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ladytelephagy

5 octobre 2012

Par élimination

Devinez qui s'est lancé un défi avec whisperintherain sur les pilotes de la saison ? ...Bah, comment vous avez su ? Place cette fois à un pilote sorti sur la toile quelques jours avant son lancement sur NBC, avec Chicago Fire.
Vous trouverez, évidemment, au bas de ce post, un lien vers le blog de whisper, qui sera complété sitôt que ce dernier aura publié sa review. L'occasion de comparer nos points de vue...

ChicagoFire

1996. C'est en 1996 que FOX avait lancé L.A. Firefighters, une série s'intéressant à des... pompiers de Los Angeles (on voit ceux qui suivent). On ne va pas se mentir : j'ai dû faire des recherches, je ne me souvenais plus du titre. En fait je ne me souvenais plus de grand'chose. Simplement, la série avait ensuite été diffusée par TFHein et c'est alors que je l'avais vue. Enfin, "série", c'est vite dit, vu le nombre d'épisodes tournés, mais je me souviens clairement de Christine Elise en pompier.
Pourquoi j'ai mémorisé Christine Elise ? Bah dans les années 90, tout le monde connaissait Christine Elise parce qu'elle se tapait Jason Priestley, voilà tout, c'est aussi simple que ça. Mais je trouvais que le rôle allait bien à cette nana aux airs de gros dur. Dans le milieu viril des pompiers, elle faisait illusion (un personnage qu'on retrouverait quelques années plus tard sous le nom d'Alex Taylor, à bien y réfléchir). Impossible de me souvenir de la teneur des épisodes, par contre je me revois, en train de grignoter devant un épisode ou deux. J'ai l'impression que c'était pendant les vacances d'été mais je n'en suis même pas certaine. Vraiment, il ne m'en est resté que Christine Elise, et peut-être un autre personnage féminin, plus vaguement.
En réalité, L.A. Firefighters n'apportait pas grand'chose sur la table, et son annulation prématurée était plutôt une évidence vu le peu d'empreinte que son contenu a laissé sur moi (et certainement la poignée d'autres personnes qui l'ont regardée à l'époque).

Il faut dire qu'à ce moment-là, j'étais prête à regarder tout et n'importe quoi pourvu de simplement pouvoir me mettre devant une série ou deux. J'ai regardé Pacific Blue assez assidument à peu près à la même période, par exemple, mais c'est un autre sujet, pour la confession honteuse d'un autre jour. Cela dit, ces séries répondaient un peu à la même intention : offrir du mouvement et du bruit, du spectacle et de l'action, pendant trois quarts d'heure, sans vraiment chercher la complication, ou approfondir cette histoire de "scénario" dont il se disait qu'on en trouvait dans d'autres séries.
Dans les années 90, on avait énormément de séries de ce genre, pas franchement futées, et TFHein se faisait un plaisir de les diffuser. A côté, les Experts, c'est du HBO ; vous vous rendez pas compte de ce que c'était que de regarder TFHein dans les années 90, la jeunesse téléphagique d'aujourd'hui ne connait pas sa chance.

A bien y réfléchir, des séries s'intéressant à une brigade de pompiers, il n'y en a pas eu des centaines, de toute façon. Autant les flics, ça ya pas de problème (quoique, la mode de suivre un commissariat entier n'a pas vraiment survécu à la fin des années 90 non plus... le cuisant échec de NYC 22 en est la preuve), autant les pompiers...
Mais c'est vrai que dans la dynamique d'alors, une série dramatique sur les pompiers, ça ne se concevait pas. Une série dramatique sur la police, oui, c'était envisageable. Mais sur les pompiers, ça impliquait nécessairement une série d'action. Il faudrait attendre Rescue Me pour innover dans le domaine.

2001. Ca par contre, pas de problème, je m'en souviens très clairement. Le pilote de New York 911 compte parmi mes plus intenses souvenirs de téléphagie. Mais vous allez me dire : dans New York 911, certes, on voyait des pompiers (surtout au début) mais aussi des ambulanciers et des flics, encore eux. Finalement la série mangeait à tous les râteliers. C'est peut-être justement pour ça : parce que rester centré sur les pompiers semble toujours être voué à ne présenter que des séries d'action. J'ai progressivement abandonné la série (c'est cruel à dire mais plus il y avait de poulet, plus je faisais une allergie) mais il me semble même qu'à un moment on avait aussi droit à des médecin du service des urgences.
Toujours est-il que l'ambiance dans une caserne de pompiers, j'avais eu le temps de connaitre : New York 911 était truffée de scènes de la vie quotidienne, dans une bonne ambiance de groupe où on regardait des matches ensemble et où on dînait entre deux interventions dans la cuisine de la caserne. C'était une ambiance de fraternité, un peu virile mais pas à l'excès, tout-à-fait ce que j'aime sur la façon dont tant de séries nous montrent les amitiés masculines. Il y avait des moments de friction mais, avant tout, c'étaient des conséquences de la vie en commun, en permanence les uns sur les autres, et c'était quelque chose de fort, cet esprit de cohésion, c'était vibrant.

Mais la plus grande qualité de New York 911, c'était sa capacité à nous faire trembler devant le danger. Beaucoup de séries mettent leurs protagonistes en danger de mort, mais la plupart du temps, les spectateurs sont plus que conscients que ce risque est cosmétique, et que les héros sont à peu de choses près invincibles (sinon il n'y a pas de série). Mais New York 911 capturait quelque chose de rare, le sentiment de risque. C'est justement ce qui m'avait rivée à mon écran devant ce fameux pilote, l'impression terrible de sentir la montée d'adrénaline, inhérente au "genre" comme on l'a dit, mais aussi de prendre le pouls de personnages qui risquent vraiment leur vie pour avoir transporté une civière ou éteint un feu. Et qui, à travers les risques physiques qu'ils encouraient au quotidien dans leur travail, couraient aussi un risque de blessure psychologique, de traumatisme. Leur vision du monde s'en trouvait altérée. Un personnage de New York 911, et à plus forte raison un pompier, n'était jamais un naïf. Mais malgré les séquelles d'interventions parfois réellement terrifiantes, ces mêmes personnages étaient capables de tout de même déconner dans la cuisine de la caserne. Rien n'était anodin, mais rien n'était jamais totalement insurmontable. Ce qui m'avait touché avec New York 911, dés le pilote, était le même genre de raisons qui font que j'aime les séries sur les flics en uniforme ou les militaires : un fragile équilibre entre la peur et l'assurance, la capacité de s'adapter à une vie passée dans la gestion des errances des autres, et une certaine gravité masquée sous un esprit de corps.

Une série sur une caserne de pompiers, quand c'est bien fait, ça fait vibrer. Sinon ça ressemble simplement à une campagne de recrutement, un peu dans le genre de Paramedicos en ce moment au Mexique.

Hm, je n'ai pas beaucoup parlé de Chicago Fire dans cette review. Mais est-ce réellement nécessaire, quand tout est déjà dit...?

Challenge20122013

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5 octobre 2012

It's not who you've slept with...

A peu près chaque semaine, des DVD débarquent dans ma boîte aux lettres. Je fais mes commandes en général au même moment du mois (coups de tête non inclus), et ensuite, ce sont les délais de livraison qui font le reste, et jouent au Père Noël. J'avoue que je ne me lasse pas de la sensation de découvrir chaque semaine minimum un nouveau paquet dans ma boîte, à plus forte raison quand il s'agit de deviner d'où il vient sans regarder les cachets de la poste (sinon c'est tricher). "C'est peut-être Intersexions... ou Capadocia ? Non, c'est trop tôt pour Capadocia... quoique ?".

Aujourd'hui, la surprise était de taille : ma première série sud-africaine ! Une série dont j'avais entendu parler depuis bien longtemps, qui me rendait curieuse, et qui semblait être un véritable phénomène dans son pays d'origine : Intersexions. Vous pensez bien que ce n'est pas un DVD qui a eu le temps de prendre la poussière, et j'ai donc regardé le pilote presque le soir-même !

Intersexions

En préambule de ce visionnage du pilote d'Intersexions, plein de questions, pourtant.

D'abord, il s'agit bel et bien de ma toute première série sud-africaine. J'ai lu énormément de choses, consulté des sites et des bases de données à n'en plus finir, écumé le web à la recherche d'un petit épisode de soapie égaré par mégarde... depuis maintenant deux ans, je suis attirée par plein de séries sud-africaines, et je n'avais réussi à mettre la main sur aucune ! Quelle frustration ! Le problème, j'ai remarqué, quand je découvre ma première fiction d'un pays donné, c'est que grosso-modo, elle donne le ton pour la suite. J'aurais commencé le Brésil sur une telenovela, j'aurais peut-être fui, mais j'ai été déflorée par Capitu et l'empreinte est là à vie, avec un biais favorable à peu près quoi qu'il arrive. Le danger était donc d'être non seulement écoeurée de mon acquisition faite à l'aveugle, qui pouvait potentiellement me déplaire, mais aussi de toute la fiction sud-africaine dans son ensemble, parce que la première impression compte énormément. Ce qui aurait été gênant parce qu'il y a plein de choses qui piquent ma curiosité ! C'est donc, de façon injuste mais inévitable, toute la fiction sud-africaine que je m'apprêtais à jauger ainsi.
Autre problème : en-dehors de son pitch et quelques news, je n'avais aucune idée du niveau de production de la série en particulier, de la qualité du jeu des acteurs, et même pas... de la langue ! Rappelons que l'Afrique du Sud reconnait (j'ai vérifié) 11 langues officielles, dont l'Afrikaans sur lequel je vous avoue que je suis pas trop-trop au point, et que je n'ai trouvé nulle part l'information me permettant de savoir dans quelle langue la série était tournée. Il était à peu près évident qu'il s'y trouverait soit une piste, soit des sous-titres anglais (ce sur quoi je vais revenir), mais la langue de tournage était une grosse inconnue. Et quand il faut aussi apprivoiser une nouvelle langue (vous en avez fait l'expérience avec Srugim), on ajoute encore un niveau de difficulté.
En corollaire du problème de la langue, il y avait tout bonnement les questions culturelles. L'ex-élève française que je suis n'a été préparée à rien ou si peu en matière de culture africaine ; bon, quelques rudiments d'Histoire (Nelson Mandela essentiellement), mais à part ça ? L'Afrique du Sud, un pays plutôt conservateur en matière de moeurs, ou au contraire plus libéré ? Dans une série sur les relations amoureuses et a fortiori sexuelles, quels sont les rôles accordés à chacun dans un couple, par exemple ? Puisque je n'en savais rien, il allait falloir s'adapter...
Mais ce n'est pas tout : ensuite, je ne connaissais la série que de réputation, mais justement, qui dit qu'une série produite par une chaîne publique, en partie avec l'argent de l'institut John Hopkins, et afin de parler du HIV et du SIDA, allait me plaire ? C'est un sujet quasi-pédagogique, j'aurais pu m'ennuyer comme un rat mort. J'étais donc attentive mes réactions, me demandant si le sujet n'était pas trop aride, ou si, au contraire, il n'allait pas me rebuter. Pas de méprise : je suis toujours amatrice de drama, mais il y a drama et message-d'information-et-de-prévention-déguisé-en-drama, si vous voyez ce que je veux dire...
Bon et puis, enfin, venait la qualité de la série elle-même. Outre tout ce que je viens de citer, il y avait tout simplement la question de regarder ce pilote comme un pilote, pas comme un échantillon... Et concilier tous ces points n'était pas forcément une évidence a priori !
Cela faisait donc bien des défis à relever.

Résultat ? Eh bien ce pilote m'a très agréablement surprise.
Apparemment conçue comme une anthologie, Intersexions commence lorsque Mandisa se prépare à épouser Kabelo, lequel est un homme d'une générosité qui n'a d'égale que la profondeur de son porte-monnaie, et la traite comme une princesse. Mais alors que Mandi et sa meilleure amie Cherise se réjouissent de cette journée parfaite (surtout que leur firme de relations publiques a également décroché un gros contrat), elles entendent à la radio que DJ Mo, un animateur de radio très populaire, annonce publiquement avoir le SIDA et être sur son lit de mort. Le visage décomposé de Mandisa dit tout : elle a vraisemblablement eu une histoire avec lui.
Comme en deux minutes, l'exposition est rondement menée (Mandisa et Cherise discutent du mariage à venir, puis Mandisa parle brièvement à Kabelo au téléphone), on sait pas mal de choses : que Kabelo est donc riche, qu'il adore sa future épouse, que celle-ci mène une vie professionnelle bien remplie avec Cherise, mais aussi que Mandi n'est plus vierge (elle promet des choses coquines à son fiancé au téléphone avec un air entendu). On ne trouve donc pas déplacé qu'elle ait connu d'autres hommes avant son futur mari dans ce contexte, on y est même très bien préparés, de sorte qu'on tombe quasi-immédiatement des nues lorsqu'on apprend, là, avant même la 3e minute (générique compris), que l'ex de Mandisa est sur le point de mourir du SIDA.

Là où notre héroïne va nous surprendre, c'est que, contre l'avis de Cherise, elle ne dit rien à son promis (lequel va mal interpréter son émotion pendant la cérémonie, forcément), même alors qu'elle n'est pas sûre d'être elle-même en bonne santé. Les jours qui suivent le mariage, celui-ci n'est absolument pas consommé, Mandisa ayant toujours une bonne excuse.
La façon dont la culpabilité la ronge peut paraitre un peu longue par moments, mais elle est aussi assez bien vue. Bloquée dans une situation où elle ne cesse de s'angoisser, mais où elle est incapable de dire ou faire quoi que ce soit, Mandisa n'a ainsi absolument pas pris rendez-vous pour se faire tester. Il y a une sorte de cocktail déni/dépression qui me semble assez compréhensible ; on sent bien l'horreur que la jeune femme ressent, et en même temps son impossibilité à prendre le risque qu'on lui confirme qu'elle a raison d'avoir peur. C'est un passage de l'épisode qui nous donne l'occasion de nous attarder énormément sur le visage de l'héroïne (qu'elle a fort joli mais c'est pas le sujet), déchiffrant toutes les nuances de l'angoisse, tandis qu'elle camoufle tant bien que mal sa terreur à son époux. Quand elle réalise qu'elle est peut-être enceinte, évidemment, ça ne s'arrange pas... et la réaction ravie du mari sera de courte durée, vous vous en doutez.

Intersexions-Mariage
La mariée est extatique.

A la fin de 24 minutes de torture, Mandisa se prend finalement par la main et va faire les tests. J'avoue que cette scène a été un peu baclée puisque l'infirmière qu'elle rencontre lui explique, en gros, le concept de la série, mais que toute l'attention de la camera est focalisée sur les réactions de Mandi. Difficile de compatir et d'apprécier le message en même temps. Pourtant le dialogue est bon, c'est la réalisation qui ne le met pas en valeur :
"Doctor, I don't sleep around. All the men I've slept with can be counted in one hand.
- It's not only about who you have slept with. What is important is : do you know who your previous lovers have slept with ?".
L'épisode se conclut sur cette interrogation effrayante (qui peut vraiment être certain de savoir y répondre ?), un tremplin vers ce qui sera, si mes sources sur la série ne m'ont pas trompée, le maillon suivant de la chaîne. Après tout, le générique n'énonce-t-il pas brutalement cette réalité moderne : "In sex, there are no strangers" ?

Ah oui, parce que finalement, je ne vous ai pas dit : Intersexions est en anglais. Souvent. Disons, pendant un mot sur trois ? Les dialogues sont en effet un panachage de langues que je ne prétendrai pas avoir reconnus.
Fort heureusement, les épisodes sont d'office sous-titrés en anglais (ouf !). Je suis donc d'autant plus ravie d'être certaine d'absolument tout comprendre...

Justement, passons si vous le voulez bien à la "review" de mon dealer en DVD du jour. N'ayant pas trop d'inspiration, j'ai opté pour à peu près la première solution que me proposait Google lorsque je faisais la recherche pour les DVD de la série, et c'est tombé sur kalahari.com. Parfois je vous avoue avoir l'impression de vivre dangereusement, mais bon, c'était un coup à tenter, il faut bien une première fois à tout, même quand personne ne peut vous recommander un service pour l'avoir utilisé. Eh bien dorénavant, chers amis, je suis cette personne qui vous recommande kalahari. Le choix n'est pas très vaste, les DVD pas toujours bien rangés (par exemple on ne trouve pas Intersexions parmi le listing des séries locales... whoops !), les descriptions techniques très épurées, mais au final, ça fonctionne. Commandé le 8 septembre dernier, les délais annoncés étaient un rien optimistes (9 jours... soit les délais prévus pour la livraison sur le territoire sud-africain). J'ai donc commencé à compter les jours, et le DVD est arrivé aujourd'hui. Niveau délai c'est pas tellement ça, donc, mais ça ne veut pas dire que ça vienne de kalahari. Niveau emballage, rien à redire : Amazon ne ferait pas mieux. Carton ultra épais, DVD parfaitement arimé, rien à redire (d'ailleurs l'éditeur lui-même est d'une intéressante prévenance, glissant une rondelle de papier entre le DVD et le boîtier afin de minimiser encore le risque que le DVD tourne sur lui-même pendant le transport et/ou se raye contre le boîtier). Alors au final, en-dehors du presque mois de délai, franchement, ça va.
Bon, côté prix maintenant, parce que je sais ce que c'est. Le DVD d'Intersexions était en promo ce jour-là : 165,75 rands, au lieu de 188,95 rands en ce moment (environ 3€ de différence... il n'y a pas de petit profit !). Ironie du sort, les frais de port à l'international étaient plus cher que le DVD lui-même (ce sont les risques du métier), soit 180 rands tout rond. J'ai donc payé au total 345,75 rands, soit 33,04€ euros ; étant donné que je considère qu'une saison en-dessous de 35€, frais de port compris, est une affaire, vous me voyez donc comblée. Kalahari, je ne viendrai plus chez eux par hasard !

Encore une belle aventure téléphagique en perspective, donc, j'ai hâte de remonter les maillons de cette chaîne et comprendre comment chaque personnage, est relié, souvent sans le savoir, aux autres, même si c'est à cause d'une terrible maladie. Le SIDA est, comme chacun sait, un fléau qui fait particulièrement rage en Afrique, mais il ne fait aucun doute que la thématique de la transmission du virus, du passé sexuel de chacun, et des précautions à prendre ou des vérités à annoncer, n'a rien de typiquement local, bien au contraire. On connait tous quelqu'un. Ou quelqu'un qui connait quelqu'un. Ou on a tous eu au moins une frayeur.
Le sujet, sans être traité avec pathos pour le moment (on est loin des derniers épisodes de Corky et de [dit-elle en sanglotant rien qu'à cette pensée] la mort de Jesse, car Intersexions fait le choix d'être plus mesuré et de prendre de la distance), est on ne peut plus actuel et universel. Peut-être même vais-je réaliser au cours de ce visionnage qu'il y a des évidences qu'à force d'être inondés de messages de prévention, on a mis de côté avec les années (ce serait ironique si ça se produisait) !
Après tout, combien de fois les séries nous parlent-elles du VIH ou du SIDA sur la durée, toutes nationalités confondues ? Il y a eu des intrigues d'Urgences, je suppose quelques unes dans Dr House, ça semble inévitable, et évidemment Kamisama, Mou Sukoshi Dake, mais le pari d'Intersexions est d'explorer un terrain sur laquelle peu de séries s'aventurent, et donc, d'exploiter un sujet sur lequel les téléphages ne sont pas incités à réfléchir ou même ressentir des choses très souvent. Pour quelqu'un qui aime les séries dramatiques, l'occasion de trouver de nouveaux sujets est donc parfaite, car le potentiel effleuré dans le pilote peut conduire à énormément d'histoires intéressantes autant que touchantes. Et puis, peut-être qu'un peu de pédagogie ne serait pas plus mal, pour une petite remise à niveau...!

Le format particulier d'Intersexions (il ne s'agit certainement pas d'une comédie, et même pas d'une dramédie, mais le pilote dure 24mn montre en main) s'adaptera en plus très bien à un visionnage "bouche-trou", par exemple lorsqu'il ne reste que quelques minutes à épisode US pour terminer de cagouler et que je ne veux pas me lancer dans quelque chose de trop long en attendant. Que des avantages que je n'avais même pas prévus !

Du coup, pour un coup d'essai...! Je recommande de tenter Intersexions (méfiez-vous des videos mises en ligne par SABC sur Youtube... c'est la toute fin de la saison 1 !), et pour vous prouver ma bonne volonté, je vais même vous dire : si au moins 5 personnes disent en commentaire ci-dessous être intéressées par le pilote... j'exaucerai leur voeu. Vous avez toutes les cartes en main pour vous décider...

4 octobre 2012

You are now leaving The Bay

Quand j'ai découvert le pilote de Girl vs. Boy il y a quelques jours, je n'avais pas vraiment l'intention de regarder toute la saison qui avait été diffusée cet été en Nouvelle-Zélande. C'était l'un de ces pilotes que je regarde et apprécie, mais pour lesquels je n'envisage pas nécessairement de poursuivre l'expérience, parce que je ne me considère pas assez concernée.
Et pourtant, par curiosité, j'ai quand même été regarder le deuxième épisode. C'est là que j'aurais dû me douter, d'ailleurs, que, vu que la saison ne durait que 8 épisodes, j'allais probablement aller au bout, mais à ce stade je l'ignorais.
A raison d'un épisode chaque soir, j'ai, depuis, achevé la première (et pour l'instant unique) saison de Girl vs. Boy, et je dois dire que c'était vraiment frais, amusant, et charmant. Tout en n'étant pas prise de tête, la série parvient à trouver le ton juste qui lui permet de ne jamais prendre les spectateurs pour des simples d'esprit. Son enquête repose parfois sur peu de choses (ne vous inquiétez pas, je n'ai pas prévu de vous spoiler sur le "premier whodunit romantique de Nouvelle-Zélande" !), mais l'enthousiasme est tellement communicatif, les personnages si sympathiques, et les retournements de situation généralement si bien troussés, qu'on se laisse porter sans protester d'un bout à l'autre de ce mystère adolescent.

GirlvsBoy

Le mérite en revient d'une part aux scénaristes. Ils ont été capables de penser une intrigue simple, tout en garantissant qu'elle ne soit pas prévisible dés les premières minutes. La rupture du couple populaire de The Bay, Tim et Hailey, est évidemment un prétexte plus qu'un enjeu au suspense haletant, cela se voit comme le nez au milieu du visage ; mais même en sachant cela, impossible de détenir d'emblée toutes les pièces du puzzle de leur discorde.
Au-delà de cette espiègle petite enquête, Girl vs. Boy, comme son nom le sous-entend, est aussi l'histoire d'une véritable guerre de clans, et cette dimension ajoute énormément d'éléments comiques et de catastrophes complémentaires à l'énigme de départ. Au-delà d'une rupture entre deux ados, la série suit ainsi toute une petite communauté dont le grain de folie n'a rien à envier à Stars Hollow, Gilmore Girls étant vraiment LA référence qui me vient à l'esprit en matière de personnages secondaires qui trouvent une chance de briller temporairement. Leur attitude étrange et extrême, ajoutant de la confusion dans l'enquête de Maxine, confère une ambiance truculente, et c'est la garantie de se laisser surprendre quelques petites fois par l'effet qu'a cette rupture sur la ville.

Mais l'autre force vive de Girl vs. Boy, et non des moindres, c'est la pétillante Courtney Abbot. Son personnage de Maxine est à la fois gauche et intelligent, et elle lui donne énormément d'énergie sans jamais la rendre fatigante, ni la pousser dans une caricature de l'un ou l'autre de ses traits de caractère. La regarder se débattre, à grand renfort de mimiques hilarantes, dans les troubles qu'elle sème souvent elle-même, est un vrai plaisir, parce que le personnage n'a rien d'un stéréotype d'adolescente ni d'une "fausse adulte", et que l'équilibre a été parfaitement trouvé par Abbot pour préserver à la fois l'humour, la personnalité curieuse, et la maladresse pathologique du personnage sans jamais nous épuiser, en dépit de son absolue omniprésence.
Aux craintes de Maxine sur le couple Tim/Hailey, à sa terreur grandissante de voir la petite ville de The Bay se disloquer, il faut encore ajouter les propres tourments amoureux de la jeune fille (notamment grâce à l'étrange et totalement muet Olaf) ou encore ses rapports étranges avec sa mère, une thérapeute intégralement dépendante de l'attention affective qu'on peut lui donner... Le monde à l'envers.

Dans toute cette joyeuse pagaille, Girl vs. Boy se distingue également par des textes souvent amusants, plusieurs références bien vues, et des scènes surréalistes, fantasmées généralement par une Maxine qui voit les situations qu'elle rencontre avec un regard décalé : du passage où elle imagine interroger un suspect comme dans un polar à sa façon toute personnelle de se représenter une soirée d'enterrement de vie de jeune fille, on est parfois dans le délire le plus total. La série fait donc de la place à quelques séquences surprenantes, et souvent réellement drôles, dévoilant ainsi une capacité à garder un pied dans le monde de l'enfance...

Alors que je n'étais pas certaine de vouloir regarder une comédie créée essentiellement pour un public ayant la moitié de mon âge, j'ai trouvé chaque soir une vingtaine de minutes de détente, sans avoir l'impression de faire des compromis du point de vue de la qualité. Si on excepte le problème de l'accent néo-zélandais, un poil plus difficile pour moi à saisir que l'australien, et qui m'a donné parfois du fil à retordre, la série a constitué chaque soir une pause bienvenue.
J'insiste vraiment sur la notion de non-abrutissement, parce qu'elle est vraiment rare quand on regarde des comédies pour la jeunesse. La courte saison de Girl vs. Boy est regardable par un assez grand large public (pourvu de ne pas se laisser effrayer par le rythme électrique des épisodes) avec un plaisir qui, il me semble, pourra facilement être partagé : les personnages plus âgés (finalement assez nombreux bien que secondaires) et les références cinématographiques accrocheront les adultes, les ados se captiveront pour la romance (quoique, et c'est un soulagement, elle n'y est pas trop présente) et les personnages attachants, et les plus jeunes pourront se plier de rire devant les gags. Quel bonheur de constater qu'il existe encore des comédies familiales capables de potentiellement fédérer toute la famille, et pas simplement de la ramener au plus petit dénominateur commun ! J'en regretterais presque de n'avoir pas d'ados dans mon entourage, tiens ! Presque.

Du coup, maintenant, je vous avoue que je vais garder l'oeil ouvert et vérifier si une deuxième saison finit par être commandée par TV2. En ce qui me concerne, je ne serais pas contre une nouvelle aventure à The Bay !
Dans l'intervalle, permettez que je vous recommande une nouvelle fois de regarder les 8 épisodes de Girl vs. Boy, c'est plein d'énergie et de petites idées sympas, ce serait dommage de passer à côté...

4 octobre 2012

Copy/Paste ?

CopyPaste

A l'heure actuelle, l'acquisition des droits de diffusion d'une série est devenue presque aussi important que les droits d'adaptation. Désormais le business du "format" est une composante vitale du marché télévisuel, alors qu'il y a encore une à deux décennies, on se contentait en général de diffuser des séries étrangères (dans beaucoup de cas, cette série étrangère avait tendance à être américaine). Le format qui pose sa valise à l'autre bout du monde était l'exception, non la règle.
Aujourd'hui, les flux des fictions sont plus massifs et complexes, et d'ailleurs le maillage entre pays est également plus dense et varié que jadis.

Les formats d'émissions unscripted (ou prétendues telles) comme les jeux télévisés ou la télé réalité tiennent, en la matière, le haut du pavé, mais plus les années passent, plus les séries s'y mettent.
On le sait bien : non seulement ce procédé est supposé minimiser la prise de risques (...insistance sur "supposé"), mais ça coûte infiniment moins cher quand les scénarios sont déjà écrits, prêts à traduire (si on l'a acheté dans un pays de langue différente, problème que n'ont même pas les pays d'Amérique latine, par exemple), et même souvent livrés avec un responsable quelconque de la série originale qui intervient en soutien sur le développement du remake (souvenez-vous de l'ami Philip Rosenthal).
Alors, dans un contexte financier qui n'a cessé de devenir plus austère (le pivot de la crise ayant été marqué par la grève des scénaristes américains de 2007, à partir de laquelle l'une des plus grosses industries télévisuelles du monde a resserré les cordons de la bourse pour ne plus jamais les relâcher), ce ne sont pas des détails, loin de là. Mais évidemment, il y a aussi le fait qu'à l'heure de la mondialisation, d'internet et de tous les clichés sur le village global que je vous épargne, les marchés soient devenus totalement perméables entre eux. Impossible de ne pas remarquer quand une série trouve un succès retentissant dans son pays natal, puis chez les voisins, et que le phénomène s'étend progressivement ; et dans ce cas-là il faut savoir attraper le train en marche.

Bon, sur la théorie je crois qu'on sera tous globalement d'accord : une série a de plus en plus de chances de connaître différentes formes sur la planète. Mais toutes les séries peuvent-elles être adaptées ? C'est ce qui m'intéresse aujourd'hui.

Que peut-on adapter ? Eh bien, naturellement, il n'y a pas de solution miracle : si l'équation magique existait, ça se saurait ! Certains succès énormes dans leur pays d'origine, ou même à l'étranger lors de la diffusion sur une chaîne locale, se transforment en vautrage de toute beauté dés que l'adaptation pointe son nez (comme Las Chicas de Oro ou Cheers l'ont douloureusement rappelé en Espagne, par exemple). Il n'y a pas de règle pour assurer le succès d'une adaptation dans un autre pays.
Le pire, c'est que même pour les idées à ne pas suivre, il n'y a pas de règle non plus ! On pourrait cependant lancer quelques pistes sur les messages d'alerte signalant une adaptation partant d'un très mauvais pied ; il est recommandé de :
- ne pas ressuciter les séries américaines qui ont déjà plus de 10 ans, probablement parce que les spectateurs ont eu trop de temps pour s'attacher à l'original, qui a fait le tour du monde 10 fois dans l'intervalle. Ce conseil ne vaut pas systématiquement, par contre, si le remake reste sur le sol des USA (des séries comme 90210 ou Dallas s'en sont tirées, par exemple, Wonder Woman et autres Charlie's Angels n'ont pas eu cette chance) ;
- ne pas adapter une série présentant de trop lourdes ressemblances avec des séries locales ayant du succès. Par exemple, on se doute qu'adapter RIS aux USA relèverait du masochisme le plus certain ! Dans une moindre mesure, on peut se demander comment une série qui, sur le papier au moins, ressemble à une version legal drama de Dr House, saura attirer le public a priori ; l'adaptation de Réttur, si elle aboutit, sera intéressante à observer à cet égard ;
- ne pas miser sur un cast "copycat", en particulier pour les comédies et dramédies, qui nécessitent du talent et pas juste de ressembler à l'original (ne riez pas dans le fond, ça s'est vu plus d'une fois !) ;
- prendre en compte les différences culturelles, au lieu de transposer bêtement d'une terre à l'autre en changeant les noms propres.

Le dernier point est le plus difficile à déterminer, forcément. Et c'est évidemment le plus vital, sinon c'est pas drôle.
Les différences culturelles peuvent parfois être difficilement perceptibles. Un remake Asie/Amérique ? Les différences seraient évidentes (mais l'expérience serait intéressante à observer ; pour l'instant, elle s'est limitée à des films de genre cependant). Mais un remake Australie/Amérique ? Oh, allez, les deux parlent anglais (enfin, bon, parfois j'en suis seulement à moitié sûre...), c'est la même culture, allez hop, emballé c'est pesé. Sauf que non, évidemment : c'est plus compliqué que ça.

Mais surtout c'est un point totalement incompris par beaucoup de remakes, notamment dans le domaine de la comédie ou la dramédie : il ne s'agit pas seulement d'être capable de constater les différences culturelles et d'adapter le matériau à la culture d'arrivée. Il faut aussi réfléchir calmement à la question : si on procède à l'ablation de cette particularité culturelle, ou à la greffe de nouveaux éléments... peut-être que la série ne fonctionnera plus. Et ce n'est pas parce qu'une série est capable d'aborder un sujet universel qu'elle peut être adaptée de façon universelle...

Du coup, avoir du succès (public et/ou critique) lors de la diffusion originale n'est pas du tout une garantie d'adaptabilité ; en fait, j'aurais tendance à dire le plus souvent : au contraire.
Prenons un exemple évident, tiens. En dépit des immenses qualités de Srugim, on est tous d'accord pour dire qu'une telle série rencontrerait de trop lourds changements si elle devait débarquer sous une nouvelle forme dans un autre pays. Srugim est le genre de série condamnée soit à l'acquisition en vue d'une diffusion, soit à ne jamais traverser les frontières de son pays d'origine qui pourtant lui a prêté une grande attention pendant 3 saisons. Un grand nombre de séries sont dans son cas, et parfois ce serait bon que les projets soient mis en développement en gardant ce rappel à l'esprit...
De la même façon, j'aimerais pouvoir dire que 30° i Februari est une série tellement formidable et universelle qu'elle est entièrement adaptable par tout le monde... mais non. Oui, ce qu'elle inspire est totalement universel ; non, à part peut-être quelques voisins scandinaves, personne ne peut adapter la série. Et c'est tentant, forcément, parce que c'est un immense succès : c'est la fiction qui a fait les meilleures audiences de 2012 en Suède à ce jour, les critiques ont été dythirambiques (à raison si vous voulez mon avis), les récompenses ont souligné la qualité du travail effectué... et pourtant, ça ne fonctionnerait pas, pas du tout. Imaginez par exemple mal l'Espagne commander une version locale d'une série dans laquelle le froid (entre autres) chasse plusieurs personnages vers un pays ensoleillé comme la Thaïlande ! Clairement, le succès de l'original n'est pas un critère...

Il est évident qu'on ne vit pas dans un monde où les diffuseurs (ou les producteurs, d'ailleurs, ne mettons pas toujours tout sur le dos des exécutifs des chaînes) valorisent uniquement la création originale. Celle-ci a encore sa place, mais composer avec le catalogue existant, en perpétuelle expansion, des autres pays, est au moins aussi important.
Evidemment on peut considérer qu'il s'agit d'un échec créatif, peut-être même que c'est un mauvais signe pour la télévision (ne dit-on pas la même chose des remakes et des franchises au cinéma ?), mais il y a aussi du bon à en tirer. Certaines adaptations trouvent une vie bien à elles, comme c'est le cas de Wilfred qui a su partir du même postulat de base que l'original australien, pour arriver à un résultat "personnel" (souvenez-vous). Si la série est renouvelée pour une troisième saison, elle sera même forcée, ayant dépassé l'espérance de vie de son ancêtre, de se débrouiller totalement toute seule.
Mais même en admettant totalement qu'une adaptation n'est pas un aveu d'échec, et qu'un remake n'est pas mauvais par principe (un préjugé qu'il peut être difficile de surmonter quand on voit certaines horreurs engendrées par la pratique en question, je l'admets), toutes les séries ne peuvent pas voyager. Et beaucoup ne devraient tout simplement jamais devenir des formats.

Alors, tout ça pour dire : bonne chance au projet de remake américaine de Rake. Il en aura bieeen besoin.
Ah et euh, j'oubliais, le MIPCOM c'est dans 4 jours, et j'accepte les dons. Mais c'est bien-sûr sans rapport avec le post qui précède, ahem.

3 octobre 2012

Auf Deutsch

Hier soir, c'était l'heure du Deutschen Fernsehpreis, les prix de la télévision allemande. Les vainqueurs ont été annoncés depuis Cologne, même si en réalité, le public allemand ne verra la cérémonie sur ZDF que jeudi soir, à l'occasion d'une retransmission avec un, hm, comment dire ? Un léger différé, dirons-nous.

L'ambiance n'était pourtant pas tellement à la fête.
Lundi, le comédien Dirk Bach est décédé d'un problème cardiaque ; une perte durement ressentie par toute la communauté télévisuelle. Beaucoup de participants à la soirée arboraient donc un badge "danke Dirk" (merci Dirk) en sa mémoire.

Dirk Bach, présent sur les petits écrans allemands depuis la fin des années 80/début des années 90, rencontre le succès en 1996 avec le sitcom Lukas, qui dure 5 saisons sur ZDF. On y découvrait Bach dans le rôle de Lukas Lenz, un acteur en surpoids qui anime une émission pour enfants, et élève en parallèle sa fille unique depuis la mort de son épouse ; il peut compter sur l'aide de son père, un comptable un peu psychorigide qui vit avec eux. La série a un succès foudroyant qui permet à Dirk Bach de devenir une personnalité de la télévision ; en 2002, il co-présentera les Deutschen Fernsehpreis (revêtant alors exactement la même robe que sa co-présentatrice Sandra Maischberger), et il sera également, en 2004, le présentateur des 6 premières saisons la version allemande de I'm a celebrity - Get me outta here (on ignore pour le moment s'il y en aura une 7e). Pour finir, Dirk Bach a aussi reçu de nombreuses récompenses, dont un Deutschen Comedypreis en 1999 et une Goldene Kamera en 2001, pour son travail dans Lukas.
Ce n'est pas donc pas n'importe qui que la télévision allemande a perdu cette semaine, et les hommages, en marge de la cérémonie ou pendant, ont été nombreux.

DeutschenFernsehpreis2012

Malgré l'émotion, la cérémonie a suivi son cours, et en voici les résultats en matière de fiction, avec un joli * pour les gagnants.

Meilleur acteur :
- Matthias Brandt dans Polizeiruf 110
- Bjarne Mädel dans Der Tatortreiniger
- Mišel Matičević dans Lösegeld
- Wotan Wilke Möhring dans Der letzte schöne Tag *
- Ulrich Noethen dans Das unsichtbare Mädchen

Meilleure actrice :
- Barbara Auer et Ina Weisse dans Das Ende einer Nacht *
- Silke Bodenbender dans Das unsichtbare Mädchen
- Sibylle Canonica dans Tatort: Borowski und die Frau am Fenster
- Anja Kling dans Hannah Mangold & Lucy Palm
- Ulrike C. Tscharre dans Lösegeld

Meilleure mini-série :
- Laconia
- Der Mann mit dem Fagott *
- Verschollen am Kap

Note : le chanteur Udo Jürgens était présent à la cérémonie ; le biopic vainqueur de cette catégorie, Der Mann mit dem Fagott, raconte en effet l'histoire de son grand-père, Heinrich Bockelmann. Diffusée les 29 et 30 septembre 2011, la mini-série est inspirée par le roman de Jürgens du même nom, dans laquelle il raconte comment son grand-père tombe sous le charme du basson alors qu'il n'est encore que jeune homme ; inspiré par la mélancolie des mélodies russes jouées avec cet instrument, il s'installe dans ce pays, y devient banquier et y fonde une famille, avant d'évacuer sa famille vers la Suède pendant la Première Guerre mondiale... Il sera malheureusement dénoncé et envoyé dans un camps en Sibérie ; quelques années plus tard, il tente de s'échapper pour rejoindre sa famille...

DerMannmitdemFagott

Meilleure série :
- Borgia
- Der letzte Bulle *
- Der Tatortreiniger

Note : Der letzte Bulle, dont une diffusion a été tentée en France sous le titre Mick Brisgau, le come-back d'un super flic (le ridicule ne tue pas, mais c'est pas faute de frôler régulièrement la mort) par Direct 8, raconte l'histoire d'un flic qui, après avoir passé deux décennies dans le coma, reprend du service pour s'apercevoir que le monde en général, et le métier de flic en particulier, ont beaucoup changé en son absence. La série, diffusée en binôme avec Danni Lowinski, compte parmi les succès actuels de Sat.1 et avat déjà été nommée l'année passée dans la même catégorie. A force de persistance... La quatrième saison de la série est attendue pour début 2013.

DerletzteBulle

Juste pour culture perso, un obélisque d'or a également été remis à Frank Elstner pour l'ensemble de sa carrière. Il a créé l'émission Wetten, dass..? en 1981, et en était le présentateur pendant ses 6 premières années avant de passer le flambeau. Impossible que vous n'ayez pas entendu parler de cette émission de paris un peu fous qui compte parmi les plus anciennes et les plus populaires d'Europe.

Voilà, vous savez tout ! Eh, franchement, on n'est pas bien, là, à causer de télévision allemande, pour changer ?
Dommage qu'Eurochannel, qui a décidé de placer le mois d'octobre sous le signe de l'Allemagne, n'ait pas été inspiré par le Deutschen Fernsehpreis pour diffuser une série : dans le programme de ce mois-ci, on trouve à la place une mini-série néerlandaise, Medea. Ah, une belle occasion gâchée, dommage...

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2 octobre 2012

Calling in sick

Sur le sujet du défi que whisperintherain et moi nous sommes lancés, vous pensiez tout savoir. Oui, nous allons regarder et reviewer tous les pilotes de la rentrée. Aux quatre coins de la planète. Avec entrain et enthousiasme. Tout ça tout ça. Ce que vous ignorez jusque là, c'est que... bon, une saison, ça couvre les trois quarts de l'année, et on s'est dit qu'il y aurait peut-être des moments pendant lesquels le défi nous pèserait un peu. Alors on a établi un système de joker...
Alors, pour le pilote qui est l'objet de ce post... non, j'ai pas posé de joker (ces choses-là sont précieuses et la saison sera longue). Mais croyez-bien que j'y ai pensé. Très fort. On verra, grâce au lien au bas de ce post, si mon compagnon de galère s'en tire mieux que moi...

Vegas

"MAAAIIIS ! Je veux pas y aller !
- Ah non, tu commences pas ton cirque, hein.
- S'il-te-plait !!!
- Non. Quand j'ai dit non, j'ai dit non. Tu y vas et puis c'est tout.
- Mais euh, j'ai pas envi-i-i-e !
- Je veux pas le savoir. La rentrée, c'est la rentrée, alors tu vas faire ta review. Voilà, affaire classée.
- Ouais enfin, euh, d'abord, avec tous les trucs que j'ai, personne va faire la différence si je sèche UNE fois. J'te f'rai dire.
- Eh bien moi, je le saurai.
- Alleeez, je t'en supplie ! Je... je ferai un post sur autre chose ! Tiens, euh... sur The Rickey Smiley Show !
- Non, pour celui-là, whisper et toi avez décidé d'un joker commun, tu te souviens ? C'était tellement pourri que vous avez décidé d'occulter son existence.
- Oh, allez ! Je vais me mettre à pleurer...
- Les larmes ça marche pas sur moi. Tu te mets à ta review de Vegas, un point c'est tout.
- Ok, ok je vais le faire... mais tu trouves pas que j'ai de la température ? On pourrait appeler les lecteurs du blog et leur dire que je suis malade...?
- Mais oui. Et on leur expliquera aussi comment tu t'es goinffré de l'épisode de rentrée de The Good Wife pas plus tard qu'hier.
- ...Bah justement, c'est badass Kalinda qui m'a mis la fièvre.
- Bon ça suffit maintenant, écris ta review.
- Mais c'est pourri, Vegas, merde à la fin ! J'ai pas envie de devoir tartiner un post où je vais lâcher des horreurs sur un pilote de série que j'ai même pas réussi à tester en entier, et sur lequel j'ai l'impression d'avoir tout dit dans un tweet ! C'est ridicule ! Hein ? Franchement ?

- ...
- Non ?
- Bah... si, bon, un peu oui. Allez, va pour cette fois, je te fais un mot.
- Merci ! Hey, je peux rester en pyjama, allumer la télé, et finir la saison de Girl vs. Boy ?
- Vas-y, profite tant que je suis dans de bonnes grâces !
- Et tu crois que je peux finir le Netella ?
- Ho. Pousse pas, non plus."

Challenge20122013

2 octobre 2012

Chambre avec vice

Courageusement, whisperintherain et moi-même poursuivons notre défi : regarder puis reviewer absolument chaque pilote de la rentrée. Ne nous laissons pas effrayer par l'ampleur de la tache, et passons donc à un nouveau pilote de cette rentrée américaine. Après les eaux profondes de Last Resort, voici maintenant d'autres ténèbres autrement plus urbaines, avec 666 Park Avenue...
Comme c'est la tradition, le lien au bas de ce post vous permettra d'accéder au blog de whisper ; ce lien sera mis à jour sitôt qu'il aura mis en ligne sa propre review.

666ParkAvenue

La soirée du dimanche soir sur ABC ne me fait pas rêver ; pour prendre la relève d'une série qui s'était dégonflée assez rapidement à mes yeux (Desperate Housewives, vite passée de critique des banlieues huppées à simple soap dramédique) et qui faisait tenir la soirée debout, désormais la chaîne mise sur une combo Once Upon a Time / Revenge / 666 Park Avenue. C'est bien, parce que les formats d'une heure cheap du network sont tous regroupés le même soir ! Et pourtant, 666 Park Avenue, sans jouir du meilleur pilote de tous les temps (loin s'en faut) parvient à donner un semblant de sérieux à cette soirée peu crédible en termes de qualité.

A mesure que la rentrée approchait, j'avais eu l'impression que la série serait essentiellement une chronique de la vie parfois un peu perturbante des habitants d'un building cossu de New York, où se dérouleraient des phénomènes étranges ; la situation semblait idéale pour utiliser la vie privée de ces différents voisins de pallier pour servir une fois de plus un soap, sauf que cette fois, on aurait quelques frissons de temps à autres...
A ma grande surprise, 666 Park Avenue n'est pas si soapesque que ça, et le fantastique n'est pas du tout un prétexte. Le pilote nous montre une série lorgnant sur le thriller surnaturel, assumant relativement bien son choix de genre, et c'est, il faut l'admettre, l'un des deux objets de mon réconfort à l'issue de ce premier épisode. Le pilote ne perd qu'assez peu de temps à disserter de la vie privée des uns et des autres (la seule notable exception étant le couple Brian/Louise, mais apparemment à dessein si on en croit la tournure des évènements) et se focalise énormément sur les caractéristiques redoutables des Doran, ainsi que sur l'emprise du couple sur les jeunes protagonistes de la série.

Le problème de 666 Park Avenue réside, si vous me passez l'expression, justement dans ce couple. Incarné par un Dave Annable aux airs éternels de ravi de la crèche et une Rachael Taylor très décorative mais pas franchement charismatique, ce duo nous promet quelques heures d'insupportable télévision. Le cliché des provinciaux qui débarquent dans la grande ville et qui est facile à berner et manipuler est insultant pour les provinciaux autant que pour les spectateurs ; du coup, la naïveté confondante des personnages augure du pire. Vu qu'à eux deux, ils cumulent tout juste le quart d'un QI d'huître, c'est pas demain la veille qu'ils vont comprendre ce qui se trame entre les murs du Drake. Pourtant, Jane est dépeinte comme une femme intelligente, mais seulement quand il s'agit de béton et de mosaïque, apparemment ; pour le reste elle est totalement stupide. D'un autre côté elle est blonde, certes. Mais ça n'excuse pas tout (et puis c'est même pas une vraie blonde).

Fort heureusement, Terry O'Quinn sauve les meubles. Son interprétation est comme toujours juste, il n'en fait pas des tonnes dans le mystère, et qui plus est, son personnage de Mister Doran est écrit sans lourdeur. Au lieu de prendre des airs énigmatiques, Doran passe à l'action à plusieurs reprises lors de cet épisode inaugural, ne laissant absolument pas planer le doute quant à sa véritable nature.
Ce qui en revanche est intéressant, c'est que les profils de ses "victimes" varient énormément. Pour un homme qui contracte un "bail" pour une raison noble, d'autres sont sans doute moins innocents. Le vice n'est pas l'apanage du propriétaire... En cela, le procédé n'est pas si éloigné de ce qu'explorait The Booth at the End (avec un concept sans doute plus propice à la complexité cependant), dans lequel aucun des co-contractants n'est vraiment tout blanc.
Mais ce qui évite d'avoir l'impression que le personnage est inutilement insondable est aussi, précisément, ce qui donne envie de se heurter brutalement et répétitivement la tête contre les belles pierres du Drake : comment pouvons-nous nous passionner pour la découverte progressive de l'identité de Doran par Jane, si nous savons tout d'entrée de jeu ? Jane ne semble-t-elle pas d'autant plus agaçante ? Evidemment, elle n'assiste pas aux scènes qui nous ont indiqué qui est Doran, on ne doute donc pas plus de son intellect que nécessaire, mais pour autant, cela ne change rien à l'impression de lenteur qui se dégage lentement des investigations de la jeune femme.

Mais peut-être que 666 Park Avenue a prévu ce problème, et qu'il y sera donné un tour de vis rapidement ; à ce stade, il n'est pas encore certain que la série va entièrement reposer sur la façon dont Jane va lentement comprendre quels genres de phénomènes se produisent dans l'immeuble. Il n'y a pas de quoi être défaitiste : pour l'instant, les deux personnages centraux sont stupides, mais les scénaristes ont l'air d'être en plutôt bonne possession de leurs moyens. Certes, ce ne sont pas des dialoguistes de génie, mais enfin, ce pilote est suffisamment bien ficelé pour ne pas craindre, à ce stade, qu'on se fasse trimbaler sempirternellement. Même s'il y a quelques lourdeurs, essentiellement dues au fait que les héros en savent moins que les spectateurs (ce qui implique toujours un problème de rythme et d'impatience), le pilote n'est pas de mauvais augure en ce domaine.

Un mot sur la réalisation, également : elle est plus léchée que ce que j'attendais. Par rapport aux effets spéciaux atroces de Once Upon a Time, ou au visuel toc de Revenge, il est clair à mes yeux que ça remonte le niveau de la soirée. Sans que l'apparence de l'épisode ne soit l'objet d'attentions aussi soutenues que pour certaines autres séries fantastiques (American Horror Story vient à l'esprit), il y a une volonté visible de soigner à la fois le contexte huppé de l'immeuble, et de montrer une série qui ne lésine pas trop sur les moyens lorsqu'il s'agit des angles plus fantastiques. Pas d'écran vert malheureux, pas de maquillage cheap... je m'attendais à pire et j'ai à plusieurs reprises été rassurée. 666 Park Avenue n'est pas un bijou, et n'impose pas forcément un style ultra-personnel d'entrée de jeu, mais il n'y a en tous cas, le résultat est élégant et efficace. Rien de pire pour une série fantastique qu'avoir des visuels qui décrédibilisent tout (I'm looking at you, Once Upon a Time) !

J'ai parlé plus haut de deux choses qui m'avaient réconfortée dans le pilote de 666 Park Avenue. La seconde, et non des moindres, est que je n'ai pas eu peur. Il y a des gens qui recherchent ça, grand bien leur fasse, en ce qui me concerne c'est vraiment un soulagement que de ne pas avoir eu besoin de regarder l'épisode avec une alèze sous les fesses. J'apprécie que ce premier épisode repose sur un fantastique qui ne cherche pas à vous faire attraper votre ours en peluche en appelant votre mère, le visage baigné de larmes, mais plutôt à bâtir une ambiance, un personnage même, calmement. Certes, on doit cela en partie au fait qu'on est sur un network, mais 666 Park Avenue n'est pas une série d'horreur ni d'épouvante, et ça fait du bien d'avoir du fantastique sans serrer les miches ; cependant, la scène dans la cave était plutôt réussie même sans faire piailler les spectateurs comme des fillettes, preuve d'un sens de la mesure fort appréciable pour la froussarde pathologique que je suis (et ça s'est aggravé ces dernières années, donc merci). Et j'ai regardé l'épisode de nuit, en plus ! Nan vraiment, c'est gentil d'avoir pensé aux chochottes comme moi.

Pour autant, est-ce que je vais poursuivre 666 Park Avenue ? Le plus fou c'est que je n'arrive pas à trouver d'éléments totalement négatifs, mais que je n'en ai pas envie plus que ça.
C'est vrai qu'il y a le fait que les deux benêts auxquels on est supposés se lier pour entrer avec eux dans l'univers du Drake sont assez insupportables, ce qui n'aide pas. Sans doute que sans eux, mon impression serait plus positive ; la perspective de suivre les deals de Mr Doran aurait revêtu de l'intérêt, sûrement.
Cette nuit, à l'issue de mon visionnage, j'étais assez pessimiste. Mais c'est à l'écriture de ce post que j'ai réalisé que je n'avais pas vraiment de grief contre le pilote ; simplement il ne m'a pas enthousiasmée. 666 Park Avenue n'est peut-être, tout simplement, pas mon genre. J'ai rarement été très enthousiaste pour une série fantastique (la science-fiction a, comparativement, plus souvent mes faveurs), après tout, et ces choses-là ne se forcent pas. Peut-être me laisserai-je tenter à nouveau dans quelques mois, à la faveur d'un trou dans mon emploi du temps téléphagique (mais certains disent que ces choses-là sont des mythes urbains ; on connait quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait quelqu'un, mais le trou dans l'emploi téléphagique n'a jamais vraiment existé). Mais ce n'est pas garanti.

En tous cas, même si je ne reviens jamais à la série, disons qu'on se quitte bons amis. Je n'ai aucune envie de la réduire en charpie, je suis juste pas envoûtée. Vu le contexte, c'est peut-être pas plus mal, d'ailleurs !

Challenge20122013

1 octobre 2012

Sex & the psy

Si aujourd'hui est devenu (relativement) aisé de parler de séries canadiennes entre téléphages, y compris si elles sont issues du câble, il y a encore quelques années, c'était encore beaucoup plus difficile. En 2004 seulement, apparaissait Show me yours, une petite dramédie qui a duré deux saisons sur Showcase. Et jusque là, vous n'en aviez encore jamais entendu parler.
Moi non plus, à vrai dire ; mais quand j'ai commandé mon DVD de Hounds il y a quelques semaines sur un site néo-zélandais (Mighty Ape, dont je vous ai déjà parlé), j'ai remarqué que le prix de l'intégrale en DVD de Show me yours valait une misère. Alors, frais de port pour frais de port... autant se payer deux saisons d'une série que je n'avais que peu de chances de voir autrement.

Evidemment, c'est le visionnage de Hounds qui a eu ma priorité, mais j'ai fini par glisser un oeil sur mon "investissement" tout de même.

ShowMeYours

D'entrée de jeu, il est clair que Show me yours est une série appartenant à la famille des séries de Cinemax, en particulier celles de Max After Dark (vu qu'il est encore difficile de savoir avec précision ce qu'il faudra attendre de Banshee ou Sandbox, et qu'on sera fixés dans quelques jours pour Hunted). Q quand je dis qu'elle est de la même famille, ce n'est certainement pas une parenté officielle (Cinemax est une chaîne US), mais clairement, tous les ingrédients y sont : un côté un peu sexy, écriture gauche, production value pas franchement impressionnant... Les acteurs sont d'ailleurs à l'avenant.
Bon, clairement, quand je vois des séries comme A Girl's Guide to Depravity, Chemistry ou Zane's Sex Chronicles, ma première pensée n'est pas exactement de me retrouver avec un DVD de l'intégrale pour pouvoir le regarder encore et encore et encore. Ce sont les dangers de l'achat à l'aveugle, ma foi.
Pour autant, dans le genre "petite dramédie sexy", Show me yours n'est pas la pire (la palme revient à Chemistry en ce qui me concerne). Mais vous allez voir que même dans cette catégorie peu exigeante, elle n'est pas la meilleure.

L'histoire est celle de Kate, une séduisante jeune femme (évidemment) qui est aussi thérapeute. Tout va pour le mieux dans sa vie : elle travaille sur un bouquin, a un épatant petit ami, bref, tout roule. Lorsqu'elle rencontre à un mariage un type du nom de Benjamin, un biologiste un rien arrogant, elle pense au départ qu'elle le déteste, mais force est de constater, quand il lui vole un baiser, qu'elle est en réalité attirée par lui. Par-dessus le marché, l'éditrice de Kate trouve absolument génial (et vendeur !) l'idée que tous les deux puissent écrire ensemble un livre de sexologie ; comme ils ont des points de vue radicalement différents sur la question, par déformation professionnelle ET par tempérament personnel, forcément, leurs deux avis sur une même chose peuvent provoquer des débats intéressants...
Voilà pour le pilote.
Enfin pas tout-à-fait, puisque ce premier épisode ne se contente pas de discuter. Rapport au fait que c'est quand même une série de softcore, pas une thèse universitaire !

Pour leur première séance "d'écriture" (qu'ils disent), Kate et Ben vont commencer à évoquer des anecdotes sexuelles... celle de Ben ressemble à un cliché tout droit issu d'un roman Harlequin, avec torse luisant, décor exotique et tout le toutim. Ce qui n'a pour effet que d'encore plus émoustiller notre héroïne...
Or, le problème de Kate, méchamment attirée par Ben et son attitude si insolente, c'est évidemment qu'elle est déjà en couple. Mais au-delà de l'aspect soapesque, ce qui l'ennuie au moins autant, c'est d'admettre qu'elle est attirée par un type qui est tout le contraire de ce qu'elle prône en matière de sexualité ; en cela, le conflit qui est supposé agiter le personnage acquiert une petite dimension secondaire vaguement plus intéressante que la simple envie de batifoler avec un insupportable beau gosse. On n'est clairement pas dans le triangle amoureux. Mais ce dilemme a aussi des conséquences très négatives...

Car le plus gênant dans Show me yours, ce n'est pas vraiment que Kate va passer son temps à parler fantasmes avec Ben en dépit du fait qu'elle ne s'autorise pas à concrétiser.
Ce jeu autour du désir n'est finalement pas si mal, et fonctionne bien mieux, dans le contexte d'une série vaguement érotique, qu'un classique vont-ils-ne-vont-ils-pas, en cela que le spectateur n'est pas le seul à se demander si ça va se faire : les héros aussi (Ben n'est pas là juste pour l'amour de la littérature, hein, il veut aussi se faire Kate). Le suspense n'est pas vraiment à son comble, car la série n'est pas écrite pour qu'on en fasse l'objet de notre attention, mais dans la façon de s'observer, se quereller, et se fantasmer l'un l'autre, leur chassé-croisé à du sens.
Non, le vrai truc qui me chatouille dans ce pilote, c'est que Kate est une gentille femme qui a un gentil métier, un gentil petit ami, un gentil tempérament, de gentilles convictions... et que franchement, le personnage est un cliché ambulant de la faible femme qui pense que le sexe doit être une chose jolie et douce et pure et pleine de sentiments avec un type qui a une "situation" et qu'on peut présenter aux copines.
Oh, eh. Va pas me faire croire qu'avec les litres qu'elle dépense à baver (mais oui baver, vous pensiez que j'allais dire quoi ?) sur la perspective de se taper Ben, Kate est une pauvre innocente ! A d'autres. Pourtant c'est bien le portrait qui en est fait : Kate est une pauvre femme qui met les sentiments, la tendresse et la bien-pensance (osons le dire) avant le désir et la passion. Un cliché ambulant, vous dis-je. Qui ne va pas se dire qu'elle n'a qu'à coucher avec Ben si ça lui chante, qu'elle ne va pas non plus se séparer de son prince charmant parfait (bien qu'un peu transparent) pour lequel elle ne ressent pas vraiment d'excitation, non, elle va juste préférer la frustration au nom d'un principe dont elle est convaincue pour on ne sait quelle raison : c'est pas bien.
Du coup, en faisant une série clairement orientée vers les femmes (ça papote beaucoup moins quand on crée une fiction érotique pour les hommes...), Show me yours trouve le moyen de se montrer assez réductrice en matière de plaisir féminin : le sexe, c'est bien d'y songer, mais pour le passage à l'acte, ouhlala, comme vous y allez, surtout pas avec qui on veut, hein, il faut rester des bonnes filles.

Et c'est finalement pas mieux pour Ben qui devient, un peu comme avec des vases communicants, le mec pas très recommandable voire un peu rustre, le type qui n'a qu'une idée derrière la tête et qui ne poursuit qu'un but.
On parle souvent des fictions sexistes dans lesquelles les femmes sont soit des putains, soit des madones ; eh bien de la même façon, c'est fou le nombre de séries à destination du public féminin qui classent les hommes soient dans la catégorie soit du parfait fiancé, soit du sale type forcément tordu (voir aussi ma review de la première saison de Girls). C'est au moins aussi réducteur, et le cliché est épuisant dans un sens comme dans l'autre.

Alors sur moi, en fin de compte, Show me yours n'a pas trop fonctionné. Entre l'érotisme cliché et les personnages qui le sont à peine moins, on ne peut pas dire qu'il y ait quelque chose à sauver.
A choisir, en matière d'énumération de fantasmes, Zane's Sex Chronicles sera, quelques années plus tard, plus honnête : on y explore ainsi des situations tout autant rocambolesques (dans le pilote, l'une des héroïnes imagine se faire prendre dans une laverie automatique, par exemple), mais sans que les femmes soient ainsi confinées dans un rôle rigide, celle de la nana qui n'a que son fantasme auquel songer, vu qu'elle ne peut concrétiser parce que ça ne se fait pas ; les héroïnes de Zane's Sex Chronicles passent à l'acte (qu'elles soient célibataires ou en couple). Kate est ici vissée dans une position d'impuissance ; les principes qui l'empêchent de concrétiser avec Ben sont de simples conventions : elle ne semble jamais vraiment éprise de son compagnon, elle n'est pas mariée à lui... en bref, elle a des options pour se sortir de cette situation, mais la série préfère jouer sur le principe qu'elle n'a pas le choix (grâce au gadget scénaristique de l'éditrice qui force leur coopération).

En tous cas dans le pilote. Ca se trouve, quelque part pendant les deux saisons, Show me yours permettra à Kate d'entrer plus activement dans le jeu de séduction, au lieu de se liquéfier devant le fruit interdit. On sait pas. Tout peut arriver. Sauf que je n'y crois qu'à moitié. Je soupçonne la série de reposer plutôt sur le concept de l'attraction perpétuellement rendue impossible sous un prétexte fallacieux. Et c'est dommage parce que, même sans pour autant coucher avec Ben, Kate pourrait participer à ce "concours de fantasmes" de façon un peu moins victimisante, et pourrait elle aussi essayer de faire saliver Ben avec des histoires croustillantes. Pour l'instant on en est loin.

Bon, ce n'étaient pas les euros les mieux dépensés de ma carrière de téléphage, c'est net. Vu que les scènes chaudes ne sont pas vraiment excitantes parce qu'elles sont stéréotypées et tout de même assez timorées, on ne peut pas dire que je me sois payée un DVD érotique qui va beaucoup servir pour les soirées d'hiver ! Je vous l'avoue, d'ailleurs : j'ai regardé ce pilote il y a une bonne dizaine de jours et je n'en parle que maitenenant (donc de mémoire), parce que franchement c'est pas l'enthousiasme qui m'étouffait.
Alors ok, je l'admets, sur ce coup j'ai pas eu le nez creux. Quand ça arrive, il faut le dire aussi. Cependant, si vous êtes moins regardant que moi, ça se trouve, ça vous plaira, hein... les dégoûts et les douleurs, ça ne se discute pas.

30 septembre 2012

Les séries se ramassent à la pelle...

Eh bah je sais pas pour vous mais, je trouve que l'été, on l'a pas vu passer, c'est atroce. C'est vrai qu'avec ma coupure internet d'un mois, la saison ne s'est pas exactement déroulée comme prévu, ce qui m'a obligée à faire des choix, mais finalement, la saison japonaise, je l'ai un peu zappée, il faut le dire. Tiens, le bilan de Cleopatra na Onnatachi, par exemple, je n'en ai encore pas écrit une ligne ! Vraiment c'est pas sérieux.
...Et voilà que l'automne arrive, une nouvelle saison commence, plein de pilotes débarquent, et on repart pour un tour !

On ne va pas se laisser décourager pour autant. Je vous propose donc le traditionnel récapitulatif des séries à attendre cette saison, qui commence donc avec le mois d'octobre, même si quelques séries ont déjà démarré.

En quotidienne  
   

JuntoAi

- Jun to Ai / 純と愛 (NHK)
L'histoire : l'histoire d'une jeune femme qui quitte son île natale d'Okinawa pour aller travailler dans un hôtel d'Osaka, où elle va rencontrer un jeune homme dont elle va tomber amoureuse.
L'avis : nouveau semestre, nouvel asadora, c'est la règle. Un jour il faudra que je me prenne par la main et en regarde un jusqu'au bout... mais probablement pas celui-là.
> A partir du 1er octobre à 8h15
   

AkaiItonoOnna

- Akai Ito no Onna / 赤い糸の女 (Fuji TV)
L'histoire : Yumi, une riche étudiante, ne s'entend pas avec sa belle-mère et vit donc sur le campus, dans un logement qu'elle partage avec une amie. Lorsqu'une troisième étudiante, Seria, emménage, l'ambiance change...
L'avis : entre les questions de mère biologique et le lourd passé de Seria, ça m'a l'air d'un petit thriller sans conséquence.
> Depuis le 3 septembre à 13h30
   
Lundi  
   

PerfectBlue

- Perfect Blue / パーフェクト・ブルー (TBS)
L'histoire : une jeune enquêtrice d'une agence de détectives privés exclusivement féminine, se lance dans une affaire, dont elle ignore en la commençant qu'elle pourrait lui apprendre des choses sur le suicide de son père.
L'avis : et... il y a un chien qui parle. Patatras, comment perdre toute mon attention en quelques mots.
> A partir du 8 octobre à 20h
   

PRICELESS-300

- PRICELESS / PRICELESS (Fuji TV)
L'histoire : il avait un job super, mais ses patrons ne l'aimaient pas. Voilà aujourd'hui l'homme le plus positif du monde à la rue... et pourtant, il ne va pas se laisser abattre. Grâce à l'iade de deux enfants, il va même changer la vie d'une ex-collègue...
L'avis : on a beau savoir qu'une série n'a pas un pitch alléchant a priori, on a quand même envie de la voir juste pour Takuya Kimura. C'est ça, l'effet KimuTaku.
> En octobre à 21h
   

DoubleFace

- Double Face / ダブルフェイス (TBS)
L'histoire : dans ce thriller prenant pour contexte le monde du crime organisé, un caïd de la drogue et la police joue au chat et à la souris, à cause d'une fuite provenant des services de police. Il y a un agent double quelque part !
L'avis : ce qui semble le plus prometteur est le face à face promis entre l'un des flics et un "agent double" infiltré au sein du gang, mais qui a dérapé. La série s'intéressera à ce duel du point de vue du flic.
> A partir du 15 octobre à 21h
   

DoubleFace

Double Face / ダブルフェイス (WOWOW)
L'histoire : dans ce thriller prenant pour contexte le monde du crime organisé, un caïd de la drogue et la police joue au chat et à la souris, à cause d'une fuite provenant des services de police. Il y a un agent double quelque part !
L'avis : ce qui semble le plus prometteur est le face à face promis entre l'un des flics et un autre, infiltré au sein du gang, mais qui a dérapé. La série s'intéressera à ce duel du point de vue de cet agent.
> A partir du 27 octobre à 20h
   

IrodoriHimura

Irodori Himura / イロドリヒムラ (TBS)
L'histoire : Bananaman est le personnage central de cette série qui change d'acteurs secondaires, d'auteur et de réalisateur à chaque épisode, montrant ainsi une même histoire avec des points de vue radicalement différents.
L'avis : la photo de promo envoie du rêve, mais le concept est original.
> A partir du 15 octobre à 00h20
   
Mardi  
   

OsozakinoHimawari

Osozaki no Himawari / 遅咲きのヒマワリ (NHK)
L'histoire : ils sont jeunes, l'avenir est devant eux, et pourtant le système les a laissés tomber. Joutarou, qui vient de perdre son emploi sans raison, et Kahori, qui allait exercer la profession de ses rêves dans un institut de recherche cancérologique, mais qui est envoyée dans un petit cabinet médical au bout de monde, se retrouvent par hasard dans la petite ville de Shimanto pour un nouveau départ.
L'avis : au Japon aussi, on a apparemment le sentiment qu'il y a une génération sacrifiée, et cette série est justement pour eux.
> A partir du 23 octobre à 21h
   

GoingMyHome

- Going My Home / ゴーイングマイホーム (Fuji TV)
L'histoire : un homme de 45 ans, bourreau de travail et effacé à la maison, qui est appelé d'urgence dans sa ville natale lorsque son père fait un malaise. Il apprend alors l'existence d'une créature étrange, Kuna, que son père cherchait... Se mettre en chasse à son tour de la curieuse créature va lui faire reconsidérer son rapport au travail et à la vie de famille.
L'avis : un étrange pitch qui a de fortes chances de masquer un feelgood drama peu original. Mais avec Hiroshi Abe, ça peut valoir le coup...
> A partir du 9 octobre à 22h
   

Dorama-NoPhoto

- Single Mothers / ? (NHK)
L'histoire : en s'enfuyant du domicile familial avec son fils, une femme commence un périple qui l'emmènera, avec l'aide d'autres mères célibataires, jusque devant la Diète !
L'avis : intéressant, ça a l'air de pouvoir soulever plein de questions... on dirait presque le pitch d'un dorama de WOWOW !
> A partir du 23 octobre à 22h
   

Mercredi

 
   

TokyoZenryokuShoujo

Tokyo Zenryoku Shoujo / 東京全力少女 (NTV)
L'histoire : bien que jusque là elle n'ait rien réussi à faire de sa vie, Rei décide de partir pour Tokyo, où elle retrouve son père, qui a abandonné le foyer voilà bien longtemps. En dépit de sa rancoeur, elle décide cependant que venir au secours de la vie amoureuses chaotique du paternel pourrait bien être au moins un truc qu'elle saurait faire.
L'avis : les mots "n'importe" et "quoi" viennent à l'esprit.
> A partir du 10 octobre à 22h
   

KodokunoGourmet

- Kodoku no Gourmet / 孤独のグルメ (TV Tokyo) - saison 2
L'histoire : l'histoire d'un négociant en produits importés qui aime bien fréquenter des restaurants quand il a le temps.
L'avis : la première saison, diffusée pendant l'hiver 2012, était totalement passée sous mon radar... et nom d'un chien, si ça a été traduit, c'en est fini de moi !
> A partir du 10 octobre à 23h58
   

Sugarless

- Sugarless / シュガーレス (NTV)
L'histoire : un lycée où les élèves masculins font rien que de se battre pour décider celui qui a la plus grosse qui est le caïd du coin.
L'avis : j'ai du mal à me passionner pour si peu.
> A partir du 3 octobre à 01h29
   
Jeudi  
   

Aibou-saison11

- Aibou / 相棒 (TBS) - saison 11
L'histoire : la série policière revient, avec cette fois un nouveau partenaire pour Sugishitaaaaaaa.
L'avis : pardon, le bâillement m'a prise par surprise.
> En octobre à 21h
   

SousaChizunoOnna

Sousa Chizu no Onna / 捜査地図の女 (TV Asahi)
L'histoire : elle connait Kyoto comme sa poche, elle dessine des cartes de la ville pour les investigations de la police... Tamako Tachibana est un "GPS humain" qui, en dépit de ses cartes si utiles pour plannifier une opération ou une enquête, est parfois un peu maladroite.
L'avis : je ne serais pas étonnée d'apprendre que le syndicat d'initiative de Kyoto a quelques deniers dans l'affaire. Cependant : Miki Maya = must watch.
> A partir du 18 octobre
   

DoctorX

- Doctor X / ドクターX (TV Asahi)
L'histoire : Michiko Daikon est une chirurgienne freelance qui passe d'hôpital en hôpital sans avoir de port d'attache. Qui est-elle ? Cette façon de ne pas s'attacher cache-t-elle un passé scandaleux ?
L'avis : je vous parie que le personnage va être super cool, laisser tout le monde coi dans les services hospitaliers, et qu'au final ce sera un procedural médical sans aucune plus-value.
> A partir 18 octobre à 21h
   

Resident

- Resident / レジデント (TBS)
L'histoire : le quotidien de 5 jeunes internes débarquant dans un service d'urgence.
L'avis : oho ! Les dorama médicaux... il ne peut en rester qu'un !
> A partir du 18 octobre à 21h
   

KekkonShinai

- Kekkon Shinai / 結婚しない (Fuji TV)
L'histoire : à travers des personnages qui vont, qui ne peuvent ou ne veulent se marier, une exploration de la vie amoureuse à mesure que le temps passe.
L'avis : la pression japonaise pour le mariage, on la connait. Si les portraits ne sont pas caricaturaux, il pourrait être intéressant de suivre les interrogations de ces personnages sur la question. Mais en plus, avec Yuuki Amami ? Vendu.
> A partir de juillet à 22h
   

DokuPoison

- Doku / 毒<ポイズン> (NTV)
L'histoire : Toichi Matsui a créé le poison parfait : efficace en 24h, infaillible... et indétectable ! Il parcours dorénavant la ville en injectant le poison à des inconnus, et observe leurs dernières heures. Mais une détective, Naomi Sasamoto, est sur sa piste...
L'avis : le petit thriller fantastique de la saison qui n'aura sans doute pas un gros budget, mais sûrement quelques bonnes idées !
> A partir du 4 octobre à 23h58
   
Vendredi  
   

SarutobiSansei

Sarutobi Sansei / 猿飛三世 (NHK BS Premium)
L'histoire : un dorama historique dans lequel Sarutobi tente de protéger la fille de son seigneur.
L'avis : vous me réveillerez quand ce sera fini. Et alors là, non, la présence d'Asami Mitsukawa ne suffira pas à me faire... regard... bon peut-être juste le pilote, s'il est sous-titré.
> A partir du 12 octobre à 20h
   

OokuTanjou

- Ooku ~Tanjou / 大奥 ~誕生 (TBS)
L'histoire : une épidémie cause la mort de tant d'hommes, qu'ils ne représentent désormais plus qu'un quart de la population japonaise. En conséquence, les femmes ont désormais le pouvoir, et une jeune fille devient la première shogun de sexe féminin de l'histoire.
L'avis : apparemment, rien à voir avec Ooku qui a tenu 5 saisons sur Fuji TV. Mais j'aime bien le concept de revisiter l'Histoire comme ça. Et ça me rappelle un peu l'esprit d'Onna Nobunaga.
> A partir du 12 octobre à 22h
   

TokumeiTantei

- Tokumei Tantei / 匿名探偵 (TV Asahi)
L'histoire : un privé vit dans son bureau, ne prend que les affaires des femmes séduisantes et écoute du jazz en buvant du bourbon... La série suit les enquêtes de ce mystérieux détective sans nom.
L'avis : retour dans les bon vieux polars noirs avec cette série intrigante...
> A partir du 12 octobre à 23h15
   

YuushaYoshihikotoAkuryounoKagi

- Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi / 勇者ヨシヒコと悪霊の鍵 (TV Tokyo)
L'histoire : cent ans après leur première aventure (mais sans avoir pris une ride, les héros de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro reprennent du service...
L'avis : allez, tous avec moi : ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaais ! \o/
> A partir du 12 octobre à 00h12
   

Samedi

 
   

Dorama-NoPhoto

- Jikken Keiji Totori / 実験刑事トトリ (NHK)
L'histoire : les enquêtes d'un chercheur spécialisé dans les animaux qui s'est reconverti dans la police et qui fait équipe avec un petit jeune à l'esprit excessivement logique et rigoureux.
L'avis : je passe. Même pour 5 épisodes seulement, c'est même pas la peine d'y penser.
> A partir du 3 novembre à 21h
   

Akumuchan

Akumu-chan / 悪夢ちゃん (NTV)
L'histoire : une prof capable de contrôle ses rêves fait la rencontre d'une nouvelle élève, dont les rêves sont capables de prédire le futur. Pourront-elles sauver le monde ? Le neurologue qui veut dévoiler au grand jour le don de cette étudiante pourra-t-il être arrêté à temps même s'il est très séduisant ?
L'avis : oh my God qu'est-ce que c'est que ça ?! Et avec Gackt, en plus ? Il y a écrit "danger" partout sur ce dorama.
> A partir du 13 octobre à 21h
   

Tsugunai

- Tsugunai / 償い (NHK BS Premium)
L'histoire : marié par intérêt professionnel à la fille de son patron, un chirurgien perd, quasiment du jour au lendemain, son fils puis sa femme, qu'il n'a jamais vraiment aimés. Il finit SDF mais rencontre alors une jeune fille qu'il avait aidée voilà 12 ans. Mais alors qu'il commence à ressentir, pour la première fois, un sentiment de paternité, il découvre qu'il ignore bien des choses sur elle...
L'avis : ça se passe où pour supplier les gens pour des sous-titres ?
> A partir du 17 novembre à 22h
   

KoukouNyuushi

- Koukou Nyuushi/ 高校入試 (NTV)
L'histoire : un dorama suivant la journée précédant un examen d'entrée au lycée (le juken)... alors que l'examen d'un lycée important semble sur le point d'être perturbé par des évènements étranges.
L'avis : un thriller original qui apporte, à n'en pas douter, un vent de fraîcheur dans les éternelles séries en milieu scolaire.
> A partir du 6 octobre à 23h10
   

Dorama-NoPhoto

- Tefutefuso he Youkoso / ? (NHK BS Premium)
L'histoire : en répondant à une annonce alléchante, trois inconnus emménagent en colocation dans un appartement... ignorant qu'il est déjà occupé. Par des fantômes.
L'avis : apparemment une version fantastique de l'auberge espagnole, puisque vivants et plus-trop-vivants devraient créer des liens.
> A partir du 27 octobre à 23h15

   

Piece

- Piece / Piece (NHK BS Premium)
L'histoire : il y a trois ans, deux lycéens étaient brièvement sortis ensemble, mais leur immaturité avait conduit leur relation à s'éteindre aussi vite qu'elle avait commencé. La mort d'une de leur ancienne camarade de classe les pousse à se rencontrer à nouveau. Aujourd'hui à l'université, ils ont changé et, peut-être, s'ils arrivent à composer le puzzle de leurs relations amoureuses, ont-il encore une chance ?
L'avis : j'aime bien cette idée de revenir sur les amours adolescents, c'est doux-amer comme concept, mais pour autant je ne me vois pas suivre une romance, même un originale.
> A partir du 6 octobre à 00h55

   
Dimanche  
   

MONSTERS

- MONSTERS / MONSTERS (TBS)
L'histoire : deux partenaires que tout oppose font équipe. Le plus jeune des deux est chargé de surveiller son collègue, soupçonné d'entretenir des relations avec des criminels, lui permettant d'avoir le plus gros taux de résolution de la police.
L'avis : le dimanche, c'est poularde.
> A partir 21 octobre à 21h
   

TOKYOAirport

- TOKYO Airport / TOKYOエアポート (Fuji TV)
L'histoire : le quotidien d'une jeune femme qui rejoint le personnel d'une tour de contrôle.
L'avis : bah oui, hôtesse de l'air, c'était déjà pris. A part ça je pense que je réagirai mieux si la série était un vrai ensemble drama, donc on avisera après le pilote, ok ?
> A partir du 14 octobre à 21h
   

SokowoNantoka

Soko wo Nantoka / そこをなんとか (NHK BS Premium)
L'histoire : après avoir été hôtesse dans un club pour payer ses études, une jeune femme devient avocate mais ne trouve de poste que dans un petit cabinet qui la paye une misère. A-t-elle sacrifié son confort pour aider les autres ?
L'avis : c'est intéressant cette remise en question des choix professionnels altruistes. Je me demande quelle place ça prendra dans la série, par opposition à un legal drama classique ?
> A partir du 21 octobre à 22h
   

HitoriShizuka

Hitori Shizuka / ヒトリシズカ (WOWOW)
L'histoire : alors qu'ils enquêtent sur cinq meurtres différents, les policiers rencontrent une jeune femme qui pourrait avoir un lien avec leur affaire... et leur permettre de lever le voile sur le secret qui se cache derrière ces crimes.
L'avis : eh bah, WOWOW ? Ptite forme ? On nous flanque une affaire policière, comme ça ? Bah je suis déçue, tiens.
> A partir du 21 octobre à 22h

Outre ces séries, le biopic historique Makete, Katsu achèvera sa diffusion entamée sur la fin de la saison estivale. Ce sera aussi pour le jidaigeki Taira no Kiyomori le dernier trimestre de diffusion, comme c'est la tradition.

Avant de passer à mes prévisions pour la saison (qui comme on le sait tous on tendance à être suivies d'effets de façon, hm, assez variable), notons quand même que, si les policiers sont indéboulonnables des grilles nippones, il y a cette saison un nombre vraiment non-négligeable de personnages que se retrouvent sans emploi et/ou SDF. Signe des temps, je suppose, mais ça ne m'avait pas autant frappée les saisons précédentes, là c'est une véritable épidémie. Quand on a une vue d'ensemble comme ça, je trouve que c'est frappant... et un peu dérangeant quand on voit l'usage qui en sera fait par certains dorama (si on se fie à leur pitch).
En tous cas, "perdre son job alors qu'on n'a rien fait de mal" est devenu le "mourir d'une maladie incurable", c'est clair, et de nombreux drames-dramatiques-qui-font-pleurer comptent bien le souligner. Mais quel que soit le traitement, c'est visiblement le sujet de société qui va rythmer l'automne. Au point que c'est même honteux que WOWOW ait laissé passé la "tendance".

Mais il est évident que WOWOW a d'autres chats à fouetter cette saison. L'une des séries qui pique le plus ma curiosité est en effet Double Face, un thriller inspiré par le film Internal Affairs et qui va donc mettre TBS en cheville avec WOWOW. De mémoire de téléphage, on n'avait jamais vu ça : une série dont un personnage soit exploité sur une chaîne nationale, et un autre personnage sur une chaîne du câble. Espérons que le traitement sera à la mesure des ambitions des deux chaînes, qui nous offrent un intéressant partenariat ; ce sera donc TBS qui donnera le coup d'envoi, et WOWOW, dans un autre créneau, reprendra le flambeau à partir de la deuxième semaine de diffusion. Vraiment une initiative intéressante. Les audiences seront peut-être, une fois n'est pas coutume, à surveiller, histoire de voir si les résultats sont incitatifs pour une chaîne historique comme TBS. En dépit de cela, le pitch de Double Face m'inspire peu... et la photo promotionnelle à peine plus.

DoubleFace-580

A part ça, on a une saison plutôt intéressante, où de nombreuses séries donnent de l'appétit. A commencer, évidemment, par Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi, suite de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro, certainement l'une des meilleures comédies de 2011 en dépit de son budget de toute évidence rachitique. On se prépare de sérieux fou-rires cet automne !
Parmi les dorama que je goûterai avec plaisir, on trouve Osozaki no Himawari et Tsugunai (même si, ne nous mentons pas, le second a moins de chance d'être sous-titré), Going My Home qui peut se révéler soit très bon, soit très pas du tout, Single Mothers, Resident (mais pas du tout Doctor X), et enfin Kekkon Shinai et TOKYO Airport si le pilote est concluant. Doku peut également faire son petit effet si on a de la chance. Dans le genre thriller, Koukou Nyuushi a aussi piqué ma curiosité. Une série dont par contre je peux vous dire, avec la plus grande certitude, qu'il est hors de question que j'y touche, est Akumu-chan.
Et puis il sera difficile de résister à la tentation de jeter un oeil à PRICELESS...

OK, maintenant c'est à vous : qu'est-ce qui vous fait de l'oeil dans la grille de cet automne ?

29 septembre 2012

Semper Fi

On retourne à notre défi de la saison, puisque whisperintherain et moi-même tentons de regarder puis reviewer chaque pilote de la saison. Une tache qui n'est pas anodine, voire même parfois un peu décourageante certains jours. Et puis certains autres, la motivation n'est pas un problème ! J'en veux pour preuve le pilote du jour : Last Resort. Qui accessoirement est la seule série qui me fait rêver depuis le printemps...
Comme toujours, sitôt qu'il sera rédigé, vous trouverez au bas de ce post un lien vers son jumeau chez whisper, histoire de comparer nos deux avis.

LastResortCe post a été programmé à l'avance, on se retrouve demain avec un post de première fraîcheur, promis !

Ma politique, en termes de nouveautés américaines, est depuis quelques années maintenant de prendre les choses comme elles viennent. De ne rien attendre, ni en bon, ni si possible en mauvais. De ne pas se laisser influencer par le buzz positif ou négatif qui entoure certaines séries avant leur apparition sur les écrans. Cela se traduit par un refus absolu d'avoir des projets "favoris", de ne célébrer aucun pilote "picked up" par principe, et de ne regarder ni promos, ni trailers, ni même, dans la mesure du possible, posters promotionnels. C'est le visionnage du pilote qui doit décider de mon rapport à la série, et rien d'autre.
En matière de buzz négatif, il était par exemple difficile d'échapper à l'épouvantable réputation de The Neighbors. On y reviendra en temps voulu mais disons qu'il n'y a pas toujours de fumée sans feu ; pourtant, c'est justement pour des séries comme ça que mon souhait de rester neutre a le plus d'importance : difficile laisser une véritable chance à la série quand on en attend les pires horreurs. Mais le buzz négatif est généralement plus subit qu'autre chose : on ne peut pas échapper aux remarques assassines, au tweets narquois et aux articles pour le moins peu élogieux. Pour le buzz positif, il me semble en général plus facile de faire la sourde oreille ; peut-être parce qu'on s'habitue, à force de fréquenter les communautés téléphagiques, à ce que d'autres aient des goûts différents, et que l'impact des commentaires ou critiques enthousiastes est finalement moindre. Je pensais globalement m'en tirer plutôt bien, cet automne, en matière de neutralité.
A une exception près. Une série pour laquelle j'ai brisé toutes mes règles, ou presque. Les commentaires positifs ne sont pas tombée dans l'oreille d'une sourde. J'ai lu des news ; pas toutes, mais plusieurs. J'ai même cliqué sciemment sur un lien vers le poster promotionnel quand il est apparu sur ma timeline Twitter. Pour Last Resort, j'ai désobéi en toute connaissance de cause à des principes que pourtant j'applique avec la plus grande fermeté depuis plusieurs saisons maintenant. Pour Last Resort, à mesure que la série est devenue un pilote, puis une série, puis une date dans la grille d'automne, j'ai été enthousiaste, puis heureuse, puis impatiente. Last Resort a fichu par terre toutes mes tentatives de prendre chaque pilote pour ce qu'il est, et non pour ce que j'espère qu'il sera.

Est-il surprenant dans ces conditions que j'aie regardé le pilote de Last Resort avec des étoiles dans les yeux ? Pas vraiment. C'était voué à se produire. Une telle anticipation l'avait précédé, que j'étais forcément folle de joie à l'idée d'enfin attaquer ce que je considérais comme LE gros morceau US de l'automne (avec, dans une moindre mesure, Revolution... but that ship has sailed). J'étais également légèrement anxieuse à l'idée que je pourrais être déçue. Soyons clairs : quand on anticipe le démarrage d'une nouvelle série depuis plusieurs mois, quand vient le moment de découvrir le pilote, c'est généralement quitte ou double ; soit on est fou de joie parce que c'est exactement ce qu'on en attendait, soit on est cruellement déçu parce que les scénaristes n'ont pas fait la série sur-mesure qu'on s'est imaginée cent fois pendant l'été.
...Et c'est précisément pour ça que je voulais m'imposer une obligation de neutralité !

Clairement, le pilote de Last Resort n'est pas la perle que j'attendais. Justement parce que j'avais eu tout l'été pour cristalliser mes attentes envers la série, un fantasme téléphagique à la fois (certains rejoignant quelque chose que je griffonne de mon côté depuis quelques années maintenant).
Mais pas seulement. Parce que ce pilote est aussi épouvantablement maladroit. Pour quelqu'un qui n'a jamais accroché plus que ça à The Shield et n'en a donc vu qu'une poignée d'épisodes, découvrir que Shawn Ryan peut écrire un script aussi pauvre est une sacrée déconvenue : je pensais avoir affaire à quelqu'un d'un peu plus solide.
En fait, j'ai passé une bonne partie du pilote à me demander si au départ, l'épisode inaugural de Last Resort n'était pas supposé durer 1h30, pour finalement être brutalement coupé à la hache ensuite : "OK, cette ligne on l'enlève... là on oublie ce plan... là on va mettre un peu plus de suspense sur les missiles et... là on va remplacer ce passage introductif par du Mozart". Il manque énormément de temps d'exposition à Last Resort ; c'est quelque chose qui est en partie dû à son genre, car la série est clairement orientée vers les standards du blockbuster, mais aussi au fait qu'en moins de trois quarts d'heure, la situation est installée, le sous-marin amarré dans sa baie, les ultimatums lancés, tout. Si bien qu'il n'y a qu'une place très restreinte pour apprécier la mesure des personnages, ou les véritables thématiques de cette histoire.

Or ces thématiques sont toujours aussi furieusement intéressantes ! On sent bien, une ligne de dialogue à la fois, que Last Resort a une idée plutôt précise de ce qu'elle veut questionner. De toute évidence, les deux créateurs de la série ont fantasmé au moins autant que moi sur les possibilités de cet exil ! Le dilemme entre l'honneur et le devoir, de toute évidence ; mais aussi, à travers cela, ce qui fait qu'un homme va se conduire dignement, même alors qu'il n'y est plus forcé. La question de la place des femmes dans un contexte très masculin (et très fermé) se pose également. Sans compter que Last Resort ambitionne aussi d'intégrer des notions géopolitiques, et surtout, des axes complotistes, de toute évidence (ce sont deux angles que je n'anticipais pas tellement, d'ailleurs, et c'est une bonne surprise).
Oui, il fallait résolument une bonne heure et demie à Last Resort pour nous parler de tout ça, pour passer un peu de temps avec ses héros qui sans cela paraissent un peu monochromes, et peut-être même creuser un peu mieux l'opinion de ceux restés au pays (on ne voit, à mon goût, pas assez d'images télévisées, par exemple).

A plusieurs reprises pendant l'épisode, prenant le pouls de ma réaction, j'essayais de savoir : à quel point suis-je déçue ? A quel point suis-je satisfaite ? A quel point ce pilote pourra-t-il dépasser la précipitation de son installation et tirer partie de son incroyable sujet ?
Force est de constater que, même s'il s'en est trouvé légèrement modifié, mon enthousiasme au sujet de Last Resort n'est pas tombé. J'ai CONFIANCE en ce pilote, pour plusieurs raisons. Déjà, ce par quoi il a pêché n'a pas de raison de perdurer. Ensuite, le cast est solide : Braugher, bien-sûr, bien qu'il lui arrive un peu d'en faire des tonnes (venant de lui ça peut prendre par surprise...), Speedman, pas aussi monolithique que je l'aurais pensé (mais je ne l'ai plus vu depuis qu'il était à la fac à New York, alors...), Robert Patrick, fidèle à lui-même, et Autumn Reeser a ses moments, même en mode pile électrique. Et puis...

Et puis, il y a autre chose. Cette thématique. Cette thématique qui est double : la création d'une micronation... et le fait qu'il s'agisse de militaires. La micronation, je trouve que c'est captivant, c'est le coeur de ce qui m'intéressait à la base dans ce sujet, le coeur de ce qui m'a fait rêver tout l'été. Et les militaires...
Quand j'étais adolescente, j'ai découvert à travers SPACE 2063 des notions qui jusque là ne m'étaient pas du tout familières, à travers le code de l'honneur des Marines. C'était, de tout ce qui m'impressionnait à l'époque dans la série (et à vrai dire, m'impressionne encore à chaque revisionnage), ce qui avait le plus d'impact sur moi. On n'abandonne pas nos postes. On n'abandonne pas nos hommes. On n'abandonne pas nos morts... On n'abandonne jamais. Semper Fi. Il y avait un ensemble de règles, qui à première vue semblent évidentes (évidemment qu'on ne va pas laisser un soldat seul sur une planète ennemie, on va aller le chercher, dammit !), mais qui formaient des hommes droits qui inspiraient le respect. Et j'avais un énorme respect pour ces personnages qui, lorsqu'ils revêtaient l'uniforme, répondaient tous au même code de conduite, mais n'en étaient pas moins humains. Cela donnait des cas de conscience superbes. Au niveau de la dramatisation, sincèrement, on peut difficilement rêver mieux. Et si, 16 ans après avoir découvert SPACE 2063, je ressens toujours cett loyauté envers la série, c'est parce que parmi ses multiples qualités, celle-ci n'était pas des moindres.
Alors qu'aujourd'hui Last Resort s'en serve comme pivot des actions de ses personnages, c'est sûr, ça me touche personnellement. Ça touche à ce qui a fait de moi une téléphage, la raison pour laquelle je dévore des séries, la raison pour laquelle je suis là, en train de taper ce post que vous lirez dans quelques minutes ou quelques heures. Je ne peux physiquement pas dire du mal d'une série qui reprend ce thème, l'exploite plutôt bien (l'épisode est en vitesse accélérée, c'est sûr, mais la question est correctement traitée), et décide de faire reposer tous ses enjeux dessus. Vraiment, même si je le voulais, je ne pourrais pas m'en détourner, avec toute la bonne volonté du monde... ce n'est pas dans mon ADN téléphagique !

Alors ce pilote, il est mené tambour battant, il est parfois désarmant (ah ah) de par les raccourcis qu'il emprunte, et ses personnages ne sont pas très approfondis, soit. Mais tout est en place, absolument tout, pour que la suite de la série soit capable d'exploiter correctement les pistes évoquées. En fait, c'est tout son objectif !
Attention, il va y avoir un spoiler dans ce paragraphe, mais concrètement, le sous-marin s'est fait attaquer une fois... ça ne va certainement pas se produire dans tous les épisodes, pas vrai ? Qu'est-ce que Last Resort peut bien faire d'autre de ses 45 minutes par semaine, sinon exploiter ces thèmes ? Bon, quelques minutes à Washington, c'est normal, mais le coeur de l'intrigue il est sur l'île, et l'île ne sera pas sous menace extérieure dans la plupart des épisodes (juste les sweeps et le season finale, objectivement), non ? Ça me semble tellement évident.

Parce que j'ai confiance. Je ne devrais peut-être pas ; il serait même plutôt naturel de ma part, alors que je goûte si peu les séries d'action/adrénaline, que je me méfie de Last Resort après ce pilote pressé et rempli de tension. Mais rien à faire. Ma curiosité est piquée de longue date pour les sujets qui auront le temps d'être abordés dans les épisodes suivants, mon coeur bat déjà pour ces militaires qu'on a formés à obéir à un code qu'il va falloir réévaluer en partie (la question étant justement de savoir ce qu'ils gardent et ce qu'ils jettent), et je me dis que tout est en place pour que Last Resort me donne à réfléchir et à ressentir des tas de choses. Et ptet aussi que des fois il y aura des scènes d'action, bon, le compromis aurait pu être pire.

Chaque année, je regarde des tonnes de pilotes et juge, d'après eux, si je suivrai la suite de la série. J'ai déjà eu des commentaires me disant que c'était injuste : une série ne saurait se résumer à son pilote. Pour moi, l'essentiel, c'est de percevoir du potentiel, parce que le pilote soit abouti d'entrée de jeu ; si je ne poursuis pas la plupart des séries que je teste, ce n'est pas toujours parce que le pilote est mauvais : c'est parfois simplement parce qu'il ne me semble pas porter le potentiel d'une série que j'aurais envie de voir évoluer. Avec Last Resort, clairement, le pilote n'est pas l'incarnation de la perfection. Ce n'est pas le coup de coeur espéré. Mais la vache, il a tout le potentiel qu'il faut pour m'inciter à revenir (ventre à terre) dans une semaine, parce que je pense que si on lui laisse le temps de se poser et de respirer calmement, Last Resort peut me ravir pour 13 épisodes.

Et désormais, l'anticipation continue... celle de la semaine prochaine.

Challenge20122013

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