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ladytelephagy

25 février 2010

Dorama chicks

Si vous êtes un tant soit peu attentif à l'univers de la pop culture japonaise, vous savez qu'il y existe un phénomène relativement typique : les idols. Je dis "relativement" car il s'est étendu, dans une moindre mesure et avec des variations locales, à d'autres pays asiatiques.
Et si ça ne vous dit rien, asseyez-vous, je vous explique.

Les idols sont des jeunes filles (bon, il en existe un pendant masculin, mais enfin ne nous dispersons pas) qui sont encore dans l'adolescence, voire même juste avant, et sont recrutées au nom d'une qualité et une seule : elles sont mignonnes. Alors, non, bon, quand je dis mignonnes, je ne dis pas nécessairement qu'elles ont une jolie frimousse (ce n'est pas systématique et vous allez voir pourquoi), mais plutôt qu'elles sont mignonnes comme dans la phrase "oooooh, que ce petit chien est mignon !". Voilà : ce genre de mignonnerie. Vers 12-13 ans en moyenne, les petites sont donc recrutées sur ce critère typiquement japonais, et à partir de là, l'idée est de propulser vers la célébrité des filles qui pourraient aussi bien être votre voisine ou votre petite sœur. Euh non, pas petite sœur, n'exagérons rien.
Une fois embrigadées (le plus souvent au sein de groupes uniquement constitués d'idols), les filles sont un peu formées à la danse et au chant, mais pas trop, surtout ! Malheureux ! Puisque tout le principe, c'est que les idols entretiennent une impression de spontanéité et d'innocence (j'ai dit "impression", parce que ça n'empêche pas que les gamines passent systématiquement par des relookeurs et des chirurgiens, notamment pour la sacro-sainte opération de débridage). Il faut qu'elles gardent une attitude authentique de "girl next door", un peu faillible si possible ; genre elle est jolie mais un peu raide quand elle danse, elle a de l'énergie à revendre mais chante faux, etc... Comme ça les fans peuvent lui souhaiter de s'améliorer, ça ajoute une dimension affective.

Le phénomène des idols, s'il connaît des hauts et des bas, repose sur une industrie bien rodée lancée depuis les années 60 au Japon. Par là. S'est développée autour de cette petite recette toute une économie : les filles sortent un single, puis deux, puis trois, puis un album (l'industrie musicale japonaise étant du genre "3 strikes and you're in"), elle se produisent en live un peu partout, elles parcourent l'archipel pour des évènements style serrage de main (l'équivalent de la dédicace, les mains moites de 300 fans en plus), on les voit endosser des marques dans des campagnes publicitaires, elles sortent des photobooks (recueil de photos de plus ou moins bon goût selon le bon vouloir de la prod) et des photos qu'on peut acheter à l'unité dans des boutiques spécialisées, elles chantent le générique d'une émission ou d'une série animée, elles sont invitées dans des émissions de divertissement ou musicales... jusqu'à ce qu'elles obtiennent leur propre émission télé où, contractuellement, elles font les fofolles et interprètent une de leur chanson chaque semaine.
Vous voyez où je veux en venir ?

Les AKB48 sont un des récents groupes d'idols à cartonner au Japon. Elles sont passées par toutes ces étapes et se sont montrées tout-à-fait rentables, mais voilà, leur producteur voulait absolument du marbre pour la piscine de sa villa en Toscane. Les petites AKB48 ont donc hérité, début janvier 2010, de leur propre série, Majisuka Gakuen.
Nous y voilà donc.

MajisukaGakuen

Vous avez toutes les cartes en main pour comprendre qu'il n'y avait rien à en attendre... et pourtant c'est quand même décevant, par le fait d'on ne sait quel miracle.

Le concept repose sur le principe que les AKB48, au nombre de... 48 (ne riez pas, ça n'a pas toujours été le cas !), doivent toutes apparaitre à l'écran. Oui, une série reposant uniquement sur le principe de montrer un maximum de personnages en 12 épisodes, ça existe, et si ça vous fiche les jetons c'est que vous avez tout compris.
Majisuka Gakuen propose pour cela de suivre les aventures d'un collège pour filles qui vont toutes en cours au même endroit mais y consacrent le plus clair de leur temps à se fritter entre clans.

Si vous relisez attentivement ma petite présentation du système des idols, vous remarquerez que, si les filles sont un peu coachées sur le plan de la danse et du chant, en revanche je n'ai absolument pas évoqué une quelconque formation à la comédie. C'est à dessein. Et, oui, je suis consciente que plus vous avancez dans ce post, moins vous vous sentez encouragé à regarder la série...
Puisque tout le concept des idols repose sur la fraîcheur du produit (d'ailleurs dés qu'une idol commence a être trop formatée, et à plus forte raison si elle atteint l'âge canonique de 18 ans, elle se fait virer comme une malpropre et remplacer par une autre ado plus novice et on recommence tout), l'idée c'est que c'est carrément censé faire partie de leur charme. Certaines se défendent à peu près (statistiquement parlant, elles ne pouvaient pas être toutes nulles, quand même), mais la norme, c'est un apparent amateurisme.
Rien de très surprenant, donc, à ce que les performances du cast de Majisuka Gakuen soient... comment le dire gentillement ? Disons... primesautières ?

Ce qui choque, du coup, c'est plutôt l'indigence du scénario et des dialogues. Alors, bon, les Japonais ne se sont jamais spécialement distingués par leur talent pour les dialogues mémorables, mais pour le scénario, il n'y a vraiment aucune excuse.

Bon bah voilà, comme ça, c'est fait, j'ai parlé de Majisuka Gakuen. Vu le nombre de requêtes menant à mon blog ces dernières semaines, je pense qu'il va y avoir des déçus parmi vous, mais tant pis. Et encore, estimez-vous heureux, j'aurais pu le faire dans la catégorie La preuve par trois avec des captures immondes.
Et puis écoutez, merde alors, c'est pas ma faute à moi si les séries les plus pourries de la saison sont sous-titrées en premier.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Majisuka Gakuen de SeriesLive.

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24 février 2010

Ma came

"Je suis un alcoolique. Je ne prends pas qu'un seul verre. D'ailleurs, je ne comprends pas qu'on puisse prendre qu'un seul verre, je ne comprends pas qu'on puisse laisser un demi-verre de vin sur la table, je ne comprends pas qu'on puisse dire "merci, ça suffit"... Comment peut-on se lasser d'une telle sensation ? Comment ne pas avoir envie de la ressentir plus longtemps ? Moi mon esprit ne fonctionne pas comme ça."
(Leo McGarry, A la Maison Blanche - 3x10 : Bartlet pour l'Amérique)

Bon, je vais être franche avec vous, je viens tout juste de découvrir l'existence des PRISM Awards, via la news du site Le plus en séries. Et encore, même là c'est un hasard, puisque je ne lis jamais ce site d'ordinaire (vu que je ne pratique pas les sites qui ne proposent que des news). Pourtant, le sujet me captive, mais enfin force est de constater que ce n'est pas l'award le plus discuté sur les sites et blogs consacrés aux séries. En tous cas, c'est comme ça que j'ai appris qu'il y avait d'autres personnes que moi qui trouvaient qu'on ne parlait jamais assez de personnages au comportement addictif. Vous voulez qu'on recompte le nombre de fois où je vous ai parlé de Rude Awakening ? Voilà, CQFD.

