Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

ladytelephagy

15 juillet 2010

Je serai là pour toi dans 15 ans

FriendsForever

Ça fait deux jours que je regarde Friends entre midi, sur NRJ12 (finalement, ne pas avoir de boulot, ça a du bon...), et à chaque fois qu'un épisode commence, je me dis "ah mais oui, il est culte cet épisode !!!". Je sais, le mot "culte" est tellement galvaudé qu'il est devenu tabou, mais bon, parfois, on a encore de mauvais réflexes.

Bref, toujours est-il que ça me frappe de constater que, quand je tombe sur un épisode de Friends, j'ai tendance à me faire cette réflexion très souvent (ça ne date d'ailleurs pas de ces deux derniers jours, je me souviens m'être fait cette réflexion par le passé déjà). Ça signifierait donc que j'ai déjà vu tous les épisodes de Friends sur lesquels je tombe ?

D'ailleurs, est-ce que j'ai vu tous les épisodes de Friends ? Pas sûr. Mais c'est difficile à dire, vu que, comme pour beaucoup des séries très populaires dans les années 90, j'ai loupé le coche pendant longtemps, et que, du fait du blocus sur la télé qui était en vigueur chez mes parents, j'ai vu les premières saisons très irrégulièrement car en contrebande. Après c'est vrai qu'il y a eu beaucoup de rediffusions (à peu près une rediff sur chaque chaîne française, non ?), mais comment être sûre que j'ai comblé tous les trous ?

Évidemment je pourrais m'envoyer une intégrale de Friends, je suppose, d'autant que je suis en pleine période de sitcoms et que, si 10 saisons pourraient m'effrayer en temps normal, là, je viens de commencer la 7e de Will & Grace et on peut donc dire que je n'en suis plus à ça près. Et puis sincèrement, cette impression de connaître tous les épisodes de Friends donnerait à cette intégrale un sérieux goût de déjà vu, pour le coup beaucoup plus négatif.

N'empêche que ce qui me frappe, c'est à quel point la série a finalement laissé son empreinte sur moi, alors que, si comme tout le monde, j'ai ri devant Friends, je n'ai en revanche jamais été absolument fan, et que je n'ai jamais compté la série parmi mes favoris. Tous les épisodes possèdent au moins une scène dont on a l'impression qu'elle est absolument inoubliable. C'est peut-être ça, une série indispensable à la culture de tout téléphage.
Finalement, peut-être que le terme de "culte" n'est pas complètement galvaudé.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (wow, quand même) : la fiche Friends de SeriesLive.
Ça alors, un post Zappeur, Zappeur n'aies pas peur, ça c'est pas courant...

Publicité
14 juillet 2010

Sunny with a chance of boring

Ah l'été ! Oui, l'été, cette saison-même pendant laquelle tout est différent. Nouvelles séries, nouveaux univers, nouveaux horizons inexploités... et puis, plein de séries qu'on aurait aussi bien pu voir le reste de l'année. Comme The Glades, par exemple. Bon alors, en fait, c'est simple, si vous aimez les séries policières pas trop compliquées pendant la saison "normale", mais que vous en avez marre des mêmes villes encore et toujours, eh bien voici The Glades qui se passe sous le soleil de la Floride. Moui, comme Les Experts Tbilissi, bon. Nan mais, tout de suite, je vous sens négatifs, là... Bref The Glades, c'est la même chose que d'habitude, mais pas au même endroit que d'habitude, et ça c'est exactement ce qu'on cherche dans une série d'été, n'est-ce pas ?
Non ?
Ah. Vous non plus, hein...? Bon. Je pressens le post ravageur.

TheGlades

Chez A&E, on est des petits malins. On a bien compris que s'il fallait braconner sur les terres des networks, c'était pendant les vacances, quand les séries qui rameutent du peuple sont en hiatus. Et c'est probablement la raison derrière l'achat de The Glades, qui picore à tous les râteliers. Par exemple, le coup du flic pas très conventionnel et qui tape sur les nerfs de tout le monde, mais super doué, on ne nous l'avait pas fait du tout avec The Mentalist. Oh mais pardon ! Là c'est différent, car Jim Longworth a la particularité de... de... eh bien, il pose des questions. Vous admettrez que c'est pas courant, pour un flic. Bon, et il se repose sur les preuves aussi. Aha ! Ça c'est très anticonformiste ! Sans compter que, pour capitaliser sur une mode dont je parlais récemment avec Memphis Beat, on a ajouté un truc qui fait vaguement couleur locale, puisque le premier crime se déroule au coeur des Everglades, et que vu le titre de la série, on devine que ça ne va pas s'arrêter là. C'est bien, ça donne l'impression de voyager tout en contenant les spectateurs locaux, c'est vraiment la marotte télévisuelle du moment, ça.

Mais dans le fond, le téléphage averti a vite une overdose de tous ces éléments tellement familiers. Et l'intrigue peu stimulante n'arrange rien à l'affaire : il suffit de voir comment les rebondissements s'enchaînent sans nous émouvoir, comment les personnages nous désintéressent totalement de leur vie, comment les pistes explorées ne suscitent pas le moindre intérêt. Alors, forcément, quand survient le petit retournement final, on n'en a plus rien à faire, surtout que ça semble passablement cliché. Pour résumer : si je m'étais intéressée à l'épisode, je l'aurais probablement vu venir, mais je n'en étais même pas là.

