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ladytelephagy
31 décembre 2011

[#Ozmarathon] 2x07, sympathy for the devil

Il arrive que, lors de cet excellent #Ozmarathon, on rencontre quelques turbulences. L'épisode précédent en est l'illustration, même une série de ce calibre ne peut pas tout le temps être excellente. Et parfois, même, elle n'est pas bonne, c'est la vie.
Fort heureusement, il s'agit là d'une exception, et d'ailleurs dés ce nouvel épisode, la série revient en grande forme, alors ne perdons pas de temps !

Ozmarathon-2x07

La première raison pour laquelle cet épisode me plait autant, c'est qu'il voit l'introduction de deux personnages excellents. Le vieux Nappa, qui, enfin, nous prouve que les auteurs ont réussi à trouver quelqu'un pour prendre dignement la place de Nino Schibetta à la tête des Ritals, et Jaz Hoyt, pour lequel j'ai toujours eu un petit faible (et je continuerai d'ignorer soigneusement la suite de la carrière de son interprète pourtant si sympathique). Ces deux personnages sont un régal et ce, dés leur épisode d'arrivée, et ça c'est quand même de l'or en barre.

Un autre personnage qui est introduit dans cet épisode est Sippel, pas franchement le genre de personnage dont on a envie de se souvenir en revanche. Il n'est pas là pour rester et on sent que son intrigue, passagère, n'a pas vocation à rester dans les annales, notamment parce que personne n'a voulu se risquer à filmer une quelconque scène d'illustration pour son crime. On a connu Oz moins timoré devant les sujets difficiles. Quoi qu'il en soit, c'est l'occasion de se rappeler qu'il y a bel et bien deux religieux officiels à Oswald, et que Sister Peter Marie n'est pas seule à porter ce genre de, hm, croix. Le ptit père Mukada se voit donc pris dans ses contradictions habituelles, entre sa droiture imperturbable due à son extrême sensibilité (j'ai bien cru qu'il allait nous déballer un abus sexuel dans son enfance, comme quoi il faut se méfier de ses souvenirs quand on aborde un revisionnage comme celui-là), et le fait que, bon, difficile d'éviter d'être humain quand on a décidé d'être prêtre, du coup on a droit à l'une de ces scènes dont Ray a le secret, il fait un truc à contre-coeur parce qu'il ne peut pas s'empêcher de tendre la main mais ça lui fait quand même un peu mal de reconnaître qu'il a une grande faculté de pardon. J'aurais vraiment imaginé une autre conclusion, pas forcément sur sa propre enfance d'ailleurs, pourquoi pas sur celle d'un ancien paroissien ou que sais-je, je dois avouer que ça m'a laissée légèrement sur ma faim même si en soi, l'intrigue n'est pas mauvaise, juste répétitive dans le schéma de Mukada.

Mais cela nous sert finalement à nous plonger dans le sujet de l'épisode, bien mieux que les monologues. Le laïus d'Augustus Hill est d'ailleurs complètement à côté de la plaque : il mélange tout, humains, animaux, comportement "naturel" ou pas... et finit par ne plus rien dire. En réalité, c'est de trouver du bien dans le mal et du mal dans le bien que l'épisode s'agit. Tout simplement.

Ainsi, alors que le pauvre Cyril O'Reily aurait pu trouver un refuge auprès de son frère à Oswald, et être à nouveau uni avec lui, l'intrigue de notre petit Irlandais va être absolument déchirante. A ce stade je pense qu'on est tous d'accord pour dire que chaque fois que Cyril apparait, les paroles "Oui je veux être un bisou, oh j'en veux plein dans le cou, un nounours, oh doux comme de la mousse, un Bisounours" nous viennent immédiatement à l'esprit. Aussi, quel n'est pas le choc que de voir Vern Schillinger violer ce pauvre garçon en lui mentant comme un arracheur de dent... juste pour que Cyril aille ensuite dire à son frère, à la cantine, qu'il a fait une BETISE ! Mais arrache-moi le coeur avec les dents, ça fera moins mal ! Quelle horreur. Pire encore, Ryan, qui paye à sa façon pour le meurtre du mari du Dr Nathan, est privé par McManus, inflexible, de toute possibilité de tirer son frère de là. Je pensais qu'au moins McManus refuserait par devant à Ryan mais irait arranger la situation de Cyril ensuite, rien du tout. C'est atroce.
La seule bonne nouvelle c'est que pendant ce temps-là, Ryan déconne un peu moins avec son histoire d'amour unilatérale, et ça c'est cadeau.

En parlant de frontières floues entre le bien et le mal, l'intrigue la plus impressionante de l'épisode est celle d'Adebisi. Ca fait un ou deux épisodes qu'il est rendu, bon, pas humain, faut peut-être pas exagérer, mais en tous cas intéressant, touchant même, et, éventuellement... sympathique ? On osait à peine y croire mais cette fois, on ne peut échapper à l'évidence : Adebisi est un pauvre hère qu'on ne peut pas détester. Pas juste parce qu'il est fort, pas juste parce qu'il est charismatique, pas juste parce qu'il est parfois très drôle, (pas juste parce qu'il n'est pas du tout pudique, hein les filles), mais bien parce qu'il est réellement émouvant.
L'intrigue avec Shirley Bellinger fait, comme anticipé, des étincelles. C'était encore mieux/pire que dans mes souvenirs. Oh ce regard, lorsqu'elle découvre que "Simon" est en réalité un Black ! Schillinger, Bellinger... étymologiquement on aurait presque dû s'en douter, mais voilà, on voulait y croire, au moins un peu, et rien du tout.
Mais au lieu de s'arrêter à cet amour blessé, l'épisode décidé d'aller plus loin. L'étrange petit vieillard qui a décidé de veiller sur Adebisi est intrigant, son pouvoir étonne, la scène surréaliste d'hallucination déstabilise... mais au bout du compte, on découvre un Adebisi qui, à sa façon, est en train de chercher en lui-même une forme de rédemption après avoir touché le fond.

Cette rédemption, contrairement à beaucoup d'instants de grâce dans la série, va même se poursuivre et se propager. Lorsque Rebadow apprend que son petit-fils, qu'il n'a jamais vu, est frappé de leucémie, il est au désespoir. Rien que de les voir, d'ailleurs, ouvrir leurs lettres ensemble autour d'une table, avait déjà commencé à m'émouvoir. Qu'en plus ce bon Jaz Hoyt décide de lui-même d'amener la question sur le tapis pendant les "conseils" d'Em City, c'était incroyable.
Et pourtant ce n'était rien comparé à l'élan de générosité d'absolument chaque clan, chaque leader. Chacun y va de son petit mot, sa petite phrase pour dire qu'il comprend, un peu, en quelque sorte. Pour un quartier d'Oswald qui traitait si mal ses petits vieux il y a une saison de ça, cette fois c'est touchant de voir que chacun a envie d'être gentil avec Rebadow. Je n'ai jamais caché avoir énormément de sympathie envers lui, d'autant qu'il est plus troublé qu'à l'accoutumée avec toutes ces histoires de galerie, et ça m'a infiniment touchée. Là encore, Oz a trouvé du bien au milieu du mal.

Une intrigue pour le moment mineure, mais qui m'a aussi touchée, est celle d'Alvarez. Le puppy d'Em City cherche désespérément l'approbation de son maître, et en essayant de lui plaire, il s'aperçoit qu'il vient, de lui-même, de se mettre dans un embarras pas possible. Certainement, Alvarez est satisfait d'être débarrassé de ses responsabilités de leader, mais le tribut à payer pour ne pas être abandonné, attaché à un arbre en bord de route, est hors de prix. On le voit rouler des mécaniques d'un côté, mais supplier son père de l'aider à trouver une solution. Hélas, le générique nous spoile depuis le début de la saison sur le sort du gardien en question, mais reste à savoir comment Alvarez va survivre à cette nouvelle épreuve. Avouez, on aime bien qu'il lui arrive toutes les crasses du monde.

De la même façon, que le saint homme Kareem Saïd soit mis face à ses plus noirs côtés par Beecher fait un bien fou. On ne le déteste pas, Saïd, on sait que son problème, ce ne sont pas les intentions, seulement l'ego, mais pour la première fois quelqu'un a réussi à lui river son clou et ça, c'est un changement intéressant. Et si la vraie cause de Saïd, c'était lui-même ? Eh bien dans ce cas, il faudrait qu'il parvienne à se sauver...

Pour cet épisode, Beecher est en retrait, on sait simplement qu'il continue de boire. Une pause bienvenue après avoir assister à la progression sadique de Keller, totalement absent de l'épisode.
On aura également l'occasion d'apprécier la dureté de McManus alors qu'il tente d'être en paix avec sa conscience, quitte à faire énormément de mal à Wittlesey. Personne n'ira la plaindre, d'ailleurs je ne comprends pas qu'il lui ait fallu tant de temps pour comprendre le dégoût de McManus à son égard.

La conclusion de cet épisode, c'est que finalement, on ne déteste plus grand'monde à Em City : les personnages pervers, les épisodes récents l'ont prouvé, nous fascinent par leur intelligence, et quand ils sont sur le point d'aller trop loin, le scénario fait ressortir leur nuance, leur fragilité, leur sensibilité. Ajoutez à ça des personnages qui excellent dans le rôle de victime (NOUS faisant passer pour des sadiques), et vous comprenez à quel point les notions de bien et de mal deviennent floues devant la série...

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30 décembre 2011

[#Ozmarathon] 2x06, bedbugs

On a parlé de l'amour familial, de façon plus ou moins détournée, dans l'épisode d'hier, cette fois il est l'heure d'attaquer les choses sérieuses. Des mois et des mois après avoir parlé de sexe, il sera donc question d'amour. Parce que visiblement, Oz est pris de la maladie d'amour, et l'épidémie est rapide...

Ozmarathon-2x06

Manque de chance, la connexion du "thème" de l'épisode avec un grand nombre d'intrigue est quasi-inexistante, même en cherchant du côté de la métaphore. Ainsi, la conclusion de l'intrigue Saïd/Schillinger se dégonfle ; idem pour celle de Sister Peter Marie qui se finit sur un grand air de "tout ça pour ça". Alvarez s'installait à peine dans son rôle de caïd en chef que déjà son statut lui est ravi (et sans grande explication, juste vite fait en passant). La lutte entre Adebisi et Schibetta junior trouve une conclusion simpliste (cohérente, certes, mais simpliste). Quant à l'affaire autour de Devlin, ça n'avait strictement rien à voir avec l'amour et il s'est simplement agi de lui faire encore avoir le dessus sur tout le monde (oh, ou alors, peut-être que c'était une métaphore pour dire qu'il avait entubé tout le monde ?). Bref, le thème choisi par Hill dans ses solliloques est franchement focalisé sur quelques intrigues de l'épisode seulement.
Ce qui tombe bien car ce sont les meilleures !

A commencer par la belle Shirley Bellinger qui s'est trouvé un admirateur secret ; sa nymphomanie étant établie, elle signe un chèque en blanc sitôt qu'elle trouve un message d'amour anonyme dans son déjeuner. La scène est mignonne, quelque part : cet échange de missives fait sourire. Mais connaissant les deux protagonistes de cette jolie love story, on a un goût amer dans la bouche. Bellinger est quand même sacrément dérangée, et Adebisi... Adebisi viole Schibetta dans ce même épisode juste pour lui prouver qu'il l'a vaincu, quoi. Ne m'obligez pas à réciter tout son CV, il a fait ses preuves. D'ailleurs dans sa méchanceté proverbiale et sa violence légendaire, Adebisi est plus attachant lorsqu'il se bat bravement dans sa cuisine pour défendre sa vie, que lorsqu'il dissimule un billet doux de Princesse Salope dans son bonnet. La romance n'en est qu'à ses balbutiements mais elle s'annonce déjà prometteuse, essentiellement parce que depuis son arrivée, Bellinger a eu tout loisir d'être dépeinte comme la pire des raclures perverses, et que ces deux-là... mon Dieu, ils sont faits l'un pour l'autre, en fait. Ce sera sympathique surtout si mes souvenirs ne me trompent pas, on ne devrait pas être déçus par la confrontation !!!

