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ladytelephagy

30 juin 2011

Jetlag

Finalement, et même si je ne renie absolument pas mes raisons pourries de regarder Single Ladies, je crois que le côté "ça brille et c'est joli" n'est pas la seule chose qui m'attire dans cette série.

Le problème, c'est que, à l'instar de l'épisode de Roseanne que je regardais l'autre jour, on n'a pas souvent cette discussion avec soi-même où on essaye de reconnaître qu'on a, dans le fond, un peu, des préjugés. Et moi, lady, qui regarde des séries d'à peu près tous les pays pourvu de mettre la main dessus, je suis une raciste.
Parce que dans le fond, j'ai longtemps évité les séries avec, de, et pour les Afro-américains.

SingleLadies-1
Ce n'est qu'à moitié vrai, bien-sûr. J'avais regardé le pilote de Soul Food voilà bien longtemps (et même fait la fiche), j'avais vu de nombreuses comédies d'UPN et consorts... mais voilà, je les avais regardées et aussitôt mises de côté.
Sauf que c'était avant. Avant que je n'accepte de faire tomber les frontières ; quand j'ai admis que les fictions autres qu'Américaines pouvaient être dignes de mon attention (et ce alors que j'en regardais depuis des années, mais il faut voir le temps que ça m'a pris de l'accepter), et que j'ai ouvert ce petit truc dans ma tête qui faisait obstacle à la découverte franche et sans retenue de fictions "différentes". Ainsi, je me défaussais systématiquement des séries afro-américaines parce qu'elles ne répondaient pas aux critères mainstream de la série qu'il est honorable et gratifiant de regarder.

Et pourtant, quand je repense aujourd'hui au pilote de Soul Food, je me dis que je retenterais bien le coup. Parce que j'ai fait le chemin qui me permet d'accepter un peu mieux les séries différentes.

Aujourd'hui, notamment après des expériences comme House of Payne, Are we there yet ou Let's stay together, je sais que j'ai toujours du mal avec les comédies Afro-américaines ; elles me font, au mieux, sourire, jamais rire. Il y a peut-être un mécanisme d'identification qui est sous-jacent en comédie et qui est peut-être moins actif avec les séries dramatiques, je ne sais pas.

Mais devant Single Ladies, et c'est quelque chose que j'avais, finalement, perçu un peu avec Let's stay together, on sent qu'on a affaire à une sous-culture américaine, un truc qui n'est pas aussi mainstream que le reste, et il faut se l'avouer, ça demande une certaine plasticité téléphagique, une petite gymnastique, que je n'avais pas il y a encore deux ans, mettons, et que j'ai progressivement acquise.

Ce n'est pas qu'une question de normes télévisuelles dans l'écriture, le jeu, la mise en scène ou encore la musique. Evidemment, il y a des différences, mais je suis convaincue qu'on les dépasse assez facilement quand elles s'appliquent à des fictions "classiques". Mais ajoutez-y des particularités culturelles, et tout de suite, il y a un obstacle que tout le monde n'est pas prêt à franchir, et que je m'aperçois n'avoir franchi que récemment.
Les relations hommes/femmes sont différentes. Le rapport à la sexualité, mais aussi à la famille, est différent. Pas du tout au tout, et c'est là le piège. Mais juste assez pour qu'on manque légèrement de repère. Et c'est aussi ce qui explique qu'il ait pu être plus facile de regarder une série japonaise qu'une série afro-américaine pour moi, pendant si longtemps, c'est qu'au moins on sait qu'il est normal d'être dépaysé et décontenancé par les différences quand il s'agit du Japon, tandis que, quand il s'agit d'Atlanta, ça tombe moins sous le sens. Encore cette fameuse erreur assez française qui consiste à considérer les USA comme un seul pays et non un patchwork d'identités, comme si regarder une série américaine signifiait qu'on tombait toujours dans la même culture ; regarder Les Ahem! du Bonheur et Oz devrait pourtant nous apprendre quelques leçons, mais non, pas nécessairement.

SingleLadies-2
Donc voilà, je crois que ce qui m'intéresse aussi, dans Single Ladies, ce sont les propos qui me semblent sexistes mais qui sont considérés comme parfaitement acceptables par les personnages, les dialogues qui me semblent incongrus (par exemple Val demandant à son rendez-vous eurasien s'il est déjà sorti avec des femmes de couleur) et qui trouvent un sens dans le fond, toutes ces choses que je ne voyais que comme des défauts et que je vois comme des particularités à présent.

Ca ne rend pas Single Ladies meilleur. Du tout. Certains dialogues sont toujours authentiquement absurdes, ridicules, sirupeux et tout et tout. Il y a toujours une forte propension à nous faire du Zane's Sex Chronicles sans le sexe. Il y a toujours trop de clinquant et de belles robes.

Mais je crois aussi que j'accuse mieux le choc culturel, et c'est ce qui me rend curieuse vis-à-vis de la série.
Et du coup hier j'ai tenté All of Us, pour vérifier ma théorie : ouais, j'ai encore du mal avec les comédies. Par contre, de moins en moins avec le jeu des acteurs, étrangement. Donc si quelqu'un a un BON drama à destination du public afro-américain à me recommander, j'irais bien explorer un peu la question.

Une fois de plus, regardant des séries de la planète entière m'a appris à regarder les séries américaines différemment. Le nombre de richesses que mes voyages téléphagiques m'apportent, c'est fou.
Et pourtant, en écrivant cet article, je me demande si ce n'est pas maintenant que je tiens des propos racistes. Le voyage n'est jamais vraiment fini.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Single Ladies de SeriesLive.

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29 juin 2011

[DL] Single Ladies

Régulièrement, j'essaye de vous parler de bonnes séries que vous n'avez pas vues, et qui pourtant en valent le coup.
Aujourd'hui n'est pas l'un de ces jours.

Pourquoi j'ai continué de regarder Single Ladies ? Pour des raisons simples, et énoncées précédemment, que c'est kitchissime, nunuche au possible... mais ça brille et c'est joli. J'ai jamais prétendu ne pas être une nana, hein. Et en toute franchise, j'adore le personnage de Keisha, quand je ne me moque pas de celui de Val. Donc voilà, ça va très vite à cerner, hein.

SingleLadies
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Mais il s'avère que justement, à peu près tout ça (sans le charme explosif de Keisha... mon Dieu, son interprète a plus de 40 ans, je le crois volontiers de Stacey Dash, talée comme une vieille pomme botoxée, mais pour LisaRaye McCoy ça m'a fait comme un choc quand même) se retrouve dans le générique, et que j'étais d'humeur à vous l'uploader, surtout que ça fait deux mois, eh oui deux mois, que je ne vous avais offert aucun générique. Je voudrais pas me rouiller, vous comprenez.

Donc en gros, si vous n'aimez pas les trucs de gonzesses avec des dialogues téléphonés de bout en bout (c'est beau comme du Harlequin) et des situations rococo à souhait, mais avec de belles femmes surlookées de façon glamour, passez votre chemin, sinon, tentez Single Ladies, c'est vraiment pas ça qui va vous préoccuper pendant des heures.
Single Ladies, ça brille et c'est joli, et je vous avoue que je suis pas habituée à me régaler de trucs comme ça, mais voilà, les faits sont têtus.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Single Ladies de SeriesLive.

28 juin 2011

Générosité

Après trois épisodes de Falling Skies, je suis réticente à poster au sujet de la série. Ce démarrage me laisse circonspecte (et apparemment pas que moi, si l'on en croit les audiences !) et je ne suis toujours pas certaine de savoir qu'en penser à ce stade. J'ai le sentiment à la fois qu'une sorte d'instinct me pousse à regarder cette série juste parce que je voudrais croire, vu ses thèmes, qu'elle finira par me plaire, et en même temps j'ai, ponctuellement, l'impression qu'elle possède un peu de potentiel.
Mais, comme dans tout post écrit après avoir visionné plusieurs épisodes, je vais probablement devoir donner quelques spoilers à ceux qui ne s'y sont pas encore mis en essayant de démêler tout ça.

KeepOnFalling
Le problème c'est que le potentiel, ce n'est pas assez, quand on a passé le cap de 3 épisodes, et plus encore en ce qui concerne la SF, l'anticipation, et toute cette sorte de choses. C'était le problème de Caprica : beaucoup de potentiel dévoilé d'un coup, mais il n'était pas développé. Ici, à un degré bien moindre, on a le même genre de cas de figure : Falling Skies pose des éléments intéressants.

Déjà, difficile de ne pas apprécier le fait que la série démarre alors que l'invasion a déjà eu lieu, au contraire des deux versions de V ; on est plus proches du cas Alien Nation, pour rester dans les séries, ou de District 9 si on explore du côté des films (et quel film !). C'est un pari plus risqué qu'il n'y parait car, d'une part, ça veut dire que le gros de l'action et du suspense est déjà derrière nous, ce qui pour une série comptant sur l'adrénaline est quand même assez couillu, et d'autre part, ça implique une complexification des enjeux qui pourrait perdre le spectateur, que ce soit par impatience ou parce que les allusions à demi-mot peuvent parfois donner l'impression de se faire ballader. Dans le cas de Falling Skies, ce n'est même pas comme si ce facteur avait une incidence sur la mythologie, puisque celle-ci repose essentiellement sur les intentions des Skitters (c'est le nom de nos délicats invités) et pas vraiment sur la façon dont ils ont débarqué sur notre planète (ils ne se sont pas infiltrés, ils n'ont pas essayé de faire copain-copain, etc.), donc la série aurait pu choisir de nous montrer ce genre de choses, quitte à opérer un fast forward ensuite, mais non. Donc je trouve ça relativement courageux, surtout que ça a été raconté par des dessins d'enfants, finalement assez abstraits, donc chapeau, il fallait oser le faire. Ca semble légèrement cliché mais dans le fond, ce n'était quand même pas la solution de facilité.

On est donc directement branchés sur la survie, et j'avoue que c'est quand même ce côté post-apocalyptique qui me séduit le plus (comme il aurait pu me séduire si The Walking Dead avait proposé moins de dents et plus de scénarios). C'est toujours quelque chose de captivant que de voir comment une société s'organise quand les organes qui garantissaient son fonctionnement ont cessé de huiler les rouages de la machine, et c'est pas pour rien que j'écris moi-même sur le sujet, c'est le genre de sujet qui exerce depuis toujours une grande fascination sur moi.
Mais c'est aussi de là que provient la première des déceptions. Car quand on a vu les premiers épisodes de Battlestar Galactica gérer l'écrasement de l'humanité (brillante idée du décompte des survivants, parfaitement gérée, angoisse palpable que la civilisation soit réduite à néant, etc.), il est difficile de ne pas faire de comparaisons. La population est dispersée, forcément, et donc l'enjeu ne peut être porté comme dans Battlestar Galactica, et je ne m'attendais pas à un clone de toute façon, mais j'estimais qu'il n'était pas exagéré d'espérer ressentir le désespoir des survivants. Jusqu'à présent je ne l'ai pas ressenti une fois, et je trouve ça grave.
Car si les fictions post-apocalyptiques me fascinent, c'est précisément parce qu'elle explorent le désespoir d'une humanité vacillante mais qui doit trouver la force de subsister, et si possible la tête haute, sans se replier dans la bestialité. Ici, on a une proportion de survivants qui donne à peu près ça : 15% combattants armés, 85% pseudo-zombies.

La vague de désespoir tant attendue pourrait bien venir d'un élément peu traité dans les deux premiers épisodes, et vaguement développé dans le 3e opus (mais de façon artificielle). Pourquoi les Skitters ont-ils réduit les enfants en esclavage ? Et, plus précisément, pourquoi ne pas en avoir fait autant avec les adultes ? On se doute que la technologie mise en place pour le faire n'est pas anodine, or c'est elle qui est explorée, ainsi que ses usages, dans le 3e épisode, là où de toute évidence on voudrait bien que les protagonistes se posent les bonnes questions. Evidemment, on peut imaginer que, dans un état de stress post-traumatique, et alors qu'ils sont préoccupés par des questions triviales comme, oh, trois fois rien, manger et dormir, et puis ne pas mourir si possible, les survivants ne soient pas exactement dans une situation où ils se demandent "ah tiens, mais comment se fait-ce ?" et cherchent plutôt à récupérer leurs enfants.
Mais c'est quand même une idée absolument fabuleuse ! En prenant les enfants en otage (plus ou moins explicitement selon les épisodes), Falling Skies s'attaque à la notion-même de survie à long terme de l'humanité, et dans ce cas on est dans le voisinnage de l'ambiance de Children of Men (autre traumatique merveille, d'ailleurs), porteuse de nombreux éléments dramatiques pertinents, si bien exploités. S'attaquer aux enfants des hommes, c'est certainement ce que l'envahisseur pouvait faire de pire ; c'est bien vu, il faut continuer. Falling Skies tient ici ses plus prometteuses pièces de puzzle.

Intéressante aussi, la petite nana, Maggie je crois (j'ai pas encore bien intégré tous les noms), qui s'est faite violer par le gang de Pope. Plutôt que de simplement mettre en place des éléments de discordance à l'intérieur de l'équipe de survivants (qu'on a pu voir dans Lost, en tous cas que j'ai vus dans le peu d'épisodes regardés) reposant sur les habituelles rivalités d'influence, qui va prendre les décisions ou pas notamment (ici, la question est réglée par l'importance de l'armée dans la lutte pour la survie, et l'absence pour le moment d'un leader "civil" à l'intérieur du groupe), on a ici des questions plus réalistes sur ce qui peut réellement se passer lorsque certaines garanties sociales (la peur du gendarme) tombent. On aurait vu des émeutes et des pillages si on avait vu l'invasion alien, on voit ici d'autres sortes de crimes. C'est plutôt bien joué aussi, et encore fois, en amatrice un peu perverse de déchéance humaine à des fins de dramatisation, j'ai trouvé ça bien vu et intéressant.

FreedomFighter
Le problème, c'est à peu près tout le reste.
Axes prévisibles (qui en voyant Tom et son copain Mike partir bras dessus bras dessous récupérer UN gamin, et un seul, alors que tous les deux ont un gosse qui manque à l'appel, n'a pas vu venir la suite de l'épisode, y compris sa pâle excuse de cliffhanger ?), dialogues à mourir d'ennui, pontifications interminables autour de ce qu'il faut faire, ne pas faire, ne plus faire, mais qui reste lettre morte, scènes trop sucrées pour être autorisées aux diabétiques sur le mignon enfant qui fait du skate, le mignon enfant qui dort dans une chambre d'enfant, le mignon enfant qui fait un bisou à son papa qui va aller dézinguer du Skitter... Oh, hé, ça va bien non ? Vous faites aucun effort, ou bien ?

Le personnage de Tom, incarné par le toujours aussi parfait Noah Wyle (un peu trop au vu du reste du cast, mais, eh, c'est le seul à avoir son nom sur l'affiche pour une bonne raison, hein ?), est le stéréotype du gars qu'on a placé là pour être un héros drapé dans son immaculée excellence, il est bon père, bon combattant, homme éduqué...

Et surtout, il souffre du syndrome du background artificiel exposé dés le pilote dont je vous avais dit qu'on recauserait. Parce que comme par hasard, le type, il n'est pas juste attaché à, vous savez, vivre. Non, il faut que forcément il ait trois fils, l'un dont il souhaite préserver l'innocence aussi longtemps que possible, l'un qui risque sa vie à ses côtés à chaque fois qu'il y aura un peu de baston (cf. 3e épisode), et un dernier, capturé par les Skitters.
Vous allez voir que si tout d'un coup, il se déclare un autre méchant, genre une 2e race extraterrestre (comme Invasion Planète Terre l'avait fait en ajoutant les Kimeras et les Jaridians aux Taelons, mettons), il va se trouver un 4e fils caché pour aussi donner une raison à Tom d'aller mettre son nez par là.
C'est vraiment un procédé épuisant, et la preuve du peu de cas que la série fait de ses personnages. Leur construction est superficielle et cause un tort immense à la série. Aucune série ne devrait d'ailleurs nous infliger ce genre de personnage ; c'était le tort de ce bon vieux Joe dans Flash Forward, c'est le problème de la plupart des séries où l'enquêteur a une raison de mener une quelconque enquête, c'est, en fait, une plaie d'ampleur épidémique : pour qu'un héros fasse quelque chose, il faut forcément qu'il ait un background qui l'y force. Le mec, jamais il va faire quelque chose parce que c'est la chose à faire, il le fait parce que les scénaristes ne lui donnent pas le choix. C'est vraiment navrant de voir qu'une série avec une mythologie pour le moment si peu développée ne soit pas capable de mieux. Mais d'un autre côté, si Tom avait simplement voulu libérer des enfants parce que ce sont des enfants-esclaves, et pas parce que son fils est parmi eux, la moitié de ses échanges avec son fils aîné seraient tombés à l'eau et les scénaristes n'ont visiblement pas envie d'utiliser ce gosse pour autre chose que la personnification des élans auxquels Tom résiste, bravement, parce que ce type est fondamentalement raisonnable.

On ne croit pas un seul instant que Tom soit jamais en danger, d'ailleurs, parce qu'il est tellement évident qu'il est le héros qu'on ne s'en fait pas pour lui. Le danger est forcément désincarné face à un homme capable d'abattre tout seul un Skitter et de le ramener à la base à mains nues ! Et du coup, ce qu'il fait, son invincibilité apprente, fait qu'on ne peut pas s'identifier, et qu'on ne peut s'impliquer émotionnellement. Lui-même semble ne connaitre que deux états : la concentration sérieuse, et la fatigue silencieuse. C'est un bon petit soldat, notre professeur. Et du coup, on est tellement sûr qu'il va s'en tirer qu'on se fiche un peu de ses états d'âme : c'est un cercle vicieux, et d'autant plus dangereux que, dans une série constellée de scènes d'action, on a besoin de vraie dramatisation de temps à autres, sous peine de perdre l'équilibre.

Il en ressort une impression de retenue. Comme si, malgré toute les bonnes idées, l'équipe derrière Falling Skies avait plein d'ambition, mais avait décidé de rendre la série grand public, se perdant dans mille poncifs pour essayer de masquer le fait qu'à terme, elle a quelque chose à offrir. Les éléments qui font les bons côtés d'une fiction post-apocalyptique se trouvent donc étouffés par l'envie de ne pas trop donner, pas tout de suite, de commencer par offrir des bases classiques, du tangible, en semant quelques ingrédients qui seront développés une fois le spectateur happé par l'action. Mais ça ne fonctionne pas comme ça, parce que cette avarice est palpable ; ça ne met pas du tout dans de bonnes dispositions, au contraire, de voir que le plus intéressant est zappé et que ne reste que le tronc commun de la plupart des fictions du genre. Pour le moment, Falling Skies est pingre : elle a les moyens, mais comme l'oncle Picsou, elle refuse de casquer.

C'est pourtant une question de générosité. Donnez-nous toujours plus, et nous pardonnerons toujours plus.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Falling Skies de SeriesLive.

27 juin 2011

Le meilleur ennemi de l'homme

Il est naturel d'hésiter à regarder un remake ; c'est un dilemme qui survient souvent quand on a apprécié la série d'origine. Mais plus encore, quand on ne l'a pas aimée, l'hésitation est compréhensible.

Après quelques jours de profonde introspection téléphagique ("mais si je ne regarde pas un pilote qui passe à ma portée, ai-je encore le droit de me plaindre de tous les pilotes que je ne vois jamais ?!", oui je manquais de sommeil et j'étais assomée par la chaleur, passons), j'ai fini par me résoudre à regarder le pilote de Wilfred, la série américaine, après avoir ressassé mes souvenirs de Wilfred, la série australienne. Vous en vous souvenez peut-être, c'était avant que je ne poste quotidiennement ce weekend (vous inquiétez pas, moi aussi, ça m'a fait un choc).

WilfredUS-Languerapeuse

Le truc, c'est qu'à part leur pitch de départ (un homme voit le chien d'une jolie fille comme un égal avec qui il peut interagir comme s'il était humain), ces deux séries ne pourraient pas être plus différentes l'une de l'autre.

Sur l'aspect théorique, je n'ai pas encore décidé si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Qu'un remake décide de s'écarter autant de l'original est rarement bien accepté, mais dans ce cas précis, c'est peut-être une bonne idée vu la bizarrerie un peu imperméable de la version australienne. L'appropriation n'est pourtant pas tellement culturelle, comme on peut s'y attendre pour Homeland/Hatufim et comme on l'a vu pour les deux versions de Shameless. C'est plus une question de ton, de personnages... et au final, de propos lui-même.

Là où le pilote du Wilfred australien jouait sur une ambiance d'angoisse, limite de thriller, ce qui était souligné par les nombreux fondus au noir, les effets sonores oppressants et les décors claustro (très peu d'extérieurs, et dans ce cas toujours très encadré par des palissades et des obstacles)... la version américaine, forcément californienne et ensoleillée, est pleine de grands espaces, de ciel dégagé, de couleurs, de verdure, et joue sur une bande son typique de dramédie.

Et puis, on s'aperçoit que l'histoire même a changé : le clébard australien débarquait alors que le héros se tapait déjà la fille, créant une atmosphère de jalousie progressivement explicitée, avec un véritable triangle ; le chien-chien américain se focalise sur notre héros alors que celui-ci n'est que le voisin de sa maîtresse, avec qui les interactions sont (pour le moment ?) limitées, recadrant la série sur le personnage masculin et ses névroses plutôt que sur le danger que représente le meilleur ennemi de l'homme.

Bien-sûr, dans les deux cas, le personnage de Wilfred n'est ni tout noir ni tout blanc, et on le doit à la prestation maîtrisée de Jason Gann qui (mais s'attendrait-on à autre chose de quelqu'un qui interprète cet étrange animal depuis des années ?) est absolument parfait, à la fois destabilisant et chaleureux, affectueux et hargneux, bref, parfait en chien. Mais l'emploi est radicalement différent car dans la version américaine, Ryan pense s'en faire un ami, et trouve en lui la force de s'affirmer, tandis qu'Adam sent tout de suite que Wilfred n'est pas son allié et sympathise avec lui, mais avec prudence.

WilfredUS-Oreillesdanslevent
C'est un parti pris intéressant, d'ailleurs, que Wilfred soit à ce point pour Ryan le moteur d'un changement personnel, comme si Wilfred était une sorte d'ange d'épaule, alors que pour Adam, la relation se fait plutôt d'égal à égal. C'est ce qui, au final, change tout. Il y a certes une part de personnalité là-dedans : Adam est un type normal, Ryan est complètement angoissé, et du coup la relation à Wilfred est différente ; mais c'est aussi toute la symbolique de Wilfred qui en est changée.
Au lieu de personnifier l'angoisse d'une relation nouvelle (dans la version australienne, et puisque Adam se tape déjà la maîtresse de Wilfred, celui-ci évoque les ex de Sarah dés le pilote, et notamment celui qui est mort dans un accident), ici le toutou est surtout là pour personnifier l'angoisse. C'est moins universel, mais le propos est bon tout de même, parce que rondement mené. Simplement, des personnages plongés dans les affres de la dépression, on en a déjà vu pas mal, et il faudra plus qu'un chien qui parle avec un accent australien (j'ai adoré le petit sursaut de Ryan après le mini-suspense, c'était facile, mais c'était bien joué) pour innover vraiment sur le terrain ; cependant je crois la série capable d'en faire quelque chose de bien, à terme.

En outre, dans le pilote, l'insistance sur les substances ingérées par les deux protagonistes aboutit à des conclusions différentes. Dans la version australienne, c'est l'une des rares choses sur lesquelles les deux personnages s'entendent immédiatement. Dans la version américaine, le doute planne pendant un long moment quant à savoir si l'ingestion de médicaments est la cause d'hallucination ; tenter d'expliquer, même temporairement et pour se contredire ensuite, l'existence-même de Wilfred, est d'ailleurs un peu dommageable a priori, même si dans le faits, le résultat rend plutôt bien en fin de compte.

Enfin, l'ajout de personnages secondaires (la soeur du héros, le voisin motard) me laisse pour le moment circonspecte. Il est vrai que je n'ai vu que le pilote de la série originale, et que j'ignore si ces personnages sont intégrés ensuite, de près ou de loin, à l'intrigue. Mais j'ai trouvé la soeur hystérique et le voisin caricatural, et je vois mal leur apport à la série.
Cependant, les deux Wilfred sont à ce point différentes l'une de l'autre, que je ne peux pas dire que ce soit foncièrement une mauvaise chose.

Je me suis posé la question de savoir si j'étais trop formatée pour apprécier la série australienne. Le fait que j'ai apprécié le remake US accentue cette question, car il s'avère que, en dépit de quelques défauts, elle est plus agréable à suivre.
Mais idéalement, j'aurais apprécié un juste milieu entre la bizarrerie extrême de Wilfred Australie, et le côté un peu lisse et attendu de Wilfred US.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Wilfred (US) de SeriesLive. Faudra que je la mette à jour, cette fiche, tiens.

27 juin 2011

Two beautiful minds

Immeuble interminables de verre et de chrome, bureaux immaculés, couloirs constellés de lampes... L'univers des avocats de prestige, vous le connaissez, je le connais ; on l'a tous déjà arpenté, posé nos pieds sur la moquette fine omniprésente, passé la main sur les surfaces planes qui semblent y règner en maîtres, poussé ses portes transparentes et toujours impeccablement propres. Téléphagiquement en tous cas.
Quand une série se pique d'aller s'y installer, on a déjà nos repères. Cette esplanade avec son vendeur de hots dogs. Cet ascenseur au ballet imperturbable. Tout y est.

Bien-sûr, régulièrement, il vient une série du genre The Defenders pour nous rappeler que le monde des avocats n'est pas toujours glamour, et c'est parfait : il en faut. Mais concrètement, les bureaux des avocats, ils en jettent, et on en est ravis.
Parce qu'il faut que le décor soit luxueux et moderne pour s'accorder avec le raffinement intellectuel de ses occupants.
En théorie du moins, puisqu'on s'attend à ce qu'ils soient intelligents théoriquement, mais nuls humainement.

Suits

Suits nous offre précisément cette plongée dans l'élite téléphagique : le monde juridique. Un monde où la répartie fait systématiquement mouche, et où l'éclat des répliques n'a d'égal que celui des stylos hors de prix. C'est dans le cahier des charges : dans un legal drama, les personnages sont d'une intelligence aiguisée, et leur boulot, c'est de le prouver épisode après épisode. Une série légale où les personnages sont dénués d'intelligence, c'est bien simple, ça n'existe pas. C'est pourquoi les séries légales seront toujours supérieures aux séries policières.

Ainsi sont les deux personnages centraux de la série, Mike et Harvey, parfaitement conscients d'être plus intelligents que la moyenne, et l'enjeu est précisément celui-là : vivre en étant intelligent. Pour Mike, le défi est de réaliser son potentiel après avoir tout gâché une fois. Pour Harvey, la problématique est simplement de profiter de tous les avantages sans jamais en connaître les inconvénients (et dans le pilote, il donne l'impression d'y réussir plutôt bien). Ces deux-là vont se trouver et, parce qu'ils sont intelligents, réaliser rapidement qu'il serait bête de se séparer maintenant.

D'autant qu'à eux deux, ces brillants cerveaux sont capables de plutôt bien mener leurs affaires... si ce n'était leur goût un peu vicieux pour l'échec (dans le cas de Mike) et pour la vantardise (dans le cas de Harvey).
De fait, leur pire ennemi, c'est eux.

Bien-sûr, Suits ne transcende pas le genre et ne propose pas de série légale révolutionnant la face de la télévision. C'est plutôt une invitation à se mettre à l'aise avec des personnages intelligents qui ne vont pas louper une occasion de nous le prouver : on l'a dit, c'est leur job. Les enjeux viennent essentiellement de ce que le comportement de nos deux cerveaux afûtés provoque chez ceux qui sont juste un peu moins gâtés intellectuellement, et notamment la jalousie de Louis Litt (celui qui voulait être calife à la place du calife, porté par un Rick Hoffman aussi succulent qu'à l'ordinaire dans son rôle de méchant raffiné mais obstiné), fermement décidé à avoir la peau de Harvey quoi qu'il en coûte : pas de surprise de ce côté-là non plus.

Mais le gentil Mike et le pédant Harvey nous font un tel numéro de duettistes qu'on se fiche bien d'avoir déjà vu ce tandem mal assorti mais dynamique une fois ou deux par le passé (...peut-être sur la même chaîne), et qu'on a juste envie d'assister à leurs échanges, simplement parce que c'est là que se joue le nerf de la guerre, le coeur du show, l'âme de la série : dans les discussions à cent à l'heure de deux personnages qui sont très intelligents, qui apprécient cela l'un chez l'autre, mais qui aimenraient juste prouver une fois pour toutes qu'ils le sont quand même juste un peu plus.

Ajoutez à cela des intrigues légales avec moults revirement de situation (toujours bien amenés, c'est l'essentiel dans ce type de fictions), une gent féminine prête à asticoter ces hommes un peu trop sûrs d'eux et à se pavaner dans des tenues à la fois professionnelles et sexy, et vous obtenez une série prête à personnifier ce que le grand public peut aimer dans les legal dramas.
N'ayons pas honte de le dire : le grand public aura raison.

D'ailleurs ce sont des séries comme ça, bien conçues mais pas élitistes, intelligentes mais pas stratosphériques, que M6 devrait tenter de diffuser le jeudi soir en prime avant de se lancer dans les grosses pointures du genre de The Good Wife.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Suits de SeriesLive. Toute chaude sortie du four.

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26 juin 2011

L'été meurtrier

Il ne fait pas bon être diffusée en été : toute série qui démarre à l'arrivée des beaux jours se voit systématiquement accusée d'être forcément d'une exigence inférieure. Si elle débutait à l'automne, on parlerait de ses qualités et ses défauts, mais puisqu'elle débute en été, alors ce facteur est forcément plus pris en compte que n'importe quel autre. Séries estivales, telle est votre malédiction : une série lancée en été est forcément soupçonnée de l'être parce qu'elle est indigne d'un lancement automnal (et très confortablement on oublie alors de préciser que Mad Men a été lancée par un bel été) ; au Japon, il n'y a pas de saison meilleure qu'une autre par définition, une série est commandée pour ce qu'elle est et pas pour sa date de diffusion ; en Amérique du Nord, si.

Ainsi donc, Combat Hospital démarre avec ce genre de boulet que seuls quelques Emmys font oublier. Si la série n'est pas excellente, elle sera forcément tout juste bonne à être diffusée l'été, il n'y a pas de place pour la demi-mesure.

CombatHospital
Les noms sont immédiatement lancés, avec une certaine nonchalance, souvent feinte, qui consiste à avoir l'air d'être experts. Dans le cas de Combat Hospital, ces noms sont forcément M*A*S*H et China Beach. Je vais être honnête avec vous : même si en général j'aime beaucoup (pas toujours, certes) les séries de guerre, je n'ai jamais voulu tenter M*A*S*H, peut-être à cause de sa réputation, certainement parce que l'angle de l'humour me semble incongru. Quant au pilote de China Beach, je m'y suis frottée quelque part pendant le 2e semestre 2010 et je n'arrive pas à me souvenir avec précision de la totalité, il ne m'en est resté que deux ou trois scènes, même pas forcément épatantes. Telle est mon expertise en comparaison, de pilote à pilote, dans le cas qui nous préoccupe. Je ne sais pas si je suis passée à côté de quelque chose de fondamental avec M*A*S*H, mais China Beach ne m'a, vous le voyez, laissé aucune impression impérissable. Alors je n'attendais pas de miracle de la part de Combat Hospital.

Il ne me semble pas non plus que l'héritage d'Urgences ait été balayé d'un revers de la main. D'autres séries médicales ont bien plus méprisé l'apport de cette série au genre, parmi lesquelles Trauma, Three Rivers ou Miami Medical, bien plus insultantes envers le spectateur que Combat Hospital.

Le rythme est bon, ni trop agité ni trop saccadé, les personnages attirent notre attention (pas tellement l'héroïne, le Dr Gordon, mais les Dr Treng et Marks) sans en rajouter des tartines dans le background sirupeux souvent à l'ordre du jour (le syndrome du background artificiel exposé dés le pilote sera exploré dans un prochain post, d'ailleurs), et pour finir quelques intéressantes problématiques sont effleurées, propres à l'environnement de la série.
Qu'attendre de plus de ce pilote ?

Exactement. Au juste j'aimerais vraiment qu'on me dise ce qu'il y a à attendre de plus de la part du pilote d'une série médicale. Je n'ai à vrai dire jamais vu une série médicale démarrer autrement (à moins de considérer Dr House comme autre chose qu'une série d'enquêtes médicales, et encore) qu'en présentant les particularités du contexte choisi, l'équipe de soignants et des cas médicaux. Le pilote d'Urgences n'a rien fait d'autre.

Mais Combat Hospital a démarré en été. Je soupçonne que ce soit, en fait, la seule raison pour laquelle je n'ai pas lu une seule critique positive à ce jour à son sujet.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Combat Hospital de SeriesLive.

25 juin 2011

Presque

Tant de pilotes à évoquer, et si peu de temps pour le faire... Alors tragiquement, je me dis que je vais commencer par ceux sur lesquels j'ai le moins de compliments à formuler, et j'en arrive au point où je vous parle de Single Ladies plutôt que de Love Bites. Oui, tragique, le terme n'est pas exagéré.
Du coup, me voilà aujourd'hui à vous parler du pilote d'Almost Heroes, alors que ça fait presque un mois qu'il a été diffusé. On s'en sort pas.

AlmostHeroes
Et je n'ai même pas que du bien à en dire...
C'est que, avec son univers de geeks et de losers, Almost Heroes semble arriver après la bataille. Les amateurs de comics et de science-fiction, on a l'impression d'en avoir fait le tour à présent. Bien-sûr, il y a de bonnes idées (la scène entièrement jouée par des figurines en est une), mais l'épisode a toutes les peines du monde à ne pas donner l'impression de courir après une pseudo-mode qui appartient déjà au passé.

Ca manque terriblement d'originalité, pour une série qui débarque après tout le monde. On aurait voulu un regard original sur la question (que la série australienne Outland, si elle finit par être diffusée, pourra peut-être nous procurer, d'ailleurs), un angle, quelque chose, mais on en est toujours au même stade, celui où le geek n'est pas méchant, mais un peu idiot, il n'a jamais su grandir mais il est attendrissant, etc... Mais on l'a vue cent fois cette histoire ! D'accord, peut-être pas cent fois. Mais une bonne douzaine ! En tous cas c'est l'impression qu'on a et, si Almost Heroes voulait bien se donner la peine, on pourrait avoir un peu de fraîcheur dans l'éternel thème du geek-loser qui n'a rien fait de sa vie mais que le spectateur observe tout de même avec bienveillance.

Il y aurait aussi du mal à dire des personnages secondaires : le méchant patron du magasin de sport (parce que le sport, c'est pour les méchants, évidemment), la jolie gérante un peu "out of his league" dont bien-sûr le héros va gentillement s'enticher, la petite grosse qui voudrait impressionner le garçon de ses rêves mais qui continuera d'être la bonne copine, etc... Sérieusement ? On va vraiment avoir droit à la totale ?

Et puis, vient le moment où je me mets, mais alors vraiment, en colère. Comme vous le savez peut-être, je suis en pleine intégrale de Roseanne en ce moment (saison 6), et les histoires d'argent, j'en vois défiler pas mal depuis que je me suis mise sur la série. Et ça me tue de voir qu'une comédie comme Almost Heroes est incapable de gérer ces questions qu'elle a pourtant soulevées elle-même : il manque 8000 dollars ? Pas de problème, on n'a qu'à, faut qu'on, il suffit de, et pouf ! 8000 dollars réglés en bonne et due forme avant la fin de l'épisode ! Comment est-on supposés s'intéresser aux déboires des personnages quand les scénaristes eux-mêmes les traitent par-dessus la jambe ? C'est honteux.

Au final, de comédie correcte et presque divertissante sur le début, on passe rapidement à une grosse impression de foutage de gueule. Almost Heroes se donne du mal pour ne pas en foutre une rame.
C'est la définition de loser, je crois.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Almost Heroes de SeriesLive.

24 juin 2011

To be continued... The Big C

Le retour de la rubrique To be continued..., dont la mission sur cette Terre est précisément de vous permettre de vous rappeler ce qui a pu se produire pendant la première saison d'une série, à quelques jours de la seconde, et quand des mois et des mois les ont séparées. Le genre de rubrique dont on s'attend à ce qu'elle soit particulièrement active à la rentrée, et qui pourtant fait son retour en été, parce que voilà, il y a des perles comme The Big C qui méritent un petit coup de pouce.

La semaine prochaine, la série de Showtime revient. Enfin. Et cet été, nous allons connaitre la phase suivante de la maladie de Cathy. Pour n'en pas louper une miette, voici le récapitulatif de tout ce que vous avez vu l'été dernier, et avez déjà oublié.

TheBigC - 1x01
1x01 - Cathy, une femme comme les autres... pour le moment.

TheBigC - 1x02
1x02 - Elle veut son fils à la maison cet été, et rien ne l'arrêtera !

TheBigC - 1x03
1x03 - Même entourée, Cathy reste seule avec son secret.

TheBigC - 1x04
1x04 - Cathy continue de céder à ses irrationnelles impulsions, que même le spectateur a du mal à suivre.

TheBigC - 1x05
1x05 - Après avoir renoué avec l'être humain qui était en elle, Cathy retrouve la femme qui était en elle... bien cachée.

TheBigC - 1x06
1x06 - Oh, Marlene... Marlene dont on pensait jusque là qu'elle avait les pieds sur terre...

TheBigC - 1x07
1x07 - Encore raté.

TheBigC - 1x08
1x08 - Passé, présent et avenir se donnent rendez-vous à cette fête d'anniversaire.

TheBigC - 1x09
1x09 - C'est au tour de Paul de se réveiller.

TheBigC - 1x10
1x10 - Le moment de chercher la rédemption...

TheBigC - 1x11
1x11 - La phase nombriliste toucherait-elle à sa fin ?

TheBigC - 1x12
1x12 - Ne pas sous-estimer ce que prédisent les cartes.

TheBigC - 1x13
1x13 - L'insouciance des vacances est finie.

Comment allons-nous continuer en dépit de certains des changements qui ont eu lieu sur la fin de la saison ? Je ne veux pas spoiler ceux qui ne l'ont pas encore vue (mais dans ce cas, je vous encourage à planifier votre weekend de façon à rattraper votre retard), mais franchement, je ne sais pas à quoi cette saison va pouvoir ressembler.

Ca tombe bien, la première saison était totalement imprévisible aussi.
J'aime The Big C.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Big C de SeriesLive.

24 juin 2011

Au panier

J'étais en train de me tâter pour savoir si j'allais regarder Wilfred (US), en tout bien tout honneur naturellement, quand j'ai réalisé que je n'avais jamais posté ici à propos du pilote de Wilfred (l'original australien), ce que j'ai trouvé un peu fort de café après en avoir pourtant tellement bavé devant le pilote.

AuPanierWilfred
Epitome de la comédie pas drôle et pas conçue pour l'être, Wilfred est juste une expérimentation barrée, et il ne faut pas y chercher l'hilarité (pour ma part je n'y ai pas même trouvé un vague rictus amusé). L'idée est d'explorer un concept allumé, improbable même, et pour tout dire on a plus l'impression d'un exercice pour ceux qui font la série que de quelque chose prévu pour les spectateurs. Comme une private joke portée plus loin que d'habitude.
C'est bizarre autant qu'étrange, et c'est de cette curiosité est supposée se suffire à elle-même, être le seul carburant qui ramène le spectateur à la série semaine après semaine.

Vous l'aurez compris, le pilote de la série australienne Wilfred ne m'a pas séduite, mais pour autant, en dépit de son look indies et peu raffiné, de son cast pas franchement affolant (Adam Zwar est, comme toujours, incapable d'être bon, sans qu'on puisse dire qu'il est mauvais ; voir aussi : Lowdown) et de ses dialogues enfumés, on ne peut pas objectivement en dire que c'est une grosse merde. Ca fait simplement partie des séries "tout ou rien", celles qui soit fonctionnent à fond sur vous, soit tombent totalement à plat, la qualité de la série n'étant pas incriminée, le spectateur non plus, mais les deux étant profondément incompatibles.

Oh, bien-sûr, je soupçonne qu'il faille avoir fait un sort à la moquette pour apprécier totalement cette série. Mais ce n'est que ma mauvaise foi légendaire qui s'exprime. Cependant, pour ce qui est de voir le pilote de la version américaine... j'avoue que pour le moment, j'hésite toujours. Et pour que moi, je refuse un pilote, c'est quand même que...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Wilfred (AU) de SeriesLive.

17 juin 2011

Frantically fan

1993 était une grande année. Téléphagiquement, pour moi, en tous cas. Mais je ne l'ai pas immédiatement su, parce que, bien que je ne connaisse pas la date exacte à laquelle j'ai découvert la série, je suis à peu près sûre de n'avoir pas découvert Une Nounou d'Enfer cette année-là.
N'empêche qu'il s'est passé quelque chose en 1993 qui a changé ma téléphagie, à sa façon.
Parce que c'est aussi avec cette comédie que mon regard sur les séries a changé, et que c'est probablement l'une des premières dont j'aurais pu me dire fan, si à l'époque j'avais utilisé le mot, et déjà que maintenant...

Voilà donc pas loin de 20 ans  et, depuis, Fran et moi sommes inséparables.
De Fran Drescher, j'admire l'envie si puissante de rire et faire rire, après tout ce qui s'est passé : le viol, le cancer, le divorce. Et chaque fois, cette énergie bouillonnante de rebondir et de rire. Alors je ris avec Fran, parce qu'elle-même en est capable et que ça ouvre en moi une sorte de verrou, celui qui, d'ordinaire fermé, trouverait que les gags sont ci ou que l'interprétation est ça, et qui cède face à elle pour simplement profiter de la bouffée d'optimisme combattif qui se dégage de ses sitcoms.
J'aime ses moues, sa voix, son rire (du jour où j'ai découvert Fran en VO, mes facultés d'auditions n'ont plus jamais été les mêmes, et je ne regrette rien), j'aime aussi que ses personnages s'appellent toujours Fran et réagissent tous de la même façon, pour la bonne raison qu'ils évoluent tous dans des contextes qu'elle tire de sa propre expérience et qu'elle y va franchement, sans s'en cacher. Il y a quelque chose d'honnête et sincère dans cette démarche qui est la sienne, comme si elle avançait à visage découvert pour dire : "ouais, tout-à-fait, je ne suis pas une créative à la base et j'ai pas été chercher tout ça très loin, et alors ? J'ai quand même envie de vous faire rire avec ce que je connais".

Oui, il y a des pitches originaux et des synopsis de comédies révolutionnaires, mais un projet de série ça peut aussi être ça : quand on n'a pas de message à faire passer ni de média à révolutionner, qu'on a juste envie de divertir les gens et que pour ça on donne tout ce qu'on a, sans se cacher, sans en rajouter, à prendre ou à laisser. Moi ça me donne envie de prendre, pareille sincère générosité.

CancerSchmancer
Fran lance donc des séries où elle est Fran, toujours, inconditionnellement, tout le temps, et je l'aime aussi pour ça, pour la volonté qu'elle a de simplement venir me faire rire en se foutant du reste, et surtout de ceux qui veulent faire croire que le rire c'est FORCEMENT autre chose qu'avoir de l'énergie à revendre et la volonté de divertir. Ca peut, mais ce n'est pas obligatoire.
Elle se rendra ridicule s'il le faut, elle se répètera s'il le faut, elle utilisera toutes les anecdotes qu'elle a vécues s'il le faut, mais elle viendra à nous nue et sans artifices... spirituellement en tous cas, parce que Fran sans maquillage à la truelle, cheveux en contreplaqué et garde-robe pléthorique, ça n'est pas vraiment Fran.

Et c'est aussi pour ça qu'elle ne connaitra plus jamais le succès qu'elle a rencontré avec Une Nounou d'Enfer, parce qu'en-dehors des fidèles qui, comme moi, lui conservent toute leur entière et indivisible affection, et n'attendent que de la retrouver, les gens en général ont tendance à attendre de la nouveauté. C'est la seule chose qu'elle ne leur donnera pas.
C'est pas le plan, c'est pas comme ça qu'elle fonctionne. Elle n'est pas une créatrice de série qui cherche un pitch ou un personnage qui vous happera ; c'est une personne qui vient et qui sait que ce qu'elle a à offrir, c'est elle et rien qu'elle, et que ça, ça ne change pas, alors comment les projets successifs le pourraient-ils ?

HappilyReunited
Alors oui, j'ai regardé Happily Divorced. Et je sais bien, c'est exactement tout ce que Fran faisait déjà il y a presque 20 ans. Pour une raison simple et évidente, que tout le monde connait : le mari qui découvre qu'il est gay, c'est son histoire comme l'étaient, avec Living with Fran, les expérimentations de cougar, ou avec Une Nounou d'Enfer, une radiographie du passage à l'âge adulte quand on essaye de prendre du recul sur notre éducation.
Non bien-sûr, ça ne s'est pas passé exactement comme ça, à chaque fois, mais Fran sait prendre ces étapes fondatrices de sa vie et en rire, c'est sa thérapie par le rire si on veut, en tous cas elle nous propose rien d'autre que ce que d'autres font sur des planches, les séries de Fran Drescher sont simplement des one woman shows télévisés et adaptés pour plaire au plus grand nombre (les mauvaises langues diront : le plus petit dénominateur commun, mais il n'y a pas de honte à faire un divertissement populaire, quand c'est fait avec sincérité). C'est aussi à ça qu'on la reconnaît.

Le pilote de Happily Divorced est un peu cliché par moments, le couple des parents est clairement sous-employé, les choses vont un peu vite pour mettre en place la situation sans trainer, mais ce n'est qu'un pilote et celui d'Une Nounou d'Enfer n'était pas parfaitement abouti non plus. Mais l'humour de Fran est intact et tout est là. Rien n'a changé, comme se plairait probablement à le penser le chirurgien qui s'est attaqué à ses pommettes.
Ce sont tout bonnement des retrouvailles. J'ai ri, et applaudi, et peut-être eu l'oeil vaguement humide, parce que je savais pourquoi je revenais, et c'est exactement ce qu'on m'a servi. On ne peut pas en dire autant de tous les comebacks télévisés, soit dit en passant.

FranWhite

Je vous avoue cependant que, si cette trilogie de comédies "à la Fran" m'enchante, parce que je suis tout sauf objective et ne le serai jamais pour quelqu'un qui a bercé près de 20 années de ma téléphagie et m'a accompagnée plus que quiconque ne peut l'imaginer... parfois, j'aimerais que quelqu'un dise à Fran de s'asseoir, lâcher du leste, laisser le contrôle à quelqu'un, et simplement se laisser embarquer dans une dramédie ou un drame, des genres où elle a beaucoup à donner mais où elle s'est peu risquée, car elle refuse de se mettre en danger.
C'est justement parce que j'aime Fran de tout mon coeur que je vais à la fois regarder Happily Divorced et espérer que la trilogie lui suffira pour passer à autre chose. Et accepter de ne pas rire. Juste une fois. Parce qu'elle le mérite. Et parce que tout le monde n'est pas fan et ne tolèrera pas ça indéfiniment.

C'est beau de vouloir rire de tout ce qui se passe dans ta vie avec nous, Fran, mais promis, si les défenses tombent, on t'aimera toujours. Moi, en tous cas, je serai là.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Happily Divorced de SeriesLive.
Bien-sûr, le vendredi. Evidemment que j'allais poster sur Fran le jour sacré de ce blog par excellence.

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