RudeAwakening

Pour ceux qui, comme moi pour le coup, manquent cruellement de culture, voilà un bref topo : les PRISM Awards sont remis aux œuvres traitant de la consommation abusive de substances comme l'alcool, les drogues, le tabac, les médicaments... Ce qui, en gros, constitue le cast de ma série idéale, si vous voulez. Il n'y a pas que les séries qui peuvent être récompensées, mais comme je suis téléphage avant tout (bien que je fasse des expériences), je vais faire comme si.

Donc comme toujours dans ces cas-là, j'ai fait un peu de lecture, histoire de rattraper mon retard, et je dois reconnaître que bien des séries récompensées font déjà depuis longtemps partie de mon tableau de chasse. Alors je vous ai préparé un petit florilège de mes vainqueurs préférés...

1997 - Winner
Une Maman Formidable - 4x12 : Un Noël mouvementé
Je ne pense pas avoir vu cet épisode mais il faut quand même dire que la série n'a jamais reculé devant les thématiques sur la boisson. Rappelons qu'à la base, l'héroïne Grace est une ancienne alcoolique, qui a cessé de boire quand elle s'est séparée de son ex-mari, qui la battait sous l'effet de la boisson. Oui, c'est un sitcom, pourquoi cette question ?

2001 - PRISM Commandation
Rude Awakening - 3x02 : Putain de soirée
L'absence de cette série dans le palmarès des PRISM Awards aurait été un scandale. Et pour avoir vu cet épisode, plusieurs fois qui plus est, je peux vous garantir que ça méritait franchement de gagner un trophée. Voir Billie s'engueuler avec son miroir dans la salle de bains, alors qu'un type l'attend dans la chambre pour s'envoyer en l'air afin de pouvoir gagner sa dope, franchement, tout le monde n'aurait pas osé. Faudrait que je me le revoie, cet épisode, puisqu'on en parle.
Titus - 2x19 : L'intruse
C'est pas forcément le meilleur épisode de la série. Et je pense qu'il y en a d'autres qui valent au moins autant sur cette thématique que ce petit épisode avec une ado mal embouchée. Je pense notamment à l'épisode d'intervention, au cours duquel la famille Titus tente d'aider le patriarche... à se remettre à boire. L'effet de cynisme fonctionnait bien mieux.

2002 - Winner
The Division - 1x22 : Dérive
Je n'ai pas encore abordé cette série ici (il faut dire que sa réputation discrète et ses diffusions rares n'aident pas), mais il y a bien des choses que j'avais aimée dans The Division, et notamment le personnage de Jinny, alcoolique notoire qui mettait régulièrement sa carrière voire sa vie en péril à cause de son addiction. Le personnage était un peu une Billie Frank sans l'humour, très touchante mais en même temps beaucoup moins facile à prendre en affection, ce qui est quand même vrai de la plupart des alcooliques, disons-le.

2005 - Meilleur arc - Winner
Jack & Bobby - La rentrée / Le discours de minuit / Frères ennemis
Ah bah, en voilà une autre de série méconnue et hélas trop peu traitée y compris dans ces colonnes. En plus, ça irait vite de se la refaire, cette série, je vais y repenser sérieusement, tiens. Il faut dire que tout un axe tournait autour du fait que la mère de Jack et Bobby avait du mal à se passer de son herbe, chose que même son fils adolescent ne vivait pas aussi bien qu'on le croit. Ce n'était pas tant la qualité d'écriture de cet axe que la prestation de Christine Lahti qui impressionnait beaucoup. Non mais vraiment, plus j'y pense plus je me dis que je vais ptet me refaire une cure de Jack & Bobby.
Le Protecteur - Hallucinations / Amende honorable
Avant The Mentalist, il y avait Le Protecteur. L'acteur principal était tout aussi bon à baffer, mais au moins ça s'expliquait par le scénario, puisque Nick Fallin était pris la main dans le sac de dope dés le pilote, et ce petit avocat riche se trouvait à prendre en charge des affaires pro bono pour le service de l'enfance de la ville. Je me souviens avoir dévoré cette série sur TF1, et avoir eu plusieurs fois des envies de meurtre à cause de ce crétin de Nick, complètement apathique. Mais le fait est que du coup, son addiction était un acte fondateur de la série et de nombreuses intrigues personnelles.

2006 - Meilleur arc - Winner
Reba - Help Wanted / Hello, my name is Cheyenne / Where there's smoke / Best lil'l haunted house in Texas
Outre plusieurs mentions, la série a remporté en 2006 une victoire méritée. L'axe de l'alcoolisme est d'autant plus impressionnant que Reba est un sitcom familial qui très souvent (même si pas toujours) se cantonne au politiquement correct, avec des intrigues classiques et un dénouement où tout est bien qui finit bien. Et là, Cheyenne qui devient alcoolique, vlan. C'est du lourd. Et si au début, la série a réagi par l'humour, au final le traitement a bien mérité cette récompense.

2008 - Meilleur arc - Nomination
Rescue Me - Coups de blues / Les héros du 11 Septembre / Amende honorable / Dieux et fantômes / Un match, une vie
Il est difficile de parler d'alcoolisme sans mentionner Rescue Me ! Je n'ai pas encore vu ces épisodes (mais maintenant que j'ai le DVD ça ne devrait plus tarder) mais je ne doute pas, s'ils sont dans la même veine que ce que j'ai déjà vu, qu'ils retranscrivent des problématiques sur l'alcoolisme de façon très honnête.

2009 - Meilleure performance dans un drama - Winner
The Cleaner - Benjamin Bratt
Sincèrement, je suis déçue. The Cleaner, bien qu'ayant parfois reculé devant l'obstacle, a quand même le mérite d'avoir fondé une série toute entière sur le principe de l'addiction et de la façon dont on peut s'en libérer. Ou tout du moins essayer. L'effort est colossal, même si légèrement opportuniste venant d'une chaîne qui diffuse en parallèle de la real tv sur le même sujet. En tous cas ça méritait plus qu'un simple coup de chapeau à Bratt. Pour 2010, The Cleaner n'est nommé que pour un épisode (cf. Le plus en séries). C'est pas normal non plus...

TheCleaner

Vous aurez noté que pour une ou deux récompenses attribuées ("winner"), les PRISM Awards soulignent aussi d'autres efforts ("PRISM commandation"), moindres mais notables tout de même, et régulièrement on trouve des séries comme Les Anges du Bonheur ou Promised Land dans ces citations, ce qui n'étonnera que ceux qui n'ont pas encore lu mon plaidoyer pour réhabiliter ces deux séries, dont pour une fois on va se rappeler l'existence. Urgences a également été de nombreuses fois cité par les PRISM Awards, à raison puisqu'entre les patients et les intrigues de Carter ou Abby, on peut dire que la série a su explorer cette thématique plusieurs fois, avec le talent qui était le sien.
Récemment, j'ai eu envie de redonner sa chance à Saving Grace qui m'avait déçue, mais bon, le temps passe et parfois on change d'avis, ou simplement on est plus réceptif. Vais ptet m'occuper de revoir ce pilote quand j'aurai fini ma rétrospective Jack & Bobby...?

Mais globalement, les séries qui abordent plus spécifiquement ces problèmes d'addiction sont souvent en bonne place parmi mes préférences. En fait, je crois que si je suis sensible à ce sujet, c'est essentiellement parce que je m'y retrouve ; d'une addict des séries aux addicts de séries, il n'y a pas loin, après tout...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (comme moi avant de me pencher sur le sujet) : la liste des gagnants des PRISM Awards.

23 février 2010

Piégée

Étrange expérience que de regarder le pilote de Lobbyist... arrivée à son terme, je ne suis pas certaine de poursuivre la série, même si l'épisode est parfaitement construit pour qu'on veuille en savoir plus. Mais le problème est précisément celui-là : j'ai l'impression que la structure de ce premier épisode tente de me forcer la main.
Et je pense que pour pouvoir vous expliquer mon dilemme, le mieux, c'est de faire pour ce premier épisode une review un peu plus factuelle qu'à l'ordinaire. Bon, je tente, on verra bien...

Lobbyist s'ouvre une une scène forte en adrénaline, mais dont le spectateur comprend assez mal les tenants et les aboutissants, parce qu'il ignore tout des personnages. Deux otages, un homme et une femme (se nommant apparemment Harry et Maria), sont sur le point d'être libérés en échange d'une forte somme d'argent. Les preneurs d'otage s'expriment en anglais, les personnes apportant la rançon, et accompagnées de militaires armés, partiellement en anglais. Au moment de délivrer les prisonniers, des coups de feu sont tirés et s'en suit une scène d'action et de panique qui remplit pleinement son office. A la suite de quoi, pouf ! On se retrouve dans un tout autre décor, et avec d'autres personnages dont une petite fille de 10 ans, qui a tout d'un garçon manqué. Je ne vous cache pas qu'on est un peu perdu à ce stade. En fait, pas qu'un peu. Du coup, on dévore les scènes suivantes en espérant comprendre ce qui se passe : flashback, flashforward, ou même moment mais un autre lieu ? Pas un seul nom en commun avec les rares à être prononcés pendant la scène d'ouverture. C'est vraiment bizarre.

En cela, Lobbyist sera imité deux ans plus tard par IRIS et son effet de flashback pas du tout explicite, également dans le pilote.
Ah oui ! J'ai oublié de vous dire : Lobbyist est une série coréenne... Bon bah, maintenant que vous êtes arrivés là, autant lire ce post jusqu'à la fin, hein...!

La seconde partie de ce premier épisode de Lobbyist s'attache au contraire à présenter soigneusement ses personnages, et notamment la petite So Young, la gamine de 10 ans qui aime se battre, n'a peur de rien et est un peu têtue. Mais si, avec ses jolies couleurs claires, cette présentation de ce qui semble être l'héroïne offre un contraste visible avec la scène d'action particulièrement violente qui l'a précédée, on va petit-à-petit plonger dans un univers plus angoissant.

So Young habite en Corée du Sud, en bord de mer, et le village découvre un jour avec stupeur que des militaires du nord ont passé la frontière, en arrivant par la mer à bord d'un sous-marin dans lequel ils s'étaient infiltrés. La panique s'empare de la petite localité côtière, l'état d'alerte est déclaré, l'armée est sur les dents, les réservistes sont mis à contribution.
Comme beaucoup d'enfants dans ce genre de situation, So Young ne mesure pas la portée des évènements récents ; avec Joo Ho, un jeune camarade et fils de militaire, qui vient d'arriver dans sa classe, elle s'aventure dans la zone côtière où a échoué le sous-marin, qui attise sa curiosité.

Il y a dans cette suite d'évènements un côté innocent qui est parfaitement retranscrit : imperméables aux peurs adultes, So Young et Joo Ho font des bêtises sans comprendre qu'ils risquent bien plus que d'être grondés. La réalité va les frapper durement quand, un peu plus tard et dans des circonstances similaires, So Young va assister à un assaut au cours duquel l'armée sudiste va exterminer les soldats nordistes cachés dans un corps de ferme. Qui plus est, au cours de ce raid, le père de Joo Ho trouve la mort.

Les deux enfants sont, on l'imagine, bien secoués, notamment So Young qui perd de sa hardiesse et fait des cauchemars. Tous les deux vont être séparés par cet évènement : Joo Ho est envoyé chez une lointaine tante à Philadelphie, aux États-Unis alors alliés de la Corée et pays de cocagne pour nombre de ses ressortissants, et So Young reste cloitrée chez elle... jusqu'à ce que son père ait l'opportunité de faire également émigrer sa famille aux États-Unis, mais à New York.

Bon alors, dites-moi, comment je m'en sors avec les reviews plus linéaires, pour le moment ?

Parce qu'il faut le dire, difficile de parler de Lobbyist sans procéder de la sorte. Probablement parce qu'en tant que spectatrice occidentale, il me manquait des éléments pour situer certains enjeux relatifs à l'histoire de la Corée. Il m'a d'ailleurs fallu un bon moment avant de comprendre que l'enfance de So Young se déroulait dans les années 80, par exemple. Je ne sais pas si c'est capital pour comprendre l'ampleur du traumatisme des deux enfants, mais pour comprendre les réactions des adultes, ça l'est probablement. C'est là qu'on prend la mesure de la pauvreté des cours d'histoire internationale dans un cursus lambda, quand même.

Lobbyist (ah et, tiens, au fait, à quel moment il va être question de lobby, dans cette histoire ? Visiblement après le pilote) s'annonce comme une série dense, c'est clair. Je citais tout-à-l'heure IRIS, c'est vrai que l'ambiance est similaire (l'histoire de la Corée du Sud se mêlant avec l'histoire des protagonistes), bien qu'évidemment l'intrigue soit différente. La réalisation est au moins aussi nerveuse et soignée (on appréciera les couleurs vives du paradis perdu que représente le village, dont la nature idyllique ne semble pas avoir remarqué qu'on a frôlé la déclaration de guerre), le scénario semble savoir où il va et ne rien laisser au hasard, la trame se construit avec précision et intelligence... Mes lectures me confirment d'ailleurs que le budget est à l'avenant et que Lobbyist était une production onéreuse, comme IRIS.

Mais lorsqu'arrive la fin de l'épisode et son trailer pour l'épisode suivant (c'est en effet une particularité asiatique : un trailer de l'épisode à venir est systématiquement proposé après le générique de fin), on comprend enfin que So Young et Maria ne sont qu'une seule et même personne, et de même pour Joo Ho et Harry.
C'est là qu'on se sent comme piégé par la narration. J'aurais sans doute dû le voir venir, mais j'ai quand même le sentiment d'avoir été dupée par un scénario haletant et des éléments cryptiques savamment distillés pour m'empêcher d'avoir toutes les cartes en main. Subitement, je veux savoir comment la petite So Young est devenue l'otage Maria, mais cette envie d'en savoir plus a été provoquée de façon totalement artificielle, par une pirouette scénaristique.

Lobbyist_Generique

Au moins, Lobbyist, ça change des comédies romantiques, dont personnellement je ne suis pas friande (sauf quand il y a des pâtes). Et que même si on se dit qu'on a bien été eu, on sent qu'on a affaire à une fiction intelligente mais aussi parfaitement efficace.
Lobbyist, comme IRIS (je me répète), est la preuve que les fictions coréennes n'ont pas grand'chose à envier à certaines superproductions américaines. Si vous avez le temps d'y jeter un œil, laissez-vous prendre au piège !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Lobbyist de SeriesLive.

22 février 2010

David Vincent les a vus (ah, tiens, il prend le RER lui aussi ?)

Ce matin, dans un train. Deux jeunes femmes discutaient. Petite vingtaine.
L'une, blonde, cheveux longs, voix grave et timbre assuré de la nana qui a l'air féminine mais a des antécédents de garçon manqué. L'autre, brune, cheveux mi-longs attachés, voix discrète et intonations étouffées.
Leur conversation a commencé à attirer mon attention quand la blonde a lancé le plus naturellement du monde à sa compagne : "et tu regardes quoi en ce moment ?".

Ah. Tiens.
"Et tu regardes quoi en ce moment" est le cri de ralliement de tous les téléphages du monde. Seul un téléphage aurait l'idée de poser cette question. Laquelle, en dépit de sa formulation en apparence simple, cache deux sous-entendus révélateurs : d'abord que la personne à qui on s'adresse est coutumière du fait de regarder quelque chose (donc il s'agit bien de téléphagie volontaire), mais aussi d'autre part, que l'action de regarder se fait sur une période de temps étendue (si on parlait de films, on dirait "qu'as-tu regardé dernièrement", donc il ne s'agit pas de quelque chose qui se regarde en deux heures).
"Et tu regardes quoi en ce moment", c'est notre mot de passe secret, celui par lequel nous nous reconnaissons aussi sûrement que si notre petit doigt restait raide en toutes circonstances.

J'ai mal entendu la réponse de la brune. Grosso-modo, il était question de ne pas regarder grand'chose.
"Ah... t'es plus trop série ?" fait la blonde d'un air entendu. Ça se confirme.
La brune enchaîne avec une brumeuse explication, couverte par le bruit du train, mais s'achevant sur les mots "The Vampire Diaries".

Bon alors les enfants, je crois que c'est clair, j'en ai repéré deux. Deux spécimens de téléphages. Leur goûts ne sont (clairement) pas les miens mais enfin, pour faire la démarche de cagouler une série de la CW qui n'a connu que très peu d'écho dans les médias français, c'est quand même bien qu'il y a quelque chose qui dépasse le comportement du télambda.
Je vous l'avais bien dit, on se reconnait entre nous.

Mine moitié pensive, moitié offensive de la blonde qui contre-attaque : "moi je regarde Skins. Tu regardes Skins ?". A ce stade je ne suis même pas convaincue qu'il y ait une eu point d'interrogation. On entend une négation timide en face. "C'est bien, Skins. Et puis ça va vite, ça fait que 10 épisodes par saison. Moins, même, pour une saison."
Oho ! La blonde a l'air d'en avoir dans la télécommande. C'est visiblement elle le téléphage Alpha. Si elle calcule en nombre d'épisodes, c'est qu'elle est téléphagiquement entreprenante. Elle a certainement l'habitude de calculer le temps que va lui demander le visionnage d'une intégrale, et peut-être même est-elle rodée aux tours et détours de la contagion.
"Et je commence aussi True Blood". Deux séries en parallèle ? Ça se confirme.
"C'est sur des vampires aussi, c'est pas mal". Ni vu ni connu j'te contamine. Et moi je dis Madame.

L'air de rien, elle a quand même bien pris ses mesures : tu aimes les teenageries, je te suggère Skins. Non, plutôt le côté vampires ? Bouge pas j'en ai aussi en stock. Il ne sera pas dit qu'on va laisser la téléphagie s'éteindre en toi, petite brunette.

Quelques mètres plus loin, lady, admirative, se disait qu'elle avait trouvé son maître. Et a fini de rédiger le prochain post à destination de son blog téléphagique, avec un petit sourire en coin.

Ils sont parmi nous.
Et ils ont un plan.


Etilsontunplan

21 février 2010

[DL] The Jake Effect

Autant il y a des séries qu'on s'évertue à chercher, et sur lesquelles on ne parvient jamais à mettre la main (je vous fais pas une liste...), autant il y en a qu'on ne cherche pas et qu'on trouve à cagouler très facilement.
Mais on conviendra tous que c'est pas poli de refuser.

Je suis tombée sur The Jake Effect sans même y penser. Vraiment, un pur hasard si ça s'est produit peu après avoir parlé de pilotes tombés au combat, et d'ailleurs en pratiquant un peu de lecture, on apprend que cette série n'a pas connu le destin tragique d'un Pretty Handsome puisque, 4 années après avoir été commandée puis annulée sans la moindre diffusion, ses 7 épisodes ont trouvé la résurrection sur une chaîne du câble, Bravo. Ce qui explique la présence de ce gros logo tout gris sur une série pourtant commandée par un network coloré, NBC.

TheJakeEffect
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Reste que le générique de The Jake Effect, à défaut d'être mémorable, donne quand même bien l'eau à la bouche : Jason Bateman (Arrested Development, d'ailleurs il parait que si j'ai aimé Better Off Ted ya pas de raison que je n'aime pas cette série, quelqu'un peut me confirmer ça ?), Greg Grunberg (Felicity, ALIAS, Heroes...), Nikki Cox (Las Vegas, Unhappily Ever After), non ya pas à dire, ya du beau linge.

Après, ayant regardé le pilote (toujours par pure politesse) de The Jake Effect, je vous garantis qu'on n'a pas raté grand'chose sur le contenu. L'histoire est relativement simple : un avocat décide de changer de vie, et devient enseignant. Quelques gags corrects, mais rien d'ébouriffant. Une amourette avec Nikki Cox qui fait une fois de plus ce qu'elle faisait de mieux avant de ressembler à la créature de Frankenstein : être rousse et jolie.
Cela dit, pour le téléphage désireux de se cultiver, ça reste quand même une curiosité...

Et pour ceux qui... Euh, je sais pas si la série est éligible pour une fiche sur SeriesLive, j'vais me renseigner.

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20 février 2010

Ma, à table !

