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ladytelephagy
4 novembre 2012

Hit them where it hurts

De Henry VIII à Süleyman Ier, les amours des princes fascinent, et font de formidables sujets de séries ; quel que soit le pays, ce qui se passe dans la couche d'un roi ou d'un empereur a forcément des conséquences politiques, sur son royaume et sur la façon dont il est tenu. C'est précisément la raison pour laquelle une série telle que Ooku a tenu 5 saisons sur Fuji TV (ces 5 saisons s'étendant sur 37 années !), montrant à différentes époques comment les femmes peuplant le ooku, c'est-à-dire le gynécée du shogun, jouissaient d'un immense pouvoir politique, bien qu'officieux.
Mais cette fois, TBS a décidé de faire quelque chose de différent, avec une uchronie appelée Ooku ~Tanjou, résolue à renverser les rôles. Suivez-moi, si vous le voulez bien, dans les couloirs du palais, afin de découvrir ce que cette série historique pas comme les autres tente de réaliser...

OokuTanjou-580

Nous sommes au XVe siècle, plus précisément en 1634, et c'est la cour du shogun Iemitsu Tokugawa qui occupe le palais d'Edo, la capitale. Le pays est en proie à une terrible épidémie de variole, qui décime en particulier les hommes jeunes, si bien que très vite le shogunat commence à manquer de bras.
Alors que l'épidémie frappe depuis deux ans déjà, Arikoto Madenokouji, troisième fils d'une famille noble, se sent appelé par la prêtrise, et décide de consacrer sa vie à Bouddha, et donc à soigner les malades et administrer les derniers sacrements. C'est un coup dur pour cette maison qui a déjà perdu ses deux premiers fils, d'autant qu'Arikoto est un homme d'une grande éducation et un excellent guerrier, mais enfin, la vocation c'est la vocation, on ne peut rien faire contre. Avec la bénédiction de son père, Arikoto prend donc l'habit, bien décidé à consacrer sa vie à la privation et la prière. Arikoto est en effet voué à accomplir de grandes choses puisque trois années plus tard, il devient le chef du Temple Keikoin. C'est en allant présenter ses respects au shogun que l'existence d'Arikoto va entrer en collision avec le cours de l'Histoire.

La première partie de l'épisode, qui résume ces évènements, est en toute honnêteté un peu longuette. Elle le paraîtrait d'ailleurs sans doute tout autant pour un spectateur plus lettré que moi en histoire nippone, car il apparait très tôt que ce pan du pilote n'a pas pour objectif de resituer la série dans son contexte historique du tout, mais plus d'établir une chronologie globale de la maladie qui frappe le Japon ; il s'agit aussi d'établir le personnage d'Arikoto, qui s'annonce comme le focus central de la série, et avec lequel nous faisons connaissance : son immense patience, sa sagesse, et son lien avec deux autres moines qui l'accompagnent. C'est à travers ce prisme que nous allons dorénavant observer les éléments. Et observer, il n'y a en vérité que cela à faire tant cette phase d'exposition ne recèle aucun intérêt ni sur le plan intellectuel, ni sur le plan émotionnel, le visage particulier de Masato Sakai (souvenez-vous) n'aidant pas vraiment.
Au bout d'un peu plus d'un quart d'heure de ce régime, les choses s'agitent enfin. Arikoto et ses deux moines, qui pensaient faire une petite visite de courtoisie vite fait au shogun et puis après on n'en parle plus, se retrouvent privés de sortie, incapables de circuler comme bon leur semble dans les rues d'Edo. Pire encore, une énigmatique femme de la cour, Kasuga no Tsubone, semble faire preuve d'un empressement suspect à l'égard d'Arikoto. Pourquoi Kasuga no Tsubone est-elle si déterminée à les maintenir entre les murs du palais ? Protéger le chef d'un temple des ravages de l'épidémie est-il son seul soucis ? Certainement pas. Et Arikoto va progressivement comprendre que le but de Kasuga no Tsubone est de l'enjoindre à quitter l'habit, notamment cette fâcheuse histoire de chasteté, et redevenir un civil... Dans un monde qui manque dramatiquement de jeunes hommes vaillants, je vous laisse relier les points entre eux.

Le bras de fer qui s'engage entre Arikoto et Kasuga no Tsubone est le passage le plus fascinant de cet épisode. Après que le pilote se soit montré si bavard (car il l'est, croyez-moi, il l'est !), cette passe d'armes à mots couverts est intéressante. Derrière les apparences polies, se trame en fait quelque chose très violent : Kasuga no Tsubone est quand même en train de faire tout ce qui est en son pouvoir pour qu'Arikoto soit dépucelé au plus vite, et content ou pas content, c'est le même tarif. Pas une fois le terme de viol ne sera évoqué, même pas vraiment sous-entendu, mais c'est quand même bien de cela qu'il s'agit. La vieille femme va jusqu'à employer des prostituées afin de divertir Arikoto et ses deux acolytes, et malgré cela, elle peine encore à toucher au but. La violence de l'enjeu est d'ailleurs parfaitement rendue lors du dénouement de ce duel.
La confrontation entre le jeune moine et la vieille courtisane étant un temps fort de cet épisode, je ne vous dis donc pas qui a fini par avoir le, hm, dessus dans cette affaire ; c'est réellement le point culminant de ce pilote, même s'il faut un peu le mériter, au regard des longues scènes qui le précèdent.

Toute cette agitation peut sembler bien vaine, au bout du compte, au spectateur qui aurait raté le début d'Ooku ~Tanjou ; c'est là que l'exposition s'avère précieuse. En gardant bien à l'esprit que le pays est à court de jeunes hommes, et à cette condition seulement, les 43 premières minutes de l'épisode ont du sens. Sinon, il faut attendre péniblement qu'Arikoto soit introduit dans les salons du shogun, et qu'il découvre l'explication de toute cette mascarade.
Et donc là attention, il va y avoir du spoiler à partir de là et jusqu'à la fin du post.

Devant les yeux ébahis d'Arikoto, qui n'est pas aussi malin qu'on voudrait nous le faire croire parce qu'on avait quand même un peu flairé le truc, le shogun qui apparait, au lieu d'être un homme de 37 ans, est une jeune adolescente mal dégrossie, particulièrement tyrannique, et... eh bien, pas exactement officiellement sur le trône.
Enfin, Ooku ~Tanjou nous expose son sujet dans cet acte final : le shogun a succombé à l'épidémie il y a plusieurs années, mais seule une poignée de personnes au sein du palais est au courant ; un homme a pris sa place, prétendant, aidé par une cagoule empêchant son identification, que la maladie l'a affaibli, mais qu'il règne toujours. Pendant ce temps, la seule progéniture du shogun, une fille illégitime qu'il a eue avec une femme qu'il a violée un soir (décidément charmantes, les moeurs de la Cour), est une adolescente qui ne peut prétendre accéder au trône, vu que c'est une femme, mais qui doit urgemment enfanter d'un descendant masculin qui puisse accéder au pouvoir. Dans l'intervalle, Kasuga no Tsubone officie comme régente, peuplant le ooku uniquement d'hommes susceptibles de féconder la royale adolescente. Et devinez quel rôle la vieille carne a l'intention de faire tenir au bel Arikoto ?

OokuTanjou-Titles

Au bout d'une heure, on le tient enfin, le sujet d'Ooku ~Tanjou ! On aura un peu souffert, mais on y est !
Car c'est bien d'une inversion des rôles qu'il s'agit, dans laquelle les hommes du ooku sont désormais à la merci d'une souveraine pas spécialement inquiétée de leur sort. Le portrait qui est fait de la jeune héritière est en effet loin de la jeune noble grâcieuse et effacée ; élevée comme un homme, elle n'a que mépris pour ceux qui peuplent son harem, et fait usage de violence sitôt que ses moindres caprices ne sont pas exaucés. C'est un pur produit du shogunat qu'Arikoto s'apprête à côtoyer, et il y a assez peu de chances pour qu'une idylle se noue entre eux ; à la place, Arikoto est réduit au rang de simple "graine", et doit s'apprêter à vivre de cette façon pendant bien des années, car dans l'éventualité où la jeune fille tombe enceinte, encore faut-il que ce soit d'un garçon, et même là, il faut attendre qu'il ait l'âge d'accéder au pouvoir.
Dans un monde dominé par des femmes, et en première ligne la terrifiante Kasuga no Tsubone, qu'adviendra-t-il du Japon ?

Eh bien curieusement, Ooku ~Tanjou n'a pas l'intention de réécrire l'Histoire. Et dans les dernières séquences de l'épisode, on assistera, pour la première fois depuis que le pilote a commencé, à une véritable remise dans le contexte historique. Les grandes décisions pour lesquelles l'empereur Iemitsu Tokugawa est entré dans l'Histoire sont en effet conservées... sauf que dans la version d'Ooku ~Tanjou, ces décisions n'ont pas été prises par lui, mais par Kasuga no Tsubone, afin de couvrir au maximum la mascarade qu'elle a mis en place au sein du palais du shogun. La vie au-delà des murs du palais est donc sensiblement la même que dans l'Histoire japonaise telle que nous la connaissons, ce n'est que le microcosme de la Cour, et en particulier du ooku, qui se trouve bouleversée.
Ooku ~Tanjou n'a aucune intention d'imaginer ce qui se passerait pour le pays si le shogun était une femme ; c'est au départ ce que je pensais et je trouvais l'idée intéressante. Non, la série a pour but de renverser les rôles traditionnellement dévolus aux hommes et aux femmes au sein du palais royal, et de voir comment l'inversion des rapports de force et de violence fonctionne. L'idée est à vrai dire intéressante aussi, mais encore faut-il qu'elle soit correctement exploitée, car elle est moins évidente à appréhender.

