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ladytelephagy

18 avril 2011

[GAME] Génériques du monde

Il n'a pas pu vous échapper qu'aujourd'hui s'est produite une chose magique : la rubrique Séries du Monde (SdM pour les intimes) a vu le jour sur SeriesLive, après 9 mois de travail. J'aurais dû prendre des cours d'accouchement sans douleur.

WorldDécouvrir la rubrique Séries du Monde

Pour que vos premiers pas dans cette rubrique, je vous propose un petit jeu de génériques afin de trouver le titre de 15 génériques venus du monde entier. Mais pas un jeu des génériques comme j'en ai déjà organisé...

Parce que je me doute bien, allez, que vous n'avez pas vu la moitié de ces séries. Et quand je dis moitié, j'ai bien conscience de voir large. Donc comme vous avez très envie de voir ces génériques (croyez-moi, certains sont des pépites) et que j'ai conscience que Rome ne s'est pas construite en un jour, je vous propose de participer à ce jeu tout en vous instruisant.  Ou l'inverse. Absolument, comme pour Ordimini.

Alors voici comment ce jeu va se dérouler : je ne vais pas vous donner d'indice. C'est idiot : vous ne trouveriez pas ! Si je commence à vous dire que l'une de ces séries se passe dans une forêt de béton, vous allez me regarder avec des yeux ronds, et vous aurez raison. Donc, au lieu de vous parler de la série elle-même, je vais simplement vous donner deux éléments : le pays, et un mot-clé (que vous retrouverez dans la description de la fiche). Voilà, à partir de là, tout ce que vous avez à faire, c'est aller flâner et fouiner sur SeriesLive et plus particulièrement la rubrique Séries du Monde, et vous devriez, si vous êtes un tout petit peu patient, trouver les séries dont il s'agit.

Après, si vous voulez lire les fiches par lesquelles vous passez, comprenez bien que je ne vous empêche pas.
M'est avis que vous devriez trouver pas mal de choses intéressantes et/ou amusantes, et d'ailleurs, en marge de ce jeu, je vous invite à venir raconter, dans les commentaires, les trouvailles sur lesquelles vous êtes tombées (par exemple vous avez appris qu'une série israélienne est à l'origine de l'une des comédies que vous avez aimées cette année, ou vous êtes tombé sur un synopsis incroyable dont vous êtes certains au contraire qu'on ne verrait pas ça sous nos lattitudes, ou un résumé vous a rendu curieux... comme vous voulez).

1 - Une série suédoise - "écorché vif" > Kommissarie Winter [fiche SL]
2 - Une série danoise - "politique" > Borgen [fiche SL]
3 - Une série égyptienne - "audition" > Ard Khas [fiche SL]
4 - Une série sud-coréenne - "concubine" > Dong Yi [fiche SL]
5 - Une série canadienne - "comté" > Durham County [fiche SL]
6 - Une série brésilienne - "banquier" > Filhos do Carnaval [fiche SL]
7 - Une série polonaise - "appareil" > Majka [fiche SL]
8 - Une série colombienne et argentine - "troubles" > Mentes en Shock [fiche SL]
9 - Une série australienne - "rock star" > Spirited [fiche SL]
10 - Une série allemande - "centre commercial" > Danni Lowinski [fiche SL]
11 - Une série québécoise - "syndicats" > Malenfant [fiche SL]
12 - Une série néo-zélandaise - "princesse" > Go Girls [fiche SL]
13 - Une série canadienne - "espions" > InSecurity [fiche SL]
14 - Une série mexicaine - "secrets" > S.O.S.: Sexo y otros Secretos [fiche SL]
15 - Une série israélienne - "yachts" > Blue Natali [fiche SL]

Pour ceux qui n'ont jamais joué, je rappelle que les règles sont les suivantes :
- les génériques qu'il faut trouver n'ont jamais été postées sur ce blog (et donc ne sont pas disponibles dans le flacon)
- une fois que vous avez trouvé la série, je vous offre le générique correspondant...
Plusieurs (mais pas toutes) de ces séries ont déjà été mentionnées sur le blog, donc au besoin, vous pouvez aussi aller fouiller dans les tags pour vous aider.
Bonus ! Si au moins 15 personnes différentes jouent à ce jeu en commentaires, je vous offrirai un 16e générique ! Voilà, c'est cadeau, ça me fait plaisir . Vous n'avez qu'à faire passer le mot...

Donc maintenant, la chasse est ouverte, sachez que ce concours est ouvert à tous jusqu'à jeudi 21 avril à 23h59. A vous de jouer, montrez-moi que vous êtes curieux ! Mais ne vous inquiétez pas, je commencerai à poster les génériques que vous trouverez à partir de demain.

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17 avril 2011

Home Bittersweet Home

C'est une vieille fascination née par hasard. Ou peut-être révélée à ma conscience par hasard.
Un documentaire. Des décors merveilleux de rudesse et de beauté simple. De la lumière comme s'il en pleuvait, et une nuit opaque et confortable. Une langue envoûtante aux claquements et roulements intimes.
J'ai une certaine fascination pour la Suède, et par extension pour la Scandinavie. Ca fait bien 10 ans. Et ça fait aussi 10 ans que je me promets qu'un jour, j'apprendrai le Suédois. Que j'irai (alors que je n'ai pas envie d'aller au Japon). Que je m'installerai, même, peut-être (pour mes vieux jours, si je me débrouille bien). Mais je n'en fais rien, et je crois que j'aime l'idée que j'y viendrai plus tard, beaucoup plus tard. Que c'est quelque chose qui m'attend. Un horizon qui correspond au moi que je ne suis pas encore. Alors je ne tente rien de lire ou d'écouter. Je ne regarde pas le prix des billets d'avion et je ne me lance pas dans l'achat de méthodes diverses et variées. La Scandinavie peut attendre.

Ce qui a tout changé, c'est Scénaristes en Séries. J'avais vu quelques pilotes scandinaves à l'occasion des articles pour SeriesLive, mais très peu avec des sous-titres.  Et puis, je n'avais lancé les articles que pour Scénaristes en Séries, de toute façon.
Et me voilà dans le matin d'Aix-les-Bains, sous la bruine, à découvrir des séries sous-titrées dont je n'attendais pas tant. Ah, il faudra que je vous reparle de Borgen, d'ailleurs, faites-moi y penser dans quelques semaines lorsque les choses se seront calmées. Il y a eu, donc, les coups de coeur Borgen, Kommissarie Winter, et dans une moindre mesure, Alamaailma Trilogia. Depuis, il y a eu Forbrydelsen et Lykke, pour ne mentionner que ces séries. Et s'il est vrai que je n'ai pas forcément eu de coup de coeur devant Lulu og Leon, je dois admettre que j'avais bien aimé le pilote (a contrario de En God Nummer To, pas vraiment ma came). Bref depuis le mois d'octobre, je me sens pousser des ailes, comme si on me poussait à être impatience, à ne plus attendre de venir à ma vieille obsession que je pensais laisser couver encore un peu.

C'est qu'il y a de quoi s'enthousiasmer ! Chaque fois que je regarde une série scandinave (là, tout de suite, ne me vient aucune exception à l'esprit), j'y trouve une forme d'exotisme, ce qui est quand même ce que je cherche quand je regarde une série étrangère, même si cet exotisme peut prendre des formes très diverses, et en même temps il y a un côté particulièrement familier. Si je proteste chaque fois qu'on me dit que la fiction scandinave reflète bien le côté froid de ses pays de provenance, c'est tout simplement que pour moi, ce n'est pas froid du tout. Je m'y sens très facilement chez moi, et si ce n'était la barrière de la langue, je trouverais ça aussi confortable que quand je regarde des séries américaines ; qui, elles aussi, à bien y réfléchir, présentent de l'exotisme, et à vrai dire je m'en rends encore plus compte maintenant que je m'aventure toujours plus loin.
Mais si vous le permettez, j'aborderai éventuellement le ressenti que j'ai avec la fiction de chaque pays dans un post futur, car ce n'était pas l'objet de mon post. Je voulais simplement poser le cadre, pour bien vous faire comprendre dans quelles circonstances j'ai abordé Koselig Med Peis. Car maintenant, la fiction scandinave, je m'y sens vraiment bien, et je n'ai plus envie d'attendre pour m'y mettre (et du coup, reviennent au galop les plans linguistiques et les envies de voyage, mais passons).

KoseligMedPeis_Title
J'ai regardé le pilote de Koselig Med Peis (sans sous-titres, mais je songe sérieusement à y remédier) en ayant l'impression de me retrouver dans le même genre d'univers qu'un film indépendant. Genre Juno, mais plus indé. Il y avait un côté "on est un peu hippie sur les bords et on aime bien utiliser des meubles vintage partout" qui était un pur régal, et qui en même temps s'inscrivait totalement dans la démarche de la série. Et il est franchement rare que, d'ailleurs, la forme participe autant au fond.

Car l'histoire est la suivante : après une rupture difficile (et encore, ça ne s'est pas tout-à-fait calmé) avec une jeune chanteuse populaire, Georg retourne rendre visite à ses parents. Enfin, non, pas tout-à-fait, car ils ne vivent plus ensemble : sa mère, Bente, est partie vivre avec une autre femme, laissant son père Frank seul dans la maison familiale où Georg et son frère Terje ont grandi. Lorsque Georg passe une tête dans ladite maison familiale, il découvre une vieille bâtisse qui semble restée bloquée dans les années 80, à la différence près que la poussière, elle, a continué de s'accumuler. Et au milieu de ce lambeau de maison, il y a Frank, son père, qui très franchement ne marche plus bien droit : Georg va apprendre que son père est frappé de schizophrénie, et il faut bien que quelqu'un se charge de lui, tout désagréable et bougon soit-il. Et surtout, en dépit du fait que Georg n'a pas franchement de bons souvenirs avec son père. Le revoilà donc à s'installer dans la vieille maison avec son père qu'il imagine déjà impotent, une perspective qui ne fait pas grand'chose pour lui remonter le moral.

KoseligMedPeis_Maison
Cette maison figée presque 30 ans en arrière, c'est une trouvaille superbe. Un vrai personnage. On a l'impression de faire le plongeon dans l'enfance de Georg contre son gré, tant la maison est habitée, plus ou moins littéralement, par des fantômes de cette époque. Et je suppose que ça a d'autant plus fonctionné sur moi que je suis de la même génération que Georg, en plus.
Et Georg a une relation très intime avec son enfance : il se voit enfant, et Georg-adulte et Georg-enfant passent des moments côte à côte, soit paisiblement, comme à la fin de l'épisode, soit, et c'est peut-être moins subtil mais plus efficace, au début, lorsque Georg explique au petit la séparation, avec une espèce de douceur mêlée d'embarras, jouant à la fois sur le côté ambigu de la scène et sur l'émotion qui transparait à travers ce rapport qu'il a au passé. Symboliquement, il emmène le petit Georg partout, en fait, et c'est très touchant. Mais il ne sait pas trop non plus comment lui parler et ça, c'est touchant aussi, mais d'une autre façon.

KoseligMedPeis_Enfants
Et puis, il y a le reste de la famille, et notamment le rapport à Terje. Là encore, une relation fraternelle très réaliste, entre taquineries et confidences, deux adultes qui ont été enfants ensemble, qui ont pris des chemins différents mais qui sont encore liés, dans le fond. D'autant que Terje est vraiment un drôle d'animal, qui en essence vit devant son ordinateur, pour son grand projet multimédia... qui consiste en fait à se filmer en train de chier sur tous les drapeaux du monde, à commencer par le sien propre. Enfin, propre. Je me comprends.
Du coup inutile de vous dire au passage qu'entre le vieux grincheux schizophrène, le geek scatophile et le fiston qui s'est fait plaquer par une popstar, la mère devenue lesbienne, c'est presque la référence de normalité !

Ce qui m'a fascinée aussi, c'est d'avoir lu pendant que le pilote cagoulait (et ça a pris des semaines et des semaines, c'était interminable) que le créateur de la série avait été inspiré par Six Feet Under. Et vous, quand vous lisez un truc comme ça, instinctivement vous regardez l'épisode ensuite en cherchant les traces de cette paternité. Et là où je suis bluffée, c'est que j'arrive à comprendre d'où est venue l'inspiration (fils qui revient au bercail, famille fragmentée et étrange, mélange entre réalisme et éléments surréalistes), mais qu'à aucun moment je ne me suis dit "mais attends mais c'est trop Six Feet Under, ça !". Devant Borgen, c'est la même : l'équipe de la série n'a aucune honte à avouer de but en blanc que, oui, l'inspiration vient d'A la Maison Blanche, pour autant ce n'est ni une copie, ni une adaptation, et les sujets sont différents et abordés différemment.
En fait, c'est ça une fiction locale qui a réussi : savoir prendre l'inspiration, mais sans copier à l'identique. Je crois que c'est ça qu'on n'arrive pas à faire en France : quand on veut s'inspirer d'un truc, on a tendance à le copier bêtement en espérant qu'une polycopie fera le même effet que ce qui nous a donné l'idée. C'est faux. Et des séries comme Koselig Med Peis le prouvent bien : il y a une véritable personnalité, quelque chose de très intime dans l'histoire et la façon de la raconter, pour autant, le visionnage de Six Feet Under a peut-être déclenché un savoir-faire dans la narration, pour révéler une histoire qui aurait été sensiblement la même, je pense, mais avec peut-être moins d'outils pour la transmettre. Ce qui a été appris, c'est le moyen seulement, la technique.

KoseligMedPeis_Tandem
Je suis bluffée, en fait, d'avoir ressenti tant de choses, d'avoir vu tant de choses, alors qu'encore une fois, je n'avais pas de sous-titres. Il y a quelque chose d'universel dans cette histoire d'enfance à la fois perdue et retrouvée, dans le parcours de Georg qui n'est ni vraiment parti ni tout-à-fait revenu à la maison, et la réalisation intimiste, poussiéreuse, un peu jaunie mais incroyablement efficace, et rythmée comme il faut, permet de partager cette expérience avec lui.
Du coup inutile de vous dire que l'acquisition du DVD de Koselig Med Peis, je fais plus qu'y songer. J'en suis à envisager le moyen de paiement.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (mais ça va aller en s'améliorant) : la fiche Koselig Med Peis de SeriesLive.
Pareil, elle est toute neuve cette fiche... c'est bizarre quand même !

16 avril 2011

Mais achevez-moi !

Que 49 il commence comme un clip superficiel et fade de plus d'une minute, ce n'était pas fait pour pour me mettre dans de bonnes dispositions. Patience.

49il
J'allais vite découvrir que la suite était pire.
La musique est ridicule. L'enchaînement des scènes est ridicule. Les situations sont ridicules. Le jeu des acteurs est ridicule. Ai-je mentionné que c'était un poil ridicule ?Je vous en prie, ne me lancez pas sur le sujet des [rares et pourtant ridicules] effets spéciaux.
C'est absolument insupportable, comment peut-on concentrer autant de clichés en si peu de temps ? C'est un défi que s'étaient lancés les scénaristes, ou quoi ?! Non, attendez, il faut que je vérifie, ça se trouve il n'y a pas de scénariste, ça expliquerait pas mal de choses. Ah ça, par contre il y avait quelqu'un pour la musique, ça, ça ne fait pas de doute...

Alors, bon. Le dernier tiers de l'épisode nous tire (en partie) du marasme en lançant une intrigue un tout petit peu plus fournie que ces vagues histoires de "je vais me marier et je suis cro cro contente mais tout le monde n'est pas aussi content que ça pour moi", pour nous proposer de faire avec l'héroïne le bilan de sa très vaine existence. Certes. Mais à ce stade, pour moi, les choses sont déjà claires, il n'y a pas la moindre forme de suspense de ce côté. On sait déjà qui aime sincèrement cette petite cloche un peu plus que les autres, et si jamais il y a une surprise quelque part, elle ne m'intéresse pas du tout à ce stade.

Mais très franchement, les quelques éléments vaguement sérieux dans ce pilote mielleux ne valent pas tripette. En fait, on en rajoute même dans le pathos avec l'intrigue de l'autre héroïne, ce qui au lieu de former un contraste intéressant au début de l'épisode (bien qu'usé jusqu'à la corde dans ce genre de séries, comme on a pu le voir par exemple avec un peu plus de grâce dans Cinderella Unni), on est plus proche du choc thermique que de la nuance. L'amplitude est trop grande, le personnage de la pauvrette (dont on n'a pas vraiment envie de mémoriser le nom si on l'a jamais entendu) n'a pas d'intérêt. Il brise l'ambiance au lieu d'apporter de la profondeur, ou de l'émotion, ou peu importe, à l'intrigue.

La seule chose qui sauve 49 il, osons le dire, c'est Gyu Ri Nam. Oh, la charmante petite chose. Elle en fait des tonnes, mais c'est un peu obligé vu qu'elle n'a strictement rien d'autre à faire. Quand on est une jolie fille dans une mauvaise production, tout ce qu'il reste à faire, c'est minauder à mort, je suppose. C'est un peu le syndrome Smile : pourvu que la fille soit jolie, on n'a pas peur de regarder la série (dit comme ça, on dirait les paroles du générique de Nicky Larson, mais vous saisissez l'idée).
D'un autre côté, maintenant que j'y pense, cette jolie Gyu Ri, demandez-lui de pleurer et c'est à nouveau ridicule. On ne s'en sort pas.

Du coup, je ne vois aucune raison de regarder le pilote de 49 il, à plus forte raison la suite. Moi, j'ai fait ma part : je vous ai avertis.
Punaise, j'ai envie subite de me refaire le pilote de Dead Like Me, moi, c'est fou, je sais pas d'où ça me vient.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche 49 il de SeriesLive.
Mais ?! Elle n'était pas là il y a encore quelques jours, cette fiche. Se pourrait-il que... la grève soit finie ?!

16 avril 2011

D'façon j'aime pas les surprises

Avec la saison japonaise sur le pas de notre porte (plusieurs dorama ont déjà commencé, beaucoup ont prévus de faire de même dans les prochains jours), il était plus que temps que je vous glisse un mot sur les séries les plus attendues de la saison, parce que d'abord c'est la tradition, et parce qu'ensuite, cette saison, ce classement fait plaisir à voir.

Jugez plutôt :

1 - JIN (saison 2)
2 - BOSS (saison 2)
3 - Hagane no Onna (saison 2)
4 - Rebound
5 - Shiawase ni Narou yo
6 - Umareru
7 - Koukousei Restaurant
8 - Majisuka Gakuen (saison 2)
9 - Inu wo Kau to iu Koto
10 - Good Life

Bon alors, je vous l'accorde, ce classement n'est pas 100% le mien, c'est clair, on en est même loin... mais regardez-moi ce trio de tête !
J'ai l'air surprise ? Ah, c'est une erreur : je voulais simplement montrer que je suis ravie. Mais naturellement, l'impatience des spectateurs nippons autour des retours de JIN ou BOSS n'a rien de surprenante. Rappelons que pour JIN, ce sont les spectateurs eux-mêmes qui l'ont réclamée ! Ah, c'est pas cette saison qu'on va se plaindre de l'invasion des séries renouvelées, ça vous pouvez me croire...

JINisback
Quand même, ça met du baume au coeur. Ah, si seulement il existait un endroit où suivre ensuite les audiences de ces séries !
Restez à l'affût...

15 avril 2011

Nature morte

Dans The SeriesLive Show, ce soir, on vous parle en fin d'émission de Forbrydelsen et de The Killing.
"Quoi ? Qu'est-ce qu'elle raconte ?"
FOR.BRY.DEL.SEN. Comme ça se prononce. Ne vous faites pas passer pour plus bêtes que vous ne l'êtes, je sais ce que vous valez.

Mettre en parallèle deux pilotes, ici l'original et son remake, c'est une première dans ce podcast. Et pour que vous puissiez suivre notre conversation, j'ai pensé que, tout simplement, je pourrais vous en faire un post La preuve par trois. Vous savez, les post La preuve par trois ? Ceux qui, quand on pense bien à cliquer sur toutes les images du post, vous récompensent pour votre obstination !
Mais comme dans l'émission, on a plutôt mis l'accent sur les différences entre les deux pilotes, je me suis dit que j'allais plutôt vous parler de ce qui lie les deux séries, de ce qu'elles ont fondamentalement en commun. Comme ça, l'écoute du podcast vous sera complémentaire, et non une redite à mon humble post du vendredi.
Pis de toute façon, faire un post comparatif sur deux séries, je n'aurais pas su le faire aussi bien que freescully.

Forbrydelsen___1 TheKilling___1

Bienvenue dans un monde de silence. La nature occupe une grande place au début de ce pilote, avec des plans d'une vertigineuse sobriété, mais profondément belles, tandis que la police s'active pour retrouver la victime, Nanna/Rosie. On ignore si l'adolescente est encore en vie, mais sa disparition nous conduit à fouiller des endroits désertiques, loin du béton de la grande ville. On notera comment le même lieu peut d'ailleurs, selon qu'on y suive une gamine terrifiée ou qu'on accompagne les fouilles méticuleuses de la police, revêtir une apparence aussi bien angoissante que nonchalante.
Le cadre de Forbrydelsen/The Killing est aussi celui-là, avec sa nature imperturbable, presque vierge. Il participe énormément à l'ambiance de la série bien que la plupart des scènes s'en éloignent, conférant une atmosphère toute particulière à cet univers.

Forbrydelsen___2 TheKilling___2

Notre enquêtrice Sarah Lund/Linden est un personnage atypique. C'est un "chic type", en fait, dans le fond. Il ne s'agit pas d'une créature froide et cérébrale comme tant d'enquêteurs l'ont été ces dernières années. Capable de plaisanter comme d'aborder avec sérieux et concentration ses difficiles attributions, elle arrive au contraire à nous être sympathique, mais sans jamais tomber dans la caricature de la nana pour qui on ressent de l'empathie. Si elle n'est pas quelqu'un d'émotif, on sent que beaucoup de choses sont intériorisées ; les différents plans sur son regard, alors qu'elle réfléchit, nous invitent au contraire à entrer dans sa tête, pour y découvrir quelqu'un de sain, d'équilibré, qui n'est jamais dans l'excès d'émotion ou de froideur. Le fait qu'elle soit sur le point de quitter son job actuel pour commencer une nouvelle vie ailleurs lui confère en outre une aura positive : sans déprécier son métier (ce n'est pas comme si elle avait un problème avec la nature de celui-ci) lui permet d'en être juste un peu plus libérée. Une distance salvatrice, et qui finalement aiguise probablement son esprit d'analyse et d'observation.

Forbrydelsen___3 TheKilling___3

Mais Forbrydelsen/The Killing, c'est aussi la terrifiante histoire de parents qui vivent la pire des tortures, suivie du dernier des drames, avec la disparition de leur fille qui aboutit à la découverte de son corps. Si votre coeur n'impose pas à la vue de cette scène, consultez. La douleur y est pure, animale. Celle du père comme de la mère, d'ailleurs, bien qu'elle s'exprime différemment. Que les paysages froids et l'héroïne décontractée ne vous abusent pas : derrière l'enquête, c'est avant tout une tragédie familiale qui se joue, et en choisissant le mode du feuilletonnant, la série s'autorise ce que peu de séries policières ont osé creusé depuis 10 ans qu'elles monopolisent pourtant nos écrans : une anatomie du deuil.

Il y aurait, naturellement, bien plus de captures à faire, et de choses à souligner. Mais vous connaissez les règles pour cette rubrique : pour chaque épisode, 3 captures et pas une de plus.
En espérant que ça suffise pour vous convaincre...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : les fiches Forbrydelsen et The Killing de SeriesLive.
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13 avril 2011

Fossé des générations

Mildred, oh, Mildred. Ca y est, j'ai compris. J'ai mis le doigt sur ce que je n'aimais pas chez toi. Mais alors, vraiment pas !

Définir ce qui m'a plu a par contre été rapide : ton époque. Un délice de musiques, de vêtements et, surtout, quel bonheur, de voitures. Si j'avais vécu à ton époque, Mildred, j'aurais conduit une voiture (alors qu'à la mienne, vraiment, rien à faire). Une charmante petite traction avant toute rutilante... mais je m'égare.
Donc oui, pendant 5 épisodes, je suis essentiellement revenue pour ces petits éléments, ceux qui, dans la plupart des autres fictions historiques, ont d'habitude la particularité de me donner le sentiment qu'on a passé plus de temps à la reconstitution du cadre qu'à l'histoire, mais là, les voitures sans doute, toujours est-il qu'on ne m'a pas vue me plaindre. Les voitures, certes, mais aussi l'espoir de te revoir cuisiner, Mildred, comme dans le pilote, si ce n'est plus. Mais sur ce chapitre, mes espoirs ont été bien déçus.

MildredPierce_Head
Donc, Mildred, j'ai compris le problème de fond. C'est que tu es une faible.
C'est sans doute dur à entendre, désolée, mais le coeur du soucis est là.

Oh bien-sûr, ponctuellement, tu tapes du poing sur la table. Mais en général, c'est après avoir serré les dents un peu plus longtemps qu'à ton tour.
En fait, ce que je voudrais te dire, c'est que tu as infiniment plus de patience que la spectatrice que je suis. Bien que je ne sois pas sûre qu'on puisse encore parler de patience à ce stade. Sauter à la gorge de ta sale môme ? Si j'avais été à ta place, la série serait déroulée en prison dés le début du pilote. Détestable petite créature... Te débarrasser de ton profiteur d'amant ? Pardon mais tu as vraiment pensé avec ton entrejambe, sur ce coup. Et entre nous soit dit, il y a quelques personnes de ton entourage que j'aurais remises à leur place.

Est-ce un problème d'interprétation, ou d'écriture ? Ton personnage se bat pour s'en sortir, et pour progresser socialement, et pourtant il apparait comme faible, manquant de détermination, influençable, naïf. Et en fait, j'ai bien senti que tu t'étais donnée du mal, que tu avais travaillé dur à un moment, mais dans le fond, je n'ai pas saisi pourquoi. Pour satisfaire les désirs démesurés de ta fille aînée ? Parce que l'alternative, c'était de servir des tables toute la journée ? Tu n'as pas d'envie, pas de but, pas d'objectif bien à toi, tu n'avances qu'une fois qu'on t'a indiqué dans quelle direction le faire, en bon petit soldat. Si ce n'était pour Veda, jamais tu n'aurais construit ton petit empire ; la vérité c'est que sans cette odieuse gosse, tu n'aurais été capable de rien.

Mais je ne t'en veux pas, Mildred. Je crois que notre incompatibilité fondamentale vient des générations qui nous séparent. Mildred Pierce n'a pas connu la révolution sexuelle, les temps forts du féminisme, ou le girl power. Et je ne peux tout de même pas te reprocher d'être née à une époque que j'aime tant. N'avoir pas connu tout cela n'implique pas que tu devais nécessairement devenir une chiffe molle, et ça n'a pas été le cas, simplement il te manquait, pour prendre tes décisions, cette assurance et ces acquis sur lesquels moi, je peux à peu près compter.
Je crois que c'est en cela que nous différons, Mildred : les combats qui nous séparent, et m'autorisent à penser différemment, juste un peu, juste assez. Mais personne ne t'a appris à ne pas te laisser faire, Mildred, et c'est pour ça que tu ne réagis (excessivement, bien-sûr, comment en serait-il autrement ?) que quand la couple est vraiment pleine, et que tu ne peux plus prendre sur toi, plus regarder ailleurs, plus serrer la mâchoire, plus articuler un soupir pour éviter le conflit.
Tu es faible à mes yeux, parce que d'une certaine façon, tu étais seule. Indépendante, intelligente, et en phase avec tes désirs de femme : pas une chiffe molle, je l'ai dit. Mais il te manquait les clés.

Alors, tout bien réfléchi, je ne suis pas si fâchée que ça. J'ai presque de la tendresse pour toi, et j'apprécie que tu nous aies dévoilé ces quelques années de ta vie, nous montrant honnêtement le parcours d'une femme qui n'était ni complètement soumise, ni tout-à-fait une battante, pas une femme pleine d'audace et de détermination prête à retrousser ses manches pour faire ce qu'elle a décidé quoi qu'il arrive, juste une femme qui n'allait quand même pas se laisser aller, mais qui n'avait pas l'âme d'une courageuse. Une femme comme il y en a tant, qui a dû faire avec les circonstances, et qui a fait du mieux qu'elle pouvait.

Oui, souvent, tu m'as irritée. Mais finalement, je voudrais en voir plus souvent à la télévision, des héroïnes comme toi. Des femmes qui ne sont pas des warriors, des Catherine Courage qui ont un but dans la vie que rien ne saurait en détourner, des femmes fortes et charismatiques, assurées et ambitieuses pour elles-mêmes, qu'on a envie d'admirer.
Mais qui ont un je-ne-sais-quoi de "trop" fort pour être vraies.

Il y a eu bien plus de Mildred Pierce qu'il n'y aura jamais de Buffy Summers.
Ou de Veda Pierce.

MildredPierce_Veda
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Mildred Pierce de SeriesLive.

9 avril 2011

The Spy Next Door

La seule chose dont je me rappelais, à propos de Breaking In, avant d'en lancer le pilote, c'était d'avoir lu Dieu sait où qu'il s'agissait d'un InSecurity américain. Certes, je m'intéresse à peu de projets, préférant généralement l'effet de surprise, mais en plus je vous avoue que je confondais un peu avec Breakout Kings. Et quand on voit la gueule du pilote de Breakout Kings, eh bah ça donne pas envie de pousser plus loin les investigations !

BreakingIn
Je ne sais plus qui a avancé cette analogie avec InSecurity, donc, mais on fait difficilement plus exact. En cela que Breaking In reprend un thème similaire (quoique pas absolument le même non plus), que c'est assez efficacement troussé... mais que ça manque quand même d'âme. On s'y amuse vaguement des blagues, mais sans grande conviction. Tout ça n'est pas naturel, il n'y a pas de fantaisie, et si peu de réelle originalité !
Bien-sûr, InSecurity n'est pas parfaite non plus, loin de là. Mais son humour est aussi teinté d'une sorte de sincérité touchante, comme pour nous dire que ce qu'on va voir n'est pas hilarant, mais c'est pas grave, on n'a jamais voulu nous épater, juste nous faire passer un bon moment sans se prendre la tête. Breaking In se donne au contraire un mal fou. Trop de mal. Christian Slater et les grosses cylindrées donnent l'impression qu'il faut en rajouter pour nous impressionner, or c'est tout le contraire : qui peut le plus, peut le minimum. Je serais impressionnée si la série acceptait de se passer de cette esbroufe.

Il y a toutefois de bonnes idées, notamment dans le renversement d'un certain nombre de clichés. Et pour un investissement assez limité de 30 minutes par semaine, je pourrais bien tenter de rester, pour voir si ce sont ces bonnes idées qui vaincront, ou si les "petites scènes à gros moyens", ni drôles ni utiles, mais sortant l'artillerie lourde, l'emporteront sur l'humour, pour faire de Breaking In un festival de blagues beauf autour des voitures, des outils high-tech et des filles belles mais dangereuses.

Peut-être aussi que Breaking In, dans le paysage des comédies américaines en single camera, était une trop grosse prise de risque, et que c'est cette crispation qu'on ressent dans le pilote. Comme s'il avait fallu penser à ajouter artificiellement tout un tas d'éléments permettant à la série de ne pas sembler trop imperméable au public, comme s'il fallait faire ces concessions pour obtenir la commande d'une saison. Accordées à contre-coeur, elles donnent l'impression d'un manque de naturel qui a peut-être une chance de s'estomer ensuite. C'est ce sur quoi je mise quand je dis que je tenterai peut-être encore un peu le coup, mais s'il n'y a pas de changement, alors vraisemblablement ça n'aura rien à voir avec des concessions.

J'ai envie, donc, de laisser une chance à Breaking In. Son côté totalement barré mais un peu particulier me rappelle, dans une moindre mesure, les univers étranges de The War Next Door ou Manhattan, AZ. Il y a quelque chose de décalé dans ces séries qu'on ne trouve pas chez les autres du même format. Un côté un peu kamikaze, peut-être, et une espérance de vie à l'avenant... Le pilote de Breaking In m'a moins fait rire que les séries sus-mentionnées, qui sont de véritables classiques de ma téléphage-o-thèque, mais j'ai quand même envie de tenter le coup. Mais si je ne suis pas convaincue après le deuxième épisode, par contre...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Breaking In de SeriesLive.

8 avril 2011

Touche pas à ma curiosité

"Oh non, elle va ENCORE râler..."
Bah oui mais c'est pas pour rien si une rubrique Point Unpleasant existe. Il y a du matériel pour râler sur le traitement des séries en France. Mais cette fois-ci, ma diatribe ne s'adressera pas aux diffuseurs, aux distributeurs ou... non, mon post bileux portera d'abord et avant tout sur l'information téléphagique.

Il y a quelques jours, je vous entretenais de ma frustration suite à la découverte de l'existence du pilote de Let's stay together, dont personne n'avait eu l'idée de faire une review à ma connaissance, rapport entre autres au fait que peu de monde a pensé à mentionner que la série allait être diffusée. Cette frustration s'étend en fait bien plus loin.

On ne peut pas attendre des sites d'information généralistes qu'ils se diversifient et entrent dans le détail de TOUTES les séries diffusées par quelque moyen que ce soit. Mais il pourrait quand même y avoir un effort, ne serait-ce que par des sites indépendants.

Par exemple, où est le site d'information pour nous parler des webséries ? Je vous jure que je l’ai cherché, mais j’espère que l’un d’entre vous en commentaires viendra m’expliquer que je n’ai pas assez bien cherché (et me filera un lien).
Des webséries, on aura du mal à faire le tour, parce que quand une websérie apparait sur le net, elle peut parfois rester cachée aux yeux du grand public pendant pas mal de temps, voire rester absolument confidentielle. Certes. Cela étant, je veux bien qu’on me donne la raison pour laquelle personne n'a mentionné le projet de websérie de Felicia Day, Dragon Age, ou le fait que Kiefer Sutherland est au générique d'une websérie, The Confession, ou encore que Riese, à l'origine une websérie steampunk au parcours similaire à celui de Sanctuary, va prochainement passer sur de nos écrans d’internet à celui des télévisions françaises via SyFy France. Là, franchement, je vois pas l'excuse (bon moi je vous en aurais bien parlé, pour Riese, mais la grève a fait que, déjà, j'ai surveillé d'un peu moins près l'actu, soyons sincères, et de l'autre, bah j'aurais pas posté même si je l'avais su le jour-même où l'info est sortie ; d'un autre côté pour une fois Allociné a dû en parler, vu qu'ils sont partenaires, mais ça c'est juste la gratitude du ventre, et pas une ligne éditoriale).
Bon, on ne parle pas de trois copains qui filment une websérie dans leur chambre d'étudiants et montent un site vite fait, ni d'une obscure production venue d'un pays dont personne n'a rien à taper, là, tout de même. On parle de projets soutenus par des gens connus et/ou des chaînes connues aux States et/ou au Canada. Qui pour parler de ça ? Je ne dis pas que SeriesLive, pour parler d'un site d'info que je connais bien, devrait s'y mettre. Ça ne nous tuerait pas d'essayer, c’est sûr, mais il faudrait certainement que ça parte d'une volonté et d'un effort de recrutement spécifiques ; la rédaction est déjà bien assez chargée sans cela. Mais pourquoi n'ai-je réussi à trouver aucun site d'information francophone sur le sujet ?

Sans aller aussi loin, pour être informé sur les séries britanniques aussi bien qu'on l'est (et pourtant, on l'a dit, ce n'est pas parfait) sur les séries américaines, il faut chercher.
Personnellement je tente de m'éduquer à la télévision britannique depuis quelques mois, comme vous le savez, mais pour dégoter mes infos en Français, c'est un peu la galère.

Et si je cherche mes infos en Français, alors que je n'ai pas du tout le problème de la barrière de la langue (du moins à l'écrit) c'est tout simplement parce que sur un site francophone, l'info est DIGEREE. En gros, si je me contente des comptes Twitter et des sites que je fréquente en tout bien tout honneur, je tombe sur une information destinée à des gens qui savent déjà de quoi il retourne, alors que sur un site francophone, le rédacteur fait souvent l'effort de la pédagogie. Ca passe par un rappel de la série dont on parle (qui l'a créée, sur quelle chaîne elle est diffusée, son sujet), de son histoire (diffusion, audiences), et des données permettant de prendre la mesure de l'information donnée. Certes, on arguera que Critictoo (encore eux) s'emploie à faire ponctuellement ce travail, bien que leur mission première ne soit pas l'information mais plutôt la critique. Mais ça fait un peu peu, quand même, et surtout la dominante y est encore clairement américaine.

Et encore, tout ce qui est américain n'est pas digne d'être mentionné. On parlait des séries "ciblées" avec Let's stay together, opportunément laissées de côté par la plupart des sites d'infos (et de reviews mais je vous refais pas le post, hein). Quid aussi des soaps ? Personne pour nous parler en France de l'actu des soaps, alors qu'ils sont pourtant diffusés sous nos latitudes. Comble de l'ironie, actuellement sur SeriesLive on parle plus de soaps britanniques, grâce aux bons soins de Clovis qui suit entre autres l'actu de Coronation Street, que d'américaines, alors que Coronation Street en France, je veux bien qu'on me dise sur quelle chaîne ; on fait avec ce que les rédacteurs peuvent faire, après tout. Mais vous comprenez, les soaps c'est dégradant, c'est idiot, c'est débile. Pourtant on s'aperçoit que, non, pas tous les soaps, on veut bien parler de soaps français (encore que sur Plus Belle la Vie, ça s’est quand même bien calmé), dans une certaine mesure mais bon, c'est Français, alors on fait un effort, surtout vu les audiences des primes, ça draine du lecteur, on veut bien faire un effort.
Je n'aime ni ne regarde rien de tout ça, et je ne suis pas chez moi aux bonnes heures de toute façon, donc même si je le voulais, bon, hein... mais force est de constater qu'on n'en parle pas au public téléphagique. Qui pourtant s’intéresse aux séries. Et qui, de vous à moi, quand il regarde déjà Grey’s Anatomy ou Desperate Housewives, n’est pas totalement hors-cible non plus.
Pour les soaps, toutes considérations qualitatives mises à part, c'est pourtant intéressant de voir le nombre d'acteurs connus des téléphages qui y sont passés... ou retournés. Des acteurs qui sont souvent très aimés, mais dont on a l’impression qu’ils sont subitement tombés de la surface du monde. Vous voulez des nouvelles de Vanessa Marcil (Beverly Hills, Las Vegas) ? Son retour dans General Hospital a été l'un des temps forts de l'année 2010 pour la série. Son imminent départ semble aussi s'annoncer comme un petit évènement, alors que son retour avait été apprécié par de nombreux fans. Qui va vous le dire ? Personne. Parce que les soaps, c'est trop débile, c’est dégradant de parler des soaps ; oh, il y a plein de monde pour les regarder (et pas toujours des ménagères de 50 ans !!!), mais en parler, ah non, là ya plus personne, on ne mange pas de ce pain-là nous, on est une publication respectable !

Cette tendance à parler de façon très sélective de sujets téléphagiques, orientant par la même occasion la perception du public, ça commence à m'user.

Bon, je sais pas pour vous, mais en gros, même si on a parfois l'impression que la passion pour les séries est un microcosme, on reste quand même dans une information très mainstream.

Certes, sitôt que les épuisants délais de codage chez SeriesLive seront résolus (puisque les choses avancent, enfin !), on y retrouvera enfin l'actualité des télévisions du monde, ce qui devrait nous permettre de voir un peu plus loin que le bout de notre nez actuel, mais enfin, personnellement moi, j'étouffe.
Plutôt que 712 faisant de l'information téléphagique eprenant tous les mêmes photos (piteuses) du tournage de Wonder Woman (2011), j'aimerais bien qu'il y en ait pour se découvrir des burnes, une fois de temps en temps, pour faire un effort et choisir un sujet un peu différent, une valeur ajoutée, un plus produit - n'importe lequel : les webséries, les séries britanniques, les soaps, les télénovelas, ou pourquoi pas les productions venues des DOM TOM, d’Afrique sub-saharienne, du Maghreb ? Ca vous regarde, les mecs ; chacun vient avec ce qu'il a, choisissez juste un truc sur lequel vous êtes pas plus con qu’un autre, et parlez-en.

Bon Dieu, c'est pas compliqué : PARLEZ-EN.

Je dis pas que vous aurez des millions de visiteurs qui n'attendaient que ça. Ce sont des niches. Mais on a besoin de ces niches. Ne le faites pas pour ceux qui savent de quoi vous parlez ; ceux-là ont déjà leurs canaux d'information. Faites-le pour ceux qui ne le savent pas encore. Si chacun prend un petit bout, on finira par proposer une vraie vision d'ensemble de la télévision, et traduire la véritable richesse de notre univers.
Ou alors on admet qu’on est des décérébrés qui se contentent de regarder ce qu’on leur donne sans chercher plus loin, et on arrête les frais. Personnellement, c'est pas ma conception du mot "passion".

Mouton

3 avril 2011

[DL] The Borgias

C'est long mais c'est bon. Ou bien c'est bon mais c'est long, j'ai pas encore décidé. En tous cas c'est sûr, ce générique fait partie des très bons du moment. Celui de Camelot se défend pas trop mal aussi, il faut l'admettre. Non, il faut le dire, je nous trouve en veine côté génériques, en ce moment... La musique est exactement là où on l'attend, il n'y a pas de surprise visuelle bluffante non plus, mais en tous cas ça fonctionne de bout en bout.
D'une façon générale, il faut quand même avouer que les séries historiques sont souvent très gâtées de ce côté-là. Je n'arrive pas à penser à une série historique dotée d'un générique de moins de 10 secondes, par exemple, alors que ça doit arriver dans à peu près tous les autres genres. Chais pas, ya une exception à cette règle qui m'échappe, ou bien franchement, les séries historiques ont TOUJOURS un générique de qualité ?

TheBorgias
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Je vous avoue que, après avoir un peu pesté contre le pilote de The Borgias, que j'ai trouvé épouvantablement long, je vais peut-être quand même regarder la suite, au moins le deuxième épisode. Je sais, ça me ressemble pas. Et pour tout vous dire je suis la première surprise. Mais je voudrais voir si c'est ma résistance moindre à un pilote de série historique d'une heure trente qui a été la cause de ma frustration, ou bien si c'est vraiment le contenu, mon problème. Pis bon, ya Lucrezia... charmante créature.
Enfin bon, j'en déciderai probablement au dernier moment, quand le deuxième épisode sera dispo. Mais en tous cas, je confesse me poser la question, ce qui est déjà un bon début.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Borgias de SeriesLive.

2 avril 2011

Le bonheur des uns...

C'est vrai, c'est vrai : je ne consacre pas de posts à des saisons entières. Ou disons qu'aucun de mes posts ne s'intitule ou ne comporte de tag [Bilan de saison]. Tout simplement parce qu'en général, lorsque j'ai vu une saison, je ne ressens pas nécessairement le besoin d'en faire un bilan (même si ça s'est quand même déjà produit), une rétrospective, appelez cela comme vous voulez. De la même façon, on ne trouve pas sur ce blog de review épisode par épisode mais plutôt des posts, çà et là, consacrés à un épisode ou une suite d'épisodes qui m'ont marquée, fait réagir ou déclenché une forme de réflexion ou une autre. Mes visionnages s'inscrivent dans l'intégralité de ma consommation téléphagique, et pas en tant que série prise individuellement (ce qui explique également qu'il soit rare que je ne mentionne qu'une série dans un post, les tags sont assez parlants à cet égard).
Je conçois que ce soit un peu étrange, quand la plupart des autres blogs téléphagiques sont si structurés. Simplement ça me semble impossible : parce que je ne me sens pas assez rigoureuse, parce que je ne me sens pas assez régulière, parce que je n'aime pas donner de spoilers dans un post (j'essaye d'éviter mais quand on parle de toute une saison, comment faire ?), et parce que tout simplement je n'aime pas m'obliger à me concentrer sur une saison comme s'il s'agissait d'une entité à part entière.

Mais je vais essayer de vous proposer quand même, une fois de temps en temps, en tous cas plus souvent qu'avant, une vue d'ensemble résultant du visionnage d'une saison et/ou d'une série, quand l'humeur s'y prêtera ou que je le jugerai possible.

En l'occurrence, pendant cette saison hivernale, je vous ai peu voire pas parlé de dorama, rapport au fait que déjà la saison était assez peu appétissante dans l'ensemble, et aussi parce qu'elle a coïncidé avec une forte baisse de ma motivation, qui s'est traduite par plein d'autres conséquences pour mes visionnages, et donc ce blog.
Alors je me suis dit que j'allais me pousser un chouilla à vous parler quand même un peu d'Utsukushii Rinjin, un petit thriller de Fuji TV que j'ai achevé cette nuit, et au générique duquel on pouvait retrouver Yukie Nakama, plus belle que jamais et bien plus à son avantage que dans Untouchable. Série dont d'ailleurs j'ai fait un post de bilan de saison. Voyez, ça m'arrive !

UtsukushiiRinjin
La genèse de cet angoissant face à face commence un après-midi d'été, en banlieue éloignée de Tokyo, alors qu'un petit garçon échappe à la surveillance de sa mère, laquelle se lance à sa recherche, sans succès. Lorsque son mari rentre à la maison, tous les deux sont appelés au poste de police afin d'identifier le corps d'un petit garçon retrouvé noyé dans une mare. Fort heureusement, ce n'est pas le leur : Shun est vite retrouvé, perché dans un arbre dont il n'avait pu redescendre. Un an plus tard, pourtant, cet incident donne toujours des angoisses et des cauchemars à sa mère, Eriko, qui l'a d'ailleurs inscrit à un cours de natation. Dans le doute, voyez.

Nous sommes donc un autre soir d'été et la voisine d'Eriko, Kana, s'apprête à déménager pour Oosaka avec son mari. C'est la fin d'une ère pour Eriko, Kana, et leur amie Mayumi, trois trentenaires inséparables qui vont devoir s'ajuster à cette situation nouvelle. Car si Mayumi et Eriko emmènent toujours leurs enfants respectifs à la garderie et à la piscine, désormais les choses ont vraisemblablement changé. Dans l'ancienne maison de Kana, c'est vite le défilé de nouveaux occupants potentiels, avant que la très belle et très douce Saki finisse par y poser ses valises ; une nouvelle tête qui tombe à point nommé pour Eriko, qui rapidement se lie d'amitié avec elle.
Saki emménage seule, mais explique être l'épouse d'un Américain travaillant au loin. Elle n'a pas d'enfant, mais elle les adore, c'est évident, et très vite elle se rapproche de Shun, offrant prestement d'aider Eriko, elle aussi seule à la maison puisque son mari Shinji travaille à Oosaka, et ne revient que, de temps à autres, le weekend. Isolées dans leurs deux maisons voisines mais un peu éloignées du reste de la ville, les deux femmes se lient et échangent, outre des coups de main, des confidences.

Bon, à partir de là, pour les spoilers, je ne peux plus rien promettre.

C'est sur cette base que s'épaissit le mystère Saki, qui dés sa première apparition, donne tout de suite le ton. Elle est à la fois terrifiante (mais bien-sûr on ne saisit pas totalement pourquoi) et absolument délicieuse. C'est la voisine idéale. Elle est charmante, toujours serviable, et une compagne parfaite pour une maman solitaire. Mais elle file quand même grave les jetons.
Naturellement ce n'est pas si simple. L'intérêt de Saki pour Shun est trop pressant, trop tactile, trop malsain. Et très vite le spectateur (ainsi qu'un observateur proche de tout ce petit monde, mais en retrait) en vient à se demander si Saki n'est pas la mère de l'autre petit garçon, celui qui est vraiment mort noyé. Et alors qu'on pensait avoir affaire à une femme dérangée et donc dérangeante qui souhaite "simplement" faire main basse sur le petit garçon qui a survécu, il s'avère rapidement que son objectif est plus sournois encore, alors qu'elle se rapproche à la fois d'Eriko à Tokyo, et de Shinji à Oosaka.

Parlons d'abord chiffons : au niveau de la réalisation, Utsukuhii Rinjin est dans la moyenne supérieure de la plupart des séries grand public. On est loin d'être dans une recherche esthétique poussée, mais force est de constater que la réalisation y est maîtrisée, et qu'elle s'agrémente de quelques bonnes idées franchement fascinantes. Il y a une scène pendant laquelle Saki décrit à Eriko la vision irréelle de lucioles sur un lac du Myanmar, qui s'avère absolument enchanteresse de simplicité et de grâce. D'autres petites trouvailles (comme une façon sérieusement épatante d'amener un flashback) ponctuent avec une subtilité bienvenue les épisodes pour leur donner ce fameux "petit supplément d'âme" qu'on attend tous d'une production propre. En bref c'est élégant, mais pas plus, rien de bluffant, juste de quoi améliorer l'ordinaire de vos yeux.
Ajoutez à cela une excellente bande-son (à l'exception de la chanson de fin d'épisode, assez efficace dans un autre contexte mais ici un peu trop teintée hip hop, qui donne l'impression que Fuji TV a acquis les droits juste parce qu'avoir les Tohoshinki pour signer un générique de fin, c'est vendeur), avec un thème assez classique pour un thriller, mais efficace, et une petite chanson lyrique pleine de légèreté mais devenant vite intrigante de par sa récurrence, et vous obtenez un résultat bien plus que décent.

Et maintenant, passons au coeur du sujet.
D'abord, si Utsukushii Rinjin fait un si bon travail, c'est parce qu'on construit un cadre sécurisant dans lequel la banlieue où vivent Eriko et ses amis est un petit coin verdoyant, presque un village, dans lequel tout le monde se connaît et où les mamans forment une communauté soudée qui se retrouve à la sortie de la garderie, à la piscine, au supermarché, au café... Bref, de vraies femmes au foyer pas du tout désespérées, qui forment une véritable communauté, fiable, solide, rassurante, chaleureuse. Les rapports cordiaux, et/ou de bon voisinage, permettent à chacune de ne pas avoir à vivre sur ses gardes : quand Eriko ne peut pas emmener son enfant à la piscine, Mayumi s'en charge, et quand Mayumi est indisponible, on peut toujours demander à... Saki. On s'invite à prendre un thé, un café, ou, s'il est un peu tard, on s'encanaille avec un verre de vin, pour tromper la solitude ou tout simplement vivre en bonne intelligence, mais en préservant en permanence les apparences, sans rien montrer de ses doutes ou ses craintes aux visages qu'on côtoie pourtant depuis des années. C'est en cela que l'arrivée de Saki s'inscrit à la fois dans une véritable mission d'infiltration, et à la fois dans une démarche totalement différente, car très vite elle pousse Eriko à se confier à elle, à lui confier son enfant, bref à brûler les étapes de la confiance.
Mais en tous cas, on sent que tout ce petit monde est parfaitement fréquentable, gentil, serviable, mon Dieu des voisins comme ça on en rêve, pas vrai ? Des gens bien.
D'ailleurs, si la série comporte essentiellement des tête-à-tête et des face-à-face, elle s'avère incroyablement efficace, et donne l'apparence de la spontanéité, dans les scènes de groupe. Dés qu'il y a quatre ou cinq personnages minimum, on a l'impression d'assister à des vraies rencontres de voisins, d'amis ou de famille, comme le dernier dîner de Kana et son mari à Tokyo avant de déménager, ou la petite fête familiale lorsque la mère de Shinji sort de l'hôpital. C'est toujours très vivant, et j'ai vraiment eu le sentiment que ça participait beaucoup à la construction de l'ambiance de la série, et à l'abaissement des défenses d'Eriko. Les échanges entre deux personnages seulement donnent vite une impression plus claustro, plus lourde, et plus rigide.
En cela, les expressions parfois figées de Rei Dan ou Yukie Nakama jouent parfaitement leur rôle, et le côté obséquieux du jeu de Nakama est parfaitement à sa place. Je l'avais déjà observé dans Untouchable, où sous des dehors extrêmement polie, elle s'attachait à extirper la vérité de ses interlocuteurs, mais cela avait souvent quelque chose de caricatural. Ici, quand les acteurs se détendent (à mesure que la série progresse en fait), ça se sent, mais on sent aussi que c'est pour appuyer sur quelque chose, servir mieux l'histoire. Ça m'est en tous cas apparu comme totalement voulu là où ça pouvait sembler forcé dans d'autres séries, ou disons, dans le cas de Nakama, du moins, puisque je connais un peu mieux ses méfaits. Comme Aya Ueto dans Nagareboshi, Yukie Nakama m'a semblé en grand progrès.

Utsukushii Rinjin met aussi à plat les rapports à l'intérieur d'un couple. Je vous dirais bien qu'on entre dans leur intimité, mais il n'en ont pas, si tant est qu'ils en aient eu une. Car bien qu'Eriko et Shinji vivent à des kilomètres l'un de l'autre, leur relation est finalement celle d'un couple normal : les années ont passé, désormais l'un se consacre à son travail, et l'autre à son foyer. Leurs contacts sont ceux, distants, de deux personnes qui sont devenues de "familiers étrangers", comme de nombreux couples avant eux. Et si Eriko sent sur ses épaules le poids des charges du quotidien peser un peu plus de par l'absence physique de son mari à la maison, en tous cas l'absence émotionnelle est-elle acquise et tenue pour normale par l'un comme par l'autre, dans une sorte de vie commune silencieuse où personne ne parle d'autre chose que des petites questions quotidiennes, et certainement pas de ce qui le travaille intérieurement. Ce statu quo, constat blasé d'une vie de couple comme tant d'autres, ne survivra pas à l'arrivée de Saki. Au milieu de tout ça, les problèmes soulevés progressivement par la présence de Saki dans leur vie vont poser une grosse question : le mutisme de leur couple est-il la cause ou la conséquence de leur éloignement ? Finalement, chacun a sa petite vie, ses habitudes, et c'est pas plus mal comme ça. Et surtout, ce que Saki provoque, on a un peu l'impression qu'une autre aurait pu le provoquer, simplement Saki y met bien plus d'habileté que la petite secrétaire qui travaille avec Shinji et le convoite, mais pas assez subtilement pour le charmer.
L'air de rien, c'était la première fois que je voyais un dorama passer autant de temps à détailler le quotidien d'une mère au foyer japonaise. On sent bien que l'existence d'Eriko ne serait pas tellement différente avec son mari à la maison ; mais aussi qu'elle est, en quelque sorte, dans des fonctions de représentation. Elle doit donner une bonne image du foyer, de son mari, de sa vie de femme, de sa vie de mère, de sa vie de belle-fille, et finalement on touche avec Utsukushii Rinjin au coeur de ce qui constitue le culte des apparences, dont on sent bien que, s'il est très fort au Japon, il n'est pas exclusif à ce pays. Des apparences dont, une fois de plus, Saki va se servir à la fois pour s'intégrer dans la vie de ses "proies", et pour sortir du lot, devenant la voisine sympa, la confidente attentive, la maman parfaite, la belle-fille idéale, la maîtresse rêvée, alors qu'elle n'est de toute évidence rien de tout cela, mais qu'elle connait parfaitement les codes.

Le problème c'est que la série s'ingénie justement un peu trop à jouer de ces codes, et là c'est sûr, ya du spoiler dans ce paragraphe.
La plupart des épisodes reposent sur le principe qu'on va voir comment Saki se fond encore mieux dans le décor pour mieux faire le mal, mais en définitive, le spectateur est mis dans la position d'attente. On a bien compris que Saki était un scorpion dangereux, mais on attend qu'elle frappe et le coup d'aiguillon ne vient pas. Ses motivations s'éclairent progressivement, mais pas tellement l'objet de sa vengeance : en veut-elle à l'intégrité physique du petit Shun ? Ou plutôt au couple d'Eriko et Shinji ? Ou simplement au petit bonheur simple d'Eriko ? Variant sa cible mais ne frappant jamais vraiment, Saki est un personnage qui dépense tout son capital "terreur" en regards par en-dessous et en manipulations sournoises, mais qui semble au bout d'un moment assez inoffensif. Alors quoi, elle va embarquer Shinji dans une relation extra-conjugale ? La belle affaire, il faudra attendre l'épisode 7 pour qu'enfin le pot aux roses soit découvert par Eriko ! Sur 10 épisodes ça fait beaucoup. Et dans ce cas pourquoi avoir passé tant de temps à cajoler le petit et le mener sur des sentiers borderline ? Il est évident que Saki voudrait être Eriko, ou plutôt avoir sa vie (devenir l'une permettant à ses yeux d'obtenir l'autre), mais on a l'impression que pour entretenir un suspense de façon artificielle, la série veut nous raconter la même histoire dans chaque épisode, au lieu de la faire évoluer de façon sensible et régulière. A cet égard, Utsukushii Rinjin aurait gagné à être raccourcie d'au moins, disons, trois épisodes, pour condenser un peu l'action ; l'ambiance d'un thriller est importante, mais le thriller ne peut non plus se résumer à son ambiance.

Après, cela n'empêche pas Utsukushii Rinjin de faire un excellent travail dans ce qu'elle dit de son personnage central qu'elle détaille avec une grande précision (Saki, et non Eriko, car comme chacun sait, dans un thriller, le plus délectable, ce n'est pas de voir le danger, mais de le lire sur le visage de la victime) et dont elle décrit bien les problèmes psychologiques. Le thème de la mort d'un enfant, du deuil par sa mère, est très bien transcrit, et l'enfilade de scènes au cours desquelles on revient dans le passé pour montrer comment Saki a vécu la mort de son petit est impeccable de désespoir. Qui ne deviendrait pas un peu fou après une pareille expérience ?
Et puis, à la toute fin de l'ultime épisode, on est bien obligé de reconnaître que le thème de la série est aussi plus dense que cette simple histoire de perte d'enfant, de vie qu'on voudrait voler, de revanche sur le deuil. C'est amusant parce que d'un côté ça semble assez soudain (le dernier épisode était gonflé à bloc de rebondissements, dont quelques uns plutôt inattendus), et de l'autre, je suis bien obligée d'admettre que j'aurais dû m'écouter quand, dans le pilote, je me suis dit "mais ça va pas la tête de dire ça ?!". Voilà, en gros, le suspense s'était construit sur quelque chose d'effectivement trivial, mais parfaitement puissant. Et absolument, profondément, définitivement... TERRIBLE. Joli coup.

En fin de compte, l'histoire d'Utsukushii Rinjin est bonne, très bonne même, elle met juste trop de temps à se dérouler. Le thème est bon, la réalisation est bonne, le cast est bon, seulement voilà, ça dure juste un peu trop longtemps pour être parfait de bout en bout.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Utsukushii Rinjin de SeriesLive.

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