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ladytelephagy

25 mars 2010

Adieu veaux, vaches, cochons... bulle économique

Un peu d'histoire. Ou d'économie. Plus vraisemblablement les deux. En 1989 explosait la "bulle" économique du Japon, dans laquelle se complaisait le pays alors en plein boom. Soudain, les conditions économiques ont cessé d'être mirobolantes, et par voie de conséquence, l'immobilier s'est effondré, les prêts n'ont plus été accordés, les entreprises ont fermé, le chômage a augmenté. Note : je parle bien du Japon des années 90 et pas de la France des années 2010.

C'est dans ce contexte que s'inscrit Okane ga nai!, une série de 1994 qui commence par nous dresser le portrait d'une famille complètement sur la paille, et vivant dans des conditions pour le moins précaires. Il faut dire que le décès des parents n'a pas vraiment joué en leur faveur, et que les trois garçons vivent sur le maigre salaire de l'aîné, Kentarou, qui a abandonné ses études pour trouver un travail... qu'il va perdre, son entreprise faisant faillite. A la suite de quoi les usuriers se pointent pour réclamer leur argent, le proprio vide la cabine qui leur sert de maison et les expulse, bref, c'est la débandade.
La scène-clé du pilote est d'ailleurs plus dure que la moyenne, pour une série japonaise notamment, parce que voilà les deux petits frères en train de dormir sur un banc, sous quelques feuilles de papier journal, et Kentarou comprend qu'il a tout perdu et que surtout, les deux petits, là, ça va pas. Malgré sa bonhommie et ses bêtises, Kentarou parvient à retranscrire toute la désolation nécessaire (je ne savais pas Yuuji Oda bon comédien, c'est dommage que finalement il ait choisi la chanson comme carrière ce garçon) pour que cette scène ne semble pas plaquée mais réellement percutante.

Là, comme ça, je comprends que vous trouviez ça dramatique. Mais l'atout majeur de la série, c'est que Kentarou est d'une nature positive. Ou peut-être naïve. Enfin, en tous cas, il ne se laisse pas abattre, même si pour survivre il devait s'enfuir d'un restaurant tous les jours (très amusante façon de mettre en place sa combine, d'ailleurs). Avec ce personnage aux moues diverses et amusantes, on n'a pas envie de se tirer une balle, et franchement, c'est vraiment à ça que ça tient, parce que même le petit frère (qui s'occupe des repas et des finances de la famille) a de quoi déprimer.

Tout l'objet de Okane ga nai!, c'est de voir comment Kentarou, qui prend durement conscience des circonstances dans lesquelles ses deux petits frères sont en train de grandir, va s'arranger pour se faire une place au soleil. Et cette envie de mener la belle vie (c'est-à-dire de ne plus s'inquiéter des problèmes d'argent) passe, je vous le donne en mille : par le travail. Oui, on n'est pas dans une série américaine, un coup de chance ou un plan invraisemblable n'y suffiront pas, il faudra bosser d'arrache-pied.

Mais bien-sûr, il faudra aussi beaucoup d'astuce, car Kentarou n'a pas de diplôme, il est pauvre comme Job, et il commence par trouver un boulot dans une société fournissant des services d'entretien le jour, et de gardiennage la nuit ; Kentarou va donc commencer sa carrière en visant les poubelles et en patrouillant dans les couloirs sombres à peu près 24h sur 24. Mais il est bien décidé à améliorer son sort, on l'a dit, et cela passe par une entreprise de courtage en assurances sur laquelle il a des vues. Dirigée par une business woman inflexible, l'entreprise n'est pourtant pas des plus accueillantes, mais voilà, on y brasse de l'argent. Et avant même d'avoir pris conscience des conditions de vie de ses frères, Kentarou voit sa curiosité piquée par ce qui s'y passe ; la scène où on le voit lire par-dessus l'épaule des courtiers, tenter de comprendre les documents ou épier le fonctionnement du bureau montre que sans même que ce soit une question d'argent, Kentarou est un esprit vif qui est capable d'aspirer à mieux, même s'il ne s'en aperçoit pas lui-même.

Il y a un facteur d'identification devant Okane ga nai!, c'est évident. Pour les mêmes raisons que devant Zeni Geba, mais sur un mode différent puisqu'ici, on reste quand même dans une dynamique positive typiquement japonaise, sur l'air de "toi aussi si tu te donnes à fond tu peux changer de vie". Mais il y a une telle sincérité dans le personnage de Kentarou, le loser qui veut devenir quelqu'un (et même pas pour lui-même, même s'il en a la curiosité intellectuelle), qu'on adhère franchement, d'autant qu'on évite un certain nombre d'écueil qui, est-ce la faute du temps qui passe ? Semblent devenus difficilement contournables par un grand nombre de séries d'aujourd'hui.

Et puis, des séries des années 90, je n'en ai pas vu beaucoup, et je dois dire que j'apprécie le voyage... une fois qu'on a réhabitué son œil aux tailleurs colorés et aux cheveux gominés, c'est plaisant, en fin de compte.

Okane

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Okane ga nai! de SeriesLive.

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24 mars 2010

Fils de...

Le preair de Sons of Tuscon ? Regardé, oui. Mémorisé... pas vraiment.
Je me rappelle vaguement m'être dit que beaucoup de critiques assassines l'étaient exagérément, et que ce n'était pas si terrible que ça. J'ai ri une ou deux fois, quand même, c'est pas si mal. Peut-être pas ri aux éclats, et je ne saurais me souvenir de ce qui m'avait fait rire, mais enfin, les faits sont là.

Alors me voilà, bien des lunes plus tard, devant la version définitive du pilote (quelques changements de casting ayant eu lieu dans l'intervalle), à me demander si Sons of Tuscon mérite le costard bien taillé que lui ont cousu main bien des blogueurs, pour ceux qui ont daigné lui accorder de l'attention. Ah, je comprends, Tyler Labine dans le rôle, c'est pas très sexy... mais j'ai quand même l'impression qu'il y a un gros biais de départ quant à cette série.

J'ai pourtant eu l'impression, en (re)découvrant ce pilote, de trouver, pas vraiment une série dans la lignée de l'humour de Malcolm (la série manque trop de fantaisie et de gadgets scénaristiques pour cela ; je comprends le rapprochement mais il ne se justifie que par des simplifications exagérées entre les deux séries), mais plus un univers à la My name is Earl. La scène chez la grand'mère, notamment, est du genre à rappeler cette Amérique bête, sale, méchante, et bourrée de petits tics bizarres (les écureuils dans le frigo, la collection de perruques...), qu'on aime dans la série du grand moustachu (pas Magnum ; l'autre moustachu) et qui ne font pas rire, mais plutôt amusent et provoquent une sorte d'émerveillement écœuré.

Sonsof

Mais c'est sûr, Sons of Tuscon est loin d'être la comédie messianique que nous attendons tous (l'attendons-nous, seulement ?) qui révolutionnerait notre menu téléphagique. Le pilote souffre d'un gros handicap, et qui réside précisément dans la scène que j'ai mentionnée plus haut : on cherche à y inclure des éléments dignes, dans le meilleur des cas, d'un opus tardif de Maman j'ai raté l'avion, avec un gros méchant tout bête et tout méchant qui vient casser du héros. On ne rit pas dans cette scène, non, on sourit juste quand elle est finie, parce qu'elle est finie. Ainsi, la comédie grosses tatanes s'incruste ponctuellement dans un épisode qui, sans cela, ne manque pas de charme.

A mes yeux, deux éléments de ce pilote me semble être des promesses porteuses d'espoir : d'une part, le personnage du garçon aîné. Le changement d'acteur a mené à un changement de personnage, le rendant un peu plus "précieux", et j'ai aimé cette variation, qui transforme les trois garçons en personnages plus variés, au lieu d'avoir le génie et les deux butors. Je ne me souvenais pas du passage où il dit que s'il devait être adopté, il choisirait une famille de célébrités, mais là c'était quasiment hilarant quand ça ne m'avait pas marquée la première fois. L'autre, c'est que jusqu'à présent, personne n'a essayé de nous sortir les violons pour montrer que les 3 garnements sont un peu tristes sans leurs parents, et que la relation avec leur papa de substitution va aussi leur apporter un petit quelque chose sur ce plan. Ça me semblait inévitable et pourtant, ça a pu être évité. Même sur la fin, quand l'épisode pourrait s'achever une petite scène mignonne, on finit sur une bourde, je préfère, sincèrement, que ça se passe comme ça.

J'y vois donc du potentiel pour une très bonne comédie, pourvu de se débarrasser de quelques mauvais réflexes, et, s'il venait à me rester 20mn de libres par semaine (ce qui en ce moment est très improbable mais ya pas le feu au lac), je pense que je lui donnerais encore une ou deux semaines pour se décider et s'épanouir dans un sens ou dans l'autre.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Sons of Tucson de SeriesLive.

23 mars 2010

[DL] The Pacific

Difficile de ne pas penser à Band of Brothers devant ce générique, quand même. Difficile parce que, d'abord sur un plan musical, il faut bien admettre que c'est bonnet blanc et blanc bonnet (j'ai juste beaucoup plus de mal à fredonner le générique de The Pacific que celui de Band of Brothers, sans doute parce que ce dernier comportait quelques chœurs pour accompagner la mélodie).

ThePacific
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Ah, et puis évidemment, le fait que l'un utilise la photographie et l'autre le dessin pour offrir des portraits en noir et blanc (ou presque) ne peut pas éveiller quelques vagues réminiscences, au minimum. Le ralenti, l'alternance de plans larges de scènes d'action et de gros plans statiques de nos héros... Le résultat est certes réussi, mais il semble aussi un peu trop facilement garanti.

Prise de risque : zéro.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Pacific de SeriesLive.

23 mars 2010

L'ennemi sans visage

Il m'a fallu 15 à 20 minutes, au bas mot, pour faire taire cette petite voix qui dans ma tête, pendant le pilote de The Pacific, répétait en boucle "Band of Brothers, Band of Brothers, Band of Brothers"... et comment la faire taire plus vite, en effet, quand tout dans la production de cette nouvelle mini-série persiste à répéter les mêmes ingrédients : les témoignages de vétérans, la musique, le générique... les codes sont intégralement repris.
Dans un premier temps, c'est d'ailleurs assez gênant. D'où cette petite voix lancinante impossible à réduire au silence. Peut-être aurait-il tout simplement fallu assumer le côté spin-off de la chose ? D'autant qu'il est difficile d'oublier l'excellence de l'illustre aîné...

The Pacific met du temps à prendre ses marques et à s'en différencier. Le tournant est pris au moment du débarquement... Alors que le découragement du spectateur est à son comble, enfin, l'épisode offre un retournement inattendu et coupe le cordon. Nous y voilà enfin, il fallait attendre que les Marines aient posé le pied sur leur île du Pacifique.

ThePacific_pilot1

Et quelle île. Contrairement à Band of Brothers qui n'hésitait pas à frapper d'un grand coup avec une ambiance propre aux séries de guerre assez tôt dans le pilote, ici, The Pacific entretient une atmosphère oppressante pour les personnages (et donc pour le spectateur)...
L'ennemi est tout près, mais il semble aussi trop loin. Aucun contact. Un rendez-vous manqué avec l'action. Puis un autre. Et à chaque fois, la perte des rares repères qu'on peut avoir quand on est en guerre à des milliers de kilomètres de chez soi. Même quand ils se battent à quelques kilomètres de la côte, ils semblent invisibles, ces fichus Japs. On craint de les voir partout mais ils ne sont en fait nulle part. On voudrait apercevoir leur éclaireur, mais ce n'est que le vent dans les arbres.

Et quels arbres. The Pacific, c'est aussi, de façon totalement inattendue, une ode contemplative à la nature des îles du Pacifique. Ce qui remplace les filtres incroyables de Band of Brothers, c'est cette fascination authentique pour la verdure environnante. Plusieurs fois, les soldats se trouvent absorbés dans les images un peu hypnotiques que forment les arbres se balançant doucement dans le vent las qu'on imagine tiède et moite. Le tableau ne saurait être complet sans quelques cris d'animaux et d'oiseaux.
La nature semble pure, comme jamais touchée par l'homme, et c'est ce qui rend le voyage si angoissant, car cette nature en apparence vierge amplifie le sentiment de s'aventurer dans l'inconnu. C'est aussi ce qui rend les quelques images d'horreur, fugaces, comme les quelques soldats exécutés en plein milieu de la forêt. On a retrouvé le paradis perdu, et il faut pourtant s'attendre à subir la violence humaine à tout instant.
C'est l'une des grandes forces du pilote de The Pacific, sa plus belle preuve d'éloquence. C'est presque dommage de l'avoir bêtement explicité ensuite dans la lettre.

ThePacific_pilot2

L'explosion de violence sur la fin de l'épisode n'en devient, du coup, que plus terrible.
Jusque là, l'ennemi, c'étaient des injures raciales, des appareils, des ombres furtives qu'on pensait voir entre deux branches. Autant dire un ennemi sans visage. Pendant la scène de combat, aucun corps à corps, tout se fait à distance, chaque camps canardant l'autre au mieux en espérant éviter le combat.

Et puis vient cet homme, ce Japonais. C'est le premier dont on voit le visage. Et ce visage est marqué par la démission. Ce visage dit qu'il y en a marre de ces conneries. Ce visage est celui d'un humain complètement désemparé. C'est là que The Pacific sacrifie à ce qui est le passage obligé de toute série de guerre, l'instant suprême de doute, et le fait avec talent et poigne.

ThePacific_pilot3

La marge de manœuvre de cette mini-série, pour se distinguer réellement de celles qui l'ont précédée, est assez réduite. Mais même sans ça (et au vu de ce pilote, il n'est pas dit qu'on doive s'en passer), The Pacific est la promesse d'une fiction de guerre rondement menée, intelligente et tonitruante à la fois. Une série de guerre comme on les aime, quoi.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Pacific de SeriesLive.

22 mars 2010

God, make me good... but still not yet

Il y a quelques heures, j'accueillais United States of Tara avec joie et frustration, voilà donc l'autre partie de la bonne nouvelle du mois : revoilà aussi Jackie ! Non seulement ces deux séries ont figuré parmi mes rares coups de cœur de 2009, mais les voilà à présent liées l'une à l'autre par les grilles de Showtime, dans lesquelles elles figurent l'une à la suite de l'autre cette saison. Je me sens gâtée. Je le prends comme un cadeau qui m'est fait personnellement. Ravie au plus haut point.

Contrairement à United States of Tara qui entame sa saison dans la précipitation, Nurse Jackie prend son temps. Le résumé de la première saison, qui s'étend au début de l'épisode sur plus de 2mn, est assez éloquent à ce sujet : rien n'est laissé à l'abandon, tout est replacé dans son contexte (ya juste l'histoire du rat que j'ai toujours pas comprise, mais si ça ne figure pas dans le résumé, c'est que vraiment c'était anecdotique !). De sorte que, si vraiment vous avez été négligent, voire stupide, au point de ne pas avoir regardé la première saison, vous avez ici tous, absolument tous les éléments qui l'ont constituée. Et ces 2mn montrent bien que ladite saison n'a pas manqué d'enjeux...

Alors nous y voilà, on prend ses marques progressivement. Jackie est toujours sur la défensive par rapport à Eddie, qu'elle ne voit plus mais qui semble la hanter (on apprend au cours de l'épisode qu'elle ne répond plus à ses appels, ce qui est d'autant plus étonnant que 1/ c'est lui qui était furieux à la fin de la 1e saison 2/ il est censé ne pas avoir son numéro de portable habituel, or Jackie n'a plus qu'un téléphone dans ce season premiere). On a toujours su qu'avec Eddie, c'était plus qu'une simple histoire de sexe, et qu'en parallèle Jackie n'a jamais cessé d'aimer son mari ; c'est l'occasion de le rappeler avec cette première scène à la plage.

Les choses reprennent aussi leur place à l'hôpital, évidemment : Coop est toujours un petit adolescent attardé, Zoey réfléchit au ralentit mais a toujours bon cœur, Ellie est cynique mais toujours aussi attachée à la famille de Jackie, etc... Comme attendu, Momo a disparu du paysage et il n'y sera fait mention que très rapidement, histoire de donner un semblant de justification ; Thor semble en bonne place pour lui succéder dans le rôle du type avec qui on discute dans la chapelle sans trop vouloir en dire.

MakemegoodStillnotnow

Cet épisode très lent est dans la même ligne éditoriale que le pilote : on n'est pas aux pièces, ya pas le feu, occupons-nous tranquillement de placer chaque personnage avant d'aller plus en avant. C'est un rythme que j'aime chez Nurse Jackie, et il n'empêche absolument pas des scènes à la fois hilarantes et bien senties, permettant de jouer sur les problématiques habituelles, et notamment le problème d'abus de Jackie.

Rien dans ce premier épisode ne bouleverse l'ordre établi... avant que n'intervienne, évidemment, la fin de l'épisode. Avec Nurse Jackie, on n'a jamais travaillé à la hâte, et la nouvelle saison est dans la plus pure continuité. Si vous vous attendez à un coup d'éclat incroyable, vous n'avez toujours rien compris à la série et son ton de chronique. Si vous voulez retrouver tout ce petit monde à la fois attachant et détestable là où vous l'avez laissé, alors le début de la seconde saison s'annonce comme les retrouvailles auxquelles vous rêviez.
Moi, en tous cas, je me suis sentie comme en famille.

C'est bon que tu sois de retour, Jackie. Allez, c'est bon, tout est prêt, on peut y aller.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nurse Jackie de SeriesLive.

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21 mars 2010

Re-United

Au bout de quasiment un an, j'avais perdu l'habitude : avec United States of Tara, les épisodes sont toujours trop courts. Ce qui s'avère être aussi bien une bonne chose qu'une mauvaise. Je me rappelle avoir ressenti cette même circonspection à la fin du pilote, mais elle avait disparu avec le temps... et la revoilà !

Il faut du temps pour renouer avec la famille Gregson, d'abord parce que, pour eux aussi, le temps a passé : Kate en a fini avec le lycée, la relation de Charmaine semble durer (je sais ! moi aussi j'ai fait cette tête incrédule !), et Tara n'a pas eu à céder la place depuis trois mois maintenant (elle a en effet repris son traitement). On essaye donc de se remettre dans le bain tout en reconstituant le puzzle. C'est un épisode d'exposition qu'on nous offre là, finalement, car peu de personnages ne sont à reprendre là où ils en étaient restés. Seuls Max, solide comme un rock, et Marshall, guère plus avancé sur ses questionnements amoureux, ne subissent aucun décalage horaire.

On a l'impression de rencontrer Tara pour la première fois pendant cet épisode : elle est euphorique, passe son temps à plaisanter, on la sent en pleine renaissance. Elle reprend possession de sa vie, c'est agréable à voir. On aimerait profiter plus de la vraie Tara avant que, irrémédiablement, elle ne se fasse ensevelir à nouveau. La petite famille n'a pas l'air plus habituée que nous. On sent Max encore sur ses gardes. Il a évidemment raison : la quasi-hystérie de Tara annonce, avant même qu'il ne se produise quoi que ce soit, que tout n'est pas parfait dans le meilleur des mondes.

Mais si ce season premiere est aussi l'occasion de créer un évènement perturbateur, le problème est qu'il intervient bien trop vite. Oh, on se doutait bien que la bande de Tara n'allait pas restée terrée dans son trou médicamenteux bien longtemps, simplement on a tout juste raccroché les wagons que le train repart déjà... Qui plus est, deux nouveaux personnages entrent en scène, et si on prend le temps de plutôt bien cerner l'un d'entre eux, l'autre ne trouve pas le temps de se montrer crédible.

Le résultat est assez perturbant ; l'élément déclencheur de l'intrigue de la saison 2 aurait aussi bien pu intervenir dans l'épisode suivant, personnellement je me serais sentie moins bousculée par cette équation à rallonge "mettons-nous au courant de ce qui se passe chez les Gregson"+"rencontrons les nouveaux"+"voyons les choses basculer"+"accueillons un alias perdu de vue". Ça fait beaucoup.

Et puis, je trouve assez étrange que plus personne ne fasse mention au passé de Tara. Comme si, en apprenant que ce n'était pas le viol qui avait allumé la mèche, on n'avait plus du tout envie de comprendre comment elle est tombée malade, si j'ose dire. C'est assez curieux, quand même, que n'avoir aucune réponse semble couper court à tout questionnement sur l'origine du mal.

On sent que, de nouveau, United States of Tara a envie de dire beaucoup de choses, que les idées se bousculent mais qu'elles n'ont pas toutes la place de s'exprimer correctement. Nul doute que les épisodes à venir permettront de prendre le temps de délayer les intrigues qui méritent d'être passées à la loupe, mais en attendant, le résultat est un peu frustrant.

Re_United

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche United States of Tara de SeriesLive.

20 mars 2010

Justify my letdown

Justifications_0

Aaaaaaah, ok ! J'y suis ! Non mais, en fait, il y a eu incompréhension. Moi, bêtement, je pensais que les critiques extatiques sur Justified étaient... justifiées. C'est là qu'il y a eu malentendu ! Mais ok, c'est bon, je comprends mieux. En fait, tout le monde dit du bien de Justified parce qu'on n'a pas beaucoup mieux à se mettre sous la dent.

Non parce que, soyons-clairs. Quand je lis des choses comme :

Justifications_1

Subtil, Justified ? Oui, évidemment, si on a regardé NCIS: LA juste avant, je suppose qu'on peut parler de subtilité sans trop se risquer. Mais si une telle subtilité existe, ce n'est pas dans le scénario.

Justifications_2

Quand j'ai lu ce post, j'ai cru pour de vrai qu'il y avait une étude sociologique dans Justified ! Les trucs qu'on serait prêts à croire en cette morne saison, quand même.

Parce que si je veux bien reconnaître que dans le genre sévèrement burné, Justified fait partie des séries qui ne nous prennent pas pour des bœufs avides d'action décérébrée, en revanche, crier au génie est très largement exagéré.

Le "western moderne" dont je lis tant de bien depuis quelques jours (permettez-moi de pouffer), il est avant tout stylistique. Si on est effectivement loin de l'univers d'un Deadwood, comme le souligne Adam, on en est pas moins dans un exercice entièrement tourné autour du cosmétique : accents, vêtements, musique... tout est pensé pour indiquer clairement qu'on est dans le Sud, le vrai, celui qui n'a pas encore bien percuté sur cette histoire d'États-Unis d'Amérique, et reste bloqué dans sa vision pré-Sécession du monde. L'univers est merveilleusement troussé, il n'y a pas à dire. Mais ça reste totalement superficiel. Plaqué. Le scénario reste celui du petit gars qui revient contre son gré au pays, et cette histoire-là, on nous l'a faite dix, quinze, cent fois.

Et si le portrait de cette Amérique profonde est bien dépeint, il est triste de constater qu'il ne porte aucun propos, aucun thème. Techniquement, je le redis, il n'y a rien à redire, mais il n'y a rien non plus à en dire. Au contraire, les thèmes sont abordés avec négligence ; tenez, c'est bien beau des supremacists, mais encore faut-il les doter d'un peu plus que de beaux tatouages et de mines patibulaires. Je ne dis pas qu'une mise au pilori était nécessaire, il était possible de ne pas dire juste bêtement que les extrémistes c'est des méchants, et une apologie inconditionnelle semble trop politiquement incorrecte pour être espérée ;  Justified pouvait très bien se refuser à les traiter en méchants absolus ou en chevaliers incompris, et apporter de la nuance. Pourvu d'en dire quelque chose, au moins. Ne pas avoir l'air de s'en servir comme d'un vulgaire artifice pour faire couleur locale. C'est tout ce que je demandais.

Le problème derrière Justified, c'est qu'on sent qu'il y a quelqu'un qui aime beaucoup ses personnages et son ambiance, mais que le scénario remplit le strict minimum de ses offices. Le personnage principal Raylan est aux petits oignons, on sent que c'est écrit pour le présenter sous toutes les coutures, appuyé par la prestation effectivement charismatique de ce bon Olyphant. Quant à Boyd et Ava, bien que bénéficiant de moins de temps d'antenne, ils ont tout le temps nécessaire pour se rendre à la fois attachants et un peu rebutants, et pour nous donner envie de les voir interagir le plus possible avec Raylan.
Mais le reste ? Le reste est creux. Passé le retour à la terre natale (qui est réglé, grosso-modo, dans le premier quart d'heure), il n'y a pour ainsi dire pas d'histoire. Juste une confrontation entre deux vieux potes qui sont désormais chacun d'un côté de la barrière. C'est intéressant mais insuffisant.

Pour crier au génie, il faudrait, quand même, un peu, je trouve que c'est un minimum, une histoire. Sans quoi, Justified n'est que poudre (à canon) aux yeux.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Justified de SeriesLive.

19 mars 2010

To be continued... United States of Tara

Depuis le temps ! Retour d'United States of Tara sur les écrans pour une seconde saison le 22 mars prochain...
Oh mais dites donc, déjà ? Il est donc plus que temps de se remettre dans le bain.

UnitedStatesofTara___1x01
1x01 - Tara, une mère de famille avec qui la monotonie du train-train quotidien n'existe pas...

UnitedStatesofTara___1x02
1x02 - On a tous quelque chose en nous de Bree...

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1x03 - Buck est de retour ; (toujours) pas de sexe pour Max ce soir !

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1x04 - Katie comme Tara apprennent à joindre l'utile à l'agréable... ou bien ?

UnitedStatesofTara___1x05
1x05 - Comment faire tourner une soirée de fête en fiasco... cherchez pas, c'est la spécialité maison.

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1x06 - Une preuve supplémentaire, si besoin était, qu'on ne choisit pas sa famille...

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1x07 - Qui aurait cru que Buck ferait un si bon booby-buddy ?

UnitedStatesofTara___1x08
1x08 - Le retour de cette bonne vieille Alice correspond à une virée en Enfer pour tout le monde... hasard ou coïncidence ?

UnitedStatesofTara___1x09
1x09 - Beaucoup d'adrénaline et quelques intéressantes découvertes...

UnitedStatesofTara___1x10
1x10 - Finalement Alice avait raison, la famille est bien sur le point d'accueillir un nouveau membre...

UnitedStatesofTara___1x11
1x11 - Tara intègre un programme afin d'explorer le traumatisme à l'origine de son état.

UnitedStatesofTara___1x12
1x12 - Le moment des grandes révélations est arrivé, et Tara va enfin comprendre ce qui s'est passé lorsqu'elle était en pension.

Eh bah voilà, c'était pas plus compliqué que ça... Vous avez plus que l'essentiel pour aborder la nouvelle saison sereinement à partir de lundi... ma mission accomplie, je repars donc vers de nouvelles aventures !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche United States of Tara de SeriesLive.

18 mars 2010

Ready ?

Ce que j'aime avec les Japonais, c'est que dés qu'on commence à se lasser de la saison, genre on a vu toutes les nouveautés (ou plutôt, correction : toutes les nouveautés qui nous intéressaient à peu près, et il suffit de remonter parmi les posts de Dorama Chick pour mesure l'ampleur des dégâts cet hiver... les seules vraiment critiques positives de la saison vont aux séries coréennes !), eh bah hop, arrive déjà une nouvelle saison, avec de nouveaux projets !

Alors me revoilà, moi aussi, avec mon petit récapitulatif des nouveautés à attendre ce printemps, sachant qu'évidemment, un bilan de la saison d'hiver (que je vais m'efforcer de rendre le moins amer possible, souhaitez-moi bonne chance) vous sera bientôt proposé sur SeriesLive.

'Zêtes prêts ? Allez, ne perdons pas de temps, yen a une tripotée.

- Chase (NHK)
L'histoire : le meilleur inspecteur des impôts du Japon s'oppose à un expert en évasion fiscale dans une lutte dont l'enjeu se monte à (excusez du peu) 600 milliards de yen.
Observations : alors ça c'est du pitch qui roxe du poney ! Si seulement ça ne me rappelait pas Tokujou Kabachi!!...
> A partir du samedi 17 Avril

- Dousoukai (TV Asahi)
L'histoire : quatre femmes de 45 ans aux parcours très différents se retrouvent à l'occasion d'une réunion d'anciens élèves.
Observations : chaque fois qu'une nouvelle série sur des femmes apparait, elles prennent 5 ans, c'est fou.
> Le jeudi à partir du mois d'Avril

- Gegege no Nyoubou (NHK)
L'histoire : le quotidien d'un couple dont le mari est mangaka, du point de vue de son épouse.
Observations : idée plaisante pour cette petite série matinale à destination de la fameuse ménagère.
> En semaine à partir du 29 Mars

- Joutei Kaoruko (TV Asahi)
L'histoire : une jeune femme qui n'a jamais connu sa mère suit les pas de celle-ci et devient elle aussi hôtesse dans un club de nuit.
Observations : nouveau créneau horaire pour les séries sur TV Asahi, par contre, le pitch en rappelle un autre, à raison puisque c'est inspiré d'un manga du même auteur que celui qui avait conduit à la création de Jouou sur TV Tokyo.
> Le dimanche à partir du mois d'Avril

- Kaibutsu-kun (NTV)
L'histoire : Kaibutsu doit devenir un jour le roi d'un royaume lointain ; à titre de formation, il est envoyé avec ses amis Dracula, Franken et Wolfman dans le monde des humains.
Observations : ça me fait penser à un sketch de SNL, ça... sans le cast de SNL.
> A partir du samedi 17 Avril

- Keibuho Yabe Kenzou (Fuji TV)
L'histoire : les enquêtes d'un chef de service de la police particulièrement antipathique.
Observations : apparemment, la poule au pot est aussi un plat national japonais.
> A partir du jeudi 22 Avril (voir la fiche SL)

- Keishichou Shissounin Sousaka (TV Asahi)
L'histoire : un détective dont la fille a disparu a quitté la police pour se spécialiser dans la recherche de personnes disparues.
Observations : si je ne connaissais pas mieux les Japonais, je croirais que c'est un vilain remake de FBI Portés Disparus. Mais ils n'oseraient pas, dites, hein ?
> Le vendredi à partir du mois d'Avril

- Mattsugu (NHK)
L'histoire : une nouvelle série historique pour la NHK.
Observations : comme toutes les séries historiques du dimanche sur la NHK, à plus forte raison avec un acteur/chanteur populaire, on va parler des excellentes audiences nippones mais éviter soigneusement de regarder en Occident.
> Le dimanche à partir du mois d'Avril

- Mother (NTV)
L'histoire : une jeune femme devenue institutrice après avoir longtemps été soutien de famille se prend d'affection pour une petite fille brutalisée par son beau-père.
Observations : hyper casse-gueule. Ça peut être soit très niais, soit très poignant. Plus probablement un peu des deux.
> A partir du mercredi 14 Avril

- Omiyasan (TV Asahi)
L'histoire : un policier résout des affaires comme personne.
Observations : ah, tiens, ya encore du poulet. Septième saison, quand même...
> Le jeudi à partir du mois d'Avril (voir la fiche SL)

- Pandora (WOWOW)
L'histoire : une scientifique met au point un maïs à la croissance rapide, pouvant limiter une crise alimentaire internationale... mais derrière toute invention providentielle peut se cacher une calamité.
Observations : la saison 1 est sur ma liste des choses à dévorer voracement, mais j'ai pas encore eu le temps. Je vais un peu me botter les fesses, du coup.
> A partir du lundi 6 avril (voir la fiche SL)

- Pro Golfer Hana (NTV)
L'histoire : une jeune femme devient une golfeuse professionnelle du jour au lendemain.
Observations : c'est vrai ça, le golf, c'était du jamais vu dans les séries sportives. Euh... Japonaises, je veux dire.
> A partir du jeudi 8 Avril

- Rikon Doukyo (NHK)

L'histoire : un couple qui vient de divorcer recommence à vivre ensemble.
Observations : c'est dommage que cette histoire de divorce soit apparemment amenée à n'être qu'un prétexte, ç'aurait été une idée intéressante aussi de vivre ce divorce de l'intérieur. Évidemment, c'était pas le même ton.
> A partir du mardi 11 Mai

- Rinjou (TV Asahi)

L'histoire : un flic qui a la particularité de... ouais bon bah, un flic, quoi.
Observations : la saison 2 parviendra-t-elle à faire d'aussi bonnes audiences que la saison 1 ? 'Tain ya même pu de suspense...
> A partir du mercredi 7 Avril (voir la fiche SL)

- Shinzanmono (TBS)
L'histoire : après un meurtre dans un quartier de Tokyo, la liste des suspects semble aussi longue que la liste des résidents du quartier... un expert en psychologie tente de démêler les fils de cette enquête.
Observations : ya moyen d'en faire quelque chose de bien, pour changer. Enfin, non, pas pour changer, mais c'est jouable.
> A partir du dimanche 18 Avril

- Shoufu to Shukujo (TBS)
L'histoire : dans les années 30, une femme pauvre découvre qu'elle est le portrait craché d'une femme riche ; lorsque cette dernière décède, elle prend sa place.
Observations : vu qu'il s'agira d'une série diffusée l'après-midi en quotidienne, je n'en attends pas grand'chose...
> En semaine à partir du 5 Avril

- Sunao ni Narenakute (Fuji TV)
L'histoire : cinq jeunes gens se rencontrent via Twitter et se lient d'une amitié véritable.
Observations : moi j'me méfie toujours quand le pitch d'une série ressemble un peu trop à celui d'une autre que j'ai aimée (ici, Last Friends). Surtout quand le cast aussi présente de curieuses similitudes.
> A partir du jeudi 22 Avril (voir la fiche SL)

- Team Batista no Eikou (Fuji TV)

L'histoire : retour de la Team Batista pour une saison 2 qui, d'après ce que je comprends, va plutôt s'intéresser aux enquêteurs médicaux qu'aux éventuels problèmes de la Team Batista elle-même.
Observations : j'ai eu du mal rien qu'avec le pilote, c'est pas pour me taper la saison 2.
> A partir du lundi 6 Avril (voir la fiche SL)

- TROUBLEMAN (TV Tokyo)
L'histoire : un jeune homme se trouve empêtré en permanence dans les problèmes de son entourage
Observations : de la petite comédie apparemment pas bien méchante, dans une case horaire où le niveau intellectuel n'a jamais volé bien haut
> A partir du vendredi 9 Avril