Dans le fond, que cherche à dire Ooku ~Tanjou sur les passions de la cour du shogun ? Il faudra l'exprimer plus clairement que dans ce pilote un rien longuet, et dont les forces en présence auront du mal à répéter leurs joutes à chaque épisode. J'espère que la scénariste (Yumiko Kamiyama, déjà auteur de Utsukushii Rinjin) a une vue à long terme de tout cela, mais côté spectateur, c'est pour le moment très flou.
Les intrigues de cour seront-elles différentes si ce sont des hommes qui tirent les fils en coulisse ?
En tous cas pour le moment, c'est une femme qui continue de prendre officieusement les décisions, preuve que les changements n'ont pas vraiment eu lieu dans la dynamique du ooku... et du coup je me demande un peu quelle est l'utilité de cette inversion de rôles.
Après tout, Kasuga no Tsubone l'a bien sélectionné, son mâle reproducteur : il est bel homme (enfin, c'est ce qu'on nous dit, mais euh, bon je présume que les goûts et les couleurs...), il est intelligent, mais surtout il est quand même assez docile. Ce n'est pas pour rien qu'elle n'a pas été chercher un samurai, mais un moine bouddhiste inoffensif (bien qu'on nous dise qu'il sait manier l'arme, bon, admettons), qu'elle pourra relativement contrôler. C'est évidemment dans son intérêt de prendre ce genre de cobaye, mais côté spectateur, ça manque un peu de piquant ; à choisir j'aurais aimé voir comment un homme habitué à traiter les femmes dans l'esprit de son époque peut gérer le renversement des rôles (même si celui-ci se limite aux murs du palais).

Il n'empêche que pour quelqu'un qui a du mal avec les séries historiques, et je ne vous ai jamais caché que c'était mon cas, cet angle permet d'apporter un peu d'originalité dans un contexte autrement très codifié.
Une chose est sûre, en dépit de ses longueurs et de son exposition inteeerminable, Ooku ~Tanjou a le potentiel pour être une série originale, à défaut d'être forcément passionnante de bout en bout du point de vue de sa forme. Et au pire, sur un modèle similaire, on pourra toujours tenter en décembre ce qu'Onna Nobunaga accomplira avec un concept similaire, puisqu'une deuxième uchronie sur les questions de genre débarquera alors, sous la forme d'une mini-série.
...Il se passe un truc dont je suis pas au courant, en ce moment, au Japon ?

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19 octobre 2012

Erreur d'aiguillage

On parlait hier des effets que peuvent avoir les premières images d'une série sur le spectateur... Il y a des séries, au premier coup d'oeil, on sait que ça n'ira pas. La musique, la façon d'exposer les personnages centraux... parfois il n'y a simplement pas débat. On peut dire ce qu'on veut sur le fait de laisser le temps à un pilote, et a fortiori à une série, de s'installer, certaines choses ne trompent pas, voilà tout.
Eh bien nous avons aujourd'hui un parfait exemple de ce problème. D'entrée de jeu, TOKYO Airport fait toute la démonstration de son inintérêt. La séquence d'ouverture de son pilote baigne dans une musique suave et totalement transparente, sa gentille héroïne au grand coeur (incarnée par Kyouko Fukada, dont la carlingue n'est clairement pas d'origine si on a vu au moins Kamisama, Mou Sukoshi Dake) qui prend sur elle d'aider un adorrrable petit garçon est fade au possible, et il est inimaginable de trouver un quelconque intérêt à continuer de la suivre.
Mais je me suis forcée. Et j'ai survécu pour en parler, alors laissez-moi vous avertir de ce qui vous attend si vous tentez TOKYO Airport...

TokyoAIRPORT-580

Il existe au Japon une sorte de sous-genre en matière de séries dramatiques, dans lesquelles une jeune recrue fait ses premiers pas dans une profession donnée. En Occident, on réserve généralement ça aux flics (avec toutes les variations que peuvent proposer des séries comme Rookie Blue ou plus récemment NYC 22) ; toutefois, il s'agit pour la plupart des séries qui font appel à l'arrivée d'un petit nouveau dans un service sous haute tension, et les exemples vont de Saint Elsewhere à Chicago Fire, d'utiliser ce personnage naïf comme porte d'entrée pour les spectateurs dans un monde qui peut leur paraitre difficile à appréhender sans cela ; le personnage de la jeune recrue est une façon de permettre une identification temporaire avant que l'ensemble show ne prenne toute sa force.
Mais au Japon, le mode "petit nouveau" ne se limite absolument pas à introduire un univers professionnel aux spectateurs, et surtout, il couvre absolument toutes les professions : professeur, hôtesse de l'air, avocat, futur chef, à peu près tout le bottin y est passé.
L'idée est de plutôt faire en sorte que le spectateur se prenne d'affection pour le personnage central, ou éventuellement le considère comme un avatar dans une simulation d'un monde professionnel donné, et qu'ensuite, il s'agisse de soutenir ce personnage : fais de ton mieux ! Tu peux le faire ! Tu vas arriver à t'imposer dans ce nouveau métier ! On envoie plein d'ondes positives au personnage en espérant que, croisons les doigts, d'ici le 12 ou 13e épisode de la série, il reçoive uniquement des compliments et/ou sauve son milieu professionnel de la catastrophe assurée. En chemin, il faudra s'attendre à ce que le personnage, anxieux, ne soit pas sûr de réussir à trouver sa place, qu'il se frotte à des collègues plus expérimentés qui ne le comprendront pas ou, pire, qui lui chercheront des noises, et à quelques altercations avec les supérieurs hiérarchiques, souvent conscients que le nouvel élément de leur équipe est capable, mais désireux d'être exigeants pour polir ce diamant brut et en faire un vaillant élément de la structure professionnelle qui l'accueille.

On pense ce qu'on veut de cette recette toute faite qui a pris tellement de place dans les séries nippones que c'est presque devenu un genre à part entière. Que c'est "trop" positif, par exemple, ou que cela manque d'originalité. Admettons. Mais ça fait chaud au coeur, et cela a bâti quelques carrières pour des gens comme Aya Ueto qui se sont fait une spécialité d'incarner ce genre de personnages avec charme, humour et coeur (d'ailleurs il m'est difficile, dans un post qui parle d'un aéroport, de ne pas penser à Attention Please). Ca se laisse regarder du moment qu'on sait où on met les pieds.

Le problème, c'est qu'on a affaire avec cette espèce de genre télévisuel à une série qui fait appel à l'affectif. Les coups d'angoisse sont à vivre aux côtés du héros, pas du reste de la planète : on est de son côté avant tout.
Et l'erreur de TOKYO Airport découle de là. Une série qui se situe dans une tour de contrôle, ça demande un peu plus d'adrénaline et de suspense qu'une série sur une nana qui n'est pas certaine de pouvoir devenir une hôtesse de l'air bien sous tous rapports. Clairement, si des avions sont supposés nous faire craindre une collision ou un crash, on sort du registre de l'affectif et on part dans quelque chose de différent. Mais en s'obstinant à rester presque constamment dans la tour de contrôle auprès de son héroïne qui se mord la lèvre inférieure ou écarquille les yeux pour suivre un avion du regard, clairement, on ne ressent aucun enjeu.
Si TOKYO Airport avait vraiment joué la carte de l'ensemble show, on pourrait, à la façon de ce que faisait LAX à certains moments, suivre un peu mieux la façon dont les différentes équipes de l'aéroport travaillent ensemble pour juguler une crise ou éviter une catastrophe. Ici, on reste bêtement plantés à côté de Kaori en espérant que ses patrons l'approuvent, alors que trois avions dansent un ballet de la mort sur la piste 34L. Ca ne fonctionne pas du tout !

TOKYO Airport tente ici d'utiliser des recettes en les appliquant à un milieu professionnel a priori inédit... sans se dire qu'il y avait peut-être une bonne raison à cela. Passer son temps entre les murs (et les vitres) de la tour de contrôle n'a aucune sorte d'intérêt. Et comme en plus on sait très bien que Kaori est capable de faire son nouveau métier (parce qu'évidemment, avant, elle était agent au sol, donc elle connait quand même bien le monde des aéroports), on s'ennuie ferme devant les échanges infiniment longs de commandes en engrish. C'est insupportable ! On est vraiment supposés regarder toute une saison comme ça, avec des agents qui disent dans leur micro à des capitaines généralement invisibles (ou vus de dos dans leur cockpit) sur quelle voie atterrir malgré la pluie ? Qui a eu cette idée pourrie ?!

J'ai vraiment de la peine à croire que j'ai tenu tout l'épisode. Vraiment, j'ai envoyer valdinguer des pilotes pour moins que ça. Faut croire que je me ramollis, je sais pas. En tous cas, si mon expérience peut servir de cautionary tale, profitez-en, et évitez avec la plus grande précaution TOKYO Airport. En plus, les sous-titres du premier épisode de Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi sont sortis, alors franchement, vous avez mieux à regarder dans la nouvelle saison nippone...

30 septembre 2012

Les séries se ramassent à la pelle...

Eh bah je sais pas pour vous mais, je trouve que l'été, on l'a pas vu passer, c'est atroce. C'est vrai qu'avec ma coupure internet d'un mois, la saison ne s'est pas exactement déroulée comme prévu, ce qui m'a obligée à faire des choix, mais finalement, la saison japonaise, je l'ai un peu zappée, il faut le dire. Tiens, le bilan de Cleopatra na Onnatachi, par exemple, je n'en ai encore pas écrit une ligne ! Vraiment c'est pas sérieux.
...Et voilà que l'automne arrive, une nouvelle saison commence, plein de pilotes débarquent, et on repart pour un tour !

On ne va pas se laisser décourager pour autant. Je vous propose donc le traditionnel récapitulatif des séries à attendre cette saison, qui commence donc avec le mois d'octobre, même si quelques séries ont déjà démarré.

En quotidienne  
   

JuntoAi

- Jun to Ai / 純と愛 (NHK)
L'histoire : l'histoire d'une jeune femme qui quitte son île natale d'Okinawa pour aller travailler dans un hôtel d'Osaka, où elle va rencontrer un jeune homme dont elle va tomber amoureuse.
L'avis : nouveau semestre, nouvel asadora, c'est la règle. Un jour il faudra que je me prenne par la main et en regarde un jusqu'au bout... mais probablement pas celui-là.
> A partir du 1er octobre à 8h15
   

AkaiItonoOnna

- Akai Ito no Onna / 赤い糸の女 (Fuji TV)
L'histoire : Yumi, une riche étudiante, ne s'entend pas avec sa belle-mère et vit donc sur le campus, dans un logement qu'elle partage avec une amie. Lorsqu'une troisième étudiante, Seria, emménage, l'ambiance change...
L'avis : entre les questions de mère biologique et le lourd passé de Seria, ça m'a l'air d'un petit thriller sans conséquence.
> Depuis le 3 septembre à 13h30
   
Lundi  
   

PerfectBlue

- Perfect Blue / パーフェクト・ブルー (TBS)
L'histoire : une jeune enquêtrice d'une agence de détectives privés exclusivement féminine, se lance dans une affaire, dont elle ignore en la commençant qu'elle pourrait lui apprendre des choses sur le suicide de son père.
L'avis : et... il y a un chien qui parle. Patatras, comment perdre toute mon attention en quelques mots.
> A partir du 8 octobre à 20h
   

PRICELESS-300

- PRICELESS / PRICELESS (Fuji TV)
L'histoire : il avait un job super, mais ses patrons ne l'aimaient pas. Voilà aujourd'hui l'homme le plus positif du monde à la rue... et pourtant, il ne va pas se laisser abattre. Grâce à l'iade de deux enfants, il va même changer la vie d'une ex-collègue...
L'avis : on a beau savoir qu'une série n'a pas un pitch alléchant a priori, on a quand même envie de la voir juste pour Takuya Kimura. C'est ça, l'effet KimuTaku.
> En octobre à 21h
   

DoubleFace

- Double Face / ダブルフェイス (TBS)
L'histoire : dans ce thriller prenant pour contexte le monde du crime organisé, un caïd de la drogue et la police joue au chat et à la souris, à cause d'une fuite provenant des services de police. Il y a un agent double quelque part !
L'avis : ce qui semble le plus prometteur est le face à face promis entre l'un des flics et un "agent double" infiltré au sein du gang, mais qui a dérapé. La série s'intéressera à ce duel du point de vue du flic.
> A partir du 15 octobre à 21h
   

DoubleFace

Double Face / ダブルフェイス (WOWOW)
L'histoire : dans ce thriller prenant pour contexte le monde du crime organisé, un caïd de la drogue et la police joue au chat et à la souris, à cause d'une fuite provenant des services de police. Il y a un agent double quelque part !
L'avis : ce qui semble le plus prometteur est le face à face promis entre l'un des flics et un autre, infiltré au sein du gang, mais qui a dérapé. La série s'intéressera à ce duel du point de vue de cet agent.
> A partir du 27 octobre à 20h
   

IrodoriHimura

Irodori Himura / イロドリヒムラ (TBS)
L'histoire : Bananaman est le personnage central de cette série qui change d'acteurs secondaires, d'auteur et de réalisateur à chaque épisode, montrant ainsi une même histoire avec des points de vue radicalement différents.
L'avis : la photo de promo envoie du rêve, mais le concept est original.
> A partir du 15 octobre à 00h20
   
Mardi  
   

OsozakinoHimawari

Osozaki no Himawari / 遅咲きのヒマワリ (NHK)
L'histoire : ils sont jeunes, l'avenir est devant eux, et pourtant le système les a laissés tomber. Joutarou, qui vient de perdre son emploi sans raison, et Kahori, qui allait exercer la profession de ses rêves dans un institut de recherche cancérologique, mais qui est envoyée dans un petit cabinet médical au bout de monde, se retrouvent par hasard dans la petite ville de Shimanto pour un nouveau départ.
L'avis : au Japon aussi, on a apparemment le sentiment qu'il y a une génération sacrifiée, et cette série est justement pour eux.
> A partir du 23 octobre à 21h
   

GoingMyHome

- Going My Home / ゴーイングマイホーム (Fuji TV)
L'histoire : un homme de 45 ans, bourreau de travail et effacé à la maison, qui est appelé d'urgence dans sa ville natale lorsque son père fait un malaise. Il apprend alors l'existence d'une créature étrange, Kuna, que son père cherchait... Se mettre en chasse à son tour de la curieuse créature va lui faire reconsidérer son rapport au travail et à la vie de famille.
L'avis : un étrange pitch qui a de fortes chances de masquer un feelgood drama peu original. Mais avec Hiroshi Abe, ça peut valoir le coup...
> A partir du 9 octobre à 22h
   

Dorama-NoPhoto

- Single Mothers / ? (NHK)
L'histoire : en s'enfuyant du domicile familial avec son fils, une femme commence un périple qui l'emmènera, avec l'aide d'autres mères célibataires, jusque devant la Diète !
L'avis : intéressant, ça a l'air de pouvoir soulever plein de questions... on dirait presque le pitch d'un dorama de WOWOW !
> A partir du 23 octobre à 22h
   

Mercredi

 
   

TokyoZenryokuShoujo

Tokyo Zenryoku Shoujo / 東京全力少女 (NTV)
L'histoire : bien que jusque là elle n'ait rien réussi à faire de sa vie, Rei décide de partir pour Tokyo, où elle retrouve son père, qui a abandonné le foyer voilà bien longtemps. En dépit de sa rancoeur, elle décide cependant que venir au secours de la vie amoureuses chaotique du paternel pourrait bien être au moins un truc qu'elle saurait faire.
L'avis : les mots "n'importe" et "quoi" viennent à l'esprit.
> A partir du 10 octobre à 22h
   

KodokunoGourmet

- Kodoku no Gourmet / 孤独のグルメ (TV Tokyo) - saison 2
L'histoire : l'histoire d'un négociant en produits importés qui aime bien fréquenter des restaurants quand il a le temps.
L'avis : la première saison, diffusée pendant l'hiver 2012, était totalement passée sous mon radar... et nom d'un chien, si ça a été traduit, c'en est fini de moi !
> A partir du 10 octobre à 23h58
   

Sugarless

- Sugarless / シュガーレス (NTV)
L'histoire : un lycée où les élèves masculins font rien que de se battre pour décider celui qui a la plus grosse qui est le caïd du coin.
L'avis : j'ai du mal à me passionner pour si peu.
> A partir du 3 octobre à 01h29
   
Jeudi  
   

Aibou-saison11

- Aibou / 相棒 (TBS) - saison 11
L'histoire : la série policière revient, avec cette fois un nouveau partenaire pour Sugishitaaaaaaa.
L'avis : pardon, le bâillement m'a prise par surprise.
> En octobre à 21h
   

SousaChizunoOnna

Sousa Chizu no Onna / 捜査地図の女 (TV Asahi)
L'histoire : elle connait Kyoto comme sa poche, elle dessine des cartes de la ville pour les investigations de la police... Tamako Tachibana est un "GPS humain" qui, en dépit de ses cartes si utiles pour plannifier une opération ou une enquête, est parfois un peu maladroite.
L'avis : je ne serais pas étonnée d'apprendre que le syndicat d'initiative de Kyoto a quelques deniers dans l'affaire. Cependant : Miki Maya = must watch.
> A partir du 18 octobre
   

DoctorX

- Doctor X / ドクターX (TV Asahi)
L'histoire : Michiko Daikon est une chirurgienne freelance qui passe d'hôpital en hôpital sans avoir de port d'attache. Qui est-elle ? Cette façon de ne pas s'attacher cache-t-elle un passé scandaleux ?
L'avis : je vous parie que le personnage va être super cool, laisser tout le monde coi dans les services hospitaliers, et qu'au final ce sera un procedural médical sans aucune plus-value.
> A partir 18 octobre à 21h
   

Resident

- Resident / レジデント (TBS)
L'histoire : le quotidien de 5 jeunes internes débarquant dans un service d'urgence.
L'avis : oho ! Les dorama médicaux... il ne peut en rester qu'un !
> A partir du 18 octobre à 21h
   

KekkonShinai

- Kekkon Shinai / 結婚しない (Fuji TV)
L'histoire : à travers des personnages qui vont, qui ne peuvent ou ne veulent se marier, une exploration de la vie amoureuse à mesure que le temps passe.
L'avis : la pression japonaise pour le mariage, on la connait. Si les portraits ne sont pas caricaturaux, il pourrait être intéressant de suivre les interrogations de ces personnages sur la question. Mais en plus, avec Yuuki Amami ? Vendu.
> A partir de juillet à 22h
   

DokuPoison

- Doku / 毒<ポイズン> (NTV)
L'histoire : Toichi Matsui a créé le poison parfait : efficace en 24h, infaillible... et indétectable ! Il parcours dorénavant la ville en injectant le poison à des inconnus, et observe leurs dernières heures. Mais une détective, Naomi Sasamoto, est sur sa piste...
L'avis : le petit thriller fantastique de la saison qui n'aura sans doute pas un gros budget, mais sûrement quelques bonnes idées !
> A partir du 4 octobre à 23h58
   
Vendredi  
   

SarutobiSansei

Sarutobi Sansei / 猿飛三世 (NHK BS Premium)
L'histoire : un dorama historique dans lequel Sarutobi tente de protéger la fille de son seigneur.
L'avis : vous me réveillerez quand ce sera fini. Et alors là, non, la présence d'Asami Mitsukawa ne suffira pas à me faire... regard... bon peut-être juste le pilote, s'il est sous-titré.
> A partir du 12 octobre à 20h
   

OokuTanjou

- Ooku ~Tanjou / 大奥 ~誕生 (TBS)
L'histoire : une épidémie cause la mort de tant d'hommes, qu'ils ne représentent désormais plus qu'un quart de la population japonaise. En conséquence, les femmes ont désormais le pouvoir, et une jeune fille devient la première shogun de sexe féminin de l'histoire.
L'avis : apparemment, rien à voir avec Ooku qui a tenu 5 saisons sur Fuji TV. Mais j'aime bien le concept de revisiter l'Histoire comme ça. Et ça me rappelle un peu l'esprit d'Onna Nobunaga.
> A partir du 12 octobre à 22h
   

TokumeiTantei

- Tokumei Tantei / 匿名探偵 (TV Asahi)
L'histoire : un privé vit dans son bureau, ne prend que les affaires des femmes séduisantes et écoute du jazz en buvant du bourbon... La série suit les enquêtes de ce mystérieux détective sans nom.
L'avis : retour dans les bon vieux polars noirs avec cette série intrigante...
> A partir du 12 octobre à 23h15
   

YuushaYoshihikotoAkuryounoKagi

- Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi / 勇者ヨシヒコと悪霊の鍵 (TV Tokyo)
L'histoire : cent ans après leur première aventure (mais sans avoir pris une ride, les héros de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro reprennent du service...
L'avis : allez, tous avec moi : ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaais ! \o/
> A partir du 12 octobre à 00h12
   

Samedi

 
   

Dorama-NoPhoto

- Jikken Keiji Totori / 実験刑事トトリ (NHK)
L'histoire : les enquêtes d'un chercheur spécialisé dans les animaux qui s'est reconverti dans la police et qui fait équipe avec un petit jeune à l'esprit excessivement logique et rigoureux.
L'avis : je passe. Même pour 5 épisodes seulement, c'est même pas la peine d'y penser.
> A partir du 3 novembre à 21h
   

Akumuchan

Akumu-chan / 悪夢ちゃん (NTV)
L'histoire : une prof capable de contrôle ses rêves fait la rencontre d'une nouvelle élève, dont les rêves sont capables de prédire le futur. Pourront-elles sauver le monde ? Le neurologue qui veut dévoiler au grand jour le don de cette étudiante pourra-t-il être arrêté à temps même s'il est très séduisant ?
L'avis : oh my God qu'est-ce que c'est que ça ?! Et avec Gackt, en plus ? Il y a écrit "danger" partout sur ce dorama.
> A partir du 13 octobre à 21h
   

Tsugunai

- Tsugunai / 償い (NHK BS Premium)
L'histoire : marié par intérêt professionnel à la fille de son patron, un chirurgien perd, quasiment du jour au lendemain, son fils puis sa femme, qu'il n'a jamais vraiment aimés. Il finit SDF mais rencontre alors une jeune fille qu'il avait aidée voilà 12 ans. Mais alors qu'il commence à ressentir, pour la première fois, un sentiment de paternité, il découvre qu'il ignore bien des choses sur elle...
L'avis : ça se passe où pour supplier les gens pour des sous-titres ?
> A partir du 17 novembre à 22h
   

KoukouNyuushi

- Koukou Nyuushi/ 高校入試 (NTV)
L'histoire : un dorama suivant la journée précédant un examen d'entrée au lycée (le juken)... alors que l'examen d'un lycée important semble sur le point d'être perturbé par des évènements étranges.
L'avis : un thriller original qui apporte, à n'en pas douter, un vent de fraîcheur dans les éternelles séries en milieu scolaire.
> A partir du 6 octobre à 23h10
   

Dorama-NoPhoto

- Tefutefuso he Youkoso / ? (NHK BS Premium)
L'histoire : en répondant à une annonce alléchante, trois inconnus emménagent en colocation dans un appartement... ignorant qu'il est déjà occupé. Par des fantômes.
L'avis : apparemment une version fantastique de l'auberge espagnole, puisque vivants et plus-trop-vivants devraient créer des liens.
> A partir du 27 octobre à 23h15

   

Piece

- Piece / Piece (NHK BS Premium)
L'histoire : il y a trois ans, deux lycéens étaient brièvement sortis ensemble, mais leur immaturité avait conduit leur relation à s'éteindre aussi vite qu'elle avait commencé. La mort d'une de leur ancienne camarade de classe les pousse à se rencontrer à nouveau. Aujourd'hui à l'université, ils ont changé et, peut-être, s'ils arrivent à composer le puzzle de leurs relations amoureuses, ont-il encore une chance ?
L'avis : j'aime bien cette idée de revenir sur les amours adolescents, c'est doux-amer comme concept, mais pour autant je ne me vois pas suivre une romance, même un originale.
> A partir du 6 octobre à 00h55

   
Dimanche  
   

MONSTERS

- MONSTERS / MONSTERS (TBS)
L'histoire : deux partenaires que tout oppose font équipe. Le plus jeune des deux est chargé de surveiller son collègue, soupçonné d'entretenir des relations avec des criminels, lui permettant d'avoir le plus gros taux de résolution de la police.
L'avis : le dimanche, c'est poularde.
> A partir 21 octobre à 21h
   

TOKYOAirport

- TOKYO Airport / TOKYOエアポート (Fuji TV)
L'histoire : le quotidien d'une jeune femme qui rejoint le personnel d'une tour de contrôle.
L'avis : bah oui, hôtesse de l'air, c'était déjà pris. A part ça je pense que je réagirai mieux si la série était un vrai ensemble drama, donc on avisera après le pilote, ok ?
> A partir du 14 octobre à 21h
   

SokowoNantoka

Soko wo Nantoka / そこをなんとか (NHK BS Premium)
L'histoire : après avoir été hôtesse dans un club pour payer ses études, une jeune femme devient avocate mais ne trouve de poste que dans un petit cabinet qui la paye une misère. A-t-elle sacrifié son confort pour aider les autres ?
L'avis : c'est intéressant cette remise en question des choix professionnels altruistes. Je me demande quelle place ça prendra dans la série, par opposition à un legal drama classique ?
> A partir du 21 octobre à 22h
   

HitoriShizuka

Hitori Shizuka / ヒトリシズカ (WOWOW)
L'histoire : alors qu'ils enquêtent sur cinq meurtres différents, les policiers rencontrent une jeune femme qui pourrait avoir un lien avec leur affaire... et leur permettre de lever le voile sur le secret qui se cache derrière ces crimes.
L'avis : eh bah, WOWOW ? Ptite forme ? On nous flanque une affaire policière, comme ça ? Bah je suis déçue, tiens.
> A partir du 21 octobre à 22h

Outre ces séries, le biopic historique Makete, Katsu achèvera sa diffusion entamée sur la fin de la saison estivale. Ce sera aussi pour le jidaigeki Taira no Kiyomori le dernier trimestre de diffusion, comme c'est la tradition.

Avant de passer à mes prévisions pour la saison (qui comme on le sait tous on tendance à être suivies d'effets de façon, hm, assez variable), notons quand même que, si les policiers sont indéboulonnables des grilles nippones, il y a cette saison un nombre vraiment non-négligeable de personnages que se retrouvent sans emploi et/ou SDF. Signe des temps, je suppose, mais ça ne m'avait pas autant frappée les saisons précédentes, là c'est une véritable épidémie. Quand on a une vue d'ensemble comme ça, je trouve que c'est frappant... et un peu dérangeant quand on voit l'usage qui en sera fait par certains dorama (si on se fie à leur pitch).
En tous cas, "perdre son job alors qu'on n'a rien fait de mal" est devenu le "mourir d'une maladie incurable", c'est clair, et de nombreux drames-dramatiques-qui-font-pleurer comptent bien le souligner. Mais quel que soit le traitement, c'est visiblement le sujet de société qui va rythmer l'automne. Au point que c'est même honteux que WOWOW ait laissé passé la "tendance".

Mais il est évident que WOWOW a d'autres chats à fouetter cette saison. L'une des séries qui pique le plus ma curiosité est en effet Double Face, un thriller inspiré par le film Internal Affairs et qui va donc mettre TBS en cheville avec WOWOW. De mémoire de téléphage, on n'avait jamais vu ça : une série dont un personnage soit exploité sur une chaîne nationale, et un autre personnage sur une chaîne du câble. Espérons que le traitement sera à la mesure des ambitions des deux chaînes, qui nous offrent un intéressant partenariat ; ce sera donc TBS qui donnera le coup d'envoi, et WOWOW, dans un autre créneau, reprendra le flambeau à partir de la deuxième semaine de diffusion. Vraiment une initiative intéressante. Les audiences seront peut-être, une fois n'est pas coutume, à surveiller, histoire de voir si les résultats sont incitatifs pour une chaîne historique comme TBS. En dépit de cela, le pitch de Double Face m'inspire peu... et la photo promotionnelle à peine plus.

DoubleFace-580

A part ça, on a une saison plutôt intéressante, où de nombreuses séries donnent de l'appétit. A commencer, évidemment, par Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi, suite de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro, certainement l'une des meilleures comédies de 2011 en dépit de son budget de toute évidence rachitique. On se prépare de sérieux fou-rires cet automne !
Parmi les dorama que je goûterai avec plaisir, on trouve Osozaki no Himawari et Tsugunai (même si, ne nous mentons pas, le second a moins de chance d'être sous-titré), Going My Home qui peut se révéler soit très bon, soit très pas du tout, Single Mothers, Resident (mais pas du tout Doctor X), et enfin Kekkon Shinai et TOKYO Airport si le pilote est concluant. Doku peut également faire son petit effet si on a de la chance. Dans le genre thriller, Koukou Nyuushi a aussi piqué ma curiosité. Une série dont par contre je peux vous dire, avec la plus grande certitude, qu'il est hors de question que j'y touche, est Akumu-chan.
Et puis il sera difficile de résister à la tentation de jeter un oeil à PRICELESS...

OK, maintenant c'est à vous : qu'est-ce qui vous fait de l'oeil dans la grille de cet automne ?

16 juin 2012

Eien no natsu

Le printemps ne nous aura pas forcément comblés, en matière de séries japonaises, mais fort heureusement, l'avantage avec le système nippon, c'est que tous les trois mois on remet les compteurs à zéro et on repart pour une nouvelle saison pleine de nouveautés prometteuses ! Ce sera le cas au mois de juillet, alors que de nombreuses séries vont débarquer dans les grilles de l'archipel.

Voici donc un aperçu de ce que nous réserve l'été 2012 en matière de dorama... que j'ai essayé de faire le plus complet possible.
Vous allez aussi voir que j'ai tâché de le faire moins rébarbatif que les précédentes fois, vous me direz si ça vous convient comme ça !

En quotidienne  
   

BokunoNatsuYasumi

- Boku no Natsu Yasumi (Fuji TV)
L'histoire : un frère et une soeur passent l'été chez leurs grands parents pendant que le divorce de leurs parents est finalisé. L'occasion pour eux d'apprendre ce que c'était que d'être enfant en 1944...
L'avis : un cast étonamment jeune (le héros a 13 ans, un record) et une histoire forcément mélancolique font de ce dorama un projet assez à part. Je reconnais être sincèrement curieuse, c'est rare pour une série quotidienne.
> A partir du 2 juillet à 13h30
   
Lundi  
   

NaniwaShounenTanteidan

- Naniwa Shounen Tanteidan (TBS)
L'histoire : une jeune institutrice dotée d'un grand pouvoir de déduction mène des enquêtes avec l'aide de ses élèves de primaire.
L'avis : tous les enquêteurs de télévision ont de "grands pouvoirs de déduction". Mais les élèves de primaire, c'est relativement nouveau, si l'on occulte la ressemblance avec une série de la saison précédente ! Du coup, c'est plus tellement nouveau.
> A partir du 2 juillet à 20h
   

RichManPoorWoman

- Rich Man, Poor Woman (Fuji TV)
L'histoire : un homme, bah, riche, embauche une femme, euh, pauvre. Au début ils s'engueulent, mais progressivement...
L'avis : à mon avis c'est l'adaptation qui ne dit pas son nom d'une comédie romantique sud-coréenne. On va voir ce qu'en pensent les spectateurs nippons, mais je ne suis pas dupe.
> A partir de juillet à 21h
   

SoumatouKabushikigaisha

- Soumatou Kabushikigaisha (TBS)
L'histoire : imaginez qu'une entreprise possède chaque moment de votre vie sur DVD. Imaginez maintenant qu'on vous donne ces DVD, par l'entremise d'une mystérieuse guide pour les visionner... se pourrait-il que vous y découvriez quelque chose ?
L'avis : oh mon dieu, la série que je réclame depuis des années sur The Final Cut, ils l'ont fait !!!
> A partir du 16 juillet à 00h
   
Mardi  
   

IkimoDekinaiNatsu

- Iki mo Dekinai Natsu (Fuji TV)
L'histoire : deux êtres à la dérive (une jeune fille de 19 ans qui découvre le secret de ses origines, et un journaliste dans la quarantaine brisé par un lourd passé) se rencontrent et se raccrochent l'un à l'autre...
L'avis : les personnages ont l'air salement amochés, ce qui rachète quasiment à mes yeux cette romance assez classique. Peut-être le dorama-dramatique-qui-fait-pleurer de l'été ?
> A partir de juillet à 21h
   

GTO-2012

- GTO (Fuji TV)
L'histoire : autrefois légendaire biker, Onizuka devient un professeur pas comme les autres, aidant ses élèves dans leurs problèmes personnels.
L'avis : remise au goût du jour, cette nouvelle version (la première datait de 1998) ne flaire pas trop la prise de risques.
> A partir du 3 juillet à 22h
   

TsurukameJosanin

- Tsurukame Josanin (NHK)
L'histoire : peu de temps après son mariage, l'époux de Mariya disparait mystérieusement, et elle se lance à sa recherche. Ailleurs, au Japon, une sage-femme épuisée par la mentalité de la ville gagne à la loterie et entame un tour du monde. Elles vont se rencontrer par hasard à Okinawa, sur une petite île en forme de coeur, et se lier d'amitié.
L'avis : you got me at "Okinawa".
> A partir du 28 août à 22h
   

DragonSeinendan

- Dragon Seinendan (TBS)
L'histoire : lorsqu'un dragon apparait, une poignée de jeunes gens découvre qu'ils pourraient bien être les seuls capables de l'arrêter...
L'avis : mélanger de la fantasy avec de l'humour n'a aucune raison de rater, mais je dis peut-être ça à cause de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro.
> A partir du 17 juillet à 22h55
   

Mercredi

 
   

KeishichouSousaIkka9Gakkari

- Keishichou Sousa Ikka 9 Gakkari (TBS) - saison 7
L'histoire : des flics et des enquêtes.
L'avis : à quoi voit-on que c'est l'été ? Eh bah, la subunit 9 revient.
> A partir du 4 juillet à 21h
   

Tokkan

- Tokkan (TBS)
L'histoire : une jeune femme désireuse d'obtenir la sécurité de l'emploi devient fonctionnaire. Sauf qu'elle a hérité du pire boulot au monde : elle est chargée d'aller récupérer des sommes dues par des gens n'ayant pas réglé leur impôt. Ah et son supérieur est surnommé le "Dieu de la mort".
L'avis : sur NTV, on a apparemment regardé Tricky Business...
> A partir du 4 juillet à 22h
   
Jeudi  
   

KyotoChikennoOnna-Saison7

- Kyoto Chiken no Onna (TV Asahi) - saison 7
L'histoire : pour la 7e saison, la procureur de Kyoto revient pour de nouvelles affaires.
L'avis : les procedurals, plus on en tue, plus il en vient.
> A partir du 5 juillet à 20h
   

IryuuSousa

- Iryuu Sousa (TV Asahi) - saison 2
L'histoire : retour de l'homme qui murmurait aux oreilles des objets inanimés...
L'avis : est-ce le début d'une nouvelle franchise policière au Japon ? Je suis curieuse de voir si la série saura attirer autant de public que l'an dernier. Si c'est le cas, il faudra sans doute compter sur elle l'an prochain aussi.
> A partir du 12 juillet à 21h
   

jaiditjpegmaisenfaitcestun

- Beginners! (TBS)
L'histoire : un jeune homme dont le père était flic est devenu déliquant à sa mort. Se ravisant, il a fini par entrer à l'école de police où il est à nouveau découragé par des tâches subalternes, avec plusieurs de ses camarades qui passent leur temps à nettoyer les locaux.
L'avis : et dire que certains s'étaient plaints de NYC 22, mais à côté de ça même Rookie Blues a l'air plus captivant !
> A partir de juillet à 21h
   

HigashinoKeigoMysteries

- Higashino Keigo Mysteries (Fuji TV)
L'histoire : adaptée des nouvelles de Keigo Higashino, cette série d'anthologie s'intéresse à des mystères et des meurtres étranges...
L'avis : les anthologies, au Japon, c'est rare. Et comme en plus l'auteur ici adapté a déjà donné quelques bonnes histoires à la télévision (dont Ryuusei no Kizuna), eh bah on va regarder, ya pas trop le choix. Surtout vu le nombre d'acteurs qu'on va y trouver...
> A partir de juillet à 22h
   

Vision

- Vision (NTV)
L'histoire : une jeune mannequin reçoit d'étrange visions de meurtriers. Un flic mis sur la touche va profiter de ce don pour résoudre des enquêtes.
L'avis : j'en ai marre, des enquêtes, j'en ai maaaarre !
> A partir du 5 juillet à 23h58
   
Vendredi  
   

Hakuouki

- Hakuouki (NHK BS Premium)
L'histoire : la trajectoire épique d'un homme qui a perdu sa femme, sa famille et un bras dans un combat d'honneur, et qui devient un guerrier maniant l'épée d'une main...
L'avis : espérons qu'on puisse espérer de la chaîne câblée quelque chose d'un peu plus enthousiasmant que ce que le pitch laisse présager...
> A partir du 13 juillet à 20h
   

YorunoOnnaKyoushi-2

- Yoru no Onna Kyoushi (TBS)
L'histoire : professeur de chimie le jour, justicière la nuit. Une enseignante résout les problèmes qui rongent son établissement (harcèlement, drogue, sexe...) avec des méthodes bien à elle.
L'avis : pauvre lycéens japonais qui sont en vacances d'été et que la télévision veut absolument ramener à leur problèmes scolaires...
> A partir de juillet à 22h
   

BoysontheRun

- Boys on the Run (TV Asahi)
L'histoire : un jeune homme de 27 ans qui n'a jamais eu aucune expérience avec une femme se retrouve coaché par l'un de ses collègues qui lui permet de progresser avec la jeune femme qu'il convoite.
L'avis : adaptation d'un manga éponyme, cette série promet des nuits d'été moite...
> A partir du 6 juillet à 23h15
   

Samedi

 
   

GhostMamaSousasen

- Ghost Mama Sousasen (NTV)
L'histoire : elle était flic, elle est morte, et aujourd'hui elle apparait à son fils de 5 ans avec lequel elle résout les affaires de défunts qui ne peuvent pas quitter ce monde.
L'avis : eh alleeez, l'invasion de mioches continue. Merci pour rien, Mana Ashida.
> A partir du 7 juillet à 21h
   

MaketeKatsu

- Makete, Katsu (NHK)
L'histoire : Shigeru Yoshida était un Premier Ministre japonais entré dans l'Histoire pour avoir tenu tête à MacArthur, ce qui l'a conduit en prison, puis avoir ensuite avec lui travaillé à la reconstruction du Japon après la Guerre.
L'avis : une petite mini-série historique (5 épisodes) au sujet original, qui permettra d'avoir un angle différent sur un sujet usé jusqu'à la corde.
> A partir de septembre à 21h
   

DesBisousDesGentilsDesToutDouxDesGeantsDesToutFous

- Omoni Naitemasu (Fuji TV)
L'histoire : la beauté d'Izumi est sa plus grande tragédie. Non seulement personne n'ose l'approcher, mais en plus elle est la muse et maîtresse d'un peintre, qui ne la rémunère pas pour ne pas être pris sur le fait par sa femme qui gère ses finances.
L'avis : j'ai hâte de m'efforcer de compatir aux tourments de la plus belle femme du monde. Vraiment, ça me brise le coeur par avance.
> A partir du 7 juillet à 23h10
   

Sprout

- Sprout (NTV)
L'histoire : lorsque le père de Miku décide de monter son propre internat, l'adolescente est opposée au projet, surtout quand un de ses camarades de classe emménage sous son toit. Et que, pire encore, il a déjà une petite amie.
L'avis : désolée, j'arrive pas à taper et faire un facepalm en même temps.
> A partir du 8 juillet à 00h50
   
Dimanche  
   

BeautifulRain

- Beautiful Rain (Fuji TV)
L'histoire : un veuf qui vivait avec sa petite fille commence à souffrir d'Alzheimer... comment la petite fille qui a déjà bien morflé et le paternel qui s'est pas non plus marré vont-ils vivre cette épreuve ?
L'avis : sortez les mouchoirs.
> A partir de juillet à 21h
   

SummerRescue

- Summer Rescue (TBS)
L'histoire : un jeune chirurgien est envoyé par son supérieur acquérir un peu d'expérience dans les interventions urgentes en haute montagne.
L'avis : cycliquement, les chaînes nippones nous font un trip Medicopter. Vous croyez que ça va nous faire un succès comme Code Blue ?
> A partir du 8 juillet à 21h
   

RenaiKentei

- Renai Kentei (NHK BS Premium)
L'histoire : une mini-série en 4 épisodes dans laquelle un Dieu de l'amour est envoyé sur Terre pour aider les célibataires à la recherche de leur moitié.
L'avis : cycliquement, les chaînes nippones nous font un trip Cupid. Vous croyez que ça va nous faire un succès comme... euh... je crois que je viens de répondre à la question.
> Depuis le 3 juin à 22h
   

PasdePubliciteMensongereIci

- Takahashi Rumiko Gekijou (NHK BS Premium)
L'histoire : une anthologie basée sur l'oeuvre de la célébre mangaka.
L'avis : ça vaudra très certainement le coup d'oeil pour les amateurs de manga.
> A partir du 1er juillet à 22h
   

Magma

- Magma (WOWOW)
L'histoire : chargée de redresser les finances d'une douteuse filiale spécialisée dans la géothermie, une jeune femme met le doigt dans un engrenage qui la dépasse.
L'avis : WOWOW. Politique. Société. Vendu.
> Depuis le 10 juin à 22h
   

LePlaisirEtaitPourMoi

- Platinum Town (WOWOW)
L'histoire : en revenant dans son patelin natal, un homme découvre combien la ville a trinqué pendant la crise. Il décide d'en devenir le maire et de la remettre sur pieds. Pour cela, il envisage de construire un parc d'attractions... pour personnes âges.
L'avis : c'est pas le genre de WOWOW de nous faire des comédies débiles, donc l'autre option fait que cela pique ma curiosité !
> A partir du 19 août à 22h

A savoir qu'en plus de ces séries, les séries de la NHK, à savoir l'asadora Umechan Sensei, et Taira no Kiyomori, seront évidemment de retour.
Apparemment la chaîne publique a également une série intitulée Akai Hanabata quelque part dans ses cartons, mais j'ai trouvé trop peu d'infos pour l'ajouter à ce tableau. Tout ce que je sais c'est qu'elle portera sur des ossements retrouvés dans un pot de fleur, et qui pourrait expliquer la disparition d'une adolescente. Voilà, vous en savez autant que moi.


En-dehors des projets de WOWOW, qui sont tout simplement incontournables à ce stade et je pense qu'on est tous très au fait de cette évidence, les séries à attirer le regard ne sont pas forcément légion, il faut le dire. C'est marrant parce que, un peu comme pour la télévision américaine, tout ce qui m'intéresse est en début de semaine ! Jugez plutôt : Soumatou Kabushikigaisha (qui est un peu Noël en avance !) évidemment, et Tsurukame Josanin qui m'évoque l'émotion de Ruri no Shima ; il y a aussi dans une moindre mesure Iki mo Dekinai Natsu si le ton est bien trouvé, et le marrant Dragon Seinendan, peuvent aussi valoir le coup d'oeil. J'ajoute que chaque saison ou presque, je dis que je vais ptet filer un coup d'oeil à une série quotidienne, eh bien pour la première fois avec Boku no Natsu Yasumi je trouve une vraie raison de surveiller les sous-titres.
Et vous alors, qu'est-ce qui vous tente cet été ?

5 juin 2012

Le bénéfice du doute

SuiteiYuuzai

Chaque année, WOWOW nous gratifie d'excellentes séries, et pourtant à chaque fois, peut-être de par leur brièveté, je fais l'impasse sur des posts de bilan sur ces dorama d'exception. Eh bien pas cette fois !
Certes, Suitei Yuuzai me tentait moins, cette saison, que Tsumi to Batsu (pour laquelle apparemment les sous-titres ne sont pas à espérer dans un avenir immédiat). Mais après tout, certaines des séries que j'attendais se sont révélées décevantes, à l'instar de Kaeru no Oujosama puis, au bout de quelques épisodes, Cleopatra na Onnatachi (on y reviendra, soyez-en sûrs), alors pourquoi s'arrêter à des idées préconçues ?

D'autant qu'en plus de sa diffusion sur WOWOW (un gage de qualité s'il en est), Suitei Yuuzai est un drame dense, doté de nombreuses qualités, et exploitant son sujet sous tous les angles possibles, égratignant au passage les mondes médiatique, politique, et judiciaire. Tout le monde en prend pour son grade dans cette affaire, et la série s'attache à ne rien oublier.

Tout commence voilà 12 ans, lorsqu'une petite fille est assassinée. Le principal suspect de l'époque, Yoshio Shinozuka, est rapidement arrêté, puis poursuivi et enfin condamné à une sentence à vie. Mais voilà qu'après 12 années d'emprisonnement, il est libéré après que des tests ADN l'innocentent. Shinozuka, qui a maintes fois répété son innocence avant de finir par avouer ce crime pendant son long interrogatoire, est ainsi réhabilité aux yeux du monde.
Une nouvelle qui choque le journaliste Seiji Kayama, aujourd'hui reporter de guerre mais qui à l'époque avait couvert l'affaire en détails ; en particulier, lorsqu'il avait appris que la police suspectait Shinozuka, il avait enquêté sur lui et publié un article l'incriminant, qui détaillait son profil et ses motifs ; peu de temps après la publication de cet article, la police avait procédé à l'arrestation de Shinozuka, et Kayama a longtemps pensé qu'il avait joué un rôle dans le bon déroulement de la Justice. Avec la libération de Shinozuka, notre journaliste estime donc qu'il a une part de responsabilité dans son incarcération injustifiée.

Toutefois Suitei Yuuzai fait bien plus qu'aborder uniquement ces deux points de vue, puisque comme je le disais, plusieurs sphères vont être impliquées dans cette affaire.
Ainsi, la libération de Shinozuka prouvant qu'il y a eu erreur de la part des services de police, les responsables de la police métropolitaine sont  contraints d'aller faire des excuses publiques à l'ex-prisonnier, devant un parterre de journalistes. Ecarté de ces excuses par son supérieur, l'inspecteur Asada, qui avait mené l'enquête 12 ans plus tôt, est un peu mis sur la touche, mais reste déterminé à reprendre l'enquête pour trouver le véritable coupable. Il va vite découvrir que sa hiérarchie, plus que le couvrir lui, couvre plutôt toute une partie de la vérité, et l'empêche autant que faire se peut de pousser ses investigations.
Par-dessus le marché, la libération de Shinozuka se produit alors que les élections pour la chambre des représentants n'est plus très loin, et la récupération politique ne se fait pas attendre. Un politicien du parti démocrate, en particulier, nommé Kuribashi, se dépêche non seulement de s'afficher publiquement avec le héros du moment, mais s'immisce aussi dans son retour à la vie civile. Notamment, Kuribashi tente de s'afficher également avec la fille de Shinozuka, encore jeune au moment des faits mais qui a refait sa vie, et même changé de nom, et voulait pourtant mettre tout ça derrière elle.
Cette implication du monde politique et médiatique, une femme l'a voulue : il s'agit de Youko Ishihara, l'avocate qui a mené et gagné l'appel de Shinozuka. Car ce n'est pas tant l'innocence de son client qui l'a convaincue de mener cette affaire, que la perspective de devenir l'avocate la plus en vue du pays. Manipulant les médias (elle les convoque à de multiples conférences de presse mais les musèle avec des menaces de poursuites si le moindre mot lui déplait) avec brio, elle tente de tirer partie de la situation au mieux pour elle-même, avant de prendre en compte le bien-être de son client qui ne représente à ses yeux qu'un moyen.

