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ladytelephagy
15 avril 2012

Fées du Logie

Il est un peu plus de minuit trente à Melbourne et le gratin de la télévision australienne est probablement en train de se mettre minable au champagne à l'heure qu'il est. Le moment est donc venu de revenir sur les résultat de la 54e cérémonie des Logies, les récompenses de la télévision australienne qui se sont tenues ce soir (heure locale, ça va de soi).
Les Logies ont la particularité d'être remises sur la base des votes des lecteurs de TV Week, un procédé qui permet de récompenser les programmes essentiellement sur la base de leur popularité, a contrario des AFI Awards qui dépendent d'un vote professionnel. L'occasion est donc rêvée de voir ce qui plait vraiment aux Australiens.
Outre les prix dont je fais volontairement abstraction, tels que les émissions sportives, musicales ou informatives, voici donc les récompenses remises aux acteurs de fictions et à ces fictions elles-mêmes, dont vous avez pu entendre parler dans ces colonnes. Du coup, quand une série ne vous parle pas, n'hésitez pas à aller glisser un oeil dans les tags au bas de ce post. Prêts ? Allez, on y va.

LogieAwards

Asher Keddie a remporté le TV Week Silver Logie de l'actrice la plus populaire ; il faut dire qu'en étant nommée pour deux personnages (dans Offspring et dans Paper Giants), elle partait grande favorite. Elle bat ainsi, entre autres, Jessica Marais, mais celle-ci pourra tenter de se rattraper avec un Emmy puisqu'elle est maintenant au générique de Magic City. Pour l'équivalent masculin, c'est Hugh Sheridan qui a décroché la statuette, pour son rôle dans Packed to the Rafters.

Du côté des révélations (alias Most popular new talent), c'est Steve Peacocke, un acteur arrivé l'an dernier dans le soap Home and Away qui a décroché le titre masculin. Plus intéressant, le versant féminin a été remis à Melissa Bergland pour son rôle dans la dramédie Winners & Losers (dont on attend d'ailleurs la date de retour).

On monte d'un cran avec le TV Week Silver Logie du meilleur acteur. Alors là, il y avait du lourd : Alex Dimitriades, de The Slap, était en lice face à Don Hany pour East West 101 ou Geoff Morrell de Cloudstreet, mais c'est finalement Rob Carlton qui a remporté la récompense pour son interprétation dans Paper Giants ; oh oui, il va beaucoup manquer à Howzat!. La récompense de la meilleure actrice était aussi l'occasion d'un choc des titans : Asher Keddie, encore (pour Paper Giants), mais aussi Kat Stewart pour Offspring ou encore Essie Davis pour The Slap. C'est effectivement une actrice de The Slap qui l'a emporté, mais sans nul doute encore plus méritante que la belle Essie : Melissa George a reçu la statuette ; les dernières fois que ç'avait été le cas, c'était pour son rôle dans Home and Away dans les années 90...

Home and Away Offspring Packed to the Rafters Underbelly: Razor Winners & Losers

Last but not least, le prix du drama le plus populaire se jouait entre 5 séries : Home and Away, Offspring, Packed to the Rafters, Underbelly: Razor, et Winners and Losers. C'était un tout petit peu prévisible, mais le trophée a été décerné à Packed to the Rafters, certainement l'un des plus grands succès publics de la télévision australienne actuellement.

Et même si je parle rarement de programmes pour la jeunesse, laissez-moi souligner que la deuxième saison de la série My Place a reçu un prix également, l'emportant notamment face à Lockie Leonard.
Parmi les grands moments de la soirée, on notera qu'une promo du film dérivé de Kath & Kim a été diffusée en présence des deux interprètes qui sont venues présenter une catégorie sur scène ; pour le moment ça ne confirme ni n'infirme la rumeur qu'on évoquait précédemment, mais ce n'est peut-être pas idiot de le garder dans un coin de tête.

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11 avril 2012

lady's world tour - Escale n°8

Bon, bah écoutez je sais pas pour vous, puisque vous n'avez pas trop réagi sur ce point spécifique, mais je préfère quand même les world tour plus longs. Je trouve qu'on a plus de choix. Alors du coup aujourd'hui il y a du lourd, et j'ai même réussi à trouver un petit quelque chose sur l'Italie, l'un des pays européens où je manque dramatiquement de sources. Je n'en suis pas fâchée, je vous le dis tout net !

30graderiFebruari

- SUEDE : SVT, c'est chaud !
Lundi soir, SVT diffusait l'ultime épisode de 30° i Februari et vous vous doutez bien qu'on aura l'occasion d'en reparler. La bonne nouvelle, c'est que l'épisode final a été regardé par 1,2 million de spectateurs ! Rappelons que le premier épisode avait réuni 1,45 million de curieux. Pour un pays qui compte un peu plus de 9 millions d'habitants, je vous laisse apprécier l'ampleur de la chose. Par contre, il y a une mauvaise nouvelle : le DVD est sorti aujourd'hui en Suède, et il ne comporte pas l'ombre d'un sous-titre anglais. Il fallait s'y attendre mais ça n'en est pas moins tragique. A moins qu'elle m'ait échappé, on attend toujours l'officialisation d'une deuxième saison.

- DANEMARK : Facebook, ça ne marche pas avec DR
Il vous souvient probablement de la dramédie Lykke, diffusée l'an dernier par DR. La série, qui faisait partie des fictions vendues à l'occasion du MIP TV, a trouvé un public restreint, mais actif : un groupe Facebook a été créé par les fans afin d'inciter DR à ramener la série à l'antenne. Cela à valu à Stig Thorsboe, le créateur et scénariste de la série, de s'exprimer pour annoncer qu'il n'y aurait définitivement pas de seconde saison pour la série. "Aux Etats-Unis, cette opération aurait du succès, mais ça ne fonctionne pas encore comme ça au Danemark", a-t-il précisé quant à l'initiative. Thorsboe, qui a commencé à écrire pour la télévision au début des années 90 mais a accentué son travail pour le petit écran ces dix dernières années (il a notamment écrit les épisodes de Krøniken), travaillerait actuellement sur un nouveau projet de série. Ah et, vous savez, quand je mentionnais le MIP TV ? Eh bien, la dramédie de TV2, Rita, dont je vous parlais du pilote plus tôt cette année, a été vendue à Fuse Entertainment (déjà responsable du remake de Forbryselsen) afin d'être adaptée pour les Etats-Unis. Voyez, la fiction danoise a encore du répondant, tout n'est pas noir.

- ESPAGNE : anti-coup de bambou
Voilà de nombreux mois qu'on parle de productions espagnoles dans ces colonnes, et je pense qu'on est tous prêts maintenant à retenir des noms propres et des noms de sociétés. Celui que nous allons apprendre aujourd'hui est Bambù Producciones, une société de... production (vous voyez, vous vous en sortez très bien) qui est à l'origine de plusieurs des séries à succès de ces dernières années, dont Hispania, Gran Reserva, ou plus récemment Gran Hotel. Comme vous le voyez, les choses vont plutôt bien pour cette boîte. Elle a annoncé au début de la semaine avoir lancé une nouvelle filiale, nommée Blow, destinée à accueillir les projets les plus ambitieux et les plus sensibles. Le premier projet de Blow sera un mélange de thriller psychologique et de science-fiction, dont l'ambiance est décrite comme digne héritière de films comme Buried ou Red. Outre la signification pour Bambù Producciones à proprement parler, qui montre bien qu'elle est en train de gagner du terrain (notamment face au géant Globomedia qui est son principal concurrent), on devine que de tels projets ne sont pas vraiment développés pour les chaînes historiques mais plutôt pour la TNT ou le câble. Alors, Blow, première étape d'un élan des chaînes numériques espagnoles ? A suivre.

C'est la même photo parce qu'elle lui rend bien justice

- CANADA : on ne s'en lasse pas
La chaîne francophone TVA a confirmé la mise en chantier d'une comédie dramatique intitulée Un sur 2, dans laquelle un homme qui a fait sa crise de la quarantaine et a tout plaqué revient comme une fleur trois mois après avoir claqué la porte, auprès de sa femme et de leur fille. Comme ils possèdent un duplex et une quincaillerie, le temps que la confusion retombe, ils décident d'habiter chacun un étage du duplex et d'essayer de régler leurs problèmes tout en continuant de tenir leur affaire... Vous l'aurez remarqué, pour la seconde fois dans un world tour, la photo de Claude Legault (Minuit, le soir) orne cette news ; effectivement l'acteur interprètera le rôle masculin, Michel, tandis que l'épouse sera incarnée par Céline Bonnier (Les Rescapés). La série, dont le tournage devrait commencer en juin en vue d'une diffusion en septembre, sera réalisée par Claude Desrosiers (Les hauts et les bas de Sophie Paquin), et la production est déjà assez confiante quant à l'obtention d'une deuxième saison.

- BRESIL : une avenue, que dis-je, un boulevard !
Il est rarement question de telenovelas dans le coin pour, entre autres, les raisons énoncées il y a quelques semaines. Pour autant je voulais attirer votre attention sur quelque chose : les telenovelas, ça fonctionne encore TRES bien. Non parce que je me rappelle avoir expliqué que l'Amérique du Sud connaissait une véritable ruée vers l'or en matière de nocturnas au format hebdomadaire, mais soyons bien clairs : les telenovelas ne sont pas nécessairement désertées. En témoigne Avenida Brasil, sur Rede Globo, qui a commencé le 26 mars dernier et qui, d'après les derniers chiffres, attire quotidiennement rien moins que 65% des spectateurs brésiliens. Quand même, hein. Le premier épisode de la série en avait réuni 61%, ce qui signifie qu'en à peine deux semaines de diffusion, les choses ont déjà pas mal progressé. Voilà donc c'était juste l'occasion pour moi d'être claire : oui, les séries hebdomadaires, c'est la nouvelle marotte des chaînes de nombreux pays dont on connait plutôt la production de telenovelas, mais ne vous laissez pas abuser, la telenovela n'est pas encore morte et enterrée.

- BRESIL : en rire ou en pleurer
Cela étant posé, les telenovelas ne sont pas les seules séries à exister, et la preuve en est faite avec deux projets de FX Brasil. Le premier, intitulé, A vida de Rafinha Bastos, est une série satirique dont le pilote vient d'être approuvé par la chaîne ; la série entre donc en production en vue d'un total de 12 épisodes. C'est l'humoriste Rafinha Bastos qui crée cette série dans laquelle il réutilisera une partie de son spectacle de stand-up, racontant des anecdotes de sa vie privée ; l'idée est de brouiller la limite entre la réalité et la fiction. Ainsi, le père du comédien dans la série sera interprété par son père dans la vraie vie, tandis que la mère sera incarnée par une actrice. D'autre part, le cinéaste Fernardo Meirelles (à qui l'ont doit le film La cité de Dieu et la série qui a suivi, La cité des Hommes) prépare la série Contos de Edgar, inspirée des nouvelles fantastiques d'Edgar Allan Poe et en co-production avec la chaîne O2 ; la série devrait arriver sur les écrans brésiliens pendant le second semestre 2012.

Moi ! Moi !!!

- ITALIE : qui veut nager avec les dauphins ?
En mars 2011, Canale 5 avait diffusé une minisérie intitulée Come un delfino, en deux parties. La série s'intéressait au monde de la natation, et notamment d'un ancien champion, Alessandro, qui devient l'entraîneur d'une équipe de jeunes délinquants et les aide à revenir dans le droit chemin en leur apprenant ce sport. Il ne vous étonnera pas trop d'apprendre que la fédération italienne de natation faisait partie des entités participant au budget de la série, laquelle bénéficiait de musiques composées par nul autre qu'Ennio Morricone ! Une seconde saison a depuis été commandée pour la série, et puisque je suis tombée sur une info concernant son histoire, je me suis dit que c'était pas parce qu'on n'avait jamais mentionné la série qu'on allait se priver de se pencher dessus. Cette fois, Alessandro (qui grâce à l'issue de la première saison a touché une grosse somme d'argent) décide de racheter une piscine confisquée à la mafia, et de la retaper pour pouvoir y entraîner plus de jeunes. Mais lorsqu'une bombe fait exploser l'installation, il faut se rendre à l'évidence, ce ne sera pas facile... Le tournage de la 2e saison, qui a commencé en février dernier, s'installe à partir de ce weekend à Malte ; on ignore pour le moment à quelle date les nouveaux épisodes de Come un delfino seront diffusés.

- AUSTRALIE : Blake pour prendre la relève de Fisher ?
Le tournage a commencé pour la prochaine série d'enquêtes d'ABC, The Dr. Blake Mysteries, se déroulant dans une ville rurale en 1959. Souvenez-vous, cela faisait partie des projets que la chaîne publique s'était fixés pour cette nouvelle saison. Le bon docteur Lucien Blake viendra reprendre le cabinet que lui a laissé son père, officiant également comme médecin pour la police, mais très vite il conduira ses propres enquêtes lui-même. Blake ayant été officier médical pendant la Seconde Guerre mondiale, il a un regard bien particulier sur ses pairs, et les gens du coin ne comprennent pas toujours ni sa rigueur morale ni son sens de l'humour pince sans rire. C'est un total de 10 épisodes qui est prévu avec Craig McLachlan (Packed to the Rafters) dans le rôle principal, Nadine Garner (City Homicide) interprétant son épouse. Le tournage est prévu pour durer jusqu'en août, en vue d'une diffusion en 2013.

- AUSTRALIE : de mère en fille
L'une des exportations les moins glorieuses de la télévision australienne a été la comédie Kath & Kim, même si on ne peut nier qu'elle ait connu un grand succès. Actuellement, le film Kath & Kimderella est en préparation en vue d'une sortie sur les grands écrans australiens le 6 septembre, et c'est l'occasion pour quelques rumeurs insistantes, mais pas du tout confirmées (je répète : rumeurs non confirmées) d'évoquer le retour de la mère et la fille à la télévision. Pourquoi donner du poids à ces rumeurs ? Parce que lorsque Seven a reçu ses investisseurs et partenaires à la fin de l'année dernière, le tandem était intervenu dans une petite video dans laquelle les deux anti-héroïnes avaient fait remarquer que la chaîne avait bien besoin de les faire revenir à l'écran. On devrait avoir le coeur net quant à la véracité de cette rumeur à mesure que la sortie du film se rapprochera...

KankurouKudou

- JAPON : l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt
La NHK a la particularité d'être la seule chaîne nationale japonaise à diffuser des séries d'une durée d'un an (comme en ce moment Taira no Kiyomori le dimanche soir) ou de 6 mois (ce sont les fameux asadora, diffusés à huit heures du mat') ; ce sont souvent les séries qui font les meilleures audiences de la chaîne, accessoirement. Ces deux traditions télévisuelles requièrent donc, pour plusieurs raisons comme vous le voyez, une vision à long terme, aussi ne serez-vous pas très étonnés d'apprendre que, à peine une semaine après avoir lancé Umechan Sensei dans sa case matinale, la chaîne publique commence déjà à penser à l'avenir. L'urgence n°1 à présent est d'abord de poursuivre le projet qui prendra la relève d'Umechan Sensei en octobre, Jun to Ai. La jeune actrice Natsuna vient d'être castée pour le rôle principal de la série ; c'était sa 3e audition pour un asadora. Elle y incarnera une jeune fille qui débarque de sa région natale d'Okinawa pour travailler dans un grand hôtel d'Oosaka. Le tournage de Jun to Ai démarre le mois prochain en vue d'un lancement sur NHK le lundi 1er octobre. Mais ce n'est pas tout, puisqu'il faut maintenant commencer à écrire l'asadora d'après, celui qui démarrera au printemps 2013 ! Je vous le disais : on parle de plans à long terme. Ce n'est nul autre que Kankurou Kudou (c'est le monsieur ci-dessus, dites bonjour), entre autres scénariste de Kisarazu Cat's Eye et Unubore Deka, qui vient d'être engagé pour en écrire l'histoire. Une conférence de presse devrait avoir lieu en juin pour révéler le sujet et le titre de cette série. C'est la première fois que Kudou écrira un asadora, et il pourrait être intéressant de le voir apporter sa patte à ces séries essentiellement destinées aux ménagères...

- RUSSIE : le festival du détective
Comme je vous le dis. DetectiveFEST est un festival russe intégralement dédié aux enquêtes, qu'elles se déroulent dans des films ou des séries, qui se tiendra du 25 au 29 avril prochain à Moscou. Sa mission, entre autres, est de réhabiliter l'image des policiers, et d'encourager le sens de la Justice chez les citoyens, à travers la fiction (ça ne s'invente pas). Comme tout festival qui se respecte, le DetectiveFEST propose également quelques récompenses. Parmi les séries nommées, pas mal de séries russes comme la saison 5 de Codex Chesti ("code de l'honneur"), et quelques unes qui en revanche nous évoqueront quelque chose : la série de Canal+ España, Crematorio, la canadienne Republic of Doyle, ou encore le succès turc Behzat Ç.. C'est la 14e fois que le festival a lieu, et le thème de cette année est "loi et société".

- ARGENTINE : si c'était à refaire
Un petit mot pour finir sur une série argentine dont le lancement m'avait un peu échappé, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Volver a nacer a démarré le 3 avril dernier à 22h30 sur TV Publicà (qui est... euh... une chaîne publique), et est une mini-série en 13 épisodes qui raconte comment des jumelles séparées à la naissance vont tenter 30 ans plus tard de percer le secret de leurs origines. Jusque là ça a l'air un peu bateau, limite téléfilm de Lifetime, mais on est en Argentine et l'histoire se teinte d'Histoire : les héroïnes sont les filles d'une prisonnière politique pendant la dictature militaire... Tournée et diffusée comme une série quotidienne, Volver a nacer n'est pas forcément un petit bijou mais son sujet mérite quand même l'attention. Ca tombe bien, TV Publicà se fait un devoir de mettre les épisodes en ligne sur le Mal chaque jour (par exemple, ici, le pilote). La série Volver a nacer a vu le jour, tout comme Perfidia, grâce au fameux Concurso Series de Ficción Federales. Ca a l'air d'être une vraie mine d'or, ce concours...

Pour finir, j'avais envie de vous glisser un petit mot sur Brendan O'Carroll, créateur et interprète principal de la série irlandaise Mrs Brown's Boys, la comédie qui est devenue un vrai phénomène, vous savez ? Les choses vont apparemment si bien qu'il a refusé une offre de HBO ! Actuellement, le format de Mrs Brown's Boys permet en effet au comédien et scénariste de ne travailler que 6 mois de l'année, et il avait peur qu'en acceptant l'offre de la chaîne câblée américaine, il ne doive travailler plus (mais il aurait définitivement gagné plus). Les Irlandais peuvent donc continuer à profiter des services exclusifs de O'Carroll, voilà un de leurs ressortissants couronnés de succès que les Américains ne vont pas tout de suite leur piquer (au contraire d'Amy Huberman, mais c'est pas moi qui irai me plaindre !).

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ; on a vraiment eu de tout ! A vous de me dire maintenant quelles sont les news qui ont le plus retenu votre attention, et, le cas échéant, s'il y a des séries que vous avez maintenant le désir ardent d'aller cagouler séance tenante...

6 avril 2012

Royales nymphes

MonteCarlo2012

Je ne vous ai jamais caché mon affection toute particulière pour les cérémonies de récompenses.
Les Emmys, bien-sûr, tiennent le haut du pavé : c'est mon Noël à moi que j'ai. Les cérémonies internationales ou locales, si je n'en suis pas les célébrations télévisées pour des raisons assez évidentes (quand elles existent), sont également un trésor, puisqu'elles sont l'occasion de découvrir des séries d'horizons divers (vous imaginez bien que les International Emmy Awards sont du coup doublement géniaux).
La plupart de ces récompenses sont décernées à partir de candidatures spontanées de la part des productions ; ainsi, une série qui aura eu peu d'exposition ou de succès peut ainsi trouver une seconde vie en festival si sont équipe a la niaque ! Connaissez-vous plus génial pour déterrer des pépites que lorsqu'elles bondissent à portée de pioche ? Voilà. Ajoutez à cela les séries qui ne sont pas encore diffusées, ou depuis très peu de temps, et ça devient vraiment la fête. Il n'y a qu'à se baisser pour ramasser des idées de découverte.

Voici quelques unes des catégories concernant les séries qui ont été dévoilées cette semaine en vue du Festival de Monte-Carlo, qui se tiendra du 10 au 14 juin prochain à... Monte-Carlo. Bien-sûr. L'occasion notamment de faire nos emplettes parmi les mini-séries dont je vous avoue que je n'ai jamais entendu parler, pour la plupart. Mes yeux arrondis et gourmands ont découvert cette liste, c'est donc maintenant votre tour, mais, à la différence du site du festival, cette fois, je vous fournis les titres originaux. Ca aide, pour les recherches, si vous voyez ce que je veux dire...

BombGirls Tornarem GlebokaWoda LesHommesdelOmbre Tonbi TiberioMitri-Ilcampioneelamiss

PuceMonteCarlo2012 Meilleure mini-série :
- Bomb Girls (Canada)
- Les Hommes de l'Ombre (France)
- Toussaint Louverture (France)
- Henry 4 (Allemagne)
- Tiberio Mitri - Il campione e la miss (Italie)
- Tonbi (Japon)
Głęboka woda (Pologne)
- Krepost (Forteresse de Brest) (Russie)
- El Precio de la Libertad (Espagne)
- Tornarem (Espagne)
- Appropriate Adult (Royaume-Uni)

PuceMonteCarlo2012 Meilleur acteur :
- Bruno Wolkowitch dans Les Hommes de l'Ombre (France)
- Jimmy Jean-Louis dans Toussaint Louverture (France)
- Julien Boisselier dans Henry 4 (Allemagne)
- Luca Argentero dans Tiberio Mitri - Il campione e la miss (Italie)
- Shinichi Tsutsumi dans Tonbi (Japon)
- Marcin Dorocinski dans Głęboka woda (Pologne)
- Dominic West dans Appropriate Adult (Royaume-Uni)

PuceMonteCarlo2012 Meilleure actrice :
- Meg Tilly dans Bomb Girls (Canada)
- Armelle Deutsch dans Henry 4 (Allemagne)
- Martina Stella dans Tiberio Mitri - Il campione e la miss (Italie)
- Kyouko Koizumi dans Tonbi (Japon)
- Katarzyna Maciag dans Głęboka woda (Pologne)
- Bea Segura dans Tornarem (Espagne)
- Emily Watson dans Appropriate Adult (Royaume-Uni)

TheSlap BronBroen GranHotel NankyokuTairiku OstrovNienoujnirLioudei Rita

PuceMonteCarlo2012 Meilleur producteur international - Séries dramatiques :
- Michael McMahon - Helen Bowden - Tony Ayres pour The Slap (Australie)
- Philippe De Schepper pour Vermist (Belgique)
- Luis F. Peraza - Roberto Rios - Pablo Larrain pour Prófugos (Brésil)
- Sevda Shishmanova - Dimitar Mitovski - Ivan Doykov pour Pod Prikritie (Bulgarie)
- Josée Vallée - Renée-Claude Brazeau - Richard Speer pour La Galère (Canada)
- Anne Marie La Traverse - Bill Mustos pour Flashpoint (Canada)
- Christina Jennings - Scott Garvie - Noel Hedges pour Murdoch Mysteries (Canada)
- Lukas Reiter - John Grisham - John Morayniss pour The Firm (Canada)
- Christian Torpe - Karoline Leth - Jesper Morthorst pour Rita (Danemark)
- Roope Lehtinen - Tarja Ahava - Mikko Pöllä pour Helsingin Herra (Finlande)
- Claude Chelli pour Braquo (France)
- Jörg Winger pour SOKO Leipzig (Allemagne)
- Gerda Müller - Philipp Steffens pour Der letzte Bulle (Allemagne)
- Gábor Kálomista pour Hacktion (Hongrie)
- Guido De Angelis - Nicola De Angelis - Ciaran Donnelly pour Titanic: Blood & Steel (Italie)
- Akihiko Ishimaru - Hidenori Iyoda - Yasuhiro Yamada pour Nankyoku Tairiku (Japon)
- Rachel Lang - Gavin Strawhan - Chris Bailey pour Nothing Trivial (Nouvelle-Zélande)
- Patrícia Sequeira - Cristina Soares pour Velhos Amigos (Portugal)
- Vitaliy Bordachev - Vlad Riashyn pour Jizn i Priklyucheniya Mishki Yaponchika (Russie)
- Nelia Molato-Sutrisno - CheeK - Christopher James pour The Kitchen Musical (Singapour)
- Jung-Min Kim - Hyun-Suk Park - Nah-Jung Lee pour Goongjuui Namja (Corée du Sud)
- Ramón Campos - Teresa Fernández-Valdés Calderón pour Gran Hotel (Espagne)
- Anders Lundström - Bo Ehrhardt pour Bron-Broen (Suède)
- Dollezhal'l Artem - Minzyanov Yuriy - Riashyn Vlad pour Ostrov Nienoujnir Lioudei (Ukraine)
- Gareth Neame pour Downton Abbey (Royaume-Uni)
- Jo Wright pour Midsomer Murders (Royaume-Uni)
- Sally Woodward Gentle pour Whitchapel (Royaume-Uni)
- Terence Winter - Martin Scorsese - Tim Van Patten Stephen Levinson, Mark Wahlberg pour Boardwalk Empire (USA)
- David Benioff - D.B. Weiss - Frank Doelger - Carolyn Strauss pour Game of Thrones (USA)
- Robert King - Michelle King - David Zucker - Brooke Kennedy pour The Good Wife (USA)

Laid FaispasciFaispasca CallMeFitz Coacherna FreshMeat MulherdeFases

PuceMonteCarlo2012 Meilleur producteur international - Séries comiques :
- Andy Walker - Marieke Hardy - Kirsty Fisher - Liz Watts pour Laid (Australie)
- Johan Tuyaerts - Jan Keersmaekers - Els Chapelle pour Red Sonja (Belgique)
- Luís F. Peraza - Roberto Ríos - María Ángela de Jesús pour Mulher de Fases (Brésil)
- Sheri Elwood - Teza Lawrence - Michael Souther pour Call Me Fitz (Canada)
- Mary Darling - Clark Donnelly pour Little Mosque on the Prairie (Canada)
- Marleen Beaulieu - Joceline Genest - André Provencher pour Les Parent (Canada)
- Christian Rank pour Lykke (Danemark)
- Guillaume Renouil pour Fais pas ci, Fais pas ça (France)
- Joëy Faré pour Kaboul Kitchen (France)
- Justin Healy - Stephen McCrum - Martin Delany pour Mrs Brown's Boys (Irlande)
- Carlo Principini pour Tutti Pazzi per Amore (Italie)
- Ana Costa pour Os compadres (Portugal)
- Anna Croneman pour Coacherna (Suède)
- Judy Counihan - Phil Clarke - Andrew Newman pour Fresh Meat (Royaume-Uni)
- Tina Fey - Lorne Michaels - Robert Carlock pour 30 Rock (USA)
- Christopher Lloyd - Steve Levitan pour Modern Family (USA)
- Chuck Lorre - Bill Prady - Steven Molaro pour The Big Bang Theory (USA)

A noter que les prix de l'audience télévisuelle sont annoncés plus tardivement, en général en partenariat avec Eurodata sur la base des audiences de quelques pays (5 pays participaient à la mesure l'an dernier il me semble, ça fait peu). Ca représente ce que ça représente, mais ça a le mérite d'exister ; on y reviendra plus tard. C'est en général une catégorie où les séries américaines deviennent étrangement sur-représentées, on se demande pourquoi ! Sauf pour le prix remis aux soaps, ça va de soi.

En-dehors de ça, je remarque quelques petites choses.
D'une part, le Festival de Monte-Carlo a une drôle de façon de considérer les productions internationales. Apparemment, il n'était possible de soumettre qu'un seul pays ; c'est par exemple parlant pour Bron-Broen ou la mini-série Titanic: Blood and Steel. Ca surprend, un peu, la première fois... A l'heure où la co-production internationale est en plein boom (c'est le résultat de l'équation entre les financements serrés et la mondialisation), la compétition ne semble retenir qu'un pays, ce qui est légèrement contradictoire avec l'esprit de récompenses internationales.
Et puis, il faut quand même admettre que les mini-séries, notamment, tournent un peu en boucle. C'est l'inconvénient, et il en fallait bien un, des récompenses attribuées à des candidats qui s'inscrivent eux-mêmes : si on reçoit un nombre limité de candidatures [valables] au trophée, on revient un peu toujours aux mêmes. Bon et puis, retrouver Bomb Girls dans cette catégorie, heu, bon. La production de la série ne pouvait probablement pas ignorer le renouvellement, et les dates limites de candidature étaient au 15 mars, donc ça parait un peu gonflé.
Le système des candidatures spontanées donne ainsi une vision assez étrange de la planète, où on trouve soudain plein de séries "de l'Est" (Russie, Pologne, Hongrie, Bulgarie) mais quasiment pas d'Australie, par exemple, ou d'Amérique du Sud, et puis alors là, c'est pas la peine d'aborder le continent africain, par exemple, c'est déprimant.
Mais on sent que les Frenchies en veulent et que, dans un festival qui se déroule dans leur langue, ils ont toutes leurs chances pour séduire le public, avec de nombreuses séries bien de chez nous en compétition, et dans une palette de fictions très diverse. On a ptet nos chances, tiens.

En tous cas, vous trouverez de nombreuses séries qui ont déjà été évoquées dans ces colonnes, à l'occasion de news et/ou de reviews. Je vous encourage donc à user et abuser des tags (ils aiment ça !) pour en apprendre plus sur les séries qui vous disent vaguement quelque chose mais dont vous ne parvenez pas à déterminer exactement quoi. Ne faites pas semblant. J'ai vu votre tête.

3 avril 2012

lady's world tour - Escale n°7

Et si on se jetait un petit world tour derrière la cravate, comme ça, vite fait ? Ca vous tente pas ?
A titre expérimental, je me suis dit que j'allais tenter un world tour plus rapide, pour voir si ça vous tente. Au programme, on a un peu d'Australie, beaucoup de Scandinavie, et une news pour la Belgique, pour laquelle j'ai hélas peu de sources, donc j'en profite pour passer un appel : je ne m'y connais absolument pas en séries belges ! Il faut que ça change !
En attendant, voilà ce qui s'est passé ces derniers jours.

MissFisherRenewed

- AUSTRALIE : l'empreinte de rouge à lèvres du crime
On commence avec la délicieuse série Miss Fisher's Murder Mysteries, qui, alors qu'elle se vend comme des petits pains à l'occasion du MIP TV qui se tient actuellement à Cannes, a de bonnes choses à annoncer. Outre qu'elle sera diffusée par DR au Danemark, Kanal 9 en Suède ou encore Globosat au Brésil, la vraie annonce qui déchire, c'est que la fascinante détective reviendra pour une deuxième saison de 13 épisodes, qui doit entrer en production au plus vite de sorte que ces nouveaux épisodes soient prêts à la fin de l'année. Elle est pas belle, la vie ?

- AUSTRALIE toujours : Ten fait des vagues
Je m'en étais fait l'écho voilà quelques jours sur Twitter mais j'en profite pour revenir sur le sujet, la série faisant partie de celles sur lesquelles je garde un oeil. Puberty Blues, adaptée du roman semi-autobiographique de deux jeunes adolescentes qui intègrent un groupe de surfeurs dans les années 70 (faisant ainsi le cruel apprentissage de la drogue et du sexe presque consenti), a annoncé son casting, et il y a du beau linge : Claudia Karvan (Spirited), Jeremy Lindsay Taylor (City Homicide), Susie Porter (East West 101, donc on devrait d'ailleurs reparler sous peu), Rodger Corser (Spirited, Rush), Brenna Harding (Packed to the Rafters, My Place), Sean Keenan (Lockie Leonard, Cloudstreet),  Charlotte Best (Home and Away), Katie Wall (Dangerous, Underbelly), Reef Ireland (Tangle, Rush) et Isabelle Cornish (Home and Away) seront de l'aventure. Contrairement au roman, qui il est vrai était en définitive très court, la série ne devrait pas se borner à suivre les adolescentes mais aussi leur entourage notamment familial (voilà ce qui explique la présence de Karvan qu'on imagine mal jouer les seconds couteaux). Le tournage commence d'ailleurs mardi prochain... vu le thème et le tour que prennent les choses, je ne serais pas étonnée de découvrir la série sur les écrans australiens cet été. On se tient informés, hein.

- BELGIQUE : nouveauté explosive
La Belgique se prépare à accueillir un nouvelle chaîne... TNT. Après HBO, qui s'est implantée entre autres en Europe de l'Est et plus récemment aux Pays-Bas, c'est donc au tour d'une autre chaîne câblée américaine de faire des petits en Europe. Pour l'instant il n'est pas encore question de produire du contenu original local, et les spectateurs pourront simplement avoir un accès accéléré aux productions que les spectateurs de TNT aux Etats-Unis voient chez eux (Shameless, Men of a Certain Age, Memphis Beat, Web Therapy, et la série de Ricky Gervais PhoneShop sont les premières à occuper la grille pour le lancement). Mais il est certain que cela ouvre des possibilités. Les Belges pourront découvrir la chaîne TNT Belgique à partir du 10 avril, et elle devrait être gratuite pendant un mois pour les abonnés de Telenet.

Heisenberg
- NORVEGE : du lourd
Parce que, depuis que je suis petite, je porte énormément d'intérêt aux séries de guerre, et qu'en plus je suis toujours ravie de détromper ceux qui croient que la Scandinavie ne nous apporte que des polars, je suis ravie d'apprendre que NRK a commandé une série se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale. Mais au lieu de nous montrer de simples combats, la série, qui à ce stade ne porte pas encore de nom, devrait s'intéresser au scientifique allemand Werner Heisenberg, qui travaillait sur un projet de bombe atomique pouvant mettre fin à la guerre en travaillant à partir d'eau enrichie en hydrogène, produite en Norvège. Un commando britannique est alors envoyé en direction de son laboratoire caché dans les montagnes norvégiennes afin de détruire l'installation... J'ajoute qu'on a également appris que NRK est actuellement en train de négocier avec NEtflix la possibilité d'une deuxième saison pour Lilyhammer.

- SUEDE : Cocorico !
Une société de production suédoise a décidé de produire une adaptation du roman Le dernier lapon, d'Olivier Truc. On est d'accord que c'est pas très suédois, comme nom, eh bien figurez-vous que l'homme est un journaliste français, correspondant du Monde en Suède notamment. Original, non ? La série s'intéressera à une enquête policière à la fois sur un meurtre et sur le vol d'un artefact historique qui ravive les tensions entre deux parties de la population arctique : les lapons, et des fondamentalistes opposés à leurs croyances. Par contre, le tournage de la série ne devrait pas commencer avant le début de l'année 2013 car la boîte de prod Nice Drama a du pain sur la planche avec un autre projet, en co-production avec une société de production française (re-cocorico) sous le titre de Jour polaire, dans laquelle un enquêteur français vient en Suède pour enquêter sur la mort d'un politicien français. Six épisodes sont prévus, et ce serait bien le diable si on ne voyait pas au moins une de ces séries sur notre sol !

- FINLANDE : charmantes nymphettes
On reste définitivement au Nord avec un troisième pays de destination... plus rare, celui-là ! En projet en vue d'une diffusion à l'automne 2013 sur MTV3 (le tournage est planifié pour septembre), la série Nymfit est actuellement présentée à Cannes pendant le MIP TV. Inspirée par la mythologie grecque, la série met en scène trois nymphes à la jeunesse éternelle, qui vivent parmi les humains. Mais on est loin des gentilles petites créatures innocentes qu'on met souvent derrière le terme de nymphe, puisque nos protagonistes ont besoin de se nourir d'hommes pour préserver leur jeunesse... Les choses s'enveniment encore quand l'une des nymphes tombe amoureuse. En tout, ce sont 12 épisodes de trois quarts d'heure qui sont prévus.

On constatera qu'au passage, même s'il se passe beaucoup de choses en Scandinavie, la durée de développement n'est pas tellement différente de celle qu'on connait en France. Je trouve ça intéressant parce que, autant aux USA, au Japon, en Corée du Sud ou en Australie, on a l'impression que les choses vont plutôt vite, autant en Scandinavie, on n'est pas tellement dans un modèle de production industriel alors qu'il y a un véritable boom, de toute évidence. Comme quoi, c'est encore pas ça la raison qui fait que la fiction française n'est pas au top du top actuellement. Il faudra donc chercher les explications ailleurs...

Bon alors au fait, le world tour plus court, on garde, ou on revient à l'ancienne formule ?

30 mars 2012

Au Nord, il y a du nouveau

BlackMarch

Il y a encore deux ans, j'ignorais tout de la télévision scandinave. Et aujourd'hui, regardez-moi, à piaffer d'impatience depuis une semaine en attendant les nominations aux Gullruten. La vie d'un téléphage n'est-elle pas une chose formidable ?

Alors ça y est, la cérémonie télévisuelle de l'année en Norvège est bel et bien sur les rails, puisque les nominations ont été annoncées. L'occasion en général pour moi, comme c'est le cas avec la plupart des prix internationaux dont j'ai appris l'existence ainsi que des divers programmes de festival, de faire mon marché parmi les séries qui ont échappé à ma vigilance, et de sélectionner les fictions sur lesquelles je vais porter mon attention.

Gullruten

Voici donc la liste des nominations relatives aux séries, sachant que dans ma grande bonté je vous épargne les émissions de télé-réalité, les documentaires et autres joyeusetés.

- Meilleur drama :

BuzzAldrin    Buzz Aldrin – Hvor ble du av i alt mylderet ?
(NRK)
Cette mini-série en 4 épisodes adaptée du roman éponyme a été diffusée à la toute fin de l'année 2011, et met en scène un trentenaire dont le héros est le deuxième homme à avoir marché sur la Lune, Buzz Aldrin ; il estime qu'on n'a pas forcément envie d'être premier en tout. Cela va le mener dans les îles Færoe, dans un décor quasi-lunaire où il va rencontrer d'autres gens comme lui.
DAG    DAG (saison 2)
(TV2)
Les déboires d'un psy qui aide les gens à régler leurs problèmes mais qui pense que la seule façon d'être heureux dans la vie, c'est de vivre seul. A noter que c'est la deuxième année de nomination consécutive.
Lilyhammer    Lilyhammer
(NRK/Netflix)
Est-ce que je vous fais l'affront de vous présenter Lilyhammer ? La série a achevé sa diffusion en Norvège il y a à peine une quinzaine de jours, mais concourt déjà dans la catégorie principale du meilleur drama. Ca n'étonnera pas grand'monde...
Taxi-NO    Taxi
(NRK)
Dans ce thriller diffusé fin 2011, un avocat d'origine pakistanaise mène une vie personnelle compliquée (il cache notamment à sa famille qu'il vit avec une Suédoise) et se retrouve en plus impliqué dans les magouilles d'une compagnie de taxi qui va bientôt se mettre après sa peau...

- Meilleur programme humoristique :

Dans cette catégorie, les Gullruten mélangent aussi bien les émissions de divertissement que les séries. Ainsi, le talk show Brille (NRK), le journal parodique Nytt på Nytt (déjà nommée l'an dernier) l'émission de sketches Nårje (TV2) et la comédie Helt Perfekt (TV Norge), qui fonctionne un peu sur le principe de Curb your Enthusiasm.

Autre fait intéressant, les Gullruten ne font pas de distinction entre le drame et la comédie dans les catégories des acteurs.

- Meilleure actrice :

* Agnes Kittelsen (DAG - saison 2)
* Ine Jansen (Helt Perfekt)
* Kaia Varjord (Taxi)
* Tuva Novotny (DAG - saison 2)

- Meilleur acteur :

* Adil Khan (Taxi)
* Anders Baasmo Christiansen (DAG - saison 2)
* Fridtjov Såheim (Lilyhammer)
* Pål Sverre Valheim Hagen (Buzz Aldrin)

Et je tiens à dire : faut arrêter avec DAG ! Chaque année la moitié du cast est nommée, c'est insupportable.
Alors d'accord, j'adore Anders Baasmo Christiansen parce que, bah, Koselig Med Peis voyez-vous (l'an dernier il était d'ailleurs nommé pour les DEUX rôles), et un jour je finirai bien par voir 183 Dagar et où Tuva Novotny tient le rôle principal (c'est pas pour son petit rôle dans Possession que je peux vraiment juger de son talent...), mais en attendant c'est vraiment la série la moins attirante au monde. J'ai l'impression que c'est la seule comédie norvégienne dont j'arrive à entendre parler, alors qu'elle a l'air antipathique au possible. Ca me tente tellement peu que j'ai même jamais essayé de la regarder en VOSTM ; et de toute façon les DVD n'ont pas l'air d'avoir de sous-titres (mais c'est vraiment pas le genre de série pour laquelle je vais payer d'abord et tester ensuite !). Vraiment c'est assez insupportable l'omniprésence de cette série alors qu'elle n'a pas grand'chose pour elle ; peut-être qu'au contraire je devrais voir ma curiosité amplifiée ("ça alors, ça a l'air pourri et les Norvégiens en raffolent ?"), mais pas du tout.

Ces nominations ne sont toutefois pas complètement mauvaises, puisque je vous avoue que j'avais zappé l'existence de Buzz Aldrin et que maintenant, je sais ce que je vais faire dimanche à 00h01, à l'issue du Black March, voyez-vous. Le concept a beaucoup de potentiel et j'aime l'idée de ce type qui veut être le second plutôt que le premier. En plus la série est courte.

Oh et, j'en profite pour souligner que le DVD de Lilyhammer est sorti en Norvège ce mercredi, et qu'il contient les sous-titres anglais. A la base je pensais vous faire un bilan de saison mais je me suis arrêtée au bout de trois épisodes et n'ai jamais eu envie de reprendre, donc bon, vu que je ne mentionnerai sans doute plus beaucoup Lilyhammer à partir de là (sauf renouvellement ou truc de ce genre), autant vous le mentionner maintenant.
Mais si ça vous a plu, le DVD est commandable sur NordicDVD (le Blu-Ray aussi d'ailleurs) c'est là que j'ai acheté Koselig Med Peis et ça s'est bien passé ; par contre, carte bancaire impérative, pas de possibilité d'utiliser PayPal. C'est un petit site à taille humaine, mais le SAV est très réactif (j'avais des questions sur la commande, les échanges ont été très sympas et n'ont pas trainé). J'avais des doutes au début parce qu'on a tendance à être plus rassurés par des grosses machines, mais vraiment, n'ayez pas peur, ça fonctionne bien, les délais annoncés sont suivis d'effets, le coffret est arrivé bien emballé, vraiment, rien à redire.

Les résultats des Gullruten seront annoncés pendant la cérémonie du 12 mai prochain, donc on reparlera probablement très vite des récompenses ; d'ici-là, j'espère que j'aurai vu Buzz Aldrin... D'ailleurs je vois que NordicDVD l'a dans son catalogue avec des sous-titres anglais. Hm, intéressant...

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28 mars 2012

lady's world tour - Escale n°6

BlackMarch

Il vous avait manqué, le world tour ? Je m'en doutais un peu.
Le revoici après une dizaine de jours d'absence, et il y a du lourd. On ne va pas se mentir, le world tour du jour va faire une longue escale en Australie et au Canada ; il s'y est passé plein de trucs ces derniers jours ! Fort heureusement, ce ne sera pas tout, et je vous réserve aussi des destinations autrement plus exotiques... D'ailleurs, vous savez quoi ? On va commencer par des soaps, ça nous fera du changement.

BadeAchheLagteHain

- INDE : sex sells (NOT)
Les critiques indiens commençaient à s'affoler, alors que plusieurs séries commençaient à montrer de plus en plus de scènes "chaudes". Alors bon, pour mémoire, rappelons qu'un simple baiser est déjà bien souvent le temps fort d'une série indienne, le moment où les spectatrices ont soudainement des bouffées de chaleur, où les forums s'affolent, où les spectateurs innocents détournent les yeux. Je caricature, mais à peine, vraiment. Dans la culture télévisuelle indienne, le terme liplock est un véritable déclencheur de fantasmes, tout simplement parce que la société indienne est encore très conservatrice (insérez ici une référence narquoise au Kama Sutra). Alors, vous pensez, des scènes au lit ? Les critiques n'en pouvaient plus et glosaient déjà abondamment, interviews d'experts à l'appui, sur les dérives de la télévision... C'est là qu'intervient Bade Achhe Lagte Hain, un soap qui a démarré au printemps de l'année dernière et qui raconte, en gros, le mariage d'un homme ayant la quarantaine bien sonnée à une femme ayant une toute petite trentaine, qui tombent amoureux après avoir contracté un mariage de raison. Quand le couple s'est retrouvé dans une scène au lit la semaine dernière, sous l'impulsion des scénaristes qui espéraient bien faire un gros coup d'audiences... eh bien les audiences ont méchamment dérapé, pour la première fois dans l'histoire de la série, et la tentative d'attirer le public avec un peu de sensationnalisme a lamentablement échoué. Tiens, est-ce que Game of Thrones passe en Inde ? Je me demande bien comment la série est reçue, si c'est le cas.

- AFRIQUE DU SUD : retour sur investissement
Décidément c'est la série noire chez les soaps. Vous vous souvenez peut-être d'Inkaba, la toute première telenovela sud-africaine lancée par la chaîne Mzansi Magic plus tôt ce mois-ci. Eh bien, les nouvelles ne sont pas très bonnes, car les audiences ne sont pas du tout au rendez-vous ; pire encore, la critique n'est pas extatique non plus, beaucoup trouvant que les intrigues font plutôt "vieux soapie des années 90". Pour une série supposée innover, c'est quand même ballot. A côté de ça, Inkaba est quand même partie pour 208 épisodes sur Mzansi Magic (un an tout pile de diffusion, en fait), donc il va falloir faire quelque chose à un moment... Pour le moment, la chaîne n'a en tous cas rien décidé, mais comme les épisodes ne sont pas tournés très longtemps à l'avance, on va peut-être assister à des changements rapidement, à l'instar du soapie Isidingo qui avait exécuté la moitié de ses personnages au bout de 2 mois d'antenne afin de repartir du bon pied (et plus de 3000 épisodes plus tard, l'Afrique du Sud n'imagine plus de télévision sans Isidingo, pari réussi donc). Surtout que Mzansi Magic, une chaîne toute jeune (elle est apparue en 2010) a dépensé l'équivalent d'1,77 millions d'euros dans la production de contenus originaux, plutôt que de se contenter de remplir les grilles avec des séries importées. C'est bien, ça doit lui faire plaisir de voir les résultats.

- ALLEMAGNE : ZDF revient sur ses pas
Je n'en parle pas souvent dans ces colonnes et c'est un tort (juste une fois avec Majka, je crois ?), mais la telenovela, ça marche aussi relativement bien à l'Est de nos frontières (mieux qu'en Afrique du Sud en tous cas...!). Disons qu'il y a des hauts et des bas, mais clairement, le format s'est fait une place dans les grilles. ZDF, par exemple, propose ce genre de séries l'après-midi ; et même si malheureusement, les séries Lena, Liebe meines Lebens et Herzflimmern n'ont pas du tout eu le succès escompté ces derniers temps, ce qui est un euphémisme pour dire que c'étaient des flops, la chaîne ne se décourage pas. Elle a annoncé que Wege zum Glück - Spuren im Sand ("le chemin du bonheur - empreintes dans le sable") arriverait dans ses programmes à compter sur 7 mai prochain, à 16h15. C'est un total de 240 épisodes qui a été commandé, et vous allez voir que le titre de cette nouvelle série n'est pas anodin du tout. En effet, en 2004, ZDF avait lancé la toute première telenovela allemande, Bianca, Wege zum Glück ("Bianca, le chemin du bonheur"), qui avait donné lieu à un spin-off de 2005 à 2009, Wege zum Glück. ZDF l'avait donc transformé en soap classique, puis avait fini par l'annuler au terme de 4 saisons quand les audiences avaient décliné. Avec cette nouvelle série, où les protagonistes principaux seront des amis qui se connaissent depuis l'enfance, mais qu'une tragédie a séparés, ZDF revient donc aux fondamentaux... L'occasion de vérifier si une franchise aimée par le public peut sauver la case de l'après-midi de la chaîne.

PaperGiants
- AUSTRALIE : divorce consommé
Allez, chose promise chose due, on passe par l'Australie, où l'actrice Asher Keddie a confirmé sa non-participation à Howzat!, la mini-série qui avait été lancée suite au succès de Paper Giants au printemps dernier. En soi, la nouvelle n'a rien d'incroyablement surprenant, car le personnage interprété Keddie, j'ai nommé Ita Buttrose, était essentiellement lié à l'aventure du magazine CLEO et pas tellement aux tentatives de Kerry Packer de s'aventurer dans le domaine sportif, mais cela prouve bien que la production de Howzat! sera radicalement différente de celle de Paper Giants. On rappellera à toutes fins utiles (on a déjà pu en discuter dans le SeriesLive Show) que le personnage de Kerry Packer lui-même sera interprété par un acteur différent dans Howzat! ; du coup le divorce est bel et bien consommé, et cela montre bien que miser sur le succès de Paper Giants pour lancer Howzat! en coupant cependant les ponts avec la mini-série d'origine est une tâche ardue. On verra bien comment Howzat! finira par s'en sortir, mais il est certain qu'en ne reprenant aucun des deux acteurs qui ont fait le succès de la mini-série de départ, la production prend un parti-pris à la fois compréhensible et décevant. Autant dire que rien n'est joué pour cette production, et que ce sera un peu quitte ou double.

- AUSTRALIE : ABC1 mise sur la famille
On poursuit nos folles aventures australiennes avec deux séries qui sont entrées en production ces derniers jours pour ABC1 : la comédie New Christmas, et la dramédie Please Like Me. Ce que j'adore c'est que ya quelques semaines, les chaînes ont fait part de leur plans pour 2012, et résultat le mois suivant on annonce d'autres nouveautés ; on peut vraiment compter sur personne. J'vous jure, hein... Alors faisons les présentations : prévue pour 6 épisodes, New Christmas s'intéresse à la famille Moody, une famille dysfonctionnelle, comme on dit, où les liens ne sont pas très forts. L'idée est de voir comment cette famille qui n'a pas trop l'esprit de famille célèbre la fête la plus familiale de toutes : Noël, vous l'aurez compris. Le personnage principal, Dan, revient donc tous les ans à Noël dans cette famille alors qu'il voudrait être à peu près n'importe où ailleurs ; apparemment le concept est de montrer 6 Noël différents dans la vie de Dan Moody. Ambiance pourrie, cadeaux ratés, secrets familiaux dévoilés au plus mauvais moment, en gros New Christmas promet de montrer tout ce qu'il faut faire pour rater ses fêtes de fin d'année. Alors du coup devinez quoi, la série sera diffusée pour Noël, évidemment ! Quant à Please Like Me, qui comptera elle aussi 6 épisodes prévus pour le courant de l'année 2012, elle s'inspirera du spectacle de stand-up du comédien Josh Thomas (qui y tiendra également le rôle principal), dans lequel il partageait ses réflexions sur le fait de grandir, de réaliser que les parents ne sont pas des héros mais des gens ordinaires voire même parfois décevants, et de se lancer dans la vie sans savoir vraiment qui on est ni ce qu'on veut. Et alors pardon, mais ce qui fait la différence, c'est que ce sera réalisé par Matthew Saville, qui a signé des épisodes de The Slap (les épisodes de Harry et Connie) ainsi que Cloudstreet ...vous la sentez monter l'excitation téléphagique ?! Voilà qui fait de cette série un must-see immédiat à mes yeux. Rendez-vous plus tard cette année, donc.

- AUSTRALIE / CANADA : prouve que tu existes
Prêts pour une petite dernière ? Hélas, c'est une mauvaise nouvelle pure et dure, celle-ci. La série de science-fiction pour la jeunesse intitulée Resistance, commandée par ABC3, et co-produite par Persistence Productions avec la boîte canadienne Shaftsebury Films, connait un retard à l'allumage. La série a été commandée pour 26 épisodes à la fin de l'année 2011, et son tournage devait commencer rapidement ; à l'origine, 23 semaines de tournage devaient commencer dés la fin octobre/début novembre. Le budget était alors très impressionnant : l'équivalent de 10 millions d'euros ! Finalement on apprenait en décembre que la commande était passée à 13 épisodes seulement, et que le tournage avait été repoussé à février. Maintenant, SyFy US a décidé de lever l'option qu'elle avait posée sur l'achat de la série en vue d'une diffusion, et les choses empirent encore un peu. La production se cherche de nouveaux financements pour au moins se lancer dans le tournage... ABC3 jure ses grands dieux que la série n'est pas abandonnée pour si peu, mais c'est quand même pas très bon signe. Resistance se présentait comme une série très ambitieuse, mélange auto-proclamé d'Alias et de Buffy, dans un univers où notre survie ne repose plus qu'un groupe de résistants adolescents, aidés par un millionnaire qui leur a dédié sa fortune afin d'améliorer leur équipement et leurs armes. Ces jeunes sont notre dernier espoir face à l'invasion extraterrestre... Et l'espoir, aussi, des 450 personnes impliquées dans la production de cette série ; la South Australian Film Corporation a injecté de l'argent dans la production afin d'essayer de sauver ces emplois en attendant de voir si la production parvient à soulever les fonds nécessaires.

