Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

ladytelephagy

20 janvier 2013

Maillon faible

Chose promise, chose due ! Vous avez été 5 à manifester votre intérêt pour le pilote d'Intersexions, il n'en fallait pas plus pour que je vous propose le pilote (avec sous-titres anglais, comme de juste).
Puisque j'ai déjà abondamment reviewé ce pilote dans un post précédent (que vous pouvez relire, et commenter, en cliquant ici), ce soir on va la faire simple. Tout ce que vous avez à faire, c'est suivre l'image ci-dessous qui vous conduira vers le lien adéquat ; pas besoin de se farcir ma littérature pour ce soir.

Intersexions-PilotCaptureSee also : miroir sur Uploaded.

...Et, tiens, bah, vous n'avez qu'à considérer que c'est un cadeau de Noël en retard. Vous avez été gâtés-pourris cette année, ma parole !

Alors maintenant, je vous préviens : je VEUX votre avis sur l'épisode ! C'est quand même votre première série sud-africaine, je veux connaître vos impressions !

Publicité
19 janvier 2013

Message d'avertissement

Comme vous le savez maintenant, parce que ça fait quelque chose comme six mois, whisperintherain et votre serviteur s'aventurent à tester tous les pilotes de la saison, puis à venir les reviewer pour vous, histoire que vous sachiez dans quoi vous mettez les pieds quand vous n'avez pas décidé si vous alliez les regarder à votre tour. J'aime voir ça... comme une mission de salut public. Dans le fond, nous sommes des veilleurs, et nous sommes là pour tirer le signal d'alarme quand un pilote est réellement mauvais. Je ne sais pas pourquoi je parle de mauvais pilote, d'ailleurs.
Ah, si, ça me revient : je voulais qu'on parle de Legit ce soir.

Legit

Parfois il m'arrive d'avoir l'illusion d'être bon public en matière d'humour trash. C'est une croyance que j'ai héritée de quelques visionnages de trop de séries comme Action!, et hélas, j'entretiens cette auto-fiction depuis lors. J'en suis la première victime, croyez-moi. Parfois je lance un pilote où l'humour est franchement de mauvais goût, et je m'attends à aimer, mais pas du tout. Parfois ça marche encore, cependant, alors ça fait perdurer le mythe et c'est encore pire.

Avec Legit, curieusement, j'étais dans les deux situations. A certains moments, j'étais tellement mal à l'aise que j'étais à un clic d'éteindre l'épisode et juste oublier que j'avais vu ce pilote. Et d'autres fois, j'ai sincèrement ri.

Le passage le plus difficile de ce premier épisode a été... le début. Un début de pilote, c'est un moment important, qu'il ne faut pas rater ; quand un début de pilote est raté, il faut le dire, et c'est le cas de Legit. C'est lamentable. La scène au service de l'immigration traine en longueur et n'est pas drôle.
Clairement, l'épisode a commencé volontairement sur cette scène histoire d'annoncer la couleur tout de suite, et de frapper un grand coup, indiquant ainsi dans quel type d'humour on était. Sauf que ce n'est pas juste une blague de mauvais goût, c'est une blague de mauvais goût pas drôle... Ce sont les pires.

Fort heureusement, à partir du moment où Jim commence à s'occuper de Billy, le frère de son meilleur ami Steve, les choses commencent à s'arranger. Enfin, disons... ponctuellement. Il y a des passages où la blague continue d'être de mauvais goût et pas drôle, mais il y a aussi des moments sincèrement drôles, notamment parce que Billy est joué par D.J. Qualls qui derrière son apparence maladive (ainsi que le prouve son CV) cache un solide comique.

Il y a dans le seul pitch de cet épisode beaucoup de choses qui sont douteuses ; après tout, il s'agit d'emmener un paraplégique sur le point de mourir dans un bordel afin qu'il se fasse dépuceler avant de rencontrer son Créateur. Pas très classe, il faut l'admettre. Mais étrangement, le road trip qui s'en suit est à la fois drôle et touchant, et il y a de vrais bons moments même pendant la séquence avec les prostituées... même si tout cela est en minorité, noyé dans un épisode pas franchement futé. Et quand c'est drôle, c'est essentiellement parce que, même quand Jim Jefferies met à côté, les moues de D.J. Qualls remettent tout de suite la bonne ambiance (un peu aidées par le montage, certes).
En fait, plus j'y pense, plus c'est à Qualls et non à Jefferies qu'il faudrait offrir d'avoir son propre show, mais bon...

Alors on passe l'épisode dans une situation d'inconfort, avec, parfois, un rire qui s'échappe, dont on aurait presque honte, pour un peu. Mais personne ne nous regarde, alors ça va.

Même quand on a traversé tout ça, au final, Legit reste assez peu claire sur ses intentions. On sait juste que Jim est un connard fini qui veut vaguement essayer d'être un chic type (il le fait parce qu'il espère que ça lui permettra de faire tomber les filles, bon, c'est une raison qui en vaut une autre...), mais l'épisode n'est pas très clair sur la structure à attendre derrière : va-t-il dorénavant uniquement être bon vis-à-vis de Billy (et tirer partie de son statut de paraplégique pour attendrir les femmes) ou essayera-t-il d'aller au-delà ? En tous cas on n'est clairement pas dans un épisode de My Name is Earl, ça c'est clair ; le personnage n'est pas spécialement motivé pour améliorer ses actions, il n'y a ni évènement déclencheur qui l'y pousse initialement, ni vague gimmick pour lui rappeler sa bonne résolution ensuite, et puisqu'on en est à faire des comparaisons, le personnage n'a rien de sympathique et son meilleur ami Steve n'a rien d'un sidekick amusant non plus.

Au final, en dépit d'un très mauvais démarrage, et de passages parfois tombant à côté de la plaque, le pilote de Legit est... regardable. Tout juste. Disons qu'il y a deux, peut-être trois scènes qui méritent d'être vues. Mais je ne continuerai pas à regarder la série, ça c'est sûr. Qu'on soit bien clairs : les termes du défi, c'est juste regarder le pilote ! Hors de question que je m'en inflige plus.
Vous voilà prévenus.

