Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

ladytelephagy

20 septembre 2008

The fear of being alone

Nous y voilà.
Nous avons passé ensemble des semaines de complicité, de rires et de tendresse. On se connaissait bien. Ça marchait du tonnerre ! Mais nous sommes arrivés au bout de la route.

Je me rappelle notre rencontre, il y a 20 mois de ça. Au premier regard je n'ai pas été conquise, soyons honnêtes. J'ai préféré qu'on s'apprivoise mutuellement tout doucement. Et progressivement je n'ai plus su me passer de toi.
Mais si je veux être tout-à-fait sincère, même si j'ai tout fait pour prolonger la sensation que ça durerait toujours, je savais très bien que notre histoire aurait une fin.

Combien de fois ai-je parlé de toi dans mon entourage ! Je crois que j'ai seriné pas mal de monde avec notre histoire. Mais c'est toujours comme ça, en fait, quand on vit une belle histoire, on a envie de la partager avec le monde entier. Quitte à le faire copieusement chier.

C'était beau, le temps que ça a duré, toi et moi.

Je me rappelle de ces nuits passées ensemble, parfois au détriment de ma santé ou de la décence, je me rappelle des quelques fois où j'ai préféré finir ce qu'on faisait plutôt que d'être à l'heure à mes rendez-vous ! C'était vraiment l'amour fou, toi et moi.

Et en fait, je n'avais plus ressenti ça depuis des années. Cette fièvre dévorante, cette obsession constante ! La dernière comédie à m'avoir inspiré cela était celle de Fran !

Aujourd'hui je regarde en arrière, je vois tous les bons moments que nous avons passés ensemble... et force est de constater que ce temps-là est révolu. Tu n'as plus rien à m'offrir. Dans le cas contraire, d'ailleurs, je t'aurais peut-être suivi encore quelques mois, mais pas beaucoup plus, ça se trouve. C'est mieux que ça s'arrête ainsi, en fait. Que ça s'arrête tant que c'est encore beau.

Je chérirai ces mois passés à t'attendre, à te regarder avancer progressivement, te voir arriver chez moi, petit à petit, pour enfin te découvrir, par délicieuses tranches de 20 minutes !

Un grand sentiment de vide m'envahit. Serai-je jamais capable de te remplacer ? Trouverai-je quelqu'un qui me fasse rire à nouveau ? Soudain j'ai un doute. Et puis, entamer une nouvelle relation, je ne sais pas, c'est compliqué, comment faire confiance à nouveau, s'engager sur plusieurs saisons, tout ça, non je ne suis pas à l'aise.

Merci pour ces six saisons, Reba. Et à très bientôt.

Reba_Bloopers
Knock knock ! Who's there ? Bloopers, that's who's there !

PS : juste avant que nous ne nous séparions, et parce que je veux être totalement honnête, il faut que je te dise que depuis quelques jours, je te trompe avec Roseanne, The Big Bang Theory, et Miss/Guided. Mais c'est juste parce que je me cherche une nouvelle comédie, ils ne représentent strictement rien pour moi, je le jure !!!

Publicité
19 septembre 2008

Noël approche

Désolée, mais c'est vrai. Ah si ! Regardez sur n'importe quel calendrier et ce sera criant de vérité : encore un peu plus de trois mois, et il sera l'heure de célébrer la naissance du petit Jésus. Ou la mort de votre banquier, ça dépend des religions.
Je sais que ce que vous vous dites. Que ce n'est que dans trois mois. Amateurs...!

La préparation d'un Noël de téléphage est longue, fastidieuse. Elle demande mille préparatifs qui prennent un temps fou, et croyez-moi, vous n'aurez pas trop de trois mois ! Ou alors, vous avouez tout de suite que vous ne voulez pas un beau Noël, et c'est réglé, hein...

La première des choses à faire est naturellement de commencer une liste de ce que vous voulez recevoir en cadeau de la part de vos proches (note aux moins de 10 ans : de la part du Père Noël, je veux dire).
Comme vous êtes un téléphage, il est de bon aloi que 95% de cette liste soit composée de coffrets DVD de séries, et l'idée, c'est d'essayer d'en récupérer un maximum avant le début des soldes de janvier, quand vous-mêmes vous irez les acheter au rabais, ou mieux encore, les récupérer d'occasion (Saint Gibert Jeune, priez pour nous). N'oubliez pas ce menu détail : vous aussi vous aurez des cadeaux à faire, c'est fatal, et arrivé début janvier, le remplissage de votre porte-monnaie sera inversement proportionnel à celui de votre estomac. Donc limitons les dépenses quand viendra la nouvelle année, et faisons acheter un max de DVD à ceux qui disent nous aimer (ce sera un bon test...).

A première vue, faire une liste de DVD potentiels semble facile. Sauf que si vous voulez vraiment que l'opération COLLECTION porte ses fruits, il faut être organisé.
D'abord, lancez sur papier une liste, genre 10 titres, maximum, de séries qui vous feraient plaisir. Ensuite rendez-vous en grande surface et/ou grande surface spécialisée, afin de vérifier ce qui est réellement disponible à portée de main du premier des clampins (tout simplement parce que vos proches comptent une proportion non-négligeables de gens qui ne savent pas ou ne veulent pas acheter en ligne, ou qui tout bêtement vont vous acheter votre cadeau en grande surface, vite fait, entre la baguette de pain et la bûche Vienetta, et qu'à ces gens-là il ne faut pas trop leur en demander, mais leur en demander quand même). Il vous faudra peut-être rayer un ou deux titres déjà, d'ailleurs, mais la bonne nouvelle c'est qu'une fois en rayon, vou allez aussi avoir envie d'en rajouter cinq ou six. Ne lésinez pas sur l'encre de votre stylo, listez à en perdre haleine ! Rien n'est impossible ! Noël n'est-elle donc pas la fête de tous les miracles ?
Une fois ceci fait, la bonne idée c'est de compléter la liste de titres un peu moins convenus, légèrement moins grand public mais très enthousiasmants... et peut-être, seulement peut-être, un peu plus difficiles à acquérir. Pour ça je recommande, par exemple DVD Séries, ou si vous n'êtes pas fermé à l'import, TVShowsOnDVD. Eux, ils sauront. Ces sites ont des listings longs comme le bras que, oui, vous allez éplucher lettre après lettre, je n'ai pas besoin de vous le dire, ça viendra tout seul. Et n'oubliez pas que la magie de Noël, c'est parfois aussi se faire offrir le bon de commande d'un DVD qui ne sort que début janvier et qui arrivera dans votre boîte aux lettres au moment de l'Epiphanie, par exemple...

C'est à ce moment-là qu'on distingue le téléphage organisé du téléphage qui tient vraiment à recevoir une paire de chaussettes avec une télécommande brodée dessus pour Noël. Reprennez votre liste de séries en DVD, et à côté, établissez une seconde liste de personnes bien disposées à votre égard, qui peuvent donc vous offrir les titres de la première liste. C'est la partie la plus longue du processus : faire coincider les deux listes entre elles.
Cas pratique : vous voulez le coffret de l'intégrale de Sex & the City ; vous n'allez pas le demander à votre tante supra riche, parce qu'elle est aussi très coincée, et vous n'allez pas le demander à votre cousin qui adore la série, parce qu'il est au chômage. On va rester logique. Donc pensez bien aux cadeaux des années précédentes : qui s'est montré rat ? Qui vous a quand même acheté le truc que vous vouliez même si ça lui déplaisait ? Qui a mis la main à la poche sans retenue ? Oui c'est vénal, mais vous les voulez ces DVD, ou vous vous préférez vous contenter de baver devant les fiches d'Amazon ? On est d'accord. Vous aboutirez donc à une liste de, mettons, 3 à 5 séries par personne. A vous de présenter ça finement, sur du joli papier à lettre pour mamie, dans un mail plein de smileys pour votre petite soeur, en indiquant l'air de rien les prix, et en maintenant l'illusion que vous avez donné une fourchette de tarifs qui laissent le choix (c'est juste que la tante blindée a une fourchette entre 150€ et 99€, et le cousin dans une mauvaise passe a hérité des DVD à 19€ grand maximum, quoi).

La plupart des gens penseraient en avoir fini avec les préparatifs de Noël. Aha, alors ça, c'est typiquement la réaction de quelqu'un qui pense qu'on peut suivre correctement une série tout en faisant la vaisselle ou ses devoirs ! Vous valez bien mieux que ça, donc vous savez que votre liste au Père Noël n'était que la mise en jambes...

On est, à peu près, début octobre, peut-être un peu plus tard si vous voulez beaucoup de DVD (ou que vous avez beaucoup d'amis), et l'étape suivante c'est un petit check up en vue de la période des fêtes. Oui, vous pouvez aller faire vérifier votre tension et votre système digestif chez le médecin de famille, mais je pensais plutôt à ce qui est vraiment important : la santé du lecteur DVD. Faut-il le rappeler ? Chaque année en janvier, ce sont des dizaines de lecteurs DVD qu'on abandonne sur la route avec les objets encombrants, parce qu'on n'a pas su prendre soin d'eux et qu'on les gavés de DVD nouvellement reçus sans vérifier s'ils pouvaient tenir la route. Je m'insurge : un lecteur DVD n'est pas un jouet ! Avec tout ce que vous allez recevoir (si vous avez bien fait votre travail préparatoire, évidemment), votre lecteur DVD a tout intérêt à être au top. Donc adoptez un comportement responsable et allez le faire vérifier, dés le mois d'octobre oui-oui, auprès d'un technicien compétent qui saura s'assurer que tout va bien, qu'il n'y a pas une pièce qui commence à fatiguer, par exemple. Et si vraiment votre lecteur DVD a vu défiler trop de Noël gâtés-pourris et est en fin de vie, vous n'avez pas encore fait vos achats de Noël et vous avez donc un peu d'argent pour en acheter un neuf. Faut penser à ça aussi (ça implique, certes, que finalement votre nièce n'aura pas la maison Barbie dont elle rêvait, mais les enfants de nos jours, on leur offre vraiment de ces cochonneries... elle n'en a pas vraiment besoin). C'est peut-être aussi le moment de lui offrir une nouvelle virginité, genre dézonage. Il aime se sentir choyé, votre lecteur DVD, après tout...

Après ces plus grosses étapes, je vous rassure, le plus dur est fait. Il ne reste qu'à se préparer à accueillir bébé les DVD, en s'assurant que vous avez toute la place nécessaire pour les coffrets ; sinon c'est opération BRICOLAGE qui vous attend en janvier au lieu de pouvoir savourer vos nouvelles acquisitions peinard sur le canapé, et assembler un meuble Ikea quand une pile de DVD vous attend, c'est d'une frustration sans nom. Rappelons d'ailleurs qu'un bon canapé de téléphage est toujours propre, agrémenté de coussins rembourrés et avec un bon éclairage, vérifiez donc que votre marathon de séries post-fêtes de fin d'années se fera dans de bonnes conditions. Nettoyez les housses des coussins, par exemple. Faites l'investissement d'une nouvelle ampoule pour la lampe. Investissez dans un plaid soyeux. Pensez aussi à changer les serrures de votre appartement ou maison, pour qu'un proche inopportun ne se pique pas de venir prendre l'apéro le soir où précisément vous vouliez vous faire une rétrospective Star Trek. Faites piquer le chien s'il aboie trop. Etc...

Ô miracle, vous arriverez fin décembre l'esprit léger, prêt à accueillir, avec amuuur, les beaux joujoux que vous avez vu en rêve pendant tout ce temps. Et c'est là qu'humblement je me retire et vous laisse profiter de votre bonheur nouveau.

Ah si, un dernier conseil quand même. Pensez à louer une fourgonette.

16 septembre 2008

[DL] Angela, 15 ans

Aujourd'hui, dans le flacon, un médicament qui attise et apaise les douleurs en une seule cuiller...

Comme j'aime ce générique ! Il est exactement ce dont cette série avait besoin. Il est simple (pas d'effort particulier n'a été mis dans l'habillage par exemple), mais il est très fort. On sent déjà qu'on a affaire à une petite chronique de la vraie vie, pas à l'un de ces shows, et ils sont nombreux, qui cherchent à faire de grandes histoires soi-disant ordinaires, mais qui n'arrivent jamais vraiment.

Angela, 15 ans, et c'est tout. Et c'est tellement.
Vous m'en voulez si j'écrase une petite larmouchette, là, maintenant ?

Angela15ans
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Et puis je sais pas, moi, malgré toute la simplicité qui en ressort, je trouve ce générique bien ficelé. L'image d'Angela qui court dans le couloir, à la fin. Et puis surtout, celle que j'ai choisie en capture.
Ce n'est, en fait, rien d'infiniment original. C'est juste Angela qui, dans le pilote, rentre tard chez elle et essaye de ne réveiller personne dans la maison, remontant dans sa chambre sur la pointe des pieds. Mais moi je ressens ce passage comme métaphorique, avec la lumière dans l'escalier, les marches qu'elle gravit lentement, le visage tendu vers le haut...

Bon, j'arrête de vous embêter avec mon sentimentalisme. Mais je suis comme Ben... je n'ai jamais réussi à trouver une série sur l'adolescence qui soit capable de m'inspirer autant. Alors allez-y, c'est cadeau. C'est de moi à vous en passant par mon DVD import, parce qu'en plus je lésine pas sur la qualité m'sieurs dames.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (allez-y maintenant, allez-y !) : la fiche Angela, 15 ans de SeriesLive.

16 septembre 2008

Le mardi c'est permis

Tiens, on est mardi. Voyons voir, ya pas un truc qui se passe, cette année, un mardi sur deux ? Attendez, ça va me revenir...
Mais c'est bien-sûr : un mardi soir sur deux, c'est podcast !

Au menu pour ce premier numéro de la saison : on va dire du mal de Fringe, peut-être un peu de bien aussi, parler des coups de pub de cette rentrée, et surtout, on va parler d'adolescence. Un sommaire plus précis est dispo sur le blog de l'émission, je vous rassure.

Comme vous le savez parce qu'on en a parlé récemment, l'adolescence à la télé, c'est un sujet qui me tient à cœur, alors je suis très contente qu'on ait abordé ce thème dans un débat, de surcroît dés l'ouverture de la saison.
J'avoue que j'ai du mal à comprendre que les ados (puisque je n'en suis plus une depuis plus de 10 ans) admettent qu'on les montre comme des personnes imbues d'elles-mêmes, superficielles et toutes abruties par les mêmes futilités. Je veux dire, oui, évidemment, c'est une part de cette période, mais la télévision ne devrait-elle pas, au moins de temps à autres disons, nous donner l'occasion de prendre du recul sur cette période, au lieu d'enfoncer des portes ouvertes et nous bercer d'images idéalisées de cette période ? A plus forte raison pendant que nous avons encore la tête dans le guidon ?

Vous le verrez, dans cet épisode, beaucoup d'exemples ont été cités de séries brossant un portrait un peu simple des adolescents. Je suis sûre que vous en trouverez d'autres par vous-mêmes, d'ailleurs. Il aurait aussi été sympathique, si nous en avions eu le temps, d'essayer de voir comment étaient dépeints les adolescents dans les séries qui ne leur étaient pas du tout adressées... mais, hm, ça existe encore, de telles séries ?

