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ladytelephagy
6 août 2010

En barres !

Depuis le premier jour, du moment où j'ai lu la première news sur la série, j'ai su que je voudrais regarder GOLD.
Oh, ça a commencé pour des raisons médiocres, ça je vous l'accorde, puisqu'au commencement était mon attachement à Yuuki Amami, une des trois ou peut-être quatre actrices asiatiques que je suis réellement contente de retrouver à l'écran, les autres font ce qu'elles veulent, ça me laisse de marbre (il faut dire qu'à la base je suis peu attachée aux acteurs, ils vivent leur vie, je ne suis pas leur carrière de bien près... en Occident ça ne concerne pas tellement plus de monde qu'au Japon, il faut bien le dire ; 80% de mon énergie en la matière étant dédiée à Lee Pace, qui m'impressionne ou du moins, m'impressionnait jusqu'à ce qu'il soit question qu'il intègre le cast de Twilight en tant que vampire à paillettes, ce qui forcément ne m'impressionne plus du tout, voire même me plonge dans un état de dépression avancé, mais bref, je m'égare, d'façon c'est pas encore signé c't'affaire, il reste de l'espoir).
J'en étais où ? Oui, Yuuki Amami. Je peux vous composer un sonnet épique sur Yuuki Amami, franchement. J'adOOOre Yuuki Amami. C'est mon idole. Pas tout-à-fait, mais vous me comprenez. Donc quand on m'annonce une série avec Yuuki Amami, je signe un chèque en blanc, je n'ai jamais été déçue, et si vous en doutez, je vous invite à suivre les tags, allez, au pif, pour BOSS, Around 40 ou Enka no Joou, c'est de l'or en barre et en plus vous devriez trouver les génériques dans la foulée, comme ça vous n'aurez pas fait cette épuisante manœuvre pour rien.

Mais le temps passant, et après avoir digéré le fait qu'après m'être tapée une série policière à cause de Yuuki Amami (mais je n'ai aucun regret, BOSS était très sympa) j'allais également me farcir une série sportive, j'ai réalisé que GOLD possédait un énorme potentiel. Ce post avait mal commencé, mais vous allez voir qu'il mène quelque part, en effet, puisque voici mon post sur le pilote de GOLD !

GOLDenbarre

La bonne nouvelle c'est que naturellement, GOLD est bien plus qu'une série sportive, c'est une série qui utilise le sport comme élément de son intrigue, et c'est sensiblement différent.
Quel est donc, dans ce cas, allez-vous me demander, le sujet de GOLD ?

L'eugénisme.

A la louche, les 20 premières minutes du pilote sont consacrées à poser des constats sociologiques, et exposer les conclusions qu'en tire le personnage principal, l'altière Yuuri Saotome (interprétée par la non moins altière Yuuki Amami). Et c'est là que le sujet est incroyablement plus poussé qu'on ne l'imaginerait de prime abord en lisant que Mme Saotome veut que ses enfants obtiennent une médaille d'or aux prochains Jeux Olympiques.
En fait, au départ, je vous l'avoue, je m'étais dit que côté timing, GOLD tombait un peu mal : d'ordinaire, quand on veut qu'une série capitalise sur l'enthousiasme des dits Jeux Olympiques, on s'arrange pour que la série en question soit diffusée juste avant ou pendant les JO, or, là, GOLD est carrément hors saison. Eh bien ça s'inscrit totalement dans la démarche de la série, puisqu'on ne veut pas juste parler de l'engouement pour le sport, mais bien de l'effort fait bien en amont pour y parvenir.

Alors voilà ce qui se passe : ces 20 premières minutes sont constituées de plusieurs monologues sur l'éducation. Un constat qui fait frémir par ce qu'il sous-entend de rigueur et d'éducation "à l'ancienne" où l'affectif n'a qu'une place modérée et où ce qui compte, c'est de pousser l'enfant à devenir un être qui participe à la société, qui lui est utile et qui lui permet de fonctionner. Je vois des (futurs-)parents dans le fond qui froncent les sourcils, je vous rassure, ça ne fait pas l'unanimité dans la série non plus. Force est tous cas de constater que le mode de pensée dominant derrière les choix éducatifs de Yuuri est celui-là : il faut entrainer les enfants très jeunes à être de bons éléments de la société, leur inculquer les fondements très tôt et ne pas se laisser ramollir par les bons sentiments ou l'éventualité que l'enfant soit fragile. Elle a effectivement éduqué ses enfants comme ça, simplement elle, c'est dans le sport. Et ceux qui ne veulent pas éduquer leurs enfants pour en faire des rouages fluides de la société, eh bien ils sont en train d'éduquer de futurs ratés ou même de futurs criminels.
Oui le propos est outrancier, et je soupçonne qu'il le soit aussi pour une société conservatrice comme celle du Japon. Il va d'ailleurs être nuancé par la suite.

C'est donc principalement de l'eugénisme par l'éducation que propose Yuuri Saotome, thèse qui sera accréditée par un dialogue avec un homme important à bien des égards, un peu plus tard, qui confirme qu'effectivement, il faut éduquer pour viser l'excellence, et ne pas éduquer en prenant en compte les plus faibles du lot. Le propos est dur, et violent, c'est surtout une condamnation sans appel de la politique publique d'éducation de la dernière décennie (au moins) pendant laquelle on a vu fleurir des monster children, et des monster parents soumis au bon vouloir de leur progéniture. En filigrane, ce qui se dit est cinglant.

GOLD sera donc avant tout, plus qu'une histoire de médailles, ou même une histoire d'excellence, une histoire d'éducation. On le sent bien lorsque Yuuri est face à son propre père : elle-même ne fait déjà que reproduire un schéma qui lui a été inculqué, selon lequel il n'y a de place que pour l'excellence, quel que soit le prix.

Et justement, ce qui fait tout l'intérêt de GOLD, et évite à la série d'être juste un amas puant de glorifications du "bon Japonais" travailleur et intégré à la société, c'est quand même bien que la série étudie aussi le prix à payer. De toute évidence, l'addition est élevée pour les enfants de Yuuri.
L'aîné, Kou, est docile et se plie aux règles, travaille avec acharnement, quitte à ce que sa vie personnelle soit gâchée ; Ren, le second fils, se voit destiné au même chemin ; Akira, la fille, sacrifie tout sur l'autel de son ambition, et en plus pour les mauvaises raisons. Quant au plus jeune, Tomo, sa santé fragile fait de lui à la fois un privilégié et un exclu. Tous voient bien qu'ils passent à côté de quelque chose, et ils font le sacrifice sciemment. Du moins, jusqu'à ce que Ren jette l'éponge, devenant immédiatement un paria, et soit envoyé vivre avec son père.

Parce que oui, il est où le père des enfants ? Eh bien, c'est un pauvre type, un raté de la pire espèce et, aux yeux de Yuuri, un modèle de ce qu'il ne faut pas faire, elle ne le garde dans l'entourage des enfants quasiment que pour ça. En effet, ils sont séparés, mais pour des raisons entre autres d'image publique, Yuuri ne divorce pas. C'est quand il est fait mention dudit père qu'on comprend que l'eugénisme pourrait avoir commencé bien avant l'éducation : lui aussi sportif de haut niveau, il avait obtenu une médaille d'or et affirme (à ce stade je ne sais pas si on peut le croire) que Yuuri ne l'a épousé que pour ça, pour faire de vaillants petits sportifs avec ses gènes. Je ne suis pas convaincue mais ça s'inscrit en tous cas dans le discours général.

Mais justement, le prix à payer, c'est ça aussi : Yuuri qui est une femme absolument meurtrie au dernier degré (et Amami lui donne très rapidement beaucoup de relief). Son mari est un bon à rien méprisé par tous (mais à un moment, elle semble quand même avoir un minimum de respect pour lui, ce qui me fait dire que cette histoire de gènes n'est quand même pas l'absolue vérité), et surtout, son défunt grand frère est celui qui lui a volé sa vie. C'était lui qui aurait dû prendre la tête de l'empire Saotome, et non elle. C'était lui le sportif de haut niveau. Mais il est mort (les circonstances de sa mort sont encore floues à ce stade pour moi), et la voilà à faire des enfants et à les entrainer pour devenir des champions... quelque part, Yuuri est victime du système auquel elle participe à présent. Elle refuse même de vivre sa vie de femme tant qu'au moins un des enfants n'aura pas ramené une médaille... c'est de la folie furieuse, et on n'est pas loin d'être d'accord quand Ren parle de lavage de cerveau et d'endoctrinement.

Les sujets abordés par GOLD sont donc foisonnants, et... on en est qu'au stade du pilote !

Mais GOLD n'oublie pas pour autant qu'elle est diffusée sur une grande chaîne. On n'est pas sur WOWOW, ni même sur la NHK. Alors, pour ne pas perdre de vue ses racines, la série mise aussi sur un rythme et un format typiques, avec des moments de comédie, un chouilla de romance et un personnage innocent comme l'agneau qui vient de naître pour nous permettre d'entrer dans cet univers. En cela, GOLD parvient à la fois à matérialiser les attentes d'un public exigeant, et de plaire potentiellement à quiconque aime bien ne pas être trop bouleversé dans ses habitudes.

Mélange détonnant s'il en est, GOLD est, pour le moment mais c'est bien parti pour durer, mon coup de cœur de la saison. Je le savais avant de poser les yeux dessus, je le devinais en voyant le générique, maintenant c'est sûr, on tient une perle.

Reste à voir comment la série fera l'affront à son public de s'achever avant les Jeux Olympiques. Plusieurs possibilités : soit on va épuiser le sujet dans les trois mois, soit on va jouer avec les flash forwards, soit on va tout simplement nous préparer à l'idée qu'une suite pourrait être proposée en 2012. Dans tous les cas, ce sera résolument quelque chose à suivre.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche GOLD de SeriesLive.

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4 août 2010

Ravale ton litre de larmes

Il y a quelques années, tout le monde y allait de sa petite larme de commisération devant 1 Rittoru no Namida. "Mais oui mais aussi", expliquiez-vous en reniflant, "tu te rends compte, Aya va mourir et elle ne connaîtra peut-être jamais l'amour ! Et elle est si brave dans la maladie !". Et c'est vrai que c'était beau, tout ça. Aya qui vaillamment s'acharnait à ne pas perdre le sourire et à rester une gentille petite fille modèle, qui va briser tous les cœurs quand elle partira parce qu'elle aura été si douce et si gentille jusqu'au bout. Oh, elle pleure une fois ou deux, bien-sûr, mais globalement, qu'elle est noble, cette Aya !

Bon, on va redevenir sérieux une seconde : vous, si vous n'aviez même pas 20 ans et que vous appreniez que vous allez casser votre pipe dans les mois qui viennent, touché par une maladie dégénérative qui progressivement va vous diminuer, et qu'on vous obligeait quand même à aller faire des visites médicales tous les quatre matins, vous seriez tous sourires ? Oh vraiment, en pleine crise d'adolescence ?

Voilà, pour ceux qui n'avaient pas accroché à cette approche de 1 Rittoru no Namida, un brin idéaliste (mais peut-on faire autrement lorsque c'est adapté d'une histoire vraie à partir du journal intime d'une adolescente qui est vraiment décédée ?), bougez pas, voilà Mioka.

Mioka_1

Oh, on retrouve dans Mioka un certain nombre d'éléments de la série sus-citée, ça c'est sûr, vous aurez tout votre content de parents désespérés mais qui veulent faire bonne figure, de docteur dévoué au patient qui va chercher des solutions même s'il ne peut pas faire avancer la médecine tout seul, et de jeune homme qui n'avait rien demandé mais qui va se retrouver pris dans l'histoire, parce qu'épris de la jeune fille. On n'a pas renversé le schéma, on a gardé tous ces éléments-là.

Ceux qu'on a virés, c'est tous les indices qui pouvaient mettre le spectateur dans un état de transe admirative. Mioka ne suscite pas l'admiration. Elle a mauvaise réputation, mauvais caractère, se fritte avec ses parents, ne se pointe pas aux rendez-vous médicaux, pique les petits copains des autres, balance des torgnoles quand on la cherche, etc... C'est une sale gosse.

Mais vous savez quoi ? Si, alors que je n'avais pas encore fini mes études, on m'avait annoncé que ma vie était finie, je n'aurais pas spécialement été d'humeur charmante, moi non plus. Je ne me serais pas pointée en yukata de coton au festival d'été, j'aurais mis une jupette toute courte, et j'aurais dit "fuck". Si on n'a plus que quelques mois devant soi, c'est pas pour la jouer parfaite petite adolescente et récolter des bons points. C'est pas un concours de la plus irréprochable ; l'égoïsme est de mise, il est totalement compréhensible dans ce contexte.
Aya était un personnage écrit pour laisser une image positive derrière elle, Mioka est un personnage écrit pour vivre le présent avant de partir. Ça fait franchement plaisir.

Mioka_2

Je suis toute disposée à y aller d'une larmouchette, peut-être deux, quand viendra le moment, quand Mioka va devenir très très triste parce que son héroïne aura perdu ses moyens et sera réduite à l'état de loque devant les yeux de son bien-aimé, mais si ça peut se faire sans redite ni complaisance, j'aime autant.
Un seul 1 Rittoru no Namida, c'est très bien comme ça, et c'est une bonne nouvelle que Mioka se positionne autrement.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Mioka de SeriesLive.

13 juillet 2010

The time is now

En retard, en retard... je suis encore en retard... les jours passent et il n'y a pas assez de temps, ni pour écrire tous les posts que j'ai en tête, ni même pour les poster quand j'ai le temps de les écrire. Qui a dit que l'été était une période pendant laquelle on se la coule douce ?

Bref, je voulais quand même partager avec vous le traditionnel post sur les séries japonaises les plus attendues de l'été (disons, selon ORICON), bien que la saison ait commencé depuis une bonne et large semaine. Vaut mieux tard que jamais, m'enfin quand même, mes confuses.

1 - Hotaru no Hikari (saison 2)
2 - GOLD
3 - Unubore Deka
4 - Natsu no Koi wa Nijiiro ni Kagayaku
5 - Mioka
6 - Hanchou (saison 3)
7 - Joker Yurusarezaru Sousakan
8 - HAMMER SESSION!
9 - Toubou Bengoshi
10 - Nihonjin no Shiranai Nihongo

Je vous avoue que si je suis moins enthousiaste que pour la saison passée (un projet peut-il m'attirer plus que Mother ?), je reste néanmoins assez satisfaite de ce classement, qui laisse quand même une part très raisonnable à des fictions adultes, au lieu de saloperies du genre de Kaibutsu-kun (nan mais, je sais que je m'acharne sur cette calamité, mais regardez le pilote avant de vous récrier). J'ai une confiance limitée dans un certain nombre de projets (Unubore Deka m'a l'air d'un gros cas de quitte ou double, par exemple), mais ça m'a l'air quand même d'être potentiellement une saison honorable en perspective.

GOLD

Bon, si, je confesse avoir cagoulé le pilote de GOLD avant même que le premier sous-titre ne sorte, histoire d'être prête quand le premier softsub sera dispo (si quelqu'un se décide à la sous-titrer dans une langue que je pratique), mais c'est uniquement une conséquence du pouvoir que Yuuki Amami a sur moi.
Voilà, la saison peut commencer, je suis parée. Presque. En tous cas, prête pour GOLD. A toi, Yuuki. Quand tu veux.

4 juillet 2010

C'est l'été, c'est donc plus le printemps, logique

Bon, je suis désolée. J'avais planifié autre chose pour le post de ce soir, mais je dois vous avouer que je me suis laissée dépasser par 1/ le weekend de folie que je viens de passer 2/ quelques tous petits soucis de boulot (trois fois rien, je vous rassure, je n'ai juste plus de boulot).

Donc du coup, ce soir je vous signale simplement l'article de bilan de la saison du printemps au Japon, le troisième de son espèce sur SeriesLive (désormais des raccourcis vers mes articles asiatiques sur SeriesLive sont disponibles dans la colonne de droite), et vous invite très humblement à vous y manifester si vous avez aimé.

2010_Printemps
Dorama panorama - Collection Printemps 2010

Ces derniers temps, les râleurs ont tendance à prendre un peu trop la parole sur SeriesLive, certains s'en sont même fait une spécialité, alors faites savoir qu'il y a aussi des gens curieux et ouverts dans le coin, ok ?

N'oubliez pas ce qu'on a dit : je vais avoir besoin de votre soutien pour faire bouger les choses. Et croyez-moi, si c'est effectivement le 2e article en une semaine (le précédant, datant de dimanche dernier, vous présentait la fiction coréenne), c'est loin d'être le dernier ce mois-ci ! Tant qu'il y a du monde derrière moi, je continue !
Et si malgré tout ça, vous manquez encore cruellement de culture, permettez que je rappelle à votre bon souvenir l'existence de la rubrique Dorama Chick. Des posts sur des séries asiatiques en veux-tu en voilà...

28 juin 2010

Review vers la review

Eh bah vous voyez, c'est exactement pour ça qu'il faut être curieux. Lire des reviews sur des séries qu'on n'a pas encore vue, c'est un début, mais regarder ces séries soi-même reste quand même la meilleure solution. En l'occurrence, je ne lis jamais les reviews avant d'avoir moi-même vu l'épisode concerné, mais je vois bien les titres de post passer et, quand Livia de My Tele is Rich a lancé un vertigineux "Bad Guy : un élégant thriller très sombre", j'avoue m'être dit que Nappeun Namja (nan mais je persiste, on va appeler les choses par leur nom, pas par une traduction arbitraire et fluctuante d'un site à un autre) devait valoir le coup d'œil. Alors j'ai regardé deux ou trois autres séries moins convaincantes en premier, espérant que le pilote de Nappeun Namja me remonterait le moral.
Je le répète, mettez toujours un point d'honneur à vérifier les choses par vous-même.

Depuis, j'ai donc regardé le pilote de Nappeun Namja, lu la review de Livia, et je peux vous dire que je ne pourrais pas être moins d'accord avec elle. Mais c'est aussi ce qui fait le sel de la téléphagie !

NappeunNamja

Livia, évidemment, donne le contexte de la série et les raisons pour lesquelles elle s'est lancée dans ce visionnage, et ensuite, on passe à l'explicitation du background du personnage principal, le fameux mauvais garçon. Cet épais paragraphe donne en fait bien plus d'informations que 90% du pilote (je n'ai en effet pas poussé le vice, comme elle l'a courageusement fait, jusqu'à regarder les deux premiers épisodes), et j'aurais presque envie de le qualifier de paragraphe à spoiler si ce terme n'était pas si négativement connoté. En tous cas, Livia y explicite une partie de l'intrigue qui, bien que vitale, est en fait très peu abordée dans le seul pilote, et réservée à deux flashbacks en bout de course. Inutile de dire que si ce paragraphe peut éventuellement être alléchant, ou en tous cas donner les clés de la profondeur du personnage central, Gun Wook, il faut quand même admettre que ça n'apparait pas dans le pilote de façon aussi frappante.
A l'inverse, un paragraphe plus light revient sur le personnages de Jae In, alors que concrètement, les 20 premières minutes du premier épisode lui sont entièrement dédiées, au point qu'on pourrait presque croire qu'elle est le personnage principal de la série. Pas du tout, plus le temps va passer moins on va comprendre ce qu'elle fait là, sa présence ne revêt pas le moindre intérêt à partir du moment où le mauvais garçon entre en scène, mais ce parcours-là, Livia se garde bien de le souligner. Jae In partage d'ailleurs ce paragraphe avec Mo Ne, le vrai personnage féminin important de ce pilote, qui n'a alors droit qu'à une rapide mention.

Mais surtout, tout au long de son post, Livia nous parle de choix narratif, et c'est à ce stade que nos avis divergent certainement le plus. Parler de choix est en fait tout l'objet de ma contestation : il n'apparait pas que le pilote de Nappeun Namja ait pris une direction précise, à mes yeux. On a le début, avec le côté mystérieux de la mort d'une jeune femme dont Jae In est le témoin auditif, sombre et angoissant, mais qui ensuite prend des airs de Shinira Bulriwoon Sanai, désolée de vous le dire. Île de Jeju, saut en parachute, hôtel luxueux et personnage masculin monolithique sont de rigueur. Comment Livia, qui m'a semblée autant traumatisée par Shinira Bulriwoon Sanai que moi, a pu ne pas y voir de similitude, dépasse ma compréhension, car je n'ai vu que ça. En fait, le contraste entre les émotions de Jae In, nuancées et bien interprétées, et l'introduction de Gun Wook, sans substance pendant un bon moment, est absolument saisissant. Les flashbacks, au nombre de deux dans le pilote (mais je le répète, Livia a en fait vu les deux premiers épisodes, ça explique peut-être aussi le grand écart entre nos opinions) ne relèvent pas tant de la construction narrative que du gadget pour plaquer un background sur le personnage masculin central qui, sans cela, passerait son temps à hanter le champs des cameras, au propre comme au figuré, sans nous apporter quoi que ce soit. Notre attention est détournée en permanence de l'intrigue centrale par des petites prouesses (essentiellement dues au fait que c'était financièrement faisable) du genre saut en parachute, confrontations pendant lesquelles Gun Wook se prend systématiquement une mandale où un coup de cutter (quand c'est pas carrément un accident de voiture... 'tain le mec, c'est pas sa journée, quoi), bref, par de multiples incidents dont le but à peine masqué est de faire plaisir au spectateur masculin dont les hormones réclament du spectacle. C'est surtout ça qui me laisse dans l'expectative, cette absence de courage qui fait que le pilote mange à tous les râteliers.

Le problème n'est donc pas de ne pas vouloir donner tout de suite des pistes pour répondre aux questions que pose l'intrigue. Le problème pour moi, a été cette façon de repousser les réponses avec des scènes sans intérêt. On aurait pu construire le suspense, on se contente de fourguer du grand spectacle pour faire patienter. Ce n'est pas ce que j'appelle une construction narrative. J'appelle juste ça un gadget. Dans ce contexte, saluer à plusieurs reprises l'ambiance m'est physiquement impossible...

On prend parfois les reviews des autres pour argent comptant, en espérant que, si on n'a pas le temps de voir un épisode et/ou une série, avoir lu quelques paragraphes à ce sujet compensera. Voilà qui m'a servi de rappel : ça ne suffit pas.

Naturellement, cette review n'a pas pour vocation de détruire celle de Livia, et j'espère que ma chère consoeur n'en prendra pas ombrage. Ce pilote m'a au contraire semblé être l'occasion idéale de montrer qu'une review peut parfois être trompeuse, en cela que la lire avant de regarder l'épisode concerné peut parfois en donner une idée faussée. Au final, je ne dis pas que Livia a tort, surtout pas, de voir les choses ainsi ; c'est ce qu'on appelle justement la subjectivité ! Personne n'a tort, personne n'a raison. Je suis juste frappée par le nombre de choses que nous n'avons pas vu de la même façon, alors que nous avons vraisemblablement regardé le même épisode, chacune de notre côté.
Faire ses expériences téléphagiques soi-même, c'est la clé.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nappeun Namja de SeriesLive.

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20 juin 2010

Taïaut !

Aha ! La voilà, la saison estivale nippone ! Après une saison printanière convaincante... bon, disons globalement convaincante... ça donnerait presque envie que la saison se finisse plus vite. Voui voui voui, yaura un bilan sur SeriesLive, z'inquiétez pas. Mais non, par contre il faudra encore attendre entre 10 à 15 avant le coup d'envoi de la saison. Alors, pour tuer le temps, on est partis pour le traditionnel point sur les nouveautés qui débarquent.

- Ashita no Hikari wo Tsukame (Fuji TV)
L'histoire : Une adolescente apprend que sa mère trompe son père, et tente de surmonter cette épreuve.
Observations : On ne s'attend pas vraiment à des merveilles venant d'une série quotidienne...
Du lundi au vendredi à 13h30, à partir du 5 Juillet.

- Atami no Sousakan (TV Asahi)
L'histoire : Alors qu'on pensait 4 adolescentes disparues dans un accident de bus depuis trois an, l'une d'entre elles réapparait mystérieusement. L'inspecteur Kenzou Hoshizaki se rend donc dans leur petite ville d'apparence tranquille, pour étudier ce fait nouveau dans l'affaire de leur disparition.
Observations : Chais pas, ya que moi qui ai l'impression que c'est "Shinzanmono rencontre Pretty Little Liars" ?!
Le vendredi à 23h15, à partir de Juillet.
> Fiche SL

- Chance (NHK)
L'histoire : Une femme qui avait tout perdu, aidée de ses deux meilleurs amis, se met en tête de monter une écurie et de faire participer son cheval Chance à des courses hippiques.
Observations : Je crois bien que la série sportive dans le monde hippique, c'est inédit, mais d'un autre côté je sais pas si c'est une bonne nouvelle.
Le dimanche à 21h, à partir du 28 Août.

- Doyoubi wa Living de (WOWOW)
L'histoire : Hm, euh, c't'à dire, eh bah, en fait...
Observations : Impossible d'en savoir plus quant au pitch, c'est une torture quand on connaît un tant soit peu la chaîne.
Le samedi à 12h, à partir du 3 Juillet.

- Gakepucchi no Eri (TV Asahi)
L'histoire : Ayant grandi dans une famille pauvre, où régnait la violence, on pourrait penser qu'Eri serait quelqu'un de négatif, au lieu de ça elle ne désire rien tant que devenir mangaka et se lance dans cette carrière avec enthousiasme, en dépit des nombreux inconvénients comme le manque d'argent.
Observations : Si c'est sombre et qu'on parle un peu de la vie sans le sou, c'est bien. Si c'est encore une fable sur la façon dont on peut parvenir à réaliser son rêve même quand on revient de loi, franchement c'est du gâchis, ça sert à rien.
Le vendredi à 21h, à partir du 9 Juillet.
> Fiche SL

- GM - Odore Doctor (TBS)
L'histoire : Médecin de génie, le Dr Hideo Gotou est capable de résoudre des mystères médicaux en écoutant les patients, mais aussi en étudiant leur entourage et leur environnement.
Observations : Dr House, sors de ce corps !
Le dimanche à 21h, à partir du 18 Juillet.
> Fiche SL

- GOLD (Fuji TV)
L'histoire : Une mère menant sa carrière dans le monde du sport et de la beauté a entrainé ses enfants depuis leur plus jeune âge pour qu'ils deviennent médaillés d'or en natation.
Observations : Ya du potentiel pour un truc sympa... pareil, si c'est pas une série de plus sur la façon dont on peut réaliser ses rêves (ou ceux de sa maman).
Le jeudi à 22h, à partir du 8 Juillet.
> Fiche SL

- HAMMER SESSION! (TBS)
L'histoire : Un escroc échappe à la police, et prend l'identité d'un professeur afin de se mettre au vert quelques temps. Il emploie ses techniques sur les élèves afin de les aider à affronter leurs problèmes.
Observations : Cette obsession pour les profs qui n'auraient pas dû être profs mais qui font de meilleurs profs que les profs doit cesser.
Le samedi à 20h, à partir du 10 Juillet.
> Fiche SL

- Hanchou - saison 3 (TBS)
L'histoire : La vie d'un commissariat et notamment les affaires criminelles dans un quartier animé de Tokyo.
Observations : Troisième saison en quoi ? Deux ans ? Faudrait ptet que je jette un œil quand même. J'ai le pilote, mais moi, la flicaille...
Le lundi à 20h, à partir du 5 Juillet.
> Fiche SL

- Hotaru no Hikari - saison 2 (NTV)
L'histoire : Une jeune fille qui jusque là n'a jamais eu beaucoup d'intérêt pour les relations amoureuses et vit en célibataire brouillonne commence à envisager de se marier. Mais avec qui et comment y parvenir ?
Observations : J'avais entendu parler de la série mais j'étais moyennement motivée. C'est malin, cette fois je vais vraiment devoir m'y mettre.
Le mercredi à 22h, à partir du 7 Juillet.
> Fiche SL

- Joker (Fuji TV)
L'histoire : Un policier qui a toujours été une crème devient, par un brutal changement de personnalité, un enquêteur exécrable à la moralité ambiguë.
Observations : Une façon intéressante de parler du difficile métier de policier et de ses problèmes moraux, je crains néanmoins qu'on se retrouve avec un truc moins épatant que ça n'en a l'air. Quitte ou double.
Le mardi à 21h, à partir du 13 Juillet.

- Kasouken no Onna - saison 10 (TV Asahi)
L'histoire : Les affaires d'une médecin légiste qui doit lutter contre le sexisme de sa profession.
Observations : Jamais vu. Principalement parce que j'ai pas spécialement repéré de cagoule. Mais ça me plairait bien, pis ça permettrait des comparaisons intéressantes...
Le jeudi à 20h, à partir du 8 Juillet.

- Keishichou Keizoku Sousahan (TV Asahi)
L'histoire : Manami Kishi est une enquêtrice qui, après un accident de parcours pendant lequel elle avait quasiment abandonné la police, se trouve grâce à ses compétences placée à la tête de la nouvellement créée section des affaires non-classées.
Observations : La vache, deux séries policières l'une à la suite de l'autre à partir du 22 Juillet, dont l'une est un remake de BOSS, TV Asahi se prend pour CBS ou quoi ?!
Le jeudi à 21h, à partir du 22 Juillet.
> Fiche SL

- Keishichou Sousa Ikka 9 Gakkari - saison 5 (TV Asahi)
L'histoire : Des enquêtes policières, un enquêteur atypique, une équipe gnagnagna...
Observations : On connait la chanson.
Le mercredi à 21h, à partir du 30 Juin.
> Fiche SL

- Mioka (NTV)
L'histoire : Un jeune étudiant tombe amoureux d'une jeune fille extravertie, mais atteinte d'une maladie dégénérative.
Observations : Ah tiens, des gens qui mettent une saison à mourir, ça faisait longtemps.
Le samedi à 21h, à partir du 10 Juillet.
> Fiche SL

- Moteki (TV Tokyo)
L'histoire : "Moteki" est un terme désignant une période pendant laquelle on est brusquement attirant pour plein de monde. C'est la phase que s'apprête à vivre un jeune étudiant qui jusque là n'avait pas eu de chance en amour.
Observations : Gloire à TV Tokyo pour ses séries coquines ! Avouez, ça nous change des flics, non ?
Le vendredi à 00h15, à partir du 16 Juillet.

- Moyashimon (Fuji TV)
L'histoire : Un jeune homme qui a le pouvoir étrange de communiquer avec les bactéries commence ses études d'ingénieur agronome.
Observations : Le mec a "le pouvoir étrange de communiquer avec les bactéries", tout est dit.
Le jeudi à 00h45, à partir du 8 Juillet.
> Fiche SL

- Natsu no Koi wa Nijiiro ni Kagayaku (Fuji TV)
L'histoire : Le fils d'un acteur, lui-même acteur de seconde zone vivant très mal cette filiation, tombe amoureux d'une mystérieuse inconnue.
Observations : Ah bordel, pourtant ça commençait bien.
Le lundi à 21h, à partir de Juillet.
> Fiche SL

- Nihonjin no Shiranai Nihongo (NTV)
L'histoire : Vendeuse dotée d'un grand sens de la mode, une jeune femme a toujours rêvé d'enseigner et commence à donner des cours de Japonais à des étrangers.
Observations : Ami gaijin, prépare-toi, le portrait de l'étudiant Occidental risque de ne pas être triste !
Le jeudi à 00h, à partir du 15 Juillet.

- Tenshi no Wakemae (NHK)
L'histoire : Lorsque son fiancé s'enfuit avec ses économies, une jeune femme se retrouve sans rien mais réalise qu'elle a l'opportunité de changer sa vie.
Observations : J'ai failli être médisante, mais on nous promet qu'il y aura beaucoup de bouffe, alors euh... bon, on verra !
Le jeudi à 22h, à partir du 6 Juillet.
> Fiche SL

- Tetsu no Hone (NHK)
L'histoire : L'employé d'une compagnie de construction est impliqué dans des marchés truqués, mais lorsqu'il apprend que cette pratique a un lien avec la mort de son père, il se retrouve face à un dilemme : tout faire pour la survie de sa boîte, ou faire passer la Justice d'abord ?
Observations : NHK, je crois en toi, même avec un acteur pourri dans le rôle principal (Teppei Koike). Punaise, ça pourrait aussi bien être un pitch de WOWOW, ce truc.
Le samedi à 21h, à partir du 3 Juillet.
> Fiche SL

- Tofu Shimai (WOWOW)
L'histoire : Des triplées aux caractères très différents partagent le même appartement ; leur quiétude est bientôt troublée par un inconnu qui les observait jusque là dans l'ombre.
Observations : Pour être honnête, je ne suis pas sûre de ce pitch ; des fois on lit que la série porte sur le quotidien des sœurs, des fois qu'il va y avoir un bouleversement par cet homme... Pour une mini-série de 5 épisodes, les deux semblent bizarres. Dans tous les cas, les trois sœurs sont interprétées par la même actrice qui joue sur des registres différents (une version normale, une de type documentaire, l'autre animée), l'expérimentation doit valoir le coup d'œil.
Le samedi à 00h, à partir du 31 Juillet.
> Fiche SL

- Toubou Bengoshi (Fuji TV)
L'histoire : Un avocat est accusé de plusieurs graves délits, et prend la fuite. Sur son chemin, il utilise ses compétences en droit pour aider les gens qu'il rencontre, et tente de savoir qui a cherché à le piéger.
Observations : L'histoire est bateau, mais des fugitifs, dans les fictions japonaises, ça court pas non plus les rues. Donc, à voir.
Le mardi à 22h, à partir du 6 Juillet.

- Unubore Deka (TBS)
L'histoire : Les enquêtes surréalistes d'un flic obsédé par le mariage qui propose aux criminelles qu'il démasque soit de l'épouser, soit d'aller en prison.
Observations : Surréaliste n'est pas un vain mot, comme vous le voyez. Mais ça peut être marrant, notamment de voir un Japonais obsédé par le mariage, pour changer des Japonaises.
Le vendredi à 22h, à partir du 9 Juillet.
> Fiche SL

Je promets pas que ce soit exhaustif mais je pense qu'il y a quand même de quoi se faire une idée. Encore et toujours un bataillon de flics, quelques remakes qui ne disent pas leur nom, et deux ou trois idées valables. Je sens NHK en grande forme (dommage que les audiences soient pourries même quand c'est le cas), et WOWOW m'a tout l'air d'avoir un sérieux problème de com' (ou une baisse de régime, je sais pas ce qui est pire). Son projet de Tofu Shimai m'a l'air capillo-tracté, mais enfin au moins c'est original.

TofuShimai

Par contre on dirait qu'il y a moins de saloperies pour ados, comme pour la saison dernière. Vous savez, les trucs totalement ahuris qu'on trouve vers la fin de la semaine, avec genre des princes du royaume des monstres ou bien des comédies lycéennes décérébrées (suivez mon regard). Putain, ce que j'aime les vacances !!!

En ce qui me concerne, sont à surveiller : GOLD (essentiellement pour Yuuki Amami), Joker, Tenshi no Wakemae (là au contraire, c'est en dépit de la présence d'Arisa Mizuki et uniquement pour la bouffe), Tetsu no Hone (le cœur plein d'espoir), Tofu Shimai (pour son côté expérimental) et Toubou Bengoshi.
Pis bon bah, comme tout le monde, Natsu no Koi wa Nijiiro ni Kagayaku, c'est le créneau qui veut ça.

Ya des trucs qui vous tentent ?

16 juin 2010

Les mêmes (en pire)

CoffeeHouse


Boy not happy. Girl not happy.

Bienvenue dans le monde des comédies romantiques, ce petit coin d'Enfer où le scénario a vite fait d'être généré par un logiciel, un peu comme la collection Harlequin mais en plus agaçant. Oh, ce n'est pas une question de nationalité, et même pas forcément une question de genre : ce phénomène existe absolument partout. Le problème c'est que, dans le cas des comédies romantiques (un genre qu'on croit cantonné au cinéma jusqu'à ce qu'on rencontre les séries asiatiques), les exemples proviennent tous de dorama. Ce qui n'est pas vraiment propre à aider la réputation des séries asiatiques auprès du public occidental, avouons-le. Comme toujours, même s'il y en a des bonnes, les mauvaises leur feront toujours mauvaise presse.

Pour que ce soit fait une fois, et une fois pour toutes, laissez-moi vous présenter les protagonistes : il y a le Garçon, et puis il y a la Fille. Et ils ne sont pas heureux. Leur vie est remplie, pleine à craquer, d'insatisfactions, de frustrations, d'envie d'être ailleurs que là. Un peu comme le spectateur qui regarderait une comédie romantique, si vous voulez.

Boy meets Girl. By chance.

C'est là qu'intervient le troisième personnage principal, celui qui est commun à toutes les séries du genre : le hasard. Si le hasard devait toucher des royalties à chaque fois qu'une comédie romantique lui met une rencontre sur le dos, le hasard  n'aurait plus besoin de travailler pour gagner sa vie.

Voilà donc que Boy, sans la moindre raison apparente si ce n'est que ça arrange bien les affaires des scénaristes (qui dans le cas contraire seraient obligés d'inventer une bonne raison), fait la rencontre de Girl. Mais ce n'est pas un de leurs amis communes qui les présente l'un à l'autre, ils ne se rencontrent pas pendant le pot de Noël de leur boîte, ils ne sont pas inscrit dans le même club de peinture sur soie, non, ils n'ont aucune raison de se connaître, pour la bonne raison qu'ils n'ont rien en commun. En fait, leur seul lien est le hasard, et uniquement lui. Et le hasard se manifestera une fois, deux fois, cent fois s'il le faut, pour le prouver.

Boy and Girl don't get along.

Chamailleries constantes sont au programme. Le hasard passe son temps à les rapprocher, et leur instinct les pousse à se séparer. N'importe qui comprendrait la leçon mais non. Cela dit, c'est sans doute le point le plus soumis à des variations : Boy méprise-t-il Girl parce qu'elle ne sait pas utiliser une brosse à cheveux ? Girl en veut-elle à Boy parce qu'elle n'a pas immédiatement fait l'objet de ses intentions les plus bienveillantes ? Boy et Girl sont-ils d'une classe sociale différente ? En cas de panne d'inspiration, le scénariste jouera la réponse aux dés. Le hasard, encore.

Boy and Girl have to spend time together.

Bon le hasard c'est bien, mais on va pas attendre que ces deux-là se tombent dessus tous les 30 ans parce que sino on n'est pas couchés. Il faut donc trouver une excuse pour qu'ils passent plus de temps ensemble qu'il n'est humainement possible de le faire avec quelqu'un qu'on exècre. Ça justifie les disputes qui sinon sembleraient plaquées, tout en les empêchant de considérer sérieusement l'idée de sortir l'un de la vie de l'autre.

Boy has Girlfriend. Girl has ex-Boyfriend.

Ou l'inverse. Ou les deux. Ou des potentiels Girlfriend et Boyfriend. L'essentiel c'est qu'on insère deux personnages qui mettent le couple (déjà fragile) en péril, suffisamment pour balader la spectatrice pendant toute une saison, mais pas assez pour que Boy et Girl comprennent qu'ils ne sont pas obligés de finir ensemble.

Boy falls in love with Girl. She doesn't notice.

Également disponible dans la version où c'est Girl qui flanche et Boy qui attend la fin de la saison/série pour se réveiller. Oh hé, garçon ! Ah qu'il est con.

Happily ever after.

Ah bah putain, ça y est, ils ont fini par conclure. Une fois, puis ils se sont séparés, deux fois, et puis en fait non, trois fois et c'est la bonne. Mais à la fin de la série, les scénaristes ont décidé de les mettre à la colle et on peut rentrer à la maison. La vache, ça a vraiment duré des plombes, cette connerie.

Dans le pilote de Coffee House, on a tout vu sauf le happy end. C'est vous dire à quel point on a l'impression qu'on va gentillement se faire promener pendant les épisodes à venir. Ajoutez à cela un gag scato qui dure au moins 5mn, et une héroïne avec une tête d'abrutie finie, et vous avez gagné le gros lot.
Cette semaine, les Coréens me tapent un peu sur les nerfs. J'aurais dû commencer la saison par Nappeun Namja...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture, mais pas de courage : la fiche Coffee House de SeriesLive.

13 juin 2010

Pieds d'argile

A force de lancer des fleurs en permanence à des séries coréennes, j'en oublie que certaines peuvent n'être pas aussi convaincantes que la moyenne. Oh, je suis sûre qu'on doit pouvoir trouver encore pire (en fait ce sera l'objet du prochain post Dorama Chick, c'est vous dire si j'en suis sûre), mais le fait est que j'ai été un peu déçue par GIANT.

Sur le papier, GIANT s'annonçait comme une incroyable épopée s'étalant sur 40 ans, et nous permettant de suivre une famille prise dans la tourmente alors que la ville où ils ont posé leurs valises, Séoul et plus particulièrement l'arrondissement de Gangnam, se transfigure avec le temps. Et histoire de vraiment vous river le clou et vous laisser avec la mâchoire sur les genoux, la photo de promo, c'était ça :

GIANT

Moi dans ces conditions, je ne discute pas ! Je lance les recherches adéquates, je remercie le Dieu de la Téléphagie pendant que ça cagoule, et je lance le pilote sans y réfléchir à deux fois.

Sauf que voilà, la promo de GIANT et son pitch en théorie alléchant sont loin d'être sur le même ton que la série. Esthétiquement, déjà, il n'y a tout simplement pas photo, le travail est très générique et manque largement de parti pris visuel. C'est bien simple, s'il n'y avait pas la date qui s'affiche sur l'écran à un moment, je ne saurais même pas que c'est les années 70 Pour une série qui s'enorgueillit de couvrir 40 ans, un petit effort n'aurait pas du tout été superflu, mais limite salvateur (par exemple, Karei Naru Ichizoku avait excellé à cet exercice, et je dois dire que j'espérais secrètement lui trouver, avec GIANT, un équivalent coréen).
Pire encore, le pilote souffre de gros défauts qui sont en majorité à attribuer à un manque cruel d'originalité. La série se contente de suivre le cahier des charges de la série de vengeance, et c'est tout.

Oui parce que, d'après mes observations, les séries de vengeance sont un genre télévisuel à elles seules, en Corée. Je n'ai pas observé pareille obsession au Japon, dont je connais pourtant mieux les fictions. Il faut faire diagnostique ça, chère Corée du Sud, parce qu'à ce point, c'est vraiment inquiétant.  Je ne compte plus le nombre de séries dont j'ai fait les fiches sur SeriesLive qui comportent une variation autour des mots "et désormais il désire se venger". C'est vrai que je fais parfois des fiches avant même que la série soit diffusée, ce qui simplifie toujours un peu le pitch (comme pour Nappeun Namja que je n'ai pas encore regardée, mais là après ce weekend, je suis carrément refroidie, je vous l'avoue...), mais c'est quand même assez symptomatique ! Alors autant le Japon, c'est l'envie de bien faire et compagnie, autant la Corée, c'est la rage au ventre et le mors aux dents. Ça s'explique sans doute historiquement mais ça dépasse largement le cadre de la série historique. D'ailleurs ici, GIANT ne cherche pas à raconter l'Histoire à travers les yeux de personnages anonymes, mais plutôt de placer le contexte de cette vengeance vieille de 40 ans dans un contexte historique, social et économique qui est censé lui donner de la substance. Sur le papier, peut-être, dans les faits j'en doute sincèrement. Que ce soit pour construire le quartier de Gangnam ou pas, ces histoires sont finalement toujours un peu les mêmes. C'est peut-être le poncif coréen qui m'exaspère le plus.

En fait, maintenant qu'on en parle, je trouve qu'il se dégage de GIANT une grosse impression de redite par rapport à d'autres pilotes que j'ai pu voir depuis que je me suis lancée dans l'exploration des séries coréennes. Il y avait un côté "pauvre famille qui subit les évènements" qu'on trouve dans le pilote de Lobbyist, le côté "seul contre tous, je suis devenu riche mais j'ai toujours pas avalé la pilule" de Shinira Bulriwoon Sanai... et même une scène de train aux forts relents de Cinderella Unni ! Nan mais là c'est le pompon quand même ! On n'est pas obligé de sacrifier à TOUS les poncifs dans le même pilote, si ?

Alors bon, il y a un truc avec les Coréens, c'est que, comme ils ont plus de temps que les Japonais, les choses peuvent encore s'améliorer, et c'est souvent le cas, quand même. Mais franchement, si c'est pour voir un best of de toutes les séries auxquelles j'ai jeté un œil, j'ai pas hâte.
Alors, comme ça on se prend pour un géant ? Ouais, bah, tout est relatif...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche GIANT de SeriesLive.

5 juin 2010

The dorama-off ~Spring Edition~

La saison printanière est sur la fin (ce qui signifie que, oui, un bilan de la saison est en préparation pour SeriesLive... On va s'amuser, le disque dur où je tenais le compte des audiences et même le modèle pour le logo m'a lâchée en cours de route...), et je me suis dit que j'allais organiser une petite compétition entre quelques pilotes, histoire de vous mettre l'eau à la bouche.

Cela dit, ne vous excitez pas. Il ne s'agit pas de vous poster le pilote de chaque série, mais plutôt de vous donner l'eau à la bouche avec un extrait issu dudit pilote. Au départ, je voulais vous proposer un extrait de chaque série que j'ai testée, mais soyons honnêtes : le pilote de Sunao ni Narenakute ne brille pas par ses scènes épatantes, et Shinzanmono ne brille même pas du tout. Ne me lancez pas sur Kaibutsu-kun ! Quand à Dousoukai, j'ai eu un problème de synchronisation qui, en dépit du sous-titrage, rend les choses très agaçantes à regarder.

Résultat : j'ai effectué une petite sélection, et retenu 4 extraits (dont 2 que vous connaissez déjà et qui m'ont semblé avoir leur place dans cette compétition), même s'ils ne sont pas représentatifs de la totalité de la saison printanière, notamment parce qu'on y trouve 3 séries coréennes et 1 série japonaise. Alors que franchement, le Japon n'a pas eu à rougir de sa production cette saison. Mais bon, déjà, si l'un d'entre eux vous donne l'eau à la bouche, ça me suffit...!

Mais comme je le disais, il s'agit d'une compétition. Il va donc vous falloir voter pour votre extrait préféré en commentaire !
Et quand je dis vous, je dis tout le monde, même les timides ! S'il n'y a que trois ou quatre votants, ça ne vaut pas le coup. Allez, tout le monde a un avis sur une video, quoi ! Vous aimez, vous n'aimez pas ; c'est pas compliqué. Il n'y a aucune excuse pour ne pas voter.

Voici donc les extraits sélectionnés pour cette compétition :

DoramaOff_Ameliekindofthing
DoramaOff_Pauvrepetitefilleriche
Mother
(le post sur le pilote / la fiche)
Geomsa Princess
(le post sur le pilote / la fiche)
DoramaOff_Train
DoramaOff_Loveinanelevator
Cinderella Unni
(le post sur le pilote / la fiche)
Kaeinui Chwihyang
(le post sur le pilote / la fiche)

Maintenant, à vos cagoules, vous n'avez plus qu'à voter : quel est l'extrait le plus convaincant de la saison ?

18 mai 2010

L'un de nous deux est de trop dans cette ville

Message personnel à TBS : quand je disais que le pitch de Shinzanmono m'intéressait, mais que je me méfiais parce que la série apparaissait dans le top Oricon des nouveautés attendues cette saison, je rigolais. C'était une plaisanterie. Pour déconner. Faut pas me prendre au mot dans ces cas-là ! Faut pas faire une série pourrie juste parce que j'ai sous-entendu que toutes les séries de ce top l'étaient ! Faut pas faire ça !

Et donc résultat, eh bah voilà : première grosse déception de la saison. Mais je suis rassurée, puisque le public japonais a l'air de penser comme moi (entre le pilote et le deuxième épisode, la chute de 5% le dit de façon assez claire même si ça reste une performance correcte).

Le problème principal de Shinzanmono, osons-le dire tout de suite, c'est son ton. J'ai rarement vu une série policière bradant autant sa crédibilité. Le soucis ne vient pas de l'inspecteur Kaga et ses petites excentricités, notamment envers la bouffe (bien qu'on ait l'impression d'avoir fait le tour de tout ce que pouvait faire Hiroshi Abe en la matière), ça pourrait, mais non, ce n'est pas le problème ; depuis le temps que fleurissent sur les écrans les personnages d'enquêteurs doués-mais-un-brin-toqués, ça ne gêne pas, le spectateur est immunisé. Non, le soucis, c'est vraiment la réalisation.

On parle ici d'un pilote dans lequel 90% de la bande sonore consiste à passer les musiques de la BO du film La Famille Addams. Et les autres 10%, on met la musique la plus contraire possible à l'ambiance de l'action en cours, comme par exemple ce passage pourtant badin pendant lequel Kaga fait la queue pour une quelconque pâtisserie (je me chargerai d'en savoir plus sur les mets abordés pendant ce pilote quand mon estomac sera décidé à ne plus faire de salto arrière) et tombe sur la jeune journaliste qui vient d'en acheter elle aussi et lui en propose ainsi qu'à son collègue, que Kaga refuse, mais que la pâtisserie tombe en rupture de stock pile quand vient son tour. Pendant cette scène anodine et relativement charmante, la musique est d'abord sombre et mystérieuse (lamentations de violoncelle à l'appui) pendant un long moment... avant de partir vers une musique de jeu video truffée d'effets sonores ridicules pile quand Kaga s'énerve parce que son collègue a mangé une pâtisserie achetée par la journaliste, et qu'il se lance dans une tirade du type "il faut mériter ce qu'on mange". Du coup, la rencontre est inutilement alourdie, et la chute ne fait que rendre complètement ridicule les circonstances de la scène et le personnage principal. Il faut le voir pour le croire, ça décrédibilise la moindre seconde.
Et tout est comme ça.

Évidemment, puisque l'enquête suit son cours avec juste assez d'intérêt pour qu'on la suive, on voudrait penser que ce traitement n'est pas trop grave, mais ça reste quand même très énervant.
Dans le pilote, le déroulement de l'enquête tend à indiquer ce que sera la structure de la série. On a l'enquête principale : le meurtre d'une femme divorcée qui venait d'emménager dans le quartier. Et à partir des fausses pistes (car on sent très vite que la police ne tient pas le bon coupable), on va résoudre plein de petits mystères et de petits secrets du quartier. Heureusement que c'est une série japonaise et qu'on sait qu'on n'en a que jusqu'à l'été, sans quoi ça pourrait durer des plombes sans que l'enquête principale n'avance, une idée comme ça.

La bonne nouvelle, c'est que Shinzanmono fait un relativement bon travail lorsqu'il s'agit de décrire le quartier de Nihonbashi et l'ambiance qu'on y trouve, entre "vieille ville" et "quartier d'affaires", qui donne l'impression de très bien connaître ce petit microcosme où se croisent salarymen en costard et petites familles modestes. C'est du bon boulot et cela s'accomplit grâce à l'inspecteur Kaga qui, étant un shinzanmono ("nouveau venu"), arpente les rues en quêtes de choses intéressantes à grignoter (mais j'envisagerai d'en savoir plus lorsque mon estomac aura accepté de ne plus jouer à chat avec mon foie), et découvre ainsi, progressivement, ses habitants et les liens qui les unissent. C'est intéressant, même s'il est dommage que son attention soit tout de suite braquée sur une maison en particulier, ne nous laissant découvrir les autres habitants, c'est le trailer de fin d'épisode qui le dit hein, qu'ensuite, progressivement. Pour la jouer vraiment finement, il aurait fallu que chacun ait une apparition marquée dans le pilote, et pas juste un passage si bref à l'écran au tout début de l'épisode. Mais bon, non, c'est sympa quand même.

Le vrai inconvénient, ça reste quand même que Shinzamono est une série policière reposant sur un personnage (voulu comme) charismatique, le suivant presque à chaque instant, au lieu de s'organiser comme une série-chorale où les secrets du quartier ne l'auraient pas attendu pour se développer. Au lieu de ça tout tourne en permanence autour de Kaga, ce qui donne l'impression d'avoir sur les bras une série très conventionnelle là où il y avait moyen, avec un peu d'imagination, de faire quelque chose de largement plus captivant. On a l'impression d'avoir vu ce petit numéro un nombre incalculable de fois, et ça n'encourage pas du tout à regarder la suite.
Pas. Du. Tout.

Shinsanmono_pilot

Dans le fond, peut-être que la faute en revient aussi un peu à Hiroshi Abe. C'est un plutôt bon acteur et on reviendra pas dessus, mais il est tellement utilisé à l'écran qu'on manque un peu d'air. Il aurait peut-être fallu mettre quelqu'un d'un peu moins connu pour donner un souffle nouveau au personnage de Kaga, déjà assez peu original, dans une série assez peu originale... Attendez, j'ai dit "assez peu" ?!

Non, rien à faire, j'ai beau essayer de nuancer mon propos, je suis bien obligée d'admettre que Shinzanmono est assez décevante, voire fatigante, et que nombreux sont les éléments qui m'incitent à ne pas lui donner de seconde chance.
Du coup, le quartier de Nihonbashi résoudra ses mystères sans moi, je le laisse à Kaga qui a l'air de s'y plaire.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Shinzanmono de SeriesLive.

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