Mais il y a encore plus allumé, et je veux bien-sûr parler de Ryan O'Reily qui a complètement pété une durite. Voilà, on l'a perdu, c'est foutu. Quand l'inévitable se produit, que son frangin Cyril se fait prendre et confesse (évidemment, c'était Cyril, à quoi s'attendre d'autre ?), et que la vérité parvient aux oreilles du Dr Nathan, celle-ci vient le confronter et cet abruti, c'est donc vrai que l'amour rend les garçons complètement cons, ne cherche même pas à s'expliquer. C'est tellement évident pour lui que c'en devient effrayant. Vivement qu'il en finisse avec la chimio, moi je vous le dis. Rien que la façon dont il renvoie (littéralement) sa femme Shannon, ça envoie du lourd !
Ryan, je peux pas cautionner, merde. Ta femme a été jusqu'à menacer un médecin pour toi, si c'est pas de l'amour je sais pas ce que c'est, et toi tu la laisses en plan, pas cool mec. L'ironie du sort c'est que tu la quittes précisément pour ce médecin.
A mon sens on a sauté le requin en matière d'intrigues tordues pour O'Reily. Un retour à la "normale" est envisageable mais faut que les scénaristes arrêtent de fumer du crack et intègrent le programme de sobriété de Sister Peter Marie.

Tiens bah, en parlant de sobriété. Le coup de génie de l'épisode, c'est l'intrigue de Beecher. OK, maintenant avec lui je m'éclate vraiment, même si le pauvre déguste quand même salement. Entre sa relation avec ses enfants qui le travaille (certes aidé par Chris Keller), sa sobriété qui est mise en danger (merci Chris Keller), et ses questionnements sexuels (le coupable est tout désigné...), le pauvre morfle à fond, et pendant ce temps, Schillinger piaffe d'impatience. Visiblement le plan de ce dernier, d'ailleurs, n'a pas toujours été de viser le coeur, mais surtout de s'attaquer au self-control de son pire ennemi ; une fois plus Chris Keller domine l'univers en prouvant qu'il a parfaitement compris où il menait Beecher, et confirme que lui, par contre, a bel et bien l'intention de le séduire. Pour mieux l'écraser ensuite.
Pendant toutes ces séquences, on n'en peut plus. Beecher, fais pas le con, il fait exprès de te frôler. Beecher, tu fais chier mec, essaye de prendre ta douche tout seul de temps en temps. Beecher, ouvre les yeux, comme par hasard il se fritte avec Vern quand tu entres dans la salle de gym. Beecher, écoute merde, vide cet alcool dans l'évier, joue pas au con !!!
En vain, hélas. La jouissance perverse que provoque l'intelligence aigüe de Keller n'a d'égale que la terreur d'assister à une nouvelle descente aux Enfers pour Beecher. Et cette fois il ne le sent même pas arriver. Ca va faire mal, Toby, très très mal...

Heureusement que ces trois intrigues nous agitent un peu parce que ce qui est sûr, c'est que pour le reste, on s'emmerde grave. Je n'ai aucune honte à dire que cet épisode m'a, par plusieurs fois, ennuyée. Il a manqué de substance, de cohérence et même d'images choc (ce qui est un pis-aller et j'en suis consciente, mais vaut mieux ça que rien justement). Aussi n'ai-je pas honte d'en finir, déjà, avec ma review. Nan, limite j'ai envie de bouder. Que ferait-on sans le génie machiavélique de Keller, je me le demande ?

29 décembre 2011

[#Ozmarathon] 2x05, les liens du sang

Contrairement aux apparences sur ce blog, poursuivre un Ozmarathon ne m'empêche nullement de regarder d'autres choses. Par un curieux hasard, il s'avère que depuis trois jours, je me refais une intégrale de Titus, et que, pour je ne sais quelle raison, pour la première fois, j'ai décidé de tenter ce matin l'un des spectacles de stand-up de Christopher Titus, Norman Rockwell is bleeding, qui reprend en grande partie des textes issus de la série Titus, et où il est question d'enfance détruite, de parents alcooliques ou suicidaires, de relations amoureuses violentes...
Par un curieux hasard, donc, il fallait que notre Ozmarathon tombe le même jour sur un épisode portant sur la famille et l'amour au sens large. Ca ne s'invente pas.

Ozmarathon-2x05
Une fois n'est pas coutume, c'est avec les interventions d'Augustus Hill que je veux commencer. Depuis le début de la saison 2, ses interventions ont semblé moins ancrées dans les intrigues de la série. Le rapport avec ces dernières existait, bien-sûr, mais de façon plus lointaine. Ce n'était pas toujours un mal : ses interventions, détachées du simple commentaire, prenaient une dimension universelle, plus profonde. Presque des axes à part entière. Ici, cette configuration eest sublimée tout en se réconciliant avec sa vocation première, le commentaire des intrigues "réelles" ; là où très peu des histoires de l'épisode vont explicitement tourner autour de la famille (et de ses séquelles), se contentant bien souvent de les mentionner au sein d'une histoire plus complexe, Hill va leur donner du liant, en rappelant que derrière ce qui se dit et se fait, se trame effectivement quelque chose qui a un rapport avec la famille, ou l'amour que peuvent procurer des liens similaires. Mais dans le même temps, la mise en scène outrancière des monologues de Hill, son surjeu et la thématique familiale, telle que jamais encore abordée dans la série, en font réellement une thématique à part, parce qu'extrême, de l'épisode. Je pensais d'ailleurs que c'était dans cet épisode que j'allais retrouver l'une des répliques qui m'a le plus marquée dans Oz (trop longue pour que je la reproduise ici, mais qui en substance rappelait qu'il est facile d'expliquer son comportement parce qu'on a, par exemple, été battu quand on était enfant, et de se décharger ainsi de ses responsabilités). Preuve que même avec tout ça, on est loin d'avoir vidé l'abcès.

Alors ces histoires de famille, quelles sont-elles, au juste ?
On a d'un côté ce qui semble être la conclusion de l'affaire Poet. Jusqu'à la fin, on aura d'ailleurs retenu notre souffle : va-t-il ou ne va-t-il pas réussir à partir ? La jalousie de Wangler me faisait redouter qu'il se prenne un coup de poignard si près du but... Oh mon Dieu, qu'au moins un d'entre eux puisse s'en tirer, d'accord ? Pitié, on en a tous besoin, à ce stade. Et effectivement, Poet s'en va, disparait, s'échappe, la poésie l'a libéré. C'est une belle image qui inspire le petit Wangler qui (et c'est là qu'on s'y retrouve) commence à se dire qu'il a sacrément déçu maman pendant toutes ces années, et qu'il est temps de se remettre dans le droit chemin. Venant de quasiment n'importe quel personnage, ce serait un peu gros ; mais Kid Wangler, lui, est entré en prison à 16 ans, il a encore ses grands yeux de Bambi, et du coup ça marche du feu de Dieu de voir qu'il est tout triste de ne pas aller à sa cérémonie de remise de diplômes parce qu'il a merdé une fois de trop aux yeux de McManus.
Mais comme je l'ai dit, la famille ne sera pas le focus de cette intrigue pour autant. Car McManus, justement, va intercepté cette histoire pour nous ramener dans le domaine politique. Cette enflure de Devlin, qui pour une raison qu'on ne s'explique pas, parvient à sortir d'Oswald en un seul morceau à chaque fois qu'il s'y présente, a décidé de couper les crédits du programme éducatif... au profit du tout répressif, à savoir l'embauche de nouveaux gardiens. Plus clair quant au propos politique d'Oz, on ne peut pas, hein. McManus pense le piéger en l'affichant devant les médias venus à la cérémonie de diplômes, mais manque de chance, Oz, ce n'est pas juste un manifeste politique sur l'administration carcérale, c'est une fiction qui se veut la moins idéaliste possible y compris en politique, et on comprend vite que les efforts de McManus ne seront pas récompensés, et que Devlin est, en l'état actuel des choses, toujours tout-puissant même quand il essuie un petit échec... Brutal.

Après cette jolie interception de McManus, retour aux affaires familiales. Car le départ de Poet signifie aussi autre chose : Kareem Saïd a de nouveau perdu son joli étendard tout neuf. Et alors que, une fois n'est pas coutume, il ne cherche pas à trouver une autre tête de gondole pour sa cause, voilà qu'il en vient une qui se présente d'elle-même... Schillinger ! Inutile de dire que ces deux-là sont comme l'eau et l'huile, et pourtant, ils ont tous les deux quelque chose à tirer d'une collaboration sur le cas judiciaire de Schillinger. Pendant que Kareem pourra en tirer une immense gloire qui l'auréolera tout comme il aime (confirmant qu'il emprunte une pente savonneuse, et n'a pas tiré les conséquences de l'émeute comme l'a fait McManus), Schillinger pourra ainsi, ce n'est pas mentionné dans l'épisode mais on nous l'a suffisamment répété lors des précédents, se mettre en quête de ses fils. Voyez, la famille n'est jamais loin.

Vous pensiez qu'on en avait fini avec McManus ? Eh bien non. Le revoilà en train de fouiller sa mémoire pour repenser à l'émeute. C'est qu'on commençait presque à l'oublier, cette émeute, au prétexte qu'elle s'est déroulée voilà plus d'un an, sauf que ce n'était que 6 épisodes plus tôt ; du coup ça fait du bien d'en reparler quand même un peu. Et en l'occurrence, c'est le cas Scott Ross qui l'intrigue, du fait des accusations de Schillinger envers Diane Wittlesey (tout est bel et bien lié, en l'occurrences). Cela va le conduire à choisir entre une famille potentielle (Diane veut, enfin, lui présenter sa fille... ça ne fait qu'une saison qu'il lui a offert de le faire, après tout, hein, faut pas s'affoler) et sa véritable famille, Em City. En l'occurrence, vu que McManus ne pense plus avec son gourdin, le choix est assez évident, et cela nous conforte dans l'impression qu'il a vraiment repris les choses en main dans tous les domaines de sa vie. Entre nous soit dit, cela confirme aussi la croyance populaire selon laquelle une femme ne s'intéresse à vous que quand vous commencez à l'ignorer et être froid avec elle.

Leo Glynn fait d'ailleurs le même choix. On a ENFIN la conclusion de cette sordide affaire de chantage qu'on devait tolérer depuis plusieurs épisodes, et on arrive à quelque chose de bien plus ridicule qu'espéré ; je pensais que ç'allait avoir un rapport avec le viol de sa fille (même si chronologiquement ça ne collait pas nécessairement mais bon), et là on nous sort du bois un personnage dont on n'a jamais entendu parler, le frère de Glynn, qui se serait rendu coupable de meurtre. Personnellement, j'ai trouvé l'histoire en elle-même bateau, le laïus de Glynn (le directeur) à Glynn (le futur taulard) était assez classique, mais au moins on en a fini avec ces messes basses et je dis tant mieux. Si par-dessus le marché, le frère Glynn intègre réellement Oz voire Em City, ça peut donner une intrigue intéressante. Sinon, bon débarras et n'y revenons plus. Plus jamais.