Et pour rester dans le domaine de l'adolescence, ne bougez pas, je vous ai prévu un merveilleux générique que vous pourrez regarder une fois que vous aurez terminé d'écouter l'émission de ce soir !

Et pour ceux qui manquent cruellement de son : SeriesLiveOnAir_Purple_mini

16 septembre 2008

Télé guidée...

C'est dur à admettre, mais même avec tous les moyens qui sont à ma disposition et la ferme volonté de vouloir donner leur chance à un maximum de séries, nouvelles et moins récentes, j'arrive quand même à me débrouiller pour passer au travers d'un certain nombre d'entre elles. C'est d'autant plus énervant que depuis quatre ou cinq saisons, je m'attache à essayer de tout voir. Alors quand je m'aperçois que j'ai loupé une série sympathique de 2007, mon sang se met à bouillir de rage envers moi-même.
Je suis une téléphage acharnée, ça s'est vu ?

Ainsi donc, merci à Ben pour avoir attiré mon attention sur Miss/Guided, que vraiment, j'ai laissée passer entre les mailles du filet. Quand on pense que j'ai trouvé le moyen de perdre mon temps devant des East Bound and Down et consorts, ça me rend dingue...

En apparence, Miss/Guided n'est pas un show révolutionnaire. Pensée comme une comédie en single caméra prenant pour décor le lycée d'une petite ville tranquille, elle ne paie pas de mine. Son héroïne, Becky, est une petite blonde frêle, une sorte de Jennifer Finnigan en plus moche, mal assurée, nerveuse et un peu coincée pour couronner le tout. C'est vrai qu'en même temps, on partait de loin, puisqu'elle avait fait partie des vilains petits canards quand elle était elle-même lycéenne. Globalement il y a quand même eu du progrès. Bref, peu d'arguments sur le papier.
C'est parce qu'il ne faut pas se fier à ce qu'il y a sur le papier !

Le principal point fort de Miss/Guided, c'est son utilisation des apartés. Dans la plupart des séries (je pense par exemple à Once and Again ou, pour rester dans le registre des comédies, à Malcolm), ces apartés serviraient à donner la possibilité aux personnages de dire leur vérité, d'une certaine façon. Ici, ça sert surtout à leur permettre de se montrer tels qu'ils ne sont pas, à se mentir. Tout le monde se raconte des histoires, là-dedans ! Il y a Bruce, totalement imbu de sa personne, qui pense que c'est ce qui lui donne une sorte d'autorité naturelle... il y a le beau Tim qui pense qu'on lui a proposé le boulot de prof d'espagnol par choix alors qu'on avait proposé au type de la maintenance au préalable... et évidemment il y a Becky, notre blondinette héroîne, certaine d'avoir le contrôle total de son existence. Eh bien, pas vraiment, et le contraste entre ce qui se passe, et le discours des personnages, est absolument délicieux. C'est un peu comme s'ils étaient en représentation pendant ces apartés : au lieu de se confier, ils tentent de donner une image reluisante de leur existence ; un peu comme s'il s'agissait d'une interview pour un reportage.
La seule qui semble être la même dans les deux circonstances, c'est Lisa, la nouvelle prof bien carossée.

Becky fait un peu penser à Ally McBeal. En mieux. Sans rire ! Déjà, elle se nourrit, elle. Et ensuite, elle n'est pathétique qu'en apparence. On développe bien plus facilement de la tendresse pour elle que pour l'avocate rachitique. Elle est nerveuse et peu sûre d'elle, mais elle y travaille d'arrache-pied, tout en assumant sa différence. Elle se raconte peut-être des histoires sur sa vie d'adulte, mais dans le fond, elle sait très bien ce qu'elle veut et les progrès qu'elle a encore à accomplir.
C'est vers la fin du pilote que, grâce au personnage de Tim dont on pensait depuis le début qu'il n'était qu'une belle gueule inaccessible, on prend la mesure du charme de la blondinette. Toute gauche et fragile soit-elle... elle est, d'une certaine façon, totalement pure. Et vraie. Et honnête. Et positive.

D'une certaine façon, tout l'attrait de Becky réside justement dans le fait qu'elle ne voit pas ses propres qualités, mais qu'elle fait de gros efforts pour se perfectionner et se voir comme quelqu'un qui n'est pas dans l'échec. Elle ne se croit pas arrivée, mais elle espère voir le bout du tunnel. C'est ce qui la rend touchante, et ce qui fait qu'elle inspire une pointe d'admiration, même dans ses scènes les moins glorieuses.

Je vous ai parlé il y a quelques semaines d'Une Maman Formidable, Reba et Une Nounou d'Enfer, eh bien on est en plein dans le sujet. Il y a d'autres séries que je pourrais citer aussi, comme Rude Awakening. Qu'on-elles en commun, ces séries qui comptent parmi mes préférées ? (en même temps je vous l'accorde, j'en ai au moins 25, des séries préférées, mais côté comédies elles sont dans le Top5 en tous cas).
D'abord, leur personnage central est une femme. La trentaine passée, voire même pour certaines, flirtant avec la quarantaine (ou 29 ans en années Fran). Dans mon cas, on ne peut donc pas tellement parler d'identification que de projection.
Chacune, du fait de son parcours, se trouve au début de la série à une étape charnière, découlant d'une à plusieurs échecs, et c'est aussi ça qui me plaît : des personnages marqués par leurs erreurs, se trouvant dans une situation où il faut aller de l'avant.

Prenez Fran : elle a perdu 3 ans de sa vie avec un mec médiocre parce qu'elle subissait l'influence de sa marieuse de mère. En choisissant de quitter son boulot avec Danny, et se lancer dans un nouveau job au sein d'un milieu social plus élevé, en cherchant à tout prix le grand amour, sans transiger sur son sindépendance ni sa personnalité, elle s'efforce de s'améliorer. Lorsque Danny revient lui demander de l'épouser, déjà, à la fin de la première saison, elle peut constater le chemin parcouru.
C'est encore plus évident pour Reba qui soit se remettre de son divorce et qui devient progressivement moins bornée, moins autoritaire, qui cesse de se focaliser sur l'échec de son mariage ou ses enfants, et commence une carrière... pour finir par devenir la meilleure amie de celle qui lui a ravi son mari !
Quant à Grace, l'ex-alcoolique qui cherche à s'accomplir même si être une mère célibataire n'est pas de tout repos, elle veut tout à la fois : la famille, le travail, les amis, les amours, la stimulation intellectuelle (elle se cultive, va pour la première fois à l'opéra...) ; elle est en quête d'elle-même et d'un équilibre.
Et puis, dois-je vraiment aborder une fois de plus le cas Billie ? La belle a une addiction à combattre, une mère castratrice dont se libérer, sa vie professionnelle et sentimentale à remettre sur des rails, et pour couronner le tout, elle est en lutte permanente avec cette facette d'elle-même qui couche à droite et à gauche, et multiplie les tentatives d'autodestruction...

En fait, le rire naît précisément de là : de ce que ces femmes vont faire pour s'améliorer elles-mêmes, et donc pour améliorer leur existence. Avec ce que ça comportera, inévitablement, sur la route, de maladresse, d'échec, d'épuisement. Ce qui est justement drôle c'est que même quand la situation directe est surréaliste, le personnage et ses aspirations sont bien ancrées dans le réel, légitimes, et humains.
La confrontation de ces deux éléments, dos a dos, fait que les dialogues et les quiproquos sont drôles. Les autres types de personnages de séries humoristiques, ceux de type toonesque, ne jouent pas du tout sur le même registre ; ici, clairement, les gags fonctionnent parce qu'on investit les personnages, parce qu'ils semblent vrais.
Du coup, ceux qui ne ressentiront pas d'atomes crochus avec Fran, Reba, Grace ou Billie ne sauront pas vraiment rire avec elles.

D'aucuns diront que c'est ma préférence pour les séries dramatiques qui parle finalement à travers ces arguments, et ils auront peut-être raison, après tout... Mais bon, chacun vit sa téléphagie comme il lui plaît !

Si je m'apprête effectivement à continuer à suivre les aventures de Becky (le cagoulage se fait en tous cas dans ce sens pour le moment) pour ces mêmes arguments que ceux qui m'ont séduite dans les séries sus-citées, je dois dire que l'investissement est moindre parce que je sais que la série est courte. Ca me retient un peu, je dois dire. Comment s'installer confortablement auprès d'un personnage si on sait qu'on devra le quitter avant de pouvoir juger de lui sur le long terme ?
J'avoue qu'une série dramatique courte (genre une saison ou moins), ça ne me dérange pas tellement, mais une série comique courte ? Je suis moins sûre.

Donc finalement, au lieu de remercier Ben pour cette découverte, je vais peut-être plutôt lui en vouloir...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture, attention attention, attachez vos ceintures : les fiches Une Nounou d'Enfer, Reba, Une Maman Formidable, Rude Awakening et, bien-sûr, Miss/Guided de SeriesLive.

Publicité
15 septembre 2008

Le post qui sent le 15 septembre

Ma grand'mère était une femme formidable. Mais je ne suis pas là pour vous faire son éloge, ce n'est pas le but de ce blog, et puis, bon, vous l'avez ratée, c'est trop tard, fallait y penser plus tôt.
Par contre j'ai réalisé récemment qu'en fait, c'était une téléphage. Enfin disons qu'on n'est pas passés très loin.

Pendant des années et des années, elle n'a pas eu de télévision, ce qui, il est vrai, la disqualifie quelque peu pour le titre de "plus vieille téléphage de la famille". Elle clamait souvent qu'elle n'en avait jamais eu besoin ; son truc à elle, c'était les livres. Ça, c'est ce qu'elle disait.
En vérité, quand elle a été à la retraite et qu'elle a eu sa première télé, elle a commencé à agir différemment de ce qu'elle disait !

Par exemple, il était de tradition qu'après le déjeuner, elle regarde Les Feux de l'Amour. Ouais. Je sais. Et elle était seule sur ce coup ! Ma soeur et moi, bien que loin d'être immunisées contre le virus de la téléphagie et l'appel de l'écran allumé, nous tenions respectueusement à l'écart. On était habitués aux gens qui avaient des goûts téléphagiques de merde (après tout, ma mère est bien une inconditionnelle de Walker, Texas Ranger...), mais c'est pas une raison pour frayer avec eux.
Elle ne chercha qu'une fois à nous pervertir à son vice, en nous présentant la série comme suit : "bon, tu vois Victor ? eh bien les personnages de la série, soit ils travaillent pour lui, soit ils couchent avec lui, soit les deux". Je vous laisse juges de la véracité de la chose, je ne maîtrise pas assez bien le sujet.

Pendant deux ou trois ans, ma grand'mère s'est donc fait un devoir d'aller, à la fin de chaque déjeuner, voir où en étaient les aventures de Cricket, Victor et tous les autres (mais c'étaient ces deux-là ses préférés). Et puis un beau jour, elle a repéré sur le programme télé la diffusion d'Arabesque juste ensuite, et elle s'est dit qu'elle allait jeter un oeil. Vous voyez, les graines de la téléphagie avaient germé !!! Elle fit alors une expérience qui changea sa vie...
Elle n'éteignit pas le poste à la fin du générique des Feux de l'Amour. Et découvrit ainsi qu'en fait, il y avait un générique de début, et un générique de fin. "Voilà pourquoi je trouvais qu'on ne comprennait rien d'un épisode à un autre !".
Oh, vous pouvez rire, je ne m'en suis moi-même pas privée !!!
Elle n'était pas du tout rôdée, comme nous l'étions instinctivement, aux diverses techniques de narration, aux codes du genre (intro-générique-épisode-générique), etc... Mais elle faisait ses expériences, finalement.
(Ceci est un fait avéré, je le jure.)

Ma grand'mère prit donc l'habitude de regarder, quotidiennement, Les Feux de l'Amour, puis Arabesque. Et le soir (parce que ça passait le soir à l'époque), il lui arrivait souvent de regarder Columbo, aussi. Pour quelqu'un qui n'aimait pas la télévision, ça faisait quand même pas mal heures passées chaque semaine devant son poste !

J'étais fière de ma grand'mère. Elle ne regardait que des séries américaines. Pas les meilleures, c'est sûr, mais les dégoûts et les douleurs, ça ne se discute pas. En plus, en vraie téléphage, elle essayait de suivre ce qui se passait, les nouveautés qui débarquaient, les séries populaires (elle y tenait, à son Télé 7 Jours ! presqu'autant que moi à mon Télé Z !), et regardait, par curiosité.

Parmi ses tentatives d'élargir son horizon télévisuel, elle avait notamment trouvé Sex & the City trop vulgaire. Et franchement, combien de grand'mères de plus de 65 ans regardent Sex & the City de leur propre initiative, sans que leurs petits-enfants ou enfants ne les y encouragent ? Je n'aurais même pas pensé à lui proposer de regarder ! J'avais raison, quelque part : ça ne lui a pas plu. Mais elle a essayé, et c'est ça qui compte, pas vrai ? Quand je vous disais que c'était une sacrée bonne femme, ma grand'mère !

Et puis, sa télé a lâché, et elle n'a pas voulu faire l'effort d'en racheter. "J'ai vécu des années sans télé", disait-elle, "je n'en ai pas vraiment besoin".
Ouais, c'est en cela que nous différions.

Quelques années plus tard, je suis venue m'installer avec elle pour quelques mois. J'étais déjà une téléphage convaincue, ça faisait d'ailleurs un peu plus d'un an que j'officiais au sein de l'équipe rédactionnelle de SeriesLive, c'est pour vous dire... je ne me contentais plus de ma propre consommation, je voulais aussi contaminer les autres ! Je suis donc arrivée, avec mon propre poste de télé, et avec, je le confesse, l'envie de partager avec elle mes découvertes.
J'ai donc fait quelques expériences avec elle, et si elle n'a pas vraiment accroché sur Charmed ni Oz, en revanche, chaque samedi soir, elle montait me rejoindre et nous regardions New York SVU ensemble.

La première fois, elle a été interloquée par la fin quelque peu abrupte de l'épisode. "Alors il faudra regarder la semaine prochaine pour savoir comment le procès finit ?". Il m'a fallu faire preuve de pédagogie et lui expliquer que le principe, ce n'était pas de montrer comme ça finit, mais de soulever un problème et de nous laisser réfléchir dessus. Que le père soit jugé coupable ou non, dans le fond, ce n'est pas l'important, ce qui compte c'est pourquoi il a tué ce gamin qui avait brutalisé son propre enfant. Quoi que le jury décide, on peut se demander où commence et où finit la spirale infernale de la violence.
La réponse a paru la convaincre, et nous avons continué à regarder la série ensemble, jusqu'à ce que je déménage.
Je soupçonne aussi qu'elle regardait ça pour me faire plaisir, mais la connaissant, si vraiment elle n'avait pas aimé du tout, elle me l'aurait dit, et m'aurait fait trouver autre chose pour que nous passions du temps ensemble.

C'était l'une des facettes de ma grand'mère. Celle qui en tous cas, concerne un peu ce blog. Ma grand'mère pouvait regarder des soaps l'après-midi, et regarder la Nuit du Ramadan sur France 2 le soir, elle était comme ça. Curieuse de tout, jamais d'a priori. Elle essayait au moins une fois. Elle posait ses yeux gris sur l'écran avec un regard acéré, et se faisait son opinion, sans se laisser influencer. Elle essayait de s'ouvrir à ce qui pouvait se passer.