En général, quand je veux consacrer un post à une série, à plus forte raison si elle est récente, je commence à écrire après avoir vu le pilote. Mais dans le cas de Pasta, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais comme par hasard j'ai tout de suite enfilé le deuxième épisode dans la foulée. C'est vraiment bizarre. Je me demande si ça présente un quelconque rapport avec ça :

Pasta_1

Tiens, on dirait que je bave. Peu importe. C'est certainement une coïncidence.
La saison hivernale japonaise n'est peut-être pas des plus excitantes pour le moment (et encore, vous ne savez pas tout, j'ai voulu regarder le pilote de Majisuka Gakuen... priez pour que je ne vous en fasse jamais un post La preuve par trois. Priez très fort), mais les Coréens, eux, ne déçoivent pas. Je n'étais pas spécialement partie pour regarder cette série tout de suite, mais il s'avère que la toujours bien inspirée Livia de My Tele is Rich, en faisant mention de Pasta et sans même que je ne lise son post, a su me convaincre. Bon effectivement, il ne me fallait pas grand'chose, mais les faits sont là.

Pasta est donc une série sur la cuisine, et faisant partie des 12 personnes dans le monde qui étaient tombées amoureuses de Kitchen Confidential, on peut considérer que la partie était jouée d'avance. Pensez donc : un restaurant immense, une cuisine en constante effervescence...
Vous ne vous rendez pas bien compte, je crois : le pilote s'ouvre sur une scène de 5minutes intégralement consacrée au travail en cuisines en plein coup de feu... eh bah j'étais tout-à-fait partante pour que la totalité du pilote se déroule intégralement de la sorte. Si un jour, quelqu'un me propose tout un épisode avec juste ça, des professionnels qui œuvrent aux fourneaux sans s'adresser la parole pour autre chose que les instructions de rigueur, pendant une heure, je suis absolument partante. J'adore cette impression que donne la première scène de sentir la décharge d'adrénaline, l'exigence de qualité, le défi d'avoir presqu'une dizaine de personnes qui travaillent au coude à coude et qui font preuve d'une aisance et d'une fluidité exceptionnelles. On me propose de regarder 10 cuistots remuer des pâtes dans des poêles pendant une heure, je signe de suite. Subjuguée.

Bon alors, dans Pasta, il y a quand même des intrigues personnelles, des rebondissements et des... pfff, moi j'aurais préféré des pâtes pendant une heure. Ah non mais c'est loin d'être mauvais, hein ! C'est juste que je préfère les pâtes. J'ai pas des origines italiennes pour rien, je suppose.
L'intrigue repose sur le fait que la direction du restaurant La Sfera, où se déroule la série, a décidé de virer le chef actuel pour le remplacer par un petit connard arrogant, le type-même de bonhomme qu'on imagine réussir dans la gastronomie, même si c'est au prix de multiples dépressions parmi le personnel des restaurants où il fait carrière.

Autour de cet élément, on greffe donc une histoire de rêve qu'il faut absolument réaliser (serait-on dans une série asiatique ?), un ou deux triangles amoureux (conformément à la loi), et quelques rébellions parmi le personnel, histoire de ne pas se reposer sur ses lauriers.
Là comme ça, ça n'a pas l'air, mais tout cela est quand même bien divertissant.

Mais plus que l'histoire ou les personnages, c'est le traitement qui fait la différence. Il règne dans Pasta une ambiance électrisante mais également capable de donner une impression de proximité. Chaque personnage principal montre assez vite qu'il est plus que ce que le pitch veut laisser penser, ainsi Kyung Seo n'est-elle pas une jeune cuisinière idéaliste aux grands yeux de Bambi, mais aussi une adolescente mal dégrossie, boudeuse et obstinée, ou le nouveau chef n'est-il pas complètement antipathique, mais au contraire carrément charmant quand il s'y met (c'est juste qu'il ne s'y met pas souvent).

Esclandres et crises de nerfs, clients capricieux et personnel au tempérament explosif, Pasta promet un divertissement rythmé sur le thème de la cuisine. Une série particulièrement alléchante qui...

Pasta_2

Qu'est-ce que je fais à écrire sur ce blog, moi ? Il est l'heure de manger !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Pasta de SeriesLive.

19 février 2010

New high or new low ?

Les opinions restent partagées au sujet de Life Unexpected. Tantôt c'est l'ennui blasé qui domine ("ça n'a pas déjà été dit à l'épisode précédent, ça ?"), tantôt c'est l'attendrissement bon enfant ("oh, Baze est vraiment trop puéril..."). Quand je lis des reviews, la série ne réunit que sur un point : c'est pas révolutionnaire.
Mais sur le reste, c'est plus flou.

Un reproche que je lis souvent est qu'on nous sort systématiquement les violons avec l'enfance pas jouasse de Lux. Et il faut reconnaître qu'il ne se passe pas un épisode sans qu'on nous rappelle que sa vie était trop dure avant, un coup de "tu t'rends pas compte c'est la première fois que j'ai des parents", une louche de "je veux juste essayer d'être normale pour changer", etc... Je conçois totalement que ce soit un peu usant alors que ça ne fait que 5 épisodes que la série sévit. Et pourtant, je m'inscris en faux.

En suivant les tags, vous verrez que j'étais relativement tiède au moment du pilote. Mais, de la même façon qu'on se contente d'un The Deep End par les temps qui courent, j'ai continué à regarder Life Unexpected. Et vous savez pourquoi ? Justement pour ça. Parce que Lux en a bavé et qu'à chaque épisode, il y est fait mention.

Pour moi c'est justement une force : ne pas avoir fait des 16 premières années un prétexte cantonné au pilote, mais d'en parler encore et encore, parce qu'il y a un réel traumatisme chez l'adolescente, et que c'est ce qui préside à toutes ses actions. Si dans le prochain épisode, il n'y est pas fait mention, là je commence à m'inquiéter. Parce qu'on est dans une série de la CW et que je me dirais qu'on a basculé dans quelque chose de trop gentillet, d'irréparablement niais. Tant qu'on parle, même brièvement, de l'enfance en foyers de Lux, je considère que la série fait son travail de garder les pieds sur terre. C'est ce qu'on attend d'elle, que Life Unexpected propose quelque chose de plus en prise avec le réel que la plupart des autres séries de la chaîne. Du jour où elle arrête, elle perd sa seule spécificité.

En fait, ça pose la question de ce qu'on attend d'un drama comme celui-là.
Dans une série peu feuilletonnante comme le sont la plupart des dramas policiers et pseudo-policiers du moment (au fait, prenons quelques secondes pour nous réjouir de l'annulation de Past Life !), évidemment, le problème ne se pose pas. Dans des séries avec des orientations définies, comme en ce moment Lost ou Dexter, avec des résolutions d'intrigues à l'horizon, il n'y a pas cette préoccupation non plus, les objectifs sont ciblés, on y arrive un épisode à la fois.
Mais un drama comme celui-ci ? Concrètement, qu'espère-t-on ? Depuis le début, il ne s'agit pas de poser les bases d'une intrigue qui va se démêler progressivement, mais juste de donner les éléments d'une situation dans laquelle on va voir évoluer les personnages. On attend donc des personnages qu'ils soient explorés en long, en large et en travers, et on teste leurs réactions à diverses situations, au fil des épisodes, essentiellement dans ce but. En cela, Life Unexpected se rapproche plutôt de la dynamique d'un dorama, où on se contrefiche pas mal de l'histoire et où il s'agit surtout de dresser des portraits humains auxquels le public s'identifie et/ou s'attache.

Mais voilà, les spectateurs n'adhèrent pas forcément à ce genre de séries. On a probablement un peu oublié ce que c'était que ces séries-chroniques, il faut le dire franchement. Les séries dont Life Unexpected est considérée comme l'héritière proposaient déjà pas mal ce genre de choses, mais on l'a dit, elles avaient quasiment disparu des écrans, on pensait leur race totalement éteinte et Life Unexpected, avouons-le, n'est pas toujours aussi convaincante, mais elle se place dans la même logique.

Or, il y a les spectateurs qui adhèrent au concept du "lâchons les personnages dans une situation donnée et faisons un bout de chemin avec eux" (concept qui implique nécessairement qu'on passe et repasse sur les actes fondateurs de leur personnalité, comme ici les expériences en foyer malheureuses de Lux)... et ceux qui préfèrent savoir où on va, et pas la peine d'approfondir trois ans le personnage pourvu que l'intrigue avance. Mais je ne suis pas du tout convaincue qu'il faille attendre de Life Unexpected ait une intrigue. Et je trouve que dans son genre, elle s'en passe plutôt bien.

BazeUnexpected

Il suffit de voir à quel point le personnage le plus réussi de la série à ce jour, celui de Baze, en fonctionnant sur le même principe que celui de Lux, en remet une couche à chaque épisode sur son vécu, et s'est ainsi enrichi incroyablement avec les épisodes. On passe, on repasse, et on rerepasse sur son côté immature, et on réalise que le personnage est un peu plus dense à chaque fois. Comparativement, c'est justement ce qui manque à Cate (enfermée dans un rôle prédéfini et qu'on se garde bien de regarder de trop près), et c'est ce qui en fait le personnage le plus chiant du trio principal.

Donc voilà, concrètement, le nœud du problème de Life Unexpected. Problème qui donc à mes yeux n'en est pas un : tout le principe de la série, c'est de détailler ses personnages épisode après épisode. Et la découverte de détails passe par l'exploration des éléments de départ de ces personnages.
Mais ça ne plaira pas à tout le monde, de la même façon que Life Unexpected, avec sa manie de clôturer ses épisodes de façon un peu sirupeuse (au point de préférer nous laisser sans nouvelle de Bug à la fin de l'épisode 5, plutôt que de ne pas finir sur un happy end), n'est pas destinée aux cœurs les plus endurcis et aux obsédés de l'intrigue à rebondissements.
Il faut juste savoir dans quoi on s'embarque !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Life Unexpected de SeriesLive.

18 février 2010

Le théorème de "pas encore ?!"

Parenthood

Ça fait des semaines, voire des mois, que tout le monde anticipe l'arrivée de Parenthood... eh bien moi, ça ne commence à prendre que maintenant. Et encore : très lentement. Peut-être que j'ai arrêté d'avoir hâte que telle ou telle série commence. Peut-être que ne plus suivre de très près l'actualité des projets fait que je ne suis plus dans cette boucle où la première news crée une attente qui est entretenue par les suivantes. Peut-être tout simplement que je n'ai plus la moindre confiance dans les pitches.
Toujours est-il que Parenthood, c'est une nouvelle série comme une autre, un pilote que je pourrai bientôt découvrir, comme je le ferais de toutes façons.

Mais déjà, quand Nick a publié les affiches de promo, j'ai commencé à me dire : "tiens mais au fait, c'est que ce serait presque alléchant, c't'affaire !". Drôles, tendres, bien pensées (bien qu'assez éloignées de mes préférences en la matière) ces affiches ont titillé un peu ma curiosité, je suis bien obligée de le reconnaître. Ce qui tombe bien, c'est leur objectif.
M'enfin bon, l'échéance paraissait encore lointaine.

Et puis, quand j'ai ajouté la date du series premiere dans mon petit "Pilot Watch" (z'avez ptet remarqué ce ptit truc récemment ajouté dans la colonne de droite et qui permet de garder un oeil sur les prochains pilotes que je vais dévorer), j'avoue que ça m'a quand même fait un petit quelque chose. Tout d'un coup, le pilote semblait approcher à grands pas. Et j'ai commencé à me dire que cette échéance qui se rapprochait, c'était quand même drôlement chouette.
En d'autres termes, j'ai commencé à anticiper l'arrivée de Parenthood.

Ce n'est pas non plus comme si j'avais eu une révélation quant à l'existence de ce projet. J'ai beau ne pas me frotter à l'actualité de trop près, j'étais au courant de l'arrivée de cette série, j'étais au courant des soucis autour de la santé de Maura Tierney, j'étais au courant de son remplacement par Lauren Graham... Mais je pense que ce qui a participé à l'effet de surprise, quelque part, c'est de voir tous ces visages connus sur les affiches de promo.

Lauren Graham, Peter Krause, Monica Potter, Craig T. Nelson, Bonnie Bedelia, Erika Christensen, Mae Whitman... plein de visages connus (certains plus que d'autres, certes).

Il s'avère que j'ai un théorème personnel sur les acteurs qu'on connait bien et qui se retrouvent en nombre dans une série. Ce n'est pas un théorème infaillible, loin de là, mais enfin, régulièrement elle me donne des preuves de sa justesse, et bien qu'il arrive que le contraire aussi se produise, je garde la conviction que mon théorème est juste. Ledit théorème est donc le suivant :
Quand une nouvelle série est lancée, plus il y a d'acteurs qui ont précédemment connu la gloire dans des séries, plus il y a des chances que la série se plante.

Un casting prestigieux ne me semble jamais être un gage de réussite. Je veux dire : un acteur de renom, bien. Deux, bon, passe encore. Mais les 3/4 du générique, c'est mauvais signe d'office.
Ma conviction, c'est qu'à toutes autres caractéristiques égales par ailleurs, entre deux séries, celle qui a le plus de chances de tenir bon, c'est celle qui a un casting majoritairement peuplé d'inconnus.

Alors après, quand je dis inconnus, je ne veux pas forcément dire que les acteurs sont des débutants qu'on n'a jamais vu ailleurs. Mais il faut que la majorité d'entre eux n'ait pas eu de rôle marquant jusque là. Les rôles précédents étaient des seconds rôles, ou des guests ; et plus le CV est chargé de premiers rôles antérieurs dans des séries ayant marqué les esprits, plus c'est mauvais signe.
J'ai l'impression persistante (mais là encore ce n'est peut-être qu'une impression ; reste que je ne peux m'en défaire) qu'un casting composé de personnes ayant marqué les esprits est une sévère entrave à la réussite d'une nouvelle série. Une nouvelle série doit révéler des talents inconnus de la majeure partie du public. C'est à la fois sa vocation et sa meilleure chance de survie.

Alors quand je vois Peter Krause et son omniprésence à la télé ces dix dernières années (Six Feet Under, The Lost Room, Dirty Sexy Money), Lauren Graham et son front estampillé Gilmore Girls (d'ailleurs dés qu'on lit un article sur Parenthood, c'est terrible, le nom de Lorelai Gilmore revient instantanément quelque part dans le texte), Monica Potter qu'on a vue absolument partout (Boston Justice, Trust Me...), je réprime un frisson.

Parce que, facteur aggravant s'il en est, mon petit théorème se complète d'un axiome complémentaire : plus l'acteur a été vu récemment à la télévision, plus c'est dangereux.
Quand on est un acteur de télévision, il faut savoir faire profil bas pendant une saine période de temps, se faire oublier, et ensuite revenir dans la course. C'est aussi pour ça que Dieu a inventé le cinéma, le théâtre, les apparitions en guest et les économies à la banque : pour laisser passer un peu de temps. C'est la seule option qui permette encore de sauver les meubles : adopter la technique dite "Richard Dean Anderson", et laisser passer quelques années ou une décennie (idéalement deux) sans se faire remarquer avant de reprendre un rôle principal. Et entre MacGyver et Stargate SG-1, la magie de l'axiome complémentaire avait opéré, et personne n'avait l'impression persistante de voir Angus franchir la porte des étoiles en treillis (et c'était, du coup, pas du tout choquant de le voir se servir d'une arme).

Et c'est ça le secret.
Parce qu'autant au cinéma, c'est fatiguant de voir toujours les mêmes, mais pas dangereux pour le succès d'un film, autant repointer le bout de son nez dans un rôle important à la télévision dés qu'on a quitté le précédent, c'est mission suicide pour les audiences.

Il ne faut pas oublier que la caractéristique principale de la télévision, c'est le long terme ; du moins est-ce la règle générale, mettons de côté les annulations intempestives pour les besoins de la démonstration.
Donc, on s'invite non pas 1 fois 1h30, mais 15 ou 20 fois 1h00 dans la vie du spectateur chaque année. Dans l'esprit de celui-ci, il n'y a plus du tout de différence entre le personnage et l'acteur. L'un est nécessairement identifié à l'autre (d'où les acteurs qui se font appeler dans la rue par le nom de leur personnage, ou les cris d'orfraie des spectateurs quand un même personnage est recasté pour remplacer son premier interprète, à raison d'ailleurs). Indissociables pendant plusieurs années !

Puis, la série s'arrête. Le spectateur en regarde d'autres. On ne lui rafraîchit plus la mémoire toutes les semaines à la même heure. Petit-à-petit, les personnages ont le droit à l'oubli. L'acteur a le droit de prendre une seconde peau. Lentement, très lentement. Surtout ne rien brusquer ! Attendre encore. Faire autre chose. Ne pas raviver le souvenir. Tout changer, ou tout faire ailleurs.
Et là, seulement là : revenir.

C'est à ce seul prix qu'une série avec le casting de la trempe de Brothers & Sisters (que Parenthood, dans la configuration de cast, me rappelle beaucoup) peut réussir à ne pas éveiller chez le spectateur un lourd sentiment de "ah non, pas encore ?!". Avec la technique "Richard Dean Anderson", et une saine dose de visages inconnus (ingrédient que Parenthood ne me donne même pas l'impression d'avoir).

J'ai un mauvais pressentiment sur cette série, et je ne souhaite que de me tromper.
Mais je suis désolée, pour Lauren Graham, et pire encore, pour Peter Krause, il n'y pas encore prescription.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Parenthood de SeriesLive.

17 février 2010

Anatomy of Despair

"Maman, où on va après qu'on est mort ?
- On va au ciel mon chéri.
- C'est là où mamie est allée ?
- Exactement, c'est là où mamie est allée.
- Et où est-ce que Mistigri il ira quand il sera mort ?
- Eh bien, il ira au ciel aussi.
- ...Maman ?
- Oui ?
- Et les pilotes, ils vont où après leur mort ?"
On n'a pas toujours toutes les cartes en main, dans la vie, pour répondre aux interrogations les plus importantes, mais les mamans répondent à beaucoup de ces questions, avec patience, il faut le dire.
Mais il faudrait avoir une maman qui travaille à Hollywood, je suppose, pour obtenir la réponse à cette question précise.

AnatomyofDespair

Il y a environ une dizaine d'années, quand ma téléphagie s'est déclarée et que tous les médecins ont admis qu'on ne pourrait rien faire pour m'en guérir, j'ai commencé à me prendre de passion pour les pilotes. Je voulais avoir vu, autant que possible, au moins un épisode de chaque série. Et si cet épisode pouvait être le pilote, c'était encore mieux. C'est comme ça que j'ai commencé, avec mes magnétoscopes de l'époque, à enregistrer tous les pilotes que je pouvais. Ce n'était jamais assez. J'ai mis à contribution le magnétoscope de mes parents, celui de mes amis. Ce n'était pas assez. Il y avait toujours des pilotes qu'on loupait et des chaînes qu'on n'avait pas. L'abomination absolue. Louper un pilote. Alors que c'est pourtant pas compliqué de programmer un putain de magnétoscope et que si tu m'avais laissé venir le programmer ce matin à 5h00 avant d'aller en cours, on n'en serait pas là.

Alors il a fallu apprendre à admettre que, non, je ne verrai jamais le pilote de toutes les séries du monde (et songez qu'à l'époque, je ne savais même pas qu'il existait des dorama !).
Ce qui ne devait pas être une raison pour ne pas voracement me jeter sur les Screenings (à une époque où les Screenings de SerieClub proposaient des pilotes que je n'avais pas eu trois fois le temps de cagouler déjà, et à supposer que quelqu'un dans mon entourage ait SerieClub).

Mais c'est quelque chose que j'ai appris à gérer ; plus ou moins.
Et quand je ne le peux pas, je lance Google et je cherche assidûment un pilote que je n'ai jamais pu voir et qui me fait envie, et parfois je tombe dessus, et souvent non, je me dis que je réessayerai dans quelques mois. Mais globalement, cette façon d'accepter qu'on ne peut pas tout regarder est le fruit d'un long travail sur moi ainsi que de la fréquentation assidue des AA (les Appeurs Anonymes), où j'ai appris la prière du Téléphage dont j'ai déjà parlé et que, j'en suis sûre, vous connaissez tous par cœur.

La seule chose que j'ai encore du mal à admettre, ce sont des pilotes comme ceux de Pretty Handsome ou Faceless qui m'y ont conduite : il existe, là-dehors, des pilotes qui existent sans qu'il n'y ait jamais eu de second épisode.

Maintenant, soyons clairs. Ce qui me pose question, ce n'est pas vraiment de savoir pourquoi ces pilotes n'ont pas réussi à aboutir sur une série. Je me doute qu'il y a des raisons à cela, d'ordre économique principalement, et même si elles sont regrettables, je les admets, je trouve cette force.
Ma question est d'un autre ordre, mais je dois dire que cycliquement, ça me torture franchement.
Je n'ai jamais rien lu à ce sujet. Pas la moindre ligne. Je suis peut-être passée au travers, cela dit, mais reste que, sur toutes les choses qu'on sait sur l'industrie télévisuelle, celle-là reste une grande et douloureuse énigme.

Où vont les pilotes après leur mort ?

Revoyons l'action au ralenti : un mec écrit un script pour un pilote (plus vraisemblablement plusieurs mecs). Une chaîne donne le feu vert pour tourner un pilote à partir de ce script. On procède à un casting. On construit des décors. On fait signer des contrats. On embauche du personnel technique. On tourne une scène, puis une autre, et encore une autre. Et au final on aboutit à un épisode complet.
Complètement complet, j'insiste.
Le pilote est regardé par plusieurs intervenants : le showrunner, des représentants de la chaîne, et peut-être aussi un panel de test ? Toujours est-il que ce pilote existe. Et que ce n'est qu'après l'avoir vu qu'il est décidé de ne pas poursuivre l'aventure.

Alors, où va ce pilote après sa mort ? Quelques hypothèses :
Est-ce qu'il y a une sorte d'INA qui récupère le corps, l'embaume et le conserve dans une urne quelque part ?
Est-ce que chaque mec qui a participé à l'écriture du script a droit à sa petite copie post mortem, pour se rappeler pourquoi il a bossé pendant plusieurs mois pour peau de balles ?
Est-ce que la chaîne récupère le cadavre et planque l'enregistrement là où personne ne viendra copier la bonne idée qui se cache peut-être là-dedans ?
Est-ce que ça se revend ? Est-ce qu'il y a des collectionneurs de pilotes morts et empaillés ?

Chaque saison, 1% des pilotes écrits sont tournés. Et parmi les pilotes qui sont réellement filmés, une poignée à peine trouve le chemin de nos écrans. Vous vous rendez compte du nombre de pilotes qui se baladent dans la nature ?!

Parfois, au milieu de la nuit, je me réveille en sueur, à l'idée que quelque part, il existe un enregistrement du pilote d'Anatomy of Hope. Et je reste là, haletante dans le noir, les yeux arrondis par l'horreur, incapable de trouver le sommeil. Il y a un putain de pilote pour Anatomy of Hope ! Là, dehors ! Et pour des dizaines d'autres séries ! Et impossible de mettre la main dessus ! On ne saura jamais ce que ça vaut ! On n'en verra jamais la moindre image ! JAMAIS !!!

J'ai demandé à ma maman. Elle ne sait pas où vont les pilotes après leur mort.
Mais moi, je n'en dors pas.
Quelqu'un a une maman mieux informée que la mienne ?

16 février 2010

It's less than you imagined. It's HBO.

Ou comment un tweet innocent peut gravement nuire à votre soirée. Livia, rédactrice de My Tele is Rich, que tout le monde doit connaître (absolument tout le monde) commençait en effet la journée avec une review du pilote de How to Make it in America. Je cite :

"How to make it in America : un Entourage made in New York ?"

Fidèle à mon habitude de ne jamais lire une review AVANT d'avoir regardé l'épisode concerné, j'ai pris cette information et tenté d'en prendre toute la mesure sans me spoiler. Mais il faut dire que cette seule affirmation avait de quoi piquer ma curiosité.

Car, vous le savez, Entourage, c'est la série que je n'arrive pas à découvrir, puisque chaque fois que j'ai une opportunité de voir le pilote (ou que je vais chercher une opportunité), ça finit par rater quand même. Je cagoule le pilote, et pouf, je perds le disque dur ! Pouf, je prête le CD et on ne me le rend jamais ! Sans arrêt. A croire que c'est fait exprès, une sorte de message divin : "Entourage tu ne découvriras point".
Ah d'ailleurs je ne vous ai pas raconté la dernière ? Le mois dernier, les soldes sur CDiscount permettaient de s'offrir le coffret des deux premières saisons pour une dizaine d'euros. Je me suis dit que là, quand même, c'était trop bête. Que j'allais employer la technique Deadwood, et acheter la DVD pour ne plus pouvoir échapper au pilote. Nan mais. Mais comme je venais de passer ma toute première commande sur ce site, j'ai voulu attendre de la recevoir pour aviser, au cas où il y ait un problème. Eh bien quand j'ai reçu mon envoi et que j'ai foncé ventre à terre pour passer ma commande des deux premières saisons d'Entourage en solde... tous les coffrets étaient écoulés. J'aurais dû la voir venir, celle-là ! Donc voilà, Entourage : encore raté.

Du coup forcément, à part m'entendre dire qu'Entourage c'est ci ou ça, je ne sais rien d'Entourage, à part le générique je n'en ai jamais vu la moindre seconde. Alors j'ai essayé de comprendre si "un Entourage made in New York", c'était une bonne chose ou pas.
Oh et puis zut : une fois rentrée, ce soir, j'ai lancé le pilote.

HowtoNOTmakeit

GRAVE ERREUR.

Alors franchement, si Entourage c'est le même à Los Angeles et avec le show business, je sais pas pourquoi je me mets la rate au court-bouillon pour n'avoir jamais regardé cette série. Nan mais attendez, ça peut pas être comme ça, Entourage, ça ne peut pas être une vulgaire photographie de personnages creux. Ou si c'est le cas il faut urgemment qu'on m'explique la renommée d'Entourage, sa durée, ses récompenses... Je refuse de croire que How to Make it in America ait quoi que ce soit de commun avec une série qui a autant fait parler d'elle qu'Entourage.
Bon alors évidemment, après j'ai lu la critique de Livia, et c'est plus une comparaison sur la forme que sur le fond. Mais quand même. Même si c'est uniquement le style similaire qui est pointé du doigt, Entourage a l'air bien moins intéressant que je ne me l'étais imaginé.

Du pitch de How to Make it in America, je m'attendais à tout. Il pouvait en sortir de bonnes choses, et de moins bonnes. J'avais un peu de mal à envisager que ce serait une comédie (mais vu que je n'ai pas souri une seule fois de tout le pilote, ça tend à confirmer qu'il ne s'agit pas d'une comédie), mais dans tous les cas je trouvais que le pitch pouvait permettre des explorations assez lucides sur le "rêve américain" aujourd'hui.
J'aime les histoires de gens qui avaient de grandes ambitions et se sont heurtés au principe de réalité. J'aime l'idée qu'il y ait des gens qui veulent réellement réussir dans un domaine donné (affaires, célébrité, etc...) et qu'il y ait des sacrifices, des efforts et des choix à faire (j'ai dans mes propres cartons des choses à ce sujet, c'est dire si ce dernier me fascine). Mais on ne ressent rien de tout ça non plus à travers ce pilote.

How to Make it in America n'est qu'une capture d'instants plus ou moins intéressants (souvent moins que plus) dans la vie de deux gaillards qui ont raté leur vie mais espèrent encore en faire quelque chose. Mais les personnages sont affectivement inabordables, on n'a aucune empathie à mettre à leur service, on s'en fout un peu de ce qu'il leur arrive.
On ne croit pas du tout en eux.

On n'y croit pas du tout, à cette série.
J'ai passé le pilote à presque regretter de n'avoir pas préféré regarder la suite de Massugu na Otoko, par exemple. J'sais pas si vous vous rendez compte.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche How to Make it in America de SeriesLive.

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