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ladytelephagy
21 janvier 2012

[#Ozmarathon] 4x01, all according to plan

On a beau dire : quand notre Ozmarathon reprend dans une effusion de sarcasme, de coups fourrés et de violence, on est quand même bien contents. La série semble reprendre, avec cette nouvelle saison, les recettes qui font son succès et qui lui permettent de rester de façon intemporelle dans les mémoires. La saison 3 de transition nous a préparés à ce très bon season premiere, et les affaires reprennent donc...

Ozmarathon-4x01

De nombreux changements sont donc sur le point d'intervenir, et nous avons eu tout le temps pendant la saison 3 de nous y préparer, presque de les appeler de tout notre être. Et du coup, même si ces changements peuvent s'avérer radicaux, à aucun moment on n'est heurtés par leur arrivée.

A commencer par la disparition de Diane Wittlesey (Edie Falco quittant la prison pour entrer dans la mafia), qui nous fait le coup du "j'ai eu un truc qui s'est passé pendant l'été", sauf que la saison 3 s'est achevée 2 semaines avant le début de l'épisode, mais on s'en fiche, on est débarrassés, hourra ! Les intrigues amoureuses de McManus devraient bientôt appartenir au passé. D'ailleurs Wangler aussi a rétracté sa plainte pour harcèlement sexuel, on peut enfin changer de sujet. Je dansais sur ma chaise, en toute honnêteté.

De la même façon, comme c'est désormais le cycle maintenant (Em City > isolement > hosto, et on recommence), Alvarez fait un nouveau voyage vers l'infirmerie, ce qui nous garantit que, non, notre puppy ne va pas passer le reste de sa vie en confinement et, donc, ne sera pas abandonné par les scénaristes.
J'ai d'ailleurs adoré la réplique d'El Cid qui le compare à un chat, vu qu'effectivement, Alvarez est absolument increvable. Il passe son temps à s'en prendre plein la tronche, mais il est effectivement impossible à tuer.

Après avoir tant insisté sur le lien incroyable entre les frères O'Riley, nous abordons maintenant une sorte de retour à l'intrigue antérieure sur le meurtre du mari du Dr Nathan. A la lecture de mes posts sur la saison 2, vous n'avez pas pu ignorer que cette relation amoureuse ne faisait pas partie de mes meilleurs souvenirs, ni des intrigues les plus palpitantes. Qui plus est, la confrontation entre Alvarez et Rivera dans la saison précédente, suivant ainsi le programme de Sister Peter Marie, n'a pas vraiment donné des résultats probants. C'est donc avec un peu d'anxiété qu'on voit le sujet être abordé, mais il l'est de façon extrêmement bien amenée, donc pour le moment, j'attends de voir.

Le triangle Beecher/Schillinger/Keller refait également des siennes. Le statu quo était inenvisageable, évidemment. L'éternelle danse de la mort reprend alors que le couple Beecher / Keller n'a rien de la romance idyllique, étant donné le lourd passif de chacun des protagonistes, et alors que l'ombre du duel entre le nazi et le cinglé plane une fois de plus. On ne doute pas de l'attachement trouble des deux amoureux, et que la haine féroce des deux ennemis, va apporter bien des rebondissements pas forcément aussi simples qu'ils ont pu l'être pendant la saison 2. C'est tant mieux. Les choses ont eu le temps d'être approfondies et expliquées et on peut s'attendre à des confrontations mémorables.

Shirley Bellinger est également de la partie. Revenue de son asile d'aliénés où elle était supposée être emprisonnée à vie (sa peine de mort a été rétablie après une "mystérieuse" fausse couche qui arrache un sourire cynique au spectateur), elle retourne donc dans le couloir de la mort, dans une scène qui nous rappelle cet étrange sentiment d'inconfort qui est si souvent le nôtre lorsqu'elle apparait à l'écran, à la fois parce qu'elle est dérangée, et parce qu'elle est charmante (alors qu'elle est dérangée). La scène est d'ailleurs, comme quelques autres dans ce season premiere, proprement hilarante, ce qui apporte une fraîcheur bienvenue après que la série se soit énormément prise au sérieux précédemment.

Même Augustus Hill est en forme, et offre de petites interventions qui n'ont pas forcément autant de force que certains monologues philosophiques qu'il a déjà tenus, mais qui sont extrêmement pertinents. Et drôles, donc.

En plus de tout ces petits éléments parfaitement huilés qui prennent impeccablement place dés ce commencement de saison, le plus fabuleux, c'est qu'on est préparés à un coup d'éclat, qu'on l'attend, qu'on l'espère, qu'on le guette, et celui-ci prend deux visages pas tout-à-fait déconnectés et qui ne manquent pas de nous ravir.

Il y a d'abord la course à l'élection au poste de gouverneur. Souvenez-vous, c'est un thème qu'on avait abordé au début de la 2e saison, qui avait depuis été mis au fond d'une poche avec un mouchoir dessus, et hop, voilà que shit just got real. Devlin est donc lancé dans la course électorale, ce qui est parfait puisque visiblement Alvah Case aussi, et qu'en plus Leo Glynn va également y prendre part : il sera l'alibi Black (potentiel) de la campagne de Devlin, un rôle qu'il endosse sans broncher, au moment même où Oswald est encore une fois en lockdown pour une raison de guerre potentielle entre les blancs et les Blacks.

Du coup, cette lutte qui jusque là a été relativement discrète, et ne s'est vraiment manifestée que dans le season finale d'hier sous l'impulsion d'Adebisi, prend une importance double. Les ambitions d'Adebisi n'ont jamais semblé aussi près de se concrétiser, et son plan est incroyablement bien huilé (et, même si ça n'est pas explicité, est soutenu par ce rat de Ryan O'Riley qui intrigue en tous cas dans le "bon" sens).
Il est à ce stade évident que cette guerre raciale va avoir des répercussions immenses. La tuerie par laquelle elle se concrétise, l'une de ces scènes de violence dont Oz a le secret, ne laisse aucun doute là-dessus : comme chaque fois qu'un incident en apparence isolé se produit, il met en péril tout l'équilibre d'Em City, et il va être difficile pour Glynn d'ignorer les faits.

On est donc plongés trèsefficacement, avec cette nouvelle saison, dans de nouveaux enjeux captivants, fidèles à la "mythologie" de la série, et en même temps savamment construits pendant la saison précédente. On se prépare une saison vraisemblablement très prenante.
Ca tombe bien, je ne l'ai jamais vue en intégralité, j'attends donc impatiemment la suite.

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20 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x08, something to look forward to

Pendant cette nouvelle saison, notre Ozmarathon nous aura pas mal baladés. Des intrigues dont l'intérêt était parfois difficile à cerner s'intercalaient avec d'autres à vocation plus mythologique, sans qu'on s'aperçoive de l'importance de ces dernières. L'heure est donc au bilan avec cet épisode qui sert, en fin de compte, plutôt de trailer pour la 4e saison.

Ozmarathon-3x08

Eh oui, ça n'a rien de choquant : vu que la plupart des intrigues ont trouvé une conclusion (ou conclusion partielle) dans l'épisode précédent, ce n'est pas vraiment une grande surprise, mais ce final apporte une sorte de prolongation à la saison en vue de préparer la suivante. Et finalement c'est une idée qui, si elle est peut-être un peu déstabilisante sur le plan de la structure globale de la saison, a au moins le mérite de fournir une conclusion à ce cycle qui soit dénuée de toute scorie inutile. La conclusion n'est donc pas spectaculaire, mais elle est réussie.

Alvarez donne le top départ ; pour lui qu'on a si souvent vu être réduit au statut de victime, le voilà qui prend résolument son Destin en main. Et grâce à son évolution tout au long de la saison, il a désormais tout les éléments en main pour prendre sa décision finale, la plus tragique mais aussi la plus responsable. Miguel, on l'a dit, on l'a répété, est un jeune homme intelligent, de cette intelligence instinctive qui lui permet de sentir bien des choses qui échappent à d'autres, mais le sort s'acharne contre lui. Cette intelligence aigüe, il l'aura donc utilisée pour surmonter sa grande angoisse de la solitude et de la folie, pour confronter ses actes passés, et finalement, pour dompter jusqu'au dernier de ses démons. Adieu le Miguel Alvarez qui pleure et qui supplie et qui ne sait pas quoi faire, et du coup s'enfonce toujours plus loin dans la spirale. Face à Sister Peter Marie, il est calme, lucide, ferme. Et du coup, il choisit l'enfermement en toute connaissance de cause et c'est magnifique. Bien-sûr, la solitude de l'isolement aura, passé cette décision, des effets sur son mental, et c'est normal. Mais Miguel, pour la première fois, n'est plus victime, et c'est vraiment magnifique. Il aura sublimement évolué, et nous offre de magnifiques perspectives.

Une autre évolution, plus secrète, plus intime, est celle de Beecher. On a beau savoir que Chris Keller peut se montrer, à bien des égards, dangereux pour lui, il nous est absolument impossible de ne pas apprécier le tour que prend la ballade de Beecher et Keller quand ceux-ci finissent, après une saison entière de chassés-croisés, par consommer leur amour.
Il a beau arborer aujourd'hui la même coupe, il a beau avoir l'air incroyablement calme et même inoffensif, Beecher est un homme bien différent de celui qui est entré à Oswald voici 4 ans. Là encore, c'est une belle évolution, et elle s'est faite en douceur, en bonne intelligence avec les vraies problématiques (loin des problèmes posés la saison précédente par Schillinger), et au final, on a quelque chose d'incroyablement nouveau et porteur d'intrigues incroyables : une relation amoureuse sincère au sein d'Em City.

Nous avions rencontré Shirley Bellinger et avions été frappés par sa maîtrise d'elle-même et des autres, sa capacité à être à la fois d'une honnêteté désarmante et à se révéler être une manipulatrice trouble. Là voilà pourtant, ébranlée par son insuccès en appel, la disparition de Richie Hanlon et, probablement, sa liaison en prison (on tombe franchement des nues lorsqu'on apprend, dans l'épisode précédent, qu'elle est enceinte), qui rompt l'impressionnante digue derrière laquelle elle se protègeait si bien. Elle finit par déballer des aveux qui nous laissent pantelants. Shirley Bellinger aura passé tout son temps à nous faire nous demander si elle est extrêmement intelligente, ou extrêmement folle, et je vous avoue que même après son incroyable confession à Sister Pete, je suis toujours incapable de trancher sur la question, même avec de nouveaux éléments pourtant assez parlants. Et même si sa prédiction a de quoi faire lever les yeux au ciel en cette veille de nouveau millénaire, on est tellement fascinés par Bellinger depuis le début qu'on est convaincus qu'elle n'a pas tout-à-fait tort : sa prophécie, en cette veille de nouveau millénaire, semble peut-être tirée par les cheveux, mais quand on voit le reste de ce qui se passe à Oswald, on ne doute pas tout-à-fait qu'elle ait raison. Tu vas nous manquer, Shirley...

Car la saison 3 a été celle d'Adebisi, et celle de Kareem Saïd, chacun à sa façon. L'un est devenu un démoniaque conspirateur, remuant les pires fantasmes de vengeance parmi ceux qui partagent ses origines, tandis que l'autre s'est, en abandonnant ses rêves de grandeur, lentement converti en saint malgré lui. Le combat du Bien contre le Mal a, dans ces conditions, une issue bien prévisible. Adebisi a appris avec les meilleurs (n'a-t-il pas pendant si longtemps été la main qui exécutait les plans tordus de Ryan O'Riley ?) et aujourd'hui, il sait manipuler qui bon lui semble pour arriver à ses fins. Il a désormais pris le pouvoir à Em City et c'est criant. Sauf que, trois ans plus tôt, quand Kareem Saïd était décidé à renverser le pouvoir en place, il le faisait avec un semblant de conscience, chose qui est totalement absente de l'esprit machiavélique et obsessif d'Adebisi. Outre la référence explicite de Kareem à l'émeute lors d'une discussion avec Beecher, un autre élément nous renvoie d'ailleurs à cette période tragique de l'histoire d'Em City : le fait qu'à la fin de l'épisode, Adebisi est en possession d'une arme à feu, qui n'est pas sans rappeler que Saïd lui aussi était le seul à être armé pendant l'émeute. Cela n'augure de rien de bon.
Pendant ce temps, ce même Saïd, après être passé par une période de déchéance, puis de mise au ban, et enfin de retrait volontaire, a retrouvé la grâce. Il s'est même, au final, retrouvé un disciple en la personne d'Arif, avec qui on le voit, à la fin de l'épisode, prier un sourire aux lèvres. Enfin, Saïd est un chef religieux qui semble avoir abandonné la politique. Il lui fallait bien tout cela pour se déparer de son ego. Mais c'est ainsi qu'il est devenu un personnage qui inspire un véritable respect.
Les deux personnages ont, dans les évènements qui se prépare maintenant de façon si explicite, leur rôle à jouer à l'avenir. Désormais, les forces destructrices d'Adebisi n'ont une chance de s'arrêter que face à la volonté positive d'un "frère", et Kareem est cet homme.

...
Mais, en dépit du fait que cette intrigue soit si forte sur un plan symbolique et narratif, je ne peux m'empêcher de vous avouer que l'intrigue qui m'aura le plus remuée est certainement celle qui a le moins de valeur sur le long terme, au sens où elle ne prépare rien pour la saison suivante. C'était pourtant la scène la plus importante pour moi, parce qu'elle en a appelé à de véritables émotions, délaissant le côté cérébral pour me prendre par surprise et me laisser vidée de toute énergie. Les interactions entre Ryan et Cyril O'Riley sont, avec la conclusion de la compétition de boxe, à leur apogée. On a ici une intrigue qui n'en est pas une, en fait, mais plutôt l'exploration de leurs sentiments respectifs, de leur magnifique relation ; les choses ne sont pas amenées à changer, juste à être explicitées magnifiquement.
Voilà donc Ryan qui fait la seule chose que Ryan sache faire : manipuler pour parvenir à ses fins. Mais ses fins, on l'a toujours su mais on avait besoin d'une piqûre de rappel, n'ont pour objet que de lui permettre de survivre ; avec l'arrivée de Cyril, ce but ne s'est pas modifié, simplement cette survie implique la cellule familiale O'Riley et pas que le petit cul d'Irlandais de Ryan.
De la même façon que Ryan a toujours utilisé ses facultés pour suivre son objectif, il utilise donc la force de Cyril pour gagner des matches. A mes yeux, cette saison a juste prouvé qu'il était dans une relation fusionnelle avec son frère, qu'il traitait à la fois comme un égal et avec la parfaite conscience de ses limites. J'ai toujours trouvé cela magnifique chez Ryan de le traiter à la fois comme un petit garçon, et comme un soldat ; pour Ryan qui estime que la fin justifie toujours les moyens, c'était complètement cohérent et ancré dans le personnage. La présence de Cyril en prison ne fait pas de lui un homme qui se bat pour deux, elle fait de lui un stratège qui mesure les forces et les faiblesses de sa minuscule armée et l'utilise pour essayer de naviguer au mieux dans les eaux troubles de la prison. Quand je me mets dans les chaussures de Ryan, je comprends complètement qu'il envoie Cyril sur un ring ; d'ailleurs on a bien vu qu'il droguait les opposants de son frère non seulement pour gagner, mais aussi pour éviter des blessures à son frère. Encore une fois, je trouve ça énormément cohérent avec la façon de fonctionner de Ryan. Il ne pense pas à mal. Mais il ne voit pas le problème à employer des moyens parfois douloureux pour parvenir à son but. Avec lui, tout semble toujours est une question de balance et de calcul, perdre un peu pour gagner beaucoup, tout est dans le risque calculé. Ca a toujours été le cas.
Aussi, ce n'est pas très surprenant de le voir utiliser la douleur de Cyril vis-à-vis de leur enfance pour qu'il survive sur le ring. Risque calculé. C'est pénible au possible à regarder, mais c'est aussi sublime.
Mais, on le voit dans la conclusion de leur intrigue, quand Cyril pète un câble et exprime sa douleur sur lui, Ryan n'a pas le moindre réflexe de violence, pas même réprimé. Il se laisse bastonner sans rien dire, sans exprimer la moindre colère.
C'est sûr, Ryan n'est pas parfait. Mais c'est un grand frère incroyable vu les circonstances. S'il n'était pas si exigeant avec Cyril, l'un comme l'autre auraient de sérieuses failles qui les handicaperaient dans leur vie à Oswald. Et c'est, véritablement, l'axe qui m'a le plus touchée dans cet épisode, émue aux larmes. Oz, c'est aussi ça, et ça fait du bien quand ça fait mal.


Cette saison 3, avec ses irrégularités, ses longueurs et sa quasi-absence de scènes choc, apparait à ce stade comme une saison de transition. Peut-être que finalement, toutes les petites intrigues qui ont parfois pu nous irriter n'étaient là que pour nous faire patienter, pendant que se mettaient en place les autres maillons majeurs, lentement mais sûrement ?
En tous cas, si la saison s'achève sans grand frisson d'horreur, elle se finit tout de même en ayant accompli sa mission : on a vraiment envie de revenir.

17 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x07, rien ne va plus

Avouez, notre Ozmarathon vous avait manqué. Mais ô joie, le revoilà et, d'ailleurs, le season finale devrait être pour la fin de la semaine, donc ne vous éloignez pas.

Ozmarathon-3x07

En attendant c'est un bien étrange épisode qu'on a là, surtout si on le compare à la façon dont les deux saisons précédentes ont préparé leur final. Il faut dire que la saison a elle-même été assez différente des précédentes, avec assez peu de scènes choc, et des intrigues essentiellement dramatiques mais moins radicales que pendant la saison 2.

L'épisode n'en est pas moins bon, pourtant. Et cela en raison de 3 ingrédients majeurs : d'une part, la conclusion de plusieurs intrigues dont on avait besoin qu'elles cessent d'occuper le terrain ; d'autre part, des échanges intéressants mettant en lumière l'évolution d'un grand nombre de personnages ; et pour finir, et on peut dire que le meilleur était littéralement à la fin, une excellente scène pleine d'émotions et d'adrénaline qui donne envie de revenir.

Les intrigues mineures, ou devenues telles à force de trainer en longueur, je ne m'attarderai pas tellement sur chacune pour des raisons évidentes : la plupart, on est contents qu'elles parviennent à leur terme.
La confrontation Alvarez/Rivera fait pschitt, par exemple, parce qu'on s'attendait à ce qu'elle surprenne. Mais elle ne manque pas d'émotion : Alvarez confessant subitement à ce parfait inconnu qu'est Rivera ce qui le tourmente, sans jamais afficher l'air contrit qu'il a si souvent arboré, était en fait assez touchant de franchise et même libérateur. Miguel vient peut-être d'en finir avec son schéma de victime, d'ailleurs... Bon, espérons que la porte n'est pas trop grande ouverte pour une seconde entrevue, on a vu à peu près tout ce qu'il était possible d'en tirer.
J'ai eu la sensation que les divers quoique rapides échanges entre Ryan et Cyril O'Riley autour de la question de la boxe ont été, quelque part, réglés. Certes, la finale des matches eux-mêmes est prévue pour la prochaine fois, et je me languis de voir ces scènes disparaitre car elles ont rarement apporté un grand plus. Mais dans la conversation entre les deux frères, il était incroyablement touchant de voir Ryan faire une fois de plus son serpent, attrapant au vol la moindre occasion de gagner du fric (et donc d'améliorer la vie des O'Riley à Em City), et de réaliser que Cyril n'avait jamais voulu que l'imiter, comme un petit garçon copie son grand frère. C'était une jolie conclusion, il m'a semblé, à leurs diverses prises de bec, et une façon de solidifier encore le ciment de leur relation, si prenant depuis l'apparition de Cyril dans une saison précédente, et qui s'exprime de façon si fugace d'ordinaire (on le verra dans la scène de fin de l'épisode).
La partie de chasse de Chris Keller avec Sister Pete trouve également une conclusion, et une bonne. Après avoir été quasi-infaillible pendant près de 3 saisons, notre chère soeur aura finalement trouvé une façon intéressante d'évoluer. La scène avec le père Mukada était très puissante, même si sa conclusion était (comme cela arrive dans Oz) légèrement théâtrale.
Encore plus important, le pseudo-mystère autour de la mort du père de Clayton Hughes est enfin résolu. Avec toujours aussi peu de panache que dans la plupart des intrigues liées à Leo Glynn dont le seul point fort avec les saisons est vraiment d'être l'arbitre entre McManus et Devlin. Ca n'avait pas le moindre intérêt et on nous a quand même bien baladés avec cette intrigue, donc bon débarras.
Adieu, également, mais sur une note plus nostalgique, à Nappa, le seul à avoir su redonner aux Italiens de la classe, et qui se voit abandonné par les siens de la plus cruelle façon qui soit. C'est triste, mais d'un autre côté c'est la conclusion logique de l'épisode précédent, et ce n'est pas plus mal que l'épisode ne s'attarde pas là-dessus.

Heureusement, il y a des choses autrement plus captivantes dans cet épisode. Et notamment, des confrontations directes ou indirectes qui ne manquent pas de piquant.

Dans son parcours laborieux pour essayer d'expliquer à la Terre entière que, non, il n'est pas dirigé par ses organes génitaux (et je dois dire que je suis moi-même moyennement convaincue après la déclaration nullissime qu'il nous sort dans les vestiaires), Tim McManus nous gratifie d'une succession de scènes en apparence totalement inintéressantes. Le palot ridicule roulé par Diane Wittlesey à Timmy en est l'illustration : ces histoires-là ont vraiment été pénibles depuis toujours dans la série, et la ballade de Diane et Tim compte probablement parmi les love stories les plus insupportables d'Oz. Mais ce qui est intéressant, c'est plutôt ce que cette intrigue insupportable porte en son... sein.
On a d'une part un Tim McManus qui a totalement perdu la confiance de Glynn. On parle d'un mec qu'on n'a jamais vu devoir supplier pour retrouver son cher Em City après l'émeute, qui a quand même été, dans les grandes lignes, majoritairement soutenu par le directeur de la prison, et qui, là, comme ça, d'un coup, vient de perdre toute crédibilité aux yeux de Glynn. C'est très très fort comme déchéance, bien plus que la question de la presse.
Et pourtant cette question de presse est fondamentale. Parce qu'elle exprime aussi les promesses d'Adebisi, qui s'était juré de renverser McManus, et qui a trouvé une excellente façon de le faire. Une fois de plus, notre brute épaisse nous rappelle qu'elle a un cerveau en parfait état de marche ! Adebisi est vraiment la révélation de cette saison, son parcours est incroyable quant on voit quelles ont été ses fonctions au début de la série, et ce plan machiavélique pour utiliser les accusations de Claire Howell contre McManus et de les reprendre à son compte, tout en mettant Wangler en péril plus que lui si le mensonge venait à être découvert, c'est de la trempe d'un plan de Ryan O'Riley, rien de moins. Magnifique.
Dans ses errances, McManus va nous apporter une dernière scène intense. Depuis son arrivée, Shirley Bellinger s'est distinguée par sa duplicité étrange, jamais vraiment malfaisante, jamais totalement innocente. Son attachement à Richie Hanlon (qui lui manque apparemment autant qu'à moi) et son étrange relation à distance avec Adebisi, ses névroses nymphomanes et sa sincère gentillesse désintéressée avec de nombreux personnages, ont fait d'elle l'un des meilleurs personnages de la série en très peu de temps. Fascinante, la créature étrange s'est imposée dans le panorama pendant cette saison en ayant au moins une scène d'interactions avec la moitié des personnages intéressants d'Oswald ! La voilà qui rencontre Tim McManus en plein scandale sexuel, et on ne doute pas un instant, en retenant notre souffle, que cela va être épique. Et ô combien, en vérité, même si ce n'est pas du tout pour les raisons qu'on aurait pu imaginer. Jouant comme toujours de sa féminité caricaturale, de son goût prononcé pour tout ce qui tactile, et de sa voix douce, elle attrape Timmy dans ses filets en un rien de temps. Je ne crois pas un spectateur de la série capable à ce stade de ne pas parier qu'elle aussi va conduire McManus dans une situation embarrassante. Et pourtant, au milieu du bordel que constituent leurs vies respectives, étonnamment, Shirley Bellinger et Tim McManus se sont trouvés. Pas à un niveau amoureux, mais clairement, ce sont deux âmes qui se connectent immédiatement. Les interrogations de Bellinger sur son mode d'exécution, posées avec la candeur dérangeante qui lui est propre, sont reçues avec un rire, et une réponse toute aussi désarmante de spontanéité tordue par McManus. Leur échange est déroutant au possible dans la façon dont ces deux-là échangent, subitement, alors qu'ils se voient pour la première fois, sur les diverses façons de mourir. Tim McManus lance ses propositions comme on suggèrerait une idée de resto pour une soirée, Bellinger boit ses paroles et répond sur le même mode, et en réalité, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'aurais regardé cette conversation pendant des heures, et en même temps j'avais des noeuds dans l'estomac et espérais qu'elle se finisse vite. Perturbant au plus haut point. La conclusion de cette entrevue me rend malade, par contre, pour d'autres raisons, que j'aurai hélas tout le temps d'expliquer ultérieurement...

Mais surtout, LE grand évènement, c'est les suites de la confrontation entre Beecher et Schillinger. A la façon d'Alan Kriegman et Kennedy Smith dans The War Next Door, ces deux-là ne finissent jamais leur éternelle danse de la mort. ET C'EST TANT MIEUX.
Sauf que désormais, Beecher n'est plus seul. Et je crois qu'il ne l'avait lui-même encore jamais vraiment réalisé.
C'est d'abord en s'associant avec Kareem Saïd, devenu un exclu, un outsider, qu'il s'est trouvé un partenaire magnifique. Quand je compare avec la première saison qui, vous vous en souvenez peut-être, m'avait tant fait piaffer d'impatience, j'admire l'évolution de Beecher. Il a, en cette fin de saison, atteint un stade absolument superbe, un mélange d'imprévisibilité dangereuse et de sagesse confondante. Brisé plusieurs fois, toujours remis sur pieds, Beecher est un phénix incroyable qui m'impressionne énormément dans sa quête de spiritualité qui, si elle s'est déclarée tard dans la saison, est totalement cohérente, et lui permet de nouer des relations avec un homme aussi fou et avisé que lui, Kareem Saïd, le prophète déchu. Le tandem marche incroyablement bien. Il n'y a rien à jeter dans les regards, la complicité silencieuse, le respect visible que les deux hommes échangent. Ils sont véritablement à pied d'égalité, Kareem ne cherche pas à tout crin à avoir de l'ascendant sur Beecher et Beecher accueille sa présence comme un ermite accepte la présence d'un autre. A certains instants dans l'épisode, j'ai juste envie de les regarder interagir et deviser pendant des heures et de mettre en pause tout le reste.
Mais ce n'est pas le cas et au bout du compte, je ne m'en plains pas. Car leur connivence les enferme dans une bulle fragile que tout le monde a pu remarquer. Beecher repousse l'aide de Chris Keller comme s'il se fichait totalement de ce que pourrait donner une agression qui semble vouée à se produire, et c'est la preuve d'une inconscience totale autant qu'une phénoménale capacité à accepter les coups du sort.
Beecher et Saïd vont donc, à parts égales, s'inciter l'un l'autre à aller chercher la rédemption en offrant et demandant pardon, et ce sont ces actes gratuits qui vont, paradoxalement, déclencher la séquence finale de l'épisode. Ou comment chacun trouve sa place, tant bien que mal, dans une configuration nouvelle.
La confrontation entre Beecher, venu en Paix, et Schillinger, qui a cette incroyable faculté à toujours se libérer mentalement de la responsabilité de ses actes (en l'occurrence en tenant Beecher pour responsable de la mort d'Andy), donne une immense bagarre dans laquelle, instantanément, interviennent les Muslims, les Aryens, mais aussi un Chris Keller qui, bien qu'une fois de plus repoussé par Beecher une scène plus tôt (il était temps que leur relation soit adressée sous cet angle, d'ailleurs), nous prouve que son petit coeur tordu bat la mesure au rythme de celui de Beecher, et nous arrache un sourire ému. De toutes les histoires amoureuses d'Oz, la ballade de Beecher et Keller est, elle, sans défaut, parce que ses personnages sont impressionnants pris à part, et surprennent en permanence dans leurs choix et leurs interactions.
Au final, comble de l'ironie, Beecher et Schillinger se retrouvent avec des blessures jumelles, traités côte à côte à l'hôpital de la prison. A qui le prochain coup, et comment ?

On sort de l'épisode troublé à l'idée de ne pas trop savoir ce que nous donnera la conclusion de la saison dans pareilles circonstances. Il semble presque clair que tout est dit, tout est parfait en l'état. Alors, à ce stade, le season finale ne peut que nous surprendre.
Rendez-vous dans quelques jours pour le grand final, donc.

12 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x06, chemins tortueux

Notre Ozmarathon continue alors que, l'air de rien, on est en train de se diriger vers le season finale de la saison 3...

Ozmarathon-3x06

L'épisode est dédié majoritairement à suivre les esprits complètement tordus qui peuplent Oswald. C'est donc un bon épisode, par définition...

Du coup vous comprendrez que je suis obligée de commencer par évoquer notre Dieu à tous en la matière, ce cancrelat de Ryan O'Riley. Je sais qu'en général, je considère la première intrigue de l'épisode comme la plus mineure, mais ici je me suis tenu les côtes pendant tout le long. C'est du grand Ryan. La façon qu'il a de toujours retomber sur ses pattes, de survivre à absolument tout et de toujours finir par parvenir à ses fins sans jamais avoir été en danger ni physique, ni financier, c'est simplement brillant. Et en plus c'est fait sans malice, c'est ce que j'admire le plus : il le fait uniquement dans l'intérêt de la survie des O'Riley, mais pas pour faire le mal. Depuis le début de l'intrigue sur la boxe, il pousse Cyril pour leur faire gagner de la thune, et il s'avère d'ailleurs que son instinct était le bon puisque son affaire de trafic de drogue va brutalement péricliter. Mais pas de problème, Ryan a toujours une solution, et avec son talent tout particulier pour dire aux autres ce qu'ils veulent entendre tout en leur faisant faire ce qu'il veut éviter de faire lui-même, il va réussir à se débarrasser des deux Russes en un rien de temps, et même de se remettre dans les bonnes grâces de Pancamo. C'est du grand spectacle : on applaudit, on bat des mains, on rigole à en perdre haleine parce que c'est juste parfait ; c'est, dans Oz, ce qui s'approche le plus d'une comédie (mêem si bon, ya des gens qui se font crever la jugulaire, mais c'est un détail). Je dis Monsieur.

Dans une certaine mesure, Alvarez montre aussi des signes de perversion. La scène qui m'a le plus frappée, c'est qu'il abandonne avec une facilité déconcertante les Latinos dés qu'il sent le vent tourner. Ca nous rappelle à quel point ce mec est malin, quand il n'est pas écrasé sous le poids de ses émotions. Dans un autre contexte, sans le bébé et tout ce qui a suivi sur un plan personnel, il aurait certainement pu être quelqu'un comme O'Riley.
Mais ce n'est pas le cas. Et son esprit tordu, osons le dire : masochiste, va le conduire à demander à voir ce qu'il a fait à Rivera. Encore prétexte à une excellente performance de la part d'Acevedo, toujours parfait dans ce genre de postures, mais hélas, on a du mal à s'émouvoir alors qu'on n'attend maintenant plus qu'une chose : la confrontation. Il faut qu'elle vienne, on est à point.

On a aussi, l'air de rien, assisté à quelque chose d'énorme du côté d'Adebisi. Alors je vous la refais : le mec, il torture et/ou viole Wangler tous les soirs dans l'intimité de leur pod, et en même temps, il envisage l'air de rien de faire remplacer McManus. La routine, hein.
Il y a encore pas si longtemps, Adebisi ne voyait pas plus loin que la prochaine livraison de dope, et maintenant il en est carrément à envisager de prendre le pouvoir sur Em City. Mais pas comme une brute, comme ça a été le cas pendant l'émeute, ni en renversant la société avec son propre système juridique comme l'envisageait un temps Kareem Saïd... non, pour lui, le pouvoir, c'est aussi simple que de mettre un des "siens" à la tête d'Em City. Rendez-vous compte l'intelligence suprême de ce plan. C'est celui qui, avouons-le, a le plus de chance de réussir à lui garantir la belle vie. Après, comment peut-il y parvenir, c'est une autre paire de manches...

En parlant de Kareem Saïd, c'est cette fois lui qui a, frontalement, affaire à des esprits tortueux. Ils ont sournoisement organisé une fronde à l'intérieur du clan des Muslims (qui entre parenthèses ne sont plus 4 du tout), et Saïd est tout surpris, le moment venu, de les voir obéïr à Hamid Khan. Je dois dire que, pour qu'ils soient si ordonnés, c'est bien qu'ils ont répété leur mutinerie au préalable, et ça les rend absolument ignobles. Même si on ne peut pas nier que les Musulmans aient donné des avertissement à Saïd à plusieurs reprises, dont Hamid Khan.
Un mot sur ce dernier. Etrangement je me rappelais moins de lui que de Zahir Arif, mais j'ai été absolument dévastée par sa reconstitution. Elle était à la fois terrible dans sa signification (Khan est en prison pour être intervenu lors d'un viol) et ignoble, notamment dans le plan prolongé de la victime tentant laborieusement, après l'aggression, de remonter son collant dans un élan désespéré de pudeur et d'impuissance. Je crois que j'ai sincèrement plus serré les dents pendant cette scène que pendant, disons, la crucifixion du prêtre pédophile dans la saison précédente, pour vous donner une idée. Il y avait quelque chose de tellement réel et tangible, ça m'a rendue malade. Et surtout, ça dresse le portrait d'un Khan droit et juste, incontestable dans sa nouvelle fonction d'imam. Saïd ne peut certainement pas l'attaquer par là.

L'esprit le plus noir, le plus tordu, le plus pervers d'Oswald est, cependant, celui de Chris Keller. Parce que, comme je l'ai dit pour l'épisode précédent, c'est un chasseur. Et on a la preuve ici de son goût pour la chasse à la conquête. C'est sûr qu'en un sens, ce qu'il décrit ici à Sister Peter Marie est plutôt une soif de co-dépendance, et ça pourrait être attendrissant si, dans ses yeux, on ne lisait pas une certaine fièvre, une volonté d'en passer par une relation sado-masochiste pour éprouver les sentiments des autres, et une capacité terrible à calculer ses chances de réussite pour avoir de l'emprise sur le coeur des autres. Je serais émue s'il ne se disait pas que sa grosse ex, ou le fragile Beecher, ont plus de chance de tomber dans son piège parce qu'ils sont vulnérables. Là, je ressens une sorte d'alarme, un danger. L'instinct de Beecher est juste de le tenir à distance, même si tout est à craindre du moment où Keller, sentant sa proie lui échapper, voudra cette fois cogner. On peut déjà lire cela aussi dans ses yeux...

Une dernière mention, pour la route, va à ce bon vieux Nappa, dont les jours sont apparemment comptés. Son désir de repentance à travers son autobiographie va lui coûter très cher, et je suis triste qu'il n'ait pas l'opportunité d'aller au bout parce que les Italiens ont peur de ce qu'il dévoilera. Il n'empêche que l'intrigue est bien ficelée par Pancamo. Il ne parvient probablement pas à penser seul, mais il a quand même une bonne façon de mettre les ordres en pratique... employer un travelo parce que Nappa ne s'en méfiera pas, c'était un (triste) coup de génie.

Et, non, je ne mentionnerai ni mon désintérêt total pour l'intrigue autour du jeune CO assoiffé de vengeance (et donc le "mystère" Leo Glynn), ni le peu de cas que je fais de la soi-disant quête spirituelle de Beecher. Par contre, Rebadow et Shirley m'ont beaucoup manqué... on les revoit quand ?

10 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x05, mind games

Après quelques jours de pause, les retrouvailles avec notre Ozmarathon relèvent de la jouissance la plus totale. Impossible de ne pas jubiler au moins une fois devant cet épisode qui conclut un certain nombre d'intrigues. Serait-ce déjà la moitié de saison ?

Ozmarathon-3x05

Mais d'abord, laissez-moi commencer par une ode à Andrew Schillinger, car à tout seigneur, tout honneur. Jeune homme, bravo : c'est à vous que revient la palme du meilleur monologue de l'épisode. On n'est pas tombés dans le misérabilisme : fiston mentionne effectivement que son père lui a mené la vie dure, mais plutôt que de le saquer en tant que père violent et/ou négligent, il opte pour le saquer en tant que nazi, de l'atteindre dans ses convictions-même. Eh oui connard de pseudo-schleu, la seule haine que ton fils ressent à présent, c'est contre toi qu'elle est dirigée, et ça, ça fait mal, hein. Surtout quand il est si proche de Beecher, qui se délecte de l'ironie de la chose. C'était une scène énorme, car Andrew a réussi à toucher son père de la seule vraie façon qui faisait mal.
Et la plus belle vengeance de Beecher, et elle est là : dans le fait que pas une fois elle se sera manifestée par de la violence envers Andrew. Et en cela c'est encore plus horrible, si on y pense, de voir comment Beecher a réussi à atteindre son ennemi de toujours sans faire le moindre mal, juste en lui volant son fils et en le cajolant comme jamais ; c'est terriblement pervers et seul lui pouvait penser à un stratagème aussi dérangé et inhumain (il a été à bonne école). Tout en faisant croiredans un premier temps à Vern qu'il allait simplement reproduire avec fiston ce que lui-même avait subi, il avait en réalité trouvé un plan infiniment plus efficace et diabolique, et le voir savourer sa victoire rend à la fois terriblement euphorique (sacré Beecher, t'as trouvé le moyen de vaincre comme un roi) et terriblement mal à l'aise, car c'est une victoire ignoble comme seuls les protagoniste d'Oz nous en fournissent. La réponse de Vernounichou ne se fera pas attendre, elle est aussi sordide que l'a été toute l'affaire Andrew, et elle nous rappelle qu'entre Schillinger et Beecher, le niveau de haine est si élevé que cette dernière transcende tout le reste.
Ce qui fait qu'à la place de Keller, bah je me sentirais pas tranquille, si chacun des deux opposants est prêt à tout sacrifier pour que l'autre n'ait pas le dessus...
And the eternal dance of death continues ! Allez, Vern, à toi le prochain coup.

Mais d'autres esprits malfaisants rôdent à Oswald, et croyez-moi ils ne sont pas en reste.

A commencer par Kenny Wangler. Pardon, Bricks.
D'accord, au début, je ne comprenais pas trop comment, à l'issue de l'épisode précédent, il pouvait être encore en vie. Un scénariste a changé d'avis au dernier moment ou quoi ? Mais admettons. Car le voir jouer la comédie face à McManus qui arrive avec sa face de cocker spaniel pour annoncer un tragique évènement (que Kenny a commandité), c'était royal. On a rarement eu l'occasion de voir Wangler dans une position trouble comme celle-là, tant il a semblé, pendant longtemps, si monochrome, mais le voilà qui fait preuve d'une certaine perversion et d'un sens aigu de la délectation du malheur qui lui sied formidablement bien.
Ne pensez pas pour autant que la baston soit fini du côté d'Adebisi, car en matière d'esprit tordus, il a lui aussi pas mal progressé ces derniers temps. Son regard en biais lorsque Wangler part aux funérailles de feue sa chère et tendre nous a d'ailleurs vite indiqué qu'il n'attendrait pas plus longtemps pour se venger des Homeboys. La cuisson à point de Poet et Pierce, qui m'a fait littéralement hurler d'horreur (c'est fréquent dans cette série et pourtant on ne s'y fait jamais) tombe comme un terrible avertissement à Wangler. Il est le suivant sur la liste, ça ne fait aucun doute. J'apprécie la façon dont Adebisi avance ses pièces tout en prenant son temps...

Dans un autre registre de perversion, Chris Keller se défend bien en solo également. La première fois qu'il a retourné les questions de Sister Pete contre elle, je me suis demandé pourquoi il essayait de la manipuler de la sorte. Mais là c'est clair : en fait, il ne cherche pas à la manipuler ou lui faire peur, il l'allume sauvagement ! J'ai bien cru que Sister Pete allait s'allumer une clope après leur entrevue ! Mais en tous cas il est clair que ce mec est un aimant à gonzesses, qu'il le sait, qu'il en use et abuse, et que ça lui donne un côté borderline différent de celui qu'on lui a vu avec Beecher, tout en n'étant pas tout-à-fait sans rapport. Mais c'est qu'il chasse pour le plaisir, ce con !

Sister Peter Marie n'en garde pas moins la tête froide lorsqu'il s'agit de conduire les entretiens préparant la rencontre Alvarez/Rivera. On sait tous que ça ne donnera rien de bon, puisqu'on a d'un coté un Alvarez qui se saborde s'il mouffte, et de l'autre une victime qui déborde (à raison) de rancoeur. Comment voulez-vous que cette rencontre aboutisse à quoi que ce soit de positif ? Il faudra bien plus que la patience de notre chère soeur pour accomplir ce miracle.

Pour rester dans le domaine du sacré, on a droit à un rapide petit détour du côté de Kareem Saïd et de ses intrigues amoureuses. Lesquelles commencent à donner un sérieux plomb dans l'aile à son street cred, surtout maintenant qu'il a été affiché devant l'intégralité des prisonniers. Mais pour la première fois, et c'est magnifique, Saïd met de côté son ego, sa soif de pouvoir, ses belles paroles, et choisit la femme plutôt que la cause. Certes, il n'est pas prêt à servir de paillasson aux autres Muslims, ni à qui que ce soit d'autre, et ne l'envoie pas dire à ceux qui envisageraient de causer du tort, mais il fait un choix qu'en toute franchise, on n'attendait pas de lui.

On ne peut pas dire non plus que les échanges entre Ryan et Cyril O'Reily soient très approfondis non plus dans cet épisode, et ça tombe bien parce que la boxe commence à être un sujet légèrement réchauffé. C'est intéressant de voir comment Cyril tente de s'affirmer face à l'autorité de son frère, et comment Ryan, fidèle à lui-même c'est-à-dire entier et pragmatique, va trouver la solution pour arriver à ses fins, nom de nom, c'est pas une saloperie de catho bourreau d'enfant qui va faire la loi ! J'aime toujours autant leur dynamique, elle souligne à la fois la façon dont Cyril est toujours en position un peu enfantine, et aussi comment Ryan le voit. D'accord, Ryan a quelque chose à gagner des combats de Cyril, ne pas en tirer profit serait épouvantablement hors-personnage ! Mais il y a aussi quelque chose d'attendrissant dans la façon dont il a totalement intégré le fait que son frère se comporte comme un enfant, et le traite comme tel. Sans l'humilier, sans lui hurler dessus, il lui annonce qu'il a raison d'écouter le catho, et là-dessus va tout simplement demander au dit catho, à coups de Bible sur la tête, de dire à Cyril ce que Ryan veut qu'il entende. Je sais que les spectacteurs de ce Ozmarathon ne sont pas tous d'accord avec ma façon de voir le tandem O'Reily, mais pour moi c'est vraiment un gros plus, cette façon qu'a Ryan de gérer les choses.
Bon, et ne revenons pas sur le coup du tatouage, car j'ai là encore hurlé devant l'acte comme devant le visage impassible de Ryan sous la douleur. Vous voyez la tête de Saïd ? Bah la même, tout en répétant "omandieumandieumandieu".

Enfin, un petit mot sur McManus et son affaire de harcèlement. S'il m'avait écouté depuis le début, il aurait tout de suite signalé le comportement de Claire et on n'en serait pas là. Mais nooooon, il fallait qu'il laisse filer, et maintenant c'est lui qui est dans la panade. Humilié par la façon dont l'administration a réglé la plainte de Claire à l'amiable, il envisage donc de porter l'affaire devant les tribunaux, mais découvre, effaré, que ça alors, coucher avec les deux femmes baisables d'Oswald ne joue pas en sa faveur. Je comprends complètement qu'il se sente trahi par Gloria Nathan lorsqu'elle se montre incapable de lui dire qu'elle témoignera en sa faveur dans le cas d'une enquête de probité. C'est humiliant au possible qu'elle cherche à se réfugier derrière une semblant d'objectivité ; il lui demande de dire ce qu'elle pense de lui, et en gros elle lui répond "euh, faut voir, je vais d'abord écouter ce que Claire a à dire". C'est infâmant et je comprends sa colère, il lui parle de ce qu'il est, elle lui parle de ce qu'il a pu faire ou non. Par contre, la même conversation avec Diane tourne étonnamment bien. C'en était presque touchant.

Pour conclure ce post, je voudrais souligner quelque chose qui, de par sa nature-même, n'a jamais été abordé jusque là dans mes compte-rendus de visionnages, mais qui a une importance capitale dans cette série : le langage non-verbal de ses protagonistes. On le sait, Oz est une série exceptionnelle en termes d'écriture (d'ailleurs, net mieux du côté des soliloques de Hill dans cet épisode), de réalisation, de performances d'acteurs... on a déjà évoqué tout ça. Mais la façon dont certains plans sont chorégraphiés de façon à nous laisser entrevoir un regard, un geste presque invisible, en une fraction de seconde, pour attirer notre attention en permanence sur des détails formidables, restait à souligner. Précédemment, par exemple, l'un de ces plans qui m'a impressionnée a eu lieu pendant une bagarre à Em City, quand l'officier Murphy a jaugé la situation en un coup d'oeil avant de décréter le lockdown. On a senti en une oeillade tout le talent de cet officier émérite, son sens du discernement et son sang-froid. Ce sont ce genre de plans à la fois rapides et essentiels qui donnent tant de force à certaines scènes. Ici, même chose : le bref instant pendant lequel Ryan O'Reily a écarté Cyril de la cuisine pour qu'Adebisi et les Latinos se lâchent sur Poet et Pierce était grandiose. On a senti à la fois dans cette scène l'essence de la relation entre les deux frères, et en même temps, eu la possibilité de sentir avec les prisonniers l'un de ses signes avant-coureurs des grandes catastrophes de la prison, ces indices fugaces, quasiment imperceptibles, qui nous indiquent que tout va basculer, et qui jouent un rôle si grand dans l'ambiance étouffée de la série. Pour toutes ces fugitives images de génie passées et à venir, je voulais dire un mot, parce que ce qui est fait dans ces moments-là relève de la pure magie télévisuelle...

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5 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x04, criminal minds

Sans compter parmi les meilleurs épisodes de la série (vu le niveau de certains épisodes, ça semble difficile), le Ozmarathon reprend des couleurs avec ce nouvel opus. On est résolument dans la phase ascendante de la saison, après un démarrage lent voire parfois inquiétant. Certes, j'ai encore quelques soucis avec les laïus d'Augustus Hill (et je trouve, pour la 3e fois consécutive, révoltant de le voir se lever), mais globalement ça s'arrange.
Ne trainons donc pas, et réjouissons-nous de toutes les émotions de ce nouvel épisode.

Ozmarathon-3x04

Pourquoi cet épisode était une partie de plaisir ?

Eh bien d'abord... il ne l'a pas été tout du long. Je ne suis pas sur le point de me plaindre de la qualité de l'épisode, mais bien de sa tournure : oui, même après plusieurs visionnages (celui-ci fait partie des premiers que j'ai eus en VHS), j'ai toujours le secret espoir que Richie Hanlon reste en vie. C'est vraiment idiot de s'attacher à des personnages secondaires dont on sait qu'ils ne sont que de passage, mais voilà, Richie je l'ai à la bonne, je le trouvais classe, quelque part, j'adorais son couple avec Shirley Bellinger, bref, non, pas Hanlon, pourquoi Hanlon, prenez-moi plutôt !
Je m'égare. En tous cas la scène est vraiment terrible parce que Hanlon est euphorique du fait que la condamnation à mort ait été révoquée, et là vlan, cette enflure de Stanislofsky lui tombe sur le râble (en lui disant qu'il a menti, alors qu'en réalité ce n'est jamais à lui qu'il a raconté qu'il détestait Vogler... à mon avis, Niko, faut arrêter la vodka). C'est nul, voilà. Je boude.

Enfin pas trop longtemps. Parce qu'il faut le dire, cet épisode est un festival de coups machiavéliques, et rien que pour ça, c'est quand même bien jouissif. Par où commencer ?

Ryan O'Reily, bien-sûr, celui qui a inventé le coup foireux à Em City, et lui a donné ses lettres de noblesses. Il continue ses magouilles pour pouvoir gagner des sommes indécentes en pariant sur les matches de boxe, et poursuit son entreprise d'empoisonnement de masse. C'est bien vu même si c'est un peu moins discret que d'autres fois.
C'était d'ailleurs fort sympathique de le voir pousser Cyril à se lever, s'entrainer, etc... presque comme une relation "saine", ou disons, "normale", entre un grand frère et un petit frère. On en oublierait presqu'il s'agit de prison quand ces deux-là ont leurs échanges, ils sont totalement dans leur bulle fraternelle, ça fonctione extrêmement bien. Le fait que les frères O'Reily soient interprétés par de véritables frangins aide, d'ailleurs.

Le soucis, quand on a des personnages préférés, c'est que tout se passe bien jusqu'à ce que le bonheur de l'un fasse le malheur d'un autre. Ici, c'est Alvarez qui se retrouve à biberonner sans le savoir des médicaments volés, et je suis obligée de reconnaître que je me suis inquiétée. Evidemment, avec les choses qui s'arrangent pour Miguel, notamment avec la confrontation face à Rivera, qui se précise, on est en droit d'espérer qu'il va quand même essayer de passer deux ou trois épisodes à Em City sans être envoyé en isolement ou à l'hôpital, mais avec Oz, on n'est jamais sûrs de rien. Mais bon, au final tout va bien, seule la fierté du puppy a été touchée.
C'est d'ailleurs intéressant de le voir, enfin ! Tenir tête aux autres Latinos, comme il le fait dans les douches lorsque les autres viennent lui chercher des noises. On sent bien que finalement, ces enflures n'ont jamais eu l'intention de l'intégrer, il s'agissait de se débarrasser de lui d'une façon ou d'une autre ; Miguel aurait fort à gagner de se rapprocher des Outsiders, les Latinos ne le considèreront probablement jamais comme l'un des leurs.

Les Outsiders, justement, en sont arrivés à un stade assez fascinant de scission, avec d'un côté, les vieux Rebadow et Busmalis, avec Hill, qui accueillent Satislofsky, et de l'autre (oui, le temps du "4 représentants par groupe" est oublié), Beecher et Keller qui, on ne sait trop par quel miracle, sont entièrement synchro maintenant, et qui complottent avec cette anguille d'O'Reily pour faire un coup tordu à Schillinger, qui ne l'a pas volé (d'autant qu'avec la mort de Hanlon, pas sûr qu'il soit jugé pour la mort de Vogler). Comme prévu, c'est via son fils que la vengeance va se dérouler, et c'est d'ailleurs très finement observé de la part de Beecher que d'y aller en traitre, exactement comme lui l'a vécu, entre parenthèses, avec d'un côté O'Reily et Keller qui affichent clairement leur agressivité, et de l'autre Beecher qui fait ami-ami avec le petit con afin de le conduire à sa perte. Même McManus n'y voit que du feu. Il devrait pourtant croire en son instinct.

Mais McManus a l'esprit encombré par d'autres problèmes. Car dans le genre génie du crime, cette pétasse de Claire se pose là. Je vous le disais dans l'épisode précédent, McManus aurait dû immédiatement entamer des sanctions contre elle après leur altercation (la première), il ne l'a pas fait non plus à la seconde, eh bien devinez quoi, elle y a pensé pour lui. Elle l'accuse de harcèlement sexuel, allez zou ! Impossible pour lui de tenir sa défense, on s'aperçoit que la femme a d'emblée le bénéfice du doute dans l'affaire (il faut dire que, implicitement, la relation passée de McManus avec Diane joue contre lui aussi), et voilà qu'au final, Claire est réintégrée quasiment avec des excuses. Et elle trouve le moyen de menacer McManus dés son retour... Eh bah ça promet.

Dans le même genre, je suis ravie d'avoir assisté aux scènes entre la soeur de Ross et Kareem Saïd (je savais bien qu'on n'en avait pas fini avec eux !). Plutôt que de montrer le désaccord des Muslims de la prison, cette fois c'est à titre non pas de musulman mais de Black que Kareem est confronté à ses sentiments par le truchement de sa soeur qui vient lui faire la morale. Et c'est justement là que Kareem a une révélation pas tellement religieuse : il va assumer ses sentiments.
Et alors là c'est la porte ouverte à tout, c'est incroyablement libérateur pour ce personnage qui s'est si longtemps enfermé dans un cercle extrêmement étroit de vertu extrême. Que lui prenne la décision de lâcher du leste, c'est absolument magique. La suite ! La suite !
Une intrigue qui ne manque d'ailleurs pas d'esprits machiavéliques, car dans le fond, la soeur de Scott Ross est quand même pas mal dans son genre : ah, Kareem (ou devrais-je dire Goodson) ne veut pas lui répondre ? Elle va carrément aller relancer sa soeur ! Cette femme n'est pas du genre à se laisser distancer, good girl !

Quelqu'un qui pour une fois ne s'en tire pas mal en termes de préméditation vicelarde, c'est Kenny Wangler. C'est émouvant de se dire que notre Homeboy a 18 ans maintenant ! On se souvient encore lorsqu'il est arrivé et qu'il servait de laquais à Adebisi... aujourd'hui il se prend pour un caïd, s'affuble d'un pseudo ridicule (Bricks), et passe son temps à repousser les affrontements pour continuer à se la jouer. Du coup on ne l'a jamais pris au sérieux, et pourtant, touchez à son gamin, et Kenny devient diablement efficace. Commanditer le meurtre du mec avec lequel sa nana s'envoie en l'air, bon... mais le sang-froid avec lequel il ajoute que sa gonzesse aussi peut y passer dans la foulée, terrible. Finalement il sait être un homme d'action plutôt organisé, quand il a une bonne raison, même si on se risque à un pincement de coeur en le voyant expliquer au téléphone à sa mère qu'elle doit aller récupérer le petit sans poser de question.
Sans le savoir, il vient en effet de faire de son fils un orphelin...

...Car évidemment, l'esprit le plus machiavélique du jour, c'est Adebisi. Il est futé, ce mec, l'air de rien, et pourtant pendant 2 saisons, il nous l'avait diablement caché ! Après s'être débarrassé de Nappa (ce dernier aura d'ailleurs droit à une très touchante scène avec le père Mukada), le suivant sur sa liste pour se venger du meurtre de son mentor, c'est évidemment Kenny Wangler. Encore une fois, c'est par la flatterie et une humilité feinte qu'Adebisi va obtenir le feu vert pour buter ce petit connard, en allant lécher les bottes de Pancamo (devenu Nappa à la place de Nappa ; depuis le temps qu'il jouait les seconds couteaux, nul doute que ça doit bien lui faire plaisir), puis même aller chercher la bénédiction des Latinos, histoire d'être vraiment protégé de tous les côtés.
Moi, à ce stade, j'attends une confrontation entre O'Reily et Adebisi. Ryan s'est désengagé du devant de la scène mais quand les combats de boxe seront finis, il pourrait bien vouloir revenir aux affaires et y trouver un Adebisi autrement moins manipulable que par le passé. C'est vraiment un clash qui pourrait donner de belles choses en termes de perversion fourbe.

Eh oui, il faut le dire, Oz, c'est vraiment bon quand tout le monde est mauvais !

4 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x03, chaud au coeur

Dans un univers qui n'est jamais touché par la lumière du jour, notre Ozmarathon s'illumine pourtant. Le début de la troisième saison a jusque là été assez tiède, les derniers posts l'ont suffisamment souligné, mais ça y est, les affaires reprennent. Sans nécessairement atteindre le niveau, naturellement, des épisodes de la série qui marqueront les mémoires, cet épisode parvient néanmoins à parfaitement nous satisfaire.

Ozmarathon-3x03

En préambule, je veux vous avertir que si cette fois, je ne vais pas évoquer les laïus de Hill, ce n'est pas parce que je ne les ai pas compris, c'est parce que clairement ils sont à côté de la plaque. C'est même limite honteux à ce stade. C'est supposé, j'imagine, être super métaphysique, mais là on n'y croit plus un instant. Limite, il était plus pertinent dans son entretien avec McManus !
Cela étant dit, c'est certainement le point le plus négatif de l'épisode, donc ça va plutôt bien à Oswald !

On retrouve d'abord notre petit Miguel qui s'est bel et bien pendu, et est récupéré de justesse. A ma grande surprise, pas de père Mukada en vue ; trop choqué ? Il ne participera même pas à la réunion pendant laquelle le Dr Nathan tentera de faire comprendre à Glynn qu'il y a un problème avec le sous-traitant médical. Une fois Miguel sauvé, le focus passera d'ailleurs totalement sur Gloria qui, depuis l'épisode précédent, est entrée en guerre avec Weigert ; elle contacte des journalistes et, sans le faire exprès, finit par récupérer le post dont on l'avait déchargée dans l'épisode précédent, Devlin décidant de négocier avec elle plutôt que de devoir faire face à un autre scandale médiatique. C'est bien, elle l'a touché où il fallait, même si ce n'est qu'une demi-victoire. J'espère cependant qu'on en saura plus sur les suites du suicide de Miguel qui, lui, a vraiment eu trois secondes de temps d'antenne dans l'épisode.

Où on reparle du combat de boxe instauré précédemment. C'est, avec le programme de confrontation "aggresseur/victime", l'une des initiatives qui montrent que le personnel d'Oswald n'a pas totalement perdu espoir et fait preuve d'imagination. Je suis d'ailleurs ravie de l'arrivée de Sean Murphy, à la fois à titre personnel et parce qu'il offre une présence vraiment différente de celles des autres superviseurs d'Em City. Il n'est pas parfait, mais il incarne lui aussi une certaine forme de renouveau ; je suis étonnée que McManus n'ait pas eu envie de l'embaucher plus tôt, en fait, il colle bien à la volonté de Tim de se remettre au boulot dans la 2e saison.
Toujours est-il que le combat de boxe est l'occasion de se concentrer sur les frères O'Reily, un tandem qui fonctionne toujours très bien. Cette fois Ryan a trouvé une façon de se débarrasser d'un Aryen de plus, ce qui nous rapproche du moment où il ne s'énervera pas une fois par épisode contre Schillinger et c'est forcément un plus. A la confrontation au self, j'ai largement préféré celle avec la tante des O'Reily ; elle était à la fois tendre (tout le monde a, irrémédiablement, envie de câliner Cyril... hélas pour lui c'est vrai des Aryens également) et terrible dans la claque qu'assénait ladite tante à Ryan. Le comparer à son père violent était réellement cruel. Je ne pense pas que Ryan soit de la mauvaise graine, il l'a prouvé ces derniers temps avec son frère, il y a quelque chose en lui de positif qui ne cherche qu'à s'épanouir. Mais c'est évidemment hors de question à Oz et sa tante ne peut sans doute pas le concevoir. Il vient quand même de se prendre 40 années de plus dans les dents pour rester avec son frère, non ?

Comme souvent, l'intrigue de Rebadow était extrêmement touchante. D'abord parce qu'on sent bien que cette histoire de dialyse n'est pas normale : pourquoi mentirait-il sur la date de son rendez-vous ? Et ensuite parce que cela nous permet, dans la frayeur qui suit son petit problème de santé, de le voir interagir avec sa fameuse maman (très bien conservée, décidément) et surtout son fils et son petit-fils. Courtes, mais excellentes scènes qui nous montrent un vieil homme qui semble soudain avoir 10 ans de moins quand son petit-fils le serre dans ses bras sans une hésitation.

Cette intrigue nous renvoie naturellement au magnifique élan de solidarité pour envoyer le petit garçon en question dans un parc d'attraction, qui avait eu lieu la saison précédente et avait, pour la première fois, fédéré toutes les factions de la prison.
Une intrigue de l'épisode va indirectement y faire référence lorsque Kareem Saïd va tenir un conseil avec les Italiens, les Aryens et les Latinos pour que tous acceptent de protéger Augustus Hill, toujours sous protection depuis qu'il a dénoncé Coyle. De la même façon que chacun avait trouvé une raison d'aider le petit-fils de Rebadow, chacun se trouve une raison d'accepter de veiller à la sécurité de Hill. C'est même encore plus positif sur les personnalités en présence parce que, eh bien, certes, le meurtre de Coyle portait sur des enfants, mais après tout ils pourraient décider que Hill est suffisamment grand pour se défendre. Sans compter que les Aryens pourraient trouver que la mort d'un Black leur est totalement égale. Il y a quelque chose d'étonnament juste dans la décision de ces clans de protéger Hill contre sa propre "fratrie". J'espère qu'il en sera reconnaissant et délivrera de meilleurs monologues dans l'épisode suivant, hé hé...

Le contraste entre l'ancien McManus et le nouveau est toujours aussi saissisant. Après la rage de Claire dans l'épisode précédent, celle-ci vient s'excuser, limite se trainer à genoux devant lui, et il ne laisse rien passer. Brave garçon. Je suis quand même étonnée qu'il n'ait lancé aucune sanction contre elle après son aggression, à plus forte raison devant les détenus, dans l'épisode précédent, mais admettons. En tous cas cette fois, quand elle se laisse aller à un autre accès de violence contre un détenu en isolation, il demande à la faire virer et c'est cette fois Glynn qui reste inactif. Mais elle les saute tous ou quoi ?!

Pas de nouvelles de la façon dont Kareem Saïd tente de contrôler ses pulsions terriblement humaines. J'avoue que je regrette cela, dans mon souvenir il s'en disait un peu plus, j'ai peut-être rêvé, ou ce sera pour plus tard, en tous cas je regrette qu'il soit redevenu un pur esprit.

Hélas pour Nappa, lui doit bel et bien se soucier de sa santé. Adebisi a vraisemblablement réussi son coup et il faut admettre que sa façon d'attendre le verdict est délicieuse de perversion. Quand il papote tranquillement avec son "boss" dans les douches, avec une humilité dont on est à présent certains qu'elle est feinte, se délectant des mots de Nappa qui sonnent comme une satisfaction supplémentaire à l'idée qu'il va probablement finir dans la zone de l'hôpital réservée aux sidaïques... c'est du grand Oz. Et rarement Adebisi a été aussi fin, pourvu que ça dure.

C'était également parfait d'assister aux affaires de Beecher et Keller. Je suspectais la main de Beecher derrière l'accident malencontreux de Keller dans la remise, et j'aime la façon qu'il a de semer le trouble dans l'esprit de Keller. Les rôles se sont totalement inversés ! Maintenant c'est Keller qui ne sait plus trop que croire et Beecher qui est de nouveau totalement dérangé. D'ailleurs la façon dont l'épisode se conclut, sur ce soupir terrifiant qui scelle par avance le sort de bébé Schillinger, c'est un véritable frisson ! Excellentissime.

Une intrigue dont je n'ai pas parlé, celle du Latino qui, visite après visite, voit sa famille se dégarnir autour de la table, chacun se désistant au fur et à mesure. On a vu le début de cette intrigue dans l'épisode précédent, et comment cela avait rendu le personnage dérangé au point de le conduire à un accès de violence qui lui a obtenu un place au mitard. Mais loin de s'arrêter là, même une fois revenu à Em City, il continue à subir cet affront terrible. C'est quelque chose qu'étonnamment la série avait peu voire pas traité plus tôt, et c'est très bien fait. Je suis infoutue de me rappeler du nom du personnage, mais l'histoire est bien menée.

Derniers petits instants de bonheur de l'épisode que je tiens à souligner : la relation complice entre Shirley Bellinger et Richie Hanlon. Ils sont géniaux ! Elle lui tricote un pull (elle prend les mesures en nombre de barreaux !), elle lui conseille de se venger des Aryens (dont elle partage les idées !), bref, c'est à la fois terriblement dérangeant et adorable. Ce couple fonctionne vraiment bien et leurs échanges sont un plaisir. Mais il faut admettre que j'avais beaucoup de "sympathie" (si tant est qu'on parle de sympathie pour une créature comme Bellinger) pour les deux personnages avant cela, et que j'avais quelques souvenirs de leurs quelques journées côte à côte... Il faut en profiter le temps que ça dure...

3 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x02, la main tendue

Vous savez, je n'y croyais pas, je n'y ai jamais cru. Le cycle de vie présumé d'une série m'a toujours semblé être l'un de ces horribles contes qu'on raconte aux jeunes téléphages pour leur faire peur. Ou pour encourager l'habitude qu'ont pris de nombreux spectateurs de vouloir avoir une série-préférée-de-tout-l'univers différente tous les trois ans, éventuellement. This one is dedicated to you, Glee.
Mais alors que nous sommes cette fois bel et bien engagés dans la troisième saison d'Oz à l'occasion de notre Ozmarathon, je suis bien obligée de reconnaître que, globalement, bah, c'est pas l'extase.

Ozmarathon-3x02

Comprenons-nous bien. Les épisodes ne sont pas mauvais (contrairement à ce que mon post un peu déçu d'hier vous a peut-être conduit à penser) ; mais comme le dit si bien le tableau ci-dessus lié, ce n'est pas que la qualité à baissé, c'est qu'on assiste à une stabilisation dans divers domaines, du déroulement des épisodes eux-mêmes, très formulaic, jusqu'aux intrigues des divers personnages. Beaucoup de qualités sont au rendez-vous, en somme. Mais pas la surprise.
D'avance, je précise que dans ce post, je vais mettre volontairement de côté le speech d'Augustus, parce que, eh bien, en toute franchise, je ne pense pas l'avoir compris. Les anecdotes ne sont pas mauvaises en soi mais je n'ai pas saisi leur pertinence sur la longueur de l'épisode. Possible aussi que je sois fatiguée mais ça m'a juste totalement échappé. Donc, pas un mot, mais n'hésitez pas à m'éclairer sur votre perception de la chose.
Typiquement ici, plusieurs intrigues donnent vie au principe que j'énonçais ci-dessus.

On a par exemple l'intrigue Beecher, en réalité devenue ce qu'il conviendra de nommer l'intrigue Beecher/Keller (ou, pour ceux qui sont fans des contractions à la con comme c'est la mode depuis quelques années, Kelcher ou Beeller). Désormais les deux personnages sont difficilement dissociables, quand bien même leur temps d'antenne n'est pas équivalent. Keller, après s'être tripoté une saine période de temps dans la cellule de "protection" d'Oswald, est réintroduit en milieu hostile, se dépêche d'aller parader devant Beecher pour lui prouver qu'il a tenu parole et que, hein t'as vu, je sais remuer la queue. Sauf que le toutou est une fois de plus éconduit par le maîmaître désabusé. Et comme la fois précédente, c'est l'occasion pour Beecher d'avoir l'air inflexible alors que personne n'est dupe, et pour Keller de se mettre un peu plus en danger. Et en soi ce n'est pas une mauvaise intrigue, même avec des spoilers j'arrive à me poser des questions sur la finalité de la démarche de Keller, mais ça manque quand même de punch, à plus forte raison parce que pendant la saison 2, cette intrigue s'est développée avec brio et rapidité. J'ai du mal à admettre que les affaires de Beecher manquent autant de rythme à présent, quand elles avaient trouvé le bon tempo quelques épisodes plus tôt.

De la même façon, Alvarez, vous le savez, est l'un de mes chouchous, et son intrigue actuelle en confinement est atroce (et donc bien trouvée, d'après les standards masochistes de tout spectateur d'Oz), mais on tourne un petit peu en rond. Evidemment, il m'arrache des larmes de sang quand je le vois, les poings ensanglantés, agrippé à la porte de sa geôle, mais à part servir de tear jerker, je n'arrive pas à comprendre l'intérêt ultime de cette intrigue. Par-dessus le marché, on ressort l'habituel Père Mukada dans son rôle d'ange gardien attitré de Miguel, qui va encore une fois se prendre une méchante mandale dans la gueule pour revenir à la réalité, et supplier que personne ne frappe Miguel (en vain).
Vous savez, la folie, c'est répéter les mêmes actes en espérant obtenir un résultat différent. Et le ptit père Ray, je ne comprends pas qu'il n'ait pas eu une fois l'envie de se dire que cette fois, Alvarez allait se débrouiller sans lui. Pas l'abandonner totalement, mais pourquoi pas confier son sort à Sister Pete, tiens ? A chaque fois ça finit mal pour lui, pour Alvarez, pour tout le monde, et pourtant à chaque fois on y revient. Sans compter que cette même scène, on l'a vue à la fin de la saison 2 lors de la capture d'Alvarez.
Donc c'est très touchant sur le moment, mais au final c'est un peu du rebattu. Fort heureusement, si la confrontation avec sa victime permet à Miguel de sortir de l'isolation, on aura une chance de nous-mêmes nous sortir de ce bourbier. Père Mukada, c'est moins sûr, mais apparemment il est encore plus maso que nous...

Je suis également assez circonspecte devant l'histoire avec Coyle, le prisonnier qui avoue de but en blanc à Hill qu'il a tué toute une famille. D'accord, ce mec n'est pas une flèche, mais quand même, c'était un peu trop facile. Et surtout ça manque un peu de risques ; il suffit de voir comment Augustus parvient à avoir l'air totalement assuré lorsqu'il tente d'arracher des aveux au monstre, c'est ahurissant comme il en fait ce qu'il veut alors qu'un instant plus tôt il suait à grosses gouttes rien qu'à l'idée qu'il pourrait confronter son co-détenu. J'aurais bien vu une petite scène supplémentaire pendant laquelle il aurait roulé vers Coyle en se donnant du courage, ou comment il aurait répété son petit numéro au préalable. Je crois aussi que certains acteurs ne savent pas interpréter des personnages qui mentent, mais c'est un autre débat. L'avantage c'est que la reconstitution dudit crime était atroce, et renouait avec la tradition de la série en termes de malaise.

La palme de l'intrigue limite soapesque de l'épisode revient à la jalousie entre les femmes dans la vie de McManus. Par contre, côté soap, on a deux femmes pas franchement affolantes qui se tirent la bourre pour un petit chauve, je crois qu'on ne voit ça que dans Oz. A ma droite, Diane Wittlesey qui rappelle qu'elle est passée par là avant, d'un air narquois sous-entendant que l'autre a hérité des restes, et à ma gauche, la challenger Claire Howell qui a décidé que McManus était à elle et qui roule des mécaniques, sauf que dés que McManus accorde de l'attention à Diane, elle pète un câble (et pas qu'un peu).
C'était très satisfaisant de voir McManus couper une fois de plus les ponts avec l'ancien lui, et rembarrer Claire en lui rappelant que la sauter deux fois, ce n'est pas lui devoir quoi que ce soit (le même mec a fait une déclaration d'amour à Diane après UN coup désespéré pendant une exécution, rappelons-le). Mais la conclusion violente de cette passade, si elle a le mérite de divertir les prisonniers, est un peu extrême dans le sens où les histoires de coucheries semblent avoir pris une importance dérangeante. Comprenez-moi bien, je suis ravie quand Shirley Bellinger propose implicitement à son avocat de le payer en nature s'il porte son affaire devant la cour suprême, c'est le genre de relations sexuelles que j'aime voir traitées dans Oz. Mais les romances vouées à l'échec (à l'instar de celle entre O'Reily et le Dr Nathan, d'ailleurs rapidement rappelée à notre bon souvenir) me donnent une impression assez désagréable de facilité. Ce doit venir de la retombée d'adrénaline depuis le début de la saison, à n'en pas douter.

En revanche j'ai pris un véritable plaisir à regarder Saïd s'embourber dans ses affaires de coeur. C'est une intrigue qui a vraiment du charme (et je ne parle pas que de la délicate Arija Bareikis ; d'ailleurs ça fait deux jours que j'ai une méchante envie de Southland et ptet même The American Embassy) et la façon dont les suiveurs de Saïd lui font la leçon est même particulièrement intéressante parce qu'elle montre bien que la parole de Saïd n'est plus aussi sacrée, non plus que sa personne qui est indirectement ici remise en question dans sa droiture morale (à raison d'ailleurs). Cela méritait, à vrai dire, peut-être un peu plus de développement dans l'épisode, car après avoir vécu une première saison pendant laquelle le pouvoir de Saïd avait pris des proportions terrifiantes, puis l'avoir vu dans la saison suivante perdre progressivement dudit pouvoir, cette sorte de déchéance a du chien, car elle n'est pas tout-à-fait humiliante en pratique, mais tout de même un peu vis-à-vis de ses pairs et de lui-même (notamment parce que Kareem a besoin qu'on lui mette le nez dedans au lieu de reconnaître de lui-même qu'il est tenté). Nul doute qu'on ne va pas s'arrêter là à ce sujet, donc tant mieux. Explorons un peu les failles de Saïd, on ne l'en aimera que mieux.

Le vrai point commun des intrigues qui m'ont marquée dans cet épisode, c'est que beaucoup de personnages font ici de leur mieux pour faire quelque chose de positif, pour eux ou, plus souvent encore, pour les autres. Aucune bonne action ne restant impunie, évidemment... C'est sans doute ça le plus intéressant, mais ce n'est hélas pas assez poignant ni inquiétant.

Une véritable et indéniable exception reste Adebisi. Il porte une grande partie de mes espoirs, ce grand pervers. Avouez, on le savait tous, il ne pouvait pas avoir vraiment résolu de s'assagir. Son plan pour éliminer Nappa, s'il est absolument machiavélique, manque quand même d'envergure. Je ne miserais pas toute ma vengeance sur une petite éraflure ; espérons donc qu'il fasse d'autres tentatives à l'avenir. Allez Adebisi, on croit tous en toi ! Mais si tu permets, on ne te tournera pas le dos...

2 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x01, le jeu des 7 erreurs

A propos du Ozmarathon, je pense vous avoir dit l'année dernière (on s'en lasse pas) que mes souvenirs étaient embrouillés. Ils le sont. En général. Devant cet épisode pourtant ils l'étaient beaucoup moins. Je me rappelais de chaque ligne de dialogue, de chaque enchaînement de scènes. Pour quelqu'un qui a une mémoire aussi pourrie que la mienne, c'était perturbant.
Mais l'effet de déjà vu avait peut-être d'autres raisons que le simple fait que je l'aie si bien gardé en mémoire.

Ozmarathon-3x01

D'ailleurs l'épisode le montrera assez bien en mettant en parallèle deux scènes hautement répétitives dans le contexte de la série : l'arrivée de nouveaux prisonniers ("on vous dira quand manger, quand dormir...") et des nouveaux gardes ("j'ajouterais juste un conseil..."). La vérité c'est qu'on a déjà assisté plusieurs fois à des scènes similaires, mais jamais dans le même épisode ; l'effet est donc le même et tout autre.
Et puis, il faut préciser que l'épisode ici présent s'est fait une joie, d'entrée de jeu, de nous mettre en garde : tout change, et rien ne change. A l'instar du nom du pénit-.... centre correctionnel d'Oswald, ce début de saison nous replonge dans le bain avec un minimum de changements, mais bon, évidemment on ne va pas totalement se répéter. Et pourtant les choses ont changé. Passons donc en revue les 7 erreurs ; on va voir si vous les avez toutes repérées.

Avant, Miguel Alvarez était un pauvre chiot maltraité par tous. Ensuite il s'est rebellé pour maintenir un semblant de place dans la chaîne alimentaire, et a crevé les yeux d'un gardien. Maintenant ? Miguel Alvarez est un pauvre chiot maltraité par tous MAIS il est en isolement.
Comme observé pendant la saison précédente, Miguel a un don dés lors qu'il s'agit d'être malheureux. Il est de ces personnages qui brillent dans ce domaine, il nous émeut, il nous attendrit, il ne peut rien faire d'impardonnable. Il a pris en otage le père Mukada et celui-ci vient lui proposer des osties sans sourciller un instant. On ne peut pas détester Alvarez et je pense qu'aucun de nous n'a jamais essayé. Simplement il fallait que la configuration change, et le voilà maintenant uniquement victime des gardiens, du système, des nouveaux tours de passe-passe budgétaires de Devlin. On est d'accord, la scène est déchirante (petit ralenti inclus), simplement elle ne change pas grand'chose dans le fond.

Avant, le gouverneur Devlin était justement un enfoiré qui n'avait rien à foutre du bien-être des prisonniers. Ensuite il a essuyé une émeute, s'en est miraculeusement sorti sur le plan médiatique, et avait même opté pour un relatif statu quo. Maintenant ? Devlin est un enfoiré qui n'a rien à foutre du bien-être des prisonniers, mais il se décharge des décisions difficiles et/ou mal vues en sous-traitant le volet médical d'Oswald au privé.
L'air de rien, Devlin refait les mêmes erreurs que dans la première saison, à savoir faire passer son image et son budget avant les considérations à long terme. Cette fois c'est le Dr Nathan qu'il chatouille avec ses décisions à la con, et celle-ci va vite découvrir l'absurdité d'une telle décision, alors que les considérations budgétaires prévalent sur le sort des prisonniers. Oh c'est nouveau, vraiment ? On peut reparler du choix de l'opération d'O'Reily, si vous y tenez, par exemple. Des considérations froides et marchandes primant sur les décisions humaines, on en a déjà vu plusieurs... Là aussi, sur le fond, peu de changement à bien y réfléchir.

Avant, Tobias Beecher était complètement frappadingue. Ensuite il s'était repris, avait commencé à retrouver le calme et la sérénité grâce à l'amour, et avait même trouvé le moyen de devenir totalement vulnérable. Maintenant ? Beecher revient d'un nouvelle parenthèses hors d'Em City, il a des envies de violence, de vengeance et d'humiliation, et... devinez quoi ? A peine revenu il s'empresse d'y céder à la moindre occasion. Par contre, j'admets que cette fois il n'a pas chanté.
On peut discuter sur le fait que Beecher était franchement flippant à son retour d'isolement la fois précédente (il avait arraché le... oui enfin on s'en souvient tous) tandis qu'ici sa colère est plus rentrée, plus maîtrisée. Ah c'est sûr qu'avoir quatre membres brisés ça vous change un homme, mais quand même, la partie d'échec grandeur nature avec Schillinger suit toujours un peu le même modèle, un coup l'un, un coup l'autre, Schillinger reste maître de lui-même et Beecher dégringole d'un pallier de plus sur l'escalier de l'évolution. Là franchement, rien n'a changé, osons le dire.

Avant, Ryan O'Reily était un petit magouilleur prêt à lécher les bottes de n'importe qui pourvu de n'avoir pas à se salir les mains (ni le fondement). Ensuite il avait été frappé d'un cancer du sein, était tombé amoureux de son médecin et n'avait plus fait montre de la moindre subtilité pour se débarrasser du mari de sa bien-aimée. Maintenant ? Ryan O'Reily manipule un biker (Hoyt, en l'occurrence) pour tenter de se venger de Schillinger, suite au viol de Cyril par celui-ci dans la saison précédente.
Dr Nathan ? Complètement oubliée. Notez que je ne me plains pas tant l'intrigue avait pu être outrancière par moments, mais du coup, retour à la case départ, simplement au lieu de vendre de la drogue, Ryan fait ses petites affaires au nom du frangin. Ne vous méprenez pas. J'exulte toujours comme au premier jour en le voyant balancer l'air de rien "ah ouais t'as vu comment Schillinger t'a balancé, hanlala, moi j'aimerais pas !", c'est de l'or en barre, c'est ce que j'adore chez Ryan, c'est... du déjà vu, admettons-le quand même.

Avant, Simon Adebisi était un homme totalement imprévisible. Ensuite il a arrêté la drogue, s'est mis à entendre des tams-tams dans sa tête et a vu son nouveau mentor mourir dans ses bras. Maintenant ? Il sort de la section psychiatrique (où il a séjourné "après avoir changé de chapeau") avec un calme olympien dont on se doute qu'il cache quelque chose.
Adebisi a peut-être troqué la violence brute et décérébrée contre une certaine forme de perversion soigneusement planifiée qu'on ne lui connaissait pas. Mais globalement, on sent bien que les coups de pute ne sont pas finis, que son adoubement par Nappa ne tiendra pas, et que même sa volonté d'arrêter la drogue est suspecte. Quoi qu'il prépare, ça ne sera pas beau à voir, c'est une garantie. Comme chaque fois qu'il prépare un coup, et j'ai encore des images de Nino Schibetta expulsant du sang par tous ses orifices pour m'en assurer.

Avant, Tim McManus était un homme petit (pas un petit homme : un homme petit). Ensuite il s'est pris des balles dans le buffet, est remonté en selle pour remettre Em City sur le droit chemin, et a tenu tête à tout le monde. Maintenant ? Il a besoin que le vieux Rebadow lui dise d'aller régler son compte à Metzger pour s'en charger.
Alors moi, ok, je suis bonne pâte, je veux bien faire semblant de croire qu'il avait remarqué que Metzger était un sale nazi violent et tout, mais j'ai quand même des doutes. McManus n'a pas pipé un mot quand les deux Aryens sont morts dans le tunnel et pourtant là il y avait matière. Ne serait-ce que dire à Metzger : "ah ouais, au fait, maintenant je veux bien que tu me dises pourquoi tu voulais les changer de pod, ces mecs ?". Non, rien, pas un seul regard en coin. Et là, Rebadow, dont je persiste à croire que Dieu lui parle réellement parce que c'est pas possible d'être aussi observateur, lui fait lourdement remarquer que ya anguille sous roche, Timmy prend son air le plus arrogant ("nan mais ça va je suis pas con"), et là-dessus il se dépêche d'aller envoyer trois vannes à Metzger. MAIS GENRE, QUOI. Pire encore, ce mec qui a été, pendant la première saison, entièrement asservi par sa dépendance à l'affection des femmes, trouve le moyen d'accepter un rancard avec la première gardienne venue. Euh, mec. Non quoi. On dirait que le coup avec Diane ne t'a rien appris. Si tu dois absolument te taper quelqu'un, sors de la prison pour le faire merci.

Avant, Augustus Hill était enfermé à Oz pour longtemps. Ensuite il a monté un dossier avec Kareem Saïd, a perdu son appel, et a tenté de s'échapper en s'enfermant dans un cercueil. Maintenant ? Il est là, en plein milieu d'Em City, comme si de rien n'était.
I rest my case.

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Quelques axes de cet épisode de rentrée sont prometteurs, dont la friabilité de Kareem Saïd, précisément, qui se met en place de façon intéressante dans le regard de ses suiveurs ; ou bien dans l'arrivée d'un étrange petit gardien de péniten-... centre correctionnel qui a l'air à la fois tout doux et étrangement décidé. Et bien-sûr, dans la jolie bien qu'étrange relation qui se met en place entre l'envoûtante Shirley Bellinger (même les gays ne résistent pas à sa volonté) et l'adorable Richie Hanlon qu'on retrouve enfin.
Mais il ressort de cet épisode une étrange sensation, celle de manquer un peu de palpitations. On a eu plus de décharges d'adrénaline avec la série par le passé. On a hâte que ça revienne.
Moquez-vous si vous voulez, mais je crois que j'étais en manque, et je n'ai pas eu ma dose avec ce season premiere.

31 décembre 2011

[#Ozmarathon] 2x08, des possédés

La première saison de notre Ozmarathon s'était achevée dans un concert de scènes choc, associées à un rush d'adrénaline qui avaient de quoi laisser le spectateur vidé. Ca n'a d'ailleurs pas manqué.
L'option choisie pour clore la deuxième saison est bien différente. Mais pas moins bonne, cependant...

Ozmarathon-2x08

Pendant la première saison, Oz avait joué de son intelligence, son goût pour les dynamiques de groupe, et son extrême soif de manigances secrètes pour nous offrir un final bluffant ayant pour vocation de rester dans les mémoires (dussent-elles atténuer le choc des souvenirs pour réussir à survivre).
La deuxième saison avait, dés le début, décidé de calmer le jeu du côté des tractations entre factions. L'idée était que désormais, c'était du chacun pour soi et Dieu, s'il s'aventure à Oswald, pour tous. La saison n'a parlé que de ça après tout : des intrigues personnelles.

Cela s'est vu avec la désertion de Ryan O'Reily, notamment, qui a eu vite fait de basculer dans une intrigue personnelle plutôt que de continuer à intriguer comme jadis ; ses activités sont réduites au minimum syndical et, si cela peut par occasions décevoir, l'idée est géniale. En désinvestissant O'Reily de la plupart des combines à l'intérieur d'Em City, on s'assure que les manigances y sont réduites à leur plus simple expression. Tout simplement parce que Ryan est un sacré fouteur de merde !
Son intrigue relative à sa passion pour le docteur Nathan n'a pas toujours été parfaite ; parfois extrême, elle n'a en tous cas jamais connu les longueurs de certaines autres histoires de la saison, et surtout, elle a permis de faire de la place pour un réel renouvellement du ton de la série.

Qui dit une bascule vers une plus grande dramatisation dit que certains personnages sont désignés victimes. Pas forcément de façon définitive mais au moins pour le plus clair de la saison. Ce sont un peu toujours les mêmes, mais ils portent si bien la douleur : Beecher, Alvarez... On ressent une grande tendresse envers eux et en même temps, on n'attend rien d'autre de leur part que de subir toujours plus. Le spectateur est sadique et brutal, dans le fond, même s'il apprécie ce genre de personnage, il lui veut du mal, et il veut que ce soit énorme.
Beecher aura eu toute la saison pour être le porte-drapeau de cette tendance. Totalement dérangé en début de saison (on parle d'un mec qui a arraché le bout de pénis d'un co-détenu ; je vous l'accorde, c'est l'autre qui avait commencé, mais quand même), il cherche tant bien que mal son équilibre, ignorant totalement que l'impression qu'il a de pouvoir être délesté des horreurs de Schillinger n'est que tromperie. S'il y a bien manigance dans son intrigue, ce n'est pas pour prendre le pouvoir à Oz, régner sur un business ou afficher une quelconque supériorité de clan, mais uniquement par vengeance, celle de Schillinger par l'intermédiaire de Chris Keller. On l'a dit, c'est cruellement intelligent, la progression est fascinante et pourtant, même si on admire, dans le fond, les manipulations opérées par le co-détenu de Beecher sur ce dernier, impossible de chasser l'épouvantable idée que tout est inéluctable et que les conséquences seront forcément terribles.
De la même façon, Alvarez tente de s'affirmer en tant que leader des Latinos, mais son style ne plait guère aux brutes sans finesse qu'il est supposé diriger. Son éviction de la tête du clan a cela de paradoxal qu'elle est à la fois soudaine et inexpliquée... et diablement cohérente. La descente aux Enfers de Miguel pendant cet épisode final fait, probablement, partie des choses les plus meurtrissantes qu'il nous a été donné de voir pendant la saison, et je ne parle pas que du cri d'horreur que j'ai poussé au beau milieu de la nuit en entendant les hurlements de douleur du gardien énucléé, mais bien de l'éprouvante scène claustro, lorsqu'Alvarez est jeté au cachot et nous fait une terrible crise d'angoisse à vous retourner les tripes.
La vérité, c'est que nous aimons Alvarez en victime, parce que lorsqu'il souffre, lui comme Beecher qui connait également un autre genre de torture atroce, nous avons du grand spectacle, des scènes incroyablement fortes, des personnages qui se révèlent à eux-mêmes. Il suffit de voir comment la relation entre Mukada et Alvarez fonctionne bien dans cette configuration, pour comprendre que nous avons besoin de ces scènes atroces.

A Beecher qui perd l'usage de ses membres et, pire encore, comprend qu'il a perdu l'amour qu'il venait de trouver, à Alvarez qui est isolé et plongé dans ses pires terreurs d'enfermement, il faut ajouter d'autres privations encore, d'autres sacrifices.

Ainsi, alors qu'Adebisi, au terme de deux saisons de comportements erratiques, semblait avoir trouvé un semblant de spiritualité lui permettant de tenir le bon bout, est brisé, privé de ses racines, du père spirituel qu'il venait de rencontrer. En voilà encore un dont le câble a lâché. C'est l'esprit qu'il a perdu, le pauvre, alors qu'il avait trouvé une façon de se sublimer en quelques épisodes.
Pire encore, c'est tout simplement d'un espoir de rédemption qui est confisqué au pédophile Robert Sippel. La sentence est appliquée par des personnages qui sont loin d'être moralement irréprochables, mais elle sera claire : certains crimes ne peuvent être expiés. Sippel, introduit très tard dans la saison, n'est pas une intrigue centrale de la saison, mais nul doute que je n'ai pas été la seule à serrer les dents à m'en faire péter l'émail pour éviter d'agoniser devant mon écran. Il est, cependant, représentatif de la volonté de ce dernier épisode de partir "en fanfare", avec des scènes choquantes et un propos dévastateur de pessimisme.

A côté, Ryan O'Riley semble quasiment s'en tirer la tête haute. Si on compte, son corps est sur la voie de la guérison, il a obtenu gain de cause en faisant déménager Cyril à Em City, et ayant renoué avec les Italiens comme un parfait petit rat qu'il est, il est de retour aux affaires. Que pourrait-il bien manquer à Ryan, après tout ? L'amour ? Oui, l'amour. Mais surtout, sa conscience. La culpabilité le ronge, et il importe peu qu'il ne se repente pas d'avoir commandité l'assassinat du mari de Gloria, en réalité. Son véritable fardeau, c'est Cyril, dont il veut porter la responsabilité. Il fera un sacrifice incroyable en acceptant de rester en prison des années de plus afin de pouvoir continuer à veiller sur son frérot. Les obsessions amoureuses n'auront finalement qu'été un prétexte pour conduire le personnage toujours plus loin sur la corde raide tendue entre son goût pour la compromission et son sens de la loyauté.

Enfin, un autre prisonnier sacrifie sa liberté. Kareem Saïd se le devait avant tout à lui-même. Il avait fait tant de compromis, mis tant de fois son ego en avant au détriment de ceux qui lui confiaient leur destin, qu'il avait besoin de sacrifier quelque chose de cher. Ce sera la liberté, donc, alors qu'avec panache, une ultime fois, il fait la bravache devant les cameras pour refuser la grâce du gouverneur Devlin. Ce dernier, dépeint sans une once de nuance pendant toute la saison (et la précédente, accessoirement) comme la pire des ordures marchant libre sur la surface de la Terre, est l'ennemi à abattre, au moins médiatiquement, et c'est Saïd qui lui donne le coup de grâce avec la bénédiction silencieuse de McManus. L'ego de Kareem Saïd n'en sort pas plus humble, mais l'homme a, au moins, pris sur lui, juste une fois, pour que ce soit lui qui paye les conséquences de sa lutte pour la "cause".

Cette saison, tous, ou presque, ont pris cher. Malgré le tempérament plus inflexible de McManus, il est clair que la réhabilitation des prisonniers en vue de leur libération future est un échec ; la violence n'a pas été supprimée, elle s'accompagne même désormais d'une réelle maltraitance psychologique tant des prisonniers entre eux que des gardiens, toujours plus impliqués et certainement pas en bien. Le système fabrique de la privation qui dépasse celle de la liberté... elle soumet les hommes non pas à une discipline, non pas à des règles sociales, mais à la loi du plus fort. Et le plus fort, qu'il soit l'administration carcérale, un co-détenu, ou soi-même n'éprouve jamais de pitié...
Chacun y laisse donc forcément un peu de sa santé mentale.

Le seul véritable inconvénient de cette seconde saison d'Oz, c'est sa brièveté. Si 8 épisodes étaient tout-à-fait raisonnables pour l'objectif de la première saison, avec sa politique interne, sa politique externe, et ses sujets choc, la seconde, plus axée sur le dramatis personæ, a parfois manqué de temps pour explorer certaines choses ; il est également arrivé qu'elle en explore d'autres trop longuement, on l'a vu notamment avec Glynn ou Sister Peter Marie. Avec les nombreux changements instaurés, les interventions de Hill ont eu du mal à s'adapter ; cependant, pour cet ultime épisode, Augustus est revenu en très grande forme, ce qui laisse penser que l'équilibre est possible.

D'ailleurs c'est avec Augustus que la saison s'achève, alors que notre homme, qui depuis plusieurs épisodes semble obsédé par l'idée de s'échapper (un peu curieux après le discours qu'il avait adressé à Kareem Saïd d'ailleurs), a fini par se trouver une porte de sortie.
Ou bien ?

Réponse l'an prochain.

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