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ladytelephagy
1 mai 2010

Et dans un nuage, le cher visage de mon passé

Pour le moment, on peut dire que le printemps de 2010 est largement meilleur que l'hiver 2010 en matière de séries japonaises. Vous allez me dire : ya pas de mal. Certes. Mais concrètement j'étais plutôt contente de mes découvertes : Mother, impeccable (un deuxième épisode juste un peu plus classique, mais quand même réussi), Sunao ni Narenakute, prometteur (je me fais le 2e demain, on verra bien), et maintenant Dousoukai. Dans l'ordre décroissant, quand même.

Dousoukai commence par nous présenter sa protagonistes principale, Tomomi, et les temps assez difficiles qu'elle traverse : son mari est au chomdu, ses enfants... on a vu plus coopératifs, et elle a dû vendre la maison familiale dont on ne pouvait plus payer le prêt, pour s'installer dans une location bien plus petite. Tout cela est fort ordinaire et Tomomi est un peu l'épouse japonaise qui renforce tous les clichés sur le sujet, docile, n'ouvrant pas trop sa gueule et courbant l'échine sous la critique. Personnellement je ne pense pas que je sois censée m'identifier à elle vu ma tranche d'âge, ma situation personnelle et professionnelle, mais je comprends bien où les scénaristes veulent en venir.

Voilà donc notre Tomomi qui, pendant le déménagement, tombe par hasard sur quelques papiers qui trainaient par là et qui se souvient soudain que sa réunion d'anciens élèves est... eh bien, là, tout de suite, aujourd'hui. Et je voudrais qu'on s'arrête un moment sur cette information capitale : l'invitation trainait sur la cheminée ? Depuis combien de temps, au juste ? C'est-à-dire qu'elle n'a pas été méticuleusement rangée ? Est-ce à dire qu'en fait Tomomi n'est pas une si bonne épouse ? Moi je dis ça pose question.
D'ailleurs en se rendant à cette réunion d'anciens élèves sur un coup de tête, Tomomi se livre à un deuxième acte répréhensible (je ne vous gâcherai pas la surprise), et franchement on se demande si elle est si sage que ça, la Tomomi. Ouais, arrête de faire ta timide, je t'ai à l'œil.

La réunion se passe merveilleusement bien. On apprend que Tomomi était pompom girl (et sans doute Valedictorian tant qu'on y est), qu'elle avait plein d'amis et que deux garçons étaient amoureux d'elle à l'époque, même si aucun n'a réussi à se placer à ce moment-là. Il y avait d'une part Shinichi, et d'autre part Sousuke. Et pour Sousuke, elle en pinçait, et aujourd'hui devinez quoi, c'est un homme séduisant au possible qui exsude à la fois la masculinité et la zenitude. Alors forcément, Tomomi a des papillons dans le ventre, et essaye de ne pas trop penser à l'époux chômeur et râleur qui l'attend à la maison pendant la soirée. Elle retrouve aussi Youko, qui était sa meilleure amie à l'époque et était amoureuse en secret de Sousuke, et qui aujourd'hui est pétée de thunes et aime bien cancaner.

Après la réunion d'anciens élèves, ce petit monde et quelques autres se retrouvent dans un boui-boui tenu par l'un des anciens, boivent à qui mieux-mieux et s'en vont chacun de leur côté, se raccompagnant les uns les autres. Tomomi, évidemment, se retrouve à faire le chemin jusqu'au métro avec son Sousuke d'amuuur, Youko et Shinichi s'embrassent dans le taxi qu'ils partagent par dépit, et...

Et, ah, enfin. Enfin on sort des amourettes et des machins. Parce que déjà à 20 piges, je m'en tamponne le coquillard, alors à 45, je vais vous dire, je suis pas cliente du tout. C'est pas pour ça que j'avais signé.
Et donc, deux autres amis, Mariko et Kazuhiko, qui sont repartis dans la même direction, ont disparu de la surface de la Terre. Ils sont simplement injoignable. Tout le monde semble s'accorder à dire que c'est la réunion d'anciens élèves qui a ravivé une vieille flamme entre eux ; concrètement, nos 4 protagonistes principaux sont dans la même tourmente, les sentiments d'antan étant soudain ravivés, et avec eux le cortège de regrets, de rancœurs et de jalousies non exprimées à l'époque.

Mais évidemment, les choses ne peuvent pas être si simple. C'est même trop évident, car si Kazuhiko et Mariko laissent des messages indiquant qu'ils se sont enfuis ensemble par amour, abandonnant leurs familles respectives, on garde à l'esprit que d'une part, Kazuhiko est un haut fonctionnaire au Destin politique prometteur, et  d'autre part qu'il est insinué que son ministre de tutelle est au cœur d'un scandale qui pourrait bien lui exploser au visage. Tout cela semble un peu téléphoné.

Mais ça, le pilote ne l'explicite pas trop. On reste pour le moment en surface, en rappelant bien quels étaient les liens des 4 protagonistes principaux (parmi lesquels on compte mine de rien un enquêteur et un journaliste, là non plus ce ne peut être innocent), et on commence lentement à peler la vie de chacun pour voir ce qui se cache derrière les apparences de la réjouissante réunion d'anciens élèves.

Car si Tomomi a menti et dit qu'elle était heureuse, que son mari occupait un emploi normal et qu'elle avait deux adorables chérubins, sur quoi ont menti les autres ?
On s'aperçoit que Shinichi attend depuis plusieurs années que sa femme signe les papiers du divorce (et que ce n'est pas l'éthique qui l'étouffe puisqu'il couche avec une jolie présentatrice du journal télé pour avoir des scoops), que Sousuke a complètement délaissé sa femme et son fils au profit de son travail d'enquête, et que Youko, à la vie en apparence si parfaite, doit partager son toit avec la fille de la maîtresse de son mari.

Si Dousoukai manque un peu de rythme (et par un peu, je veux dire beaucoup) et s'attarde un peu trop à mon goût sur les histoires amoureuses, on sent que le thriller se met toutefois en place et qu'au cœur de cette affaire étrange, Tomomi va se révéler à elle-même, ou peut-être juste se révéler à nous, devenant la femme qu'elle a peut-être toujours été au fond d'elle mais qu'elle a fait taire.
En tous cas il y a moyen de faire quelque chose de ce personnage, même si Hitomi Kuroki (vue bien plus en beauté il y a quelques mois dans Real Clothes) n'en finit pas de minauder et hésiter et être choquée par tout et n'importe quoi, on se dit que la marge de progression laisse bon espoir pour ce personnage.

Finalement, Dousoukai parle à la fois de maintenir les apparences quand on n'est pas si heureux que ça (un thème commun avec Sunao ni Narenakute, finalement), et à la fois d'une double disparition qui promet de nous surprendre une fois ou deux, voire plus si on est en veine. Je n'arrive pas à me souvenir si Reunion proposait quelque chose de similaire, ou se cantonnait à raviver quelques vieilles histoires de cœur ? J'ai bien envie de revoir le pilote, tiens.
Ce n'est certes pas mon coup de cœur de la saison, mais enfin, franchement, c'est sans comparaison avec ce qu'on nous fourguait encore trois mois plus tôt.

Dousoukai

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture, mais font des efforts : la fiche Dousoukai de SeriesLive.

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29 avril 2010

L'autre soeur coréenne

Imaginez une version de Cendrillon où :
- il n'y pas deux cruelles belles-sœurs mais juste une seule
- ...qui d'ailleurs n'est pas cruelle mais en fait "juste" meurtrie à jamais
- la belle-mère n'est pas odieuse, par contre elle est totalement opportuniste
- il n'y a pas de marraine la fée
- Cendrillon accuse un léger retard mental (imho)
Et vous obtenez... euh, une histoire qui n'a plus grand'chose à voir avec le conte d'origine.

Je propose donc pour la prochaine fois qu'on réinvente le conte de la belle au bois dormant, sauf qu'elle ne serait pas belle et qu'elle serait juste dans le coma suite à une overdose de LSD et qu'en fait c'est pas un prince qui la réveillerait mais le janitor qui débrancherait son respirateur par erreur ; et puis ensuite, on moderniserait l'histoire du petit chaperon rouge qui serait en réalité un jeune homme de 30 ans toujours habillé en bleu qui se promène dans une grande ville avec un sac McDonald's qu'il va donner à son grand-père SDF qui vit dans un bidonville ; et puis la saison suivante on pourrait s'atteler à la relecture du Petit Poucet qui en fait n'a pas six frères très pauvres mais seulement deux sœurs très sexys et qui sème non pas des cailloux mais plutôt des ... bon, je crois que vous saisissez mon propos.

Ce prétexte de réinventer une histoire vieille comme le monde (ou presque) pour faire rien que ce qu'on veut, ça me laisse de marbre. Pourquoi de nos jours, la règle en matière de télévision est-elle de toujours se proclamer une parenté quelconque avec un livre, une bande-dessinée, un film, une autre série, un réseau social, une cousine éloignée...? Vous êtes des scénaristes, vous inventez une série... après faut assumer. Et si les gars du marketing tentent de vous convaincre que c'est mieux parce que ça parlera plus au public, envoyez-les en Enfer, où est leur place.
J'en ferais des posts Point Unpleasant pendant des heures, mais ce n'est pas mon sujet du jour. Et ce ne sont pas les sujets Point Unpleasant qui manquent.

Donc cette histoire selon laquelle Cinderella Unni serait une relecture du conte d'origine, sur moi, ça prend pas un seul instant. C'est que des foutaises, je suis désolée de le dire. La parenté est réduite à sa plus simple expression, et ça n'a pas le moindre intérêt en plus, alors zut. Pour autant que je sois concernée, Cinderella Unni n'a pas à se targuer de la moindre ressemblance avec le conte, et est une série à part entière.

Et une bonne, avec ça.
Parce que par-dessus le marché c'est même pas comme si elle avait besoin de ça pour exister, cette série. Par elle-même, elle est excellente. Je rejoins de nombreux observateurs (et les chiffres d'audience, accessoirement) pour dire que c'est l'une des meilleures du moment.

Cinderella Unni parle, et c'est sans doute pour ça qu'elle me charme tant, de souffrance, de traumatismes, de cicatrices indélébiles. Je crois avoir suffisamment répété qu'en plus, la période se prête particulièrement pour moi à ce genre de séries. Dans le fond, le pilote de Cinderella Unni (et c'est la raison pour laquelle je nie la paternité du conte), c'est l'histoire de deux jeunes filles marquées au fer rouge qui vont être immanquablement mises en opposition par la vie, et pas l'histoire d'une pauvrette qui serait désavantagée vis-à-vis de l'autre.
Non, c'est un vrai combat de deux destins qui tentent d'exister dans le même univers mais ne le peuvent pas.

Ding !
A ma gauche, le tenant du titre en matière d'histoires à fendre le cœur : Eun Jo, jeune adolescente trop mûre pour son âge qui est terrifiée à l'idée que sa mère la conduise droit dans le mur avec son comportement erratique vis-à-vis des hommes. Ses préoccupations principales sont de ne pas savoir quand elle prendra son prochain repas, de fuir des hommes violents, d'échapper à des gangs, de ne pas se faire violer par un beau-père temporaire, ce genre de joyeusetés.
A ma droite, le challenger dans le domaine des sanglots longs de violons : Hyo Sun, pré-adolescente totalement immature et vraisemblablement bloquée au stade intellectuel d'une enfant de 7 ans. Ses préoccupations principales sont de retrouver des objets qu'elle perd partout et sans arrêt, d'être gentille avec tout le monde et d'être aimée en retour par absolument tout le monde aussi.

On le voit, Hyo Sun est du genre poids plume quand Eun Jo joue dans une toute autre catégorie. On sent d'ailleurs que les scénaristes ont leur petite préférée dés le premier round, Eun Jo bénéficiant des meilleures scènes à tous les égards.

Chacune a évidemment droit à ce qu'il faut de scènes d'exposition (les parents n'ayant, dans les deux cas, qu'un rôle d'alibi pour leurs préoccupations), mais de toute évidence, c'est Eun Jo qui souffre, c'est Eun Jo qui se pose des questions, c'est Eun Jo qui craint pour sa survie. C'est le portrait d'une adolescente à la dérive parce que tout l'y pousse, et qui est prête à se perdre plus encore, pourvu de sortir du cercle vicieux dans lequel elle se sent enfermée.

Tous ceux qui ont vu ce premier épisode vous parleront de la scène du train. Évidemment. C'est la scène incontournable de cet épisode inaugural qui décrit parfaitement où se trouve psychologiquement Eun Jo. C'est poignant à souhait, un brin terrifiant, parfait, vraiment. Donc évidemment, je l'ai sous-titré.
Pour situer le contexte, disons simplement que l'adolescente a pris le parti de fuir la maison de son beau-père du moment avec sa mère sous le bras et un sac de fortune, et que le beau-père s'est empressé de faire prévenir le gang le plus proche par son jeune fils, parce que dans la précipitation, Eun Jo n'est pas partie les mains vides...

Cinderella_1

Si l'on devait chercher un équivalent dans les scènes de Hyo Sun, on irait chercher une scène plus caricaturale (car il n'y a que ça), où Hyo Sun prête à la mère d'Eun Jo les vêtements de sa défunte maman, et, émue, est prise d'une crise de larmes qui permet d'expliciter le manque d'affection dont la petite a fait la démonstration pendant toutes ses scènes. Son attachement irrationnel à sa (future) belle-mère n'est pas exactement subtil, mais il a le mérite de dépeindre une gamine qui ne serait pas caricaturalement gâtée-pourrie, juste moins en déveine que Eun Jo et terriblement esseulée. Hein, vous dites ? Nan mais ça va, je vais pas vous sous-titrer tout l'épisode, non plus.

Cinderella_2

Concrètement, Cinderella Unni est une bonne série, et ce dés le pilote, ça ne se discute même pas ; elle s'affranchit vite de sa référence culturelle pour s'inventer ses propres repères, notamment en donnant une grande force au personnage de Eun Jo par ses multiples scènes de description ou d'action.

Après, vous me direz : c'est peut-être pour plus tard. Dans un deuxième ou troisième round.
Et il est effectivement envisageable que le conte reprenne sa place ultérieurement, qu'on en retrouve des éléments (au hasard : jalousie autour du prince ?), pour mieux les déconstruire et les retourner après... c'est toujours possible en effet.

Mais ce n'est pas le chemin que semble avoir pris la série, narrativement parlant, au vu de ce premier épisode. On a dépassé le stade de la réinvention pour être dans l'invention tout court, et c'est pas plus mal comme ça. Cela ne donne que plus d'impact à cette histoire de belles-sœurs que la vie n'a pas gâtées (même si ce n'est pas dans les mêmes proportions). On ne cherche pas à reprendre les clichés d'une histoire qui a cessé d'émouvoir il y a quelques siècles, et ça me plait. Les deux sœurs grandissent côte à côte, avec leurs blessures et leurs traumatismes qui les opposent sans doute bien malgré elles, et je pense qu'on est gagnant dans l'affaire.
Ça fait au moins un gagnant dans cette histoire.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Cinderella Unni de SeriesLive.

28 avril 2010

Free as a bird

Entre Breaking Bad, Gravity, Sunao ni Narenakute, In Treatment... on peut dire que l'ambiance est à la franche rigolade dans les parages, en ce moment, pas vrai ?

C'est pas grave, c'est aussi fait pour ça, la téléphagie.
Il ne s'agit pas juste de reviewer des épisodes à la chaîne au risque de se prendre pour un critique, mais bien d'y trouver quelque chose ayant une résonance avec le spectateur, d'expérimenter personnellement ce qu'on regarde. En tous cas, c'est comme ça pour moi.
Le principe, même dans une boulimie de pilotes ou dans une crise téléphagique intense me conduisant à regarder deux à trois saisons d'une même série en deux semaines, a toujours été ici de chercher à ressentir quelque chose grâce aux séries, mais aussi de trouver dans les séries quelque chose qui s'accorde avec mon ressenti du moment. On peut chercher le divertissement ou la qualité, le rire facile ou la réflexion abstraite sur des sujets, tout cela est fort valable comme motivation mais, pour moi, la téléphagie, c'est une expérience intime, une quête sans relâche d'un moment où les limites entre le "ailleurs" et le "dedans" deviennent floues, ou quand ces deux entités se renvoient la balle. Je crois que c'est de ça que ces derniers posts ont parlé, bien plus que de pilotes ou de saisons, non ?

Alors, si vous n'êtes pas du genre à vous laisser effrayer pour si peu, venez voir, approchez-vous, je vais vous parler de Mother, parce qu'il est impératif que vous entendiez parler de cette série. Et que si c'est pas moi qui m'en charge, les chances pour que ce soit quelqu'un d'autre sont quand même assez limitées, disons-le sincèrement même si ce sera avec une pointe de regret (mais ce sera le sujet d'un autre post). Question 9

Freeasabird

Mother, je vous en parlais lorsque je vous ai présenté les nouveautés du printemps, c'était l'une des séries qui j'attendais, même si son thème m'avait aussi un peu effrayée ensuite,  après les évènements tragiques de ces derniers temps. La mort, la maladie, la violence... il y avait un peu trop de tout ça dans ma vie tout d'un coup, et Mother semblait soudain beaucoup plus terrifiant qu'une série sur les vampires (et vous savez à quel point je hais tout ce qui a des dents un peu trop pointues, c'est bien simple, je fais encore des cauchemars à cause de l'épisode de V New Gen dans lequel Anna... brrr... passons). Mais enfin voilà, les sous-titres pour le pilote sont sortis et je me suis dit qu'avec un peu de courage, je pourrais tirer du bon de cette expérience. Et qu'au pire le pilote serait tellement pourri que j'en sortirais indemne.

On ne sort pas du pilote de Mother indemne, je préfère mettre fin immédiatement au suspense, c'est même parfois carrément terrible. C'est fou comme les Japonais sont capables du plus mielleux comme du plus violent psychologiquement, je crois que je ne m'y ferai jamais. Vous regardez des conneries genre Massugu na Otoko (ah oui, c'est vrai, on avait dit qu'on n'en parlerait plus jamais) ou Tokujou Kabachi!!, et quelques semaines plus tard, vous vous prenez Mother dans la tronche avec une violence inouïe.

Mais parlons concrètement : Mother, c'est donc l'histoire de cette jeune enseignante remplaçante qui découvre qu'une de ses élèves est maltraitée, et qui décide de l'enlever. C'est en tous cas le pitch de la série tel qu'on a pu le lire un peu partout (et je n'ai pas été la dernière), et j'avais relevé combien un tel sujet pouvait, selon les mains entre lesquelles il tombait, devenir soit un navet sirupeux, soit un chef d'œuvre.
C'est la deuxième option.

On l'a déjà dit (je ne sais plus à quelle occasion), mais les Japonais ne sont pas de grands dialoguistes. Déjà quand ils sont mauvais scénaristes, on peut oublier les dialogues au cordeau, on est dans le mécanisme de conversation primaire le moins enrichissant possible juste pour faire fonctionner les gags/quiproquos/suspenses à deux balles. Mais quand ils sont bons, les scénaristes nippons ont aussi la particularité de toujours préférer le dialogue qui "fait vrai", le truc qu'on pourrait dire soi-même, la tirade qui vient du cœur plutôt que du cerveau de l'auteur qui s'est creusé trois jours pour trouver le mot qui fait mouche. Dans Mother, on est de la deuxième école, c'est net, et à cela s'ajoute un grand talent pour les silences. Ces silences sont aussi l'occasion de scènes contemplatives absolument superbes, ce qui ne ruine rien.

Et puis parfois, il y a juste ce qu'il faut de silence, de musique, de dialogues et d'images superbes, comme cette séquence aux faux-airs d'Amélie Poulain :

Ameliekindofthing

On n'est pas dans une série au niveau de photographie de Mousou Shimai (qui à ce jour reste la référence à mes yeux en matière de recherche esthétique à la télévision japonaise ; comme toujours, je ne demande qu'à être contredite preuve à l'appui), mais clairement, l'oeil qui se trouve derrière la caméra cherche à trouver la beauté là où on ne l'attend pas.
Ainsi, la ville de Muroran est à la fois un havre de silence enneigé, et le théâtre d'une industrie bruyante et un peu effrayante. La nature la plus pure y côtoie vraisemblablement une industrie d'un autre âge, et on y observe des envolées d'oiseaux migrateurs aussi bien que des quartiers en décomposition. Du froid, du silence, du dénuement, Mother fait de la poésie sans en rajouter des tonnes. C'est saisissant. On se prend à s'arrêter sur les prises de vue à la fois normales et exceptionnelles que fait la caméra pour saisir le monde dans lequel la petite Rena vit. Cela en dit autant sur l'histoire que les scènes plus explicites sur la maltraitance de la petite fille, finalement.

Si Mother est, en apparence, l'histoire d'une jeune femme qui enlève une enfant maltraitée, l'héroïne de ce pilote, c'est Rena. Je ne sais pas où ils ont trouvé cette gamine mais elle est épatante. On a largement dépassé le niveau habituel des enfants comédiens japonais. Laaaargement. Plusieurs fois je me suis dit "mais elle me tue cette gamine, comment elle fait ça ?", c'était incroyable. Si l'interprète de Rena ne fait pas carrière, je n'ai plus foi en rien, je vous le dis. Il faut préciser que le Japon a un vrai problème avec son système de recrutement d'enfants dans la plupart des fictions, avec pour principal coupable ce syndrome du "kawaii" (=mignon) qui pousse les producteurs, pour des raisons qui me dépassent, à engager des enfants incapables de jouer, mais avec de grands yeux et des joues bien rondes, et le tour est joué. Ici, on a vraiment une petite comédienne saisissante qui semble avoir absolument tout compris de son personnage, et ça fait mal, vraiment, que ce personnage soit si bien incarné.

Parce que je ne vais pas pouvoir éviter ce sujet bien longtemps. Oui, Mother parle de maltraitance. Et surtout, elle la montre. Elle la montre avec intelligence et bon goût, mais sans pudeur mal placée. Pour qu'on comprenne bien l'enjeu, Rena va plusieurs fois être confrontée à une violence psychologique (ses jouets sont mis au rebut sur le trottoir, sa mère lui donne 500Y pour qu'elle débarrasse le plancher le soir), une violence physique (terrible, terrible scène pendant laquelle la petite est battue comme plâtre), et une violence sexuelle (sans conteste la plus terrifiante de par ses manifestations souvent inattendues). Tout est montré avec le bon goût de ne pas faire dans la gratuité, mais on ne nous épargne pas pour autant. C'est un acte de bravoure côté réalisation... et côté acteurs, aussi. J'en hurlais de douleur et d'incompréhension. On se dit que, non, non quand même pas, non c'est pas possible d'en arriver là. Si. Oh mon Dieu, si.

Dans tout cela, la complicité se construit progressivement entre Rena et la biologiste/instit Nao, une femme frigide (on ne nous délivrera la clé de sa froideur qu'en toute fin de pilote) qui n'est capable de s'intéresser qu'aux oiseaux migrateurs et qui, de son propre aveu, déteste les enfants. Mais la petite fille en quête d'affection et d'approbation, et la femme emmurée dans son monde de volatiles vont très lentement s'apprivoiser. Les scènes sont à la fois tendres, belles, et réalistes. Nao ne se prend pas d'affection pour le bout de chou, on sent qu'elle a du mal. Comme la plupart des adultes qui ne sont pas à l'aise avec les enfants, au lieu de chercher à user de tendresse exagérée et de cajoler l'enfant, Nao parle à Rena comme à une adulte.
Et c'est sans doute ce qui les lie toutes les deux avec tant de beauté, le fait que la femme et l'enfant se voient comme deux égales. C'est ce qui leur permet de parler de leurs mères respectives ou de la passion de Nao pour les oiseaux migrateurs (une très, très jolie thématique que cette passion pour les oiseaux, qui permet quelques élégantes métaphores qui plus est), sans qu'il n'y ait l'élève et le maître, la figure parentale autoritaire et l'enfant docile. On sort du carcan social habituel pour montrer une autre forme de famille qui se crée. Chacune vient avec ce qu'elle a dans cette étrange relation.

Bonding

Lorsqu'enfin, Nao comprend que le point de non-retour a été franchi, et emmène Rena, il ne s'agit pas de prendre la petite sous le bras et de lui expliquer plus tard que c'était le mieux pour elle. Elle a ces mots incroyables : "Ecoute. Je vais t'enlever. Je pourrais aller en prison pour ça. Mais je fais souvent des choses que je ne devrais pas. C'est peut-être une erreur. Il est possible que tu souffres encore plus. Mais... je vais devenir ta maman". C'est cette franchise qui rend leur lien si puissant. Partenaires dans le crime, d'un commun accord.

La suite de Mother sera, vraisemblablement, dédiée à leur cavale. Et à leur mensonge. Il faudra mentir pour toujours. Ne plus jamais dire la vérité. Elles ont choisi ensemble ce chemin, et reculer, c'est tout perdre.

Ces deux histoires qui se mêlent pour tenter de fuir ce qui, dans le fond, ne se fuit pas (car même si Rena refait sa vie avec Nao, les dommages sont irrémédiables de toutes façons ; et Nao a elle-même sa part de douleurs qu'elle a fuies mais jamais réussi à abandonner derrière elle), c'est ce qui fait de Mother une expérience touchante et profondément humaine.

Tout le monde n'a pas forcément les reins suffisamment solides pour supporter le poids d'une telle série dans son intégralité, mais si vous passez à côté... eh bien, vous, vous ne le regretterez pas, parce que vous ne saurez pas ce que vous avez manqué. Mais moi je saurai, et chaque fois que vous viendrez sur ce blog, vous saurez que je regarde votre IP s'afficher en hochant la tête d'un air navré et déçu. Ne gâchez pas la belle relation téléphagique que nous avons : regardez, au moins, le pilote de Mother... Sérieusement, je dois supplier, aussi ? Ou le message est passé ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Mother de SeriesLive.

27 avril 2010

Il faudra pourtant bien cracher le morceau

Allez, j'ai pitié de vous. Pour changer des séries coréennes... direction le Japon ! En cette rentrée, quelques nouveautés avaient réussi à plus ou moins capter mon attention (le point capital de cette phrase étant "plus ou moins"), mais les sous-titrages sortant dans l'ordre qui les arrange et non selon mes propres priorités, aussi exaspérant et stupide que cela puisse sembler d'ailleurs, me voilà donc à parler de la saison printanière japonaise en commençant par Sunao ni Narenakute.
Qui, de "pas prioritaire du tout" est passé, avec une petite affiche bien sentie et un contexte favorable, à "tiens au fait vivement que". Ce sont des choses qui arrivent.

Sunao_Title

Sunao ni Narenakute, c'est, pour ceux qui ont échappé aux news de SeriesLive à ce sujet (mais pourquoi Ducros il se décarcasse, eh ?) une série s'appuyant sur le concept de Twitter.

Attention : pas sur un compte Twitter en particulier. Non. Sur Twitter dans sa globalité. C'est la différence avec Shit my Dad says, le projet de Denny Crane. De... enfin, vous m'avez comprise. Et là, on retient tous notre souffle en nous disant : "bordel, c'est pas possible d'être opportuniste comme ça, je vois même pas comment on peut tirer une série du concept de Twitter". Je suis et je relance d'un "sans compter que Densha Otoko est passé devant". Comment une série peut-elle retranscrire aussi finement que Densha Otoko la façon dont un microcosme virtuel fonctionne et réagit sur internet, avec mise en scène créative et maîtrise du fond du sujet ? Sincèrement, on voit mal comment on peut mieux faire.

C'est là, donc, qu'arrive Sunao ni Narenakute, et que dans un premier temps, la série répond à ce défi de façon brillante : elle l'évite. Complètement. Voyez, c'était pas la peine de se tracasser pour si peu ! Les premières minutes du pilote sont vite expédiées avec une présentation sommaire de Twitter laissant penser, grosso-modo, qu'il s'agit d'une sorte de chat mondial fort commode où on raconte sa petite vie. Ce qui n'est quand même pas l'exacte vérité, non plus, et les utilisateurs le savent bien. Ces quelques minutes (et son ignoble petit panneau pédagogique, voir capture ci-dessous) ont valeur de postulat de départ et il faut le dire, sur le coup, ça déçoit un peu de voir que la série se donne si peu de mal pour exploiter son média.

Sunao_Twitterintro

Ce n'est pas tout-à-fait vrai. Le pilote ne commence pas précisément sur cette explication de Twitter. Il commence (ph non, là vraiment ça n'arrange rien à notre affaire) par un flashforward. Je DETESTE les flashforward en début de pilote. Parfois c'est intelligent, parfois c'est joli, parfois c'est pratique, mais même dans ces cas-là, et ils ne sont pas la majorité, les flashforwards dés le début d'un pilote, c'est surtout le truc qui te casse toute envie de regarder la suite, parce que tu connais la putain de fin. Quel est l'abruti qui le premier a cru intelligent de commencer une série sur un spoiler, que je lui fasse la peau ? C'est débile, les flashforwards dés le début. Attendez au moins que quelques scènes d'exposition soient passées, au minimum, merde ! Ah que ça m'agace.

Donc reprenons. D'abord un flasforward. Ensuite un cours très accéléré et simplifié sur Twitter. Sunao ni Narenakute commençait sous de bien mauvais auspices, il faut le dire. Et encore, je ne vous ai pas dit à quel point le flashforward rappelait celui de Last Friends. Ce qui provoque chez moi un certain agacement aussi parce que quand je regarde le pilote d'une série inédite, j'ai la mauvais manie de l'espérer être inédit. C'est un tort que j'ai, je m'en rends bien compte.
Le dossier à charge s'alourdit et pendant ce temps-là, on ne sait toujours pas ce qu'on fait là.

Les protagonistes s'envoient des tweets (qui concrètement ressemblent plus à des mails de groupe qu'à autre chose vu qu'ils font comme s'ils n'étaient que 5 à pouvoir les lire, mais passons, passons), et vient l'irrémédiable moment, typique dans les séries asiatiques, où se produit une coïncidence grosse comme une maison, en fait, deux, même, où deux personnages dont on SAIT qu'ils sont aussi amis sur Twitter se querellent, alors qu'en plus on SAIT qu'ils sont voués à vivre une intrigue amoureuse ; et là on se dit "mais pourquoi, pourquoi, pourquoi je n'ai pas accepté d'aller raboter la corne des pieds de tante Michèle plutôt que de regarder ce pilote ?!". Avec du gel au menthol badigeonné sous le nez, c'est presque supportable, pourtant, alors : pourquoi ?

Eh bien parce que ces insupportables clichés durent, grosso-modo, une dizaine d'odieuses minutes, et qu'ensuite ça s'arrange. Je sais, ça semble inespéré. C'est pourtant vrai. La parenté de Last Friends prend finalement le dessus pour dresser le portrait de personnes ayant chacune leur souffrance personnelle. Et lorsque les 5 personnages décident de se rencontrer IRL, on comprend aussi, enfin, l'importance de Twitter dans l'intrigue.

C'est que, voyez-vous, nos 5 amis se rencontrent et semblent être des jeunes gens tout-à-fait normaux et fréquentables, mais en réalité, chacun a une blessure à cacher. Certains annoncent rapidement la couleur au spectateur, qui choisit de s'identifier ou non. Le 5e est plus trouble et on n'est pas certain, à l'issue du pilote, d'avoir compris ce qui clochait précisément chez lui.
Attention au spoiler après la virgule, car l'un des personnages est prof débutante mais incapable de s'adapter à son métier et manque de confiance en elle dans tous les domaines de la vie, un autre, d'origine étrangère, se fait passer pour un docteur auprès de ses followers mais est en fait un larbin sans cesse humilié, une troisième craint d'être enceinte et (est-ce lié ?) se scarifie, et un quatrième est ultra-séduisant, harcelé sexuellement au travail, mais absolument incapable d'avoir une érection. On parle donc de problèmes qui, globalement, dépassent le stade de la simple amourette qui tourne mal.

Et c'est donc là que le shaker Last Friends + Twitter fait son effet. D'un côté, on a la promesse d'une exploration sombre et sans (trop) de concession de maux réels et concrets (il y avait le questionnement sur la transsexualité dans Last Friends, il y a les problèmes érectiles dans Sunao ni Narenakute, tout ça part du même besoin de parler de sexualité, chose déjà peu courante si on omet les séries coquines de TV Tokyo, et en plus d'en parler sans donner l'impression que c'est magique et romantique et simple...), et en même temps, on a un drame qui se joue sur le problème des faux-semblants.

Chaque protagoniste a eu la possibilité, via Twitter puis grâce à la rencontre IRL, de dresser un portrait de lui "bien sous tous rapports". Ah, tu es médecin, génial ! Ah, tu es photographe, cool ! Oh, tu es une jolie fille prête à aller à l'hôtel le premier soir, sympa ! J'exagère à peine. Mais chacun va découvrir qu'en quittant le domaine purement virtuel, en liant des amitiés dépassant ces quelques échanges sur les réseaux sociaux, il va devoir soit continuer à mentir (et le faire avec d'autant plus d'efforts que la vérité sera plus difficile à camoufler), soit devoir se dévoiler.

Ce n'est pas Twitter, c'est tout internet qui soudain est au cœur du débat. La personnalité que vous vous inventez, parfois exprès en mentant sur votre métier en vous prétendant Docteur (et en prenant ce pseudo), parfois inconsciemment en ayant l'air d'un photographe bohème sans penser à mentionner d'autres facteurs de votre vie privée, n'est pas un masque qu'on peut garder longtemps sitôt qu'on franchit le pas et qu'on passe à la "vraie vie". Le mensonge comme moyen de se faire des amis, mais aussi comme meilleur moyen de les perdre. Maintenir les apparences n'est plus envisageable passé le cap de la rencontre "en vrai", c'est inéluctable.

Dans Sunao ni Narenakute, chacun a ses noirs petits secrets, ses angoisses profondes et sa triste solitude, et de toute évidence, il ne sera pas possible de les cacher aux 4 autres bien longtemps. Pour cela, il aurait fallu rester derrière l'écran. Mais du jour où la rencontre se produit, la suite des évènements ne leur appartient plus.

Sunao ni Narenakute, c'est donc après une heure de tâtonnements et de scènes parfois un peu courues d'avance, un drame profondément humain comme les Japonais savent les faire, avec en toile de fond, une question sur notre rapport à la société aujourd'hui dans le contexte des réseaux sociaux. Comment à la fois cultiver un réseau de connaissances avec qui partager des choses intimes sans risquer de dévoiler ce qu'on ne veut pas dire ?

En se découvrant les uns les autres, les protagonistes de Sunao ni Narenakute, comme l'indique le flashforward, ne sont pourtant pas certains d'être soulagés de leurs souffrances. Et finalement, un peu laborieusement, le pilote définit les grands axes de ses interrogations sur le désespoir de la jeunesse d'aujourd'hui. Ce n'est pas aussi bluffant que le pilote de Last Friends, dont la parenté est évidente pour bien des raisons (le cast n'étant pas des moindres, et si Juri Ueno s'est transformée, Eita n'a pas su pour le moment couper les ponts), mais ça reste un bon pilote.
Ça ne fait donc jamais qu'une série de plus à regarder en ce moment. Je n'en était plus à ça près, de toutes façons.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Sunao ni Narenakute de SeriesLive.

20 avril 2010

Princesse sale teigne, tu es bien jolie !

Quand même, c'est étrange. Sans ironie aucune, vraiment. Je me demande bien pourquoi. Mais les faits sont là : chaque fois que je pense à une série judiciaire asiatique, je pense à Hokaben. C'est vrai que les séries d'avocats ne courent pas les rues dans des pays moins procéduriers que les États-Unis. Et c'est vrai que les quelques séries s'y étant essayées récemment n'ont pas été sous-titrées ; je pense à Akakabu Kenji Kyoto-hen ou Bouchou Mania 09 mais je ne demande qu'à être mise face à mon erreur. Forcément, ça n'aide pas. Quant à la Corée... bon, on sait tous que ce n'est pas ma priorité, même s'il est rare que je sois profondément fâchée avec ce que je vois de la fiction coréenne, je continue de lui préférer la concurrence nippone. Ainsi va la vie.

Tout ça pour dire qu'en voyant Geomsa Princess (Prosecutor Princess pour ceux qui préfèrent les titres traduits et doivent probablement être des fans de Perdus également), je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Hokaben. Alors que, pourtant... Non, bon, allez, j'abdique. Plutôt que de truffer mon post de comparaisons plus ou moins discrètes, je vais y aller carrément et vous proposer une vraie mise en parallèle des deux séries. Avec mise en page en deux colonnes, captures et tout, la totale.

Hokaben
Geomsa Princess
AsianLegal_1b
Côté look, ça reste
bien austère...
AsianLegal_1a
Côté look, on dirait
qu'elle gagne sa vie autrement.
Akari est heureuse et fière
d'être enfin avocate !
Hye Ri s'impatiente pendant la cérémonie
et trouve une excuse pour se défiler au plus vite.
Akari travaille dans une grande firme.
Hye Ri (quand elle travaille)
intègre le bureau du procureur.
AsianLegal_2b
Très impliquée émotionnellement
dans ses affaires, Akari souffre.
AsianLegal_2a
On en a rien à foutre des circonstances atténuantes,
la loi c'est la loi, tant pis pour les gens.

Vous le voyez, la comparaison tient la majeure partie du temps au fait que je me suis dit "ah, tiens, dans Hokaben, Aya McBeal n'aurait pas réagi comme ça".

Il faut dire aussi que Geomsa Princess passe le plus clair de son pilote à nous introduire son personnage, et pour ce faire, il lui fallait une situation ayant le moins possible à voir avec le monde juridique. Tout l'enjeu de la série est de montrer que Hye Ri est une petite fille complètement gâtée-pourrie (le genre qui s'achète tout un équipement de ski uniquement parce qu'on pourrait éventuellement la reconnaître avec son matos de l'an dernier), et surtout, qu'elle est totalement superficielle. Si vous connaissez quelqu'un qui est prêt à dépenser à 8 millions dans des chaussures... euh, présentez-nous, vous serez gentil.

Et le terme de "superficiel" n'est vraiment pas limité au fait qu'elle adore faire du shopping. Non, on parle vraiment de quelqu'un de totalement égocentrique qui ne s'émeut que pour les sacs à main et les jolies chambres d'hôtel, et se désintéresse totalement de ses semblables. Elle n'a pour ainsi dire pas de cœur. Par contre, quand le monde se plie à son caprice et que tout va comme elle veut, elle est souriante, ça ya pas de problème ; ce n'est pas une pimbêche, mais elle est vide, cette pauvre petite, que voulez-vous. La superficialité dans toute sa splendeur.

Du coup, en brossant le portrait de cette bimbo matérialiste pendant 90% de son épisode inaugural, Geomsa Princess accomplit parfaitement sa mission, qui était de NE PAS parler du monde juridique, sauf en cas d'extrême nécessité.

On se doute bien que ça va s'arranger, au moins un peu, vu la dynamique mise en place dans le bureau où elle va faire son stage, et que ces quelques personnages devraient réussir à avoir au moins autant de temps d'antenne qu'une paire de chaussures à strass (j'exagère à peine).

Mais le message est clair : Hye Ri n'est pas de ces acharnés du travail qui consacrent chaque seconde éveillée à sauver la veuve et l'orphelin, et ce ne sont pas les scénaristes qui vont le lui reprocher. Car, bien que je l'aie déjà mentionnée dans une capture plus haut, revenons un peu sur sa position vis-à-vis de la loi, voulez-vous ?

AsianLegal_3

On pourrait imaginer bien des réponses de la part de son patron : par sens du devoir, parce que tu travailles pour l'État, parce que sinon je refuse d'être l'un de tes love interest potentiels... Il y avait l'embarras du choix.
Eh bien sachez qu'en face, l'argumentation de son supérieur, c'est ça :

AsianLegal_4

Qu'est-ce est donc que cette "pédagogie" dont vous me parlez ?
Voilà. C'est vous dire le niveau du débat.

Geomsa Princess est donc avant tout une histoire légère où l'on trouve des personnages divertissants... mais pas nécessairement aussi caricaturaux qu'on peut le croire. Hye Ri n'a pas non plus que de l'eau entre les oreilles, d'ailleurs on aura sur le tard des preuves qu'il y a de la vie intelligente sur sa planète, avec sa tirade sur "le droit constitutionnel à la recherche du bonheur, et comment une jupe ras-la-moule s'inscrit dans ce droit fondamental". Si-si.

Allez, rien que pour le plaisir (sadique) de voir cette petite peste en baver un peu, je vous propose un court extrait, trente secondes à tout casser, juste histoire de comprendre les malheurs de Hye Ri qui (va yavoir du spoiler), la pauvre chérie, n'a pas pu gagner une enchère sur ses chaussures de rêve. On sait tous ce que c'est, allez, on est tous passés par là. Sincèrement, c'est ma scène préférée du pilote. Je crois même que je l'aime autant que l'ascenseur dans Kaeinui Chwihyang. Bon ptet pas. Tiens si vous me le demandez, je vous le proposerai aussi en sous-titré, ce passage, comme ça vous me direz quelle est la plus hilarante des deux scènes.

PauvrePetiteFilleRiche

Si vous espériez une plongée dans les eaux profondes du système judiciaire coréen, en tous cas, ça me semble mal barré.
Pour ça, il faudra probablement que je me prenne par la main et regarde Daehanminguk Byeonhosa (Lawyers of Korea). Mais si vous croyez que j'ai le temps, mais pauvres amis...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Geomsa Princess de SeriesLive.

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17 avril 2010

Pas encore folle d'elle

Quand vous voulez vous offrir un divertissement léger mais pas débile, et que vous ne manquez pas cruellement de culture, vous pensez immédiatement à une série asiatique. Aussi, après avoir rejoué hier 4 mariages et 1 enterrement (sans les mariages), j'ai eu envie de me payer une bonne crise de rire, et j'ai opté pour l'une des nouveautés de la saison coréenne : Kaeinui Chwihyang (que les sites occidentaux appellent aussi bien Personal Preference que Personal Taste, écoutez les gars, essayez de vous entendre, ça nous fera des vacances). J'la sentais bien, cette petite comédie.

Eh bien... je n'ai été ni déçue ni ravie. Kaeinui Chwihyang a des moments proprement hilarants (je confesse m'être repassé la scène dans l'ascenseur deux ou trois fois, pour le plaisir) (bon d'accord peut-être quatre) (disons cinq et on n'en parle plus). Mais il y aussi quelques lenteurs franchement désagréables.

On parle quand même d'une série dont le pitch, du moins c'est comme ça qu'on me l'avait vendu, est de faire cohabiter une jeune femme dégoûtée de la gent masculine, et un jeune homme qui se fait passer pour gay. Je voyais arriver d'ici les quiproquos, les excuses bidons et, oh, forcément, au moins une scène où l'un des deux protagonistes serait sorti de la douche et aurait été surpris par l'autre, c'était obligé.

Au lieu de ça, le pilote en rajoute des tartines et des tartines sur la situation de Kae In, qui a misé sur le mauvais cheval, on s'en aperçoit dés le début de l'épisode, et c'est pénible que ça lui prenne autant de temps à s'en apercevoir. Le vrai problème est surtout qu'on nous le dise explicitement aussi vite, en fait ; une maladresse qui rend très fatigantes un certain nombre de ses tergiversations dont on sait qu'elles ne riment à rien et qui n'offrent pas le moindre intérêt dramatique, vu le ton général de la série. Heureusement que l'actrice principale est championne internationale de grimaces, parce que sinon on s'ennuierait presque.
Se débattant misérablement avec son petit ami actuel, Kae In ne prend presque pas la peine de se prendre le bec avec son futur chevalier gayrvant, Jin Ho, qui passe le plus clair de son temps à être agacé par elle, quand il devrait, en toute logique, lui trouver un ou deux bons côtés, vu qu'ils sont quand même amenés à emménager ensemble !

Restons logique, on ne va quand même pas les menacer d'une arme pour qu'ils se lancent dans leur colocation, tout de même ! Faites un effort, chais pas moi !
Déjà, pourquoi dans toutes les comédies romantiques asiatiques, à plus forte raison les coréennes, il faut que les deux futurs tourtereaux (parce qu'on SAIT qu'ils vont finir ensemble, on ne se pose pas sérieusement la question !) se prennent systématiquement la tête ? Mais qu'ils ont mauvais caractère, ces jeunes coréens ! Je sais pas moi, on est quand même en présence d'un pitch qui laisse penser que ces deux-là ont un autre enjeu que le fait de ne pas s'entendre ! On pouvait espérer un peu de changement !!!

Donc bon, vous l'avez compris, Kaeinui Chwihyang est loin d'être la romcom parfaite. On a envie de baffer les scénaristes une fois ou deux, parce qu'ils s'acharnent à repousser l'inévitable. Cette fichue cohabitation, on voit mal comment elle va se faire. Pourtant, elle va se faire, parce que toutes les photos de promo et les posters de la série le disent avec malice et bonne humeur (j'adooooore les promos de la série, vraiment, sans elles je n'aurais même pas tenté le pilote) :

Personal

Mais une fois qu'on sera entrés dans le vif du sujet, j'ai aussi le sentiment que les situations rocambolesques peuvent être prometteuses. Parce que quand même, il y a eu deux ou trois scènes hilarantes (et pas que celle de l'ascenseur) (même si, quand même, c'était la meilleure) (tiens je vais me la repasser un coup...) (ah ah, tout de suite ça va mieux), et qu'on sent que Kaeinui Chwihyang pourrait quand même finir par atteindre son objectif. Un jour. Quand cette histoire de vilain méchant petit ami qui fait rien que d'embêter l'héroïne sera derrière nous.

J'aurais presque hâte, tiens.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Kaeinui Chwihyang de SeriesLive.

15 avril 2010

Pour une fois on serait presque d'accord

Voilà une vingtaine de jours que je ne vous ai pas parlé de séries asiatiques, c'est honteux, je devrais me cacher !

Mais plutôt que de faire ça, je vais plutôt vous reparler de la saison printanière au Japon. D'ailleurs pour un rappel des séries qui débarquent, n'hésitez pas à éplucher le désormais traditionnel post récapitulatif des nouveautés, que j'ai dressé le 18 mars dernier. Ah pis pendant que je vous tiens, il y a aussi l'article-bilan de la saison hivernale sur SeriesLive (désormais ces articles sont dispos dans la colonne de droite, si jamais l'envie vous prenait d'y jeter un œil sur le tard).

Bon, donc ça, c'est fait.

Or, donc, la saison débute tout juste (et les pilotes seront diffusés pendant tout le mois d'avril, et même un peu en mai), et comme d'habitude Oricon n'a pas pu s'empêcher de demander aux japonaises entre 15 et 30 ans aux spectateurs quelles étaient les séries les plus attendues de la saison. On ne peut pas dire que le résultat soit choquant outre mesure...

1 - Tsuki no Koibito
2 - Team Batista no Eikou
3 - Kaibutsu-kun
4 - Shinzanmono
5 - Sunao no Narenakute
6 - Gegege no Nyoubou
7 - Keibuho Yabe Kenzou
8 - Yankee-kun to Megane-chan
9 - Zettai Reido
10 - Tumbling

Comme toujours, on voit que les bouses pour ados écervelés ont a priori un bel avenir devant elles, avec la popularité de Kaibutsu-kun, Yankee-kun to Megane-chan ou Tumbling. Par contre, étonnamment, je suis assez d'accord avec les 4e et 5e séries de ce classement, ce qui me fait craindre que les séries ne soient pas aussi intéressantes qu'attendu, puisqu'elles sont dans le classement Oricon. J'exagère, mais à peine.
Mais bon, les sondages Oricon, on sait ce qu'ils donnent, au final, hein. Ils ne représentent jamais qu'une partie de la population.

Je reviens sur Tsuki no Koibito, qui est le titre de la fameuse série avec Takuya Kimura.
Prévue pour un lancement fin avril, les annonces faites autour de la série sont très sporadiques (plus le casting en béton armé) semblent faire leur petit effet sur les fans en manque de KimuTaku. On n'avance pas d'un pouce sur la promo, puisque même le site web n'est pas encore en ligne (alors que celui de Sunao no Narenakute, pour ne citer que cet exemple, était en ligne depuis belle lurette même si totalement dénué d'illustrations pendant longtemps, ne proposant que les photos des CV de ses 5 acteurs principaux). D'accord, ça semble faire son petit effet, mais je ne suis pas certaine que ce soit uniquement une question de marketing de l'attente ; c'est pas très rassurant. Ça donne vraiment l'impression que la chaîne n'est pas sûre d'elle.

Bon pis moi, je vous avoue, j'ai de plus en plus envie de voir justement Sunao ni Narenakute, j'ai un peu besoin de ça en ce moment, et je trouve leur photo de promo vraiment adorable...

Sunao

Je me prendrai la tête sur Chase, Mother et Shinzamono un peu plus tard, je pense. La période se prête plus à la franche camaraderie, en fin de compte.

25 mars 2010

Adieu veaux, vaches, cochons... bulle économique

Un peu d'histoire. Ou d'économie. Plus vraisemblablement les deux. En 1989 explosait la "bulle" économique du Japon, dans laquelle se complaisait le pays alors en plein boom. Soudain, les conditions économiques ont cessé d'être mirobolantes, et par voie de conséquence, l'immobilier s'est effondré, les prêts n'ont plus été accordés, les entreprises ont fermé, le chômage a augmenté. Note : je parle bien du Japon des années 90 et pas de la France des années 2010.

C'est dans ce contexte que s'inscrit Okane ga nai!, une série de 1994 qui commence par nous dresser le portrait d'une famille complètement sur la paille, et vivant dans des conditions pour le moins précaires. Il faut dire que le décès des parents n'a pas vraiment joué en leur faveur, et que les trois garçons vivent sur le maigre salaire de l'aîné, Kentarou, qui a abandonné ses études pour trouver un travail... qu'il va perdre, son entreprise faisant faillite. A la suite de quoi les usuriers se pointent pour réclamer leur argent, le proprio vide la cabine qui leur sert de maison et les expulse, bref, c'est la débandade.
La scène-clé du pilote est d'ailleurs plus dure que la moyenne, pour une série japonaise notamment, parce que voilà les deux petits frères en train de dormir sur un banc, sous quelques feuilles de papier journal, et Kentarou comprend qu'il a tout perdu et que surtout, les deux petits, là, ça va pas. Malgré sa bonhommie et ses bêtises, Kentarou parvient à retranscrire toute la désolation nécessaire (je ne savais pas Yuuji Oda bon comédien, c'est dommage que finalement il ait choisi la chanson comme carrière ce garçon) pour que cette scène ne semble pas plaquée mais réellement percutante.

Là, comme ça, je comprends que vous trouviez ça dramatique. Mais l'atout majeur de la série, c'est que Kentarou est d'une nature positive. Ou peut-être naïve. Enfin, en tous cas, il ne se laisse pas abattre, même si pour survivre il devait s'enfuir d'un restaurant tous les jours (très amusante façon de mettre en place sa combine, d'ailleurs). Avec ce personnage aux moues diverses et amusantes, on n'a pas envie de se tirer une balle, et franchement, c'est vraiment à ça que ça tient, parce que même le petit frère (qui s'occupe des repas et des finances de la famille) a de quoi déprimer.

Tout l'objet de Okane ga nai!, c'est de voir comment Kentarou, qui prend durement conscience des circonstances dans lesquelles ses deux petits frères sont en train de grandir, va s'arranger pour se faire une place au soleil. Et cette envie de mener la belle vie (c'est-à-dire de ne plus s'inquiéter des problèmes d'argent) passe, je vous le donne en mille : par le travail. Oui, on n'est pas dans une série américaine, un coup de chance ou un plan invraisemblable n'y suffiront pas, il faudra bosser d'arrache-pied.

Mais bien-sûr, il faudra aussi beaucoup d'astuce, car Kentarou n'a pas de diplôme, il est pauvre comme Job, et il commence par trouver un boulot dans une société fournissant des services d'entretien le jour, et de gardiennage la nuit ; Kentarou va donc commencer sa carrière en visant les poubelles et en patrouillant dans les couloirs sombres à peu près 24h sur 24. Mais il est bien décidé à améliorer son sort, on l'a dit, et cela passe par une entreprise de courtage en assurances sur laquelle il a des vues. Dirigée par une business woman inflexible, l'entreprise n'est pourtant pas des plus accueillantes, mais voilà, on y brasse de l'argent. Et avant même d'avoir pris conscience des conditions de vie de ses frères, Kentarou voit sa curiosité piquée par ce qui s'y passe ; la scène où on le voit lire par-dessus l'épaule des courtiers, tenter de comprendre les documents ou épier le fonctionnement du bureau montre que sans même que ce soit une question d'argent, Kentarou est un esprit vif qui est capable d'aspirer à mieux, même s'il ne s'en aperçoit pas lui-même.

Il y a un facteur d'identification devant Okane ga nai!, c'est évident. Pour les mêmes raisons que devant Zeni Geba, mais sur un mode différent puisqu'ici, on reste quand même dans une dynamique positive typiquement japonaise, sur l'air de "toi aussi si tu te donnes à fond tu peux changer de vie". Mais il y a une telle sincérité dans le personnage de Kentarou, le loser qui veut devenir quelqu'un (et même pas pour lui-même, même s'il en a la curiosité intellectuelle), qu'on adhère franchement, d'autant qu'on évite un certain nombre d'écueil qui, est-ce la faute du temps qui passe ? Semblent devenus difficilement contournables par un grand nombre de séries d'aujourd'hui.

Et puis, des séries des années 90, je n'en ai pas vu beaucoup, et je dois dire que j'apprécie le voyage... une fois qu'on a réhabitué son œil aux tailleurs colorés et aux cheveux gominés, c'est plaisant, en fin de compte.

Okane

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Okane ga nai! de SeriesLive.

18 mars 2010

Ready ?

Ce que j'aime avec les Japonais, c'est que dés qu'on commence à se lasser de la saison, genre on a vu toutes les nouveautés (ou plutôt, correction : toutes les nouveautés qui nous intéressaient à peu près, et il suffit de remonter parmi les posts de Dorama Chick pour mesure l'ampleur des dégâts cet hiver... les seules vraiment critiques positives de la saison vont aux séries coréennes !), eh bah hop, arrive déjà une nouvelle saison, avec de nouveaux projets !

Alors me revoilà, moi aussi, avec mon petit récapitulatif des nouveautés à attendre ce printemps, sachant qu'évidemment, un bilan de la saison d'hiver (que je vais m'efforcer de rendre le moins amer possible, souhaitez-moi bonne chance) vous sera bientôt proposé sur SeriesLive.

'Zêtes prêts ? Allez, ne perdons pas de temps, yen a une tripotée.

- Chase (NHK)
L'histoire : le meilleur inspecteur des impôts du Japon s'oppose à un expert en évasion fiscale dans une lutte dont l'enjeu se monte à (excusez du peu) 600 milliards de yen.
Observations : alors ça c'est du pitch qui roxe du poney ! Si seulement ça ne me rappelait pas Tokujou Kabachi!!...
> A partir du samedi 17 Avril

- Dousoukai (TV Asahi)
L'histoire : quatre femmes de 45 ans aux parcours très différents se retrouvent à l'occasion d'une réunion d'anciens élèves.
Observations : chaque fois qu'une nouvelle série sur des femmes apparait, elles prennent 5 ans, c'est fou.
> Le jeudi à partir du mois d'Avril

- Gegege no Nyoubou (NHK)
L'histoire : le quotidien d'un couple dont le mari est mangaka, du point de vue de son épouse.
Observations : idée plaisante pour cette petite série matinale à destination de la fameuse ménagère.
> En semaine à partir du 29 Mars

- Joutei Kaoruko (TV Asahi)
L'histoire : une jeune femme qui n'a jamais connu sa mère suit les pas de celle-ci et devient elle aussi hôtesse dans un club de nuit.
Observations : nouveau créneau horaire pour les séries sur TV Asahi, par contre, le pitch en rappelle un autre, à raison puisque c'est inspiré d'un manga du même auteur que celui qui avait conduit à la création de Jouou sur TV Tokyo.
> Le dimanche à partir du mois d'Avril

- Kaibutsu-kun (NTV)
L'histoire : Kaibutsu doit devenir un jour le roi d'un royaume lointain ; à titre de formation, il est envoyé avec ses amis Dracula, Franken et Wolfman dans le monde des humains.
Observations : ça me fait penser à un sketch de SNL, ça... sans le cast de SNL.
> A partir du samedi 17 Avril

- Keibuho Yabe Kenzou (Fuji TV)
L'histoire : les enquêtes d'un chef de service de la police particulièrement antipathique.
Observations : apparemment, la poule au pot est aussi un plat national japonais.
> A partir du jeudi 22 Avril (voir la fiche SL)

- Keishichou Shissounin Sousaka (TV Asahi)
L'histoire : un détective dont la fille a disparu a quitté la police pour se spécialiser dans la recherche de personnes disparues.
Observations : si je ne connaissais pas mieux les Japonais, je croirais que c'est un vilain remake de FBI Portés Disparus. Mais ils n'oseraient pas, dites, hein ?
> Le vendredi à partir du mois d'Avril

- Mattsugu (NHK)
L'histoire : une nouvelle série historique pour la NHK.
Observations : comme toutes les séries historiques du dimanche sur la NHK, à plus forte raison avec un acteur/chanteur populaire, on va parler des excellentes audiences nippones mais éviter soigneusement de regarder en Occident.
> Le dimanche à partir du mois d'Avril

- Mother (NTV)
L'histoire : une jeune femme devenue institutrice après avoir longtemps été soutien de famille se prend d'affection pour une petite fille brutalisée par son beau-père.
Observations : hyper casse-gueule. Ça peut être soit très niais, soit très poignant. Plus probablement un peu des deux.
> A partir du mercredi 14 Avril

- Omiyasan (TV Asahi)
L'histoire : un policier résout des affaires comme personne.
Observations : ah, tiens, ya encore du poulet. Septième saison, quand même...
> Le jeudi à partir du mois d'Avril (voir la fiche SL)

- Pandora (WOWOW)
L'histoire : une scientifique met au point un maïs à la croissance rapide, pouvant limiter une crise alimentaire internationale... mais derrière toute invention providentielle peut se cacher une calamité.
Observations : la saison 1 est sur ma liste des choses à dévorer voracement, mais j'ai pas encore eu le temps. Je vais un peu me botter les fesses, du coup.
> A partir du lundi 6 avril (voir la fiche SL)

- Pro Golfer Hana (NTV)
L'histoire : une jeune femme devient une golfeuse professionnelle du jour au lendemain.
Observations : c'est vrai ça, le golf, c'était du jamais vu dans les séries sportives. Euh... Japonaises, je veux dire.
> A partir du jeudi 8 Avril

- Rikon Doukyo (NHK)

L'histoire : un couple qui vient de divorcer recommence à vivre ensemble.
Observations : c'est dommage que cette histoire de divorce soit apparemment amenée à n'être qu'un prétexte, ç'aurait été une idée intéressante aussi de vivre ce divorce de l'intérieur. Évidemment, c'était pas le même ton.
> A partir du mardi 11 Mai

- Rinjou (TV Asahi)

L'histoire : un flic qui a la particularité de... ouais bon bah, un flic, quoi.
Observations : la saison 2 parviendra-t-elle à faire d'aussi bonnes audiences que la saison 1 ? 'Tain ya même pu de suspense...
> A partir du mercredi 7 Avril (voir la fiche SL)

- Shinzanmono (TBS)
L'histoire : après un meurtre dans un quartier de Tokyo, la liste des suspects semble aussi longue que la liste des résidents du quartier... un expert en psychologie tente de démêler les fils de cette enquête.
Observations : ya moyen d'en faire quelque chose de bien, pour changer. Enfin, non, pas pour changer, mais c'est jouable.
> A partir du dimanche 18 Avril

- Shoufu to Shukujo (TBS)
L'histoire : dans les années 30, une femme pauvre découvre qu'elle est le portrait craché d'une femme riche ; lorsque cette dernière décède, elle prend sa place.
Observations : vu qu'il s'agira d'une série diffusée l'après-midi en quotidienne, je n'en attends pas grand'chose...
> En semaine à partir du 5 Avril

- Sunao ni Narenakute (Fuji TV)
L'histoire : cinq jeunes gens se rencontrent via Twitter et se lient d'une amitié véritable.
Observations : moi j'me méfie toujours quand le pitch d'une série ressemble un peu trop à celui d'une autre que j'ai aimée (ici, Last Friends). Surtout quand le cast aussi présente de curieuses similitudes.
> A partir du jeudi 22 Avril (voir la fiche SL)

- Team Batista no Eikou (Fuji TV)

L'histoire : retour de la Team Batista pour une saison 2 qui, d'après ce que je comprends, va plutôt s'intéresser aux enquêteurs médicaux qu'aux éventuels problèmes de la Team Batista elle-même.
Observations : j'ai eu du mal rien qu'avec le pilote, c'est pas pour me taper la saison 2.
> A partir du lundi 6 Avril (voir la fiche SL)

- TROUBLEMAN (TV Tokyo)
L'histoire : un jeune homme se trouve empêtré en permanence dans les problèmes de son entourage
Observations : de la petite comédie apparemment pas bien méchante, dans une case horaire où le niveau intellectuel n'a jamais volé bien haut
> A partir du vendredi 9 Avril

- Tumbling (TBS)
L'histoire : un jeune voyou se trouve embarqué dans la quête du club de GRS de son lycée qui cherche à parvenir à exister au milieu de tous les clubs sportifs plus prestigieux.
Observations : oh bah dis donc, ça c'est intéressant alors, un voyou qui fait de la gym ! Ne manquez pas, pendant la prochaine saison, le boucher qui fait du trapèze, et l'automne prochain, le toiletteur pour chiens qui fait du roller. Pis attendez, vous avez pas vu la photo de promo.
> A partir du samedi 17 Avril

- Yankee-kun to Megane-chan (TBS)
L'histoire : le pire cancre de la classe et la déléguée émérite découvrent qu'ils ont plus en commun qu'ils ne l'imaginaient
Observations : j'ai du mal à comprendre s'il va s'agir d'une bête comédie adolescente ou de... ah non, en fait, je vois que ça comme possibilité.
> A partir du vendredi 23 Avril

- Youkame no Semi (NHK)
L'histoire : une femme qui entretient une relation avec un homme mariée est contrainte à avorter, mais l'épouse légitime tombe enceinte. La maîtresse finit par enlever l'enfant.
Observations : c'est avec une série inspirée de 75% des téléfilms de Lifetime que NHK espère faire de l'audience ?!
> A partir du mardi 30 Mars

- Zettai Reido (Fuji TV)

L'histoire : une jeune femme flic fait ses débuts dans la police et entre en fonctions au sein de la toute nouvellement formé, où on résout des affaires anciennes.
Observations : si même la chaîne avoue que c'est inspiré de Cold Case, moi j'ai rien à y redire. En plus, Aya Ueto mange vachement plus que Kathryn Morris. Bon disons, un petit peu plus, en tous cas.
> A partir du lundi 10 Mai (voir la fiche SL)

Il y a aussi le projet de série avec Takuya Kimura, qui n'a pas encore de nom, donc bon...

Allez, pour le "plaisir des yeux", voici la photo de promo pour Tumbling, parce qu'un bon rire vaut un bon bifteck, et vous avez vu le prix de la viande de boucherie de nos jours ?

Tumbling

Comme vous dites.

Bon alors, je sais, je sais. Là comme ça, j'ai pas l'air très positive. Il faut dire que la saison hivernale n'a pas été réjouissante, et que bon, les policiers, je sature. Mais il peut se cacher une ou deux bonnes surprises dans le lot, et je place notamment quelques espoirs dans Chase et Mother, dans deux registres différents naturellement.

En tous cas, je trouve qu'à deux semaines du mois d'Avril, peu de séries ont déjà des dates de lancement, et les sites officiels sont particulièrement peu riches en informations (quand ils existent ; mais forcément, si les mecs n'ont même pas encore choisi un nom pour la série avec KimuTaku...). J'ai voulu commencer quelques fiches pour SeriesLive et, comme vous le voyez, c'est pas Byzance, alors que  c'était plutôt les proportions inverses pour la saison hivernale.

Bon alors, nonobstant : et vous, qu'est-ce qui vous parle dans tout ça ? En essayant de ne pas vous laisser influencer par mon ton un tant soit peu moqueur...?

17 mars 2010

[EXCLU] Interview du scénariste de la série coréenne A Man Called God

Aujourd'hui, c'est une exclusivité assez énorme que je vous propose : j'ai pu obtenir du scénariste d'une série coréenne une interview téléphonique. Lui, moi, des kilomètres de fils et beaucoup de questions après le visionnage du pilote, que je me suis empressée de regarder afin de pouvoir soutenir la conversation.

Je ne vous cache pas que je suis assez fière d'avoir réussi ce gros coup qui, autant le dire, est absolument unique sur la blogosphère téléphagique francophone. C'est du grand journalisme, la voilà la vérité.

Je vous propose donc ci-dessous l'intégralité de cette interview avec Hong Ku Lee, scénariste de la série Shinira Bulriwoon Sanai, alias A Man Called God pour ceux qui ne pratiquent pas le Coréen couramment.

AManCalledDemon

lady - Monsieur Lee, bonjour. Merci de l'honneur que vous me faites. Je voudrais commencer par une question simple : pouvez-vous résumer pour mes lecteurs l'histoire de la série ?
Hong Ku Lee - Bien-sûr : c'est l'histoire d'un homme profondément marqué par un acte terrible qui s'est produit dans son enfance, et qui a développé une haine féroce envers les assassins de ses géniteurs ; doté d'une force phénoménale et d'un caractère en acier trempé, mais aussi accompagné d'amis loyaux qui l'aident dans sa quête, il a décidé de triompher de la tyrannie moderne à sa manière.

lady - Oui donc c'est l'histoire d'un mec qui veut buter plein d'autres mecs, si je comprends bien ?
Hong Ku Lee - C'est une autre façon de le dire.

lady - Quel est votre message à travers cette série ?
Hong Ku Lee - Il s'agit essentiellement d'explorer les profondes abysses où s'égare l'âme humaine lorsqu'elle est aveuglée par la vengeance, mais je veux aussi dire qu'il y a une part en nous qui nourrit de l'espoir, l'espoir de trouver la paix et de ne plus être tourmenté par ses démons.

lady - Ah, il y a une histoire d'amour ?
Hong Ku Lee - C'est amusant que vous en parliez parce que, en effet, il y a une histoire d'amour dans cette série. Mais évidemment les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait, et les personnages ne comprennent pas tout de suite l'ampleur des sentiments qu'ils ont l'un pour l'autre... Il faut dire que les circonstances ne les y aident pas vraiment et que la vengeance du protagoniste principal a tendance à justement l'aveugler.

lady - D'accord, je vois. Ils vont se croiser pendant plusieurs épisodes avant de réaliser leurs sentiments l'un pour l'autre alors ?
Hong Ku Lee - Quelle fine analyse de mon œuvre ! Comment l'avez-vous deviné ?

lady - J'ai triché : j'ai écouté ce qu'il se disait. Quand la grande perche a tapé une crise de jalousie, j'ai connecté les points et...
Hong Ku Lee - Quel incroyable sens de la déduction ! Si vous aimez la stimulation intellectuelle, alors vous devriez être captivée par les questions complexes que pose la série, dans ce cas.

lady - Comme...?
Hong Ku Lee - Eh bien : qui est cet homme ? Qui a tué ses parents ?

lady - Pourquoi a-t-on tué ses parents ?
Hong Ku Lee - Euh, non... Non ça n'est pas la question. On ne va pas se perdre dans ce genre d'inepties. Ce que le spectateur attend, c'est avant tout des intrigues solides, pas de partir dans de bêtes conjectures sans queue ni tête.

lady - Eh oui, bien-sûr. Sur un autre sujet : le pilote se déroule intégralement à Hawaï, est-ce que toute la série se déroule à l'étranger ?
Hong Ku Lee - Dans mon script d'origine c'était le cas, afin de faire comprendre à quel point Michael King est un homme cosmopolite et capable de changer totalement d'identité. Il peut se glisser dans la foule quel que soit le pays, c'est un véritable caméléon. Je voulais appeler la série comme ça au début, d'ailleurs.

lady - Mais voilà : c'était déjà pris.

Hong Ku Lee - C'était déjà pris, oui. Et puis, pour répondre à votre question, la chaîne n'a pas voulu qu'on tourne intégralement à l'étranger pour de sombres questions de budget. Je trouve ça terrible de sacrifier l'art au nom de la rentabilité, mais c'est aussi comme ça que fonctionne cette industrie.

lady - Donc en fait, tout est dans le pilote ?
Hong Ku Lee - Oui ! Les décors somptueux, les voitures et les bateaux de rêve, les décors créés numériquement... même les jolies filles, on n'a pu en payer que le temps du pilote. Après, plus rien, kaput, niet, nada, que dalle, foutu.

lady - Du moment que le contenu n'en pâtit pas...
Hong Ku Lee - Non, et heureusement ! J'ai veillé à ce que la qualité reste la même.

lady - Comme dans la scène où le gentil et le méchant se battent, et pendant laquelle la jolie journaliste prend des photos sur le pont du bateau ?
Hong Ku Lee - Comme celle-là, oui.

lady - Et comme dans la scène où le héros emmène la jolie journaliste qui ne sait pas nager sur sa planche de surf et l'abandonne à la distance infranchissable de 200m de la côte ?
Hong Ku Lee - Oui, c'est un excellent exemple, celle-là aussi.

lady - Et aussi, comme dans la scène d'ouverture qui dure 2mn30 et où le perso principal fait du saut en parachute, de l'équitation et un combat à l'épée sans qu'il n'y ait de dialogue ?
Hong Ku Lee - Oui !!! Oui ce sont tous des moments-clés, vous avez tout compris.

lady - Je crois un chimpanzé capable d'en faire autant. Mais revenons un peu sur cette scène d'ouverture. Qu'est-ce qui vous a donné l'idée de faire faire toutes ces choses incroyables à Michael King ?
Hong Ku Lee - C'est quelque chose dont nous avons longtemps parlé avec les producteurs. Je voulais absolument que cette scène soit le miroir du dilemme interne du héros, qui bien qu'étant un homme d'action, possède avant tout une âme fragile qui tente de s'adapter au monde brutal qui l'entoure. Et je crois que nous avons formidablement bien retranscrit le fait que... comment dire ? Que...?

lady - ...Que vous avez le pognon de le faire et que vous ne vous êtes pas privé ?
Hong Ku Lee - Exactement.

lady - Vous m'avez fait parvenir une copie du scénario pour ce premier épisode et je vous en remercie. J'en ai intégralement lu les 7 pages, et je dois vous le dire, il est absolument incroyable parce que le personnage principal ne parle, concrètement, que dans la scène où il confronte l'un des assassins de son père.
Hong Ku Lee - C'est un homme mystérieux, oui. D'autant que le traumatisme de son enfance l'a poussé à un certain mutisme.

lady - Mais ce qui est bien c'est que par contre il a beaucoup de temps d'antenne, alors on le voit souvent, son visage, ses yeux, tout ça... mais on l'entend pas. Un parti-pris artistique ?
Hong Ku Lee - Mais absolument, parce que toute l'émotion passe par son regard !

lady - Les...? Vous dites ? Les motions ?
Hong Ku Lee - Shinira Bulriwoon Sanai est avant tout un plaidoyer pour la non-violence et je pense que c'est assez clair dans le regard de Michael King. Il n'y avait pas besoin de long discours.

lady - Eh oui et puis, sinon, ça diminuait l'impact des scènes d'action.
Hong Ku Lee - Aussi.

lady - Nous citions un peu plus tôt Le Caméléon. Cela signifie-t-il que vous regardez des séries occidentales ?
Hong Ku Lee - C'est nécessaire à l'époque dans laquelle nous vivons, nous ne pouvons pas travailler en circuit fermé, il faut savoir se nourrir des créations venues d'ailleurs.

lady - Quelle est la série occidentale qui, disons, vous sert d'inspiration ? Votre référence, en fait ?
Hong Ku Lee - Oh ! Il y en a beaucoup, mais je dirais... principalement Caraïbes Offshore.

lady - C'est ce qu'il m'avait semblé... Cher Monsieur Lee, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Juste une dernière question, que je me pose depuis le début de notre interview : c'est votre vrai nom, ou c'est un pseudo que vous avez pris spécialement après avoir écrit ce scénario ?
Hong Ku Lee - Non, c'est mon vrai nom.

lady - Comme quoi ya pas de hasard ; merci infiniment et à très bientôt !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Shinira Bulriwoon Sanai de SeriesLive.

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