- Tumbling (TBS)
L'histoire : un jeune voyou se trouve embarqué dans la quête du club de GRS de son lycée qui cherche à parvenir à exister au milieu de tous les clubs sportifs plus prestigieux.
Observations : oh bah dis donc, ça c'est intéressant alors, un voyou qui fait de la gym ! Ne manquez pas, pendant la prochaine saison, le boucher qui fait du trapèze, et l'automne prochain, le toiletteur pour chiens qui fait du roller. Pis attendez, vous avez pas vu la photo de promo.
> A partir du samedi 17 Avril

- Yankee-kun to Megane-chan (TBS)
L'histoire : le pire cancre de la classe et la déléguée émérite découvrent qu'ils ont plus en commun qu'ils ne l'imaginaient
Observations : j'ai du mal à comprendre s'il va s'agir d'une bête comédie adolescente ou de... ah non, en fait, je vois que ça comme possibilité.
> A partir du vendredi 23 Avril

- Youkame no Semi (NHK)
L'histoire : une femme qui entretient une relation avec un homme mariée est contrainte à avorter, mais l'épouse légitime tombe enceinte. La maîtresse finit par enlever l'enfant.
Observations : c'est avec une série inspirée de 75% des téléfilms de Lifetime que NHK espère faire de l'audience ?!
> A partir du mardi 30 Mars

- Zettai Reido (Fuji TV)

L'histoire : une jeune femme flic fait ses débuts dans la police et entre en fonctions au sein de la toute nouvellement formé, où on résout des affaires anciennes.
Observations : si même la chaîne avoue que c'est inspiré de Cold Case, moi j'ai rien à y redire. En plus, Aya Ueto mange vachement plus que Kathryn Morris. Bon disons, un petit peu plus, en tous cas.
> A partir du lundi 10 Mai (voir la fiche SL)

Il y a aussi le projet de série avec Takuya Kimura, qui n'a pas encore de nom, donc bon...

Allez, pour le "plaisir des yeux", voici la photo de promo pour Tumbling, parce qu'un bon rire vaut un bon bifteck, et vous avez vu le prix de la viande de boucherie de nos jours ?

Tumbling

Comme vous dites.

Bon alors, je sais, je sais. Là comme ça, j'ai pas l'air très positive. Il faut dire que la saison hivernale n'a pas été réjouissante, et que bon, les policiers, je sature. Mais il peut se cacher une ou deux bonnes surprises dans le lot, et je place notamment quelques espoirs dans Chase et Mother, dans deux registres différents naturellement.

En tous cas, je trouve qu'à deux semaines du mois d'Avril, peu de séries ont déjà des dates de lancement, et les sites officiels sont particulièrement peu riches en informations (quand ils existent ; mais forcément, si les mecs n'ont même pas encore choisi un nom pour la série avec KimuTaku...). J'ai voulu commencer quelques fiches pour SeriesLive et, comme vous le voyez, c'est pas Byzance, alors que  c'était plutôt les proportions inverses pour la saison hivernale.

Bon alors, nonobstant : et vous, qu'est-ce qui vous parle dans tout ça ? En essayant de ne pas vous laisser influencer par mon ton un tant soit peu moqueur...?

17 mars 2010

[EXCLU] Interview du scénariste de la série coréenne A Man Called God

Aujourd'hui, c'est une exclusivité assez énorme que je vous propose : j'ai pu obtenir du scénariste d'une série coréenne une interview téléphonique. Lui, moi, des kilomètres de fils et beaucoup de questions après le visionnage du pilote, que je me suis empressée de regarder afin de pouvoir soutenir la conversation.

Je ne vous cache pas que je suis assez fière d'avoir réussi ce gros coup qui, autant le dire, est absolument unique sur la blogosphère téléphagique francophone. C'est du grand journalisme, la voilà la vérité.

Je vous propose donc ci-dessous l'intégralité de cette interview avec Hong Ku Lee, scénariste de la série Shinira Bulriwoon Sanai, alias A Man Called God pour ceux qui ne pratiquent pas le Coréen couramment.

AManCalledDemon

lady - Monsieur Lee, bonjour. Merci de l'honneur que vous me faites. Je voudrais commencer par une question simple : pouvez-vous résumer pour mes lecteurs l'histoire de la série ?
Hong Ku Lee - Bien-sûr : c'est l'histoire d'un homme profondément marqué par un acte terrible qui s'est produit dans son enfance, et qui a développé une haine féroce envers les assassins de ses géniteurs ; doté d'une force phénoménale et d'un caractère en acier trempé, mais aussi accompagné d'amis loyaux qui l'aident dans sa quête, il a décidé de triompher de la tyrannie moderne à sa manière.

lady - Oui donc c'est l'histoire d'un mec qui veut buter plein d'autres mecs, si je comprends bien ?
Hong Ku Lee - C'est une autre façon de le dire.

lady - Quel est votre message à travers cette série ?
Hong Ku Lee - Il s'agit essentiellement d'explorer les profondes abysses où s'égare l'âme humaine lorsqu'elle est aveuglée par la vengeance, mais je veux aussi dire qu'il y a une part en nous qui nourrit de l'espoir, l'espoir de trouver la paix et de ne plus être tourmenté par ses démons.

lady - Ah, il y a une histoire d'amour ?
Hong Ku Lee - C'est amusant que vous en parliez parce que, en effet, il y a une histoire d'amour dans cette série. Mais évidemment les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait, et les personnages ne comprennent pas tout de suite l'ampleur des sentiments qu'ils ont l'un pour l'autre... Il faut dire que les circonstances ne les y aident pas vraiment et que la vengeance du protagoniste principal a tendance à justement l'aveugler.

lady - D'accord, je vois. Ils vont se croiser pendant plusieurs épisodes avant de réaliser leurs sentiments l'un pour l'autre alors ?
Hong Ku Lee - Quelle fine analyse de mon œuvre ! Comment l'avez-vous deviné ?

lady - J'ai triché : j'ai écouté ce qu'il se disait. Quand la grande perche a tapé une crise de jalousie, j'ai connecté les points et...
Hong Ku Lee - Quel incroyable sens de la déduction ! Si vous aimez la stimulation intellectuelle, alors vous devriez être captivée par les questions complexes que pose la série, dans ce cas.

lady - Comme...?
Hong Ku Lee - Eh bien : qui est cet homme ? Qui a tué ses parents ?

lady - Pourquoi a-t-on tué ses parents ?
Hong Ku Lee - Euh, non... Non ça n'est pas la question. On ne va pas se perdre dans ce genre d'inepties. Ce que le spectateur attend, c'est avant tout des intrigues solides, pas de partir dans de bêtes conjectures sans queue ni tête.

lady - Eh oui, bien-sûr. Sur un autre sujet : le pilote se déroule intégralement à Hawaï, est-ce que toute la série se déroule à l'étranger ?
Hong Ku Lee - Dans mon script d'origine c'était le cas, afin de faire comprendre à quel point Michael King est un homme cosmopolite et capable de changer totalement d'identité. Il peut se glisser dans la foule quel que soit le pays, c'est un véritable caméléon. Je voulais appeler la série comme ça au début, d'ailleurs.

lady - Mais voilà : c'était déjà pris.

Hong Ku Lee - C'était déjà pris, oui. Et puis, pour répondre à votre question, la chaîne n'a pas voulu qu'on tourne intégralement à l'étranger pour de sombres questions de budget. Je trouve ça terrible de sacrifier l'art au nom de la rentabilité, mais c'est aussi comme ça que fonctionne cette industrie.

lady - Donc en fait, tout est dans le pilote ?
Hong Ku Lee - Oui ! Les décors somptueux, les voitures et les bateaux de rêve, les décors créés numériquement... même les jolies filles, on n'a pu en payer que le temps du pilote. Après, plus rien, kaput, niet, nada, que dalle, foutu.

lady - Du moment que le contenu n'en pâtit pas...
Hong Ku Lee - Non, et heureusement ! J'ai veillé à ce que la qualité reste la même.

lady - Comme dans la scène où le gentil et le méchant se battent, et pendant laquelle la jolie journaliste prend des photos sur le pont du bateau ?
Hong Ku Lee - Comme celle-là, oui.

lady - Et comme dans la scène où le héros emmène la jolie journaliste qui ne sait pas nager sur sa planche de surf et l'abandonne à la distance infranchissable de 200m de la côte ?
Hong Ku Lee - Oui, c'est un excellent exemple, celle-là aussi.

lady - Et aussi, comme dans la scène d'ouverture qui dure 2mn30 et où le perso principal fait du saut en parachute, de l'équitation et un combat à l'épée sans qu'il n'y ait de dialogue ?
Hong Ku Lee - Oui !!! Oui ce sont tous des moments-clés, vous avez tout compris.

lady - Je crois un chimpanzé capable d'en faire autant. Mais revenons un peu sur cette scène d'ouverture. Qu'est-ce qui vous a donné l'idée de faire faire toutes ces choses incroyables à Michael King ?
Hong Ku Lee - C'est quelque chose dont nous avons longtemps parlé avec les producteurs. Je voulais absolument que cette scène soit le miroir du dilemme interne du héros, qui bien qu'étant un homme d'action, possède avant tout une âme fragile qui tente de s'adapter au monde brutal qui l'entoure. Et je crois que nous avons formidablement bien retranscrit le fait que... comment dire ? Que...?

lady - ...Que vous avez le pognon de le faire et que vous ne vous êtes pas privé ?
Hong Ku Lee - Exactement.

lady - Vous m'avez fait parvenir une copie du scénario pour ce premier épisode et je vous en remercie. J'en ai intégralement lu les 7 pages, et je dois vous le dire, il est absolument incroyable parce que le personnage principal ne parle, concrètement, que dans la scène où il confronte l'un des assassins de son père.
Hong Ku Lee - C'est un homme mystérieux, oui. D'autant que le traumatisme de son enfance l'a poussé à un certain mutisme.

lady - Mais ce qui est bien c'est que par contre il a beaucoup de temps d'antenne, alors on le voit souvent, son visage, ses yeux, tout ça... mais on l'entend pas. Un parti-pris artistique ?
Hong Ku Lee - Mais absolument, parce que toute l'émotion passe par son regard !

lady - Les...? Vous dites ? Les motions ?
Hong Ku Lee - Shinira Bulriwoon Sanai est avant tout un plaidoyer pour la non-violence et je pense que c'est assez clair dans le regard de Michael King. Il n'y avait pas besoin de long discours.

lady - Eh oui et puis, sinon, ça diminuait l'impact des scènes d'action.
Hong Ku Lee - Aussi.

lady - Nous citions un peu plus tôt Le Caméléon. Cela signifie-t-il que vous regardez des séries occidentales ?
Hong Ku Lee - C'est nécessaire à l'époque dans laquelle nous vivons, nous ne pouvons pas travailler en circuit fermé, il faut savoir se nourrir des créations venues d'ailleurs.

lady - Quelle est la série occidentale qui, disons, vous sert d'inspiration ? Votre référence, en fait ?
Hong Ku Lee - Oh ! Il y en a beaucoup, mais je dirais... principalement Caraïbes Offshore.

lady - C'est ce qu'il m'avait semblé... Cher Monsieur Lee, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Juste une dernière question, que je me pose depuis le début de notre interview : c'est votre vrai nom, ou c'est un pseudo que vous avez pris spécialement après avoir écrit ce scénario ?
Hong Ku Lee - Non, c'est mon vrai nom.

lady - Comme quoi ya pas de hasard ; merci infiniment et à très bientôt !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Shinira Bulriwoon Sanai de SeriesLive.

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