Claude Legault, parce que l'esthétisme sur un blog, c'est important <3

- CANADA : BFF
Vous n'aimez pas ça, vous, quand on parle de séries québécoises ? Moi, si. Ah, qu'il me tarde que le Black March s'achève pour qu'on réaborde la question d'Apparences ! Et du pilote de Vertiges, qui a commencé il y a peu sur Séries+. Et justement, Séries+ vient d'annoncer la mise en chantier de son projet pour 2013 : Mon meilleur ami. On y retrouvera Claude Legault (miam, souvenez-vous de Minuit, le soir et plus récemment 19-2) et David La Haye (l'enflure dans Mirador) qui seront des amis pour la vie... jusqu'à ce qu'une séance d'escalade laisse l'un des deux paralysé. Mais quand le meilleur ami commence à se rapprocher juste un peu trop de la femme du paralysé, ce dernier décide de se venger... Eh oui, encore un thriller, mais quand c'est bon, on ne se lasse pas, et en l'occurrence, c'est le réalisateur d'Apparences qui s'y colle, avec la même société de production que Minuit, le soir, on ne va donc pas faire les difficiles. Par contre, on ne s'excite pas : Séries+, c'est une série originale par an en moyenne (souvenez-vous, l'an dernier c'était Malenfant), donc Mon meilleur ami est prévu pour l'hiver 2013...

- CANADA : ils sont de retour... Nin ? Si !!!
Vous en avez rêvé, Télé-Québec l'a fait : l'incroyable duo qui vous a donné mal aux côtes à force de rire devant Le coeur a ses raisons, j'ai nommé Marc Labrèche et Anne Dorval, va se réunir une nouvelle fois à la télévision ! Ils seront en effet cet automne au générique de la série Les Bobos, une comédie fonctionnant sur le principe d'une série à sketches comme Un gars, une fille, passant au vitriol plusieurs bourgeois bohème. D'autres comédiens devraient se joindre à eux dans l'aventure, mais leurs noms sont inconnus à l'heure actuelle. Un bonheur n'arrivant jamais seul, Marc Brunet, créateur et scénariste du Coeur a ses raisons, sera également de la partie ; c'est la nouvelle directrice des programmes qui, à peine arrivée dans ses fonctions en janvier, s'était promis de ramener tout ce petit monde sur sa chaîne. On comprend aisément pourquoi !

Lynch_promo

- AMERIQUE DU SUD : la mort lui va très bien
Vous vous souvenez de Lynch ? Mais si ! Lynch, la série sud-américaine qui me tentait énormément ! Eh bien on dirait que je n'étais pas la seule. Pour un coup d'essai, c'était un coup de maître : la première production 100% originale de Moviecity (la chaîne s'était inspirée du modèle de sa co-production avec FOX, Kdabra, qui avait fait ses preuves) a battu tous les records. Un peu avant la diffusion à la télé, elle avait commencé par mettre le pilote en ligne sur son site de VOD Moviecity Play, et le nombre de vues avait explosé : 40% de connexions en plus par rapport à la semaine précédente ! Deux jours plus tard, le pilote de Lynch diffusé sur Moviecity avait, selon le communiqué de la chaîne, dépassé les performances de la diffusion de Spartacus, sa meilleure audience pour une fiction à ce jour. La chaîne est donc excessivement satisfaite de son aventure. Hélas pour Moviecity, pour le moment, seulement 13 épisodes de Lynch sont prévus, mais la chaîne a annoncé avoir plusieurs projets en vue, ce qui veut probablement dire que Moviecity vient de devenir une chaîne à surveiller pour les téléphages hispanophones, d'un coup d'un seul. Et notez au passage que le matériel promotionnel est un peu plus alléchant à mesure que le temps passe. Elle est pas super cool, cette photo, sérieux ? Et cette video de promo, elle fait pas envie, des fois ? Bon, rendez-vous est pris post-Black March pour se mettre en quête du pilote de Lynch, je crois qu'on est tous d'accord.

- ESPAGNE : deux projets et demi pour Telecinco
On en profite pour rester dans les fictions de langue hispanique, avec deux projets de Telecinco qui n'ont rien de commun. A part Telecinco, donc. La chaîne s'aventurera d'abord dans le registre de la comédie (tiens, tiens...) avec Familia, qui se concentrera sur 3 soeurs, Carlota, Malena et Natalia, qui à l'approche des 30 ans vont tenter d'aborder cette nouvelle phase de leur vie et les changements qui vont avec. Problèmes familiaux avec leur père, leur boulot ou bien-sûr les hommes, tout devrait y passer, mais uniquement sous l'angle de la comédie ; on y retrouvera entre autres l'actrice Alexandra Jiménez (issue de la comédie Los Serrano mais également la version espagnole de Cheers, qui a tourné court). Clairement, la chaîne vise ici un public plutôt féminin, et la production s'annonce comme relativement onéreuse. Il s'agit du second projet le plus risqué de la chaîne, et l'autre est également destiné plus spécifiquement aux femmes : Telecinco a également en projet depuis la toute fin 2011 l'adaptation de la série Ghost Whisperer, sous le titre de El Don de Alba. Mais Telecinco n'a pas l'intention de se la jouer Téva, et elle a annoncé cette semaine un autre projet, bien différent : El Principe sera un thriller situé dans un quartier de Ceuta en proie à la délinquance, l'échec scolaire, et au trafic de drogue. Mêlant le quotidien difficile d'un policier des stups et affaires de coeur, la série est en projet depuis l'automne 2011 et a subi de nombreux changements ces derniers mois, y compris au niveau des personnes attachées au projet ; il semblerait par exemple que l'acteur José Coronado soit de la partie pour le moment. Actuellement, Telecinco la décrit comme la digne héritière de Sin Tetas No Hay Paraíso, une adaptation espagnole qu'elle avait diffusée sous la forme de série hebdomadaire en transformant la telenovela colombienne du même nom, en 2008. On verra bien ce que ça donne pour El Principe maintenant qu'elle lui a donné le feu vert... normalement les choses devraient être plus claires à mesure que le projet se concrétise.

- EGYPTE : préparatifs du Ramadan
On commence à voir apparaitre quelques nouvelles concernant les séries du prochain Ramadan, et c'est tant mieux ! En fait, des nouvelles, il y en a un peu toute l'année, mais généralement dans des langues que je ne parle pas, voyez-vous. Du coup quand j'en trouve une qui me soit compréhensible, même si elle est succincte, je lui saute dessus, parce que pour changer, quand on parle d'un projet, on ne parle pas d'un mini-scandale à des fins essentiellements politiques. C'est de la vraie information téléphagique, au moins. Apprenez-donc que le réalisateur Wael Fahmi Abdel Hamid prépare actuellement une série en collaboration avec l'auteur Tark Badawi. Le projet, intitulé Nousa, proposera aux spectateurs d'aborder les problèmes que rencontrent les habitants d'un quartier très populaire, à travers les yeux d'une jeune fille qui y réside. On devrait également voir des interactions entre les habitants dudits quartier et des hommes d'affaires, une idée intéressante dont j'attends de voir si je trouve plus d'infos à son sujet, mais qui a du potentiel pour sortir de la simple chronique et porter, comme ça a l'air d'être souvent le cas avec les séries du Ramadan, un regard sur la société dans son ensemble. Pendant que le scénariste et le réalisateur mettent les derniers détails au point, le tournage devrait commencer courant avril. Je suis impressionnée par la rapidité de ce projet, quand je lis d'autre part qu'un chanteur vient de refuser son premier rôle à la télévision, en déclinant l'offre de Youssef Maati qui lui proposait de tenir le rôle principal d'une série qu'il prépare pour... le Ramadan 2013. Il y a encore tant à apprendre...

- SCANDINAVIE : prêt à réserver votre billet d'Eurostar ?
Pour le grand final, je vous ai gardé le meilleur... Attention les yeux : le distributeur britannique Nordic Noir, que vous avez peut-être remarqué pour les sorties DVD nombreuses qu'il fournit alors qu'il n'a que quelques mois d'existence, a décidé d'organiser le tout premier festival dédié à la fiction scandinave (film et télévision confondus). Carrément. Il n'y a pas encore de date mais ce devrait avoir lieu cet automne ; vous pensez bien que je guette toute information plus précise dés qu'il s'en profile une ! Je soupçonne une invasion de téléphages amateurs de fiction scandinave en Grande-Bretagne ce jour-là... pas vous ?

Bon, et puis je crois que tout le monde est au courant pour la saison 2 de The L.A. Complex, mais juste un mot pour dire : yaaaay ! Sérieusement, en voilà une nouvelle qu'elle est bonne, non ?

On arrête là ? Non ? Vous en voulez une dernière pour la fin ? Attention ya du scoop : M6 aurait acheté les droits de la série espagnole Gran Hotel en vue d'une adaptation. Je n'ai trouvé que des sources espagnoles à ce sujet, cependant, et pour tout vous dire l'attachée de presse de M6 ne peut ni me le confirmer... ni même l'infirmer. Bon. On en saura sans doute plus avec le MIP TV début avril, où plein de choses vont être plus facilement officialisées ; en tous cas je l'espère. En tous cas, comme le veut l'expression consacrée : vous l'avez lu ici en premier ! :P

Non, non, n'en réclamez pas plus, c'est tout pour aujourd'hui ! Et puis après tout, j'ai consacré un long post hier à la prochaine saison japonaise, donc si vous êtes en mal d'infos de la planète, eh bien vous avez plein d'idées de découvertes pour le mois prochain à votre disposition...

PS : j'en profite pour saluer l'arrivée du nouveau-né de Whisper ! Félicitations, c'est un blog !

22 mars 2012

Winter is finally coming !

BlackMarch

Vous savez quel est le grand défaut de Kommissarie Winter, qu'arte diffuse à compter de ce soir sous le titre Les Enquêtes du Commissaire Winter ? De ne pas avoir de sortie en DVD avec des sous-titres anglais ou français à ce jour.
C'est le SEUL défaut.
Et il peut être aisément corrigé. [insérer ici un gros clin d'oeil appuyé en direction d'arte]

Je trouve infiniment dommage qu'arte ne fasse pas autant de bruit autour de Kommissarie Winter que de Borgen, alors que la série n'en est pas moins très méritante (mais Borgen, à quelques semaines des élections, forcément ça fait plus de buzz, normal).
Puisqu'il faut donc tout faire soi-même ici, je vais donc vous rappeler qu'il FAUT regarder Kommissarie Winter, série à laquelle j'ai déjà abondamment jeté des fleurs dans ces colonnes, ainsi que les tags au bas de cet article vous le rappelleront. Ce n'est pas une série policière comme les autres, et vous n'êtes pas sans savoir que venant de moi qui déteste la plupart des séries policières, c'est un vrai compliment.

A l'occasion de Scénaristes en Séries, voilà ce qui semble maintenant faire une éternité, j'avais eu la chance de découvrir le pilote de la série, et d'approcher Trygve Allister Diesen, réalisateur de "Vänaste land", première enquête en deux parties de notre cher commissaire. Cet homme, absolument charmant au demeurant, s'est avéré bien plus bavard au sujet de la série qu'Åke Edwardson, l'auteur des romans dont la série est tirée, et je me suis dit que je n'allais pas garder cette rencontre jalousement pour moi. Je vous propose donc aujourd'hui nos échanges. (vous l'aurez compris, contrairement à la dernière fois, cette interview n'a rien de fictif)
Je vous épargne le moment pénible pendant lequel il a tenté laborieusement de m'apprendre à prononcer son nom sans buter dessus, et passe directement aux questions relatives à la série. Croyez-moi, c'est pour votre bien.

TrygveAllisterDiesen

lady - Donc, vous êtes le réalisateur de Kommissarie Winter ?
Trygve Allister Diesen - Le réalisateur et "concept director", oui, j'ai réalisé les deux premiers épisodes, et établi d'identité de la série. Je n'ai pas écrit la série, mais en Scandinavie, on a ce qu'on appelle un "concept director" qui est là pour créer l'identité visuelle, et définir le ton de la série.

lady - Et c'est justement un ton très spécifique...
Trygve Allister Diesen - Oh, merci ! C'est ce que j'ai essayé de faire.

lady - Comment êtes-vous venu à ce projet ?
Trygve Allister Diesen - Sur un appel téléphonique. [rire] Non, je travaillais sur autre chose, et ils m'ont envoyé le livre d'Åke Edwardson. Ils avaient vu ma mini-série, qui s'appelle Torpedo...

lady - Quelque chose de complètement différent...
Trygve Allister Diesen - Oui, tout-à-fait ! C'était plus proche de The Shield, c'était beaucoup plus sombre, plus réaliste, plus brutal, et plus dur, avec un ton totalement différent, mais ils avaient vu Torpedo et m'ont dit qu'ils voulaient me rencontrer, que je lise le livre et que je voie si je pouvais en faire une série. Et j'ai aimé le livre. Et j'ai aimé les producteurs. Et l'acteur est monté à bord... et tout d'un coup on était en train de tourner. C'est comme ça que ça s'est passé. En tant que réalisateur, c'est vraiment un gros engagement, ça a pris près d'un an de faire ces deux épisodes, c'est le plus gros projet de ma vie ; du casting à la post-production, tout ça prend du temps, et ça demande beaucoup de patience. Je crois que John Huston disait que le métier de réalisateur, c'est trouver le meilleur script possible, embaucher les meilleurs acteurs possibles... et trouver la meilleure chaise possible. C'est vrai ! Une grande partie de ce métier consiste à trouver avec qui on veut travailler, puis de les inspirer pour qu'eux fassent de leur mieux, et ensuite de s'en attribuer tout le mérite.

lady - J'étais vraiment très touchée, hier lors de la projection. C'est probablement l'un des meilleurs épisodes qu'on ait pu voir ce weekend. Ce n'est pas une série d'enquêtes comme les autres... Est-ce la raison pour laquelle vous avez voulu travailler sur cette série ?
Trygve Allister Diesen - Absolument. Et c'est la raison pour laquelle nous avons passé tellement de temps sur le casting pour Erik, le personnage principal. Magnus Krepper a été approché à peu près en même temps que moi, je pense. Alors quand je suis arrivé, il s'agissait de savoir si nous voulions travailler ensemble, et j'ai trouvé très intéressant de travailler avec lui, il n'est pas un acteur comme les autres. Il est suffisamment courageux pour se montrer faible, il ne ressent pas le besoin de se montrer comme quelqu'un de fort tout le temps, comme un "macho". C'est aussi un "macho", un homme viril de temps en temps, mais il peut également montrer la peur, il peut également montrer le désespoir ; certains acteurs ne peuvent pas le montrer, ils veulent être le héros, et ça, ça rendait notre personnage plus réel et plus intéressant à regarder. Et plus attirant, aussi. C'était un niveau d'authenticité dont on avait besoin, parce qu'elle est également très contagieuse, parce que les autres acteurs ont adopté cela. Et en tant que réalisateur, on a besoin d'abord de pouvoir faire travailler les acteurs ; mais ensuite, d'être aussi inspirés par eux.

lady - C'est parce que vous avez énormément travaillé avec les silences, et les échanges de regards ?
Trygve Allister Diesen - Il y a tellement de séries qui se contentent de parler tout le temps, tout est verbalisé, tous les conflits sont explicités, le contexte et le subtext ont besoin d'être énoncés... Talk is cheap. C'est tellement facile de montrer les personnages en train de parler de quelque chose plutôt que de montrer ce quelque chose. Le dialogue est pour moi la façon la plus faible de raconter une histoire, mais je trouve tellement plus intéressant de montrer un sujet par des images. Cela dépend plus de la façon dont on perçoit les choses. Alors nous avons effectivement beaucoup travaillé sur les regards, comme j'avais aimé le faire avec d'autres acteurs par le passé. Le jeu consiste à prendre le script, prendre un stylo, et voir tous les mots qu'on peut enlever. Et c'est là qu'on voit toutes les choses qu'on peut exprimer différemment. Un bon cinématographe peut dire autant de choses, et évidemment je devais m'assurer que tout était dit et que je ne laissais rien de côté. Mais quand on réalise, on doit se demander ce qu'on peut montrer sans avoir à le dire. C'est plus intéressant, et plus engageant pour le spectateur aussi.

lady - Les regards qu'on sent, c'est aussi ceux de ce ghetto. Il y a des yeux en permanence...
Trygve Allister Diesen - Complètement, et c'était intéressant du point de vue d'Erik. Dans le livre, c'est un homme qui vient d'une bonne famille, il a des goûts coûteux, il aime des vins très chers et il conduit une Mercedes... Donc pour lui, pour ce personnage, entrer dans ce monde si différent où sa présence est déplacée, c'est être comme un poisson hors de l'eau. Il fallait donc le retranscrire même si ce n'est pas dit comme ça dans le livre. Et c'est ce que nous voulions montrer, la façon dont il détonne. C'est pour cela que tout le monde le regarde.

lady - En parlant plus tôt avec l'auteur [Åke Edwardson], il m'a dit qu'il avait voulu travailler sur deux choses : le silence, et SURTOUT PAS de constat social !
Trygve Allister Diesen - Sur le silence, je suis complètement d'accord. Si on peut avoir un bon silence, et qu'on a un bon acteur, il faut l'utiliser. C'est ce que j'ai fait plusieurs fois, notamment en ne montrant pas la personne qui dit quelque chose, mais plutôt la façon dont l'interlocuteur réagit à cette phrase, pour montrer plutôt ce que cela signifie pour quelqu'un d'autre que celui qui parle. La réaction primait sur l'action. On essaye de comprendre ce que les personnages pensent. Et pour Erik, les choses sont internes, la plus grande partie des dialogues a lieu dans sa tête. On ne montre pas ça en le montrant en train de parler sans arrêt, il faut trouver d'autres façons d'entrer là-dedans, avec des flash, ou bien ces moments quand il observe en réfléchissant, ou bien quand il écoute de la musique...

lady - Quelle est cette obsession pour la musique ?
Trygve Allister Diesen - Dans le livre, c'est un grand fan de jazz. On a pensé que c'était important pour cette enquête, alors on a repris cela. Dans la scène d'ouverture, on a cette musique, pendant ce meurtre atroce, et ça l'interpelle profondément. Ça, par contre, ce n'était pas dans le livre, mais ça nous permettait de reprendre le sentiment d'intensité et d'émotion. Même si ça vire à l'obsession. C'est parce qu'il veut comprendre ce qui s'est passé, et le public, lui, veut comprendre comment Erik réfléchit. Donc tout s'emboîte.

lady - Est-ce qu'il veut comprendre qui a tué, ou est-ce qu'il veut comprendre pourquoi ?
Trygve Allister Diesen - Il veut surtout comprendre pourquoi. Et ça, c'est ce que nous avons essayé de faire. C'est cette obsession qui est captivante pour le spectateur, même si elle est douloureuse. Si on veut juste s'asseoir et manger du popcorn, alors il faut regarder Les Experts. On n'a pas cherché à faire une histoire qui soit divertissante pour tout le monde ; si on veut plaire au plus petit dénominateur communn, alors on fait de la soupe. Avec Kommissarie Winter, on a voulu mettre le public au défi, et je pense que le public veut plus que le plus petit dénominateur commun, aussi.

lady - On entend beaucoup parler de séries policières scandinaves, notamment pendant cet évènement. Evidemment, il n'y a pas que des séries policières, mais pensez-vous que ce soit quelque chose de typique ?
Trygve Allister Diesen - Oui, du fait de notre longue tradition littéraire en la matière. Et puis, c'est un genre qui attire beaucoup de bons auteurs, alors les séries vont là où sont les bons auteurs. Mais une autre raison, c'est que les histoires criminelles voyagent mieux, au cinéma et à la télévision ; il y a un public pour ces histoires-là, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. C'est comme l'horreur, il y aura toujours un public pour l'horreur. D'ailleurs peut-être que ça me plairait de faire une série comme True Blood. Ce serait peut-être amusant de faire quelque chose avec des zombies, je ne sais pas, des zombies qui font du snowboard...? Mais pour l'instant je travaille sur deux films, après on verra. On ne sait jamais à l'avance dans quels projets on va se lancer, mais je sais que je peux faire des choses très différentes, et m'attaquer à des genres différents. Par contre, la comédie c'est très difficile...

Imaginez : déjà que j'étais tombée amoureuse de la série, il a fallu que son réalisateur me susurre ce genre de choses à l'oreille... J'étais comblée.

Winterisfinallycoming
Donc voilà, vous savez que faire ce soir. Que je ne vous prenne pas à faire autre chose que regarder Kommissarie Winter !

17 mars 2012

lady's world tour - Escale n°5

BlackMarch

Chose promise, chose due, voilà un nouveau world tour, avec plein d'infos sur plein de séries venues de plein de pays, comme le Dieu de la Téléphagie l'a voulu. Et puis aussi parce que je n'y avais pas consacré de post depuis quelques temps et que, bah, ya beaucoup de choses qui se sont passées dans l'intervalle, quoi...

LosArchivosdelCardenal
- ARGENTINE/CHILI : en état de siège
On a souvent en tête, quand on parle de séries d'Amérique du Sud, des telenovelas, ou, au pire, des nocturnas se déroulant de nos jours. Pas cette fois. Deux sociétés de production s'associent en effet pour produire une série historique intitulée Sitiados ; il s'agit de Promocine au Chili (déjà à l'origine de Los Archivos del Cardenal), et l'incontournable Pol-ka en Argentine (en France, nous la connaissons essentiellement pour avoir produit Epitafios). Sitiados, écrite par Carmen Lopez, se déroulerait en 1599, alors qu'un fort de Patagonie fait l'objet d'un siège de 3 années mené par les indiens Mapuche ; sur les 600 Espagnols regroupés à l'intérieur du fort, seuls 22 d'entre eux survivront... Pour mettre en place cette série ambitieuse, la chaîne chilienne TVN a décidé de mettre la main au porte-feuille ; ainsi, chacune de ces trois entités participera à hauteur d'1 million de dollars, faisant de Sitiados la série destinée à une chaîne gratuite la plus chère de l'histoire chilienne. En tout, douze épisodes sont prévus. Et tant qu'on en est à discuter de séries chiliennes, précisons que Los Archivos del Cardenal, qui mettait en scène un groupe ouvrant les dossiers des victimes de Pinochet, a obtenu une deuxième saison sur TVN, et qu'un film devrait également être produit ; d'où la photo de promo ci-dessus.

- ARGENTINE toujours : fans des années 80
La chaîne Telefe lançait ce lundi à 21h15 une nouvelle comédie, destinée à une diffusion en quotidienne du lundi au jeudi, du nom de Graduados. Elle met en scène des personnages ayant quitté le lycée en 1989 et se retrouvant à l'occasion de leur réunion d'anciens élèves, et s'apercevant que les sentiments passés n'ont pas toujours totalement disparu... La série met ainsi en parallèle des souvenirs des années 80 (avec musique et vêtements à l'avenant) et la vie des protagonistes au présent (les deux époques étant jouées par les mêmes acteurs...). Outre l'histoire de la série en elle-même, Graduados mérite d'être mentionnée parce qu'elle a permis à la chaîne Telefe de récolter pas moins de 48% des parts de marché le soir de sa diffusion, devenant le programme plus regardé non seulement de sa tranche horaire, mais aussi de toute la journée.

- MEXIQUE : vlan dans les dents
La chaîne sportive TDN, filiale de Televisa, a décidé de se lancer dans la fiction également. Elle diffusera ce lundi le premier épisode de Cloroformo, une série se déroulant dans l'univers de la boxe, et plus précisément dans un gymnase où se croisent les destins de 5 boxeurs différents qui en sont à des stades variés de leur carrière. En tout 13 épisodes sont prévus, et comme le démontre la bande-annonce, Cloroformo, c'est pas pour les demi-portions, c'est une série qui sent bon la sueur...

- CANADA : meurtres en famille
Outre l'annonce dont tout le monde a parlé relative à la date de démarrage de Saving Hope (même si je ne comprendrai jamais pourquoi  certains sites préfèrent annoncer son simulcast aux USA plutôt que la date de lancement dans son pays d'origine au Canada ; eh les mecs, on les cagoule ces séries, c'est pas comme si on vivait aux States, on s'en fout de NBC dans ce contexte !), qui d'ailleurs a été ajouté au Pilot Watch, CTV a aussi mis en branle deux nouveaux projets cette semaine. Le premier est Mark of Cain, une série fantastique créée par Tammy Marlowe Johnson (dont c'est la première série), qui s'intéresse à un homme condamné pour meurtre, et qui s'aperçoit qu'il est capable de voir un signal invisible qui lui indique quand d'autres personnes sont sur le point de tuer quelqu'un. Ca ressemble pour l'instant à une sorte de procedural, mais on n'a guère plus d'éléments pour s'en assurer à ce stade. L'autre projet est une comédie qui pour l'instant n'a pas de titre, mais qui serait fortement inspirée de Modern Family, et développée par Chris Leavins, l'un des acteurs de Todd and the Book of Pure Evil.

- ECOSSE : coeur vaillant
La chaîne STV a annoncé il y a quelques jours avoir commandé un biopic insiré de la vie de William Wallace, alias Braveheart, qui a lutté pour l'unification des Ecossais et l'indépendance de l'Ecosse au 14e siècle. C'est Mick Davis (The Eleventh Hour) qui s'occupe du scénario, et selon les sources, STV compare son projet aussi bien à Game of Thrones que... Spartacus. Bon. La chaîne souhaite développer ce projet rapidement (le sujet de l'indépendance écossaise faisant partie des sujets politiques chauds du moment dans le coin), et présentera le projet lors du MIP TV le mois prochain. La série sera produite en partie par la société de distribution britannique DRG, qui s'est récemment lancée dans la production de séries scriptées originales ; ses projets incluent entre autres une co-production avec la Rai (Pirates of the East, en 6 épisodes et se déroulant en 1840) et a acquis les droits des romans policiers russes The Adventures of Erast Fandorin en vue de les adapter (les intrigues se déroulant à la fin du 19e siècle et au début du 20e). Bref que de l'historique.

Coacherna
- SUEDE : dites-leur ce qui ne va pas chez vous
Le final d'Äkta Människor est pour demain et vous vous demandez ce que SVT1 va bien pouvoir diffuser ensuite (et si vous ne vous le demandez pas, eh bien disons que j'ai devancé vos interrogations). La chaîne publique va totalement changer de registre, et troque la science-fiction contre la dramédie, avec la série Coacherna. On y découvre trois femmes qui ont décidé de changer de vie, et ont lancé une agence de coaching personnel... même si être capable d'aider les autres ne veut pas forcément dire qu'on maîtrise sa propre existence. Ce qui ne gâche rien, c'est qu'outre ses 3 personnages principaux féminins, la série est écrite par deux femmes ; on y trouvera aussi la réalisatrice de plusieurs des épisodes de 30° i Februari. Les épisodes de la dramédie ne dureront qu'une demi-heure, et seront suivis de la diffusion d'inédits de The Big C. Si vous voulez prendre le pouls de l'ambiance de la série, comme toujours SVT1 propose une bande-annonce sur le site officiel (hélas sans sous-titres).

- NORVEGE : recherche témoin oculaire
NRK met en branle un nouveau thriller apparemment intitulé Øyevitne (témoin oculaire ; pensez eyewitness), et pour cela elle recherche activement deux acteurs adolescents (l'annonce de la chaîne précise que l'âge des protagonistes sera situé entre 14 et 17 ans). Détail original, il leur faudra absolument être capables de parler en østlandsdialekt, c'est-à-dire un dialecte de l'est de la Norvège. Pas d'affolement ce pendant, le tournage n'étant prévu que pour la période d'août 2012 à février 2013, Øyevitne ne devrait pas être pour tout de suite...

- ALLEMAGNE : disparu en laissant une trace
ZDF vient d'annoncer la date de lancement pour sa nouvelle série criminelle, Die letzte Spur ("la dernière trace"), qui meublera ses vendredis à 21h15 à compter du 20 avril prochain (du coup, le Pilot Watch a été mis à jour). Le concept vous évoquera sans doute quelque chose, puisqu'il s'agit pour un groupe d'enquêteurs de retrouver des personnes disparues ; l'unité, basée à Berlin, sera dirigée par un homme, incarné par l'acteur Hans-Werner Meyer. La série prend la place dans la grille de la série SOKO Leipzig qui achève actuellement sa 16e saison.

Intersexions

- AFRIQUE DU SUD : award season
Le weekend dernier, l'Afrique du Sud remettait les SAFTAs, dont rien que le nom devrait vous informer sur la nature... Au chapitre des fictions télévisées, c'est évidemment la série Intersexions, une série anthologique ayant pour thème central le SIDA, qui s'en est le mieux tirée ; vu son succès critique et public, ce n'est pas vraiment une surprise. Intersexions a donc remporté le titre de meilleure série dramatique, mais aussi le prix de la meilleure réalisation (pour les épisodes 4 ET 20), meilleure cinématographie (épisode 8), meilleur montage (épisode 20), meilleure composition musicale, meilleures coiffures et maquillages, meilleur son (épisode 4) et un autre prix célébrant ses scénaristes (Best Writing Team in a TV Drama Series). Comme c'était encore trop peu, le cast de la série n'est pas en reste : meilleur acteur dans un drama pour Siyabonga Radebe, et meilleure actrice dans une drama pour Lungelo Dladla. Je vous rassure, d'autres séries ont réussi à être mentionnées au cours de la cérémonie ! Ainsi, Ronnie Nyakale a reçu le prix du meilleur acteur secondaire pour son rôle dans Fallen, une série se déroulant dans le monde de la musique, lorsqu'un jeune homme reprend la société de production de son père mystérieusement disparu, et Harriet Manamela est distinguée au titre de meilleure actrice secondaire pour son rôle dans la deuxième saison de la série légale Sokhulu & Partners. Dans la catégorie des comédies, c'est le sitcom Gauteng Maboneng qui a reçu le titre principal ainsi que quelques prix techniques ; l'incontournable Stokvel a reçu l'award du meilleur ensemble, et les deux acteurs principaux de Ga Re Dumele ont également été récompensés. Enfin, le titre de meilleur soapie, décerné par le public, a été offert à Isidingo. Tous ces noms ne vous disent probablement rien (cependant ce n'est rien qu'une petite recherche Google ne saurait arranger), mais avouez qu'une petite piqûre de rappel sur la richesse insoupçonnée de la télévision sud-africaine ne peut pas faire de mal.
J'ajoute pour l'anecdote que la cérémonie des SAFTAs, cette année, a suscité une petite polémique lorsque le soapie 7de Laan n'a pas souhaité concourir dans les rubriques institutionnelles, et que la série n'a du coup pas été proposée dans le cadre du Prix du Public qui évidemment a été outré de ne pas pouvoir, lui, voter pour la série de son choix... tandis que la chaîne e.tv n'avait, elle, soumis aucune série, doutant de la transparence des SAFTAs. Certaines choses sont universelles !

- ESPAGNE : terre, terre !
On n'arrête pas une équipe qui gagne. Ou pas. Le tournage de l'une des prochaines séries d'Antena3, El Corazón del Océano, s'est achevé voilà quelques jours. La série, dotée de 6 épisodes de 70 minutes, passe donc en post-production. Elle raconte, au XVIe siècle la traversée de l'Atlantique par une jeune femme de la noblesse espagnole, alors qu'elle est envoyée en Amérique afin de participer au peuplement du nouveau continent ; il s'agit ici de suivre son périple au sein de l'équipage d'une caravelle, et pas son arrivée. Conçue comme une mini-série, El Corazón del Océano devrait être diffusée par Antena3 avant la fin de l'année. A ses risques et périls... même si le format court devrait limiter les éventuels dégâts.

- ESPAGNE encore : combien faut te payer pour que tu dégages ?
Chose promise chose due, on revient sur l'annulation de Plaza de España, la comédie dont on se demande comment elle a été commandée (elle avait quand même la super bonne idée d'être une comédie ultra-potache prenant la Guerre Civile espagnole comme contexte ; on a connu plus délicat). Lancée en juillet, la comédie avait fait un bon score pour son pilote, laissant juste assez de temps aux spectateurs pour réaliser que c'était pourri, avant de les voir s'échapper ensuite. TVE, qui avait eu la bonne idée de commander 26 épisodes en deux fois, avait donc mis la production en hiatus après 12 épisodes, trop contente de faire revenir sa série Aguila Roja dans la grille début septembre. Depuis, la chaîne avait consciencieusement évité le sujet. Mais cette fois c'est officiel, Plaza de España est vraiment annulée, et à cause de la 2e partie de saison qui n'a jamais été achevée, TVE devra payer 200 000 euros à la société de production. Mais elle est tellement pressée d'en finir que visiblement, elle a dû considérer que ça les valait. Rappelons que la chaîne publique connait des difficultés financières actuellement, alors queson budget a été largement amputé par le gouvernement espagnol...

HaEmetHaEroma

- TURQUIE : entre quatre murs
La série israélienne HaEmet HaEroma, dont l'originalité est de se dérouler intégralement en huis clos dans un commissariat, alors qu'une jeune fille de 17 ans a disparu sans laisser de trace, fait des émules. Tandis qu'une version américaine est en développement sous le titre The Naked Truth (rien à voir avec Tea Leoni) par Clyde Philips, ou en tous cas l'a été à un moment mais on n'a plus trop de nouvelles, c'est maintenant c'est la chaîne turque STAR TV qui a décidé d'acheter une adaptation en 15 épisodes. C'est l'écrivain Hakan Günday qui est chargé de l'adaptation ; ce sera son premier scénario pour la télévision. Comme quoi, même quand on a une industrie télévisuelle très en forme, il n'y a pas de honte à s'inspirer des télévisions étrangères.

- KAZAKHSTAN : Oural sex
Le Kazakhstan, où vous ne saviez même pas qu'on faisait des séries, se prépare à se lancer dans une version locale officieuse de Sex & the City au mois d'avril. Ce sont 55 épisodes d'un coup qui sont ainsi en préparation depuis le mois de décembre (le tournage a commencé en février), mettant en scène quatre amies plus forcément toutes jeunes dans leurs diverses préoccupations de femmes célibataires en milieu urbain. La série s'appelle Padrouzki (Подружки) et c'est la société de production Sataifilms qui est sur le coup, alors qu'elle prépare en parallèle une autre série de 30 épisodes nommée Pariz (Парыз). Notre existence ne va pas changer pour si peu mais admettez quand même que c'est pas souvent qu'on a des nouvelles de la fiction de ce pays.

- EUROPE : des séminaires pour développer la fiction
Les professionnels de la télévision européenne se réuniront à Berlin du 24 au 29 avril, et du 9 au 15 juin, dans le cadre des deux sessions du European TV Drama Series Lab 2012. Les intervenants seront Neal Baer (A Gifted Man), Anne Bjørnstad (Lilyhammer), Klaus Zimmermann (Borgia), et Brian Seth Hurst (président de The Opportunity Management Company) mais aussi... Frank Spotnitz (X-Files mais aussi en train de développer une série pour HBO et BBC1) ! Cool non ? Les séries étudiées à l'occasion de ce séminaire seront Lilyhammer, Borgia et Engrenages. L'idée est d'explorer les ingrédients qui font le succès des séries en Europe, en essayant de déterminer ce qui peut être emprunté (ou non) au système américain. Bon alors ça coûte 4500 € de s'inscrire et il faut déjà justifier d'une expérience dans le milieu, mais quand même une initiative intéressante que je voulais mentionner.

Pas de news sur les séries irlandaises pour cette fois (je sais que vous aimez bien ça pourtant), mais une mauvaise nouvelle venant de ce pays : les studios dans lesquels les séries The Tudors et Camelot ont été tournées, Ardmore Studios, sont sur le point de fermer pour cause de mauvaise santé financière. Ardmore Studios existe depuis plus d'un demi-siècle, mais n'a pas réussi à attirer la production de Vikings, la série en préparation par la MGM.

Mon mot de la fin sera cependant une excellente nouvelle : la série israélienne Hatufim (dont Homeland est l'adaptation) sera prochainement diffusée par Channel 4 au Royaume-Uni, qui en a acquis les droits !
A quand la même chose en France ? Juste une suggestion...

13 mars 2012

L'histoire se répète (trop)

BlackMarch

Voilà deux jours que je tente laborieusement de rassembler mes esprits pour vous faire un petit world tour. Mais entre ma passion pour les tartes et le besoin de dormir au moins trois heures par jours (quitte à rêver d'encore plus de tartes), c'est un peu difficile. Ne désespérez pas, vous aurez un world tour particulièrement copieux avant la fin de la semaine.
Dans l'intervalle je voulais revenir sur la nouvelle qui est tombée aujourd'hui : Antena3 a annulé la série historique Toledo.

Toledo

Ou plutôt, comme le disent sobrement les Espagnols : elle ne l'a pas renouvelée pour une deuxième saison (le terme cruel d'annulation étant uniquement destiné aux séries pendues haut et court en place publique, comme Plaza de España, mais on y revient dans le world tour). On n'est pas des bêtes, on n'annule pas nos séries ; on se contente de ne pas les renouveler.
Pensée magique.

Sur le papier, Toledo avait pourtant tous les atouts dans sa manche. Jugez plutôt : un contexte historique, une distribution comme issue des rêves les plus humides du public adolescent (Maxi Iglesias et ses méchants yeux bleus, venu de Física o Química puis Los Protegidos ; le blond Jaime Olías, issu d'Ángel o Demonio), un budget pas piqué des hannetons, une promo de malade, et un contexte historique.
Pardon si j'insiste mais, si les séries en costumes ont la côte un peu partout sur la planète, il faut dire qu'en Espagne, ça prend des proportions industrielles.

Si vous aimez les fictions historiques, laissez tomber tout ce que vous étiez en train de faire et prenez le premier vol pour Madrid, vous vous rendrez un service. C'est quelque chose que j'avais déjà pu aborder avec vous, d'ailleurs, quand j'avais commencé à me frotter à la télévision espagnole (notez d'ailleurs que pour l'instant, celle-ci arrive seconde dans mes préférences européennes après le Royaume-Uni). Mes tests parallèles de pilotes historiques provenant de 3 chaînes différentes (à savoir Tierra de Lobos, Aguila Rojas et Hispania) avaient abouti à la conclusion émerveillée que, sans pour autant brader l'individualité de ces séries, le courant historique en Espagne possédait des règles très précises qui conduisaient systématiquement au succès.
Eh oui la fiction espagnole, bien que fort dynamique en général, et proposant en définitive une variété décente de programmes prêts à satisfaire une plutôt large palette de publics, a quand même deux grands amours en ce moment : les séries historiques, et les fictions adolescentes fantastiques, genre El Internado ou justement... Ángel o Demonio (sachant que Twilight n'y est probablement pas étranger, mais pas uniquement). Que le monde est petit.
L'annulation de Toledo est en fait symptômatique de quelque chose : ce succès n'est plus systématique. Les deux modes en question sont en train de doucement péricliter, et il n'est pas encore très clair pour l'instant de savoir par quoi elles vont être remplacées ; en ce début d'année, le succès de Con el culo al aire et la persistance d'Aída laissent penser qu'on se dirigerait vers des comédies "populaires", mais c'est encore un peu tôt et peu pour le dire avec certitude.

Mais lorsque le projet Toledo est lancé officiellement à la fin de l'été, ça, Antena3 ne le sait pas encore. Elle pense avoir fait une affaire en or, parce que les séries historiques marchent. Globalement. Bon, euh, ouais, ya des ratées ici ou là, mais ça on n'y peut rien, disons qu'en général ça fonctionne bien ; c'est un peu comme CBS se disant "ouais, les séries policières, ça marche bien, donc go, on en commande encore plus". Personne n'irait dire à CBS que ça fait quelques temps que ça marche bien, que ça va finir par ne plus marcher si bien, et qu'il vaudrait ptet mieux faire quelque chose d'autre avant que ce ne soit la catastrophe. Personne n'irait même rappeler à CBS les quelques cas où ça n'a pas marché. CBS a raison de battre le fer tant qu'il est chaud. Sauf qu'un jour l'accident se produira. Et pour les séries historiques espagnoles, ça aura duré bien moins que 10 ans...

Tournée à l'automne 2011, Toledo jouit donc d'un budget plus que confortable (de quoi payer son cast, mais aussi 1200 figurants et les costumes tous neufs qui vont avec), de décors à tomber par terre alors que toute une ville médiévale a été reconstituée spécialement pour la série (1500m² sur mesure), d'un bon buzz, et de l'assurance des productions qui n'ont aucune raison de douter d'elles-mêmes. Alors, hein ? Pas de raison de craindre le pire !

Premier soucis à l'horizon : une sombre histoire de plagiat. Une série curieusement similaire a été soumise à Antena3 sous le nom de La Espada y la Cruz, et le soucis c'est que c'est franchement trop similaire pour ressembler à une coincidence ; les développeurs de La Espada y la Cruz portent donc plainte. Le tournage est temporairement mis en pause en attendant qu'un juge se prononce, entrainant quelques pécadilles financières. Mais Boomerang, qui produit la série et qui en a vu d'autres (elle produit ou a produit El secreto de Puente Viejo, Física o Química et Los Protegidos pour Antena3, c'est une affaire de confiance), reprend vite le chemin des studios après ce bref intermède, lorsque la cour finit par statuer en faveur de la défense.
Second soucis à l'horizon, les audiences du pilote, diffusé le 10 janvier dernier. Ce n'est pas un mauvais score (un peu plus de 3,5 millions de spectateurs, et 19,7% de parts de marché) mais ce n'est pas épatant, pour un lancement.
De là le troisième soucis a découlé, à vrai dire. L'Enfer d'Antena3 a commencé quand, semaine après semaine, les chiffres ont baissé de façon constante, tout ça pour atteindre un très piteux 11,8% de parts de marché le 28 février (2,1 millions de spectateurs, son plus bas score historique à ce jour). Le 9e épisode, diffusé le 6 mars dernier, reste très insuffisant alors que seulement 2,3 millions d'Espagnols se réunissent devant leur télévision (pour un résultat de 12,8% de parts de marché). On n'était pas partis de très très haut, mais Toledo aurait encore pu s'en tirer à bon compte en perdant peu de spectateurs ; là, c'est l'hémorragie. Heureusement qu'étant donné son budget, Antena3 n'a commandé que 13 épisodes ; la série achève de boucler les dernières scènes à mettre en boîte au moment où nous discutons, et hop, dans quelques jours, on replie tout et on rentre à la maison.
Evidemment ça n'a pas aidé qu'en face, les chaînes concurrentes n'aient pas fait de quartiers. Face aux matches de la Copa del Rey par exemple, pas facile-facile de rivaliser, et on l'a vu avec La Fuga d'ailleurs qui a eu exactement le même problème. Face à du foot. En Espagne. A-t-on idée.

Alors Toledo, un cas isolé ? Bah j'aimerais vous dire que oui, mais c'est plutôt la victime la plus frappante et la plus récente de l'hécatombe qui sévit parmi les séries historiques, et Antena3 est un peu en première ligne pour a avoir largement tiré sur la corde.
Ainsi, les audiences de Hispania, autrefois fer de lance d'Antena3, ont chuté gravement en 2011, au point de passer d'une moyenne de 4,3 millions de spectateurs pendant la première saison, à 2,7 millions, toujours en moyenne, pendant la saison 2. Du coup le personnage principal d'Hispania a été tué sauvagement dans un effort désespéré pour ameuter les spectateurs friands d'émotions fortes, et un court spin-off de conclusion, Imperium, sera diffusé dans le courant de l'année en guise d'épilogue, histoire d'essayer de sauver les meubles.
Tout n'est évidemment pas perdu pour Antena3, dont la série Gran Hotel s'est avérée être une réussite, bien qu'ostensiblement inspirée par le succès de Downton Abbey (y compris en Espagne). Cette série historique se passe néanmoins plus près de nous que la plupart des séries historiques espagnoles qui ont fait les audiences mirifiques de ces dernières années, et elle apporte une touche toute personnelle au mélange des clients et du personnel de l'hôtel de luxe où se déroule l'histoire, en ajoutant une mystérieuse disparition sur laquelle enquêter. Gran Hotel est d'ailleurs promise à une saison 2, comme quoi tout ne va pas SI mal. Non, tout n'est pas sombre, mais il n'empêche que Toledo est la preuve que quand on lance trois à quatre séries par an et par chaîne pour simplement suivre une mode ou deux, ça fait des dégâts assez vite, et ça rend la mode encore plus éphémère qu'elle ne l'est déjà par défintion. Le public espagnol s'est vite lassé des séries historiques ; normal, avec une nouveauté tous les 3 mois ou presque...

La leçon est-elle apprise ? Hélas, il semblerait que non.

Je vous ai dit un peu plus haut que les séries fantastiques pour adolescents étaient l'autre marotte des spectateurs espagnols. Le grand projet d'Antena3 pour le courant de l'année 2012 s'appelle Luna, el misterio de Calenda, créée par la même équipe que pour El Internado, dans laquelle une jeune fille suit sa famille composée d'une juge et d'un garde national, pour aller s'isoler dans un patelin pourri et mystérieux où elle va rencontrer le frisson de peur et d'amour, puisque des phénomènes étranges s'y produisent...
Pour cette série, c'est toute une ville qui a été construite par la production, avec un bar, une école, un tribunal... tout ça sur 1300m². Brrrr... cette histoire d'horreur a un air de déjà entendu.

5 mars 2012

Prison Breaking News

BlackMarch

La nouvelle de ce weekend, en Australie, est un projet de remake. Ca n'a l'air de rien, là, comme ça, parce qu'il s'agit d'un remake pour une série australienne que personne ici ne connaît, et pourtant, c'est d'un véritable morceau d'histoire télévisuelle dont je m'apprête à vous parler, ce qui ne gâche rien de ce nouveau post Love Actuality qui, outre vous parler d'actu, va également se montrer éducatif. 'Fin j'espère.

Cette série d'origine, c'est Prisoner, diffusée à partir de 1979 par Ten.
Alors, bon, non. Pas The Prisoner (plus connu chez nous sous le titre Le Prisonnier), série britannique internationalement reconnue, évidemment, ni sa version AMC de 2009, sans quoi ce serait trop facile, et pas non plus Prisoner, le dorama nippon de WOWOW, ce qui commence à faire beaucoup de séries de par le monde portant un nom insupportablement similaire.

PrisonerAU
Bien avant Bad Girls ou Capadocia, la série australienne Prisoner se déroulait dans une prison pour femmes. Le concept n'était pourtant pas nouveau déjà à l'époque : c'était déjà l'adaptation d'une série britannique nommée Within These Walls ; laquelle avait connu un succès modéré sur les ondes australiennes au moment de sa diffusion. Mais apparemment, ça suffisait à inspirer une version australienne. Inspirer seulement, car le modèle de Prisoner allait finir par être bien différent de celui de Within These Walls.

Prisoner commence comme une série hebdomadaire pourtant, comme Within These Walls, et à l'origine, le network Ten en commande 16 épisodes d'une heure. Ces épisodes sont des stand-alones, mais ça n'arrête pas le public, qui est très vite au rendez-vous : apparemment, le spectateur australien est extatique à l'idée de voir une prisonnière se pendre dans sa cellule ou de découvrir comment une autre a sauvagement poignardé son mari dans la douche (façon Psychose). Et je vous passe l'incontournable intrigue lesbienne. Prisoner est extrêmement violente et graphique, c'est clair, mais ça marche.
Le succès de la série est tel que cette commande initiale est rapidement portée à 20 épisodes, diffusés à raison de 2 par semaine. Et là forcément ça pose problème en matière de production, car aucune production australienne ne peut soutenir un tel effort.

On est à la fin des années 70 et, à ce moment-là, la télévision australienne est alors encore pas mal étouffée par l'importation de fictions britanniques et américaines. Même si dans les années 60, les autorités ont instauré des quotas de fiction nationale, cela ne change rien au fait qu'il est moins cher d'acheter les droits de diffusion d'une série étrangère que d'en produire localement. Alors, même s'il existe des séries au format hebdomadaire plus classique depuis un bout de temps, ces fictions ne sont pas la norme : le soap est en plein boom dans ces années-là, tout simplement parce que c'est moins cher à produire pour atteindre les quotas de production locale, il n'y a pas à chercher très loin.
A partir des années 70, la plupart des séries importantes et innovantes de la télévision australienne se calqueront donc sur le modèle de production et de diffusion des soaps, qu'il s'agisse de séries osées comme Number 96 et The Box (respectivement 1972 et 1794), de séries médicales comme The Young Doctors (1976), ou de soaps plus classiques mais définitivement marquants, comme le sera quelques années plus tard Neighbours (1985), qui est d'ailleurs encore à l'antenne aujourd'hui.

Alors, aussi étonnant que ça puisse paraître vu son sujet, Prisoner va devenir une série carcérale quotidienne. Et devinez qui a créé Prisoner ? La même personne qui a créé The Young Doctors et qui créera Neighbours : Reg Watson. La réponse était donc dans l'énoncé.
A l'issue de sa première saison, en 1980, Prisoner commence donc à passer au format soap, et survit incroyablement bien au changement de format ainsi qu'à l'hémoragie d'actrices qui en résulte. Il faut dire que plusieurs des personnages avaient commencé à quitter la série lorsque la commande avait été prolongée, à commencer par Franky Doyle (qui est restée l'une des figures les plus mémorables de la série), mais à partir de la saison 2, cela devient patent. Du coup toute une nouvelle génération d'héroïnes va arriver au coeur des intrigues, certaines ayant été jusque là des personnages secondaires. Parmi elles, Bea Smith allait devenir l'une des figures fortes de la série.
Je vous passe tous les détails de son évolution, mais en tous cas, Prisoner va s'achever finalement au bout de 8 saisons et pas moins de 692 épisodes ; et avec une vraie fin, en plus, la production ayant été avertie à l'avance.

L'histoire pourrait s'arrêter là mais Prisoner était devenu un véritable objet de culte.
Déjà, la série s'était très bien exportée, même si, en raison de son titre, elle sera rebaptisée Prisoner: Cell Block H pour les USA et la Grande Bretagne, Caged Women au Canada, et Kvinnofängelset en Suède (où apparemment une convention sur la série est encore organisée chaque année). Il y a eu un téléfilm faisant office de spin-off sur l'un de ses personnages les plus emblématiques (Franky Doyle, souvenez-vous), bon, classique, ainsi qu'un remake américain qui, hélas, n'aura duré qu'une saison en syndication, et intitulé Dangerous Women...
Mais, plus original, Prisoner a aussi été adaptée en pièce de théâtre et en comédie musicale ! Et je ne vous parle pas des bouquins, du 45 tours avec le générique de la série (devenu 1e des charts), et plus tard, des DVD.

Alors du coup, comment vous dire ? L'an dernier, quand le network Ten a lancé un projet intitulé Inside Out, supposé se passer intégralement dans une prison pour femmes, et qu'en parallèle, quand le groupe Foxtel a commencé à massivement rediffuser Prisoner (dont elle avait acquis les droits de diffusion)... les gens ont un peu fait la relation. Il allait clairement se passer quelque chose, sur un network ou sur le câble, mais quelque chose. Depuis le temps qu'on attendait un revival, un remake, un spin-off, un sequel ou quelque chose, ça devait arriver !
Pourtant, Ten a très vite mis son projet Inside Out entre parenthèses ; il devait être diffusé en 2011, et finalement on n'en a jamais vu la couleur. Les désaccords avec l'équipe créative étaient apparemments trop forts, car avec une commande de 6 épisodes, la production envisageait de faire une série bien à part, quand Ten voulait absolument en faire un dérivé de Prisoner. Du coup, Inside Out a fini au placard l'été dernier.

Par contre, hier, et ça c'est donc la grande nouvelle, Foxtel a annoncé avoir mis en chantier Wentworth (l'ironie de l'appellation de cette série n'aura pas échappé aux fans de séries carcérales), produite par la même société de production que Prisoner (aujourd'hui rachetée par Fremantle), et supposée être une version révisée et moderne de Prisoner. On devrait y assister à l'arrivée de Bea Smith en prison, et assister à sa montée au pouvoir au cein du fameux bloc H.
Le cast devrait être annoncé avant la fin du mois et le tournage, à Melbourne, commencer sans trop de délais, afin d'être diffusé sur W (la chaîne qui proposait déjà Spirited) avant la fin de l'année. Et sur le câble/satellite s'il vous plait, donc avec une certaine liberté.

Il faut cependant noter que, si les rediffusions de Prisoner, 30 ans après, continuent de faire des audiences très décentes, le public est forcément un peu réticent à l'idée d'avoir droit à un remake. La série marche donc sur la corde raide et est attendue au tournant.
Mais à l'heure où notre Ozmarathon est en pause (conséquence indirecte du Black March), je vous avoue que la perspective d'une nouvelle série carcérale me réjouit. Hélas, la conséquence directe du Black March, c'est que je n'ai jamais cagoulé d'épisode de Prisoner et que maintenant ça va devoir attendre le mois d'avril...

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