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ladytelephagy

12 mai 2012

Non-identifiée

"A quel personnage t'identifies-tu le plus ?"
C'est une question qui est régulièrement posée dans toutes sortes de discussions à teneur téléphagique. Mais je n'ai jamais de réponse. Je n'en ai jamais eu.
Ce qui s'en approche le plus pour moi, c'est de citer des personnages qui m'ont servi de modèle ou d'idéal à un moment donné, notamment vers la fin de l'adolescence. Mais je ne m'y reconnaissais pas, et ça ne m'a jamais effleurée.

Ca n'a jamais été un problème à mes yeux, d'ailleurs. Mais j'ai souvent observé que de nombreux téléphages, et quasiment tous les télambdas, cherchaient au contraire à s'identifier à des personnages ou des situations pour pouvoir les suivre, et c'est définitivement la différence que je ressens comme étant la plus prononcée dans ma façon de vivre ma téléphagie et celle de la plupart des gens que je connais.
Je ne regarde pas de la fiction pour qu'on y parle de moi, ce n'est pas ce que je recherche ; j'y cherche et trouve aussi bien du divertissement que de l'émotion brute, un exercice de style qui me permet de découvrir des thèmes originaux sur le fond ou une façon originale d'innover sur la forme, et je suis en quête, dans mes visionnages, d'énormément d'exotisme, pas juste au sens géographique (cette donnée-là dans ma consommation est plutôt récente, comparativement), mais au sens où regarder la télévision, depuis toujours, et aussi cliché que cela puisse paraitre, est pour moi une fenêtre sur le monde. L'idée est d'essayer de se glisser dans la peau d'un personnage qui mène une vie qui ne soit pas la mienne, et qui m'offre une opportunité de ressentir par procuration des choses que je ne vivrai jamais (et le plus souvent : tant mieux !), pas de trouver un personnage qui exprime des choses dans lesquelles je me retrouve. Les personnages qui m'intéressent sont ceux avec qui j'aurais envie de discuter dans la vraie vie, pour échanger des impressions ou des expériences, pas ceux qui me renverraient un miroir, car j'ai l'insupportable prétention de croire que je suis capable d'introspection sans ça.

Je regarde des séries pour savoir, pendant 45 minutes en moyenne, ce que c'est que d'être une mère de famille nombreuse mariée à un pasteur, le héros d'une guerre qui se déroulera quand j'aurai 82 ans, et une actrice sur le retour alcoolique. Et quand l'épisode est fini, je reviens à ma vraie vie, à mon vrai moi, et je me sens enrichie par ces expériences dans ma compréhension du monde et des gens, même de façon minime (ou carrément illusoire, car parfois, juste parfois, une série n'est jamais qu'une série).

L'absence d'identification n'a jamais été un problème à mes yeux. Cependant j'ai bien observé que c'était une position moyennement partagée, et que la plupart des téléphages cherchent au contraire l'identification, que c'est même une nécessité pour s'intéresser au sort d'un personnage.
C'est encore plus prononcé pour les publics adolescents, d'après mes observations. Et quelque part je le comprends, même si je n'en ai jamais fait l'expérience, parce que c'est une période où on a envie de penser qu'on n'est pas seul à faire certaines expériences, où on essaye de calibrer notre comportement sur une norme, et que les séries participent à cette norme à divers degrés.

Quand j'étais adolescente, la télévision était physiquement difficile d'accès en la présence de mon père, de sorte que lorsqu'il était au boulot, ma mère nous laissait nous jeter sur la télévision comme des affamées, et on regardait n'importe quoi qui soit diffusé pendant le créneau horaire. Et j'ai grandi à une époque où ces créneaux horaires étaient majoritairement occupés par des séries. C'est aussi simple que ça. Si j'avais eu 100% Mag à la télévision à l'époque, eh bien aujourd'hui peut-être que je suivrais la dernière tendance de scrapbooking à partir de boîtes de camembert, et on ne serait pas là à parler séries.
Je ne suivais pas de série en particulier parce qu'on n'était pas en position de faire des plans sur l'avenir, et les horaires de mon père étant ce qu'elles étaient, on n'était jamais sûres de regarder le lundi la suite d'un épisode diffusé le vendredi, mais globalement, il y avait quand même des séries qui avaient nos préférences, même dans ce contexte.

L'une d'entre elles était Angela, 15 ans. C'était la seule teenagerie que je regardais à l'époque. Plus tard, je suis passée à côté de Dawson, notamment, qui ne m'a jamais intéressée mais qui semblait émouvoir toute ma génération. A partir de là, c'était quand même bien foutu pour moi, j'ai quitté le nid familial pour aller vivre ma vie, et les histoires adolescentes m'ont encore moins captivée, même si je me suis intéressée à Coeurs Rebelles (surtout pour les histoires de viol et de drogue, soyons honnêtes) ou La Famille Green (que j'appréciais énormément pour y suivre trois générations de la même famille), donc pas vraiment en terrain adolescent au sens strict.

Angela

Cet après-midi j'ai revu plusieurs épisodes d'Angela, 15 ans, et cela faisait quelques années qu'une telle chose ne s'était pas produite. Comme je viens d'avoir 30 ans, et qu'à un ou deux ans près, j'avais alors l'âge d'Angela Chase, je pensais que je m'étais peut-être identifiée à elle et qu'en revoyant la série, j'allais retrouver l'adolescente que j'étais, ses émotions, ses questions.

Pas du tout. En regardant les épisodes, je me suis souvenue, de façon à vrai dire assez brutale, de ma propre adolescence ; c'était probablement un mécanisme de mémoire étrange qui me ramenait des images et des anecdotes de cette époque, par association d'idée ou quelque chose, je ne sais pas. Mais en tous cas ces souvenirs n'avaient rien de commun avec les expériences d'Angela, ou de ses amis ; non plus que ses relations avec ses amis, ou ses rapports à ses parents, ou même à sa frangine. Et ne parlons même pas de Jordan Catalano.

Je trouve toujours qu'Angela, 15 ans est la série adolescente la plus réaliste que je connaisse ; lors d'un débat, je ne sais plus qui m'avait dit, une fois, que c'était générationnel. Mais visiblement non, je ne m'y suis pas reconnue, et cette série n'était pas ma réalité. Et c'est certainement pour ça qu'elle compte parmi les rares séries adolescentes que je tiens en estime, parce qu'elle arrive à me sembler authentique malgré l'absence d'identification. Téléphagiquement, c'est ce qui fait sa valeur.
Mais humainement ? Cet après-midi, j'ai trouvé très triste de ne même pas être capable de m'identifier à Angela, 15 ans.

Si je n'y arrive pas avec cette série-là, alors avec laquelle ?
Alors ça m'a renvoyée à mon absence d'identification, et à mon problème avec les séries adolescentes en général. Est-ce que par hasard ces deux phénomènes seraient liés ?

Je n'ai jamais compris l'attrait de Dawson auprès des adolescents de ma génération (parmi lesquelles, notablement, mon ex petit-ami de l'époque). Par la suite, j'ai trouvé Skins, qui pourtant semblait parler aux adolescents de sa génération, très extrême et superficielle ; je me suis dit que j'étais simplement trop vieille pour que ça me parle et je suis passée à autre chose. Je n'ai pas insisté. Et la plupart des séries adolescentes, notamment Gossip Girl que j'utilise toujours comme exemple du pire, me semblent toujours mauvaises.
Ce soir j'ai aussi regardé le pilote de Clash, et là encore, j'ai trouvé que c'était un peu n'importe quoi, une sorte de fantasme de l'adolescence complètement déconnecté des vraies problématiques. Mais qu'est-ce que j'en sais, moi, des vraies problématiques d'ados ? J'ai 30 ans ! Alors peut-être que Clash voit juste, en réalité...

Et si au fond, le problème était simplement que je ne me retrouve pas dans ces personnages ? Que je n'ai trouvé aucune série adolescente qui me parle de l'adolescente que j'étais ? C'est peut-être ça, l'origine de mon soucis avec les séries adolescentes. C'est que je n'en trouve pas qui me parle de moi.
Il n'y a qu'une façon de régler ça : trouver une série avec un personnage auquel je m'identifie. Je ne sais pas si cette série existe. Je ne l'ai jamais cherchée. Mais ça ne m'attire pas du tout de me mettre à sa recherche, en fait.

Vous savez quoi ? Dans le fond, je préfère continuer à aller chercher des personnages qui ne me ressemblent pas, plutôt que de tenter de me réconcilier avec les séries adolescentes.
Mais je suis contente d'avoir l'opportunité de me poser ce genre de questions rien qu'en regardant des séries. Et finalement, c'est peut-être ça que je cherche le plus dans ma téléphagie.

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11 mai 2012

Un bon numéro deux

Demain seront annoncés les résultats des Gullruten 2012, l'une des cérémonies télévisuelles étrangères que je surveille pour deux raisons : d'abord parce que je le peux (et ça fait une sacrée différence), et ensuite parce que la Norvège est certainement le pays dont les fictions sont les moins médiatisées en cette période de "vague scandinave" où le Danemark et la Suède monopolisent l'essentiel des gros titres.
Sans compter que depuis Koselig Med Peis, j'ai pour ce pays une tendresse toute particulière et ces choses-là ne s'expliquent pas.

Au moment des nominations aux Gullruten, souvenez-vous, une série avait en particulier attiré mon attention. Et parce que je devais avoir un bon karma, je sais pas, cette même série, Buzz Aldrin, hvor ble du av i alt mylderet ?, est sortie en DVD avec des sous-titres anglais. M'était donc ouvert un boulevard pour découvrir cette mini-série en 4 épisodes, et du coup, eh bah c'est très exactement ce que j'ai fait.
Voici donc mon post sur la mini-série Buzz Aldrin, hvor ble du av i alt mylderet ?, une série vraiment pas comme les autres que, par égards pour mes tags et mon accent norvégien pitoyable, je vais simplement nommer Buzz Aldrin à partir de maintenant.

BuzzAldrin-Title

Notre héros s'appelle Mattias, et il est né le 20 juillet 1969 : le jour où le premier homme a marché sur la Lune. Et le second, aussi ; c'est lui que Mattias va admirer en grandissant. Buzz Aldrin était deuxième, et cela lui convenait très bien. Comme lui, Mattias n'aspire pas à être le meilleur dans quelque domaine que ce soit.
Mettre en place pareil personnage relevait l'air de rien de la gageure : avec juste un peu moins de subtilité que n'en a Buzz Aldrin, Mattias aurait eu vite fait de passer pour un loser. Mais la mini-série a de la nuance à revendre, et Mattias se montre immédiatement comme un personnage complexe. Il n'est ni un pauvre type, ni un mou, ni même un gars perdu : il aspire simplement à une vie simple et anonyme. Le problème c'est que les choses ne vont pas se dérouler selon ses humbles plans.

Le pilote est ainsi consacré à la fois à l'exposition nécessaire de ce personnage complexe et de sa fascination pour Buzz Aldrin, mais aussi à divers signes avant-coureurs qui indiquent que le ciel va bientôt lui tomber sur la tête.
Buzz Aldrin a l'originalité, d'ailleurs, de ne pas dérouler au présent : outre le générique, qui nous permet d'assister à la naissance de Mattias en 1969 (très réussi, d'ailleurs), plusieurs scènes nous permettent de retourner dans l'adolescence de Mattias, dans les années 80, quand il rencontre sa petite amie, tandis que sa vie à l'âge adulte se déroule au moment de la guerre du Kosovo, et donc aux alentours de 1999. Du coup on a vraiment une impression constante de décalage, même quand aucun effort particulier n'est fait pour nous rappeler la distance qui nous sépare du "présent" de Mattias. C'est tellement agréable, d'ailleurs, que si peu d'efforts soient déployés pour nous remettre dans le contexte tout en préservant la distance temporelle ! Cela confère vraiment une aura particulière à la série, très intimiste et authentique.

Le premier épisode mélange donc tous ces éléments avec brio, avant d'opérer un grand virage dans la vie de Mattias, lorsqu'effectivement tout bascule et qu'il perd, en l'espace de quelques heures, sa petite amie et son boulot.
Une ultime originalité de ce pilote est qu'il fonctionne en circuit fermé : la séquence qui l'ouvre est également la séquence qui le ferme. Ce flashforward d'entrée, qui aurait pu être un atroce poncif, fait partie de ces quelques fois où ça fonctionne dans un pilote, sans doute parce qu'il n'est pas employé pour nous indiquer comment va finir la mini-série, mais au contraire comment son histoire va vraiment démarrer... J'essaye de ne pas trop vous en dire afin de n'en pas gâcher l'effet, fort réussi.

 

Car la vie de Mattias dans son patelin natal, avec ses parents aimants, sa copine qui s'est barrée (parce qu'elle attendait plus de lui) et sa boîte qui a déposé le bilan, ce n'est pas l'objet de la série. Buzz Aldrin veut nous emmener dans les îles Færoe où Mattias va arriver un peu par hasard, complètement paumé et salement abîmé. C'est là qu'il va être recueilli par Havstein, un psychiatre du nom de qui gère l'Usine, une sorte de refuge pour ceux qui sortent du circuit psychiatrique et tentent de reprendre progressivement une vie normale. L'Usine a trois pensionnaires : la mystérieuse Ennen (pour NN, "no name"), Palli qui ne vit que pour le golf qui lui permet de tenir ses angoisses à distance, et Anna, terrifiée par des apparitions qu'elle tient à distance en tricotant des pulls.
Les pensionnaires de l'Usine ne sont pas aussi caricaturaux qu'il parait. D'ailleurs, comme pour permettre au spectateur de gommer au maximum leurs éventuelles bizarreries, Mattias réagira très peu à leurs spécificités. Il faut dire qu'il devient vite un pensionnaire parmi les autres, acceptant sans protester que Havstein contacte ses proches pour les prévenir qu'il s'installe pour quelques temps à l'Usine, et se laissant traiter comme un patient.
La reconstruction de Mattias n'est, en réalité, pas la seule motivation de notre psychiatre : les cordons de la bourse sont serrés, et la mairie menace, d'abord à mots couverts puis très explicitement, de fermer l'Usine, devenue inutile. Mais si le nombre de pensionnaires augmente, sa nécessité est prouvée et son existence prolongée...

Mais grâce à l'Usine et au décor incroyable des îles Færoe, à la fois austère et luxuriant, entre roche et verdure, Mattias va petit à petit se reprendre en main. On sent qu'il est bien, ici, et à vrai dire on ne saurait le lui reprocher tant le coin ressemble à un paradis terrestre (du moins si vous êtes comme moi, et que vous estimez que les températures au paradis terrestre ne devraient jamais excéder 12°C).
Il est vraiment là, le propos des deux épisodes qui suivent le pilote : dans la façon dont Mattias va trouver la paix après l'épreuve qu'il vient d'affronter. Et c'est ce qui rend le visionnage de Buzz Aldrin si agréable : ce n'est pas qu'il ne se passe rien, mais ce qui se passe est d'un calme et d'une sérénité incroyables. A travers la formidable exploration de son personnage central, une faculté incroyable à capture la beauté rude de l'endroit dans des prises de vue magnifiques mais jamais stériles, et un sens du rythme parfait permettant à la fois qu'il ne se passe pas "rien" mais que rien ne soit jamais précipité non plus, la série offre une aventure humaine dépaysante au possible, du genre de celle que les amateurs de fiction japonaise ou britannique connaissent bien : on y explore une multitude de sentiments sans jamais brusquer les personnages ou précipiter les intrigues avec des évènements ou des retournements de situation artificiels.

Peut-être un peu trop enclin à se fondre dans le décor (après tout, comme Buzz Aldrin, il n'aspire pas à être mis en avant), Mattias va donc vite se faire une place dans sa petite communauté, trouver du travail grâce à Havstein, et se détendre, de la même façon que le spectateur apprécie la balade humaine. Mais à la fin de l'épisode 3, à nouveau, les choses changent, poussant Mattias à se réveiller de sa tendre routine, et quitter les îles Færoe où il avait pourtant trouvé la sérénité...

BuzzAldrin-Mattias

...Problème : le fabuleux monde d'internet ne fournit que les 3 premiers épisodes de Buzz Aldrin avec des sous-titres anglais. Imaginez ma frustration ! Donc j'ai commandé le DVD, du coup. Vous feriez pareil dans mon cas. D'ailleurs, il est encore temps.
On se retrouve donc pour un bilan complet quand j'aurai reçu mon DVD de Buzz Aldrin, hvor ble du av i alt mylderet ? !

10 mai 2012

What's up down under ?

Il y a quelques semaines, je vous avais proposé de faire le tour de ce qui nous attendait dans les mois à venir du côté de la fiction scandinave.
Eh bien aujourd'hui, si vous avez le temps pour une petite balade, je me suggère de vous emmener dans une promenade parmi les prochaines séries australiennes, qui ne manqueront pas de tenir une large place sur ce blog quand viendra le moment de leur diffusion puisque, vous le savez, j'ai développé ces dernières années une tendresse toute particulière pour ce pays dont les fictions ne me déçoivent (presque) jamais, comme peuvent en témoigner mes post exaltés sur Woodley, Outland ou encore Woodley. Pardon, je voulais dire Miss Fisher's Murder Mysteries.

Un petit avertissement cependant : certains projets que j'ai pu évoquer ces dernières semaines, comme la mini-série Carlotta avec Jessica Marais, mettons, ne figurent pas dans ce gigantesque récapitulatif qui ne couvre que les projets de séries prévus pour une diffusion en l'an 2012. Pour ce qui se passera au-delà... on aura le temps d'y revenir une autre fois !
Prêts ? Alors on est partis !

TrickyBusiness

Du côté du network Nine, d'abord, les festivités commencent dés la semaine prochaine avec le lancement, le 14 mai, de la nouvelle série Tricky Business. Dans cette série dramatique déjà fort comparée à Packed to the Rafters, mais empruntant aussi à une formule procédurale, on suivra une famille dont le coeur de métier est de procéder au recouvrement de dettes. Au casting, plein de visages bien connus des spectateurs australiens : Shane Bourne (City Homicide), Gigi Edgley (Farscape), Debra Byrne (The Secret Life of Us), Kip Gamblin (Home and Away), Antony Starr (Rush et prochainement dans Banshee) et Lincoln Lewis (Neighbours, SLiDE...).

Howzat

On attend maintenant la date de diffusion pour la mini-série Howzat!, lancée par Nine suite au succès public et critique de Paper Giants chez la concurrence. J'ai déjà eu l'occasion à plusieurs reprise de vous expliquer le challenge qui attend cette série qui va tenter de jouer sur la réputation de la série dont elle est officieusement le spin-off, en ayant toutefois pris de la distance avec son équipe créative ou le cast qui avait fait son succès. Howzat! sera diffusée en deux parties avec Lachy Hulme dans le rôle principal, celui du magnat des médias Kerry Packer.

Underbelly-logo

Difficile de mentionner les séries australiennes sans passer par Underbelly : Nine n'a aucun intérêt à laisser mourir la franchise, et celle-ci reviendra pour une nouvelle mini-série de 8 épisodes, quelque part pendant le second semestre 2012. Underbelly: Badness (c'est vous dire) continuera de s'intéresser à l'histoire criminelle de l'Australie, mais sera plus moderne qu'aucune autre série de la franchise à ce jour, puisqu'elle s'intéressera à la période 2001-2011, une période qui couvre la durée de l'enquête sur le parrain Anthony Perish, campé par Jonathan LaPaglia, qui profite de la gloire de The Slap pour se refaire une santé sur le petit écran australien.

L'un des rares projets de Nine en matière de dramédie s'appelle House Husbands ; la série s'intéressera en 10 épisodes à 4 pères au foyer, et sera produite par l'équipe de la série adolescente SLiDE. On nous promet d'apprendre à faire la connaissance avec des hommes qui découvrent qu'éduquer des enfants... ne signifie pas nécessairement qu'il faut cesser d'en être un soi-même.

BikieWars

Du côté de Ten, on n'est pas en reste. A l'instar des Underbelly (c'est d'ailleurs la même équipe), mais aussi de fictions comme Paper Giants, la mini-série Bikie Wars: Brothers in Arms s'intéressera à l'histoire récente de l'Australie en retournant en 1984, pour raconter l'affrontement entre deux bandes rivales de bikers ; la série démarre le 15 mai prochain, et nous permettra de retrouver Todd Lasance (Crownies), Luke Ford (Home and Away), Anthony Hayes (The Slap), Damian Walshe-Howling (Terra Nova) et Callan Mulvey (Hartley, Rush...). Voici la première bande-annonce...

Pour ce qui est des plans du network Ten pour la suite de l'année, on vient d'annoncer officiellement la mise en chantier d'une dramédie policière du nom de Mr & Mrs Murder, dans laquelle l'incontournable Kat Stewart et Shaun Micallef (tous deux au générique d'Offspring) incarneront un couple de spécialistes en nettoyage de scènes de crime, qui décident de mener des investigations trop complexes pour la police.

ReefDoctors

Reef Doctors est également au programme. La série, pensée plutôt comme un drama familial, suivra une mère célibataire qui dirige une équipe de médecins, dans une clinique travaillant dans une communauté près de la grande barrière de corail. La série devrait marquer le retour sur le petit écran de l'actrice Lisa McCune dans le rôle principal, qui n'avait plus travaillé depuis l'annulation de la série Sea Patrol.

PubertyBlues

Le projet le plus ambitieux de Ten pour 2012, c'est l'adaptation du roman Puberty Blues. Avec un cast à tomber par terre et les producteurs John Edwards et Imogen Banks, très en forme ces dernières années, nul doute que la série fera partie de celles qui comptent.
Le roman Puberty Blues, écrit à quatre mains, racontait quelques mois de l'adolescence de deux jeunes filles prises dans le tourbillon d'un groupe de surfeurs ; assez glauque et dur (on y parle, pêle-mêle, d'alcool, de drogue et de viols...), le roman avait fait l'objet d'une adaptation ciné très édulcorée dans les années 80. De par la moyenne d'âge du cast (cf. l'une des premières photos de promo, ci-dessus), on devine ici que la série devrait aussi aborder le point de vue des adultes, certainement des parents, ce qui est un ajout original et risqué par rapport au matériau d'origine. Il faudra garder l'oeil sur cette série dont on souffle qu'on pourrait la découvrir cet été.

H2O

Du côté des séries pour la jeunesse, Ten a aussi prévu de mettre du budget dans Mako Mermaids, spin-off de la série H2O (dans laquelle a débuté Phoebe Tonkin, aujourd'hui dans The Secret Circle). Le tournage de ces 26 épisodes d'une demi-heure a débuté mardi, et raconte comment trois jeunes sirènes tentent de défendre leur île magique... Lucy Fry (également au générique de Reef Doctors), Ivy Latimer (Home and Away, Love My Way) et Amy Ruffle, une inconnue, enfileront à leur tour les nageoires en plastique qui ont fait le succès de leurs aînées. Le budget total de cette production s'élève à près de 10 millions d'euros...

WinnersandLosers

Chez Seven, on y va plus doucement. La chaîne doit encore annoncer ses plans pour la série Winners & Losers, dont la saison 2 n'a toujours pas de date de démarrage. C'est d'autant plus étrange que tous les facteurs devraient être réunis pour faire de cette nouvelle saison un véritable succès : excellentes audiences l'an passé, cliffhanger, et le tournage date même de l'été 2011... On se demande ce qui retient le network.

Quant aux nouveautés, elles sont pour le moment un point sur l'horizon. A Place to Call Home, un feelgood drama produit par l'équipe de Packed to the Rafters, est en projet, mais pour l'instant sans date d'arrivée sur les écrans. On souffle  qu'un projet de Jane Turner et Gina Riley serait également en développement. Mais, attendez, ne seraient-ce pas les créatrices de Kath & Kim ? Un nouvel indice, peut-être, dans notre chasse au scoop sur le retour de la série...!
Seven a aussi en projet une série pour la jeunesse du nom d'In your dreams, dans laquelle deux adolescentes australiennes, les jumelles Samantha et Beth Haselton, font l'expérience d'un choc des cultures alors qu'elles passent des vacances avec leur lointaine famille excentrique dans un château allemand.

...Mais c'est bel et bien du côté du public que les projets sont les plus nombreux : le groupe ABC développe de plus en plus de séries australiennes, et on ne va pas s'en plaindre. Il faut dire que ce sont sur ses publiques épaules que reposent les principales subventions et obligations relatives au développement de la fiction nationale, et ABC1, notamment, a énormément de commandes en cours.

Ainsi, Devil's Dust, une mini-série en deux parties, s'intéressera-t-elle au scandale de l'amiante. On a vu il y a quelques semaines que le cast comporterait à nouveau Anthony Hayes (The Slap), ainsi que Don Hany (East West 101) et Ewen Leslie.

JackIrish

ABC1 toujours, qui nous prépare également Jack Irish, dont là aussi on a déjà eu l'occasion de discuter et qui signe le retour à la télévision australienne de l'acteur Guy Pearce (Mildred Pierce), accompagné par Anthony Hayes (décidément l'acteur de The Slap qui mène le mieux sa barque cette année), Damien Garvey (Terra Nova, Sea Patrol), Shane Jacobson et Roy Billing. Deux affaires d'une heure et demie chacune sont prévues, au cours desquelles ledit Jack Irish tentera de mettre la main sur des personnes qui font exprès de disparaitre pour échapper à leurs dettes. On nous promet un drame sombre, et cette première image de promo confirme effectivement cette prédiction.

Très attendue, mais pour des raisons différentes, Redfern Now est une série en projet depuis un bon bout de temps maintenant, et qui ambitionne d'être une fiction écrite, tournée et interprété par des australiens aborigènes (en tout, ils sont 250 à travailler sur le projet), avec pour seule aide extérieure, excusez du peu, le Britannique Jimmy McGovern (Cracker, Accused) qui en a supervisé l'écriture. La série s'intéressera à six foyers de Redfern, un quartier où se croisent tous les contrastes. Un projet qui prend en plus une saveur particulière alors que SBS s'apprête à lancer une chaîne publique à destination des aborigènes, et vient de débloquer 63 millions de dollars australiens (un peu moins de 50 millions d'euros) dans ce but...

ThisChristmas

Vers la fin de l'année, This Christmas (auparavant titrée New Christmas lorsqu'elle avait été annoncée) fera également son apparition. Cette comédie originale proposera six épisodes, dont chacun se déroule à une année d'écart alors que la famille Moody célèbre les fêtes de fin d'année. On trouve derrière ce projet Phil Lloyd (At Home With Julia) et Trent O’Donnell (Laid), qui ont déjà travaillé ensemble sur un épisode spécial Noël de Review with Myles Barlow, au concept similaire.
Ce projet de comédie est rejoint par un autre qu'on avait déjà abordé, Please Like Me, sur le difficile passage à l'âge adulte d'un jeune homme qui pensait prendre son indépendance et finit par retourner vivre avec sa mère divorcée, pour découvrir que les parents, c'est plus ce que c'était... Les deux séries jouissent chacune d'une commande de 6 épisodes d'une demi-heure.

Il se murmure également que la chaîne aurait mis en chantier The Time of our Lives, qui n'est pas du tout le soap auquel vous pensez, mais une gigantesque série chorale radiographiant la vie de protagonistes dans la trentaine et la quarantaine. Le développement de ce projet n'a cependant pas encore été confirmé officiellement, mais les mêmes murmures indiquent qu'on pourrait s'attendre à une diffusion dés la fin des Jeux Olympiques de cet été, ce qui serait très, très rapide.

La petite soeur ABC2 proposera de son côté un ambitieux projet de série multiplateforme, avec The Strange Calls : les épisodes diffusés sur la chaîne seront complétés par des webisodes, ainsi qu'une narration parallèle via Twitter et Facebook. On trouve au coeur de ce projet Toby Truslove (Outland) dans la peau d'un flic de la ville qui se retrouve muté dans une brigade de nuit d'une petite bourgade côtière, où il va se trouver confronté au paranormal... Les 6 épisodes de cette série étonnante ont été tournés entre février et mars dernier, et je vous avoue que la curiosité risque de l'emporter !

Rake

Au rayon des retours, ABC ramènera la dramédie légale Rake pour une deuxième saison. Le tournage a repris le mois dernier, donc il va falloir s'armer de patience... Et en parlant de patience, la comédie journalistique Lowdown revient pour une seconde saison, près de 2 ans après sa première diffusion ; on y retrouve Adaw Zwar, l'un des créateurs de la série Wilfred d'origine.

Tangle

Un tout petit mot sur le câble, vite fait parce que ce n'est pas encore là que ça se passe.
Outre la grande inconnue que représente le renouvellement de Tangle pour une quatrième saison (vu le budget dépensé par Showcase l'an dernier sur la mini-série Cloudstreet, la troisième saison était déjà un miracle), tous les regards sont tournés vers Wentworth, la série carcérale de FOXTEL dont je vous expliquais la genèse voilà deux mois. Très attendue, la série produite par Jo Porter (Packed to the Rafters) est pourtant baignée de mystère : on ignore le nombre d'épisodes commandés, la distribution, et ne parlons même pas d'une date de diffusion !


Ah, avant de vous quitter, juste un dernier mot pour vous signaler que la saison 2 de Laid a repris en ce mois de mai, pour ceux qui avaient accroché à cette comédie romantique morbide, et avec tout ça, vous êtes parés pour faire votre marché dans les prochaines séries australiennes de l'année !

10 mai 2012

Angleecismes

Rha, la déceptiooooooooooon ! J'espérais trouver dans la saison japonaise du printemps une série parfaite, mêlant comédie musicale et Yuuki Amami (si, absolument, Yuuki Amami est un genre à elle seule, parfaitement), et je me retrouve avec... une version japonaise de Glee.
Mais avec Yuuki Amami. Hm. Bon. Tout n'est pas perdu.

KaerunoOujosama

Et d'ailleurs Kaeru no Oujosama n'essaie même pas de maquiller le crime : on va y parler d'un choeur en pleine déchéance, avec très peu de membres qui tous sont des losers en puissance, et qui tentent tant bien que mal de former un ensemble solide.

La nuance qu'apporte Kaeru no Oujosama, qui reste une dramédie nippone avant toute chose, c'est qu'on ajoute un enjeu supplémentaire, plus social : le choeur de losers n'est pas là pour reporter une bête compétition, ce serait trop simple ; non, il a pour tâche de prouver que la salle de concert de Yume ("rêve", admirez la subtilité), une petite ville à l'abandon, ne devrait pas être détruit afin de construire une station de traitement des déchets à la place. Oui, c'est un tout petit peu ridicule, mais pas plus que Glee, hein.

Pour cela, l'ancienne directrice musicale de l'endroit appelle Mio Kurasaka à la rescousse... ou plutôt l'attire sous un faux prétexte. Mio, qui parce qu'elle a fait partie de l'ensemble dans une représentation d'A Chorus Line, s'imagine qu'elle est une star de Broadway, se prend pour une personne importante ; alors qu'en réalité son agent l'a envoyée à Yume pour s'en débarrasser, car à 40 ans et alors qu'elle n'a jamais vraiment connu la gloire, elle est devenue impossible à caster à Broadway. Mais ça, Mio n'en a pas vraiment conscience.
Yuuki Amami campe donc avec Mio une pseudo-célébrité excessivement sûre d'elle-même, un peu méprisante pour ce petit patelin bien éloigné de ses ambitions américaines, mais qui cependant est bien obligée de prêter main forte à son ancienne directrice parce que celle-ci lui a prêté de l'argent lorsqu'elle a démarré sa carrière. Le problème c'est que, comme Mio n'a pas vraiment d'autre boulot à l'horizon, elle ne peut rembourser cet argent dans l'immédiat ; la perspective de coacher la chorale de Yume à l'oeil pendant un mois lui permettrait donc d'éponger sa dette sans perdre la face. Une façon élégante de mener Mio par le bout du nez, donc, et ça marche : Mio commence à prendre en charge la chorale, non sans constater que celle-ci, même en recrutant un peu, n'est qu'une belle brochette de femmes aux foyers et autres reliquats d'une société provinciale qu'elle tient déjà assez peu en estime.

Comme presque toujours dans une série japonaise ayant ce genre de configuration, les membres de la chorale sont interprétées de façon caricaturale par une pléiade d'actrices (et un acteur) manquant dramatiquement de subtilité, de charisme et même de sympathie tant le jeu du cast est épouvantable. Celle qui va s'opposer le plus souvent à Mio, Chuuko (qui est accessoirement fille du maire le plus sexiste et rétrograde de l'histoire de la télévision), a un profil de première de la classe, austère et jamais contente, qui lui aussi relève de la caricature, mais qui au moins ne dépend pas de ressorts comiques pitoyables comme certaines autres membres de la chorale. On peut également mentionner Mahiru, une jeune fille timide (elle est incarnée par une idol, Yuuko Ooshima, déjà vue dans Majisuka Gakuen) qui évidemment est très optimiste, positive et travailleuse, et qui naturellement va se révéler grâce à l'expérience au sein de la chorale. Bref, rien que l'on n'ait déjà vu cent fois en pareilles circonstances dans une dizaine de dorama passés.
Dans tout ça, Yuuki Amami, avec un personnage éminemment antipathique (même quand elle est supposée faire preuve de bons sentiments !), a bien du mal à sauver les meubles. Elle a plus de subtilité que toutes les autres actrices de la distribution réunies, mais son personnage est insupportable quoi qu'elle fasse. Les dialogues l'ont en plus affublée d'anglicismes permanents, l'habituel cliché supposé prouver qu'elle a vécu aux States, qui lui font émailler son discours de termes qui, bien que prononcés correctement (c'est déjà ça), n'apportent rien.

A l'instar de Glee, la chorale dirigée tant bien que mal par Mio (plutôt mal que bien pour être honnête, on se demande d'où lui viennent ses techniques d'apprentissage !) va décider de s'éloigner des chansons typiques de chorales, pour mieux adopter des chansons plus populaires. Le pilote nous propose une interprétation d'une chanson de folk, mais d'après le trailer, il faut s'attendre à des titres plus pop par la suite, sans pour autant être de haut profil comme ça peut l'être pour Glee. Le principe ici n'est pas d'essayer de faire une série à buzz comme la consoeur américaine de Kaeru no Oujosama, mais simplement de faire une divertissement grand public. Peut-être que dans le fond il aurait mieux valu, en fait. Une comédie musicale pourrie avec un cast miteux qui interprète des hits de Jmusic, c'est toujours mieux qu'une comédie musicale pourrie avec un cast miteux qui chante des chansons méconnues, non ? Mais pas de beaucoup, je vous l'accorde.

Alors au final, il n'y a pas grand'chose pour donner de la valeur à Kaeru no Oujosama, où la pauvre Yuuki Amami ne peut pas accomplir de miracle. Mais au moins elle essaye, c'est déjà bien gentil de sa part, de donner un peu de coeur à l'ouvrage bien maladroit qui, parti d'une idée de copie officieuse, et en s'appuyant sur une structure usée jusqu'à la corde à la télévision japonaise, ne parvient à rien apporter, même pas sur un plan humain.

Ah, et si vous voulez une dernière preuve de l'inspiration américaine de Kaeru no Oujosama... La série a son propre Kurt Hummel !

Kuruto Humeru

Le problème, c'est que si j'ai arrêté Glee, il y a une bonne raison. Certes, Glee n'a pas Yuuki Amami au générique. C'est LE gros atout de la série japonaise sur son modèle américain. Mais sur le reste ? Euh, difficile de trouver des raisons de regarder Kaeru no Oujosama. Et la meilleure preuve, c'est que ce post n'en contient pas une seule.

9 mai 2012

Ipanemoney

Preamar-pilot

Quand on aborde le pilote d'une fiction issue d'une filiale non-américaine de HBO, la tentation est grande de se demander si la série répond aux standards de la chaîne étasunienne. C'est humain : HBO s'est fait un nom grâce à l'exigence d'un grand nombre de ses drames, réputés internationalement, et il n'est que juste retour des choses que les chaînes de la famille HBO, que ce soit en Amérique du Sud ou en Europe centrale, rendent justice à cette réputation.
Preamar n'a pas vraiment le feeling d'une série HBO, si une telle chose existe. En fait pendant tout le pilote, je n'ai cessé de penser plutôt à Magic City, notamment de par l'omniprésence du littoral.
Faut admettre qu'il y a pire lien de parenté quand même.

La vraie différence dans l'identité de ces deux pilotes, c'est évidemment l'époque : Preamar se déroule dans le présent, aucun doute possible à ce sujet vu que le pitch repose sur, devinez quoi, la crise. C'est contractuel dans toutes les séries de la planète, maintenant...
João, le héros de la série, était un homme d'affaire à qui tout réussissait, qui brassait des millions et qui du jour au lendemain se fait mettre à la porte comme un malpropre après avoir fait perdre beaucoup d'argent à sa société. Après avoir été le golden boy de la boîte, il devient donc un paria à qui il ne reste plus que son superbe appartement avec vue sur la côte d'Ipanema. Comme bien des personnages de fiction avant lui, il décide de ne pas parler de cette petite déconvenue professionnelle à sa famille, et tente de se sortir de là tout seul.

Il faut dire que sa famille n'est pas vraiment du genre à se prendre la tête sur ce genre de détails. D'une part, son épouse Maria Izabel, est une femme dans la quarantaine très belle, mais pas franchement préoccupée par les affaires de son mari. Sans être une trophy wife superficielle, elle ne s'est en tous cas jamais beaucoup intéressée au monde du travail, préférant être ce que l'on nommera pudiquement une femme de loisir : le moment le plus stressant de sa journée est au petit déjeuner, quand elle doit décider quelles vitamines prendre... Le reste de sa journée est consacré à des cours de peinture et tout un tas d'activités du même acabit qu'on imagine éminemment stressantes.
Le couple a deux enfants qu'assez naturellement on n'a pas trop envie d'accabler de tracas financiers : Manu, une adolescente sage mais qui a toujours eu l'existence facile, et Fred, un jouisseur qui n'a pas l'air de se préoccuper de grand'chose dans la vie, dont je ne suis même pas sûre qu'il ait une occupation autre qu'aller fumer des pêtards sur la plage à longueur de journée (et dont le lit à la maison est perpétuellement vide). On passera d'ailleurs plus de temps avec eux que je ne l'aurais imaginé ; ce qui asseoit leur présence non pas comme des prétextes (comme c'était le cas par exemple pour les enfants du héros dans Lights Out) mais bien comme des éléments de l'histoire qui n'ont aucune idée de ce qui se passe, et vivent dans l'insouciance.
En tous cas, pas étonnant que João fasse le choix de n'encombrer aucun membre de sa famille avec ses problèmes. Et comme il n'a pas d'amis, il est effectivement seul face à ses déboires.

Le pilote de Preamar, en dépit de cette histoire assez ordinaire, parvient pourtant à fournir un très bon épisode d'exposition, notamment en faisant le choix d'une narration non pas chronologique, et donc linéaire, des évènements, mais au contraire en mettant régulièrement en contraste le quotidien de João et sa famille au présent, par rapport à ce que leur vie était avant cette déchéance. Une mise en parallèle entre les deux situations qui est soulignée par l'apparence de João : avant, il portait un beau costume probablement très cher, il était rasé de près et avait l'oeil vif. Maintenant il a les yeux cernés, traine sa misère dans des Tshirts sans forme et porte une barbe négligée.
C'est grâce à ces rappels réguliers du "bon temps" d'avant que le pilote parvient à instaurer son ambiance et son propos avec finesse, d'autant que ce premier épisode est bien décidé à approfondir le sentiment de désespoir de son héros, plutôt que de passer dessus au bout de 10 minutes comme si on en avait fait le tour. On entre vraiment bien dans la tête de ce mec qui est au bout du bout, et qui ne sait pas comment en sortir. C'est nécessaire, car s'il avait trouvé une solution rapidement, on n'aurait pas pu mesurer l'ampleur de son découragement. Il fallait que ça fonctionne dramatiquement pour qu'on s'intéresse vraiment à la façon dont João allait tenter de redresser la barre, et le travail est très bien accompli ici.

Ce qui est intéressant dans l'esthétique de Preamar, c'est d'une part, les intérieurs, sombres mais très classe, où le noir et le bois forment l'essentiel des décors, et d'autre part l'omniprésence des Dois Irmãos, les deux pics à l'ouest de la plage, qui figurent en arrière-plan quasiment chaque fois qu'on est à l'extérieur ou près d'une fenêtre, et qui du coup impliquent énormément de couleurs bleutées. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais ces éléments forment un contraste qui pourtant rappelle très pertinemment où l'on se trouve : sur une plage magnifique, mais huppée.
On peut aussi le voir comme une métaphore des deux pôles dans la vie du héros : le luxe à préserver, et le moyen pour le faire.

Et justement, la solution trouvée par João à la fin du pilote ne manque pas de charme, ni d'intérêt. Le principe n'est pas de taper dans quelque chose de démesuré, comme le trafic de drogue, mettons ; la solution prend parfaitement en compte la faune qui peuple la plage d'Ipanema. C'est d'ailleurs de façon assez gracieuse que lui viendra progressivement l'idée, et j'ai apprécié d'assister au cheminement de pensée de João dans les séquences où il a promené son regard sur la plage en recouvrant finalement le sourire.

L'aventure Preamar est donc celle d'une série qui ne fait pas mine de ne pas savoir qu'une foule de séries s'est déjà aventurée dans une histoire similaire : tirant des enseignements des fictions partant déjà du même pitch, la série de HBO Brasil fait son possible pour donner vraiment de la profondeur à son travail, et pour nous surprendre quand il le faut. C'est vraiment agréable de voir qu'on peut faire une série avec une genèse un peu bateau, et réussir tout de même à accomplir un travail qui n'ait rien de la ressucée.
Le seul véritable défaut de ce pilote est dû à la VOSTM : certains passages étant plutôt placés sous le signe des explications un peu techniques, notamment quand João se fait virer, forcément quand on ne parle pas portugais, ça fait un peu longuet. Mais sur le reste, le pilote est irréprochable.

Qu'on se le dise, avec Preamar, la légende HBO continue...

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9 mai 2012

Les apparences sont parfois trompeuses...

Ce n'est clairement pas sur Cleopatra na Onnatachi que j'avais mes vues à l'approche de la nouvelle saison nippone. Mais depuis quand c'est une raison pour bouder un pilote ?! Exactement. J'ai donc décidé de laisser sa chance à ce dorama, en dépit d'un a priori, je suis bien obligée de le reconnaître, assez négatif.

Les résultats sont beaucoup plus ambivalents qu'attendu, pourtant. Mais pour vous l'expliquer, il se peut que je vous dévoile quelques spoilers (certes, mineurs, mais spoilers quand même). Alors à vous de voir si vous souhaitez poursuivre l'aventure après l'image.

CleopatranaOnnatachi

Tout commençait de façon fort peu originale, pourtant. Minetarou Kishi, un jeune praticien spécialisé dans la chirurgie réparatrice, débarque dans un cabinet de chirurgie esthétique haut de gamme, sans toutefois voir d'un bon oeil les pratiques surtarifées et superficielles de l'endroit, entièrement peuplé par des femmes qui plus est.
Et pourtant, déjà, en dépit de cette caricature d'introduction cent fois revue, l'arrivée dans le cabinet se transforme immédiatement en immersion complète dans un univers plus dense et complexe qu'il n'y parait. Notre héros a droit à une visite intégrale des lieux, et on comprend et partage vite son malaise devant l'enthousiasme un peu trop débordant de la jeune femme qui lui présente les différentes salles d'examen ou de repos. Est-elle naïve, ou tout simplement illuminée ? Elle n'a pas l'air de se rendre compte qu'on n'est pas exactement dans un salon de beauté mais bien une clinique, et que ce qu'elle décrit n'est pas aussi mineur qu'il y parait. C'est en réalité là que Cleopatra na Onnatachi commence à asseoir son propos : oui, la clinique est un endroit coloré, lumineux et d'apparence innocente, avec des hôtesses et des infirmières mignonnes comme tout, mais la caméra s'attarde aussi très rapidement sur les actes de chirurgie sans nous en épargner les détails parfois un peu dérangeants, mais sans être gore. Tout est dans la mesure. Sous ses apparences charmantes se cache un endroit où on n'a pas complètement perdu le sens des réalités, bien au contraire, mais on a décidé de les voir avec un certain optimisme (j'y reviens dans un instant).

Face à notre chirurgien qui prend les choses très au sérieux, les apparences désinvoltes ("oh dites docteur, et si je me faisais refaire le nez, aussi, après les yeux ?") semblent dans un premier temps surréalistes, mais jamais longtemps. Les scènes d'examen ou d'intervention, souvent brèves, permettent de rappeler que l'équipe médicale ne traite rien par-dessus la jambe et ne considère aucun acte comme anodin, mais que le culte de la beauté et des apparences est effectivement présent.
C'était là le danger que représentait potentiellement le thème de Cleopatra na Onnatachi, en fait. A travers l'habituelle histoire du type qui va réaliser qu'en fait, son nouveau milieu n'est pas aussi mauvais qu'il le pense, il y avait le risque de traduire un état d'esprit déjà surreprésenté dans les médias (notamment nippons) sur l'importance d'une apparence irréprochable, en particulier pour les femmes. Le parcours de Minetarou serait-il donc une occasion de faire l'apologie de la beauté à tout prix ?
Eh bien pas tout-à-fait, mais ça se joue sur le fil du rasoir. Le point de vue de notre jeune docteur n'est pas balayé brusquemment d'un revers de la main comme s'il ne comprenait rien à rien ; il expose ses doutes et son incompréhension pendant une large part du pilote sans passer pour un imbécile ou un obtus, de sorte que l'équilibre entre les deux points de vue est bien préservé. Mails difficile d'ignorer que Cleopatra na Onnatachi fait quand même une bonne publicité à la chirurgie esthétique.
Le crédo de l'équipe médicale est en effet le suivant : on change l'apparence des gens pour leur donner la motivation nécessaire pour avancer dans la vie. Pas mal de bons sentiments bien nippons derrière cette façon de voir, doublée d'une certaine complaisance, reconnaissons-le, mais grâce au délicat équilibre instauré grâce à l'avis de Minetarou, les scènes de chirurgie ou d'examen pas trop idylliques, et l'atmosphère générale, on évite quand même le bourrage de crâne unilatéral avec élégance, et cela évite d'avoir l'impression d'assister à une pub pour la chirurgie esthétique.

D'ailleurs, l'une des deux intrigues médicales de ce premier épisode ne se résoudra pas du tout comme on le pensait. Une femme vient en effet supplier qu'on inverse les effets d'une procédure qu'elle a endurée de façon à se rajeunir pour plaire à son mari : ledit mari ne la reconnaît plus et ne veut pas de cette "nouvelle" épouse jeune. Sauf que la procédure ne peut pas être inversée ; on fait de la chirurgie, pas de la magie. Minetarou est envoyé en mission pour convaincre le mari en question de ne pas plaquer sa femme pour si peu... à sa propre surprise, il en vient même à ressortir le crédo sur les bienfaits de la chirurgie esthétique ! Tout ce qu'il parvient finalement à accomplir, c'est de pousser le mari à subir à son tour une procédurer pour paraitre plus jeune... et sceller la séparation du couple malgré tout.

La chirurgie esthétique n'a donc pas réponse à tout, et pas vocation à résoudre tous les problèmes. De ce côté-là, le parti pris de la série est net, et intéressant, car la plupart des dorama se feraient une joie d'ériger leur personnage comme assistant social ayant pour mission de faire le bien auprès de la clientèle. Ici, Minetarou ne se fait réprimander que pour une chose : avoir essayé de rabibocher le couple. Ce n'est pas son boulot.

Mais, et je ne m'y attendais pas du tout, là où Cleopatra na Onnatachi réussit le plus brillamment, c'est à nous surprendre avec les intrigues personnelles des employés de la clinique.
Ainsi, avec le ton le plus insouciant, badin et joyeux possible, l'une des infirmières va-t-elle afficher ses cicatrices de scarification devant Minetarou. Je suis obligée d'admettre que je ne l'avais pas vue venir, celle-là... C'était finalement assez représentatif de l'esprit du personnel médical : prendre les choses avec un optimisme énorme, sans pour autant faire preuve d'idéalisme aveugle. Une leçon sur les personnalités de ces soignants qui sera légèrement plus explicitée vers la fin de l'épisode.
Plus approfondie est l'histoire du docteur Ichii. Cette belle femme dans la quarantaine est, pour autant que ses collègues le sachent, un médecin accompli, une personne charmante, belle, évidemment, mais aussi une épouse et une mère remarquable. Elle a bien un étrange tic dans l'épaule droite, le soir quand elle quitte le boulot, mais à part ça, elle est un véritable modèle. Sauf que lorsqu'on finit par suivre Mutsumi Ichii chez elle, on s'aperçoit que c'est sa belle-mère qui éduque son fils, et qui, parce qu'elle maîtrise l'art de l'attaque passive-aggressive à un degré que je n'avais jusque là jamais admiré chez aucun personnage de télévision, a réussi à totalement faire passer Mutsumi pour une étrangère chez elle, s'arrogeant sa place dans le coeur de son mari comme de son fils. Mutsumi est totalement inutile chez elle, toute indispensable qu'elle soit au cabinet...

Notre héros Minetarou, enfin, n'est pas en reste. Il est même plein de surprises. D'abord, il y a la raison pour laquelle il a décidé de prendre ce boulot : son père lui a laissé ses dettes à éponger, et il faudra bien trois années de travail dans cette clinique haut de gamme pour les rembourser. Maussade de nature, Minetarou a donc des problèmes financiers et familiaux à régler.
Et si nous connaissons si bien les états d'âme, les doutes professionnels, et les angoisses pécunières de notre héros, c'est parce qu'il s'en ouvre régulièrement à Yu.
Qui est Yu ? Oh, juste l'homme avec qui il vit.

Au stade du pilote, difficile de dire avec certitude si Cleopatra na Onnatachi a décidé de traiter cette relation comme quelque chose de crypto-gay (mais est-ce que le crypto-gay existe au Japon, seulement ?) ou de carrément gay-mais-tellement-naturel-que-ça-vaut-pas-la-peine-d'en-discuter, à vrai dire. Mais les éléments sont nombreux pour nous montrer un Yu aimant, attentionné, tendre, qui soutient son partenaire dans une période difficile, plutôt que comme un meilleur ami. De son côté, Minetarou n'encourage, mais ne décourage pas non plus ces manifestations. On verra donc le couple discuter en rentrant du boulot, faire la vaisselle, se payer un dîner à l'extérieur, sans que rien ne vienne confirmer ni n'infirmer le statut exact de leur relation.
En tous cas, s'il s'avérait dans les épisodes suivants que Cleopatra na Onnatachi propose ici un couple gay au centre de son intrigue, en décidant d'en faire un acte tellement anodin qu'il n'a pas besoin d'être abordé explicitement, on aurait véritablement droit à une première dans un dorama nippon, pour autant que je sache. Jamais je n'ai vu ça avant (mais c'est vrai que ce n'est pas un sujet que j'ai spécifiquement étudié).

Cela reflète bien, quoi qu'il en soit, le talent de Cleopatra na Onnatachi pour aborder avec un talent rare ses sujets en maintenant toujours un parfait équilibre. Le pilote ne nous montre pas de piste menant à un fil rouge prononcé, une intrigue couvrant toute la saison, mais les sujets abordés avec tact par ce pilote sont suffisants pour aiguiser la curiosité à bien des égards pour la suite. Sans compter que cette série nippone, en prenant un contexte similaire, est radicalement différente de la série sud-coréenne Before and After Seonghyeongoekwa, ce qui permet d'éviter la moindre redite.
Un sens de la mesure qui est une denrée bien rare de nos jours... je viens donc d'ajouter cette série à mon planning du printemps.

8 mai 2012

The London Complex

Ca faisait longtemps que je n'avais pas râlé, et étonnamment aujourd'hui, je vais me faire l'avocate de la fiction française (sort of). Faut croire que depuis que j'ai vu Hénaut Président, le changement c'est résolument maintenant, héhé.

C'est dans un article sur le final de la première saison de Homeland (diffusé avant-hier soir devant environ 4 millions de spectateurs) que je me suis trouvée confrontée à un paragraphe d'une rare violence :
"For British television, the brief relief at not being found wanting in comparison with Scandinavian shows (The Killing, Borgen, The Bridge) will be tempered by another round of cringing contrasts with America. And, while the alleged inferiority of British TV drama can be exaggerated – shows such as Sherlock, Life on Mars and Downton Abbey are envied in the US - the viewer and reviewer reception of Homeland here does raise issues that commissioners in this country need to consider."

Je ne suis pas experte en "fiction française", loooin de là, et je n'ai à vrai dire jamais caché mon aversion (et mes tentatives souvent infructueuses pour en sortir) envers nombre des séries nées sur notre sol. Mais je n'ignore pas que les débats font rage depuis de nombreuses années pour essayer de tirer celle-ci vers le haut. On prend les British en exemple (c'est souvent eux), et on se répète que la BBC fait ci, la BBC fait ça, et pourquoi France Télévisions n'en fait pas autant ? Il suffit de voir les nombreuses réactions suscitées par cette interview (qui figure parmi les plus retweetées de ma revue de presse téléphagique de ces derniers mois, difficile de ne pas y voir un signe) pour comprendre que nous aussi, nous nous comparons énormément à nos voisins pour mieux nous déprécier, parfois à l'excès.

Je ne suis pas experte en "fiction britannique" non plus, même si j'y travaille bien plus que pour les séries issues de mon propre sol. Mais force est de reconnaître qu'il y a énormément de bonnes fictions qui nous viennent d'outre-Manche, et que cet exemple pour sortir la "fiction française" de sa "crise" est bien plus réaliste que celui, longtemps employé et encore bien trop désigné comme modèle, de l'industrie télévisuelle américaine, totalement démesuré et hors de propos.
Mais dans le paragraphe ci-dessus, je me suis pris comme un coup dans les dents. Les Britanniques complexent quand même énormément sur l'état de leur fiction par rapport aux séries américaines (et, récemment, scandinaves) ! Rien que la petite liste proposée de séries ne pouvant être taxées d'inférieure ne semble justifier la qualité des fictions citées que par leur validation par les Américains ! On ne s'en sort pas.

Donc ils complexent sur leur fiction ; pendant ce temps, nous on complexe sur la nôtre... Et on n'en finit pas se dévaloriser les uns par rapport aux autres, quel chaîne de négativité, c'est incroyable.

LesPetitesBetesneMangentpaslesGrosses

Le comble de l'ironie, c'est quand même que l'auteur de cet article est parti d'un constat sur Homeland... une série qui est l'adaptation d'une fiction israélienne, Hatufim. Comme quoi les séries américaines ne sont visiblement pas le Saint-Graal... Je veux dire, à quel moment on arrête de se comparer aux petits copains et d'essayer de leur ressembler ? C'est visiblement un cercle vicieux.

OK alors, bon, vous savez quoi ? Et si on arrêtait de tous se flageller !
La télévision de la planète est riche en possibilités, certes, et avoir accès à sa diversité est un plaisir pour quiconque apprécie la bonne fiction. Je suis la première à le dire. Mais ça n'avance pas beaucoup le Schmilblick de passer son temps à prendre le meilleur de la télévision du voisin (bizarrement, jamais le pire) et de se dire qu'on est incapable de faire aussi bien.
C'est la leçon que, moi petite Frenchie, je tire du paragraphe cité ci-dessus : si les Anglais ont un complexe d'infériorité, alors toutes ces histoires de comparaisons n'ont aucun sens.

Pardon de réagir en tant que spectatrice française qui a beaucoup de mal avec la télévision française, mais cette ambiance constante de haine de soi n'aide vraiment pas à aborder la "fiction française" avec le sourire. Si on commençait par sortir du misérabilisme, pour commencer ?

On peut en finir avec les conversations de vestiaire et ranger le double-décimètre ? Apprécions ce que nous avons à sa juste valeur, au lieu de constamment rabaisser nos productions au prétexte qu'elles ne sont pas aussi bonnes que celles du voisin (quel qu'il soit). A force de débattre de la qualité de notre fiction, j'ai l'impression qu'on a fini par créer une sorte d'écoeurement de principe. C'est déjà pas facile de lutter contre les a priori qui se construisent à force d'expériences malheureuses, si en plus on baigne dans une morosité permanente parce que le voisin fait mieux, on ne va jamais y arriver.

Je dis souvent que ma prochaine grande aventure téléphagique sera celle de la fiction française. Faudrait juste qu'elle se libère de ce débat permanent sur son état, pour devenir un plaisir à nouveau.
Pardon pour le coup de gueule, mais je trouve qu'on n'est pas aidés.

8 mai 2012

Culture lutte

Parmi les chaînes qu'il va falloir commencer à surveiller sérieusement aux Etats-Unis, il y a Cinemax. Jusque là, avec des séries comme Zane's Sex Chronicles (dont j'ai déjà eu l'heur de vous entretenir), on ne peut pas dire que les fictions originales de la chaîne faisaient rêver le téléphage exigeant, et pourtant, avec la saison 2 de Strike Back l'an dernier, la chaîne a commencé à vraiment passer aux choses sérieuses, mettant de nombreux projets en branle, dont la plupart portés sur l'action. Vu qu'Alan Ball va y établir ses quartiers avec la série Banshee, il n'y aura bientôt plus le choix : il va falloir nous habituer à parler de ce qui se passe sur Cinemax.
Ca va nous faire un gros changement parce que jusque là, on ne peut pas dire que les séries de Cinemax avaient été autre chose que du softcore porn. Je me rappelle encore de mon visionnage du pilote de Chemistry, cet été. Jeu des acteurs pitoyable, scénario sans queue ni tête (ou en tout cas trop peu de l'un et certainement pas assez de l'autre), réalisation au rabais... c'était piteux.
A côté de ça, The Girl's Guide to Depravity, dont je vais vous parler aujourd'hui, est plus aboutie.

Depravity

Toutes proportions gardées, évidemment. Mais en tous cas, vous pouvez oser confesser avoir regardé The Girl's Guide to Depravity en société téléphagique sans craindre la mise au pilori.

Le concept en est assez simple : inspiré d'un blog qui a lui-même donné lieu à un livre (je crois que c'est la loi maintenant, tout blog doit donner suite à une sortie papier, non ?), il s'agit d'expliquer aux jeunes femmes seules et fabuleuses (point d'exclamation) comment profiter de leurs années de célibat sans se prendre la tête, ou en tous cas le moins longtemps possible.

Sur le fond, je ne vais pas, hm, m'étendre : c'est un peu toujours la même chanson. Comment survivre à tous ces méchants garçons qui n'attendent que de nous briser le coeur ? En nous comportant comme des pestes avant même qu'ils n'aient eu le temps de nous approcher émotionnellement (vous vous doutez bien, parce que vous avez vu Samantha dans Sex & the City, que ça ne marche pas toujours pour autant).
Ce côté offensif (qui masque un état d'esprit sur la défensive) n'est pas franchement le modèle qu'on aimerait retrouver dans les séries sur les rapports entres les hommes et les femmes, mais bon, on n'est pas franchement là pour une leçon de "vivre ensemble" après tout. Et puis, la romance, Chemistry s'y est essayée, et sincèrement, par rapport, je préfère l'aggressivité passive de The Girl's Guide to Depravity.
On en revient un peu aux propos sous-entendus dans Single Ladies sur la nécessité de jouer de ses atouts pour parvenir à ses fins, y compris de façon purement vénale, même si les deux héroïnes de ne souhaitent pour l'instant rien d'autre que des boissons gratuites quand elles fréquentent un bar ; quand les nanas de Single Ladies visent non seulement le champagne haut de gamme mais aussi directement les breloques, les tenues de styliste, et même le manoir (eh oui, la série revient à la fin du mois, on va recommencer à en parler régulièrement dans ces colonnes).
En gros on n'aura rien appris sur le style de vie des party girls, ce qui est dommage dans l'absolu, mais soyons sincères, on n'attendait pas franchement de The Girl's Guide to Depravity qu'elle révolutionne le propos.

Si l'histoire de ce premier épisode n'a rien d'extraordinairement original, donc, et si l'on retrouve deux scènes de sexe relativement explicites (en tous cas plus que dans Sex & the City ; port de la comparaison obligatoire) qui permettent de ne pas oublier qu'on est sur Cinemax, The Girl's Guide to Depravity a au moins l'avantage d'avoir un sens du rythme plutôt soutenu. D'ailleurs la scène d'ouverture, qui en cumulant avec le générique nous offre presque 5 minutes d'exposition uniquement musicale, est plutôt réussie. Les dialogues se défendent ensuite plutôt bien, tant qu'on n'attend que de la comédie légère et pas de la répartie d'orfèvrerie.

Le problème essentiel de ce pilote réside principalement dans son choix de casting, en fait : les héroïnes débitent leur texte sans trop y croire, les hommes qu'elles rencontrent ne se passionnent guère plus qu'elles pour les échanges, et on a un peu l'impression que ce qui aurait pu donner du pétillant à notre affaire n'est en fait rien d'autre que de l'Alka-Seltzer ; on a évité le pire, mais c'est pas franchement la fête pour autant. Avec des actrices juste un peu plus motivées, The Girl's Guide to Depravity aurait déjà pu devenir sympathique, à défaut de transcendent (faut ptet pas trop en demander non plus). C'est là que le rendez-vous est véritablement manqué.

Avec tous les projets de Cinemax essentiellement tournés vers l'action et l'adrénaline, The Girl's Guide to Depravity pourrait pourtant faire partie des dernières de son genre sur la chaîne, puisqu'à l'heure actuelle, aucun projet pour la fameuse case sexy "Max After Dark" ne semble en développement pour prendre la relève. Ca donnerait presqu'envie d'aller se mettre devant les 13 épisodes de la série (le dernier sera diffusé vendredi 18 mai) pour assister à l'extinction des séries vaguement coquines de la chaîne. Mais si, vous savez... pour votre culture perso.

7 mai 2012

Éloge de la patience

Theonlyeasydayisyesterday

Vous n'avez pas idée de ce que ça peut représenter pour la téléphage que je suis de recevoir le coffret DVD de SPACE 2063 pas loin de 16 ans après découvert la série. Rien que pour ça, ça valait le coup d'enfin recevoir ma toute première carte bancaire.

Rarement une série aura autant compté pour moi.
Je n'étais encore qu'un embryon de téléphage lorsqu'elle est apparue sur M6, et à l'époque, je ne choisissais pas ce que je regardais : sois je le subissais (mes parents imposaient systématiquement le programme), soit j'attrapais tout ce qui passait lorsque la télévision était disponible (c'est-à-dire quand ma mère nous laissait l'approcher en l'absence de mon père).
Mais devant SPACE 2063, pour la première fois, je me suis dit que j'allais revenir le lendemain. Je me rappelle très bien être arrivée du collège, avoir allumé la petite télévision qui était dans la chambre de ma soeur (je n'en aurais pas avant quelques années), tourné la chaise en bois vers l'écran, et mis M6, plus par réflexe qu'autre chose. Je suis à peu près sûre que c'était un lundi soir à 18h passées ; en tous cas c'était au moment de la diffusion du pilote et j'en avais loupé, disons, à vue de nez, une bonne dizaine de minutes. Mais quand l'épisode s'est fini je savais que je foncerais le lendemain pour me remettre à la même heure sur la même chaîne, ce souvenir-là, en revanche, est très clair dans ma tête. Et ça c'était nouveau. Et chaque fois que la télévision n'était pas gardée par un cerbère, le soir à 18h, pendant les semaines qui ont suivi, c'est là que j'étais. C'est pour cette série que j'ai écrit mes premières analyses. C'est avec cette série que j'ai appris le concept d'annulation.
Cette série, son esprit, ses personnages, m'ont accompagnée quand je menais ma propre guerre. Aujourd'hui je me suis débarrassée de mes Chigs, et on peut célébrer la victoire ensemble. J'ai attendu ce moment depuis un samedi midi, quand j'ai été incapable de monopoliser le magnéto de mes parents pour enregistrer, en pleine rediffusion, l'épisode de la mutinerie, et que je me le suis promis.
 
Ce soir j'ai revu le pilote, évidemment, comme si j'allais attendre ! Et l'espace d'une heure et demie, j'ai eu 14 ans.
En mieux.

6 mai 2012

The sign of the six

C'est extrêmement déplaisant, ces saisons courtes. Alors d'accord, proportionnellement parlant, ça donne l'impression de plus de génie à la minute que si la saison était plus longue, mais trois épisodes par saison, Seigneur, c'est insupportable. Bien contente d'avoir attendu un peu et de m'en être enfilé deux en une semaine parce que je ne vous raconte pas les effets de manque et de frustration sans ça. Limite j'aurais ptet encore dû attendre un peu, tiens.
Eh oui, rappelez-vous, le weekend dernier, c'était le bon temps ; je n'avais vu qu'un seul épisode de Sherlock. Et maintenant, le temps a passé, les saisons se sont écoulées, et j'ai tout rattrapé. Tout cela ne nous rajeunit pas. Je vais donc à présent me joindre en parfaite connaissance de cause au flot intarrissable de compliments sur la série, et je ne suis au juste pas certaine d'avoir quoi que ce soit à ajouter qui n'ait déjà été dit cent fois mais... comme disent les British : it bears repeating.

IntimateSherlock-1

Sherlock est, comme son nom l'indique, un hymne au célèbre détective. Le portrait n'a rien de flatteur, car sous les apparences de l'acuité et de l'intelligence se cache le profil d'un grand malade. Si ce n'était pas très grave, voire même franchement classe, d'être un homme, disons, distant, à l'époque de Sir Arthur Conan Doyle, à l'ère de la socialisation constante, c'est le plus grave des défauts, et la série se délecte de cet élément, l'incorpore aussi bien dans ses dialogues les plus légers que dans ses axes les plus dramatiques. Le final de la saison 2 tient justement au fait que Sherlock ne maîtrise aucune des normes qui lui permettraient de vivre en société, John agissant comme son interface avec le monde, son traducteur, sa zone tampon, son auxiliaire de vie... parfois au sens le plus strict du terme quand Watson en est réduit à sortir le téléphone de la poche de Sherlock à sa place. On fait ici plus que flirter avec l'idée que Holmes est totalement inadapté...

Mais à l'instar du docteur Watson qui s'attache à ce personnage pourtant souvent insupportable (au point de le frapper avec tout son amour dans le début de la deuxième saison), nous aussi apprenons à aimer ce grand bonhomme détestable. C'est un procédé pourtant cent fois employé, surtout ces dernières années, pour rendre l'antipathique sympathique, et pourtant cela fonctionne, grâce à la seule chose qui différencie Sherlock Holmes de tous les génies désagréables de la télévision moderne (et il y en a). Parce qu'admettons-le, tout comme Watson, nous sommes fascinés par la créature brillante qu'est Sherlock. Comment ne pas tolérer tout de ce personnage à l'esprit absolument génial ?
C'est la plus grande réussite de la série, au fond : réussir à écrire un personnage dont l'intelligence ne soit pas qu'une caractéristique, mais un véritable trait de la personnalité du protagoniste, s'exprimant constamment et de façon plausible. On réfléchit avec Sherlock et on s'attend à ce que ses fulgurances aient du sens, même quand on n'est pas capable de le devancer (une fois de temps en temps, le scénariste a pitié et nous laisse cependant prendre une scène ou deux d'avance sur lui). Contrairement à tant d'enquêteurs de sa génération télévisuelle, Sherlock réfléchit en temps réel, et ne nous met pas face à des épiphanies cosmétiques qui ne sont là que pour faire avancer la trame ; l'intelligence du personnage est réelle, et elle est humaine. C'est en choisissant de nous faire entrer dans sa tête, et non dans son coeur, que Sherlock parvient à construire un personnage réellement envoûtant, pas en lui inventant des failles ou en décrétant qu'on l'aimerait malgré tout.

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Le mérite n'en revient pas tout-à-fait exclusivement à l'écriture, bien-sûr. La prestation de Benedict Cumberbatch est à peu près tout ce qu'on vous aura dit qu'elle serait : fine, passionnante, magnétique. Tout, sauf sexy car, pardon, mais quand je vois Cumberbatch dans la peau de Sherlock Holmes, je vois un serpent. Depuis le début, mais encore plus depuis le plan ci-dessus.

Souvent extrêmement intériosé, parfois plutôt excentrique, limite outrancier, le Sherlock de Cumberbatch dont la force réside dans le regard, constamment en mouvement. Avec lui, tout se joue dans les yeux et c'est assez terrifiant, le regard de cet acteur qui suit le cours des pensées de son personnage et leur donne vie pour mieux vous aider à accompagner la progression de l'épisode. Feindre une telle intelligence avec succès, tout en assurant le show au propre comme au figuré, n'est pas à la portée de n'importe qui, et il faut admettre que je ne vois pas beaucoup d'autres acteurs britanniques capables d'apporter autant de substance à ce personnage, sans jamais tenter de le rendre un seul instant plus charmeur.

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Et après tout, le charme, c'est ailleurs qu'il se joue. C'est John Watson, alias Martin Freeman, qui en est le dépositaire. Il est l'atout coeur de la série et joue de son côté ours en peluche (ou hérisson, me dit-on) pour nous donner notre dose de soupirs attendris. John Watson est sa mine déconfite, John Watson l'homme à femmes, John Watson le pauvre laquais sous-évalué.

En dépit de cela, John Watson est cent fois plus pervers que Sherlock. C'est un fait établi dans le pilote, en tous cas, même ses manifestations sont plus variables par la suite. Watson n'a pas l'intelligence de Sherlock, il n'a pas son don d'observation, et très honnêtement, il ne sert pas à grand'chose dans le domaine médical non plus puisque les quelques rares passages en laboratoire sont toujours exécutés par le maître lui-même. Mais il se repaît de l'intelligence de son comparse. Il assiste à ses performances et s'en régale, et se faire traiter comme un larbin n'est pas cher payé. D'ailleurs Watson essaye à intervalles régulier de se faire remarquer, mais ce n'est visiblement pas pour son intellect que Sherlock le garde à son service. On est dans une superbe relation voyeuriste/exhibitionniste.

Son attachement grandissant envers son idole, bien-sûr, sera une autre raison de suivre Sherlock. C'est une jolie et tendre histoire d'amitié qui se joue ici (mais il est vrai que je n'ai jamais eu un tempérament de shipper) et qui s'exprime de multiples façons. La loyauté de Watson, parfaitement caractéristique, nous donne l'opportunité de pardonner à Sherlock les pires des excès, qu'en tant que spectateurs nous aurions pu trouver agaçants sans le regard complaisant du docteur.

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Tout grand héros a besoin d'une puissante némésis.
Ma première rencontre avec Sherlock Holmes, comme, je pense, pas mal de téléphages de ma génération, a été par le biais d'un dessin animé qui mettait énormément en avant l'opposition avec Moriarty. J'attendais énormément de ce personnage, et ne vous cacherai pas que la mention de son nom, la toute première fois, a déclenché un tonnerre d'applaudissements de mon côté de l'écran (le premier d'une longue série, pas forcément en rapport avec ce génie du mal d'ailleurs).

Mes attentes ont été comblées, et bien plus encore. James Moriarty est un personnage nerveux, imprévisible, en apparence chétif, et à la drôle de voix, mais il s'avère être exactement l'opposant qu'on attend de lui. En fait, le portrait de ce criminel dérangé et dérangeant est si incroyable, qu'on en vient presque à lui en vouloir à la fin de la deuxième saison de commettre l'impardonnable.
Moriarty est le Hyde derrière le Jekyll de Holmes, l'autre facette d'une même pièce, un message d'avertissement. Rarement deux entités prévues pour être similaires mais en opposition auront été aussi bien dépeintes dans une série.
Plus incroyable encore, grâce à l'interprétation parfaite d'Andrew Scott, Moriarty vole régulièrement la vedette ; on le guette, on l'attend, on se régale de chacune de ses apparitions pourtant de mauvais augure.

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Le danger, quand on s'attaque à un individu aussi célèbre que Sherlock Holmes pour l'intégrer dans le monde moderne, c'est de vouloir faire trop daté ou trop moderne. Sherlock parvient, et c'est à la fois surprenant et naturel quand on connait le talent de son équipe créative, à trouver parfaitement le juste milieu.
Le look de ses protagonistes ou de leur garçonnière a un côté intemporel. Et pourtant, rarement une série aura utilisé avec autant d'intelligence les outils modernes, et en premier lieu les SMS. De ce côté-là, c'est la réalisation qui fait toute la différence. Le choix de rarement montrer des écrans, mais de ne pas nous priver des messages envoyés, et donc de trouver des façons d'intégrer les textes aux images de l'intrigue (ils tournent dans l'espace, s'affichent sur les murs, s'échappent de multiples façon), est parfaitement calculé pour n'être jamais ni en décalage, ni ridicule. C'est un cas particulier qui illustre en réalité la tendance générale de la série à parfaitement se montrer moderne sans jamais l'être de façon ostentatoire. Pas de démonstration de force ici, pas d'envie de prouver qu'on est moderne, juste une façon d'employer naturellement des outils. Sherlock Holmes est un homme de notre époque, même si ses goûts en matière de papier peint pourraient nous faire penser le contraire. Et chaque fois que la série emploiera le plus petit bout de technologie, ce sera toujours avec bon sens et mesure.
D'ailleurs la réalisation est impeccable en toutes circonstances. C'est fou ce qu'on arrive à faire avec la bonne équation de talent, de budget et de talent, non ?

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Alors forcément, seulement six épisodes comme ça, même un peu longuets (j'ai du mal avec le format 90 minutes, je ne vous le cache pas ; il y a plusieurs raisons pour lesquelles je ne suis pas cinéphile, la durée en est une), ça a quand même un sévère goût de trop peu.

Du coup, au lieu d'être indignée par le projet Elementary, je vous avoue que je n'ai qu'une hâte, c'est voir une autre série se frotter au mythe de Sherlock Holmes. Je ne sais pas si c'est parce que je n'ai pas eu envie d'ériger une statue en l'honneur de Benedict Cumberbatch, ou simplement parce que la nuance d'un Watson au féminin me laisse penser qu'on n'aura pas qu'un simple remake officieux de la série britannique, mais je suis toute disposée à être surprise par cette nouvelle vision du personnage et de ses enquêtes, sans lui faire de procès d'intention.
Hey, après tout, c'est bien ce que vous m'avez poussée à faire avec Sherlock, hein. Et je n'ai pas eu à le regretter une seule seconde.

...En tous cas, pas jusqu'à ce que je me retrouve dans l'épouvantable situation de devoir attendre les prochains épisodes.

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