Challenge20122013

18 janvier 2013

Et en plus c'est génétique

Il arrive, au cours du challenge que whisperintherain et moi-même nous sommes lancé, que vienne une envie de "joker", ces pilotes que nous n'aurons pas à reviewer et, si nous nous y prenons bien, peut-être même pas à voir. Le problème du joker c'est qu'il nécessite que nous soyons tous les deux d'accord à son sujet... Quand je me suis retrouvée devant le pilote de Second Generation Wayans, mon premier réflexe a été d'ouvrir un message vierge et de prendre mon plus beau clavier pour suggérer à mon camarade de faire l'impasse.
Et puis j'ai réfléchi. On ne peut pas zapper un pilote pourri juste parce qu'il est pourri. Parce que ça voudrait dire qu'on ne parle que des bonnes séries. Alors j'ai refermé ma fenêtre sans rien envoyer, et on est partis pour Second Generation Wayans...

SecondGenerationWayans

C'est inévitable. Le même rêve. Je vole au milieux des étoiles, droit sur le soleil. Seule. Toujours seule. Je deviens consciente, comme une prémonition, que le soleil est sur le point d'exploser.*
Et là, apparait Damon Wayans.
Voilà : donc c'est un cauchemar. Et je me réveille en nage, les trempes battantes, le regard exorbité, le souffle court. Damon Wayans, quoi.

Damon Wayans est pire que les zombies, parce que les zombies n'écrivent pas leurs propres blagues ; ils partagent pourtant la même activité cérébrale. J'ai encore des réminiscences terrifiées de Ma Famille d'abord, et je crois que rien ne peut vraiment vous aider à vous en remettre complètement. Marlon et Shawn, encore, bon. L'encéphalogramme est plat, mais le risque de tomber par hasard sur un de leurs films en zappant  sur M6 à 20h était assez peu élevé. Mais Damon Wayans... jamais je pourrai lui pardonner ce qu'il a fait à mes neurones, jamais.

Alors vous vous doutez bien que découvrir une deuxième génération de Wayans sur mon écran, ça ne me rassure pas trop. Ca avait commencé avec Happy Endings, un bout dans le pilote de New Girl, cependant ça restait soft, quelques minutes au milieu de nombreuses autres scènes, ça pouvait encore être tolérable ; mais là, Second Generation Wayans, c'était la promesse de Wayans non-stop, partout, où que le regard se porte.
Avec comme innovation majeure l'idée que, n'ayant pas réussi à décrocher une émission de télé réalité, les rejetons Wayans vont faire mine de tourner une fiction (fiction mon f-... ! pardon). Craig et Damien Dante s'interprètent donc eux-mêmes, ainsi que d'autres membres de la garde rapprochée des Wayans, comme George Gore III... déjà dans Ma Famille d'abord. Je vous le disais, c'est un cauchemar.

Se plaignant à longueur d'épisode de vivre dans l'ombre de leur famille (mais n'hésitant pas à faire reposer tout le concept de leur série sur leur nom et les apparitions de membres de la famille plus fameux, ou simplement de leurs photos), les deux cousins arpentent Los Angeles avec la solide impression que tout leur est dû, qu'ils devraient trouver le succès.
Pourquoi ? Nul ne le sait. Que savent-ils faire, au juste ?
En tous cas pas jouer la comédie, si ce pilote est la moindre indication sur le sujet. La séquence pendant laquelle les deux cousins sont supposés s'engueuler est d'une mollesse verbale incroyable ; je n'avais plus vu un tel talent pour la comédie depuis que Paris Hilton s'est retirée du monde hollywoodien (mais elle a tourné dans quelques épisodes d'une émission danoise récemment, alors il ne faut jurer de rien). Illustrant tout ce qu'ils aimeraient décrier, les deux jeunes hommes sont vaniteux, paresseux et dénués de toute énergie créatrice ; il faudra en fin de pilote l'intervention de George (au sujet desquels on recycle d'ailleurs les blagues de Ma Famille d'abord), pour qu'ils se prennent en main, presque à contre-coeur. C'est que, jusque là, c'était justement la famille Wayans qui leur trouvait leur boulot et leur apportait tout cuit dans le bec...

Rien n'a d'intérêt dans cette série, mais comme ce sont des Wayans, les héros paradent comme des coqs, s'inventent des relations (comme avec une assistante qui les adore à un tel point qu'elle plaque sa nouvelle vie sympa pour redevenir leur nounou) qui ne parviennent pas à les rendre plus humains ou au moins intéressants, et au final, Second Generation Wayans est d'une grande vacuité. On se demande pourquoi quelqu'un a pris la peine de scripter tout cela, vraiment.

Le problème des cauchemars, c'est que rien ne les empêchera jamais d'être récurrents. Une part de moi voudrait alerter whisper avant qu'il ne regarde l'épisode mais, quelque chose me dit qu'il est plus urgent encore de vous dissuader tenter la série.
Quoi ? Vous dites ? Elle est diffusée sur BET et vous ne regardez jamais les séries de BET ? Euh, bon, ça sonne un peu comme raciste, mais pour cette fois, je ne peux pas vous blâmer...

Challenge20122013

* Qui, sans tricher, est capable de trouver à quelle série ce rêve fait référence ?

17 janvier 2013

L'expérience interdite

Il y a des soirs où on a envie de regarder quelque chose de différent ; on ne sait pas ce que ça désigne précisément, mais on sait très exactement tout ce que ça ne désigne pas... Et rien qu'à son nom, je sentais qu'Utopia ne me décevrait pas. Je n'avais pas idée !
Il apparait que, dans le cadre du challenge avec whisperintherain, consistant à tester tous les pilotes de la saison pour vous en parler ensuite, Utopia se pose comme un défi en soi. Prêts à le relever avec moi ? Accrochez-vous, on est partis... et j'aime autant vous prévenir, ça va être chaotique.

Utopia

Pour vous parler d'Utopia, il faut probablement commencer par le plus évident : son ambiance. Et quand je dis que c'est le plus évident, en réalité je veux dire que c'est la seule chose qui apparaisse de façon évidente ! La série britannique frappe immédiatement par son esthétisme à la fois froid et coloré ; aux nombreuses couleurs pop s'oppose l'éclairage glacial et étouffant, conférant immédiatement à l'épisode une personnalité bien à part, et qui s'intègre parfaitement dans le récit. A ses apparences branchées mais angoissantes, Utopia ajoute un soundtrack génial, composé en grande partie de musiques ostensiblement artificielles (régulièrement à contre-courant de l'action d'ailleurs), mais laissant aussi une large part à des bourdonnements se faisant passer pour des silences. En général, ce n'est pas le genre d'univers musical que j'apprécie, mais dans le contexte d'Utopia, ça fonctionne incroyablement bien !
Avec ces deux ingrédients essentiels, et parfaitement maîtrisés, le pilote se pose immédiatement comme une oeuvre raffinée, moderne, unique.

Mais ça ne nous dit pas du tout de quoi ça parle... je soupçonne que ce soit à dessein.

Utopia commence dans un magasin de bande-dessinées dans lequel deux hommes étranges apparaissent. Avec le plus grand détachement, ils vont commencer à tuer quelques uns des hommes présents dans la boutique, lesquels, abasourdis, se laissent docilement faire ! Une seule chose intéresse nos deux tueurs : poser des questions à propos d'un manuscrit nommé Utopia, et d'un nom : "Jessica Hyde". Et tout cela se fait dans le calme, avec de jolies couleurs éclatantes et une petite musique comme venue tout droit d'un épisode de Portlandia ! Totalement absurde !
Ca n'a aucun sens pour les personnages présents ni pour le spectateur, et l'épisode va procéder de cette façon pendant une grande partie de son déroulement, mettant énormément de temps à faire sens à la fois de cette scène d'ouverture, et de son sujet en globalité. Des scènes décousues vont se succéder, semblant n'avoir aucun lien entre elles, et souvent assez longues. Qu'ont donc en commun ces personnages qui défilent à l'écran ? Quand plusieurs d'entre eux prennent contact via un forum consacré à la bande-dessinée The Utopia Experiments, justement, les choses sont à peine plus claires. Sur eux, on ne sait rien d'ailleurs. Ils ont simplement lu l'oeuvre, et semblent intrigués par elle... Même eux, en décidant de se rencontrer, ne semblent pas tout-à-fait certains de savoir dans quoi ils s'engagent.
Et comment le pourraient-ils ? A intervalles réguliers, notre tandem de tueurs tranquilles débarque, et quiconque semble en savoir trop meurt... non sans que le nom de "Jessica Hyde" ne soit évoqué au préalable, car résolument notre duo apathique est très intéressé par cette femme. Mais le spectateur continue d'être tenu hors de la confidence, et ignore qui est cette Jessica.

Lentement, très lentement, Utopia se révèle être une histoire mêlant science-fiction et conspiration. Les deux tueurs veulent visiblement étouffer quelque chose en rapport avec The Utopia Experiments, un graphic novel qui en réalité compte deux tomes, et non un seul comme le pensent la plupart de ses lecteurs ; ceux dont nous avons fait la connaissance dans ce premier épisode, et qui ont décidé de se réunir, ne connaissent donc pas, eux-mêmes, toute l'histoire qui les fascine. Surtout que visiblement, les autorités telle que la police participent activement (mais sans avoir connaissance des tenants et aboutissants) à compliquer la vie de ceux qui s'approchent trop près de la vérité sur Utopia, ce qui n'arrange rien !
Et pendant que les lecteurs essayent de donner du sens à tout cela, un homme qui semble n'avoir aucun point commun avec eux participe à une immense machination dans le milieu pharmaceutique, poussant son supérieur à commander des vaccins en surnombre pour soigner la grippe.
Fasciné autant que dérouté, et commençant à repenser aux titres des journaux de ces dernières années, le spectateur continue de regarder, mais tout cela est complètement tordu...

Les quelques révélations sur The Utopia Experiments qui nous seront faites au cours de l'épisode sont trop précieuses pour que je les dévoile ; je pense qu'à ce stade, vous l'aurez compris : savoir quelque chose sur l'oeuvre fictive permet de comprendre la série elle-même. Mais entendre ces quelques explications permet de mesurer la complexité de l'intrigue à laquelle la série Utopia s'attèle.
Si la série tient ses promesses, il y a de grandes chances pour qu'on tienne l'ovni le plus génial de l'année. Or, ce qui est absolument fou, c'est que pour le moment, seuls 6 épisodes d'Utopia ont été commandés par Channel 4 ! Comment la série va-t-elle réussir à explorer son thème conspirationniste, sa trame politico-financière, et même les relations interpersonnelles entre ses protagonistes, tout en préservant son ambiance unique ?!

L'ambition d'Utopia a de quoi électriser le plus blasé des téléphages, et on n'a même pas encore toutes les pièces du puzzle ! A cet égard, la série m'a rappelé Black Mirror, dont le ton unique a su prendre le spectateur au dépourvu, à la fois de par sa maîtrise de la narration et par des scènes d'une grande violence pour le spectateur. Car il y en a. Oh oui, il y en a une qui inoubliable...
Utopia est difficile à regarder, difficile à comprendre, et difficile à expliquer. Mais on sent pourtant, instantanément, que tous les efforts seront récompensés, car Utopia respire, paradoxalement, la cohérence, et met le spectateur en confiance.

Si vous vous sentez d'attaque pour une série qui ne va sûrement pas vous prendre par la main, et que vous pensez tolérer n'importe quelle scène choquante (parce qu'il y en a une bien gratinée vers la fin de ce pilote), je ne saurai que vous conseiller de tenter le coup. Une fois que vous serez un peu dans la confidence, on en reparlera entre nous...

Challenge20122013

16 janvier 2013

If the shoe fits

Reboots, remakes et spin-offs. Le triangle des Bermudes de la téléphagie.
Il est désormais très difficile de prendre au sérieux la plupart des projets de séries réemployant un pitch et/ou des personnages connus du grand public. Et si, avant, les networks américains faisaient encore quelques véritables efforts, depuis 2007, ils ne font même plus semblant et le maître-mot est dorénavant de ne jamais laisser une seule franchise reposer en paix. Ah, vous avez voulu comparer la télévision au cinéma, eh bien ça y est, on y est, les pratiques sont les mêmes !
Qu'y avait-il à attendre de The Carrie Diaries, dans le fond ? Le network le moins convaincant de tous (oui, moins encore que NBC) commandant une ressucée facile à destination du public adolescent, c'était couru d'avance. Est-ce que ça valait vraiment le coup de s'atteler au pilote, sachant que le résultat semblant connu de tous avant même que la première scène n'ait été tournée ? Eh bien oui, et pas seulement en vertu du défi que whisperintherain et moi-même nous sommes fixés...

TheCarrieDiaries

OUI.
Oui ça valait la peine de donner sa chance à ce pilote, de faire fi de quelques préjugés et d'accepter l'éventualité que The Carrie Diaries ne serait pas tout-à-fait à chier, parce que la série essaye vraiment de toutes ses forces d'être au niveau. Oh, je ne dis pas qu'elle y réussit à chaque fois, mais diantre, elle essaye plus fort que les deux tiers des pilotes qu'on a vus jusque là, et étant donné le défi qu'on s'est lancés cette saison, des pilotes, j'en ai vus !

The Carrie Diaries a parfaitement saisi l'importance de ne pas traiter son univers à la légère ; on retrouve en filigrane de l'épisodes de nombreux ingrédients de la série originale (Sex & the City, pour ceux qui roupillent dans le fond) et de son héroïne. Il ne s'agit pas de se saisir de l'excuse du succès de Carrie Bradshaw pour fourguer une série complètement passe-partout ; et pour une fiction à vocation aussi peu mythologique que Sex & the City, où bien des ingrédients auraient pu être réduits à la plus simple expression de gimmicks, The Carrie Diaries accepte de relever le défi et de tomber le moins possible dans la facilité. Sans en faire des tonnes, l'épisode inaugural va nous ramener à bien des choses, qu'il s'agisse de Carrie se faisant bousculer sur un trottoir new-yorkais (facile !) à sa manie de toujours porter toutes sortes d'accessoires à son nom (ici, le sac à main, mais aussi un pendentif avec la lettre C). Carrie n'est pas encore "notre" Carrie, mais elle existe, elle est là, enfouie sous les couleurs fluos des années 80. Tout le principe de la série est de nous dire comment elle est "devenue ce qu'elle est", et The Carrie Diaries s'y emploie avec une souplesse à laquelle je ne m'attendais pas.

A ces tentatives de connecter les points entre eux, ce prequel décide également d'ajouter plus de substance que Sex & the City n'en a jamais eu. La série commence en effet tout juste trois mois après que Carrie ait perdu sa mère.
Ah oui parce qu'il faut que je vous dise, quand même, que parmi les bémols que je vais aborder dans ce post, le premier et non des moindres est que l'histoire de Carrie Bradshaw est entièrement visitée. Au lieu que son père l'ait quittée, elle et sa mère, quand elle était encore enfant (ce qui l'avait conduite à se laisser approcher d'un peu trop près par un vieux beau de Vogue dans Sex & the City, avant de se raviser et finalement opter pour un partenariat avec une éditrice acariatre, mais inoffensive), cette fois c'est maman qui est morte, laissant papa seul avec deux filles à gérer, oui, apparemment Carrie a une frangine, je suis aussi étonnée que vous. Cet acte de réécriture ne peinera cependant pas les adolescentes découvrant The Carrie Diaries, car en réalité, le public de la CW a quand même assez peu de chances d'avoir vu Sex & the City, et moins encore d'en avoir mémorisé les détails mythologiques. Mais enfin, puisque cette série se déroule dans les années 80, c'est, finalement... assez cohérent.
Cependant, loin d'être uniquement une intrigue à but bêtement larmoyant, la mort de sa mère s'impose pour Carrie comme l'évènement fondateur à partir duquel elle va grandir, et donc se révéler à elle-même. Mettre les pieds à Manhattan ? Découvrir le bonheur de se prélasser dans des fringues froufroutantes ? Les premiers émois amoureux ? Les premières réflexions couchées par écrit ? Sans la mort de maman, elle n'y serait pas venue (ou en tous cas pas si vite). Alors, merci maman, je suppose... Cet axe est en tous cas plutôt bien exploité, en dépit de quelques scènes tombant dans le cliché absolu du veuf éploré et des placards à vider. Mais par son don pour la référence et donc la cohérence (bien que paradoxal), The Carrie Diaries parvient à s'en tirer sans sembler pathétique. C'est un travail d'équilibrisme, ce n'était pas gagné, loin de là, mais les résultats sont tangibles : l'épisode s'en tire bien malgré les écueils.

Le second problème de ce pilote est justement là. Personne ne s'attend à regarder Sex & the City pour son aspect dramatique ; moins encore les jeunes filles et jeunes adultes qui constituent l'essentiel de la cible de la CW, et qui n'en connaissent en réalité que la réputation ou l'image glamour. Or, entre ses questionnements métaphysiques (pas souvent méta, mais quand même), la question du deuil, et les conversations parfois un peu tristoune (y compris en cloture de pilote), The Carrie Diaries est un bel éteignoir pour la jeunesse superficielle qui se chercherait un nouveau Gossip Girl clinquant et plein de dra-maaa.

Heureusement, tout n'est pas déprimant dans ce pilote, même si le ton y est quand même très grave sur des sujets qui ne le sont pas moins. Et il faut admettre qu'au niveau de l'ambiance, The Carrie Diaries remporte son pari haut la main. Tout en rappelant au passage que dans la mode moins qu'ailleurs, tout se recycle (en témoignent les couleurs fluos des vêtements et des maquillages, dont les teintes ne sont pas si éloignées de celles que l'on voit un peu partout), la série trouve le moyen de rappeler avec bonheur les années 80, sans trop les faire passer pour ringardes, ce qui relève de l'exploit. Il n'y avait qu'une scène, dans les grands magasins, quand diverses clientes arborent des tenues ayant très très mal vieilli, qu'on comprend un peu moins ce qui fascine Carrie dans la mode de l'époque, mais en-dehors de trois ou quatre plans peu heureux, The Carrie Diaries accomplit l'exploit de réellement rendre les années 80 sympathiques et électrisantes, pleines de promesses dont on oublie incroyablement facilement qu'elles sont loin d'avoir toutes été tenues.
Outre le look des personnages, et donc les fringues, qui effectivement se devaient d'être impérativement au top étant donné la réputation de magazine que se trimbale Sex & the City, il faut aussi mentionner l'incroyable travail fait sur la musique, parfaite de bout en bout (même si je ne suis pas fan de la reprise de Girls just wanna have fun en balade). Rien que cet ingrédient permettait à la série d'être 10% plus sympathique ! Oui, c'est chiffré, on est précis ici môssieu.
Le seul ingrédient qui manque dans ce pilote est une référence à des chaussures. Je suppose que le coup de foudre aura lieu dans un épisode ultérieur, bien à part, pour Carrie.

Alors, le comble du comble, c'est que The Carrie Diaries finit par être un boulot presque décent.
Evidemment, il est difficile de ne pas penser à Jane by Design lorsqu'on entend parler de la double-vie de lycéenne et de stagiaire que Carrie mènera dorénavant, l'obligeant à avoir un pied (bien chaussé on l'espère) dans le monde adulte tandis que ses amis resteront des repères de l'adolescence. On peut regretter que certains ingrédients aient été changés alors que d'autres sont d'une fidélité tendre et à toute épreuve. On peut se demander si l'intrigue sous-entendue sur l'ami potentiellement gay était nécessaire alors qu'elle est tout de même usée jusqu'à la corde (sauf grosse surprise).
Mais malgré ces défauts et ceux cités précédemment, The Carrie Diaries n'a pas à rougir de ce qui a été accompli. Son seul tort est de s'appuyer sur une franchise essentiellement vue par des adultes (ne serait-ce que Sex & the City a démarré, attention au coup de vieux, en 1998), avec un ton souvent dramatique, et de manquer ponctuellement, même si c'est difficile à croire, de frivolité ; c'est la bonne série, pas sûre que ce soit exactement la bonne cible. Les audiences tendent à le prouver d'ailleurs.

Mais qu'importe ! Je ne pensais pas qu'une série où il serait question de fringues plus que de sexe (et de romance plus que de sexe, Carrie et ses amies ayant quelques apprentissages à faire sur la réalité de ces deux éléments de leur vie d'adulte, ainsi que The Mouse en fera l'expérience) me plairait, je pensais avoir affaire à un prequel en toc, et finalement, The Carrie Diaries tient bien la route, son héroïne a une véritable fraîcheur et une belle énergie, et finalement, le temps que ça durera, je serai devant.
Evidemment, il est probablement encore loin, le temps où Carrie rencontrera sa fameuse clique (quoique, vu que la série fait le tri dans ce qu'elle garde ou non, tout est possible), mais même sans cela, The Carrie Diaries offre une jolie chronique, colorée et optimiste, mais aussi parfois amère et pas complètement décérébrée, du passage à l'âge adulte. N'est-ce pas ce en faveur de quoi je prêche depuis toujours en matière de séries pour ados ?
D'accord, mes séries ados préférées semblent plutôt faites pour les adultes, mais qu'importe que le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse...

Challenge20122013

Publicité
15 janvier 2013

A l'encontre de toute logique

Miranda-Season3

C'est un étrange cocktail qu'a trouvé Miranda. Après une interminable absence, la série a su revenir absolument telle quelle, sa formule ne varie pas d'un pouce... et pourtant ça fonctionne au premier regard.

Je m'étais envoyé le "Christmas special" (mais vu sa durée et la saison qui a suivi, c'était surtout un season premiere dans l'air du temps) à Noël, mais j'avais complètement oublié de regarder les épisodes suivants. C'est désormais chose faite et grand bien m'en a pris. Dommage que les saisons soient si courtes : à peine a-t-on rattrapé trois semaines de diffusion qu'on est déjà à deux semaines de la fin des réjouissances...

...Mais ce qui frappe, c'est qu'en dépit du format ultra-ringard, des blagues parfois un peu idiotes, des gimmicks répétés jusqu'à ce que mort s'en suive, et globalement, de la prédominance du slapstick sur tout le reste (slapstick qui est loin d'être la plus noble forme d'humour du point de vu de nombre d'entre nous...), Miranda reste une série qui se suit avec plaisir, faisant mentir absolument toutes les certitudes téléphagiques qu'on peut avoir sur la comédie. Les épisodes sont tous "pires" les uns que les autres, mais rien à faire, on finit par adorer. Sincèrement je ne me l'explique pas.

Moi qui de surcroît ait absolument en horreur les séries qui persistent à humilier leur personnage via des situations embarrassantes (comme en témoignent les références à The Comeback faites sur ce blog), je ne comprends même pas d'où vient la magie de la série, qui fait qu'on finit par être ensorcelé et quand même rire des contre-exploits de son héroïne. Et il y a la romance ! Comment je peux regarder une série où l'enjeu principal pour l'héroïne est de réussir à être en relation avec le beau Gary ?!
Je devrais avoir Miranda en horreur, la série va à l'encontre de tout ce en quoi je crois téléphagiquement !

Sans doute que faire tomber le quatrième mur régulièrement aide, mais on ne fonde pas toute son appréciation d'une série sur ce seul procédé. Il est sûrement très efficace pour entretenir une relation de connivence avec le spectateur, ajouter un peu de tendresse et de complicité dans la relation avec le personnage central, mais ce seul outil n'est pas assez rédempteur pour compenser tout le reste. Il doit bien y avoir quelque chose qui fait qu'on accepte de se mettre devant une comédie aussi ridicule semaine après semaine !

Sincèrement, quelle que soit la recette de Miranda Hart pour réussir à nous donner l'impression de faire partie de cette grande famille de zouaves, il ne faut pas qu'elle arrête, jamais. Car le pire c'est que, toute simpliste qu'elle soit, toute répétitive qu'elle soit, toute kitsch qu'elle soit, Miranda fait partie des comédies auxquelles on s'attache rudement...
Je m'en fiche si ça prend plus de deux autres années, il faudra une saison quatre, hein.

14 janvier 2013

Coming home

Nous interrompons notre programme pour une ode spoilerisante au season premiere de House of Lies.

HouseofLiesOnFire

Commençons par le négatif.
Bon, yen a pas. Commençons par le positif alors.

Rha House of Lies, c'était bon !!! Même quand la série donne dans le passage quasi-obligé du season premiere (comme les trous à combler, ici en mode The Hangover en plus trash, évidemment ; ou comme les nouvelles têtes... et très franchement, difficile de ne pas se réjouir de la présence de Beth fucking Armstrong !), House of Lies conserve toute sa personnalité, son énergie, son style. Et bien-sûr ses personnages, qui immédiatement se remettent à plaisanter et s'envoyer péter comme dans la première saison ; avoir trouvé cette dynamique si efficace entre eux, si vite, c'était magnifique, mais réussir à retrouver cet exact équilibre avec une telle facilité apparente (presqu'aussi facilement qu'emballer Cat Deeley), ça tient vraiment de l'exercice d'équilibrisme.
Le cynisme de Marty, les sarcasmes de Jeannie, l'ego surdimensionné de Doug et la mesquinerie joueuse de Clyde s'expriment si facilement qu'on se retrouve très vite comme en famille... une famille dysfonctionnelle qu'au 17e siècle on aurait certainement soigné par un bûcher, mais qu'importe. Ils sont bons, ces salauds, ils sont brillants, ils sont tarés. Et ils le savent, en plus.

Evidemment, dans le domaine privé, Marty n'en a pas fini avec sa relation avec son fils. Et comme il a grandi, Roscoe, mais comme il est aussi tellement lui-même, immédiatement, dans sa façon incroyable de répondre à son père et de lui parler d'égal à égal (alors qu'il est en train de lui rappeler qu'il est un enfant). Les troubles avec Roscoe, évidemment, s'étendent à ceux que Marty rencontre avec Monica, une Monica qu'on a vue faire tant de chemin, en filigrane de la saison 1, et qu'on a envie de croire, désespérément, parce qu'on sait qu'elle est un Sheila et qu'on l'a immédiatement adorée pour sa fragilité. Elle semble recomposée dans ce début de saison, mais cela ne veut pas dire que tout est résolu avec Marty, parce que même quand l'entourage de Marty marche droit, c'est lui qui ne percute toujours pas comment être un humain fonctionnel. Avec la mise au pied du mur imposée par son ex-femme et son fils, nul doute que notre consultant va avoir quelques audits internes à se faire passer...

House of Lies n'oublie pas qu'elle nous a laissés, voilà quelques mois, avec la meilleure scène de fin de l'histoire des scènes de fin (je n'ai jamais autant écouté de Diddy de toute mon existence que depuis que je me suis découpé cette scène pour l'écouter en boucle ; si on pouvait tatouer plusieurs minutes de video sur son corps, j'aurais une fesse droite House of Lies), et exploite merveilleusement cela. Il ne s'agit à aucun moment de glisser la chose sous le tapis, ou d'en repousser la conclusion. Pas du tout ! En essayant de se souvenir de leur nuit alcoolisée, perdue dans les brumes des shots de tequila, Marty et Jeannie commencent lentement à reconstituer le puzzle. Et je me suis trouvée à hurler d'excitation et de surprise à la fin de ce nouvel épisode, quand Jeannie a tilté... est-ce qu'on pense à la même chose ? A quel point est-ce géant, sérieusement ? Si les allusions sont celles que je crois, ça va être une saison d'enfer, une saison pendant laquelle Jeannie comme Marty vont devoir sérieusement se botter l'arrière-train. Et vous savez quoi ? On a beau battre des mains quand nos quatre zouaves embobinent un client, c'est quand même pour ça qu'on regarde House of Lies. Pour regarder des gens intelligents avoir cruellement conscience qu'il faut arrêter les conneries, mais qu'ils ne savent pas comment (et que du coup ils en font plus encore).

On sent d'emblée que la série a décidé de vraiment se donner à fond dans une structure feuilletonnante, cette saison.
Il lui avait fallu plusieurs épisodes l'an dernier pour s'y engager totalement, utilisant son concept pour donner des épisodes complètement barrés mais relativement indépendants, avec seules quelques scènes de continuité avec l'intrigue çà et là. Mais rapidement l'histoire de la fusion (et toutes les storylines attenantes, comme celle de Jeannie) avait orienté la série vers une plus rigoureuse continuité, aboutissant à l'un des meilleurs season finale de 2012, sans mentir.
Ici on sent bien que ce ne sera plus trop le cas, ou alors plus de la même façon. Il ne s'agit pas de se pointer chez les mormons et de repartir avant la fin de la semaine en ayant mangé plusieurs billable hours et du maïs, mais d'instaurer un fil rouge sur le plan professionnel, très vite, très efficacement avec le mystérieux client qui leur tombe dessus. C'est génial parce que c'est typiquement l'histoire qui est obligée de mal tourner pour l'équipe à un moment ou à un autre, mais que ça n'arrive pas dans la première demi-heure de la saison. Et ça n'empêche pas éventuellement de prendre une autre direction en cours de route. Si le trailer d'avant-goût de la saison est une indication, cependant, le pod va passer pas mal de temps à Vegas. Je dis tant mieux ! Quelle autre ville américaine est mieux taillée pour ces serpents de consultants qu'une ville-casino au milieu du désert ?

Alors en un mot comme en cent (ou cinq mille, vous me connaissez), disons simplement que House of Lies revient au top de sa forme, avec tout ce qui faisait que la première saison avait fini en apothéose, et dans ses manches, de quoi ne pas nous laisser nous reposer sur nos lauriers. La routine ne s'installe pas, dans cette série, mais elle sait évoluer et s'adapter pour garder le meilleur.
Et là tout de suite, j'ai très envie de revoir l'épisode une troisième fois ce soir (bah, oui : une fois pour la découverte, une fois pour écrire le post, une fois pour applaudir, non ?), mais surtout je ressens beaucoup de peine pour ceux qui ont lâché la série au tout début de la première saison. Ces motherfuckers ratent quelque chose de grand !

13 janvier 2013

[DL] İntikam

Il est possible que ce ne soit plus le cas en saison 2 (je ne la regarderai que l'été prochain, donc je n'en sais absolument rien), mais j'ai toujours regretté que Revenge n'ait pas de vrai générique. Bon, d'accord, j'avoue tout : je le regrette pour TOUTES les séries ! Mais c'est aussi le rôle d'un générique que de rappeler le contexte, et surtout la complexité, de la mythologie d'une série, en particulier si celle-ci ambitionne justement de faire trainer les choses en longueur autant que possible.

Fort heureusement, İntikam, la version turque de Revenge qui a commencé ce mois-ci, a retenu la leçon : la série propose un générique de plus de 2 minutes ! Et vu qu'İntikam est vraiment une copie-carbonne de Revenge (seule la couleur des cheveux de l'héroïne change, et encore, uniquement à l'âge adulte), je suis sûre qu'avec rien qu'un chouilla d'imagination, vous pouvez prétendre que ce générique est en fait celui de la version américaine !

Intikam
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Ce qui fonctionne plutôt bien dans ce générique, en premier lieu, c'est la façon dont il sert essentiellement de biopic à l'héroïne, tirant ainsi formidablement partie de la popularité de Beren Saat, actrice très populaire en Turquie depuis la diffusion du drama Aşk-ı Memnu entre 2008 et 2010 (une adaptation en telenovela de la série, intitulée Pasión Prohibida, sera d'ailleurs diffusée par la chaîne étasunienne Telemundo à partir du 22 janvier prochain... échange de bons procédés !).
Probablement que la distribution turque ne compte pas en son sein la présence d'une actrice comme Madeleine Stowe, c'est possible, ou tout simplement qu'il s'agit d'un choix ayant pour vocation, justement, de rappeler le contexte de l'histoire sur plus d'une décennie, et pas tant les dynamiques entre les personnages dans le présent. En tous cas, on voit assez peu la famille Arsoy (l'équivalent des Grayson), et même Hakan (l'homologue turc de Nolan ; vous pouvez en revanche le voir rapidement dans les bande-annonces, il semble très bien casté) est assez difficile à repérer. Rüzgar (alias Jack) fait une apparition éclair que vous pourriez manquer si vous clignez des yeux, mais ça s'arrête là. L'héroïne est ici, résolument, Yağmur (Emily) voire plutôt Derin (Amanda).

Mais sans doute que la plus grande réussite du générique d'İntikam est de s'inscrire parfaitement dans sa trajectoire d'adaptation, et de rester cohérent avec l'oeuvre originale. Je n'ai plus mes épisodes de Revenge à portée de main, mais je suis à peu près sûre que c'est le même thème que pendant les résumés des épisodes précédents, dans la version américaine. En tous cas ça fait illusion, et le petit air de piano qui ouvre ce thème colle formidablement bien à l'univers de la série. Ajoutez à cela la thématique du rouge (reprise dans la majorité du matériel promotionnel des deux versions), et vous obtenez un univers qui, d'emblée, apparait comme dense et cohérent.

Bref, un générique réussi, signe d'une adaptation qui a toutes les chances d'être elle aussi réussie (mais mon Turc est un peu rouillé en ce moment pour en jurer...).
Le plus ironique, c'est certainement que Revenge, comme plusieurs autres séries soapisantes d'ABC (Desperate Housewives, Grey's Anatomy...), est largement inspirée de soaps étrangers, et qu'elles se vendent formidablement bien en format justement aux fins d'être adaptés dans des pays à tradition de soap ! D'ailleurs je serais très étonnée que la Turquie soit le seul pays à s'offrir une version locale...

12 janvier 2013

Guts lacking

Bon alors, je vous la refais brièvement : défi avec whisperintherain, regarder tous les pilotes, review systématique. J'oublie quelque chose ? Non, je crois qu'on a tout. Mais sincèrement à ce stade, vous connaissez l'histoire. Rappelons quand même, parce qu'on est entre gens civilisés, qu'au bas de ce post se trouvera très bientôt un lien vers le post équivalent de mon camarade whisper, à propos du pilote abordé aujourd'hui.
Voilà, on est parés. Vous êtes prêts ? On est partis !

RipperStreet

A partir de quand n'est-il plus pertinent de regarder des séries policières ? Ce moment n'est-il pas passé depuis longtemps, d'ailleurs ? Suis-je encore capable de me mettre devant un pilote de ce genre sans avoir le sentiment d'en vomir quasiment chaque minute ?
Oh, l'emballage peut changer ; c'est même très souvent le cas. Loin de moi l'idée de prétendre que regarder Les Experts et Ripper Street revient au même, évidemment. Mais, de la même façon que s'enfoncer un clou dans la main et se cogner le petit orteil dans un meuble, les deux sont tout aussi douloureux. Aujourd'hui, je vous chante donc l'homélie de l'orteil, mais ne nous faisons point d'illusions : sans le clou dans la main, la douleur serait probablement plus supportable...

Ripper Street se déroule en 1889, et cela fait six mois que Jack l'Eventreur a disparu des radars. Sauf qu'on ne sait pas pourquoi. Qu'est-il arrivé à Jack the Ripper qui le fasse cesser ses atroces meurtres sur des prostituées ? Tant qu'on ignore qui il est, il est possible à chaque instant qu'il réapparaisse. C'est l'angoisse qui dort dans les ruelles sales du district de Whitechapel, et celle qui anime également l'inspecteur Reid, un homme qui a poursuivi le criminel avant de se retrouver le bec dans l'eau. Mais quand une nouvelle prostituée est retrouvée morte, présentant de nombreuses marques laissant penser que Jack a repris du service, le quartier succombe sous la terreur et la colère. A charge pour Reid, aidé de son fidèle homme de main Drake, et avec la participation de l'ex-chirurgien américain Jackson, de déterminer si Jack l'Eventreur a bel et bien repris du service, ou si au contraire, on a ici affaire à un vulgaire copieur désirant maquiller son crime.

Le problème numéro un de Ripper Street, c'est paradoxalement son ambiance. Oui, c'est soigné, détaillé, on s'y croirait ; mais justement c'est très énervant parce qu'on se perd généralement dans le volet reconstitution. C'est la raison pour laquelle le pilote est si long à démarrer : le production en fait des tonnes, au détriment du scénario qui est épouvantablement basique pour ce qui concerne à la fois l'exposition et le lancement de l'enquête. Ce qui n'aide pas du tout cette impression, c'est que, si on a regardé Copper quelques mois plus tôt, les deux séries semblent avoir été tournées dans les mêmes décors ; du coup c'est bien la peine de frimer, c'est du déjà vu de A à Z !
Mais forcément, pour moi qui suis allergique à la fois aux séries policières et aux séries historiques, j'étais mal barrée.

Une bonne partie du pilote sera ensuite consacrée à reposer une dizaine de fois, sur un ton différent et par le biais de divers personnages (le légiste "officiel", un journaliste...) la question essentielle et incontournable : Jack the Ripper est-il responsable du meurtre de cet épisode ?
Mais à force de poser la question, celle-ci se vide de tout son sens. Car les personnages ont, en définitive, beaucoup de mal à tous donner la mesure de la gravité de la question.
Et pire encore : si c'est bien Jack, alors quoi ? Qu'est-ce que ça change pour l'enquête ? Ne faut-il pas faire preuve de la même tenacité, du même soucis du détail, de la même patience pour comprendre tous les tenants et aboutissants des circonstances de la mort de la défunte, avec peut-être, l'espoir de ne pas dénicher un tueur, mais LE tueur... Alors après, c'est peut-être l'accent qui m'a destabilisée et j'ai laissé s'échapper une réplique capitale à la compréhension de l'enjeu, c'est possible aussi. Mais si, pour la population de Whitechapel, le retour de Jack signifie que l'on n'est plus en sécurité nulle part (surtout si l'on pratique le sexe tarifé), pour Reid et son équipe, cela donne exactement le même résultat.

J'ai dit que Ripper Street n'était pas Les Experts, un peu plus tôt. Ce n'est qu'à moitié vrai : comme l'a fait également Copper, la série s'ingénie à truffer cette enquête de références plus ou moins explicites à l'état des technologies à disposition de la police à l'époque, et évidemment à avoir recours à la médecine légale, devenue un véritable incontournable de la plupart des procedurals modernes. Ces rappels sont certes bien vus pour la plupart, et parfois même très bien mis en image (comme lorsque le photographe est présent pour immortaliser la scène du crime), mais ils fonctionneraient infiniment mieux si... on n'avait pas vu dix variations de la même chose depuis une douzaine d'année. La nécessité d'en passer par là pour Ripper Street comme pour n'importe quelle autre série est indiscutable : c'est un acte de paresse scénaristique qui évite d'avoir à trouver de vrais indices, et donc de faire fonctionner la déduction des héros (un écueil que Sherlock a brillamment évité à plusieurs reprises, et c'est l'une des rares séries à avoir seulement essayé). Au lieu de ça, une petite incision ou deux et pouf ! Une piste. C'est magique. Ripper Street fonctionnant dans une atmosphère de peur ou au moins d'inquiétude, il aurait été intéressant qu'au lieu de marteler la problématique de la preuve, la série oppose les tentatives du détective Reid pour penser calmement, alors que lui-même, ni personne autour de lui, ne parvient à rester calme devant la perspective que Jack l'Eventreur frappe à nouveau. Mais au lieu de choisir la voie plus ardue, mais tellement plus payante dramatiquement, Ripper Street tombe dans le médical, laissant passer une belle occasion de tirer son épingle d'un jeu qui ressemble avec les ans à une motte de foin.

Il faudra attendre la toute fin de l'épisode pour que Ripper Street tire partie de ce qui a pourtant été mis en place dés le début du pilote, et offre une magnifique confrontation entre trois hommes hantés par le cas de Jack l'Eventreur... 55 minutes pour en arriver là ? La scène est formidable, mais elle arrive bien trop tard. Surtout qu'entre temps, l'intrigue sordide et limite raccoleuse n'aura vraiment pas fait s'élever le niveau de l'épisode. Et dans l'intervalle, la question de la fascination pour Jack l'Eventreur, ou au contraire, les modalités permettant éventuellement à un criminel de copier ses méthodes et semer le doute même dans l'esprit des policiers ayant suivi la piste du célèbre boucher de l'East End, ce qui aurait tout de même permis de tirer partie du sujet prétendument choisi par la série.

Et je crois que le pire dans tout ça, c'est quand je lis que les épisodes de Ripper Street ne sont pas feuilletonnants ! Apparemment, il y a des gens qui estiment qu'écrire une histoire ne serait-ce que vaguement cohérente sur une saison de 6 épisodes, c'est trop compliqué. Quant à ce que laisse présager le trailer du deuxième épisode, diffusé à la suite du pilote, on voit mal comment les évènements seront à nouveau liés à Jack l'Eventreur. En somme, le but de la série est surtout de prendre un point de départ comme prétexte, mais de virer au cop show classique derrière. On était en droit d'espérer mieux, non ?

Alors je le répète : je ne suis sûrement pas la personne qu'il faut venir voir pour se faire une opinion objective (si pareille chose existe) d'un pilote de série policière. Je n'ai jamais été très enthousiaste vis-à-vis du genre, mais je sens bien que ça ne fait que s'aggraver avec les années, et surtout, avec les ersatz qui fleurissent. Très, très peu de ces séries trouvent vaguement grâce à mes yeux, et je suis bien consciente du fait que, chaque fois que je démarre un pilote dans lequel je sais qu'il y aura une enquête au moins, je le fais en serrant les dents et en partant du mauvais pied. Alors forcément, je me cogne l'orteil.
Mais je crois sincèrement que, même en mettant mon antipathie envers les séries policières de côté, Ripper Street manque de personnalité et de courage. Libre à vous évidemment de le vérifier par vous-mêmes, mais vous n'y allez pas avec ma recommandation.

Challenge20122013

11 janvier 2013

Tabula rasa

Entre les séries que je regardais en marathon, et celles que je suivais hebdomadairement, peu auront survécu au passage à l'année 2013.
Et par peu, je veux dire : aucune.

Pourtant il y en a plusieurs avec lesquelles je ne suis pas plus fâchée que ça : The Good Wife, Raising Hope, Nashville, Go On, The Neighbors, Underemployed... je me suis simplement interrompue dans leur visionnage pour céder la priorité à Scrubs, mais je n'ai pas l'ombre d'un grief.
Quant aux deux séries que je pensais dévorer en quelques semaines, soit Jack & Bobby et Drop Dead Gorgeous, eh bien... là encore, le passage à 2013 aura, pour une étrange raison, terminé d'achever ma motivation.

Il en résulte que j'ai abandonné toutes ces séries, et quelques autres. A l'heure où je vous parle, ça fait une dizaine de jours que je n'essaye même plus vraiment (j'ai regardé un Jack & Bobby le premier weekend de l'année, et c'est tout).
Il y a l'effet de manque provoqué par Scrubs qui joue sa part dans ce phénomène, et ça joue encore beaucoup même si ça devient embarrassant à avouer.

Ca ne m'était pas arrivé depuis... je crois en fait que ça ne m'était jamais arrivé... que de me désintéresser de toutes les séries que je regarde, quel que soit le rythme auquel je le fais, au même moment. ABSOLUMENT au même moment.

Cela ne signifie pas que je n'ai pas envie de séries, paradoxalement. J'ai toujours très envie de pilotes (mais quand n'ai-je pas envie de pilotes ?!), et puis il y a la perspective du retour de plusieurs séries, aussi, au nombre desquelles on compte House of Lies et Smash. Je les attends depuis de nombreux mois, et savoir les season premieres si proches me retient de rattraper mes autres séries dans l'intervalle. J'ai d'ailleurs reçu hier mon coffret de la première saison de House of Lies... si j'avais du temps ce weekend, je me ferais presque une intégrale, tiens.

HouseofLies-Season2

J'ai juste envie de rebooter tout mon programme téléphagique, et d'arrêter de me maudire parce que j'ai pris du retard (se répéter tous les jours "ah zut, un nouvel épisode de The Good Wife est sorti, j'ai même pas fini ceux du mois de décembre" n'aide pas). Je ne comprends pas pourquoi on s'impose, parfois, en tant que téléphages, de continuer à suivre un rythme qui ne nous correspond plus, alors que techniquement, rien ne nous y force.
Cette nuit, je me suis fait un film et un pilote au hasard, et j'ai totalement laissé tomber tout le reste. Ca faisait un bien fou d'arrêter de me dire qu'il fallait absolument que "je m'y remette" !
Vous savez quoi ? Si ces séries me plaisent vraiment, j'y reviendrai forcément. Je ne vais pas me mettre la rate au court-bouillon.

Pourvu que l'envie subsiste, du programme téléphagique de fin 2012 faisons table rase.

Mais la question du jour, c'est surtout : est-il possible de lire "tabula rasa" et ne pas penser à Buffy ? Vous avez trois heures.

Publicité
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité