évolution de l'accouchement, puisque c'est bien ce qui va se produire dans le pilote, Erez va être totalement désengagé de la situation. Emotionnellement, il n'est pas du tout impliqué, et du coup, il ne joue aucun rôle aux côtés de Talia, se faisant plusieurs fois rabrouer par Sammy. Et le pire c'est qu'il a l'air de n'en avoir cure ! A se demander comment il a fini par être le père biologique, ou même s'il a jamais eu le moindre désir d'enfant. Ajoutez à cela que, obsédé par la psychanalyse, il n'a de cesse d'expliquer aux autres leur propre comportement (difficile de ne pas être agacé !), et vous avez vraiment le portrait de l'antithèse du futur papa idéal. De son côté, Sammy tente d'agir dans un premier temps comme un pillier du trio, et même de toutes les pièces rapportées : il soutient Talia du mieux qu'il peut, recadre Erez, appelle la famille et les amis pour les prévenir, temporise avec le personnel médical quand quelqu'un pète un câble (notamment quand la réceptionniste refuse de donner des bracelets pour entrer à la nurserie à plus de 2 parents), ainsi de suite. Talia, quant à elle, est évidemment mise à rude épreuve physiquement, et éprouve des doutes sur l'avenir qui est le sien ; dans une conversation douce-amère avec une infirmière attentive, elle confiera qu'elle aurait sûrement voulu avoir une famille plus traditionnelle, mais enfin, les choses ne se sont simplement pas passées comme ça pour elle.
Le plus intéressant est que ces trois personnages n'ont aucun filtre (et surtout pas Erez). Ils sonbt soudés à un tel point, par les circonstances et par les mois déjà passés ensemble, qu'ils sont très clairs les uns avec les autres ; les mini-clashs qui jalonnent leur folle journée sont donc précieux, mais cela rend surtout les moments de tendresse encore plus touchants. Eux-mêmes n'avaient d'ailleurs peut-être pas réalisé à quel point ils étaient déjà soudais : Ima & Abaz commence en fait ici par un épisode qui nous montre une famille qui s'est déjà construite, mais qui ne va le réaliser qu'à ce moment charnière de leur vie familiale.

Family

Mais surtout, un peu dans le pilote, et surtout dans l'épisode suivant, ce qui fait la force d'Ima & Abaz, c'est qu'on y trouve d'entrée de jeu, derrière les situations drôles (et il y en a) ou attendrissantes (et elles ne manquent pas), une incroyable faculté à se demander ce que c'est que d'être parent, comme, je l'avoue, je n'ai jamais vu aucune série le faire.
Là où Talia se demande sur qui exactement elle peut compter (il faut dire qu'à part sa soeur, sa famille n'est pas certaine encore d'avoir bien avalé la pilule), craignant un peu d'être abandonnée avec la responsabilité du bébé, Erez quant à lui, cache qu'il souffre en fait énormément de ne rien ressentir vis-à-vis de la naissance puis de l'enfant ; Sammy, qui a toutes les apparences du papa parfait, va être de son côté renvoyé dans les cordes lorsqu'Erez lui fait brutalement remarquer qu'il compense sûrement pour n'être pas biologiquement relié à l'enfant. Par-dessus le marché, Sammy rêve secrètement de garder le bébé chez eux, et souffre que Talia rentre chez elle avec le bébé après l'accouchement.
C'est Erez qui va nous offrir les plus intéressantes questions : il ne reconnaît pas le bébé à la nurserie (on l'accuse d'avoir voulu voler un autre bébé), il décide au dernier moment de ne pas renconnaître l'enfant administrativement, et ainsi de suite. Son comportement imbuvable masque en fait la souffrance de savoir qu'il devrait ressentir quelque chose, du bonheur peut-être ? et que ce n'est pas le cas. Pire encore, quant il essaye de compenser, il est totalement indélicat et se met Talia (incapable d'allaiter) à dos en embauchant une nourrice, et la mettant devant le fait accompli ! Car dans le fond, qu'est-ce qu'être père, se demandent les deux papas : est-ce être lié par le sang ? Est-ce prendre les "bonnes" décisions en se basant sur des faits "objectifs" ?

Fort heureusement, dans Ima & Abaz, Talia, Erez et Sammy ont autant de tendresse dans leur drôle de petite famille que n'en avaient Alice, Richie et Mitch dans Threesome. C'est ce qui rend Ima & Abaz, en dépit de ses interrogations angoissées, terriblement attachante. Nul doute que tous les trois, à leur façon, vont progressivement s'améliorer. Quelque chose dans la franchise de leurs échanges nous le dit, dans l'absence d'hystérie de ces deux premiers épisodes, aussi, qui évitent les caricatures (y compris, dans le pilote, sur le sujet pourtant éculé de l'épisode d'accouchement).
Encore faudrait-il le vérifier en voyant les 10 épisodes qui n'ont pas été projetés à Séries Mania (sachant qu'en plus une 2e saison est en préparation), mais j'ai peu d'espoir à ce sujet. Dommage, Ima & Abaz est bien plus touchante et intelligente sur son sujet que peut l'être The New Normal, mais l'invasion des séries israéliennes sur les écrans français n'est pas encore pour aujourd'hui.

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