Je n'ai pas ses yeux gris, mais je crois que j'ai hérité du regard. Vous ne trouvez pas ?

Joyeux anniversaire, mémé.

Vous n'avez pas comme une grosse envie d'appeler la vôtre, là, maintenant ?

13 septembre 2008

[DL] Le Coeur a ses Raisons

Feue ma grand'mère regardait toujours Les Feux de l'Amour après le déjeuner, une fois qu'elle s'est trouvée à la retraite. J'en reparlerai très bientôt. Toujours est-il que les génériques de soaps, j'en fais mon affaire, je connais ! J'aime bien celui de Des Jours et des Vies (like the sand throught the hourglass, so are the days of our lives... fait la voix virile en intro), par exemple.

LeCoeurasesRaisons
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Là, on est dans le parodique pur jus, donc pas de quoi, hilare, se taper sur les cuisses, mais bon, ça se laisse regarder. Pourquoi pas ? Heureusement, la série est un peu plus drôle que ça, quand même.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (en vrai, vous lisez mes posts, ou pas du tout ?) : la fiche Le Coeur a ses Raisons de SeriesLive.

13 septembre 2008

Que la raison ignore

Quant à moi j'avais ignoré bien trop longtemps Le Cœur a ses Raisons, dont on me disait pourtant grand bien. Voilà qui m'apprendra à ne pas croire les racontars.

C'est vrai que la première fois que j'ai vu des extraits de cette série, je me suis dit "ça a l'air bien gras, encore, ce truc" ; à première vue, il semblait y avoir une sorte de parenté avec les séries absurdes britanniques, et c'est pas qu'elles soient mauvaises, hein, mais je n'ai pas grande affinité avec l'humour anglais. Pour être honnête, ce que j'en voyais, ce qu'on m'en disait, tout ça ne me donnait pas très envie.
Et puis, bon... disons aussi que les parodies, à plus forte raison si elles portent sur des soaps, je conçois mal de les suivre sur le long terme. Regarder un film, un téléfilm ou une émission, limitée dans le temps, oui... mais regarder un faux-soap, ça demande quand même, au final, la même patience que pour en regarder un vrai.

Les mois ont passé, et SeriesLive s'est récemment retrouvé truffé de pubs pour le DVD sorti ce mercredi ; en regardant la bande-annonce, je me suis dit "allez, quel mal ça peut bien te faire d'être curieuse ? Tu es d'une nature téléphagiquement aventureuse, oui ou non ?!". Et n'écoutant que mon courage, j'ai pris sur moi d'entreprendre le pilote, en ce beau weekend de septembre.
D'ailleurs faudra qu'on reparle du problème de la TNT, parce que je ne m'explique pas comment je suis passée au travers de la diffusion sur NRJ12. Vous me ferez penser à vous en faire un post, à l'occasion...

Pourtant, même avec cette bonne résolution à l'esprit, je gardais des a priori sur cette série. Je me disais qu'elle se limiterait à être une parodie de soaps, et ça n'a pas complètement été vrai. C'est une série comique, avec une grosse part de parodie, certes, mais pas uniquement ; elle possède ses propres gags, et surtout, un acteur très sympathique en la personne de Marc Labrèche, qui est toujours hilarant mais détient aussi une certaine retenue qui lui permet d'être un peu pince sans rire. Et ça c'est complètement mon genre.

Vais-je me fendre de l'achat du DVD ? Je ne suis pas encore sûre, je dois dire. Si j'ai été rassurée sur l'aspect trop lourdingue de son humour, en revanche la série ne m'a pas convaincue sur sa longévité. Je ne me vois pas regarder ça pendant plusieurs heures. Mais j'hésite quand même un peu ce qui est relativement bon signe.

Enfin bon, globalement, je n'essayerai pas de décourager quiconque de se lancer là-dedans, c'est juste que... si vous en avez l'occasion, allez-y prudemment, genre le pilote et ensuite vous aviserez, parce que ce n'est pas le genre de série qui plaira à tout le monde.
Mais ce serait marrant de montrer ça à ma frangine tout-à-l'heure, tiens !

Eh, vous avez vu ? Maintenant je regarde même des séries canadiennes sans broncher ! Je me ramollis sacrément, on dirait... où est passé mon bon vieux sectarisme d'antan ? Je vieillis, et c'est pas beau à voir.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (ne faites pas comme moi, ne restez pas dans l'ignorance) : la fiche Le Coeur a ses Raisons de SeriesLive.

12 septembre 2008

[DL] Night Court

J'hésite à faire un article La preuve par trois pour Night Court, principalement parce que je n'ai pas tellement ri, ce qui est problématique vu qu'il s'agit d'un sitcom. J'ai pratiqué un peu de lecture sur la série et apparemment, il semblerait qu'elle ait duré plutôt longtemps, eu de relativement bons scores et même des récompenses. Ce qui m'inciterait presque à quand même faire une petite bafouille sur le sujet...
J'me tâte, on verra.

NightCourt_580
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Si je vous dis que la série date des années 80, vous me croyez, ou bien ? La musique, les graphismes très pauvres (c'est pas que je n'aime pas le violet, notez bien), les plans académiques... c'est vraiment la fête ! Et personnellement ça me fait bien rire. Ptet même plus que la série elle-même...?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Night Court de SeriesLive.

12 septembre 2008

C'est certain, Sookie sucks

Faisant fi de toute tentative de suspense, j'annonce donc clairement la couleur : True Blood ? No pasarán ! Pourtant on ne pourra pas dire que je n'ai pas fait d'effort : devant un preair pourtant risible, je n'ai pas hésité à regarder la version définitive du pilote, au cas où. La triste constatation qui en a découlé s'est faite en plusieurs étapes :

1 - "Eh merde, Anna Paquin marine toujours dans son short !" : remporter un Oscar avant d'avoir perdu toutes ses dents de lait n'implique pas forcément qu'il faille persister dans cette carrière. Ou alors c'est les cheveux blonds qui ont un effet pervers... toujours est-il que la nunucherie est toujours là et bien là, et elle donne des envies de meurtre. Et les jolies filles comme moi, vous savez ce qu'on leur fait en prison ?!

2 - "Est-ce que le pilote de Six Feet Under était aussi décousu ?!" : je me pose de grandes questions sur Alan Ball, la principale étant : ce mec n'est-il pas carrément surrévalué ? Quand on voit la façon dont les scènes se succèdent dans True Blood, passant d'un genre pitoyable à un autre sans la moindre logique, si ce n'est celle de reprendre les recettes qui font les succès des séries Z, franchement, on s'interroge.

3 - "Scenes not missing anymore" : on s'en doutait un peu mais, bon, hein... vu ce à quoi on a affaire, j'ai préféré vérifier. Donc oui, toutes les scènes manquantes ont été ajoutées, et certaines ont été refaites (principalement à cause du point n°4). Avec une classe qui n'a rien à envier à celle de feue Anna Nicole Smith, et la discrétion d'une Paris Hilton ! Prenez par exemple l'une des scènes qui se fout le plus ouvertement de notre gueule, quand le frère de Sookie rapplique dans le bar. Ce mec a eu l'excellente idée de se couper les cheveux entre les deux tournages (avec un petit méchage blond dont ma coiffeuse vous dirait des nouvelles), mais seules certaines scènes ont été retournées, ce qui permet d'avoir une différence énorme d'un plan à un autre. Juste par radinerie. Alors il parait qu'être radin, c'est in, mais là, franchement, on est dans le summum du cheap. Quand on veut avoir l'air de ne pas prendre les spectateurs pour des boeufs, soit on se fend de tout tourner une seconde fois, quitte à mettre la main à la poche, soit on s'arrange avec ce qu'on a. A se demander où est passé le perfectionnisme qu'on appréciait, si-si, je vais le redire, dans Six Feet Under.

4 - "Tara est morte, vive Tara !" : ça c'est quasiment la meilleure nouvelle de ce pilote. L'actrice qui jouait Tara a décampé, vite fait mal fait. Je dis "quasiment" parce que, reconnaissons-le, si la nouvelle Tara ne surjoue pas autant, elle n'est pas pour autant meilleure, non, elle est juste moins mauvaise... Quand au fait que ce changement de casting a induit des coups de ciseaux très malencontreux, j'en ai parlé ci-dessus. Comme quoi, quelque part, au fond de son cœur, Alan a su que j'avais raison...

5 - "La mythologie c'est pour les cons" : ça n'a pas changé, le coup des vampires est toujours aussi mal exploité. Pire encore, un axe du preair a été abandonné, alors qu'il aurait pu donner lieu à une intrigue à peu près intéressante, mais il a été lâchement passé au massicot : il n'y a plus de témoin mystérieux au sauvetage du vampire par Sookie (et donc pas d'intervention pour l'aider à se battre). Peut-être que les mecs se sont dit qu'ils n'arriveraient nulle part avec ça, ou que ça faisait trop pour un pilote, mais c'était quand même la seule vraie indication qu'on allait s'intéresser un peu aux vampires. Là, du coup, tout ce qu'il reste, c'est les coucheries du frère de Sookie qui le font finir en prison, et Sookie qui s'est mis les Thénardiers du coin à dos. Ca valait vraiment la peine de nous faire chier avec les histoires de vampires.

Bon, vous l'avez compris, je passerai mon tour sur cette série, je lui ai quand même offert, en l'espace de quelques mois, un part considérable de mon temps, tout ça pour un rendu pitoyable. Le southern gothic, c'est bien, mais encore faut-il le maîtriser, et ne pas chercher à le mâtiner avec plein d'autres trucs pour faire de l'esbroufe : les idées dans une série, c'est bien, mais comme le dit Fran à propos du maquillage : "quand yen a moins, c'est un plus !".

Mais si jamais je me suis plantée, ça arrive même aux meilleures, n'hésitez pas à venir me dire un petit mot pour m'avertir du miracle, en cours de saison, ok ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (c'est pas avec cette série que ça va s'arranger) : la fiche True Blood de SeriesLive.

Publicité
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité