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ladytelephagy

31 octobre 2011

[DL] Housos

Depuis quelques temps maintenant, je tente de vous donner envie d'aller tenter des séries venues d'ailleurs. On a fait le tour de plein de pays ensemble, et les posts Médicament générique vous donnent l'occasion d'en découvrir quelques images avec, je l'espère, pour conséquence d'aller jeter un oeil à la série elle-même, si le générique a piqué votre curiosité. Et j'ai développé, depuis l'été 2010, quand je me suis penchée sur le cas de ce pays, une grande affection pour les séries australiennes, dont je m'efforce de suivre l'actualité non seulement à cause de SeriesLive, mais par envie personnelle. Et je n'hésite pas à en remettre une couche sur des séries comme The Slap, par exemple. Vous ai-je déjà parlé de Spirited, d'East of Everything, de Crownies, de Winners & Losers, et de bien d'autres (ne serait-ce que Wilfred, tiens !) : oui, et pas qu'une fois. Et j'aimerais tellement que vous tentiez le coup.
De vous à moi, s'il y avait un classement des pays autres que les USA où j'aime le plus regarder ce qui se fait, l'Australie serait ex-aequo avec le Japon. Et le Danemark. Et-... nan mais vous voyez ce que je veux dire. Ca a été une révélation que de me pencher sur le cas de l'Australie. J'aimerais tellement partager ça avec vous. Ecrire des posts pour vous donner envie d'aller voir ce qui s'y passe, si vous ne l'aviez pas encore fait. Vraiment.

Aujourd'hui ne sera pas l'un de ces posts. Aujourd'hui sera plutôt un avertissement, une mise en garde, un signal d'alarme. Aujourd'hui sera un post dans lequel je vais limite vous recommander de fuir, voyez ? NE REGARDEZ PAS HOUSOS. C'est un conseil d'amie.
Evidemment les plus aventureux parmi vous iront quand même vérifier de quoi il s'agit, parce que je suis connue pour ma mauvaise foi dans les parages et que, rho quand même, ça ne peut pas être si terrible que ça. Si. Si ça l'est. Je vous le dis et le répète, fuyez Housos. Vous avez encaissé Angry Boys et vous pensez pouvoir n'importe quelle comédie ras-des-pâquerettes australienne ? Vous vous pensez à la hauteur ? Je vous arrête tout de suite, ce ne sont que des idées que vous vous faites. Pour l'amour du ciel, de la téléphagie et de tout ce qui est sacré en ce bas-monde, ne regardez pas Housos.

Housos
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Si le générique ne vous en dissuade pas, laissez-moi vous éclairer : vous trouvez que la réalisation de ce générique évoque une video Youtube faite avec trois euros six sous ? TOUT LE PILOTE EST COMME CA. Et c'est vraiment moche, en plus d'être idiot. Mais l'idiotie, des fois c'est drôle, pas vrai ? Eh bien pas toujours. Et Housos, en s'attaquant à ce qui semble être l'équivalent australien des Chtis, ne parvient pas à se hisser plus haut que le niveau de ses personnages. Ce n'est pas une question de référence culturelle qui nous est insaisissable, c'est que normalement, la comédie est supposée être drôle, voyez-vous, même quand les héros sont des white trash. Alors je vous en supplie, je vous en conjure, ne regardez pas Housos. A la limite, si vous y tenez vraiment, attaquez-vous à Bogan Pride. Mais pas Housos.
Déconnez pas. Je tiens à vous, l'air de rien.

Et pour ceux qui manquent cruellement de... non, je peux pas dire le mot, j'ai trop honte : la fiche Housos de SeriesLive.
Note : le post de ce soir ainsi que celui de demain ont été programmés à l'avance, faites semblant de rien, je reviens pour un post de première fraîcheur mercredi et lirai vos commentaires à ce moment-là.

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30 octobre 2011

C'est LUI, le patron, voilà qui !

A chaque rentrée, les pilotes nous tombent par centaines dans les bras, ne demandant qu'à être regardés. De la plupart, je ne tire qu'un post, m'attardant sur la banalité de l'intrigue, le peu d'intérêt de ses personnages, l'indigence de ses dialogues ; ou, quand vraiment les choses se passent mal, je vous entretiens de l'abomination de tout ce qui le compose. Après quoi vous n'en entendez plus jamais parler, pas dans le coin en tous cas.
Il y a certaines séries qui s'en tirent mieux que d'autres : le pilote de celles-là m'a plu et je vous en reparle de bonne grâce, une fois, deux fois, parfois plus, à la tête du client, histoire d'enfoncer le clou et vous inciter, si vous ne l'aviez pas encore fait, à tenter la série à votre tour. Si on a de la chance, une saison plus tard, j'en fais un post To be continued... pour vous rappeler de vous y remettre pour une deuxième saison, des fois que vous ayiez oublié dans l'intervalle (bon, pas cette année, je déménageais au mois de septembre et j'ai été obligée de faire l'impasse sur ces posts qui me prennent plus de temps qu'il n'y parait).
Et puis parfois, vraiment rarement, il y a une série dont je n'arrive pas à vous parler facilement.

Ca n'a rien à voir avec Prime Suspect ou Charlie's Angels dont je me suis aperçue que j'avais oublié de vous parler (ça sent l'acte manqué). Je les ai évacuées très vite de mon système et n'y ai plus jamais repensé, sauf en faisant le point sur mon défi de la rentrée avec Scarlatiine (elle regarde tous les pilotes de la saison à condition que j'écrive un post sur chacun ; du coup vous allez pas y couper, ces deux pilotes vont inexorablement faire l'objet d'un post, j'aime remporter mes défis).
Ca a plutôt à voir avec le fait que d'une part, même à raison d'un post par jour, je n'arrive pas à écrire sur autant de choses que j'en regarde, et que d'autre part, j'ai été particulièrement occupée ces derniers jours (vous verrez bientôt par quoi).
Et puis surtout, pour bien parler de quelque chose qui vous a collé à votre siège, il faut du temps.

Je ne pouvais tout simplement pas balancer un post sur le pilote de Boss, comme ça, en rentrant du boulot, un soir, mine de rien, sur l'air de "ah tiens j'ai quoi de prévu aujourd'hui sur le blog ? Rien ? Oh bah je vais griffonner un truc vite fait sur Boss". Non.
Non, non, non et non, pas pour Boss. De la même façon que j'ai eu besoin de prendre le temps de parler de Homeland, j'ai attendu d'avoir un peu de temps pour Boss, avant de sortir son post de l'état de brouillon dans lequel il dormait depuis près de deux semaines. Ce qui implique que j'ai déjà vu le deuxième épisode quand je commence à vous en parler, mais tant pis. Au moins ça ne fait que confirmer mon sentiment initial vis-à-vis de la série.

Vous commencez, j'imagine, à comprendre l'ampleur de Boss pour moi en cette rentrée. Des bonnes séries, il y en a eu cet automne. Mais une baffe comme celle-là ? Même dans The Slap on n'en voit pas.

WhostheBoss
Alors pardonnez le langage, mais il faut que ça sorte, maintenant qu'on y est.
Putain mais quand ils ont vu le pilote, les exécutifs de Starz ont du avoir la trique de leur vie. Les mecs qui bougent pas de leur screening room pendant 20mn en attendant que ça passe, tellement ça a dû leur faire drôle de savoir qu'ils avaient payé pour un pilote de ce calibre et qu'ils allaient enfin entrer dans la cour des grands. Ah bah je vous le confirme les mecs, c'est autre chose que Spartacus !
Les Emmys vont être palpitants en 2012, il va y avori du monde pour s'attaquer au trône de Mad Men, parce que bordel, tu peux pas ignorer une série comme celle-là. Et rien que cette pensée a dû rallonger de 10mn le séjour dans la screening room des mecs de Starz, parce que ça doit faire un effet de malade de se dire que ça y est, on tient quelque chose de puissant.

Pour tout vous dire, si j'avais été un homme, il est probable que le visionnage du pilote de Boss m'aurait fait un effet similaire. J'ai fini le pilote sur les rotules, le souffle coupé, la tête bourdonnante. J'avais des trucs à faire, des mails plein la boîte de réception, des chats criant famine, mais j'étais incapable de me lever à la fin de l'épisode et reprendre ma vie comme si de rien n'était. Il m'a fallu quelques minutes, moi aussi, les doigts encastrés dans les accoudoirs de mon fauteuil, pour accuser le coup. Des pilotes qui font cet effet-là, on n'en voit pas tous les ans. Même pas une fois tous les deux ans.
Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, j'ai eu des coups de coeur en cette rentrée et j'aime toujours autant Homeland, Suburgatory par exemple, et quelques autres, chacun dans sa catégorie. Mais là, quand même, on parle du niveau au-dessus quand même, de l'orgasme téléphagique pur, de ce petit truc qui se libère dans votre cerveau et innonde votre cortex quand vous avez été bluffé et que vous vous avouez vaincu. Sur ce pilote-là, il sera impossible de dire du mal. La perspective-même de se montrer critique est irréaliste.

Mais je le reconnais, il y a un facteur supplémentaire par rapport à Homeland, pour rester sur notre exemple : l'effet de surprise. Homeland ne pouvait pas vraiment être mauvais une fois qu'on avait vu ce que le pilote de Hatufim faisait de son sujet ; il y avait des risques dûs à l'adaptation, des risques dûs aux axes et personnages nouveaux, et bien-sûr la grande inconnue des acteurs qui peuvent parfois tout changer ; c'est sûr, mais globalement on va être clairs, Homeland était obligé d'être au moins convaincant, peut-être même bon, d'office, d'emblée, sans même l'avoir vu c'était évident.
Dans ma liste des séries que je n'attendais pas spécialement, par contre, celle que j'attendais encore moins que les autres, c'était Boss. Kelsey Grammer, que j'ai en h.o.r.r.e.u.r depuis que j'ai posé les yeux sur Frasier ? L'insupportable Connie Nielsen ? Une ancienne de Beverly Hills ? Et deux acteurs ayant été liés de plus ou moins près à The Playboy Club ? Jamais je n'aurais parié un rond sur cette série... même avec ce pitch engageant (et pourtant j'ai une grand affection pour Troy Garrity).
Mais le sucker punch géant, quoi. Pas vu arriver, celui-là, vraiment pas.

Parce qu'au final, ces gens-là en qui je ne croyais pas nous offrent, tous, sans exception, une performance incroyable. Et par-dessus le marché, comme si ça ne suffisait pas, Boss est, certainement, en fait ça ne souffre pas la discussion, le drama le mieux réalisé de la saison, et de loin. C'est un point sur l'horizon pour les autres séries de l'automne.
Je sais pas comment vous dire. C'est juste immense.

C'est brillant, mais pas juste parce qu'il s'agit de politique et qu'une série sur la politique ne peut pas se permettre de ne pas être intelligente (c'est la même règle que celle qui s'applique aux séries légales). C'est brillant parce que rarement une série aura aussi bien dépeint l'humanité de ses personnages, mais une humanité si incroyablement camoufflée qu'elle s'offre à la fois avec une grande indécence et une grande sobriété. Chaque personnage est magnifique, et participe à un puzzle qui va bien au-delà de la simple série politique. Là où il a fallu toute une saison à A la Maison Blanche pour mettre en balance ses objectifs intellectuels et la dramatisation de ses personnages (merci Rosslyn), Boss vous fait ça avec brio en moins d'une heure et sans jamais perdre son équilibre. Et pendant l'heure suivante, on découvre qu'on n'en savait pas autant sur eux qu'on ne le pensait. C'est immense ce qui se passe avec l'écriture des personnages de Boss.

Avant d'être une série sur la politique, Boss est donc avant tout une série sur le rapport que les personnages ont à la politique, comment elle les abime, comment elle les transforme, comment elle les tient. Le couple du maire et son épouse offre un ballet macabre de deux personnes que le pouvoir politique a altérés quasiment jusque dans leur ADN. Leur entourage direct n'est que dissimulation, frustration, docilité feinte. La seule personne qui pourrait être "vraie" dans leur vie en a été éjectée avec la plus grande des violences.
Les intrigues strictement politiques sont d'un cynisme sans commune mesure. Que ce soit le gouverneur ou son opposant, le maire tire les ficelles depuis son bureau avec un plaisir à peine déguisé, mais avec une intelligence aigue et un sens de l'anticipation terrifiant. La partie d'échecs est comme jouée d'avance, et c'est ce qui fait que la maladie du maire arrive si fort à propos.
Cette maladie justement est dépeinte avec le même génie que, dans Homeland, peut l'être l'état psychiatrique de Carrie. Boss est prêt à accompagner le malade à tous les stades et s'attarde sur les manifestations pour le moment éparses de son état, pour l'instant si bégnines, encore si invisibles à l'oeil de ceux qui ne sont pas dans la confidence.
Enfin, pour toutes les séries sur la politique où les journalistes étaient asservis au pouvoir, pour toutes les séries où les journalistes étaient dépeints comme des pantins sans cervelle, Boss réclame vengeance. L'investigation du journaliste n'est pas celle de quelqu'un qui cherche juste le scoop, elle est animée d'idéaux sur la profession qui remettent les choses en place, mais qui restent réalistes.

Il n'y a rien dans Boss qui ne soit autre chose que la perfection incarnée pour un drama. La nuit, dans leurs rêves les plus fous, les showrunners rêvent qu'ils font aussi bien. Pas étonnant que chez Starz ont ait commandé une deuxième saison alors que la première n'avait même pas commencé.
Un tel bijou nous rembourse de chacune des minutes insupportables passées devant Whitney, The Secret Circle, ou Revenge. A la limite ça valait presque le coup de se cogner des épisodes pareils si c'était pour pouvoir mieux apprécier ceux de Boss.

Et vous savez le pire ? Pile quand je pensais avoir repris le contrôle, j'ai vu le deuxième épisode, et je me suis repris une mornifle. C'est qui le patron ? Je vais vous le dire, moi, qui c'est le patron, cette saison.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Boss de SeriesLive.
A ne pas confondre, évidemment, avec le dorama du même nom.

29 octobre 2011

[DL] The Fades

Il parait que ce weekend, c'est Halloween. Pardon si je ne saute pas de joie à l'idée que se trimbalent dans les rues de hordes de vampires et de zombies, hein...
Enfin bref, il semblait donc naturel d'attendre ce weekend maudit entre tous pour commencer The Fades, dont la première saison vient de s'achever outre-Manche, partant du principe que tant qu'à se filer les jetons bêtement devant une série, autant le faire en une seule fois.

TheFades
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Déjà, rien qu'avec le générique, j'étais servie. On a droit à la panoplie complète des trucs qui filent les chocottes, surtout côté musical où on jurerait avoir déjà entendu cet air dans à peu près n'importe quelle anthologie fantastique des années 90.
Mais plus angoissant encore, certaines images sont flippantes au dernier degré. Pas uniquement parce que la créature qui jaillit de Dieu sait où nous ramène à quelque peur instinctive et primale, mais bien parce que ces bestioles sont absolument répugnantes, et jaillissent de quelque chose d'organique qui instille immédiatement une vraie sensation de malaise.

Le générique de The Fades lui sert extrêmement bien de carte d'identité, car on retrouvera dans le pilote ce sentiment de malaise mêlé à l'horreur qui n'est pas accessible par la plupart des séries tentant de nous faire peur (sauf si on ressent un gros malaise devant l'obstination de The Walking Dead à insister sur son triangle amoureux, mais il sera d'un autre ordre je pense). Bien-sûr on n'y trouve pas le même quota de créatures de cauchemar au mètre carré, mais le sentiment général reste le même...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Fades de SeriesLive.

28 octobre 2011

Jamais deux...

Tout bien pesé, je ne regarde pas assez de comédies britanniques ; elles ont pourtant de quoi me réconcilier avec l'accent. J'ai pourtant eu un coup de coeur sur Threesome qui est une comédie charmante au possible, avec une idée de départ sympatoche et des personnages extrêmement attachants, mais de quoi rire en permanence. C'est le genre de cocktail qui fonctionne sur moi, parce que juste me faire rire ne suffit pas, mais juste m'attendrir n'est pas assez pour une comédie.
Mais là, Threesome a tout bon.

Pourtant à la base j'avais de quoi être vraiment contrariée tant l'idée de Threesome me rappelait quelque chose qui dormait dans mes propres carnets, mais ici vient s'ajouter le défi d'une grossesse qui ajoute une dynamique vraiment différente.
Threesome fait d'ailleurs preuve d'une grande finesse dans ses choix. Certes la grossesse n'est qu'accidentelle, mais les personnages sont très proches avant que ça leur tombe dessus, la question de la paternité est vite réglée, et la plupart des clichés sont évités (jalousie entre les garçon, interrogations sur les sentiments des uns et des autres), de façon à ne garder que le meilleur.

Du coup on peut profiter de la complicité incroyablement tangible entre les trois personnages sans se prendre la tête avec les tenants et aboutissants de la relation qui les unit, les choses sont claires et dénuées de toutes tergiversations inutiles, ou même de quiproquos. On a donc Alice et Mitch, un jeune couple de quasi-trentenaires soudés mais partageant un duplex avec leur meilleur ami, Richie, un jeune homme gay et sûr de lui qui vit au jour le jour. Tous les trois se retrouvent un soir à boire et bien plus à l'occasion de l'anniversaire d'Alice qui est la première "à partir", comprendre qu'elle est la première des trois à avoir 30 ans. Et tout ça se finit par un threesome, de toute évidence.
Alice, Mitch et Richie sont de grands enfants et évidemment la grossesse qui résulte de cette folle soirée est là pour les mettre face à leur immaturité.

Ce qui fait aussi la force de Threesome, outre l'excellente dynamique entre les personnages et leur fomidable alchimie ensemble, c'est le sens aigu de la production pour le montage, qui donne à chaque scène un rythme impeccable. C'est d'ailleurs ce qui permet à la série de ne pas faire de gags lourds, parce que cela lui donne l'occasion de souligner les petits détails drôles et les expressions de ses héros, plutôt que d'appuyer comme une brute sur ses gags visuels, et de rester digne dans sa façon de mettre en escène ses excellents dialogues.
Threesome est un extraordinaire numéro d'équilibriste !

Threesomeinthemaking
En 3 épisodes déjà diffusés (que je ne peux que vous recommander le plus chaleureusement du monde), je me suis déjà attachée aux personnages, j'ai ri aux éclats, et j'ai adoré l'impression d'avoir affaire à l'une des rares comédies à rire de son sujet sans jamais le tourner en ridicule, bien que ses héros soient totalement immatures. Le genre de comédie qui donne des regrets de n'avoir une commande initiale que de sept épisodes...

Voilà donc un couple à trois qui a de quoi donner des regrets à n'importe quel monogame. Le chiffre 3 a toujours été mon porte-bonheur, mais alors là, avec les 3 protagonistes de Threesome, ça dépasse toutes mes espérances.

Et pour ceux qui... oh, dear.

27 octobre 2011

Just like the ones I used to know

Me sachant sur la fin de ma période faste remplie d'épisodes de The Good Wife, samedi, j'avais vite commencé à songer au plan B. Et comme il était évident qu'aucune série ne pourrait rivaliser avec elle, j'ai alors tout simplement opté pour la direction opposée.
Cela faisait quelques temps que je n'avais pas essayé de série sud-coréenne. Les dernières tentatives avaient été extrêmement infructueuses, et même, osons le dire, décourageantes ; à force j'avais simplement décidé de mettre un peu mes explorations coréennes de côté pour un moment.
Les circonstances semblaient donc parfaites pour remettre le pied à l'étrier.

Suite à ma requête sur Twitter, les suggestions ont donc afflué. Je n'avais qu'une seule exigence, mais elle était de taille : pas d'histoire d'amour, à aucun moment.
C'était le symbole de mon divorce avec la Corée du Sud : ces histoires d'amour qui viennent vous polluer n'importe quelle bonne base de départ pour que tout devienne, au choix, soit une comédie romantique, soit une romance dramatique, soit quelque chose entre les deux. La réconciliation était donc à ce prix.
COMA était hors-jeu pour la bonne raison que j'avais déjà vu le pilote, fait dans ma culotte et juré qu'on ne m'y reprendrait plus (à côté, American Horror Story c'est de la rigolade, soit dit en passant et pour ceux qui veulent essayer une mini-série d'horreur coréenne ; les tags sont donc vos amis si vous voulez en savoir plus puisque j'ai parlé dudit pilote voilà plusieurs mois).

Parmi ces suggestions, donc, on trouvait Gichalbirok (un jour faudra que je m'y mette mais j'en attends tellement queç a semble aussi voué à l'échec...), Sonyeo K, une mini-série de cet été, Namja Iyagi, encore une histoire de vengeance (pas vraiment ma tasse de thé non plus) mais primée, et Eolleong Ttungttang Heungsinso, qui à ma connaissance comporte pourtant des éléments de romance. Certaines séries revenant plus souvent que d'autres dans les idées qui m'étaient lancées.

C'est au final White Christmas qui a attiré mon attention. D'abord par son pitch, apparemment à rapprocher d'une sorte de Dix Petits Nègres, ce qui effectivement me garantissait un véritable dépaysement par rapport aux séries sud-coréennes que j'avais pu tester jusque là. Et puis par sa durée, 8 épisodes à peine, quelque chose d'accessible pour une réconciliation, puisque tel était mon but. Je n'imaginerais pas me lancer dans une série de 50 épisodes pour renouer avec la fiction sud-coréenne.
Alors hop ! C'était parti. Avec une certaines pression sur White Christmas, mais bon, il faut bien (re)commencer quelque part.

WhiteChristmas

En commençant avec une introduction lente et mystérieuse, White Christmas démarre à vrai dire plutôt bien, en posant intelligemment l'atmosphère angoissante de la série. Ses personnages, des étudiants d'un internat d'élite qui sont les seuls à rester au bahut pendant les vacances de Noël, étaient relativement bien introduits, également, même si certains se montrent à ce stade un peu en retrait dans le pilote (mais à n'en pas douter, ils auront tous leur moment).

L'atmosphère, c'est malheureusement tout ce qu'on va avoir pendant une grande partie du pilote. Car après une bonne introduction, l'épisode s'embourbe dans une interminable chasse au suspect, puisqu'on tente de comprendre qui a envoyé aux 7 protagonistes la même lettre mystérieuse de menaces.
Or, le héros qui a décidé de mener l'enquête est vraisemblablement complètement à la ramasse, parce que son premier réflexe, une fois que les jeunes résidents se sont réunis pour discuter des lettres, est de partir poser des questions à l'un d'entre eux, et s'engouffrer sans trop qu'on sache pourquoi sur la piste qu'il donne. Sauf que cette piste, c'est celle d'un monstre étrange, et le lycéen interrogé est visiblement un peu azimuté. Ses propos décousus vont, en dépit du bon sens, devenir le socle de l'investigation pendant une bonne partie de l'épisode. Pourquoi a-t-on pris ses propos au sérieux ? A première vue, uniquement pour apporter un côté surnaturel à l'intrigue ; ça parait illogique tant l'arrivée soudaine d'un homme extérieur au pensionnat est bien plus suspecte que quoi que ce soit d'autre.

Du coup, alors que je commençais à accrocher à White Christmas et son ambiance claustro, j'ai passé une bonne partie de l'épisode à sérieusement m'ennuyer. Ca n'avait plus ni queue ni tête, comme si on tentait de créer un suspense artificiel pour nous détourner de l'évidence.

En réalité, l'épisode ne redevient captivant que sur ses dernières minutes, lorsque certains de mes soupçons semblent se confirmer, et qu'une très belle scène dans la neige vient cloturer le pilote. Les choses redeviennent alors prometteuses.

Mais plus important encore, White Christmas a tenu sa plus vitale promesse : ne pas ajouter d'intrigue amoureuse à son étrange déroulement. Pour cette seule raison, je suis prête à lui passer bien des caprices, y compris son étrange obsession pour les déviations inutiles pour ralentir le récit et asseoir son ambiance fantastique. J'ai donc pour le moment l'intention de poursuivre White Christmas, et je suis contente d'avoir trouvé une bonne raison de ne pas me fâcher avec un drama coréen. Ca faisait longtemps...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche... qui arrive bientôt.

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26 octobre 2011

L'objectivité, c'est pas patriotique !

NankyokuTairiku

Rarement une série nippone aura parlé aussi frontalement de la position du Japon après la Seconde Guerre Mondiale que Nankyoku Tairiku : la série s'ouvre sur un constat de défaite, de déshonneur, d'échec amer et de populations en déroute. D'un ton misérabiliste, le pilote de cette grande fresque va avant tout nous parler de l'honneur perdu du Japon, et de comment une expédition au Pôle Sud va lui permettre de le retrouver.
Le premier épisode ne recule donc devant aucune façon de nous montrer à quel point le Japon est un pauvre pays méprisé par le reste de la planète, plongé dans une crise touchant à la fois ses finances et son moral. S'il y a, certes, une indéniable vérité historique derrière cela, le ton victimisant d'une bonne partie de l'épisode a de quoi faire sursauter plus d'une fois tant la déformation est patente.

Car Nankyoku Tairiku ne veut pas vous raconter une histoire à la Croc-Blanc et vous émouvoir en tant que spectateur, comme, je l'avoue, je l'avais cru au départ. Nankyoku Tairiku veut vous parler en tant que Japonais. Pour le spectateur étranger, le gaijin, qui a forcément un peu de recul vis-à-vis du patriotisme nippon (du moins faut-il le lui souhaiter), l'expérience est forcément un peu déroutante de se retrouver pris dans ce récit bourré de parti-pris. Un bon exemple, c'est la convention à Bruxelles qui est supposée déterminer quels sont les pays qui feront partie de l'expédition internationale au Pôle Sud : les Occidentaux présents sont tous méprisants et/ou ouvertement insultants, les pauvres Japonais y sont tournés en ridicule puisqu'ils ont eu le culot de venir... au final, la scène s'arrêtera là et la narratrice se contentera de dire que, finalement, l'équipe japonaise fera bien partie de l'expédition. Comment ? Pourquoi ? On l'ignore, mais la scène d'humiliation préalable a été longue et éloquente. Je suspecte des pratiques pas très reluisantes pour faire accepter à la communauté internationale la participation du Japon à cette aventure, sans quoi on peut être sûrs que l'épisode aurait passé 10 bonnes minutes sur les discours pleins de passion des protagonistes prouvant qu'ils sont animés de nobles intentions et qu'au final ils méritent qu'on les laisse se lancer dans cette noble expédition.
N'ayez pas de regret : des speeches dans ce genre, on en aura quelques uns dans le (long) pilote de Nankyoku Tairiku, chacun nous rappelant à chaque fois combien il a fallu de courage, d'abnégation et de fort sentiment patriotique pour en arriver là. Là encore, l'envie est très forte de lever les yeux au ciel devant pareil étalage d'intentions dégoulinantes de beauté.

A cela vient s'ajouter une musique grandiloquente, soulignant le moindre geste comme un acte d'un héroïsme inoui. L'omniprésence de la musique "à la Disney" est là pour renforcer les scènes faibles (elles sont nombreuses) et donner envie au spectateur japonais de gonfler le torse sur son canapé.

Mais les pratiques disneyennes ne s'arrêtent pas là. Tout est fait pour vous tirer des larmes et rendre les choses plus tragiques encore. On trouvera donc des références aux Japonais (civils ou non) morts pendant la guerre, avec une utilisation vraiment trop évidente du Yamato, des histoires à faire pleurer dans les chaumières sur le courage du papa du héros, un cuisant échec qui hante ledit héros, des ouvriers qui travaillent sous la pluie, et bien-sûr un chien mort (c'était ça ou un chaton, mais vu le contexte...),  plein de chiens bien kawaii qui tirent la langue à qui mieux-mieux, des enfants pauvres qui donnent leur maigre sou pour soutenir l'expédition, et des enfants qui laissent partir leur chien au Pôle Sud "parce que c'est ce qu'il veut" alors qu'ils le considéraient comme leur père (I kid you not). Putain, c'est beau.

Non. Non-non. Ce n'est pas fini. Le bilan est déjà bien lourd mais il n'est pas encore exhaustif.
Il faut aussi mentionner le VILAIN MECHANT. Un vrai de vrai, avec le regard en biais et les cheveux gominés, qui veut absolument causer du tort au héros, et donc à l'expédition, et en fait au Japon tout entier. Trahison !!! On aura sans doute le temps plus tard de le perdre sur la banquise (...ce con de héros est bien fichu de le sauver) mais pour le moment, en 1h46 de pilote (je vous le disais, il est long), impossible de s'en défaire ; alors qu'il est fonctionnaire au ministère des Finances, il va trouver le moyen de se taper l'incruste dans l'expédition. C'est apparemment une version voyage du VILAIN MECHANT habituel : où que vous alliez, il vous suit et vous pourrit la vie.

Je ne passe pas à la conclusion sans évoquer aussi le love interest, la soeur de la défunte femme du héros (car bien-sûr sa femme est morte pendant la guerre, qu'est-ce que vous croyez ?), qui bien-sûr n'a jamais eu l'idée d'ouvrir sa bouche pour dire qu'elle était amoureuse de lui, et à qui, lui, n'a jamais eu les tripes d'aller dire qu'effectivement il l'aime bien. Comme par hasard. Et maintenant que le héros est parti au Pôle Sud, la jeune femme, qui est institutrice et gentille et douce, va hériter de la si enviable position de la nana qui attend et qui s'inquiète, le truc qu'on adore voir dans une série, eh bah là elle en a pour plusieurs épisodes, jusqu'à ce qu'il revienne, et qu'il reparte, et qu'il revienne... Vous saisissez le concept. Alors comme Haruka Ayase est une aussi grande actrice que je m'appelle Cunégonde, l'essentiel des fonctions du personnage féminin est donc d'avoir l'air inquiet et d'entrouvrir la bouche pour dire quelque chose dont on sait qu'elle ne le dira pas, en réalité, avant plusieurs heures de la série.

On arrive donc au moment où je conclus sur le pilote, et là vous pensez que tout est dit. Mon Dieu, qu'est-ce que ce doit être s'il en reste !? Eh bien figurez-vous qu'en dépit de mon mauvais esprit, je n'ai pas détesté Nankyoku Tairiku. Simplement, il faut beaucoup se concentrer pour ne pas voir tous ses travers, et ça n'a pas été chose facile pendant le visionnage de ce pilote.
Mais des séries qui mettent en valeur des actes (plus ou moins) héroïques avec une touche patriotique plus ou moins prononcée, on en a déjà vu, y compris voir surtout aux USA. Alors du coup, je suis un peu rôdée. Et personnellement, eh bien, certes, je ne me laisse pas aussi facilement emporter par le sentiment patriotique d'un pays où je n'ai jamais posé un orteil, mais ça ne m'empêche pas de passer un bon moment, pourvu de mettre au maximum mes sarcasmes de côté.
Avec son cast indigent (seul Takuya Kimura brille avec le brio qui est le sien), l'histoire cousue de fil blanc, les dialogues gorgés de guimauve jusqu'à la nausée et, ah oui, j'ai failli oublier les effets à la con (genre quand l'un des chiens mord la main du héros et qu'on voit pas DU TOUT que c'est une vulgaire main en plastique), il s'avère que Nankyoku Tairiku est quand même une bonne fresque familiale, regardable par le plus grand nombre, petits et grands, un vrai rendez-vous grand public.
Et qui fonctionne quand même vachement mieux pourvu d'être Japonais et d'avoir envie de se faire caresser dans le sens du poil...

A vrai dire, je crois sincèrement que le pilote de Nankyoku Tairiku était ce que la série pourrait nous faire de plus pénible : maintenant qu'à la fin de l'épisode, l'expédition est en route (mais en doutiez-vous ?), il va falloir que notre héros, ses toutous, ses amis et son vilain méchant de voyage, bravent le froid, la neige et la glace, comment ça je me répète, et il y a de fortes chances pour que tout le monde n'en revienne pas. Et là, les beaux discours, ça ira bien 5mn, mais c'est tout. Et donc, cette partie-là devrait être intéressante. Je l'espère. Je ne reste que pour ça.
Mais si vous ressentiez déjà des poussées d'urticaire simplement devant Band of Brothers (ça s'est vu), franchement, ne tentez pas Nankyoku Tairiku, ça pourrait avoir des conséquences dramatiques.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nankyoku Tairiku de SeriesLive.

25 octobre 2011

Une claque pour... Harry

Retour à notre octalogie australienne ! Les reviews épisode par épisode continuent sur The Slap, et ce ne sera pas inutile vu que les évènements s'y précipitent. Nos yeux seront cette fois braqués sur Harry, celui par qui le scandale arrive puisqu'il est l'auteur de la fameuse giffle : un point de vue indispensable à notre histoire, et qui a le mérite d'arriver finalement assez tôt dans notre mini-série.

TheSlap-Harry
En ce qui me concerne, j'ai toujours regretté que Harry soit dépeint de façon si manichéenne : pour avoir frappé Hugo, c'est forcément qu'il a des pulsions de violence par ailleurs. Je pense que ç'aurait mieux participé au débat, puisque débat il y a, si par ailleurs Harry avait été un type totalement ordinaire.
Mais en tous cas ces pulsions sont très bien rendues dans l'épisode ; en fait, c'est certainement le mieux réalisé à ce jour, la voix-off était parfaitement à sa place, et les plans toujours parfaits. Quant à Alex Dimitriades, il était absolument impeccable ; ça faisait des années que je ne l'avais pas vu à l'oeuvre et je suis réellement impressionnée. On assistera d'ailleurs à une petite reunion entre acteurs de Hartley, coeurs à vif, mais je ne vous en dis pas plus.

Impossible de ne pas éprouver une certaine fascination malsaine pour Harry, qui est tellement à l'aise dans son rôle de mâle alpha, ou du moins est-ce ce qu'il voudrait penser. Harry avec sa femme splendide, son jeune garçon sage peut-être même un peu trop, sa maison immense, sa voiture de sport, son affaire qui roule, sa maîtresse parfaite, est effectivement le roi du monde, non ? On le suit dans les différents univers qui constituent son royaume et, chaque fois, il y est le maître incontesté.
Et c'est sans doute la raison pour laquelle il réagit si mal à l'affaire de la claque, car pour la première fois depuis ce qui semble être une éternité, il est remis en question. Par Gary, le père de Hugo, un peu ; mais surtout par Rosie... et sa vision des femmes, supposées être soumises (mais pas bêtement soumises, comme le montre sa relation avec Kelly dont il apprécie qu'elle sache aussi prendre les choses en main), en prend forcément en coup. Rosie ne tient pas son gamin, ni sa maison, ni elle-même ; pour Harry si attaché aux apparences, c'est quasiment un crime. On sent que ces deux-là ne s'entendront jamais, et quand Hector et Sandi incitent Harry à aller faire ses excuses pour que l'affaire puisse se tasser, on ne croit pas vraiment que les choses puissent s'arrêter là.
Plus que jamais les différences entre les personnages s'expriment. Je vous le disais quand j'ai commencé à parler de The Slap : ce qui est criant, c'est que ces personnes font toutes partie d'un même réseau de proches, mais en réalité, ce qui les sépare, c'est leur éducation, leur milieu socio-économique, leur vision du monde. Et entre Harry le roi du monde et Rosie la hippie blonde, il ne pourrait y avoir plus de différences. Ces deux-là sont voués à ne jamais se comprendre.

Les choses s'emballent, donc.
Rosie et Gary ont fait appel à la police et, plus tôt dans l'épisode, des inspecteurs commencent à visiter les témoins du barbecue pour recueillir leur témoignage, ce qui ne sent pas bon. Jusque là très confiant sur la tournure des choses, Harry commence à s'inquiéter et, pour ce personnage nerveux et violent, l'inquiétude ne fait rien de positif. Voilà donc Harry poussé dans ses retranchements, encore plus ulcéré par le fait que tout le monde ne se rallie pas à sa cause, en premier lieu son cousin Hector qui tente de temporiser (lui-même sous la pression d'Aisha), et qui heurte les valeurs de Harry pour qui la famille est supposée être un rempart contre l'extérieur. Harry est supposé mettre de l'eau dans son vin, mais en réalité il est trop ivre de rage contre tout le monde pour y parvenir. On n'imagine pas vraiment le mâle alpha allant s'exécuter de bon coeur devant cette femme qu'il méprise...
Pour toutes ces raisons, la confrontation avec Rosie sera un grand moment de l'épisode (qui cependant n'en comportera pas de médiocre). Si vous attendiez ce passage, vous ne serez pas déçu.

Derrière le personnage si incroyable de Rosie, qui a lui aussi quelque chose de malsain (mais on a pu le remarquer depuis le pilote), on a aussi l'occasion de voir se dessiner le personnage de Gary, et la façon dont il se sent obligé de suivre Rosie dans son délire de persécution, tout en désapprouvant sa véhémence.

Dans la collection "les petites différences qui comptent", cependant, cet épisode fait à nouveau des siennes. Par exemple, on trouve la discussion sur le clip de rap américain un peu transformée (une autre conséquence du choix de caster Sophie Okonedo) alors qu'elle était parlante sur la relation entre Harry et son fils Rocco ; de la même façon, la rencontre avec Anouk est pour autant que je me souvienne une nouveauté, qui semble être, comme l'était la semaine précédente la scène dans le bar, une façon qu'a trouvé la série d'interconnecter encore plus les personnages entre eux. Au lieu de former une sorte de chaîne, comme dans le livre, The Slap a choisi de faire former une immense toile à ses personnages. C'est un choix qui ne dénature pas l'histoire et dont la série peut jouer pour augmenter l'effet de fractionnement entre les points de vue de nos protagonistes, alors pourquoi pas ? Après tout, Anouk, nous l'avons vu la semaine précédente, ne désapprouve pas la giffle, et c'est intéressant de la voir réagir à la demande de harry de témoigner pour lui.
Le plus gênant, c'est ce qui arrive à Rocco dans cet épisode ; un peu comme le cancer de la mère d'Anouk, c'est l'occasion pour les scénaristes de s'inventer une petite mélodramatisation parallèle à la sève des personnages et à l'intrigue principale. Ce n'est pas aussi long que pour la déviation qu'avait empruntée Anouk mais je ne suis pas certaine de comprendre ce que ce passage apporte de plus.

Finalement, l'épisode se conclut à l'opposé du chapitre de Harry dans le livre. Et pourtant, ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose, simplement cela influera, nécessairement, sur le déroulement des autres chapitres et évidemment celui de Rosie.
En parlant de chapitres à venir, j'étais contente de retrouver Koula et Manolis, qui jusque là n'ont pas encore eu l'occasion de vraiment se manifester à leur plein potentiel, mais, fort heureusement, on n'a pas fini de les voir et c'est un des chapitres que j'avais le plus aimés, d'ailleurs. Ah Manolis, j'ai hâte de passer du temps en ta compagnie... Mais ne précipitons rien. En tous cas les liens de la famille grecque sont parfaitement retranscrits ; comme tant de familles méditerranéennes, on est à mi-chemin entre l'étouffement et la confiance la plus absolue dans l'opinion de la famille. C'est vraiment quelque chose qu'il ne fallait surtout pas changer et on garde bien l'esprit qui se dégageait du livre.
En attendant, dans le prochain épisode, ce n'est pas tant l'intrigue de la giffle qui devrait se développer (après tout ça a beaucoup été le cas cette fois-ci) que des intrigues personnelles, puisqu'on entrera dans la vie de Connie, notre petite adolescente. D'une autre façon, j'ai hâte aussi.

En tous cas, cet épisode "dans la tête du tueur" était absolument nécessaire au récit de l'incident. On sait bien pourquoi Harry a retourné une beigne à Hugo, mais le voir s'en justifier offre tout de même une dimension supplémentaire à cette histoire de claque. Après avoir vu comment Harry considère l'incident et traite son entourage, votre opinion vis-à-vis de la baffe a-t-elle changé, au fait ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Slap de SeriesLive.

24 octobre 2011

We're not in Maine anymore

J'avais 29 ans, 8 mois, 30 jours, 18 heures et 11 minutes lorsque j'ai lancé le pilote de Once Upon a Time. Et immédiatement, j'ai senti une certaine familiarité avec son univers. Oh bien-sûr, nous connaissons tous l'univers des contes de fées dont il s'inspire ; mais ce que je veux dire, c'est que cette envie de n'en faire qu'à sa tête, cette manière de faire son possible avec son budget pour offrir un monde imaginaire, cette tentation de nous divertir avec des couleurs et des personnages étranges... ça me disait quelque chose.
Sans avoir (pour le moment ?) le charme inaltérable de la série à laquelle immédiatement j'ai pensé en regardant les premières images du pilote, Once Upon a Time a réussi au moins sa première mission : capter mon attention en étant réellement différente.
Parce qu'il y a les séries qui le sont, et les séries qui prétendent l'être.

Et Once Upon a Time, sous une forme qui certes nécessite encore un peu de perfection et devra en permanence craindre de devenir ridicule (elle roule déjà à plusieurs reprises sur la ligne blanche) a réellement envie d'apporter quelque chose de nouveau, et y parvient, dans un certain sens. Par effet de comparaison avec la plupart des nouveautés de la rentrée.
Certes dans un premier temps, ce pilote ne nous offre rien que les mini-séries et téléfilms Hallmark Entertainment n'aient déjà proposé plus tôt, pour des raisons évidentes d'ailleurs, mais la simple ambition d'en faire une série sur le long terme tend à indiquer que Once Upon a Time va aller plus loin, du moins faut-il le lui souhaiter.

Sur moi, l'effet de surprise aura donc parfaitement fonctionné, car c'était l'élément capital de l'arrivée de cette série dans les grilles d'ABC une fois toutes les autres nouveautés (ou presque) passées, lorsqu'on a trouvé quelques séries qu'on apprécie mais qu'on a l'impression que la plupart des networks ont manqué d'audace. L'audace d'ABC cette saison, c'est Once Upon a Time qui la porte en étendard, avec une histoire réellement différente des autres séries, et pas juste une variation sur le même principe, genre cette fois l'enquêteur se souvient de tout, ou bien au lieu d'une famille qui vit en banlieue c'est une famille qui déménage en banlieue, etc... C'est aussi cette audace que Once Upon a Time m'a rappelée.
Mais au-delà de la surprise et de l'originalité, ai-je aimé le pilote de Once Upon a Time ? C'est la vraie question et à vrai dire j'ai beau me la poser, je ne suis pas capable d'y répondre.

Parce que la réalité, c'est aussi que les effets spéciaux sont parfois vraiment ratés (le plan avec la Reine qui s'avance parmi la foule au début de l'épisode, lors du mariage, est juste ignoble), qu'une grande partie du cast manque carrément de subtilité et que l'histoire est, on l'a dit, un peu vue et revue.

Au stade du pilote, Once Upon a Time a le mérite de détonner dans le panorama télévisuel du moment, ça joue énormément en sa faveur. Pour moi qui passe un peu ma vie à me plaindre des comédies copiées les unes sur les autres, des procedurals qui ne sont créés que parce que les proedurals ont été les meilleures gagneuses de la télévision américaine pendant une décennie, et tout et tout, eh bien, je voulais qu'on m'emmène ailleurs et qu'on me propose quelque chose de nouveau, voilà, c'est fait. Once Upon a Time ne pourra pas éternellement se reposer là-dessus mais son pilote peut au moins profiter de l'effet de surprise et l'attrait de la nouveauté. C'est éventuellement après que ça se corsera.

Mais vous savez quoi ? Je ne suis pas enchaînée à Once Upon a Time. Je ne lui dois rien. Alors je vais continuer un peu avec cette série pour voir ce qu'elle a dans le ventre, et j'aviserai. C'est l'avantage d'être dans une relation tout-à-fait libre avec un pilote : je vais continuer pour voir ce que ça devient, mais du jour où j'ai l'impression que c'est du grand n'importe quoi, je fais mes valises et bye bye Storybrooke.
Moi, ya rien qui me retient.

OnceUponATime
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Once Upon a Time de SeriesLive.

23 octobre 2011

The Good Téléphage

TheBadWife

Ah, si seulement il était toujours aussi facile de tenir ses bonnes résolutions ! Si seulement il suffisait toujours de décréter qu'on va se bloquer quelques heures pour rattraper une série qu'on a bêtement laissée tomber !
...D'ailleurs, quelqu'un sait pourquoi ce n'est pas si facile ?

Parce qu'après la brutale réalisation que j'avais trop longtemps délaissé The Good Wife, il y a quelques jours, j'ai résolu de ne pas laisser ça passer. Pas cette fois. Il y a eu trop de cas où j'ai abandonné des séries pour de bêtes questions de timing, d'épisode jamais regardé, de disponibilité jamais employée dans le bon sens. Il y a eu trop de fois où je me suis répété que, promis, je reprendrais plus tard. Dexter, Big Love, Nurse Jackie... Pas cette fois.

Alors ces derniers jours, je les ai dédiés à rattraper mon retard. Et une fois qu'on reprend une série d'une telle qualité, on se demande comment on a eu le culot de l'abandonner ne serait-ce qu'une semaine. J'ai revu l'intégralité de la 2e saison (découvrant que je m'étais en réalité arrêtée au bout de 4 épisodes ce qui tend à indiquer que j'ai abandonné la série à cause du Téléphsage Experiment), embrayé sur la 3e, et ça y est, je suis à jour.
Voilà qui pose une nouvelle question.

Et maintenant ?

Vais-je reprendre la série sous la forme d'un visionnage hebdomadaire ? J'aurais envie de croire que la leçon a été apprise, mais pas vraiment. Car qui dit reprendre le rythme de diffusion hebdomadaire de la série, dit effet de manque entre deux épisodes. Songez que j'ai regardé en moins d'une semaine pas loin d'une trentaine d'épisodes de la série (ça en dit long sur ma vie sociale cette semaine, d'ailleurs, mais passons), épisode récapitulatif spécial de début de saison 3 inclus, et que franchement, maintenant, la désintoxication va être brutale.

Mais The Good Wife est une série tellement bonne, tellement intelligente, tellement formidablement interprétée, et qui est capable d'évoluer avec tant de souplesse et de finesse (un exemple dont Harry's Law pourrait s'inspirer...), que ça me ferait mal de la remettre de côté.

Il va me falloir une nouvelle obsession monomaniaque. Chais pas, découvrir quelque chose, me trouver un pilote enthousiasmant, me lancer dans une nouvelle intégrale. Prendre de la distance avec The Good Wife pour tolérer le rythme hebdomadaire que je n'ai plus suivi depuis un an, et chercher une autre série qui fasse battre mon coeur.
Et vous savez combien j'ai horreur de ça...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Good Wife de SeriesLive.

22 octobre 2011

Reed it after me

Reeditafterme

Après deux épisodes supplémentaires de Reed between the Lines depuis mon dernier post, je confirme mon verdict : c'est un sitcom au charme vraiment naturel (pourvu que l'on ne parte pas du principe que les deux termes sont incompatibles) qui lui donne une longueur d'avance sur beaucoup de séries en multi-camera de ces dernières années, y compris cette saison.

La série parvient à éviter dans 99% des cas le surjeu, la surenchère de comédie physique, et les blagues téléphonées qui sont l'apanage des pires séries du genre. J'ai presqu'envie d'envoyer un DVD à Chuck Lorre pour qu'il apprenne comment on fait rire les gens sans les prendre pour des crétins.

Si Tracee Ellis Ross lutte visiblement contre son réflexe de faire le singe (et surmonte ce handicap presqu'à chaque fois), les prestations de Malcolm Jamal Warner et Zoë Soul sont sans défaut. Impeccables. Toujours élégantes et sobres, mais drôles.
En particulier, Soul est une véritable révélation (et les scénaristes l'ont bien compris parce que son personnage est bien plus mis en valeur que celui de son jumeau), elle est d'une grande justesse, toujours extrêment fluide, et délivre la moindre ligne comme si elle venait d'elle... et elle n'a qu'une quinzaine d'années ! Quand je pense que ce n'est même pas une qualité qu'on trouve chez les comédiens rôdés aux comédies depuis plusieurs décennies... Ce sera un privilège, Mademoiselle, de suivre ce que vous allez devenir dans les prochaines années (surtout que vous n'étiez personne il y a encore quelques mois).

Les histoires sont également à louer ; la façon dont les quelques séances psy sont conduites (presque dénuées de blagues, en fait, mais vibrantes de rythme), la façon dont les intrigues parviennent à gentillement surprendre par leur déroulement et leur dénouement, la façon dont, tout simplement, cette famille est décrite. Il en ressort une grande envie de normalité tout en étant capable de rendre les choses drôles et c'est une qualité qu'on ne voit pas souvent.
C'est vraiment le mot "naturel" qui décrit le mieux mon ressenti vis-à-vis de cette comédie, et pourtant le terme parait si étranger au genre du multi-camera !

Il n'y a pas de cliché, pas de gentille maman ou de maman gaffeuse, de papa sévère ou de papa parfait, d'enfants terribles ou d'enfants transparents ; personne ne tombe dans la caricature. L'épisode où les parents s'aperçoivent que leur cadette est en réalité un petit monstre parvenait à être drôle, tendre, et terriblement honnête dans sa démarche et son traitement, et si vous n'avez rien contre l'idée de ne pas commencer par un pilote, je vous suggère (à ce jour, puisque seulement quatre épisodes ont été diffusés) de commencer par celui-là. S'il ne vous charme pas c'est que Reed between the Lines n'est pas pour vous. Mais j'en doute. Car c'est vraiment une série à la croisée des genres, plus subtile que la moyenne dans sa catégorie. Si j'étais vraiment quelqu'un de persiffleur, je dirais que si vous tolérez une seule série de Lorre, votre niveau d'exigence est trop bas pour que vous n'appréciez pas Reed between the Lines. Eh, c'est pas une attaque, j'ai regardé la première saison de Mike & Molly vous savez...

Je ne suis pas certaine que quelqu'un d'autre pense à vous le dire, mais rarement un sitcom m'aura fait cet effet-là (une comédie en single camera, plus facilement, à titre de comparaison), et je ne saurais que trop vous encourager à donner sa chance à cette comédie méconnue. Passez 20mn (ou 45, comme le font les spectateurs de BET) avec les Reed, et venez me dire ensuite que ce n'est pas meilleur que Whitney (duh !), ou 2 Broke Girls.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Reed between the Lines de SeriesLive.

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