Reste Jim qui cabotine, et cabotine, et cabotine encore ; et il a raison d'en faire des tonnes, la série ne tient que sur ça, sur ces quelques passages pendant lesquels le héros va se rendre indubitablement irritant, mais tellement drôle finalement. Essentiellement parce qu'on n'est pas convaincus qu'il se rende compte du niveau de ridicule de son manège pour se rendre intéressant. Mais on le sait que tu es le héros de la série, on le sait Jim, cesse d'en faire des tonnes, tu vas te la taper la petite Kiele !

Je veux bien que l'été soit une période pendant laquelle on se détend, et pendant laquelle on accepte d'être juste un peu moins regardants. Je regarde Royal Pains et (presque régulièrement) Drop Dead Diva, au nom du ciel, vous pensez que je ne le sais pas ? Mais enfin, soyons clairs... la saison d'été a vu le jour pour qu'on évite les rediffusions, alors est-ce vraiment raisonnable de nous fourguer des polycopies pareilles ? Je vous le demande.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Glades de SeriesLive.

13 juillet 2010

The time is now

En retard, en retard... je suis encore en retard... les jours passent et il n'y a pas assez de temps, ni pour écrire tous les posts que j'ai en tête, ni même pour les poster quand j'ai le temps de les écrire. Qui a dit que l'été était une période pendant laquelle on se la coule douce ?

Bref, je voulais quand même partager avec vous le traditionnel post sur les séries japonaises les plus attendues de l'été (disons, selon ORICON), bien que la saison ait commencé depuis une bonne et large semaine. Vaut mieux tard que jamais, m'enfin quand même, mes confuses.

1 - Hotaru no Hikari (saison 2)
2 - GOLD
3 - Unubore Deka
4 - Natsu no Koi wa Nijiiro ni Kagayaku
5 - Mioka
6 - Hanchou (saison 3)
7 - Joker Yurusarezaru Sousakan
8 - HAMMER SESSION!
9 - Toubou Bengoshi
10 - Nihonjin no Shiranai Nihongo

Je vous avoue que si je suis moins enthousiaste que pour la saison passée (un projet peut-il m'attirer plus que Mother ?), je reste néanmoins assez satisfaite de ce classement, qui laisse quand même une part très raisonnable à des fictions adultes, au lieu de saloperies du genre de Kaibutsu-kun (nan mais, je sais que je m'acharne sur cette calamité, mais regardez le pilote avant de vous récrier). J'ai une confiance limitée dans un certain nombre de projets (Unubore Deka m'a l'air d'un gros cas de quitte ou double, par exemple), mais ça m'a l'air quand même d'être potentiellement une saison honorable en perspective.

GOLD

Bon, si, je confesse avoir cagoulé le pilote de GOLD avant même que le premier sous-titre ne sorte, histoire d'être prête quand le premier softsub sera dispo (si quelqu'un se décide à la sous-titrer dans une langue que je pratique), mais c'est uniquement une conséquence du pouvoir que Yuuki Amami a sur moi.
Voilà, la saison peut commencer, je suis parée. Presque. En tous cas, prête pour GOLD. A toi, Yuuki. Quand tu veux.

12 juillet 2010

Dis-moi à quoi tu ressembles, je te dirai ce que tu regardes

A quoi ressemble le téléphage ?

On a déjà établi qu'il portait souvent des lunettes. Bon, ça, c'est un fait. A force de s'user les yeux sur un écran ou un autre, c'est compréhensible.
Mais à part ça ? Plutôt des mecs, ou plutôt des gonzesses ? Jeunes, vieux ? Blancs, pas blancs ?

Je sais bien à quoi je ressemble, et c'est un peu mon problème. Je finis par penser que tous les téléphages avec qui je communique par écran interposé sont comme moi.
Une petite histoire. Une fois de temps en temps, je vais dans des évènements portant sur la Jmusic, qui sont souvent des évènements intégrés sur l'univers du manga et de l'animation. Je m'attendais, la toute première fois que j'ai risqué le quart d'un orteil dans un pareil lieu de perdition, à y voir deux genres de publics : d'une part les ados blancs de mon âge, d'une part des Asiatiques, pas nécessairement concernés au premier chef culturellement, mais qui s'identifieraient un peu (ce que JpopTrash caricature avec son portrait de l'asian-pride). Et pourtant, il y avait aussi des visages plus bronzés, maghrébins, indiens, africains... D'ailleurs, la première personne à m'avoir fait regarder un clip de Jmusic, avait des origines indiennes. Mais ça, c'était plus tard.

Bref j'ai réalisé tout d'un coup qu'il y avait des gens qui aimaient une culture qui n'était ni celle de leurs ancêtres, ni celle du pays où ils vivaient, mais encore une troisième. Et j'étais admirative devant tant de curiosité, dont je me sentais à l'époque incapable.

Mais ce débat sur les séries du monde me ramène aussi au débat sur les téléphages du monde. En France, il y a une variété incroyable d'origines, et tout ce beau monde ne fait pas que regarder des séries françaises et/ou TFHein. Non. Il y en a plein, et j'ai grandi dans la même rue qu'eux, qui regardent des chaînes étrangères, souvent parce que c'est là que sont les origines, et qui regardent donc une autre télé que nous. Les propriétaires de ma grand-mère regardaient des chaînes italiennes. La voisine deux pâtés de maison plus loin avait la télé allumée en permanence sur une chaîne portugaise. Les copines à l'école se racontaient l'apparition de telle ou telle célébrité marocaine.
Plein de téléphages en puissance. Qui ne sont pas tous de mon âge, de mon sexe ou de ma couleur. Mais dont je n'ai pas l'impression d'entendre la voix.

Alors je vous propose un petit "sondage", pour essayer de comprendre à quoi ressemble un téléphage. J'ai bien dit essayer, parce que l'auditoire de ce blog est l'exacte limite de la portée de l'expérience. Mais enfin, tentons quand même.

...Je ne vous demande pas de vous lancer dans l'écriture d'un blog (on gagnerait tous beaucoup à ce que vous vous lanciez, pourtant), je ne vous demande pas de publier une thèse sur les séries télé.
Juste d'essayer de me permettre de comprendre à quoi on ressemble, tous, cachés derrière nos écrans. Grosso-modo.

Alors, quelle est la part hommes/femmes ? Blanc/autre ? (je sais jamais quel est le terme politiquement correct du moment, mes excuses) Vieux/jeune ?
A vous de me le dire.

11 juillet 2010

La route des Indes

Quand on allait encore en cours... vous vous souvenez ? Bon, c'est vrai que ça date (pour certains ça date d'il y a quelques semaines mais enfin, quand même). On apprenait des tas de choses, du moins, c'est ce qu'on nous disait. Mais sincèrement, on en a oublié la plupart, et aujourd'hui, seule une minimale proportion de ces connaissances participe à notre compréhension du monde (et je ne parle même pas de leur utilité dans la vie professionnelle). Pour résumer : on n'en a pas retenu grand'chose.

Nul doute que si j'avais eu la possibilité de prendre des cours sur la télévision étrangère, j'en aurais retenu bien plus. Mais voilà, personne ne m'a jamais rien expliqué... tenez, sur la télévision indienne, par exemple.

Faut vraiment tout faire soi-même.

Inde_BindiTV
Namaste doordarshan : la télévision indienne pour les nuls

Voilà donc un petit topo sur ce que la télévision indienne propose, son parcours, ses particularités... sur SeriesLive. Il se passe plein de choses pour les téléphages curieux, sur ce site, c'est fou !

Vous l'aurez deviné, cet article fait partie du projet dont je vous parlais, et pour lequel je vous demandais humblement tout votre soutien il y a peu. Comme je vous le disais alors, je vais tenter de faire quelques petites choses, à mon échelle, pour rendre les téléphages curieux ; et sans vous, ça ne sert à rien, je suis seule face aux râleurs. Je sais qu'il traine sur ce blog (entre autres) des lecteurs à l'esprit ouvert, et c'est eux qui me permettront de continuer. Vos commentaires, vos retours, vos questions, feront la différence sur ces articles et ces news. Alors n'hésitez pas à aller y glisser un mot.
Et si vous voulez passer le mot autour de vous, surtout, ne vous privez pas. En plus, on ne vous accusera pas de prêcher pour votre église, vu que vous n'avez probablement jamais vu un seul épisode de série indienne de toute votre vie !

Ces initiatives ont besoin de vous.
Zêtes prêts ? Je continue...

Publicité
10 juillet 2010

Moi j'aime pas les soaps

En mode Schtroumpf Grognon, laissez-moi vous expliquer pourquoi je n'aime pas les soaps. Les soaps, c'est toujours la même chose : une famille riche, jalousée par d'autres familles riches, des amours impossibles qui mettent des années avant de se conclure par un mariage, lui-même suivi d'un divorce dans les six mois pour qu'on puisse vivre un amour impossible avec un autre, des bébés volés ou échangés, des amants et des maîtresses, des secrets qu'on veut pas se dire face à face, des accidents terribles où ya un personnage qui est mort mais en fait il est pas mort, des jumeaux maléfiques, et puis cycliquement, on rajeunit tout le cast et on recommence.
Alors du coup, moi j'aime pas les soaps.

Nous interrompons votre programme pour un flash spécial d'information : les soaps, c'est pas toujours comme ça.
Souvent, mais pas toujours. Pour les plus vibrants exemples de séries qui s'étendent sur des années et des années, laissez-moi vous emmener ailleurs. Plus je regarde "ailleurs" et plus je vois plein de choses pour nuancer certains de mes vilains préjugés, ici sur les soaps, et plus il me semble vital, pour apprécier la télévision dans son ensemble, de ne pas se borner à la façon américaine de la faire. C'est comme ça qu'étrangement j'apprécie beaucoup plus les séries américaines que je regarde : parce que je les choisis, et non plus parce que je les subis.

Bref, laissez-moi vous présenter deux soaps qui mettent à mal ces stéréotypes sur les soaps.

BalikaVadhu_MEA MaanRaheTeraPitaah_MEA

Effectivement, je vais encore vous parler de séries indiennes, et là encore, c'est à dessein... Vous verrez bien pourquoi (si vous n'avez pas encore deviné).

Balika Vadhu, la première (avec ses personnages en habit traditionnel), et Maan Rahe Tera Pitaah, la seconde (avec sa jolie image qui pique les yeux mais, eh, vous avez mieux ?), sont deux soaps indiens, il n'y a aucun doute sur leur nature. Ces deux séries en hindi sont actuellement en cours de diffusion, et il s'agit de soaps, leur réalisation, leur mise en scène et le jeu des acteurs ne trompe pas. Sauf que.

Dans Balika Vadhu, on trouve une histoire où tout repose sur cette habitude sociale encore tenace dans certaines régions rurales et traditionnelles de l'Inde, qui consiste à marier les enfants. L'héroïne, Anandi, a été mariée à 8 ans à un garçon de son âge, et le soap repose sur le fait qu'elle est encore une enfant, endossant des responsabilités d'adultes, dans la famille de son époux (puisque c'est l'usage). Sur beaucoup de choses, on n'est pas loin de l'esprit de Kasamh Se et sa belle-famille horripilante qui veut rien que du mal à la jolie héroïne, mais sur le fond, beaucoup de retournements de situations qui s'appuient directement là-dessus. Les belles-sœurs sont également mariées très jeunes, les maris ne sont, eux, pas toujours aussi jeunes que celui d'Anandi... S'il ne s'agit pas d'une série fondée sur la critique sociale (bien que j'imagine que, lorsqu'une héroïne déguste autant, à un moment il doit bien venir un point à partir duquel on se pose des questions), en revanche on part d'une pratique bien moins éloignée du réel que tout ce que Les Feux de l'Amour pourront jamais proposer (cela dit, c'est vrai que depuis que mon ex n'habite plus avec moi, j'ai pas revu d'épisodes, ça se trouve c'est moins surfait qu'avant... 'tain je devrais faire humoriste, comme métier).

Oh, pardon, c'est pas assez courageux ? Bonjour, laissez-moi vous présenter Maan Rahe Tera Pitaah. Pour le coup, là, j'ai vu le pilote (pour le premier, j'ai dû me contenter d'extraits). Et il n'y a aucun doute : on est dans le soap indien. La jolie héroïne s'appelle Anmol, cette fois, et elle faisait ses études au loin ; maintenant, elle revient au bercail (je regardais l'épisode sans sous-titres, mais je pense que le recteur l'a pas spécialement à la bonne ; je me demande si elle a son diplôme ou si elle s'est juste fait mettre à la porte ; bon, c'est un détail, mais si quelqu'un passe et parle le hindi, merci d'expliciter ce passage). Son village natal, c'est un petit bled paumé à l'autre bout du monde (il a pas l'air de passer un train toutes les 10 minutes...), à côté d'une mine de charbon où toute la population locale travaille. Et pendant qu'Anmol revient au pays, le fils du dignitaire du coin revient comme un enfant prodigue qu'il est, et va mettre ses compétences acquises "à la ville" pour améliorer le rendement de la mine de charbon. Sauf que la maman d'Anmol est morte dans un accident au fond de la mine il y a des années, et que depuis le père d'Anmol mène un combat sans relâche pour faire fermer la mine. Son père étant devenu un rebut de la société locale, Anmol reprend le flambeau de son combat (et au vu du trailer pour l'épisode 2, je me demande si papa va pas nous claquer dans les doigts bientôt...). La série tourne donc autour du fait qu'Anmol devient une sorte de syndicaliste contre le reste de son village, et notamment du dignitaire et de son fils, le dignitaire étant un oncle très riche qui veut le bien d'Anmol mais elle est pas raisonnable cette petite. Oui, Maan Rahe Tera Pitaah, c'est un soap aux airs de Germinal.

Voilà, ce sont des soaps. En Inde, ça peut durer plusieurs centaines d'épisodes, des histoires comme ça (Maan Rahe Tera Pitaah vient de commencer le mois dernier, mais Balika Vadhu a démarré en 2008, ce qui lui permet de compter déjà pas mal d'épisodes, normal pour une série en quotidienne 4 jours par semaine, je vous laisse faire le calcul), alors qu'aux États-Unis c'est pas tous les jours qu'on voit de telles histoires dans des séries, alors pour plusieurs années et en quotidienne...

Évidemment, il s'agit de thèmes qui, s'ils sont intéressants sur le papier, sont quand même pas mal ancrés dans la culture indienne, et ne pourraient pas forcément trouver d'écho en Occident. Mais je ne suis pas certaine qu'il n'existe pas des sujets de société typiquement américains qui ne permettent pas ce genre d'approche. En tous cas, on persiste à penser qu'un soap doit forcément être totalement déconnecté de la réalité.

M'enfin, au moins, on vient tous de gagner collectivement 1 pt de QI.
C'est fou les choses qui se passent en Inde, quand même. Hm, si seulement quelqu'un nous en disait plus...?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Balika Vadhu et la fiche Maan Rahe Tera Pitaah de SeriesLive. Mais ya plein de fiches sur l'Inde sur SeriesLive, c'est dingue, mais qui donc s'amuse à en faire ?

9 juillet 2010

Chut ! Ris dans ta tête...

De temps en temps, je glisse un œil ailleurs qu'au Japon et en Corée du Sud. Genre quand j'ai trois heures de sommeil devant moi et que je sais pas quoi en faire. Pour ceux qui sont trop jeunes pour s'en souvenir, rappelons que j'ai déjà parlé de séries comme Kasamh Se ou Arslaan, eh bien aujourd'hui je vais vous parler d'une série à laquelle j'avais jeté un bref coup d'œil il y a quelques semaines, mais si je ne vous en parle que maintenant, c'est à dessein, vous allez voir...

Gutur Gu a débuté en mars dernier sur la chaîne SAB TV, une chaîne indienne qui a un mal fou à se choisir une identité alors que, bon, en fait, soyons clairs, les Indiens l'ont déjà classifiée comme une chaîne dédiée à l'humour. Et Gutur Gu est justement une comédie, ce qui tombe plutôt bien.

GuturGu

Alors bon, je sais. Des fois, l'humour des autres pays... c'est pas facile à appréhender. Pour commencer, on ne pige pas grand'chose aux jeux de mot à moins d'être bilingue ; effectivement, je ne suis pas bilingue en hindi (faut ptet pas non plus pousser). Et puis franchement, même avec des sous-titres, on perd souvent à la traduction. Donc du coup, une comédie indienne en hindi, je comprends, vous n'êtes pas très chaud, vous vous apprêtez à ne pas lire ce post jusqu'au bout, et là je dis STOP ! In the name of telephagy.

Pour refuser de regarder Gutur Gu, il faudra trouver mieux que ça. En effet, cette comédie est intégralement muette. Eh ouais, faudra trouver autre chose pour y couper, bande de téléphages flemmards. Enfin, quand je dis muette... je ne veux pas dire qu'elle est silencieuse. D'ailleurs il me semble que Mr. Bean employait un peu les mêmes gadgets (effets sonores, musiques caricaturales) pour faire rire, et regardez le succès qu'a eu Mr. Bean en son temps ! Je trouve l'un aussi accessible que l'autre, rétrospectivement, parce qu'entre l'austérité du British, et les couleurs et décors un peu tape-à-l'œil des Hindis, finalement, on voyage autant.
Comme Mr. Bean hélas, Gutur Gu a aussi son lot de rires enregistrés, qui sont apparus au bout de 3mn30 d'épisode dans le pilote, me surprenant quelque peu alors que je commençais à apprécier cet univers étrange. Ce sont probablement les règles du genre.

Gutur Gu tourne autour d'une famille (qui dans le pilote, emménage dans sa nouvelle maison), constituée d'une bande de drôles d'oiseaux qui ont tous un truc qui ne tourne pas rond. J'avoue avoir une nette préférence pour le protagoniste principal, Balu. Dans la plupart des comédies, surtout quand on y trouve autant de personnages complètement barrés, il faut un personnage "neutre", le dindon de la farce, celui qui n'a pas grand'chose pour lui mais qui permet à l'entourage de faire les quatre cent coups.

Ici pas du tout, Balu est un maigrichon désarticulé et complètement maladroit, mais surtout capable des pires pitreries juste par ennui. J'étais complètement hilare pendant la scène où il tente désespérément d'ouvrir une bouteille de coca dans de multiples positions (j'avoue que pour rédiger ce post, je n'ai pas hésité et me suis repassé la séquence). Là comme ça, niveau action, ça n'a pas l'air glamour ni captivant, mais c'est absolument génial.
Et donc, muet.
Et donc, accessible.

Problème de mathématiques : sachant qu'un épisode de Gutur Gu est entièrement muet, et dure 25 minutes, combien de temps faudra-t-il à une chaîne occidentale pour réaliser qu'elle pourrait aussi bien acheter la série et la diffuser sur son antenne ? Vous avez une heure, et ensuite je ramasse les copies.
Sincèrement, je ne vois absolument pas ce qui pourrait faire obstacle à la diffusion de pareille série dans nos contrées.

Je ne dis pas que depuis sa découverte, j'ai continué à regarder Gutur Gu. C'est vrai que je suis dans une période de comédies, mais j'ai procédé à un retour miraculeux sur les sitcoms et pour l'instant je m'y tiens tant que ça dure. Cela dit, si là, demain, je peux cagouler les épisodes facilement (= pas en 4 parties chacun), ou les trouver à la télé, ou en DVD, je vous avoue que je ne cracherais pas dessus. L'appel est lancé.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Gutur Gu de SeriesLive. Oh my God, une série indienne sur SeriesLive, mais jusqu'où iront-ils ?! La suite au prochain épisode...

8 juillet 2010

It's called acting

Si vous ne connaissez pas bien le métier, ou si vous êtes un Français qui l'exerce, laissez-moi vous récapituler les bases du métier d'acteur : il s'agit de jouer un rôle. Quand on voit ce qu'on voit, des fois on se demande si le rappel n'est pas nécessaire, d'ailleurs. Donc, le métier d'acteur consiste à jouer un rôle. De composition, autant que possible.

Un acteur, il doit essayer d'imaginer ce que peut ressentir son personnage et la façon dont il peut le rendre crédible, potasser son texte quelques minutes avant d'entrer sur le plateau, tourner la scène en suivant bien les consignes du réalisateur, et puis rentrer chez lui une fois la journée finie. Demain est un autre jour.
En tous cas c'était plus ou moins comme ça que je me figurais les choses.
Avec des variations, bien-sûr. Quand on sait que certains acteurs pratiquent la Méthode à un tel point qu'ils sont imprégnés de leur personnage plusieurs semaines ou plusieurs mois après, on se dit que quitter un rôle ne doit pas forcément être facile non plus. Mais enfin, ça doit quand même être à peu près ça, je suppose, surtout pour ceux qui ont tendance à enchaîner les tournages et n'ont pas des masses de temps pour repenser à leur personnage quand ils en ont déjà un nouveau à travailler.

Mais alors, voilà ce qui m'a frappée : et les acteurs de Huge ?
Quand on interprète le rôle d'un adolescent mal dans sa peau, on sait que quand on va quitter le tournage, on ne sera plus cet adolescent (et pour beaucoup d'acteurs, ça fait 5 à 10 ans qu'on ne l'a plus été... mais c'est un autre débat). Par exemple, je pense souvent à Coeurs Rebelles quand je regarde Huge, et effectivement, le soir, AJ Cook pouvait rentrer chez elle sans le poids d'un viol à surmonter. Le rôle était dur, la vie ne l'était probablement pas autant (mais qu'est-ce que je sais de la jolie AJ Cook après tout ?).
Quand Nikki Blonsky rentre chez elle, elle n'est peut-être plus Will l'obèse. Mais elle est toujours obèse.

Je ne suis pas en train de remettre en question le talent des acteurs de Huge, certainement pas. Je l'ai loué, je n'y reviendrai pas. Mais je me dis que ce doit être d'autant plus compliqué pour ces acteurs-là qu'ils ne peuvent pas vraiment laisser leur personnage derrière eux. Comment ne pas s'identifier lorsqu'on a réellement connu la plupart des embarrassants complexes décrits dans la série ? Comment rentrer chez soi et penser à autre chose, quand on a passé, je ne sais pas, disons huit, dix, douze heures de la journée à être un gros complexé devant la caméra ?

Pire encore, ces acteurs... ils savent pourquoi ils ont eu ce rôle. Parce qu'ils sont acteurs... et parce qu'ils sont gros. Dans le genre typecastée, Nikki Blonsky est l'exemple frappant. On n'a pas demandé à un acteur de prendre 50kg pour le rôle. Et sérieusement, qui le ferait ? Faudrait me payer bien plus cher que la plus chère des actrices de Hollywood, donc je ne blâme personne ; déjà je suis impressionnée quand un acteur comme Lee Pace se transforme en femme sylphide, alors dans l'autre sens, non, franchement.
On a lancé un casting où quelque part, il était dit qu'on cherchait des gros, et si éventuellement on ne l'a pas dit comme ça, alors la lecture du seul synopsis suffisait.

On peut jouer une adolescente violée une fois, et plus jamais ensuite (et c'est à souhaiter, parce qu'une fois ça doit largement suffire), mais un obèse ? Difficile de ne pas jouer un obèse toute sa vie. Et si on maigrit, j'imagine que les gens ne vous reconnaissent plus, ou ne vous trouvent plus rien de spécial. Vous imaginez Gabourey Sidibe taillant, disons, un 42 ou un 44 ? Sérieusement ?

Déjà dans la vie de tous les jours, on attend des obèses qu'ils jouent leur rôle d'obèse (combien de fois entend-on les personnes d'un certain poids dire que dés qu'elles mangent en public, elles reçoivent des œillades ou des remarques désobligeantes sur leur absence de self-control ?), mais alors, dans une telle industrie ?
Si on me demandait tous les jours de ma vie professionnelle de montrer la chose qui m'embarrasse le plus au monde, d'en jouer et d'en tirer des émotions en permanence pour le profit du divertissement des autres, et ce même si cela permettait de faire passer un certain nombre de messages, je ne sais pas comment je ferais. En tous cas, je ne ferais certainement pas long feu dans cette profession !

Et en plus, une fois un tantinet célèbre, en plus il faut avoir l'air d'assumer et d'être bien dans son corps, ne pas trop faire la gueule, essayer de préserver une certaine image du gros jovial (pire encore que les autres stéréotypes), alors que justement on travaille dans une industrie qui privilégie tout, sauf l'acceptation de ce que l'on est. Je n'imagine même pas.

J'ai regardé le deuxième épisode de Huge avec un petit pincement au cœur, en me disant que pour faire une série comme celle-ci, qui je le répète, dans son genre, est plutôt courageuse... il faut avoir les épaules sacrément larges.
Sans mauvais jeu de mot.

Alors voilà, juste un post pour dire : respect.

NikkiBlonsky

7 juillet 2010

Juste pour rire ?

Les 6 premiers mois de l'année n'ont pas été drôles. Pas en-dehors de l'écran, en tous cas. Problèmes au travail, décès, maladie... Si vous ne le savez qu'à demi-mot, vous n'avez cependant pas pu ne pas vous en apercevoir, parce que mes visionnages et donc mes posts l'ont reflété.
Après le décès de freescully, c'est là que ça a été le plus difficile pour moi, personnellement et, du coup, téléphagiquement. Je n'avais plus envie de rien, plus foi en rien, il n'y avait plus de souffle téléphagique en moi pour me pousser vers quelque chose, ni pour exprimer mon ressenti ni pour m'en éloigner même temporairement. C'est certainement là que j'ai eu la plus grosse crise de foi téléphagique de toute ma vie, quand la téléphagie n'a pas réussi, pour la première fois, à m'apporter quelque chose (on reviendra sur les autres prochainement, d'ailleurs, parce que Livia a soulevé des choses très intéressantes récemment à ce sujet).

Et puis, aussi impossible que ça puisse paraître quand on voit tout en noir, les choses ont lentement repris leur cours. D'abord par une période pendant laquelle je regardais, consciemment ou non, uniquement des choses tragiques, dramatiques, déprimantes, tout ce qu'on veut.
Ensuite, il y a eu la période sitcoms. J'en suis toujours là.

Pêle-mêle, sont arrivées (ou revenues) sur mon écran des séries comme Lucky Louie, Les Craquantes, 30 Rock, Rude Awakening, The Mary Tyler Moore Show, Will & Grace... sans compter toute une tripotée de pilotes, tentés ou retentés pour voir, pour essayer de trouver un truc qui me fasse rire ; plus une grosse phase SNL qui risque bien de reprendre à la rentrée, plus j'en vois et plus je veux en voir. Au train où vont les choses, je vais avoir fini mes séries en cours fin juillet (sauf The Mary Tyler Moore Show qui semble prendre des plombes à cagouler et que du coup j'ai pris l'habitude de regarder à raison "seulement" de deux épisodes par semaine environ).

A l'occasion de ce périple aux frontières de la série comique (toutes n'étaient pas forcément des sitcoms purs et durs), je me suis posé des questions sur ce qui, fondamentalement, a motivé ces visionnages : l'humour est-il intemporel ? Peut-on encore rire lorsqu'on nous a trop répété qu'une série est drôle ? Peut-on rire de quelque chose qu'on ne trouvait pas drôle avant ? Peut-on rire de ce qu'on ne trouve plus drôle ? La triste réalité gâche-t-elle le plaisir de rire ?

En voilà une autre : devant une série humoristique, doit-on vraiment rire tout le temps ?

Techniquement, revenons sur les bases. Un sitcom (pour situation comedy) est censé être drôle. C'est sa raison d'être et je crois qu'on va tous tomber d'accord là-dessus sans trop pinailler. Et il suffit de voir le nombre de comiques de stand-up (puisqu'on parlait de stand-up il n'y a pas si longtemps) ou les habitués de l'improvisations qui obtiennent un rôle principal ou secondaire dans des sitcoms pour comprendre de quoi le genre se nourrit, si besoin était d'aller aussi loin.
Je suis sincèrement admirative de beaucoup de ces acteurs et scénaristes, capables d'être drôles pour vivre. Ce n'est pas à la portée de tout le monde.

Mais je me demande si mon problème avec beaucoup de comédies actuelles, et plus particulièrement les sitcoms (et qui avant ces derniers mois ne semblait pas trouver de remède), ce n'est pas la pression qu'on ressent à "devoir" rire. Bien-sûr personne ne me pointe un flingue sur la tempe pendant les épisodes, et en fait, personne ne vérifie que j'ai bien ri à tel ou tel gag, soyons francs. Mais je ressens tout de même une obligation, due aux rires enregistrés (ou pas), de réagir d'une façon codifiée à de nombreuses répliques et mimiques. Il ne m'arrivera rien si je ne ris pas, pourtant, je soupire en me disant que j'aurais dû rire. Et que je ne l'ai pas fait.

A bien y regarder, les comédies qui fonctionnent avec moi sont toujours celles qui offrent plus que du rire facile, qui me permettent de me lier aux personnages. Par rire facile, j'entends en fait : "on rit, et on n'a que ça à faire". Des séries comme Ma Famille d'abord (qui reste pour moi le symbole de ce qu'un sitcom peut faire de pire), ça ne marche jamais avec moi. Parce que, au fond, qui sont ces gens ? Existent-ils pour autre chose que se balancer des blagues à longueur de temps ?
Je suis finalement beaucoup plus exigeante pour les comédies que pour les séries dramatiques en terme de character development. Si le personnage n'est qu'une façade plaquée dont je dois rire, ça ne me suffit pas, il faut que je discerne quelque chose d'un peu plus dense derrière.

Et du coup, pour cela, le personnage ne peut pas être drôle en permanence. Parmi mes épisodes préférés dans la plupart des comédies que j'aime, que trouve-t-on ? Les épisodes les plus tristes. Ce n'est pas un hasard, c'est bien parce que je refuse de croire qu'il y a des personnages qui peuvent rire en permanence, et que moi-même, je ne le peux pas même avec la meilleure volonté du monde.
J'aime quand une comédie se permet des incursions dans le dramatique. C'est bien plus courageux qu'une série dramatique s'essayant à l'humour (j'ai envie de dire que c'est aussi bien plus optionnel, alors qu'une série dramatique ne peut pas se permettre de se passer de respirations plus légères).

Vous voulez un exemple ? Je vous ai pas mal parlé de Will & Grace récemment, et même moins récemment avec le pilote... J'attaque en ce moment la saison 4. Dans cet épisode, Grace vient de se faire plaquer par son petit ami, alors qu'elle venait de réaliser qu'elle voulait passer sa vie avec lui. Elle déprime au point de ne plus quitter le lit, et rapidement, ses trois amis tentent de la remuer et l'en faire sortir (Karen en arrive même à lui faire une déclaration enflammée). Elle a failli reprendre du poil de la bête mais elle tombe sur un message sur le répondeur qui lui permet de comprendre que son ex s'est déjà trouvé quelqu'un d'autre, et Grace redescend donc au plus bas. Elle ne se nourrit plus, ne se lave plus, se passe des diapositives à n'en plus finir...
Voilà la conclusion :

BedBathBeyond

Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Mais je suis ravie d'avoir le choix.

6 juillet 2010

Lucky lady

Ah, mon ami Louis... ça fait quoi ? Un peu plus d'un mois ? Non, deux déjà ? En tous cas tu m'avais manqué, et j'attendais avec impatience ton retour. Mais de retour, on ne peut pas exactement parler, car entre Lucky Louie et Louie, contrairement aux apparences, le ton comme l'intention sont radicalement différents.

Lucky Louie était un sitcom (tourné devant un public), Louie est une comédie en single camera.
Lucky Louie utilise les dialogues pour distiller quelques touches de cynisme et d'absurde, Louie propose des séquences de pur stand-up et n'hésite pas à passer une minute ou deux à insister là où ça fait mal.
Lucky Louie faisait la part belle à la famille et l'entourage proche, Louie est nombriliste.

Les séries sont radicalement différentes en dépits de plusieurs éléments a priori proches sur le papier, mais au moins on peut se dire qu'elle attireront peut-être un public différent, ce qui me semble une excellente nouvelle pour Louis C.K., mon nouveau chouchou depuis le printemps. Surtout que finalement, les deux ont quand même ceci de commun qu'elles plaisent beaucoup à votre serviteur.
Et si Louie a ravi mon cœur, c'est grâce à deux caractéristiques qui pourtant ne donnaient pas la série gagnante : le stand-up et le parti pris des histoires racontées.

LouieFX

Maintenant, pour être totalement honnête avec vous, je suis bien obligée d'admettre que lorsque j'ai vu ce bon Louie faire son numéro au micro, mon premier réflexe n'a pas exactement été d'applaudir à tout rompre. Je suis peut-être vieux jeu, ou juste traumatisée par un Seinfeld que je n'ai jamais vraiment su apprécier, mais séries et spectacles de stand-up devraient toujours, dans mon esprit, se maintenir à une raisonnable distance l'un de l'autre. Attention, n'allez pas mal interpréter mes propos : j'adore le stand-up. Depuis plusieurs mois j'ai même pris la mauvaise habitude de cagouler ici et là des CD de comiques américains (actuellement, je me délecte du savoureux "Letting go of God" de Julia Sweeney... une ancienne cast member de SNL ; on ne se refait pas !). Simplement, les faits sont là : dans une série, pour moi, ça ne marche pas. D'ailleurs à des fins documentaires et suite à la question de l'un d'entre vous, j'ai revu le pilote de Seinfeld récemment, promis on en reparle très vite. Ne me lancez pas sur Kenan & Kel, là, même le pouvoir de SNL ne peut rien pour cette série à mes yeux.

Ces séquences en stand-up donnent de prime abord un côté cheap à notre affaire. D'ailleurs pendant un bon moment, je n'étais même pas certaine qu'il y ait réellement un public face à Louie/Louis, ce qui certes aurait semblé absurde (et contraire à ce que je perçois de la méthodologie de l'homme), mais sérieusement, ça faisait mauvais effet dans un premier temps. Il faut reconnaître que notre comique a de surcroît un humour particulier, il ne cherche pas la réplique hilarante, et ses anecdotes ont un côté profondément banal, mais c'est en fait justement de là qu'il tire sa force, étrangement. Je n'ai pas forcément envie de rire aussi fort que le public, mais en tous cas je passe clairement un excellent moment à l'écouter (gaffe, Louis, tu vas finir par te faire cagouler avec ce genre de conneries... ah bah voilà, c'est fait, bravo).
Le mélange entre humour et point de vue pessimiste à l'extrême fonctionne bien sur moi, en général, il faut le reconnaître.
Vous parlez quand même à quelqu'un qui a regardé Titus en entier. Deux fois. Voilà, quoi...

Mais une autre spécificité de Louie réside dans sa structure. Le pilote se présente en effet comme suit :
- Louie se rend dans un club pour faire son act
- Louie raconte un truc super général sur sa vie quotidienne
- Louie glisse sur un sujet plus particulier, mais également banal
- on passe à une séquence hors du club explicitant la situation de ce sujet en particulier
- on finit sur un truc complètement absurde
- on revient sur Louie dans son club qui raconte un autre truc sur sa vie quotidienne
- arrivée d'une autre séquence hors du club explicitant ce nouveau sujet
- autre fin complètement absurde
- retour sur Louie qui conclut et sort du club

Le coup de génie, c'est que tout est réaliste, mais pas trop.
A chaque fois, on a cette fin de séquence complètement ahurissante dont personne ne s'étonne, ni Louie ni les éventuels personnages autour de lui. C'est hallucinant. J'avais les globes oculaires qui roulaient sur mes genoux. On parle d'une série dont le principe est de parler de la vie quotidienne, de banalités et de choses que tout le monde expérimente ou a expérimenté, avec un personnage terre à terre, maladroit et incroyablement ballot quand il s'y met, qui n'a rien de spécial... pour toujours trouver une chute surréaliste et totalement incroyable. C'est juste magique, cette recette, parce que 99% de ce qui se dit ou ce qui se passe est tellement réaliste qu'on s'identifie à fond, et tout d'un coup, BAM !

Bilan ultra-positif, donc. Et puis, Louis est célibataire, roux, et a la quarantaine.
Les gars, je crois que je suis amoureuse.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Louie de SeriesLive.

Publicité
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité