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ladytelephagy

16 juin 2010

Les mêmes (en pire)

CoffeeHouse


Boy not happy. Girl not happy.

Bienvenue dans le monde des comédies romantiques, ce petit coin d'Enfer où le scénario a vite fait d'être généré par un logiciel, un peu comme la collection Harlequin mais en plus agaçant. Oh, ce n'est pas une question de nationalité, et même pas forcément une question de genre : ce phénomène existe absolument partout. Le problème c'est que, dans le cas des comédies romantiques (un genre qu'on croit cantonné au cinéma jusqu'à ce qu'on rencontre les séries asiatiques), les exemples proviennent tous de dorama. Ce qui n'est pas vraiment propre à aider la réputation des séries asiatiques auprès du public occidental, avouons-le. Comme toujours, même s'il y en a des bonnes, les mauvaises leur feront toujours mauvaise presse.

Pour que ce soit fait une fois, et une fois pour toutes, laissez-moi vous présenter les protagonistes : il y a le Garçon, et puis il y a la Fille. Et ils ne sont pas heureux. Leur vie est remplie, pleine à craquer, d'insatisfactions, de frustrations, d'envie d'être ailleurs que là. Un peu comme le spectateur qui regarderait une comédie romantique, si vous voulez.

Boy meets Girl. By chance.

C'est là qu'intervient le troisième personnage principal, celui qui est commun à toutes les séries du genre : le hasard. Si le hasard devait toucher des royalties à chaque fois qu'une comédie romantique lui met une rencontre sur le dos, le hasard  n'aurait plus besoin de travailler pour gagner sa vie.

Voilà donc que Boy, sans la moindre raison apparente si ce n'est que ça arrange bien les affaires des scénaristes (qui dans le cas contraire seraient obligés d'inventer une bonne raison), fait la rencontre de Girl. Mais ce n'est pas un de leurs amis communes qui les présente l'un à l'autre, ils ne se rencontrent pas pendant le pot de Noël de leur boîte, ils ne sont pas inscrit dans le même club de peinture sur soie, non, ils n'ont aucune raison de se connaître, pour la bonne raison qu'ils n'ont rien en commun. En fait, leur seul lien est le hasard, et uniquement lui. Et le hasard se manifestera une fois, deux fois, cent fois s'il le faut, pour le prouver.

Boy and Girl don't get along.

Chamailleries constantes sont au programme. Le hasard passe son temps à les rapprocher, et leur instinct les pousse à se séparer. N'importe qui comprendrait la leçon mais non. Cela dit, c'est sans doute le point le plus soumis à des variations : Boy méprise-t-il Girl parce qu'elle ne sait pas utiliser une brosse à cheveux ? Girl en veut-elle à Boy parce qu'elle n'a pas immédiatement fait l'objet de ses intentions les plus bienveillantes ? Boy et Girl sont-ils d'une classe sociale différente ? En cas de panne d'inspiration, le scénariste jouera la réponse aux dés. Le hasard, encore.

Boy and Girl have to spend time together.

Bon le hasard c'est bien, mais on va pas attendre que ces deux-là se tombent dessus tous les 30 ans parce que sino on n'est pas couchés. Il faut donc trouver une excuse pour qu'ils passent plus de temps ensemble qu'il n'est humainement possible de le faire avec quelqu'un qu'on exècre. Ça justifie les disputes qui sinon sembleraient plaquées, tout en les empêchant de considérer sérieusement l'idée de sortir l'un de la vie de l'autre.

Boy has Girlfriend. Girl has ex-Boyfriend.

Ou l'inverse. Ou les deux. Ou des potentiels Girlfriend et Boyfriend. L'essentiel c'est qu'on insère deux personnages qui mettent le couple (déjà fragile) en péril, suffisamment pour balader la spectatrice pendant toute une saison, mais pas assez pour que Boy et Girl comprennent qu'ils ne sont pas obligés de finir ensemble.

Boy falls in love with Girl. She doesn't notice.

Également disponible dans la version où c'est Girl qui flanche et Boy qui attend la fin de la saison/série pour se réveiller. Oh hé, garçon ! Ah qu'il est con.

Happily ever after.

Ah bah putain, ça y est, ils ont fini par conclure. Une fois, puis ils se sont séparés, deux fois, et puis en fait non, trois fois et c'est la bonne. Mais à la fin de la série, les scénaristes ont décidé de les mettre à la colle et on peut rentrer à la maison. La vache, ça a vraiment duré des plombes, cette connerie.

Dans le pilote de Coffee House, on a tout vu sauf le happy end. C'est vous dire à quel point on a l'impression qu'on va gentillement se faire promener pendant les épisodes à venir. Ajoutez à cela un gag scato qui dure au moins 5mn, et une héroïne avec une tête d'abrutie finie, et vous avez gagné le gros lot.
Cette semaine, les Coréens me tapent un peu sur les nerfs. J'aurais dû commencer la saison par Nappeun Namja...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture, mais pas de courage : la fiche Coffee House de SeriesLive.

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15 juin 2010

Distances de sécurité

Moins de 3 semaines après avoir remis la main dessus, je m'aperçois d'un petit détail en apparence anodin : j'ai regardé le season premiere de la saison 3 de Rude Awakening cinq fois. Et il est en deux parties. Et je me suis refait un intégrale de la série dans le même intervalle. C'est peut-être rien pour vous, etc...

Non que le fait soit exceptionnel. Ma tendance à la monomaniaquerie, largement documentée dans ces colonnes, n'est plus à prouver, et ses manifestations vont de "ah tiens, si je regardais 5 saisons des Craquantes en deux mois" à "bien-sûr je pourrais regarder un inédit mais si je regardais plutôt le pilote de Pushing Daisies pour la troisième fois cette semaine ?", en passant par "je suis pas sûre d'aimer 30 Rock mais c'est pas ça qui va m'empêcher de regarder les 4 saisons pendant 3 jours où je suis clouée au lit". Et encore, dit comme ça, on aurait l'impression que c'est plus conscient que dans la réalité. Mais toujours est-il qu'il s'agit d'un cas relevant de la psychiatrie, je vous l'accorde bien volontiers et ne m'en suis jamais cachée.

Mais revoyons l'action au ralenti, si vous le voulez bien : dans la plupart des cas, il s'agit de regarder plusieurs épisodes différents d'une même série en une très courte période de temps. Pas toujours mais le plus souvent. J'appelle ça une fringale, et si les résultats peuvent être étonnants (les 4 saisons de 30 Rock en trois jours, c'est pas mal dans le genre, même pour une comédie), en revanche ils restent quand même relativement compréhensibles.
Or, regarder le même épisode encore et encore, ça, c'est quand même assez particulier. C'est tout juste si je ne reviens pas au début de l'épisode une fois le générique de fin achevé, oui, c'est à ce point, vous avez raison de me regarder comme ça.

Mais voilà : je ne le fais pas seulement avec des comédies, mais bien avec des séries qui ont sur moi un impact émotionnel fort pour quelque raison que ce soit ; en général il y a une forte corrélation avec d'une part mon attachement pour la série et d'autre part le contenu de l'épisode lui-même.
Et c'est là que je me demande comment ça se fait que la deuxième, la troisième, la quatrième fois que je regarde l'épisode, je suis toujours émue. A ce stade je suis surprise qu'il soit encore capable de m'émouvoir. A plus forte raison en si peu de temps.

Film

Plusieurs hypothèses.
Soit vraiment l'épisode est bon... c'est subjectif mais on va partir du principe que oui, puisque le premier visionnage m'a convaincue que l'épisode valait le coup d'être revu.
Soit je crée moi-même un cercle vertueux, au centre duquel j'entretiens une petite étincelle d'émotion que je revis encore et encore, cristallisant une affection pas tout-à-fait spontanée qui au bout de deux à trois rediffs ne l'est évidemment plus du tout.

Il y a pourtant des cas, et ils restent les plus nombreux je vous rassure, dans lesquels je n'ai pas envie de revoir un épisode dans l'immédiat. C'est pas un problème de suspense (je regarde très peu de séries reposant sur la base du suspense), mais plus un problème de préférer m'occuper de mon stock de pilotes plutôt que de m'envoyer un épisode que je viens de voir, aussi bon soit-il.
Devant un épisode que je revois trop vite, je réalise que c'est trop tôt et je m'ennuie une minute ou deux avant de couper. Et ça, en dépit de ma tendance à la monomaniaquerie, ça m'arrive quand même (c'est même systématique si je regarde une rediff à la télé...).

Quelles sont les distances de sécurité en matière de téléphagie ? Je suppose qu'elles varient d'un téléphage à un autre, et très probablement aussi d'une série à une autre, selon la charge émotionnelle qu'on a bien voulu y investir. On peut regarder en boucle notre série préférée, moins rapidement une série qu'on regarde juste pour tuer le temps (un peu comme quand je regarde The Big Bang Theory la mort dans l'âme mais convaincue de sacrifier à une pulsion sociale). Quand vous avez vu un épisode, combien de temps mettez-vous avant de le regarder à nouveau de votre propre chef ? Quel est votre record ?

14 juin 2010

Pas sage

Rubicon, ou l'art de nager à contre-courant sans en avoir l'air. Une série pas sagement paramétrée pour cueillir le spectateur sans effort. Une série pas sage.

Rubicon, c'est la série qui s'en fout si son personnage n'est pas sexy ni expressif et qu'il a les yeux clos à force de manquer de sommeil. Rubicon, c'est la série qui s'en fout si elle donne l'impression d'être tournée en Allemagne de l'Est. Rubicon, c'est la série qui s'en fout d'être lancée au cœur de l'été et de proposer uniquement de la pluie et de la neige pour ses décors. Rubicon, c'est la série qui s'en fout si t'as pas de respiration un peu plus légère pour te reposer le cerveau entre deux scènes tendues. Rubicon, c'est la série qui s'en fout si t'as pas fait attention, elle le répètera pas. Rubicon s'en fout de n'être pas facile d'accès, et si t'es pas content c'est le même tarif. Rubicon, c'est la série qui emmerde le spectateur au QI d'huître qui jusque là a cru qu'une série intellectuellement stimulante, c'était The Mentalist.

Voilà pour la profession de foi et, franchement, à ce stade j'ai l'impression que tout est dit. Derrière son aspect le plus repoussant possible (que je soupçonne d'être volontairement décourageant histoire de faire un premier tri parmi les spectateurs), Rubicon possède une grande finesse et une grande intelligence, dont elle partage les manifestations avec son personnage principal (un type apathique dont on sent bien qu'il a l'air plus âgé qu'il ne l'est vraiment) : Will Travers un génie, mais un génie suffisamment doué pour ne pas ressentir le besoin de prendre la pose toutes les 5 minutes et lancer un trait d'esprit pour se faire applaudir. Rubicon et Will ont ceci de commun qu'ils sont tellement intelligents qu'ils n'ont plus besoin d'en faire étalage. A vous de faire attention aux détails, à vous de rester aux aguets, et c'est finalement tellement plus satisfaisant de se dire qu'on a tenu tout le long sans faillir, alors que l'épisode a tenu le rythme sans vous laisser une seconde de répit.

Pas d'humour, pas d'action, pas d'affectif... ce pourraient être des repoussoirs puissants (mais au moins, ceux qui se lancent dans Rubicon savent tout de suite à quoi s'en tenir ; à titre d'exemple, quelqu'un comme Naka saura immédiatement que ça ne lui correspond pas, tout le monde sait immédiatement à quoi s'en tenir), mais ce sont aussi les meilleures qualités de ce pilote.

Ou plutôt : de cette moitié de pilote. Car le pilote complet, il fait deux heures et on a rendez-vous avec lui le 1er août. Nul doute qu'il devrait éponger un peu de la frustration qu'on ressent lorsque le sneak preview diffusé hier soir s'achève.
Ce premier morceau de pilote, s'il pose bien les bases de la série, et son univers d'espionnage aux relents de guère froide, laisse un peu sur notre faim au moment certainement le plus capable de nous donner des perspectives concrètes sur les questions qu'on va probablement de poser pendant toute la saison. Ça va, ça va j'ai compris, je reviens le 1er août !

De la même façon qu'il y a 3 ans, Mad Men, lancée en plein été, faisait figure d'original au milieu des grilles dominées par le soleil, Rubicon joue la carte de l'anti-conformisme, et n'hésite pas à jouer avec les époques. Vraiment, si on n'avait pas cité le 11 Septembre, j'aurais juré qu'on était sur la fin de la guerre froide. Dois-je préciser que passée la surprise, j'ai trouvé cet élément formidable ? Dans les services d'intelligence du American Policy Institute, on ne combat pas les terroristes, on se contente d'essayer d'avoir un temps d'avance sur eux, et pour cela, il faut décrypter, réfléchir, des heures et des heures sans avoir la garantie de comprendre. Dans un bureau de gratte-papiers dont la vie est tout sauf excitante, on voit à quoi ressemble le véritable travail derrière la sécurité nationale. Pour un Jack Bauer, combien de Will Travers, dans la vraie vie ? Ce n'est pas glamour, ce n'est pas rythmé, mais c'est fondamentalement plus utile qu'un barbouze qui croit pouvoir tout régler avec un flingue et un portable.

Lente, froide, terriblement angoissante par ses silences, Rubicon n'est pas faite pour tout le monde, ne vous caresse pas dans le sens du poil et n'a pas la prétention de s'en cacher. Mais c'est un délice que d'atterrir dans ce milieu prometteur.
La première partie du pilote posait avant tout l'ambiance ; maintenant, pour attaquer le vif du sujet, rendez-vous le 1er août.

Rubicon_PasSage

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Rubicon de SeriesLive.

13 juin 2010

Pieds d'argile

A force de lancer des fleurs en permanence à des séries coréennes, j'en oublie que certaines peuvent n'être pas aussi convaincantes que la moyenne. Oh, je suis sûre qu'on doit pouvoir trouver encore pire (en fait ce sera l'objet du prochain post Dorama Chick, c'est vous dire si j'en suis sûre), mais le fait est que j'ai été un peu déçue par GIANT.

Sur le papier, GIANT s'annonçait comme une incroyable épopée s'étalant sur 40 ans, et nous permettant de suivre une famille prise dans la tourmente alors que la ville où ils ont posé leurs valises, Séoul et plus particulièrement l'arrondissement de Gangnam, se transfigure avec le temps. Et histoire de vraiment vous river le clou et vous laisser avec la mâchoire sur les genoux, la photo de promo, c'était ça :

GIANT

Moi dans ces conditions, je ne discute pas ! Je lance les recherches adéquates, je remercie le Dieu de la Téléphagie pendant que ça cagoule, et je lance le pilote sans y réfléchir à deux fois.

Sauf que voilà, la promo de GIANT et son pitch en théorie alléchant sont loin d'être sur le même ton que la série. Esthétiquement, déjà, il n'y a tout simplement pas photo, le travail est très générique et manque largement de parti pris visuel. C'est bien simple, s'il n'y avait pas la date qui s'affiche sur l'écran à un moment, je ne saurais même pas que c'est les années 70 Pour une série qui s'enorgueillit de couvrir 40 ans, un petit effort n'aurait pas du tout été superflu, mais limite salvateur (par exemple, Karei Naru Ichizoku avait excellé à cet exercice, et je dois dire que j'espérais secrètement lui trouver, avec GIANT, un équivalent coréen).
Pire encore, le pilote souffre de gros défauts qui sont en majorité à attribuer à un manque cruel d'originalité. La série se contente de suivre le cahier des charges de la série de vengeance, et c'est tout.

Oui parce que, d'après mes observations, les séries de vengeance sont un genre télévisuel à elles seules, en Corée. Je n'ai pas observé pareille obsession au Japon, dont je connais pourtant mieux les fictions. Il faut faire diagnostique ça, chère Corée du Sud, parce qu'à ce point, c'est vraiment inquiétant.  Je ne compte plus le nombre de séries dont j'ai fait les fiches sur SeriesLive qui comportent une variation autour des mots "et désormais il désire se venger". C'est vrai que je fais parfois des fiches avant même que la série soit diffusée, ce qui simplifie toujours un peu le pitch (comme pour Nappeun Namja que je n'ai pas encore regardée, mais là après ce weekend, je suis carrément refroidie, je vous l'avoue...), mais c'est quand même assez symptomatique ! Alors autant le Japon, c'est l'envie de bien faire et compagnie, autant la Corée, c'est la rage au ventre et le mors aux dents. Ça s'explique sans doute historiquement mais ça dépasse largement le cadre de la série historique. D'ailleurs ici, GIANT ne cherche pas à raconter l'Histoire à travers les yeux de personnages anonymes, mais plutôt de placer le contexte de cette vengeance vieille de 40 ans dans un contexte historique, social et économique qui est censé lui donner de la substance. Sur le papier, peut-être, dans les faits j'en doute sincèrement. Que ce soit pour construire le quartier de Gangnam ou pas, ces histoires sont finalement toujours un peu les mêmes. C'est peut-être le poncif coréen qui m'exaspère le plus.

En fait, maintenant qu'on en parle, je trouve qu'il se dégage de GIANT une grosse impression de redite par rapport à d'autres pilotes que j'ai pu voir depuis que je me suis lancée dans l'exploration des séries coréennes. Il y avait un côté "pauvre famille qui subit les évènements" qu'on trouve dans le pilote de Lobbyist, le côté "seul contre tous, je suis devenu riche mais j'ai toujours pas avalé la pilule" de Shinira Bulriwoon Sanai... et même une scène de train aux forts relents de Cinderella Unni ! Nan mais là c'est le pompon quand même ! On n'est pas obligé de sacrifier à TOUS les poncifs dans le même pilote, si ?

Alors bon, il y a un truc avec les Coréens, c'est que, comme ils ont plus de temps que les Japonais, les choses peuvent encore s'améliorer, et c'est souvent le cas, quand même. Mais franchement, si c'est pour voir un best of de toutes les séries auxquelles j'ai jeté un œil, j'ai pas hâte.
Alors, comme ça on se prend pour un géant ? Ouais, bah, tout est relatif...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche GIANT de SeriesLive.

12 juin 2010

[DL] Tangle

Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un aussi bon générique. Je ne suis pas encore certaine de regarder la série (j'ai cagoulé le pilote, je suis donc en bonne voie, mais bon, l'Australie, comme vous le savez ce n'est pas ma priorité), mais ce générique m'incite définitivement à me lancer !

Tangle

L'effet de ce générique est terrible ; je n'ai pas vu la moindre image de la série mais j'ai l'impression d'en avoir un aperçu assez clair. L'utilisation de jouets donne un côté à la fois enfantin et malsain à des images qui sont loin d'être innocentes (j'ai une nette préférence pour le grille-pain...), tout ça sur fond de sexualité, il fallait y penser. En général, un générique fonctionne mieux si on connait la série, mais là, je trouve qu'il sert à la fois de résumé du thème de Tangle, et en même temps il n'en montre rien, ce qui en fait un excellent apéritif. Si un générique devait me donner de voir une série, en ce moment ce serait celui-là. A suivre...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Tangle de SeriesLive.

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11 juin 2010

Total ellipse of the heart

Deux personnages se rencontrent. Ils sont dans un bar, un resto, un club, peu importe. D'abord, ils échangent quelques œillades, des sourires ; ils fendent la foule et se rapprochent. De toute évidence le courant passe. Ils entament la conversation, l'un allume peut-être la cigarette de l'autre qui, tirant une bouffée, ne laisse aucune ambiguïté quant à son attirance. Ils boivent un verre.
Scène suivante, sans transition. La porte d'un appartement s'ouvre violemment. Le couple, embrasé, tente de faire son chemin jusqu'au lit ou jusqu'au sofa (ce qui viendra en premier) sans desceller leurs lèvres, et en essayant de se déshabiller l'un l'autre. Leur désir est irrépressible, il les consume, rien ne pourra les empêcher de passer ensemble une nuit absolument torride.

Ok, maintenant, suis-je la seule à me demander ce qui s'est passé entre le bar et la porte d'entrée ?
Pourtant, la plupart du temps, cette scène est absente. Pour un peu, on pourrait même penser que la porte du bar donne directement sur la porte d'entrée de l'appartement.

Si on y réfléchit bien, deux minutes, à tête reposée... cette ellipse est ridicule. D'abord : pourquoi ne nous montrer le couple qu'une fois parvenu à l'appartement ? Leurs intentions semblent claires quel que soit le décor, non ?
Et puis surtout : que faut-il en conclure sur ce qui s'est passé entretemps ?

...Quand ce genre d'ellipse se produit, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer la scène intermédiaire. Dans le taxi. Les deux personnages sont assis côte à côte. Peut-être qu'ils s'embrassent fougueusement et que le chauffeur leur jette des coups d'œil dans le rétro. Mais l'ellipse est si grotesque que je ne peux pas faire autrement que visualiser nos deux amants assis les mains sur les genoux, distants l'un de l'autre, regardant chacun de leur côté.
"Ah tiens, il n'y avait pas un Starbucks, là ?
- C'est un Appleby's maintenant.
- Ah, mais où est passé le Starbucks alors ?
- Il a déménagé à l'angle de la 28e.
- Oh... je vois.
- Bien bien bien...
- Et sinon, on fait moitié/moitié pour la course ?"
Rien que de penser à cette scène qui n'existe pas, le reste s'en trouve immédiatement discrédité...

C'est comme les disputes. Pourquoi, dans les séries, les personnages attendent toujours d'être rentrés à la maison, d'avoir fermé la porte et jeté les clés sur la table basse, pour que l'un d'entre eux dise : "Quoi ? Qu'est-ce qui va pas ?" et que la dispute éclate. Vous ne croyez pas qu'en revenant de l'endroit où a eu lieu l'incident d'origine, ils ont eu largement le temps de réaliser que l'un des deux est fumasse ? Est-ce que, dans la voiture mettons, tout le temps que l'un conduisait et l'autre regardait la route, ils ont mis leur discorde entre parenthèses ?
"Tiens, c'est le même sac à main que celui que je voulais offrir à ma mère...
- Où ça ?
- Ah bah, laisse tomber, elle a tourné dans l'autre rue.
- ...
- ...
- Il fait un drôle de bruit, le pot d'échappement, non ?"

Si ces ellipses se retrouvent si souvent dans les séries, films, téléfilms... c'est parce que de toute évidence, elles sont très pratiques. Si on laisse la scène dans le taxi ou la voiture, il faut la filmer dans un taxi ou une voiture, alors qu'on a un très joli décor d'appartement qui ne demande qu'à être utilisé pour pas un centime de plus.

Et puis, et c'est le plus important, cette scène répond à un cliché. Si les deux personnages se montent dessus à l'arrière du taxi, nous allons l'interpréter différemment ; s'ils s'envoient en l'air une fois arrivés à l'appartement (et ce même si ça semble totalement incohérent), ils sont dans la norme. L'ellipse permet d'aller directement au cliché de façon à pouvoir appuyer sur le fait que les deux amants vont passer la nuit ensemble ou pour montrer que la dispute a vraiment eu lieu.

Cab

Au lieu de refléter une situation réelle puisque concrètement, les personnages ont forcément dû faire le trajet entre le bar et l'appartement et n'ont pas attendu d'être arrivés pour avoir envie l'un de l'autre (c'est au contraire la conséquence de leur attirance), l'ellipse devient obligatoire alors qu'elle est absurde. Si elle disparait, le sens des évènements change.

Évidemment, il y a des ellipses nécessaires, et je ne ferai pas partie de ceux qui reprochent à Jack Bauer de ne pas aller soulager sa vessie aussi souvent que ce que son urologue recommanderait.

Mais le non-dit de l'ellipse, la ou les scènes qui manquent d'un point de vue objectif, le moment qui dans la vraie vie ne pourrait pas être simplement occulté, en dit au moins autant que les scènes qu'on voit sur les clichés utilisés par la fiction qui en use, et parfois abuse.

Par voie de conséquence, l'ellipse formate notre vision d'un évènement donné. Si la scène s'arrête dans le bar, on ne se sentira même pas sûrs qu'ils aient concrétisé. On nous habitue à demander une explicitation codifiée de la situation et de l'enchaînement de scènes au cours desquelles elle se développe, dans un cadre ne laissant aucune ambiguïté planer sur la suite des opérations. On devient, en quelque sorte, intellectuellement accro à ces ellipses et ces lieux communs. C'est leur absence ou leur modification qui relève du revirement de situation, un comble...

Tout le monde ne peut pas faire une série en temps réel, évidemment ; mais la manière de gérer l'ellipse est, en fin de compte, un assez bon indice sur la façon dont les scénaristes d'une fiction donnée considèrent l'intelligence de leurs spectateurs.

Pour faire le test, la prochaine fois, essayez d'imaginer ce qui se passe entre deux scènes... et bienvenue dans mon monde, où tant de scènes deviennent risibles.

10 juin 2010

[DL] Pretty Little Liars

En ces temps de disette, en matière de génériques, on se contente de pas grand'chose (les mauvaises langues diront que c'est vrai des séries elles-mêmes). Je pense que c'est ce qui explique le petit sifflement surpris et ravi que j'ai poussé devant Pretty Little Liars : je ne me suis pas forcément dit que c'était un bon générique, je me suis juste dit que c'était un générique. Eh, on fait avec ce qu'on a.
Franchement je n'en attendais pas tant ; d'ailleurs c'est étrange comme on peut parfois être convaincu par avance que telle ou telle série ne va pas se donner le mal de fournir un générique, je me demande d'où ça peut venir ? Comme si certaines séries étaient d'office considérées comme "trop mauvaises" ou "pas assez gentilles avec les téléphages" pour avoir un générique (hélas il faut admettre qu'on est rarement détrompés). Je crois que cette famine de génériques a une mauvaise influence sur moi, je suis la seule ?

PrettyLittleLiars
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Plus long, ce serait un peu chiant, mais en même temps cette petite ritournelle vous reste épouvantablement bien en tête, et une version plus longue aurait eu le mérite de rendre la rendre encore plus difficile à oublier. Concernant le côté esthétique, c'est en revanche un sans faute vu les 20 malheureuses secondes que dure la video ; on a l'impression d'un croisement entre Six Feet Under et Nip/Tuck, tout en présentant le thème de la série (le secret), fallait réussir à placer tout ça en si peu de temps !
En gros, pour une série comme celle-là, et pour une durée comme celle-là, c'est un bon générique... tout est relatif. Pas sûre que j'y repense dans quelques années comme à un classique, mais à défaut de mieux, ça me fera jusqu'à la fin de la semaine, ce qui n'est déjà pas si mal.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Pretty Little Liars de SeriesLive.

10 juin 2010

I feel pretty, oh so pretty

Le destin de certaines séries semble parfois écrit rien qu'à lire le nom de la chaîne qui les diffuse : AMC ? Ah en voilà une bonne nouvelle, ça va forcément être bon. HBO ? Ça sera peut-être aussi bien qu'avant. The CW ? Vite un sac en papier. CBS ? Ils font tourner leur machine à produire des bouses sans moi. ABC ? A quoi bon regarder, ce sera annulé si ça me plait. TBS ? Non merci, j'ai aucune envie de me lancer dans un sitcom de 200 épisodes. Showtime ? Quand tu veux où tu veux.

ABC Family ? Faut que je me motive pour regarder ça, ça tombe mal, j'avais prévu d'aller aider Tante Yvonne à détartrer son appareil dentaire à la paille de fer.

C'est clair que plus motivé que moi pour regarder Pretty Little Liars, ça se trouve sans trop de problème. Mais avec un peu d'aide de la part du Dieu de la Téléphagie (via principalement la présence de Chad Lowe), je me suis quand même dit que j'allais faire l'effort de m'y coller, un peu comme quand on a mangé toute l'assiette de petits pois et qu'il reste deux cuillers, qu'on a l'impression que si on avale un pois de plus on va tout recracher, mais que si on le fait pas on passera pour la gamine qui boude devant son assiette de légumes. J'me comprends.

IFeelPrettyOhSoPretty

Pretty Little Liars va tenter de nous intéresser aux petites cachotteries de 4 ados d'un petit bled où tout se sait, ou plutôt où tout va probablement se savoir, par le biais d'un personnage vieux comme le monde : le corbeau.
Le problème c'est que le ramage de ce pilote est loin de valoir son plumage. Si les petites nanas sont en permanence sur leur 31, le visage bariolé de produits cosmétiques et la garde-robe toujours impeccablement accessoirisée, en revanche l'histoire est nue comme un ver, car on n'en a strictement rien à faire que quelqu'un connaisse les secrets des unes et des autres, que cette personne soit vivante, morte, ou n'importe quoi entre les deux. D'ailleurs les scénaristes font si peu de cas des secrets de chacune qu'avant la fin du pilote, on les connaitra tous, sauf leur secret commun ("the Jenny thing") qui, à ce train-là, ne pourra de toutes façons pas faire toute la saison.

Je parlais de chaînes plus haut, je note qu'ABC Family lorgne un peu du côté de la CW, justement. On est loin du gentil petit programme sans reproche, avec ces adolescentes maquillées à la truelle, ces bikinis et ses mini-jupes, et quelques petits secrets dont plusieurs (voire peut-être même tous) à connotation sexuelle, bon allez disons amoureuse. Le coup de nous sortir un personnage omniscient mais invisible m'a aussi rappelé mes vagues réminiscences du pilote de Gossip Girl vu il y a des années pendant un après-midi de profond désespoir (et que j'avais pourtant essayé de toutes mes forces d'occulter de ma mémoire). Globalement, le côté vaguement glamour (mais glamour-frileux) de Pretty Little Liars montre bien que sur ABC Family, on cherche à capter l'attention des quelques milliers de spectatrices qui trainent encore sur la CW. L'autre indicateur de ce rabattage, c'est le casting : pas mal de visages plus ou moins connus, en tous cas reconnaissables, tentent de donner un semblant de crédibilité au générique ; les 4 petites bimbos servant d'héroïnes principales ont principalement leur minois pour elles, la génération jouant les parents a plutôt un nom qu'un visage reconnaissable, et on essaye piteusement d'attirer quelques spectatrices comme ça. Que tout cela est triste et vain. Et surtout, absolument artificiel.

Pourtant Pretty Little Liars pourrait être à peu près intéressant si on arrivait à avoir la conviction que la disparition de la 5e roue du carrosse va avoir un réel intérêt. Mais vu le peu d'originalité et de finesse de cet épisode inaugural, inutile de se faire des idées : il s'agit juste de trouver un prétexte pour explorer les histoires des unes et des autres. Et vu que ces histoires restent dans la moyenne des préoccupations de l'adolescente de télévision lambda, c'est très pénible : n'espérez pas, pas un seul instant, découvrir un secret qui sorte de l'ordinaire. On est dans la plus pure teenagerie possible.

Et pourtant, malgré tout ça, le cast semble y croire. C'est vrai que Lucy Hale débarque de Privileged et Bionic Woman, qui ne sont pas exactement des chefs d'œuvres de la télévision, mais au lieu de n'assurer que le minimum syndical, toucher son chèque et rentrer à la maison avec des fringues toutes neuves, les petites nanas semblent au contraire donner tout ce qu'elles ont (même quand elles ont deux expressions faciales dont une bloquée sur un sourire figé, comme la pourtant jolie Shay Mitchell), et ils faut leur accorder au moins ça, elles se démènent comme des petites diablesses.
Mais quand on est ravissante, qu'on ne déborde pas absolument de talent et qu'on n'a qu'un scénario moyen à interpréter, il est difficile de sauver tout-à-fait les meubles.

Alors au final, en dépit de tous ses efforts pour avoir l'air pas trop "family" (ou peut-être à cause desdits efforts ?), Pretty Little Liars n'arrive pas à convaincre. Tout ça c'est bien joli, mais c'est pas bien nourrissant... Après, je vous accorde que je ne suis pas dans la cible. Mais j'aime à croire que la cible a quand même un cerveau. Dites, rassurez-moi : elle en a un, pas vrai ? Non parce que, si on est ce qu'on regarde, je m'inquiète quand même un peu, quoi...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Pretty Little Liars de SeriesLive.

9 juin 2010

What has been seen cannot be unseen

UnknownNotUnseen

Ce qui est sympa avec Persons Unknown, c'est qu'on sent immédiatement les gars qui ont des références. Voire un peu trop, éventuellement...

Ce qui est vraiment dommage dans ce pilote, par contre, c'est surtout la façon dont il commence. On nous présente une gentille maman qui a l'air d'avoir de gros soucis, et qui va en avoir plus encore lorsqu'elle va se faire kidnapper à deux pas de sa petite fille. Bon, à la limite, ça évite le flashback par la suite, mais dans l'ensemble c'est un peu convenu. On se serait très bien contentés d'un réveil froid et sordide dans une chambre d'hôtel vide... commencer de cette façon aurait été une bonne manière d'assumer l'ambiance oppressante à la Silent Hill qui se dégage de la suite des évènements.

Mais pas que Silent Hill. Persons Unknown connait décidément ses classiques, et même ses un peu moins classiques. Il y a du Prisonnier, du LOST et un rien de Harper's Island sur la fin (mais ne vous enfuyez pas tout de suite, car aussi surprenant que ça puisse paraitre, c'est une bonne chose). Tout ça peut sembler un rien opportuniste (ou suicidaire, selon le point de vue), mais étrangement, ça fonctionne bien.

Pourtant Persons Unknown se montre dans un premier temps assez simpliste, et peu surprenant. La première partie du pilote nous montre comment se constitue l'équipe des personnages principaux, tous des "otages" retenus dans un petit bourg mystérieux et désert, comme il se doit, placés sous surveillance permanente, et baignant nécessairement dans une ambiance pesante de suspicion mutuelle permanente. Ce sont les règles du jeu et Persons Unknown va les suivre à la lettre pendant un bon moment : opposition des personnages sur la conduite à tenir, climat d'angoisse généré par l'ignorance dans laquelle ils sont plongés, solitude insoutenable d'un groupe totalement perdu et qui va vite se rendre compte qu'il est coincé dans un huis clos on-ne-peut-plus classique.

Si cette partie du pilote manque résolument d'originalité, elle compense largement sur l'atmosphère et la mise en place de l'univers. C'est là que les références se font le plus sentir, et cette façon de sacrifier à tous les clichés du genre est une manière comme une autre de construire les bases à partir desquelles on pourra éventuellement être surpris par la suite. Bien qu'étant visuellement assez peu recherché, les prises de vue permettent cependant de donner des indices assez subtils sur l'éventuel développement de la situation.
Il y a notamment une séquence très intéressante au cours de laquelle les personnages parviennent à sortir de l'hôtel dans lequel ils se sont réveillés, et découvrent la rue autour d'eux ; les enseignes des magasins environnants donnent une petite idée des perspectives d'avenir de la série. Quand la caméra choisit de mettre en avant la devanture d'un magasin de chasse et le bureau du shérif, on se dit que ce serait très étonnant si tout ce beau monde se contentait de partager une seule arme à feu...
Avec quelques suggestions fugaces mais volontairement montrées, on peut se risquer à penser que les scénaristes de Persons Unknown savent où ils vont, ce qui, vu le genre choisi, est une excellente nouvelle.

Car dés qu'on commence à s'attaquer à la mythologie potentielle de la série, on se retrouve en terrain très glissant ; d'autant qu'avec la fin de LOST, on est en droit de craindre un effet d'opportunisme. Le huis clos n'est pas anodin.
A ce stade, et jusqu'à la fin du pilote, on va nous amener à nous poser beaucoup de questions (c'est normal, là aussi c'est le but du jeu), mais les réponses sont à double tranchant. Il y a moyen d'y répondre avec beaucoup d'intelligence, et au vu du pilote j'en crois Persons Unknown capable, mais il est encore possible de choisir la facilité plutôt que l'excellence, et c'est un peu quitte ou double.

Toute la seconde partie du pilote est justement dédiée au développement des questionnements sur la série :
- Qui a kidnappé les "otages" ? La première et la plus évidente des questions pour les "otages" (c'est leur terme, pas le mien). Spontanément, ceux-ci commencent à envisager le monde avec eux-mêmes d'un côté, et "les autres" en face. Des autres invisibles dont on essaye de comprendre les motifs, ce qui complique passablement la tâche.
- Pourquoi les a-t-on kidnappés ? La question de l'argent est abordée en premier, mais d'autres pistes sont esquissées, forcément plus intéressantes, et pouvant ouvrir sur quelque chose d'autrement plus intellectuellement stimulant que le voyage dans le temps (suivez mon regard). Le passage au cours duquel le journaliste se rapproche de la mère de Janet pour enquêter sur la disparition de cette dernière ouvre quelques intéressantes perspectives en forme de poupée gigogne : la mère de Janet a des choses à cacher, mais est-elle complice ou victime ?
- Qu'attend-on des "otages" ? Pourquoi ne pas simplement les tuer ? C'est certainement ma question préférée, mais c'est aussi celle qui est la plus risquée à ce stade. La question de l'argent balayée, on se retrouve avec d'intéressantes perspectives, renforcées par la présence constante de caméras et, bien-sûr, par le cliffhanger.

Parmi les thématiques que les plus optimistes d'entre nous peuvent espérer voir abordées dans la série, mentionnons naturellement le problème de la (video)surveillance et du voyeurisme, les problèmes moraux que poseront sans doute les fortune cookies (lesquels sont d'intéressants gimmicks en puissance), le hasard, et peut-être même quelques expériences psychologiques de l'extrême. A contrario, si tout ça ne se concrétise pas, on est dans la configuration Harper's Island et sa façon très littérale d'aborder son sujet de départ, voire dans l'art de se faire balader selon LOST, ce qui serait très décevant mais encore totalement possible à ce stade. Comme je l'ai dit, c'est vraiment quitte ou double.

Les théories sont stimulées pendant toute la seconde partie du pilote, là encore ça fait partie du jeu, et l'épisode s'en moque même ouvertement (avec le passage sur les Chinois). On essaye en permanence d'essayer de deviner ce qui se passe, et c'est vraiment agréable d'en être à ce stade où tout est possible, et où on ne se rappelle pas que Persons Unknown est une série diffusée sur un network et pas forcément aussi ambitieuse qu'on pourrait l'espérer. Non, pour l'instant, tous les espoirs sont permis. J'ai aimé jonglé avec les idées et les perspectives. Si l'enlèvement relève de l'expérience humaine et psychologique, c'est intéressant. Si l'enlèvement est le fait d'une organisation quelconque, par exemple permettant de se débarrasser de personnes encombrantes sans les tuer, c'est encore plus prometteur. On verra bien...

Globalement, Persons Unknown fournit un bon pilote, et propose résolument un background solide sur lequel elle peut fonder une mythologie convaincante. Mais dans ce genre de situations, les choix faits ultérieurement peuvent tout faire basculer. Du coup, je veux bien me dévouer pour voir comment ça tourne... disons que j'attends jusqu'à l'arrivée de Kandyse, et j'avise...?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Persons Unknown de SeriesLive.

8 juin 2010

[DL] The Mary Tyler Moore Show

Si je devais faire une liste des séries que j'ai le plus souvent vues citées comme références, The Mary Tyler Moore Show serait sans aucun doute dans le tiercé de tête (sans doute juste derrière I Love Lucy). Malgré cela, en France, rares sont les opportunités de combler ses lacunes, aussi ai-je pris le taureau par la cagoule et décidé de m'y mettre.

Alors que j'aborde tristement la 5e saison des Craquantes, consciente qu'une fois la 7e passée, c'est fini, je me mets doucement à la recherche d'une autre comédie datée pour prendre le relai, et la perspective de retrouver Betty White à partir de la saison 4 n'est peut-être pas totalement étrangère à cette décision. Pour toutes ces raisons et quelques autres (je trouve que Mary Tyler Moore a un air de ressemblance fou avec quelqu'un que j'ai connu...), me voilà devant le pilote.
Si vous vous montrez motivés, je me mettrai peut-être un coup de pied dans l'arrière-train pour en faire un La preuve par trois, tiens.

TheMaryTylerMooreShow
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Je ne sais pas pour vous, mais ce générique, je le connaissais depuis longtemps... ou plutôt je connaissais la chanson, elle aussi souvent réemployée, une référence à elle seule. Mais là je dois avouer que c'est finalement très touchant. Je vous l'ai dit et répété, les personnages qui tentent de changer de vie, ça me touche, et le générique capture à la perfection cette impression.

Et maintenant : Persons Unknown. Anxiété. Curiosité.
..Conclusions demain !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Mary Tyler Moore Show de SeriesLive.
PS : utiliser cette police pour le logo du site, et n'avoir pas de fiche pour cette série, c'était vraiment un comble...

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