De la même façon, ah merveille, enfin on en sait plus sur Sister Peter Marie et le prisonnier atteint de monosyllabie aigüe. Je dis plus, mais l'intrigue n'est pas finie. On a surtout la confirmation que, oui, c'est bien du défunt mari de Sister Pete qu'il est question, ça ne fait jamais que deux épisodes qu'on nous l'avait suggéré, mais au moins c'est fait. J'apprécie cependant que, pour une fois, la chère soeur ne capte pas trop vite ; elle a eu la mauvaise manie jusque là de toujours tout percevoir, tout comprendre, tout discuter franchement ; on la verra d'ailleurs exercer à nouveau sa magie sur l'affaire O'Reily (j'y reviens, n'en doutez pas), et c'est sympathique qu'elle ait l'air de buter, mais que l'intrigue, elle, avance un peu. Un peu seulement, mais c'est toujours bon à prendre. L'essentiel c'est quand même que mes plaintes aient été entendues (je suis consciente du paradoxe temporel qu'implique cette phrase).

Ah ! On en vient aux choses sérieuses. Une petite scène brève mais intéressante nous amène à nous intéresser encore un peu plus à cette étrange Shirley Bellinger. Elle est toujours aussi effrayante. Cette fois elle parle un peu, de cette voix exagérément douce et minaudande et vulnérable qu'on ne parvient pas à croire même si on aimerait bien (elle apparait en fait comme une caricature de femme, et n'en a pas besoin dans un milieu où la plupart des femmes font tout pour gommer leur vulnérabilité). Et surtout, elle entreprend le pauvre Père Mukada... Elle n'est d'ailleurs pas très fine : dés qu'il était apparu devant sa cellule, on sentait bien qu'elle était en terrain conquis mais, trop prompte, elle l'a effrayé. En tous cas on a un nouvel aperçu, non seulement de sa nymphomanie qui se confirme, mais aussi de son étrange disposition mentale. Est-elle réellement convaincue que la mort de son enfant est accidentelle, ou est-elle tordue au point de mentir même dans le couloir de la mort ? Bellinger, c'est mauvais pour ma santé, mais tu me fascines...

Je déclare que la 2e meilleure intrigue de cet épisode est celle consacrée à Beecher. Ce n'est pas sans une bonne dose de perversion que la caméra suit, subtilement mais assez clairement, comment Chris Keller tisse sa toile. Il est devenu en quelques semaines un camarade de chambrée, puis un pote, puis le meilleur ami de Beecher, et rien que pour ça, Keller est mon héros. Son intelligence est assez fine, et on le voit magnifiquement bien dans sa façon de mener le combat de lutte (mon Dieu, peut-on faire plus gay ?!), à coup de "je perds un round pour te faire plaisir" et de "il fait chaud non ?", l'air de rien, sous l'oeil (oui, un seul, forcément) amusé et attentif de Schillinger.
Keller a senti qu'il avait vaincu lorsque McManus (décidément au top de sa forme) est venu annoncer une nouvelle à Beecher : ce dernier a laissé Keller assister à l'entretien sans hésiter. Là, on a tous, je pense, senti que Keller avait atteint sa cible, à la fois avec une certaine délectation (et en l'absence des filouteries de Ryan O'Reily, ça fait du bien d'avoir ce genre de manigances à observer) et avec horreur, car Beecher n'a même pas senti le piège se refermer sur lui.
Mais qu'en plus Schillinger ait fait tuer la femme de Beecher (enfin c'est ce que je suppose mais j'ai des souvenirs, hm, fumeux, de cette part de l'intrigue), c'est tout simplement brillant. Et terrible. Et brillant. On n'en peut plus, c'est trop bon, oh oui encore, bande de salauds !
Et donc, on en revient à la famille une fois de plus : la famille qu'on se crée entre les murs d'Oswald (en l'occurrence, Beecher adoptant rapidement Keller sans savoir que ce dernier n'est là que pour mordre la main qui le nourrit), et celle qu'on a laisséee en-dehors. Le "suicide" de l'épouse de Beecher est prétexte à ramener ses enfants et sa belle-mère, dans une scène poignante où le prisonnier refuse de lui-même d'aller voir ses enfants pour ne pas ajouter à leur traumatisme. C'était une bonne façon de nous rappeler quels sont les rapports des détenus avec ceux restés dehors, mais aussi une nouvelle façon pour Beecher de s'isoler encore un peu, le rendant plus vulnérable au coup qui ne manquera pas de tomber quand Keller va lui dévoiler ses réelles motivations...

Bon. Bien bien bien. Allez, c'est pas le tout, venons-en au plus important, LA meilleure intrigue de l'épisode de par son déroulement.
Parce qu'avec tout ça, on n'a pas encore parlé de Ryan O'Reily, et je me demande bien comment envisager d'écrire un post sur Oz sans mentionner Ryan O'Reily. Sa santé lui cause moins de soucis mais, des tourments de son sein droit, on est passé à ceux de son sein gauche : son obsession pour le Dr Nate va grandissant, au point de la harceler sans même avoir à l'approcher ("l'appel vient de l'intérieur de la prison, mwahaha !"). Malgré un fort à propos rappel de McManus (encore lui) sur le fait que, hé ho, mon ptit Ryan, elle est mariée je te rappelle et au fait toi aussi, rien à faire, notre Irlandais ne parvient pas à se faire à l'idée que le docteur Nathan ne l'aime pas, ni à se l'ôter de la tête. Et c'est vrai qu'elle ne semble pas s'être convaincue elle-même de ne pas être intéressée par lui, pour être tout-à-fait sincère.
Et là, on assiste à une intrigue comme Oz sait les traiter avec brio. On pense ce qu'on veut de cette romance carcérale (personnellement je suis de l'avis d'Alvarez : l'amour, à Oz, ce n'est pas sain), mais en tous cas elle ne stagne pas. Elle a été établie sans précipitation, mais on ne va pas nous jouer les violons 712 ans ; ainsi, le rappel de McManus n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, mais hélas les conséquences ne sont pas celles qu'il espérait : McManus a en fait, sans le vouloir, donné l'idée à Ryan d'éliminer le mari de Gloria Nathan avant la fin de l'épisode ! L'occasion de surcroit d'impliquer son frère Cyril (il nous manquait déjà). Bref, en termes de lien du sang, on fait difficilement mieux

Bon alors, j'ai l'air de déconner, mais l'air de rien cet épisode m'en a foutu un coup. C'était même pire avec le ton goguenard de Hill dans son berceau. J'espère que le suivant me mettra moins mal à l'aise.
Et en même temps, pour quelle autre raison regarder Oz que l'envie masochiste d'être mal à l'aise à cause d'une série intelligente ?

28 décembre 2011

[#Ozmarathon] 2x04, fatal attraction

Alors que notre Ozmarathon se poursuit et que nous sommes toujours plus nombreux à le suivre de façon synchronisée (alors d'accord, c'est pas la partie la plus facile à organiser, mais c'est sacrément convivial et sympathique comme expérience), nous attaquons une partie de la série qui pour moi est mythique, puisque comme je le disais récemment, j'ai en fait découvert la série au moment de la diffusion de la saison 2 sur Série Club. Alors forcément, pour moi, ces épisodes sont cultissimes, et l'arrivée de Chris Meloni n'y est d'ailleurs pas étrangère. Mais procédons par ordre, voulez-vous ?

Ozmarathon-2x04

Car je vais commencer plutôt par les questions qui fâchent. Certes, dans cet épisode, on ne nous en a pas remis une couche avec le petit mystère "mais qu'a donc Schibetta Junior contre le directeur Glynn" (et j'en suis particulièrement reconnaissante), mais on nous ramène une autre sorte de petit mystère à la con, et de vous à moi, ce genre de pratiques m'énervent. On le verra une fois de plus à la fin de l'épisode, les cachotteries, ce n'est pas un truc dans lequel Oz se complait d'ordinaire : ses personnages ont tendance à afficher leurs motivations clairement, au moins au spectateur, et globalement on n'a pas d'axe à suspense, ou rarement, qui nous force à nous demander ce que signifie telle ou telle parole. La série brille, en fait, par son sens de l'immédiat, y compris dans sa réflexion, où il s'agit plus de montrer un cheminement pour nous conduire à penser aux même thèmes, que de nous forcer à nous creuser pour connaître la signification cachée de tel ou tel évènement, mais plutôt sa portée aussi bien morale, philosophique, qu'évidemment dramatique pour les personnages concernés.
Pour moi, ce n'est tout simplement pas la vocation de la série que de faire durer un mystère, et en l'occurrence, l'étrange prisonnier qui s'exprime par devinettes me tape sur les nerfs alors que sa première scène, dans l'épisode précédent, était brève. Mais la seconde n'en est que la longue et douloureuse répétition, et c'est là que le bât blesse. Si, comme cela a été insinué lors de l'épisode précédent, c'est en lien avec le passé personnel de Sister Peter Marie, pourquoi pas ? J'avoue que je ne me souviens pas de cette intrigue (elle a dû m'agacer aussi la première fois) et que je suis ouverte à l'idée qu'elle soit liée à l'époux que la bonne soeur avant qu'elle n'entre dans les ordres. Mais ça dure et c'est pour moi insupportable de lenteur.

Surtout quand il se passe tant d'autres choses par ailleurs. Et une grande partie de l'épisode est justement foisonnante, même si on en revient de façon cyclique à Kareem Saïd en fin de compte.
Nous voilà donc au moment tant redouté (et voyez comme ça n'a pas trainé), alors que Hill passe en commission dans l'espoir que le verdict de son procès soit invalidé. Kareem Saïd l'y représente avec fougue mais, hélas, il lui manque la compétence (ainsi que les moyens technique d'enquêter sur certains aspects de l'affaire) pour briller. Résultat, on a une très jolie mais triste conclusion, avec Augustus Hill qui finit par dire à Saïd qu'Oz, c'est chez lui. C'était touchant. Et ça contribuait à appuyer l'idée que Hill et la prison ne font qu'un, ce qui donne plus de pouvoir encore à ses attributions de narrateur ; j'aime le côté fusionnel que cela dévoilait, bien que pudiquement, entre Augustus et la prison. Qu'il voie ses espoirs brisés n'était rien face à la confession de son attachement à Oz, c'était plus que de la résignation (ce qu'on aurait tiré de tout autre personnage dans la même situation) et du coup c'était vraiment une belle scène.
Et alors qu'on pensait qu'on allait changer de sujet, comme c'est souvent le cas dans Oz où les épisodes sont divisés en intrigue se chevauchant peu, on reste en fait dans le sillon de Kareem Saïd. L'Enfer est réellement pavé de bonnes intentions, puisqu'après avoir échoué à faire d'Augustus Hill le porte-drapeau de sa cause (celui-ci ayant révélé préférer être un vulgaire être humain...), il se tourne vers un homme plus fragile, amateur de concepts brumeux et de grandes phrases... j'ai nommé le Poet. Poet est présent depuis le tout début de la série, j'ai encore en mémoire son excellent poème sur les cigarettes, et j'avais été impressionnée par sa façon de composer ses poèmes. En bref, un personnage qui, comme beaucoup d'autres à Em City, fait partie des visages que l'on connaît, et qui prend maintenant assez naturellement une position plus centrale dans les épisodes. Poet, donc, a accepté l'aide de McManus, et apprend à véritablement lire et écrire ce qui est déjà une démarche fascinante en soi. McManus a même entrepris d'enregistrer ses poèmes pour l'aider à se faire éditer, mais Kareem Saïd (confirmant ainsi qu'il est effectivement diablement égocentrique, si jamais nous l'avions oublié) se mèle de tout et décide de faire de Poet son nouveau projet. Et il a même réussi à trouver cette fois une victime plus consentante que ne l'était Hill. En voyant Poet se faire manipuler ainsi, tant par Saïd que par sa passion pour la coke, on ne peut qu'éprouver la crainte que le talent de Poet finisse comme celui de Dobbins...

L'intrigue sur les coulisses du pouvoir à Em City fait plaisir à voir, dans cet épisode. Alors qu'O'Reily est toujours occupé par sa santé (on va y revenir), Adebisi et Schibetta Junior sont livrés l'un à l'autre, et une chose est sûre, sans Ryan pour faire tampon, ça ne marche pas. Et ça fait un bon petit changement, car au lieu d'avoir Adebisi et le rat irlandais en train de comploter dans un coin, on a une toute nouvelle dynamique qui se met en place, tout en étant parfaitement cohérente avec le début de la saison. Ainsi, Adebisi et Schibetta vont tous les deux tenter de faire appel à Alvarez l'un pour buter l'autre, et vont, dans une excellente scène, s'observer mutuellement en attendant de pouvoir éliminer l'autre. Ce qui est brillant, c'est qu'en plus de ce bras de fer silencieux, se joue aussi autre chose : Alvarez est vraiment sous son meilleur jour. Juste quand on commençait à le trouver inoffensif et mignon (au sens "puppy" du terme) et tout ce qu'on veut, le voilà en train de faire montre d'une intelligence fulgurante dans ce qui se trame. Oui, il va juste attendre que les deux forces en puissance s'annulent, plutôt qu'intervenir pour de bêtes questions de fierté ou de cupidité... Sa réaction était vraiment brillante. On ne voit peut-être jamais Alvarez sous un jour qui soit en sa défaveur, mais en même temps, on le montre sous un angle moins vulnérable que depuis son arrivée, il assume vraiment son rôle de leader des Latinos, et ça fait plaisir à voir. Ca va swinguer !

Evidemment, pour nombre d'entre nous, moi y compris je ne vous le cache pas, l'évènement de l'épisode, en attendant, c'est quand même l'arrivée de Chris Keller, incarné par un Chris Meloni relativement en forme physiquement, mais nous offrant pour le moment un personnage peu incarné (ça viendra, sans vouloir vous spoiler) qui pique même des expressions faciales à McManus.
Mais le plus important reste que le personnage est déjà délicieux, simplement par la façon dont il est écrit. Pervers d'entrée de jeu, mais pas pour les raisons qu'on croit, on le voit jeter un coup d'oeil à Beecher avant d'attaquer Mack, on le sent à l'affût de ce que fait Beecher, et la révélation finale de l'épisode, si elle n'est pas bluffante pour qui a vu cet épisodes et les suivants, a le mérite de coller tout de même une belle mandale au spectateur qui n'en attendait pas tant, surtout étant donné le subtext érotique de plusieurs scènes. L'idée était de nous conduire sur une autre piste pour pouvoir mieux nous surprendre, mais sans attendre trop longtemps. Cela participe à mettre le spectateur dans la confidence sans chercher à faire durer l'intrigue et c'est précisément l'une des qualités que j'apprécie dans la série. L'idée n'est pas de semer le doute sur ce que veut Keller : à la fin de l'épisode, ce sera dévoilé, et on commence maintenant à trembler pour Beecher. C'est bien plus excitant !

En parlant d'excitation, mais d'un tout autre ordre, je dois admettre qu'Oz, bien plus qu'à ses débuts, sombre ponctuellement dans une forme de gratuité. Je suis une femme et donc je ne vais pas me plaindre, mais quand même, ça faisait beaucoup de scènes de douche pour un seul épisode. La série est en cela fidèle à sa réputation et ne se prive de rien, ni des gros mots les plus odieux (on avait l'impression de palper une certaine jouissance à répéter le terme "cunt" pourtant honni aux USA) ni les scènes de nudité les plus crues (ya que moi qui ai repéré le grain de beauté géant ? Vraiment ? Oh ne me faites pas croire que je suis la seule à regarder là pendant les scènes de douche...). Si parfois cela sert la violence ou la vulnérabilité d'une intrigue ou d'un personnage, c'est bien, mais parfois, cela semble un peu outrancier et je le regrette. Enfin, juste un court instant, pour avoir ma conscience pour moi, et ensuite je profite du spectacle, hein, c'est pas poli de refuser.

O'Reily, par exemple, se montrant torse nu dés qu'il fait des avances au Dr Nathan, est assez symptômatique du problème. On a une relation qui pourrait être intéressante, un personnage qui l'a toujours été, mais l'esprit de l'intringue est diminué par la volonté d'ajouter de la peau dans les scènes. C'était pourtant intéressant de le voir se rapprocher du Dr Nate après avoir dit tant de belles choses sur sa relation avec son épouse ; cela, bien plus, aurait mérité d'être exploré, plutôt que de voir Nate pratiquer le palper-rouler sur le torse de Ryan.
En revanche, j'ai énormément aimé les difficultés de ce dernier à revenir à Em City. Sans même que soit évoqué son cancer du sein, on sent que, conformément à sa prédiction, la moindre trace de faiblesse est retenue contre lui. Connaissant Ryan, ce sera un pouvoir qu'il lui faudra reconquérir ultérieurement, et j'ai déjà hâte.

Pour finir, mon vrai regret, pour cet épisode, est le peu de cas qu'on fera de Hanlon, un prisonnier que je trouve sympathique sans trop savoir pourquoi, peut-être parce que pour la première fois on a un vrai gay sur le devant de la scène et que je le trouve très équilibré (par opposition aux folasses qui trainent dans le fond des épisodes régulièrement, où aux prisonniers qui deviennent gays à l'insu de leur plein gré, pour dire les choses gentillement). J'ai aimé qu'il tienne tête aux Aryens, et la façon dont il l'avait fait. Quand il a été envoyé au trou (on voit vachement le mitard depuis quelques épisodes, c'était pas à ce point au début de la saison 1), et qu'il a reçu la visite d'un gardien aryen, j'ai réellement pensé que son intrigue allait trouver une conclusion plus satisfaisante, en cela qu'il allait tenter de dénoncer le garde, ou autre chose. Là, on dirait que son sort est scellé. Je suis à peu près convaincue, du fait des quelques souvenirs que j'en ai, que c'est le cas, et ça me rend triste, même si je sais qu'on n'a pas fini pour autant de le voir (après tout, il y a quelqu'un qui l'attend dans le couloir de la mort, non ?). Mais c'était vraiment dommage de l'utiliser comme fusible de cette façon. Pauvre Hanlon, je t'aimais bien, mais tu étais l'équivalent du redshirt dans cet épisode...

Car évidemment, la tension monte autour de Shirley Bellinger. Façon de parler puisque la créature n'a toujours pas dit un mot, mais on en apprend plus à son sujet (notamment avec une scène de reconstitution effarante de calme, et d'une froide violence), et on sait déjà qu'elle va se comporter en nympho dans la prison, ce qui, vu la tonalité générale de l'épisode, est plutôt bon à savoir. En bref, le peu qu'on sait d'elle est désarmant, et pourtant on a du mal à ressentir autre chose que de la fascination. Ca doit être cette lumière qu'elle a dans les yeux...

26 décembre 2011

[#Ozmarathon] 2x03, les grands hommes

Après un weekend de relâche (le prochain promet d'ailleurs d'être du même genre), revoilà notre Ozmarathon avec un nouvel épisode de la 2e saison. L'occasion de voir apparaitre des visages féminins, pour changer (mais après tout, derrière chaque grand homme...), mais pas seulement.

Ozmarathon-2x03

Avec ce nouvel épisode, c'est plus l'impression que la saison a trouvé son rythme de croisière qui domine, plutôt que la sensation, pourtant récurrente jusque là, de se prendre des baffes à répétition. Mais vous savez quoi ? On ne peut pas toujours se prendre des morniffles dans la gueule. Oh bordel ça me rappelle que j'ai jamais posté mes dernières reviews de The Slap !

On commence, comme c'est désormais la tradition, par l'intrigue la plus faible de l'épisode, autour de la fille de Glynn. Dans l'épisode précédent, elle servait avant tout de prétexte à noircir un peu le portrait jusque là trop parfait de notre directeur, ainsi qu'à faire passer, une fois de plus, Alvarez pour un pauvre chiot (un domaine dans lequel, il faut le reconnaître, il excelle). Ici, la continuité de l'intrigue n'est nourrie que par une idée : ramener sur le devant de la scène la relation compliquée entre ce même Alvarez et le père Mukada. En clair, on n'en a pas grand'chose à faire que la fille de Glynn ait été violée, le sujet n'est ramené sur la table que pour que Miguel soit protégé par Ray Mukada, dans une scène qui propose un cruel négatif à celle de l'émeute, quand Alvarez n'avait pas bougé le petit doigt pour l'écclésiastique. Voilà, c'est tout. Pour le reste, la petite vendetta de Glynn est sans conséquence, sa confrontation avec le fiston Schibetta est toujours aussi vide de toute substance, se contentant de rappeler que Glynn a une dette envers les Italiens (ce n'est pourtant pas dans les habitudes d'Oz de faire trainer ce genre de mystère bien longtemps), et même la scène finale à l'hôpital n'avait rien d'émouvant. Mais on ne me verra jamais me plaindre de la présence d'Alvarez à l'écran, alors soit.

Une intrigue relativement intéressante, mais pas forcément épatante, est celle d'Augustus Hill. Lui aussi est de ces prisonniers dont les intrigues les montrent toujours comme des coeurs qui saignent, et on aimerait bien que Hill soit un peu plus badass, surtout quand il sait être si charismatique dans ses attributions de narrateur (même si évidemment on peut arguer que ce n'est pas vraiment Augustus Hill qui commente les épisodes). Le voilà donc avec un maigrichon espoir de libération, et il s'en remet pour cela à Kareem Saïd.
Ah, Kareem, à nouveau en très grande forme à ce que je vois. Il a fait profil bas juste assez longtemps pour avoir l'impression de s'être racheté une conduite, et le revoilà de nouveau avec sa folie des grandeurs. Cette fois il veut utiliser le système judiciaire pour le détruire ; comme c'est une bien grande tâche, il utilise l'affaire de Hill pour sa petite vendetta contre la Justice, mais il ne remporte pas le succès escompté. Surprise, là où on pensait que l'intrigue se rapporterait essentiellement à ses éternelles prêches contre la société et sa machine à broyer du Noir, il s'avère que Kareem va être trahi par la seule chose dont on ne l'entend jamais parler : sa vie privée. Le sagouin se tapait quand même Melina Kanakaredes.

Pour nous rappeler les bonnes résolutions de McManus, on a ensuite droit à la rapide réintroduction de Diane Wittlesey en milieu sauvage. Il lui file un vent magistral (elle s'était pourtant faite toute jolie pour lui), preuve qu'il a toujours ses burnes avec lui. Après ce petit intermède, finalement plus amusant qu'autre chose, on revient à sa mission, plus sérieuse, de vouloir travailler sur la réinsertion de ses petits protégés.
C'est l'occasion, sans doute pour la première fois de la série, de nous montrer Kenny Wangler comme autre chose qu'un suiveur sans saveur ; on se prend réellement d'affection pour le petit bonhomme, guettant ses progrès en lecture, espérant secrètement qu'il se tienne à ses nouveaux engagements, priant pour qu'il ne cède pas aux pressions de cette brute épaisse (et jalouse) d'Adebisi. Quand vient la confrontation entre wangler et McManus, la tension est à son comble, chargée d'une forte implication émotionnelle tant de la part de McManus, que du spectateur. On en est presque rendus à supplier, de notre côté de l'écran, que Kenny fasse le bon choix. Vas-y Kenny, ne foire pas tout, pas maintenant...

Et puis il y a O'Reily. Ce ne sera une surprise pour personne que de m'entendre dire que j'ai adoré tout ce qui se rapportait à lui. Déjà parce que sa si romantique histoire d'amour avec sa femme a quelque chose d'incroyablement authentique. On l'a déjà entendu se vanter que personne ne toucherait à son derrière en prison, on comprend maintenant, à demi-mot, que c'est moitié pour éviter le viol, moitié pour éviter de tromper sa femme à nouveau. Il y a quelque chose de terriblement Bonnie & Clyde dans la relation que les deux époux ont ensemble, à la fois brutal, réaliste, et passionné, qui impressionne. Moi aussi, si j'étais en prison et que j'avais un truc comme ça qui m'attende dehors, je pilerais probablement du verre pour survivre. Certes, depuis qu'il doit se soucier de son cancer du sein, Ryan ne se préoccupe plus trop d'être dans les petits papiers des rois de la prison (normal, il ne quitte plus le quartier médical), mais ça reste effroyablement fidèle au personnage tel qu'on le connait.
Accessoirement, on a droit à un joli rapprochement avec le Dr Nate, ce qui est toujours ça de pris. L'occasion d'ailleurs d'une série de scènes effroyables, dénonçant en filigrane la gestion des frais de santé des prisonniers, et mettant le Dr Nathan dans une épouvantable situation vis-à-vis d'O'Reily qu'elle soutient du mieux qu'elle peut. A l'instar du ptit père Mukada pour Alvarez, ou de Sister Pete pour Beecher, il semblerait qu'O'Reily ait trouvé son ange rédempteur dans le médecin de la prison.
Je n'ai pas pu m'empêcher, enfin, d'exploser de joie en retrouvant Cyril. Comme de plus en plus souvent, Ryan était très touchant, mais je dois avouer que j'ai toujours trouvé Cyril adorable, il est, un peu comme l'était Groves, le genre de personnage un peu retardé mais surtout très enfantin, qui offre de belles scènes dans un contexte carcéral comme celui d'Oz. Vivement qu'on te revoie, petit frère, j'adore la moindre des choses dont je me souviens à ton propos.

Bon. Je sais que normalement, on dit que le meilleur vient à la fin, mais avec Vern, on se fait brutalement chier. Evidemment la série ne peut pas éviter de mentionner les conséquences de ses actions précédentes, et notamment ce, oh, tout petit détail, quand il a voulu engager Wittlesey pour assassiner Beecher, ce genre de broutilles. Mais les conséquences sont tellement peu intéressantes que ça ne méritait certainement pas de nous occuper une si grande partie de l'épisode. Même Beecher est un peu en boucle, d'ailleurs. Vivement que cela évolue, comme ça ne manquera pas de le faire.

AH MAIS SI ! Je sais pourquoi le meilleur vient à la fin ! Shirley Bellinger fait son apparition à la toute fin de l'épisode. Un grand moment de froid dans le dos, cette petite chose en chaussures et chaussettes blanches qui a tué son enfant, et atterrit dans le couloir de la mort. J'ai d'excellents souvenirs de Kathryn Erbe dans ce rôle (bien plus que dans tous les L&O: Criminal Intent réunis) et je suis ravie de la retrouver enfin.

Hélas pour le speech d'Augustus Hill, ce n'était pas forcément l'épisode le plus mémorable à ce jour, mais plus j'y repense, plus il tient de merveilleuses promesses que les suivants se feront une joie de tenir. LA SUITE !

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24 décembre 2011

[#Ozmarathon] 2x02, turn the cards slowly

On savait que la donne allait changer en entamant la deuxième saison de notre Ozmarathon. On n'avait pas idée à quel point, cependant, tant tout change entre le season premier et ce nouvel épisode.

Ce qui m'a marquée, cependant, c'est qu'au fur et à mesure que tant de dialogues que je connaissais par coeur s'accumulaient à l'écran, j'ai réalisé que cet épisode est le tout premier que j'ai découvert de la série, lorsque l'une de mes amies de l'époque m'enregistrait des épisodes au hasard sur le câble et que je découvrais des séries en les prenant, alors, en cours de route. C'est comme ça que ma passion pour les pilotes est née, d'ailleurs.
Alors je vous l'avoue, à bien des égards, c'était un épisode important.

Ozmarathon-2x02

Mais disons les choses comme elles sont : il a de quoi surprendre. En effet, près d'une année s'est écoulée depuis le season premiere, un choix peu courant mais qui est très cohérent avec l'univers complexe de la série, peu amateur de facilités scénaristiques. J'ignore comment cette saison s'est goupillée en coulisses, si c'était volontaire ou dû à un quelconque impondérable, mais dans tous les cas, même si la décision surprend, sa mise en oeuvre ne choque pas du tout.
On retrouve donc notre McManus revenir à sa console centrale, et rallumer les néons d'Em City d'un air décidé pour tout reprendre à zéro.

C'est que, McManus aussi a fait peau neuve. Il a l'air moins au bout du bout, déjà. C'est définitivement un homme résolu, surtout, qui a mis sa petitesse de côté, qui cherche la rédemption. On ne sait que trop bien de quoi de quoi il s'accuse, mais visiblement, le temps de l'auto-flagellation est fini pour lui. Il fait preuve d'une tenacité et d'une énergie obstinée qu'on ne lui connaissait pas vraiment. L'ancien Tim McManus était un être médiocre, un idéaliste qui avait dû s'asseoir sur ses convictions, un fonctionnaire mal embouché qui avait perdu toute vision, un homme qui s'accrochait aux femmes pour de mauvaises raisons ; le nouveau est un modèle plus robuste, plus têtu, plus bosseur, et visiblement, moins dirigé par son besoin impérieux d'exister à travers sa queue. Il impressionne par sa faculté à ne plus baisser la tête comme si souvent (sa façon de revenir à la charge auprès de Saïd le montre bien), par son envie dévorante de vraiment changer la façon dont "sa" prison va fonctionner et modeler l'univers carcéral dont il rêvait depuis si longtemps ; il ne s'arrête plus aux règles, aux codes, et on le sent moins fragile face à Wittlesey, aussi. Il veut changer véritablement la donne.
D'ailleurs, sa façon de prendre en charge le petit Wangler et de se pencher sur la frange éducative de sa prison, c'était une façon intelligente de nous montrer qu'il avait vraiment réfléchi à son projet. Effectivement, les discussions avec Glynn ont été longues pour pouvoir rouvrir l'endroit, ça semble évident au bout de 11 mois d'attente, mais elles ont été menées avec une vraie idée derrière la tête, et pas juste parce que l'orgueil de McManus lui dictait de préserver son bébé comme on a pu le sentir dans la première saison. Bien-sûr, il joue toujours à Dieu d'une certaine façon, mais on le sent animé, dans tous les sens du terme.
En gros, on a une méchante envie de lui taper l'épaule d'un geste d'encouragement.

Et alors, cette redistribution de la donne, elle ressemble à quoi ? Eh bien pour commencer, Em City se voit dotée d'un système de quotas. Autant du point de vue de la dynamique des personnages que sur le fond, cette mesure a énormément de sens : il est évident, quand on se remémore les scènes de prières des musulmans dans la première saison, que ces derniers étaient en surnombre, par exemple. Vu le peu de confiance accordée à Kareem Saïd, c'était un peu aberrant, et on réalise maintenant que cette volonté d'établir des groupes clairs, avec une population de 4 représentants par groupe, est infiniment plus sage. Et puis surtout, elle permet de tout de suite bien montrer les forces en présence, et ça, le début de l'épisode s'en charge admirablement bien, chacun s'épiant depuis son coin vitré d'Oz en se promettant qu'il aura le dessus sur le voisin. Mais ce qui est certain, vu que la population d'un groupe restera stable, c'est que cette domination ne s'obtiendra pas par le nombre. Ca ouvre la voie à des perspectives intéressantes.
Ces clans existaient plus ou moins déjà, mais ce qui est intéressant, c'est leur officialisation, avec notamment la formation d'un conseil réfléchissant avec McManus à des décisions pour Em City (preuve qu'il a appris quelque chose de l'émeute, héhé), notamment du côté des Irlandais ce qui donne une véritable marge de manoeuvre à Ryan O'Reily qui a désormais son propre groupe (rouquin inclus !), et surtout, la création d'une mini-bande d'outsiders incluant Hill, Rebadow et Beecher, ainsi qu'un "nouveau", Busmalis, qui en trois phrases s'annonce déjà comme un très prometteur remplaçant pour l'extravagant et (étrangement) regretté Groves.
La hiérarchie qui se met en place ainsi est très lisible, et soulignée par notre inénarrable Schillinger qui va lentement descendre toute l'échelle sociale d'Em City pour trouver quelqu'un prêt à lui rendre un service.

Ce service n'est nul autre que le meurtre de Beecher ! Eh oui, la corrida commence : ces deux-là ne pourront plus jamais cohabiter dans le même quartier de la prison, c'est sûr, et pourtant voilà que McManus a décidé de tenter le coup. Car si Beecher semble avoir mis de l'eau dans son vin, on repère immédiatement qu'en présence de Schillinger, il n'est quand même pas franchement clair, qu'il a ce petit transistor pété qui lui fait des court-circuits, c'est plus fort que lui, et c'est imparable, ça va donner lieu à des rapports de force dantesques. Le bras de fer indirect entre ceux deux-là dans l'épisode est magnifique : entre Beecher qui joue vraisemblablement avec les nerfs de son ex-tortionnaire, et celui-ci qui cherche absolument à s'en débarrasser sans se salir les mains, la partie est serrée. On se doute que, même si Vern a été mis en échec pour cette fois, ce n'était pas la dernière partie jouée. La conclusion de Beecher est d'ailleurs assez désarmante, parce qu'elle traduit à quel point désormais, il se fiche des conséquences de ses actes, même s'il a repris le contrôle de ceux-ci.

Une autre confrontation indirecte est celle, pour des motifs bien différents, entre Leo Glynn et Miguel Alvarez. C'était d'ailleurs le moment idéal pour, enfin, nous montrer un directeur Glynn moins parfait, moins droit, moins juste, moins réfléchi enfin, qu'à l'ordinaire. Il s'en prend à Alvarez pour les mauvaises raisons, de façon répétée, et c'est une chance qu'il se soit attaqué plutôt à lui qu'à certaines autres brutes de la prison, qui auraient été bien moins patientes avec cette injustice ; il a du flair, quelque part, de se lâcher avec notre chiot hispano plutôt qu'avec quelqu'un qui se serait rebiffé méchamment, plus vite, plus violemment, et peut-être même contre la pauvre petite secrétaire de Glynn à qui pourtant ça pendait au nez.
Certes, on n'a pas trop de mal à deviner ce qui ne va pas chez Glynn, avant même qu'il n'explique la situation à Sister Peter Marie, ce qui rend les choses un peu transparentes, mais la façon dont l'intrigue est traitée (avec, qui plus est, une excellente scène dans le bureau du directeur pendant laquelle Alvarez sent l'exaspération monter) est efficace.

Un angle que j'attendais beaucoup, c'était celui autour d'O'Reily. Je n'ai jamais caché que c'était l'un de mes personnages préférés...
D'abord, il y a toute l'intrigue autour du fils de Nino Schibetta (eh oui, le revoilà !) qui tente de prendre le contrôle de la cuisine à peine arrivé à Oswald ; on se demande d'ailleurs bien ce que ce petit enfoiré a contre Glynn pour avoir autant de levier sur lui, mais passons. En tous cas c'est absolument succulent, notamment parce qu'Adebisi est parfait avec son rat en broche (ah, mais Adebisi, du moment où O'Reily est entré aux cuisine, il y a toujours eu un rat !), et qu'en plus on a le plaisir, pour moi incomparable, de voir O'Reily refaire sa parade du petit travailleur docile qui vient lécher les pompes du nouveau maître de la maison, proposant ses services avec son sourire d'hypocrite, et là moi, je dois dire, je me régale, mais quelle salope ce Ryan, de vendre Adebisi sans même y songer deux fois !
Naturellement, le plus touchant, c'est que Ryan O'Reily, maître ès trahison, soit trahi par son propre corps. L'ironie suprême, quand même. Et la maladie frappe comme lui le ferait : avec beaucoup de perversion. Ryan se récupère donc un cancer du sein, ce qui donnera lieu à l'une des répliques de l'épisode qui m'avait le plus marquée ("I don't got any breasts, I got a chest !" avec son petit phrasé chuintant...) et à une scène dans laquelle, pour la première fois, il va se montrer vulnérable, ce qui n'est pas de trop tant il a magnifiquement bien mené sa barque jusqu'à présent, comme lui-même le souligne face au docteur Nathan. Un axe que j'ai hâte de pouvoir suivre à nouveau...

Les intrigues d'Alvarez et O'Reily seront aussi l'occasion de voir qu'un autre personnage de la série s'est acheté des burnes pendant l'année de pause d'Em City : le père Mukada. Avec son blouson de cuir et surtout, son regard durci, le petit père est devenu plus complexe. C'est toujours un religieux, il a toujours cette gentillesse sur lui qui est, eh bien, partie intégrante de son job n'est-ce pas, mais il est clair qu'il y a quelque chose qui a changé chez lui, aussi bien quand il coupe court à la tentative de Miguel de s'expliquer sur l'émeute, que quand il décide de parler d'homme à homme à Ryan. J'aime bien ce changement en lui, il est à la fois subtil et bien perceptible, il fait suite à la façon dont il a expliqué son expérience dans l'épisode précédent.
A l'inverse, Sister Pete est fidèle à elle-même, elle comprend tout, elle voit tout, elle parle de tout, elle est géniale mais j'aimerais qu'elle se calme un tout petit peu et qu'elle nous offre, à son tour, quelque chose d'un peu moins monochrome, même si franchement elle a un bagout incroyable et qu'elle apporte résolument de la vie à ce petit univers gris.

A travers ces intrigues, et bien-sûr à travers la chronique sordide de l'extinction des Aztèques que nous offre Hill dans sa loge de verre, cet épisode nous montre clairement qu'on va passer d'un univers à l'autre, qu'on est dans une transition, une mue, un déchirement qui doit conduire à quelque chose de nouveau. C'est un terrain glissant : pas toujours facile d'apporter des changements aussi radicaux dans une série. Mais quand on s'appelle Oz, on n'a peur de rien, on fonce et... ça donne une excellent épisode comme celui-ci, parfait en tous points.

22 décembre 2011

[#Ozmarathon] 2x01, the blame game

Quarante-huit heures n'étaient pas de trop pour se remettre de l'épisode précédent, mais d'un autre côté, comment résister à l'appel du season premiere quand tant de choses nous ont laissé en suspens ? Retour donc dans l'univers claustro de notre Ozmarathon, où les réponses que nous attendons vont nous être livrées au compte-goutte...

Ozmarathon-2x01

Et l'épisode commence justement alors que la lumière n'a pas été rétablie à Oswald, du moins c'est ce qu'il semble, et que la prise d'assaut est finie. Il s'agit maintenant, dans une lumière rare et étouffante, de gérer les blessés, les morts, et surtout : les autres. Entassés dans les cellules "classiques" d'Oswald, les prisonniers d'Em City vivent une grosse retombée d'adrénaline. Les meneurs, à savoir Adebisi, O'Reily et Saïd, sont dépêchés vers des cellules d'isolement ; blessé, Alvarez est à l'infirmerie qui déborde de patients. On met du temps avant de comprendre que Scott Ross est mort.
En fait, dans la pénombre, j'étais plutôt en train d'essayer de dévisager chaque silhouette furtive pour savoir qui avait survécu. Rebadow ? Oh mon Dieu, Rebadow va bien. Beecher ? J'ai beau le savoir, j'étais tout de même inquiète. Oh, Augustus, mon grand, tu tiens encore sur tes roulettes, tout va bien ! Et ce visage, je n'ai pas vu, qui était-ce ? Je le connais ? Et les cadavres, peut-on voir le visage des cadavres ?

C'est une ambiance de siège, de guerre même ; ça m'a rappelé certaines scènes de SPACE 2063 d'ailleurs (ça m'a aussi rappelé que mon dernier marathon commence à dater, mais euh, bon, bref). C'est simplement un mélange de panique, de peur, de confusion.

Ce moment ne durera, toutefois, pas plus d'une dizaine de minutes. Le gouverneur Devlin, qui naturellement n'a pas été blessé dans la bataille (quoi, on peut rêver non ?), se dépêche de mettre en place une commission pour valider sa décision et avoir une excuse pour punir encore plus de prisonniers. Alvah Case est dépêché pour présider cette commission, Devlin lui faisant miroiter une nomination fabuleuse s'il conclut dans le bon sens. Manque de chance, Case est un homme droit, je sais, ça choque toujours un peu quand ces choses se produisent à Oz, et il est décidé à poursuivre son enquête avec impartialité. C'est un peu dommage, d'ailleurs : ce personnage si peu ambigu a de quoi déstabiliser un peu : il est intelligent, patient, pédagogue, juste, persistant... on en vient à vouloir lui prêter des motivations peu nobles tant il est trop parfait. A l'image de l'inspecteur Columbo, il va poser ses questions, inlassablement, petit-à-petit, sans bousculer personne. Le montage des différents témoignages qu'il obtient est d'ailleurs particulièrement efficace à ce titre, montrant à la fois les points de vue si variés des protagonistes, et la façon dont progressivement le puzzle se met en place.

Non qu'il y ait réellement du suspense. En ce qui me concerne, Scott Ross n'est pas une grande perte et je m'intéressais assez peu à la personne qui nous avait débarrassé de lui. Mais c'est l'occasion de parler de culpabilité, ironiquement pour la première fois dans la série, ainsi que du sentiment de responsabilité, et c'était un thème intéressant pour ce retour à Oz. L'enquête suivra son cours en nous dévoilant le coupable de la mort de Ross, ce qui en soi n'était pas une grosse surprise vu les réactions du coupable tout au long de l'épisode, mais sans doute avions-nous besoin de ce relâchement de tension, et de ce retour à quelque chose de plus serein, plus cérébral, plus méthodique.

Encore que. Ne croyez pas que la prison d'Oswald soit devenue le pays des Bisounours. Dans l'après-coup, certains personnages se révèlent plus attachants que prévu : Hill, d'abord, dans sa persistance à vouloir prendre des nouvelles de Jackson et Dobbins (hélas, notre violonceliste a suivi le destin de son violoncelle) et d'un peu tout le monde en général ; Adebisi et Wangler, tous les deux en désintox de fait brutale, Adebisi étant en particulier touchant dans la façon dont il s'enfonce dans son statut d'animal à la dérive (vous ne me verrez sans doute pas dire ça souvent), le père Mukada, qui s'est salement endurci depuis l'émeute et qui semble avoir perdu la naïveté qu'on lui reprochait dans l'épisode précédent, ce qui, quelque part, me brise le coeur, et surtout, j'ai été frappée par Kareem Saïd.
Je crois que c'est la première fois qu'il avait l'air réellement enfermé. Jusqu'à présent, à Em City, il avait l'air d'être assez libre dans sa tête, comme s'il n'était pas vraiment en prison ; là, le visage abimé, recroquevillé dans sa cellule d'isolation, il m'a fait pitié. Que cet homme capable de mener d'autres détenus par un claquement de doigts, cet homme qui semblait toujours si assuré, ait l'air d'un simple prisonnier comme les autres, ça m'a fait un coup, dites donc. Il avait perdu de sa superbe. Il avait perdu son charisme. Et j'ai eu l'impression qu'il avait même perdu sa confiance en sa cause, sa façon de répéter son laïus politique sonnait faux.

Et puis il y a le problème Beecher. Il a pété un câble, on le savait, mais quoi qu'il fasse maintenant on ne peut plus s'ôter de l'idée que l'homme est brisé à jamais. En même temps, difficile de lui en vouloir, quand il arrache, dans un geste qui m'a moi-même fait hurler d'horreur (je n'imagine même pas si j'étais un homme) le gland de Robson qui voulait obtenir de lui une pipe, on n'arrive pas à le lui reprocher. Et quand, plus tard, il explique à Case qu'il veut se remettre sur le droit chemin, on se doute qu'il est encore trop déranger pour vraiment penser ce qu'il dit, que c'est un homme qui est probablement changé à vie de toute façon. On ne regardera plus jamais Beecher de la même manière. Lui, ce n'est pas l'émeute qui l'a changé. Mais quand il a dit qu'il avait autrefois été avocat, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir un pincement au coeur.
Pourtant, c'est ainsi qu'il est devenu l'un des personnages les plus fascinants de la prison...

A la fin de l'enquête, c'est le propos politique d'Oz qui revient. Devlin est coupable, indirectement, de ce qu'il est passé ; mais la commission ne condamnera publiquement personne. Et à travers l'ultime confrontation entre Case et Devlin, on comprend que c'est probablement le début d'une autre trame politique (même si personnellement je ne m'en souvenais plus).

Ce sera difficile de faire comme si personne n'était traumatisé, mais pourtant, personne n'a été officiellement reconnu coupable du moindre tort : comme le souligne Augustus Hill, notre coryphée préféré, c'est un peu comme si rien de mal n'avait eu lieu. Un paradoxe intenable. Au fond, ce retour de la série pour une nouvelle saison nous dit à la fois de faire table rase de la précédente (les enjeux sont largement différents) et de faire comme si de rien n'était (yeah, right). C'est une sacrée gageure pour cette nouvelle saison ; dans mes souvenirs, certains éléments plus déplaisants étaient introduits pour cette raison paradoxale, et je ne les avais pas tous aimés. On verra bien.

Un dernier mot, toutefois, sur certains acteurs. Je voyais Beecher en isolation en train de tenir ses propos désarticulés à Case (il commence à avoir l'habitude, pauvre diable) et je n'ai pas pu m'empêcher de me dire que j'avais connu Tergesen dans Code Lisa, et qu'à l'époque il était tellement binaire. Et puis là, le voir tenir l'épisode comme le ferait le géant Atlas, c'était vraiment renversant. J'ai souvent du mal à savoir si le mérite en revient à l'acteur ou à l'écriture dans ce genre de cas ; probablement les deux en l'occurrence, mais ça me rend encore plus admirative devant la performance.
Et puis, dans un registre moins sérieux, c'était amusant d'assister à un clin d'oeil involontaire que de voir que l'officier Wittlesey avait récupéré l'arme de l'officier Heim, et que, sans avoir de scène ensemble, deux des futurs interprètes de Nurse Jackie étaient liés dans cet épisode d'Oz.

Maintenant que le "retour à la normale" est décrété, on va pouvoir, enfin, revenir entre les murs d'Em City. Et je ne vous cache pas que j'ai hâte...

20 décembre 2011

[#Ozmarathon] 1x08, you animals

Tout ceux qui suivent notre Ozmarathon, une fois parvenus au final de la première saison, passeront probablement par un stade similaire à un état de choc ; le contraire semble impossible.

A l'heure où je tape ces mots, j'ai une méchante envie de vomir, par exemple ; seuls Oz et le roman Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants sont capables de déclencher pareille réaction physique à une "simple" oeuvre de fiction.
Alors je ne sais pas. Là tout de suite, tandis que je tente de respirer calmement et que je sens bien que j'ai les nerfs en pagaille, j'ai l'impression que je me suis sérieusement ramollie, que je l'ai vécu plus mal que la fois précédente, et la fois d'avant, et même la toute première fois. Je suis peut-être fatiguée. Je suis peut-être plus sensible que d'habitude. Ou bien peut-être que chaque fois que je regarde le final de la première saison de Oz, j'ai envie d'agripper tout ce qui bouge en hurlant de terreur, mais que je l'oublie en me disant que j'avais probablement mieux pris la fois d'avant. Là, je suis dans tous mes états, ce qui est précisément ce que j'étais venue chercher dans ce marathon si on y pense, on ne revient pas à Oz sans une petite pointe de masochisme, mais ce qui n'est tout de même pas la configuration idéale pour écrire une review.
Défi relevé.

Mais il est impossible pour moi, ce soir, après pareil visionnage, de vous sortir un compte-rendu circonstancié de mes impressions personnage par personnage, axe par axe, chapitre par chapitre. Je suis, à l'image d'Em City, bien trop en état de siège pour pouvoir penser posément de la sorte...

Ozmarathon-1x08

On y est donc. On le savait depuis le pilote que la tension montait. On a senti chaque petite barrière tomber, une à une, c'était prégnant, quasiment à chaque épisode un peu plus. La colère était palpable et les digues se rompaient une à une. Tout était en place pour l'apocalyspe. Les signaux ont été nombreux, les avertissements, les prophéties auto-réalisatrices, les mises en garde, et pourtant Em City sombre, implacablement. Le désespoir est total.

Et il est total parce qu'en retirant, une à une, les petites poussières d'humanité dans les prisons de verre d'Em City, en aspirant leur âme un peu plus à chaque interdiction, l'administration a fait de ses prisonniers des animaux. Alors, les animaux ont agi comme tel.
A bien y réfléchir, il y a des quantités de choses que nous avons vues se dérouler pendant la saison, que nous avons tenues pour acquises, si ce n'est normales. Tenez, par exemple, plusieurs personnages ont été jetés en isolation, et pas un de nous, dans nos commentaires au cours de ce marathon, n'a relevé la dégradation que cela représentait pour eux d'être non pas enfermés seuls, mais d'être enfermés seuls ET NUS. Comme des animaux. Et à chaque petite humiliation, c'est l'animal qui se révèle, et c'est normal, que pourrait-il en ressortir d'autre ? Beecher en est la preuve vivante, atroce, la révélation que la prison prend des criminels, et les transforme en bêtes. Alvarez soulignera indirectement ces dégradations permanentes en tendant un seau aux ex-gardiens devenus otages. Ils ont tous été rabaissés au stade d'animal, on ne peut attendre d'eux qu'ils se comportent totalement en êtres humains.

Ce n'est pas vraiment la faute d'Em City. Ce n'est pas la faute d'Oz. C'est la faute du système. Si notre idéaliste McManus avait pu partir sur une île et créer sa prison de rêve, loin des médias, loin de la hiérarchie, loin de l'opinion publique, et des interactions entre cette trinité du chaos, peut-être, je dis bien peut-être que son expérience aurait eu une chance. A condition d'écouter les prisonniers qui lui parlaient vraiment, à condition de laisser sa queue à l'entrée, à condition de ne pas être un petit employé frustré. Oui, dans d'autres conditions, peut-être.
Mais la messe était dite dés le début, du moment où il a eu à répondre devant un politicien de ses décisions, du moment où les journalistes ont commencé à camper devant la prison, et implicitement quand le reste des citoyens, les "bons" citoyens, a commencé à regarder ce cirque.

Alors, le final de la première saison, bien plus que l'épisode précédent qui en portait pourtant le titre, c'est véritablement la ferme des animaux, sans ferme à exploiter. C'est sa majesté des mouches, sans l'ombre d'un palmier. C'est la préhistoire, mais entre quatre murs dont deux de verre. Quelles que soient les exigences des prisonniers, ils n'échapperont jamais à cette vérité : ils sont des animaux parqués dans Em City. Ils ont peut-être pris possession de l'espace, mais il est confiné. Ils n'ont peut-être plus de surveillants, mais ils n'ont pas la liberté. Et surtout, ils y sont ensemble.

Certains personnages s'accrochent désespérément à leur humanité, du moins ce qu'il en reste. Ce sont ceux pour lesquels on se fait le plus de soucis : Rebadow, Hill, Alvarez... Plus que jamais, la moindre hésitation, le moindre scrupule, peuvent les mener à leur perte.
La prison n'appartient pas à ceux qui préservent leur âme, pendant l'émeute. Elle n'appartient pas non plus aux animaux : les animaux ne possèdent rien, après tout. Elle appartient aux rares prisonniers d'Em City qui ont la faculté de garder la tête froide. Et on sait très bien de qui il s'agit : Kareem Saïd, Ryan O'Reily, peut-être Scott Ross. Vern Schillinger, aussi, dans un bon jour, sauf que celui-ci est sous le coup d'une terrible révélation personnelle : il a besoin de sa libération sous parole pour sauver ses fils de la drogue. Il ne reste donc bel et bien que Saïd et O'Reily, vaguement Ross bien qu'il ne se soit jamais imposé jusque là comme autre chose qu'un conspirateur, et ils vont tenter d'organiser le chaos et gérer les égarements du reste du bétail, les bêtes déchaînées qui piétineront tout même si ça doit les conduire à leur perte, tel le colosse Adebisi dont l'addiction est l'argile. Leurs tentatives de se concerter en bonne intelligence sont vouées à l'échec d'emblée. Leur révolte est le fruit de la colère mais ses conséquences n'ont, pour la même raison, pas totalement été mesurées. Les émeutiers n'ont aucune carte dans leur jeu...

Dans l'épisode, l'émeute ne dure en elle-même qu'une dizaine de minutes avant de passer à ses conséquences. Mais dés cet instant où tout bascule, il est très clair que plus rien ne sera jamais comme avant, que chacun prend le risque de mourir tant que de tuer (certains avec les mains plus propres que d'autres, cependant, pas vrai Saïd ?), et qu'il n'y a pas de retour possible.
Et aussi sûrement que l'émeute était prévisible, que dis-je, était prévue, dés le pilote, son issue est tristement écrite d'avance. Comme le parfait petit connard qu'il est, Devlin ne pense qu'à son image dans les médias, à la posture qu'il doit tenir sans même préter attention aux demandes des prisonniers, à la réaction marquante et pro-active qu'il doit absolument lancer dés que possible. Et il donne l'assaut.

Il donne l'assaut.
Je ne sais pas si vous mesurez bien la portée de cet acte avant de le voir se dérouler sous vos yeux. Moi-même je l'ai déjà vu plusieurs fois et je ne m'y suis toujours pas faite.

Le sort de chacun reste une inconnue à la fin de ce final sinistre. Ce n'est qu'en saison 2 que nous saurons l'ampleur de la boucherie.
Le plus fou, c'est qu'il me tarderait presque d'y être. Et de me remettre à Capadocia, accessoirement.

18 décembre 2011

[#Ozmarathon] 1x07, la dernière seconde

Le marathon continue ; Whisper et moi-même avons été rejoints par Aurore et LL qui suivent également notre Ozmarathon (avec un léger différé pour le moment), et désormais tous les rouages sont bien huilés. Tout est prêt pour le grand final de la saison.
Tic tac. Le compteur est en marche. Plus qu'un épisode.

Ozmarathon-1x07

Tic tac. La bombe à retardement Beecher a enfin explosé. C'est le moment que j'ai attendu pendant 6 épisodes, et je n'étais même pas convaincue qu'il ait réellement été déclenché lors de l'épisode précédent. Le passage à l'acte est venu avant la prise de conscience, en réalité : Beecher, mis en isolement pour son agression envers Schillinger, se révèle enfin à lui-même. Je ne sais pas s'il découvre, comme le prétend le monologue d'Augustus Hill (un peu en petite forme dans sa cage, d'ailleurs), sa nature profonde, mais en tous cas il fait définitivement peau neuve. Son acte si symbolique de détruire ses lunettes l'est à bien des égards : bien-sûr, il brise ce qui le liait à son ancienne identité, frêle et intellectuelle, mais le fait que ce soit le verre qu'il mettait devant ses yeux renvoie aussi à la nature-même de son agression sur son tortionnaire. Toujours est-il qu'on a enfin franchi le pas, celui où Beecher n'est plus une simple victime d'Em City et du système carcéral, il est enfin entré dans la chaîne alimentaire. Et c'est avec panache qu'il va aller clouer un dernier clou au cercueil de l'ancien Beecher en laissant, à la fin de l'épisode, toute liberté à sa colère et son ras-le-bol. Beecher déborde. Beecher n'est pas le seul...

Tic tac. O'Reily et son compère Adebisi continuent d'attendre que le vieux Schibetta casse enfin sa pipe. Confetti de verre après confetti de verre, ils guettent les signes, lui servant son plateau tout sourire, faisant mine d'accommoder le moindre de ses désirs, tapis dans l'ombre en attendant qu'enfin le réseau de drogue de l'Italien soit à eux. Ils ont tout leur temps, mais ils ont hâte. Alors en attendant, ils sont comme des enfants impatients, ils tournent dans tous les sens et cassent les couilles de tout le monde, y compris Kareem Saïd qui a pourtant ses propres problèmes.

Tic tac. Saïd revient en effet d'entre les morts : il a survécu à sa crise cardiaque. Et il revient habité d'une rare colère, qu'il dirige contre celui qui a bien failli le laisser crever la bouche ouverte dans sa cellule. Je n'ai toujours pas retenu le nom dudit traître, mais ce n'est pas grave : après avoir été mis au ban de la communauté musulmane d'Em City, ce dernier, abandonné par les siens (et donc, pense-t-il par une étrange association d'idée, mais il est vrai que je suis athée) par son Dieu, va se suicider dans sa cellule hors des vitres d'Em City. Le pouvoir de Saïd sur sa communauté, mais aussi sur tous les prisonniers de la prison, s'étend, s'étend, s'étend... La scène des petites cuillers au réfectoire le montre gorgé du même orgueil qu'il reprochait quelques instants plus tôt à McManus, celui d'avoir droit de vie et de mort sur les prisonniers au nom d'un idéal devenu illusion de grandeur. On peut presque lire dans ses yeux la soif exponentielle de puissance que cela nourrit, les idées qu'il se fait sur la façon dont il pourrait conduire ces hommes. Vers quoi ? On n'entrera pas dans la tête de Kareem Saïd à ce point, et les scénaristes ne nous laissent que les rumeurs pour alimenter notre imagination. Mais une chose est sûre, Saïd n'est pas homme à refuser de mener les autres et à faire preuve d'humilité. Et c'est un homme dont la colère a, depuis son arrivée à Oswald, été décuplée, pas toujours pour les raisons qu'il brandit. Pas sûr que ce grand pouvoir implique des responsabilités qu'il puisse tenir.

Tic tac. Impressionné par les discours de Kareem Saïd, dont la rhétorique mais aussi le charisme naturel, ainsi que maintenant le pouvoir d'emprise sur la colère de ses co-détenus, ont sans cesse plus d'effets, le pauvre Groves déclenche d'apocalypse sans le vouloir. Il pensait que le mieux, c'était de tuer Leo Glynn, dans une logique qui n'appartient qu'à lui. Il tuera dans sa précipitation un gardien, déclenchant la violence chez le personnel de la prison.
C'est, entre parenthèses, une suite de scènes sur la peine de mort qui avaient manqué au 4e épisode, et l'erreur est parfaitement réparée avec les demi-remords d'un Groves totalement perdu, l'intervention de la mère de la victime, l'exécution à la fois déchirante pour le prisonnier et pour les bourreaux, l'installation du doute, les regrets de Mukada, l'intervention une fois de plus brutale du gouverneur Devlin... C'était une très belle mort, l'une des plus belles pour le moment. Le dernier rayon de soleil, à bien des égards.

Tic tac. Suite à ce meurtre, la descente aux Enfers de la prison est généralisée, personne ou presque ne sera épargné. Les actes de brutalité se succèdent, à un rythme qui vient embrouiller notre impression du temps qui passe entre les murs d'Oswald, et les gardiens sont sanctionnés les uns après les autres, sans effet. Il faut que la frustration s'exprime, que la colère trouve un dérivatif, que la violence subie soit rendue, et la direction de la prison ne peut rien contre cela. Comme l'expliquera à demi-mots Burrano, ce n'est pas quelque chose qu'on peut empêcher ni même sanctionner ; le sous-entendu, c'est que la rage du personnel, pour l'instant, ne se retourne que contre les prisonniers... et que c'est un moindre mal.

Tic tac. McManus a perdu le contrôle. Glynn le force à organiser un "shakedown", une fouille approfondie d'Em City. Il ne peut rien en sortir de bon, et la quantité de substances prohibées et d'objets dangereux saisis le prouve. Il a perdu le contrôle, si tant est qu'il l'ait jamais eu, et punir ses petits rats de laboratoire n'y peut plus rien (d'ailleurs quelques minutes plus tard, on les verra tout de même regarder la télé, c'est dire si ses sermons sont sans effet). Ils lui ont définitivement échappé. Il ne s'est même pas aperçu qu'il a introduit, en suspendant les gardiens trop violents, un loup dans la bergerie, en laissant entrer à Em City des gardiens peu expérimentés, et ayant des connexions avec certains prisonniers. Comment cela pourrait-il bien finir ? C'est impossible.

Tic tac. Ils ont mis 7 épisodes à se mettre, lentement, inexorablement en place. Les acteurs sont désormais prêts pour leur grande tragédie. C'était le dernier souffle, le silence d'un temps, juste avant la grande symphonie.

Tic tac... BOOM !

18 décembre 2011

[#Ozmarathon] 1x06, mind over matter

A la lumière de ce marathon, il apparait que, contrairement à ce que je pensais, sans mes souvenirs brumeux de téléphage honteuse qui ne s'est jamais envoyé les épisodes sous la forme d'une intégrale, Oz ne se contente pas de reposer sur la structure 1 épisode = 1 thème.
Après avoir posé les bases, la série a embrayé, c'est encore plus visible avec ce 6e épisode, sur une structure qui superpose un nouveau thème à ceux déjà étudiés, une heure après l'autre. C'est vraiment fascinant de la voir utiliser ses sujets précédents comme autant de jalons pour marquer la progression de sa réflexion.

Ozmarathon-1x06

Car après la mort et la drogue, on va donc parler de santé. Ou plutôt absence de, contexte oblige, puisque la prison d'Oswald est à la fois un endroit où on vit dangereusement (l'aggression de Rebadow d'entrée de jeu le prouve bien) et où on vit, tout simplement, ce qui implique inexorablement vieillesse et/ou maladie.

Mais d'abord, voyons un peu où nous en sommes avec Beecher. A mon grand désarroi, son axe a régressé : de la fin de l'épisode précédent, il occupe cette fois le milieu. Pour moi, la position de l'intrigue de Beecher est assez représentative de son intérêt : on est revenus à un stade assez décevant où Beecher prolonge sa descente aux Enfers, alors qu'un peu plus tôt il avait donné des signes de rébellion (même moyennement couronnés d'effet).  Évidemment, loin de moi l'idée de dire qu'il est docile dans cet épisode, au contraire on marque un tournant, mais son coup de sang contre Schillinger est dû plutôt à la drogue et à une impulsion, qu'à une réelle prise de conscience et une progression psychologique. Comme le fait très bien observer Sister Pete, il ne contrôle plus rien, il ne s'appartient plus, il est victime perpétuellement du sens du courant. J'avais eu le sentiment précédemment qu'on affleurait la prise de conscience mais on n'y est pas du tout. En fait, ici, c'est plutôt l'animal qui est lâché, au contraire.
En réalité je suis déçue, car Beecher est un personnage intelligent et attachant, mais pour le moment il a surtout l'air de passer par tous les stades "normaux" du personnage qui arrive en prison et qui subit tous les clichés du genre. La première fois qu'il a traversé l'écran en drag, dans une version défaite de son déguisement de l'épisode précédent, j'ai laissé échapper un coup de sifflet atterré, du genre "ouh, il a morflé", mais la suite des évènements n'était plus aussi impressionnante. Je crois que je suis tout simplement impatiente de le voir se prendre en main, mais c'est normal, je suppose, qu'on assiste à sa déchéance d'abord, remords inclus. Simplement ce n'est vraiment pas une intrigue qui me captive, même si elle est fondamentale pour ses évolutions futures.

Bon, cela étant posé, on va passer à mes personnages favoris. Rebadow, d'abord, qui commence à avoir des envies d'évasion. C'est à la fois amer et drôle de le voir ainsi espérer passer du temps dehors avant de mourir, parce qu'évidemment, avec sa tête inoffensive, Rebadow fait un peu rire quand il dit qu'il va s'évader, mais d'un autre côté, quand il essaye, eh bien ça fait mal au coeur de le voir échouer. Je constate d'ailleurs que Groves est vraiment un chic type, heureusement qu'il est enfermé pour un motif complètement barge parce que sinon il se ferait manger tout cru ; heureusement, tout le monde a peur que ce soit le contraire. Sa réputation le sauve, en fait. Enfin, sauf quand il s'agit du dentiste... Une scène proprement hilarante d'ailleurs.
Alvarez, ensuite, commence à sortir un peu de son intrigue de bébé, ce qui fait du bien car même si c'est une histoire bien menée, on commençait l'air de rien à en faire le tour. Alors juste à temps, on repart à l'autre bout de son arbre généalogique, ce qui offre des scènes solides, dont une, touchante, où son père et lui donnent le bain au grand-père (j'ai un truc avec les vieux qu'on torche, je crois, parce que le même type de scène dans la dernière saison de Sex & the City me tire des larmes aussi). Sa discussion avec Sister Peter Marie est d'ailleurs une bonne façon de saisir ce qui se passe dans sa tête quant à son futur. Il est intéressant de noter qu'il n'a pas cette conversation avec le père Mukada, et je trouve ça assez clair sur l'impact que ce dernier a, dans les faits, sur les prisonniers ; ou plutôt l'impact qu'il n'a pas. Mukada était là pendant toute l'histoire du bébé, et pourtant ce n'est pas à lui qu'Alvarez va confier sa vision bouchée de l'avenir... il faudrait que le ptit père Ray se réveille, sa transparence ne rend service à personne.

Dernier et non des moindres de mes personnages favoris à l'oeuvre dans cet épisode : Ryan O'Riley. Cette crevure a encore trouvé un moyen de pactiser avec encore plus de monde pour avoir encore plus les miches au chaud, tout en grapillant encore un peu de pouvoir. Ce mec est définitivement mon héros !
Après avoir bien léché le c*l du vieux Schibetta, obtenant ainsi la direction des cuisines, il va donc lui planter un poignard dans le dos sans même sourciller, en s'alliant à Adebisi. Ce dernier n'est pas une flèche, mais il a vite compris que s'allier à Ryan était dans son intérêt. C'est vraiment un tandem qui marche du feu de Dieu, parce que ni l'un ni l'autre n'ont la plus petite parcelle de conscience pour les empêcher de faire du mal. Oswald leur appartient, pour tout dire.
En contrepartie c'était une bonne idée de voir Ryan s'entretenir avec Sister Pete (encore elle), pour expliquer pourquoi il fait tout ça. A mon sens, c'était palpable depuis le début qu'O'Riley n'a pas le vice dans la peau (il a quand même une étonnante facilité à trouver des moyens tordus de tuer les gens, on peut pas lui retirer ça, mais enfin c'est pas par méchanceté), il veut juste s'en tirer à moindre frais. Mais ça va mieux en le disant, et expliciter son envie de vivre, au milieu de tous ces morts et tous ces problèmes de santé, c'était même une sorte de petit rayon de soleil. On le savait déjà humain, mais le voir évoquer les voyages qu'il pourrait faire avec Sister Pete était réellement touchant. Mon ptit Ryan, tant que tu te débrouilles aussi bien, ça va, mais malheureusement il y a certains impondérables que même le meilleur des comploteurs ne peut pas éviter...

Le prix de l'intrigue la moins intéressante de l'épisode revient au joueur de basket professionnel (j'ai même pas retenu son nom) qui rejoint la prison. Déjà j'ai pas compris, au vu de la reconstitution, comment il a pu être jugé de viol, mais en plus, son personnage est, pour le moment, sans intérêt, si ce n'est qu'il déclenche chez Hill une très mauvaise réponse. Jusqu'au dernier moment j'ai espéré que Hill ait le courage de s'éloigner de l'influence du sportif, mais non.

En tous cas l'épisode, à travers la maladie et la santé, est là pour nous parler de notre rapport au corps. C'est quelque chose qui m'a rendue mal à l'aise parce que, bon, déjà à titre perso, et ensuite parce que le rapport au corps était plus exploré pendant les commentaires de Hill que par les images. Rebadow, par exemple, ouvre l'épisode en atterrissant à l'hôpital mais la vérité, c'est que sa santé ne le préoccupe pas vraiment. Le grand-père d'Alvarez, pour des raisons évidentes, ne se plaint pas non plus de son état de santé. L'affaire du dentiste n'est là qu'à titre de comic relief. Le plus dingue, c'est que toute l'histoire de Beecher depuis que ce dernier a commencé à consommer de la drogue consiste à le voir poursuivre un détachement de son propre corps, pour des raisons évidentes. Naturellement, la scène de rêve/trip de Hill est entièrement dédiée, au propre comme au figuré, à le voir sortir de sa condition physique. Enfin, Kareem Saïd a passé tout l'épisode à faire semblant d'avoir un esprit plus fort que la matière, et il faudra attendre la toute fin dudit épisode pour qu'il découvre que ça ne marche pas comme ça (après, une fois de plus, un entretien avec Sister Pete, décidément très en forme dans cet épisode, mais par contre, peut-être pas aussi convaincante qu'elle le souhaiterait).
Alors du coup, j'étais plus intéressée par le fait que McManus et Glynn se retrouvent au gymnase de la prison (déjà parce que c'est quand même incongru qu'ils utilisent l'équipement de la prison, et ensuite parce que c'est pas vraiment les gars qu'on se figure être les plus attentifs à leur physique...), et j'aurais pensé qu'on verrait aussi des gars comme Adebisi prendre soin de leurs biceps. Il y a cet autre versant du rapport au corps qui n'était pas évoqué, et du coup ça m'a laissé un goût un peu amer sur l'épisode. Peut-être tout simplement que le thème du discours de Hill n'était pas entièrement en adéquation avec les intrigues en cours, parlant du fait que le corps et l'esprit ne font qu'un pendant qu'on voyait surtout les personnages s'efforcer de fuir leur corps, je ne sais pas.

Mais comme dernière note positive, je voudrais insister sur le fait qu'on aura assisté dans cet épisode à deux scènes marquantes du point de vue des dialogues, aussi : le fameux laïus d'Augustus Hill expliquant que sa nouvelle addiction est de rester clean (que justement j'évoquais dans le post précédent), et un excellent dialogue entre le directeur Glynn, Sister Peter Marie et le père Mukada, sur les vieux en prison, plutôt du côté de l'humour cette fois, mais apportant aussi un aperçu des échanges en coulisses, moins guindé que lors de leurs réunions, et plus sincère, aussi (Glynn trouvant même le moyen de faire une blague sur sa belle-mère). C'étaient deux séquences dont je me rappelais avec une grande précision, et j'ai été contente de les retrouver. L'un dans l'autre, un bon épisode, mais peut-être un peu maldroit par moment.

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