Dans tout cela, il serait un peu facile d'oublier la famille de la petite victime. Douze années n'ont pas suffi pour que les parents et la grande soeur de la petite Tomoko guérissent des souffrances d'alors. Ils ont dû faire leur deuil en dépit de la police, des médias, et désormais, alors que Shinozuka est érigé en victime par les médias, leur souffrance est totalement mise de côté. C'est pourquoi la soeur aînée, Hiroko, prend contact avec le journaliste Kayama, bien décidée à l'accompagner alors qu'il tente d'écrire un nouvel article.

Car Seiji Kayama, comme beaucoup dans cette affaire, est rongé par la culpabilité. Suitei Yuuzai permet de prendre du recul sur ce qui s'est passé voilà 12 ans, et s'attache longuement à explorer le sentiment de culpabilité de plusieurs des acteurs de ce "drame après le drame" ; dans un monde où tout le monde a oublié la présomption d'innocence (c'est d'ailleurs la traduction du titre : "présumé coupable"), le sentiment culpabilité règne. Ô ironie.

Et pourtant, cette culpabilité n'est pas forcément équitablement répartie.
Ainsi, simple journaliste, Kayama n'a fait que son travail, explorant le profil et les motifs d'un homme qui était déjà suspecté avant son article ; d'ailleurs rien n'indique que la police n'aurait pas arrêté Shinozuka de toute façon. A l'inverse, le juge qui a traité l'affaire ne ressent aucune forme de culpabilité : pour lui, il a fait son travail sur les bases des preuves à l'époque (les tests ADN n'étaient-ils pas moins fiables voilà 12 ans ? Comment savoir que celui qui avait été présenté devant sa cour était un faux-positif ?) et n'a rien à se reprocher... même s'il a pris 12 années de sa vie à un homme.

Si l'incarcération de Shinozuka était à l'époque l'objet d'un cirque médiatique, malheureusement, les médias ne semblent pas retenir la leçon. Suitei Yuuzai ne cache pas sa désapprobation de l'omniprésence des journalistes, des caméras et des micros ; ils sont partout, à la sortie des maisons, des lieux de travail, bousculant tout le monde, harcelant les gens de question. Les tabloids se remplissent d'images dés que l'occasion s'en présente, même si cela n'apporte rien à l'affaire, simplement parce que c'est le sujet du moment.
Pourtant on ne peut pas dire qu'ils manquent d'information : Ishihara les nourrit de conférences de presse dés la libération de son client, y compris en direct, mais ce n'est pas assez. Ce n'est jamais assez. Il faut entretenir l'histoire.
Même Kayama, tout honteux qu'il soit, plutôt que de faire profil bas décide d'écrire un autre article, espérant à la fois prouver l'innocence de Shinozaki comme il en avait prouvé la culpabilité (démarche dont le degré d'objectivité est ouvert au débat...), mais aussi découvrir la vérité dans son ensemble. Il faudra l'insistance de Hiroko, la soeur de la victime, pour qu'il prenne en compte les ressentis de personnes bien plus diverses.

Si vous attendez de Suitei Yuuzai qu'elle soit un palpitant thriller dans lequel l'enquête pour trouver le véritable meurtrier de Tomoko vous tient en haleine pendant 5 épisodes, vous vous êtes trompés de série. L'enquête n'est pas du tout au coeur de l'intrigue, et c'est bien la raison pour laquelle elle piétine autant, nous poussant à d'ailleurs fabriquer, dans un premier temps, nous-mêmes les fausses pistes auxquelles pourtant elle ne fait pas du tout allusion. Et si Shinozuka était réellement le criminel ? Qui est le mystérieux Katsuragi, un témoin ou un acteur de la tragédie ?
Mais ce n'est pas le but de la série. Les portraits se succèdent, bien au-delà de ces personnages déjà nombreux que je vous ai présentés. Car si la libération de Shinozuka est l'épicentre d'un nouveau séisme, de nombreux personnages en sont encore au point de ressentir les répliques du bouleversement qui a eu lieu 12 ans plus tôt. Le concept de Suitei Yuuzai est vraiment d'essayer d'explorer le plus de points de vue possible.

SuiteiYuuzai-Portraits

Et du coup Suitei Yuuzai a le défaut de ses qualités.
En voulant couvrir tant d'angles sur un même sujet, la série finit par se montrer trop froide. Etrangement, l'objectivité qui fait défaut au personnage du journaliste Kayama, le spectateur finit par la faire sienne de par la multiplicité des points de vue. Pour cette raison, les scènes supposées être émouvantes ne le sont plus, parce qu'on a pris l'habitude de se mettre dans la peau d'un peu tous les personnages. La série adopte de nombreux thèmes traités dans Aishiteru ~Kaiyou~, notamment, sur le deuil d'un enfant, et la question de la responsabilité, mais échoue à lui arriver à la cheville dans le registre affectif.
Pire encore, quand la série tente de corriger ce défaut, notamment dans l'ultime épisode, cela se fait de façon presque grotesque (le presque ayant son importance, mais de peu), confirmant que la vocation de la série était ailleurs, et qu'elle aurait été bien avisée de s'en tenir là.

La conséquence de cet inconvénient, c'est que la résolution de l'enquête, puisqu'il fallait bien lui en donner une (même alors qu'elle n'était pas au coeur de la plupart des épisodes), si elle fait sens, manque de panache. La série démontrait assez bien la façon dont fonctionnent et se croisent les sphères médiatique, politique, et judiciaire, mais finit par ramener les choses à une explication triviale. Evidemment je ne veux pas trop vous en dire, mais on peut trouver que cela manque de courage ; c'est également vrai pour l'avocate qui se débine un peu, narrativement et littéralement.

Un mot sur le cast, aussi. Je ne sais pas si c'est ma mémoire qui me fait défaut, mais Touru Nakamura, vu déjà dans Soratobu Tire sur la même chaîne, est très décevant dans le rôle du journaliste gonflé de culpabilité, ayant tendance à surjouer la "bravitude" (on ne saurait l'appeler autrement). Occasionnellement, Jinnai Takanori, pourtant bon acteur en général comme en particulier, cède à un défaut similaire dans ses habits d'inspecteur Asada. Jun Kunimura est quant à lui impeccable de bout en bout, ce qui est d'autant plus honorable que le rôle de Shinozuka est parfois légèrement ingrat. Les vraies bonnes surprises sont à chercher parmi les rôles féminins : un peu Hitomi Kuroki, mais surtout les jeunes actrices Mimura et Yuika Motokariya, qui apportent un véritable plus aux scènes qu'elles honorent de leur présence. Un peu comme la série elle-même, le cast est donc assez irrégulier, mais capable aussi du meilleur.

Alors, au final, Suitei Yuuzai est un dorama qui atteint son but avec brio dés qu'il exploite son thème initial de la culpabilité, et quand il se préoccupe de faire en sorte que des mondes différents réfléchissent leur image les uns sur les autres à la façon de miroires. Mais quand il s'agit de s'écarter de ces thèmes pour donner dans le pathos, ou simplement résoudre l'énigme qu'elle a posée, la série ne se montre pas plus convaincante que le premier dorama de network nippon venu. Ce qui n'est pas si mal, mais en-dessous de ce qu'on pouvait attendre d'une série avec un si bon pedigree, et surtout de bons ingrédients.

Sans être totalement décevante, Suitei Yuuzai n'atteint pas totalement le potentiel qui était le sien. Mais pour un "investissement" de 5 épisodes, ce n'est pas si grave, et mérite quand même le détour, car après tout, même si la série ne remplit pas toute sa part du contrat, elle pose suffisamment de questions sur le traitement des affaires hautement médiatiques pour piquer la curiosité du spectateur et lui donner des pistes de réflexion intéressantes.
Et si ça, c'est le pire qu'on puisse tirer d'une série, on s'en sort déjà franchement bien, non ?

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4 juin 2012

Oublie-moi

Les romances, à la télévision asiatique, ça va, on les connait. C'est toujours un peu la même chose : la jeune femme (généralement avec un tempérament explosif) rencontre le jeune homme (légèrement introverti et si possible inexpérimenté), et en dépit de bisbilles constantes, finissent par tomber amoureux. A partir de là, toutes les variations sont possibles, notamment quant au statut social des protagonistes, mais en gros voilà 90% des comédies romantiques, en tous cas telles que j'ai tendance à les voir ; mais il est vrai que je suis peu versée dans la guimauve.
Alors, toutes proportions gardées parce qu'on n'est pas non plus dans une histoire foudroyante d'originalité, ça fait un peu plaisir de voir une série telle que Mou Ichido Kimi ni, Propose débarquer et varier un peu les plaisirs.

MouIchidoKiminiPropose

Mou Ichido Kimi ni, Propose est en effet l'histoire d'un homme dont l'épouse va perdre la mémoire des 5 dernières années, et donc de la totalité de leur vie commune. Il va devoir la reconquérir, et la demander en mariage à nouveau s'il ne veut pas faire une croix sur leur avenir commun.

La première partie du pilote est évidemment dédiée à montrer la vie commune de Haru et Kanako avant que tout ne change ; un poncif qui parait difficile à éviter. C'est l'occasion de mieux faire connaissance avec les personnages, et de ce côté-là, le résultat est TRES mitigé.
D'un côté on a Yutaka Takenouchi, impeccable dans la peau du mec pas chiant qui a toujours le mot pour rire mais ne se préoccupe pas trop de la romance dans son couple, et qui va réaliser, mais un peu tard, qu'on ne l'y reprendra plus. Et puis de l'autre côté, dans le rôle de sa chère et tendre, il y a Emi Wakui, dont on peut dire que si son jeu était un animal, il serait une limande. Le contraste est du coup saisissant : là où Haru se montre immédiatement comme un personnage sympathique, dont on a aucun mal à partager les émotions, Kanako s'affirme vite comme un rôle désincarné qui ne nous laisse de marbre. Ah si, à un moment, j'ai éternué, mais c'était peut-être sans rapport.
Le résultat, c'est que tout ce premier épisode pâtit de cette transparence molle : lorsque Kanako fait des efforts pour préserver un peu de piment dans leur relation (oui alors, bon, on parle de se faire un cinéma, pas de fréquenter les clubs échangistes, hein), on n'en a rien à péter, et on ne s'étonne pas tellement que Haru préfère faire des heures sup' au garage où il répare avec passion toutes les voitures qu'on lui présente, fussent-elles téléguidées, plutôt que de se retrouver entre quat'zyeux avec l'autre, là.

Le pire est à venir. Si vous pensiez que Kanako était ennuyeuse au possible quand elle avait tout sa tête, ça s'aggrave quand elle fait ce qui ressemble à une rupture d'anévrisme (l'équipe de sous-titreurs n'ayant pas réussi à décrypter les documents papier montrés à l'écran pendant l'épisode, il faudra se contenter de deviner, mais de toute façon on n'était pas là pour l'intrigue médicale) et qu'elle perd donc la mémoire. A partir de là, Emi Wakui accomplit le tour de force de nous faire souhaiter que son personnage ait clamsé, ce qui, vu qu'on était venus là pour la romance, est une sacrée performance, mais pas vraiment celle que l'on attendait.

Nos espoirs se tournent donc vers Yutaka Takenouchi, et ce qui tombe plutôt bien, c'est que c'est lui qui va occuper l'écran la majeure partie du temps. Le problème c'est que, aussi likeable que soit son personnage, on en vient vite à se demander pourquoi il fait tant d'efforts pour son épouse, qui soyons sincères, n'avait déjà pas beaucoup de personnalité, et qui maintenant le traite en étranger. A part qu'il ne sait pas faire la cuisine, aucune piste ne nous sera donnée pour répondre à cette énigme.

MouIchidoKiminiPropose

Mais le plus frappant, notamment dans la dernière partie de l'épisode, c'est l'incrédulité qui monte chez le spectateur, virant même à la parano. Cette connasse de Kanako serait-elle en train de feindre son amnésie ? Parce que franchement, c'est suspect, la veille de sa perte de mémoire, d'avoir consigné par écrit dans son journal intime quelques unes de ses résolutions sur l'importance de la surprise au sein d'un couple. Et Emi Wakui joue tellement à la conne qu'il est difficile de ne pas nourir quelques soupçons.
A vrai dire, non, probablement pas ; ce serait trop beau si c'était le cas.

Il faudra à la place souffrir tandis que Haru porte, seul mais avec le sourire, le poids de sa négligence passée, et tente de conquérir une nouvelle fois sa femme (qui en échange passe son temps à le regarder avec un air affolé), butant contre son beau-frère dont il découvre soudain qu'il ne l'a jamais beaucoup apprécié et qui montre juste un peu trop d'enthousiasme à les séparer maintenant que l'occasion est trop belle.
Rien de très excitant dans ces perspectives, d'autant que, le personnage de Haru n'étant pas un gros original mais plutôt un mec très next door, il ne faut pas s'attendre à une cour épatante. En témoigne la sortie qu'il organise à la fin de l'épisode...

En gros, Mou Ichido Kimi ni, Propose est vraiment la série que vous allez regarder cette saison si vous n'avez rien d'autre à faire, mais qui ne vous procurera pas le moindre frisson. Sauf à accepter de se coletiner une série peu excitante en échange de la perspective de passer une petite heure chaque semaine avec Yutaka Takenouchi. Ca se défend aussi, hein, simplement pour moi ça ne suffira pas.

16 mai 2012

Ingénieuse duplicité

On a déjà eu l'occasion de le dire : si les séries américaines n'hésitent pas à employer le format de séries étrangères (et avec les annonces des upfronts, on le voit bien cette semaine alors que les networks nous promettent des Red Widow, des Mistresses ou des Family Tools), le reste de la planète ne se prive pas non plus de piocher allègrement dans le patrimoine télévisuel étasunien, en grande partie pour adapter des sitcoms (avec les résultats que l'on sait) ou éventuellement des séries à teneur soapesque (un courant plus modéré et pour le moment essentiellement limité à des séries ABC).
Il y a un pays qui, pourtant, semble n'en avoir rien à battre de ce qui se passe à l'étranger, et qui n'achète jamais ses scripts aux USA. Ce pays, c'est le Japon. Pour être honnête, ce pays n'achète pas beaucoup de scripts aux autres pays non plus (et les tentatives récentes d'adaptation, genre Ikemen Desu ne, se sont soldées par de cuisants échecs). Et évidemment il n'est pas le seul (la Corée du Sud a bien assez à faire avec ses propres formats à décliner à longueur d'année pour aller en plus se piquer d'adapter des scénarios américains). Mais les faits sont là : le Japon vit en apparente autarcie télévisuelle.

Apparente seulement, car les Japonais ont, depuis bien longtemps et dans bien des domaines, déployé une grande habileté lorsqu'il s'agit de faire mine de ne pas regarder ce qui se fait ailleurs... mais de quand même prendre la température. Des dorama comme MR. BRAIN, par exemple, en pleine vague procédurale américaine, l'ont bien montré : les chaînes nippones savent très bien ce qui se passe à l'étranger. Il suffit de prendre les concepts qui semblent intéressants et d'en faire absolument ce qu'on veut à partir de là, sans être lié par le matériau original. Le parfait compromis.

Aussi, quand un projet tel que W no Higeki voit le jour sur les grilles de ce printemps, inutile de préciser que son existence n'est pas sans rapport avec celles de Ringer ou The Lying Game. Certes le roman d'origine date des années 80 et n'en est pas à sa première adaptation (la dernière était un simple SP en 2010), mais qu'il ressurgisse en ce moment est la clé de l'énigme.
C'est ce qui permet en fait à W no Higeki, comme toutes les séries nippones au pitch un tantinet dans l'air du temps, de ne pas être une simple copie d'une formule qui marche, et de démarrer immédiatement avec une identité propre, évoquant des analogies vagues mais pas de comparaisons strictes. C'est la preuve de la supériorité du système japonais d'inspiration sur la technique de l'adaptation pure et simple...

WnoHigeki

Lorsque je vous ai parlé pour la première fois de W no Higeki, j'étais un peu circonspecte quant à la raison qui pourrait pousser une femme riche et sans problème dans la vie à emprunter la vie de toute évidence misérable de son sosie. Eh oui vous l'aurez compris, je n'ai pas vu les adaptations précédentes de W no Higeki.
C'est en réalité dans cette raison que repose l'intérêt majeur de ce dorama.

Voyez-vous, puisqu'on en est à faire des comparaisons avec Ringer et The Lying Game, les histoires de vies qu'on échange, ces derniers temps, c'était plutôt un phénomène subi. En fait, c'étaient sur ces facteurs que reposait la trame du mystère dans le pilote de ces séries. Mais de pilote à pilote, c'est W no Higeki qui a trouvé un moyen d'employer le même pitch de l'échange d'identité (déjà usé jusqu'à la corde, comme en témoignait Shoufu to Shukujo en 2010) en rendant l'affaire moins unilatérale : certes, l'initiative vient de l'une des parties, qui joue un rôle plus actif, mais les deux jeunes femmes seront suivies à temps à peu près égal par le spectateur.
Les éléments sont à part ça très similaires et très classiques, notamment le fait que l'une des héroïnes soit riche et héritière d'une grande famille (Mako), et l'autre pauvre et orpheline (Satsuki) ; mais surtout, bien que partageant de toute évidence quelques renseignements nécessaires au processus d'échange, une donnée immuable de ce genre de fictions est que l'arrivée dans la vie de l'autre comporte des tonnes de découvertes et de maladresses d'importance variée. Ainsi la riche Mako débarque au night-club où travaille Satsuki en continuant de parler comme une bourgeoise, tandis que Satsuki n'est pas du tout rompue aux exigences protocolaires de sa nouvelle famille. Rien de plus normal ici, pour ne pas dire ennuyeux. On pourrait croire qu'un plan si ingénieux ait été mieux préparé, mais non, surtout pas, sans quoi on perdrait 80% des scènes du pilote.

Mais grâce à son principe de bilatéralité, W no Higeki est bien obligée de trouver une raison pour que les deux héroïnes aient autant envie l'une que l'autre de changer de vie. Et quand on est jeune, riche et sans soucis, il faut bien reconnaitre que les raisons sont un peu limitées. Que peut bien vouloir la sage Mako dans la vie désastreuse de Satsuki ?!

D'autant que le premier épisode, histoire de rajouter à la fois du pathos et des enjeux, nous montre une Satsuki qui se prostitue et qui, n'étant pas payée, finit par tuer son goujat de client pour récupérer la monnaie, enclenchant ainsi une enquête policière certes superflue d'un point de vue narratif (comme si on avait besoin d'un enquêteur pour découdre le mystère de l'échange, quand l'entourage respectif de Mako et Satsuki peut très bien porter ce rôle de l'intrigue, et ne s'en prive pas), mais qui ajoute un enjeu : celle qui sera considérée par la police comme étant la vraie Satsuki s'expose à... euh, vous savez que la peine de mort a encore cours au Japon ? Voilà.
Alors franchement, pardon de me répéter, mais qu'est-ce qui peut bien motiver Mako ?

La réponse est, je vous le disais, la clé de l'intérêt de W no Higeki. Car si sur le point de vue du mystère, il n'y a rien que la série puisse faire dans ce pilote qui n'ait déjà été employé par les séries qui l'ont précédée, si le suspense est quasi-inexistant et si, très franchement, l'intrigue policière n'apporte strictement rien à notre affaire, W no Higeki brille par son choix dramatique : Mako veut échapper à son grand-père incestueux, comportement d'ailleurs largement accepté par sa riche famille dans laquelle on ne parle pas de ces choses-là, on les accepte et on se tait. C'est cet élément de l'intrigue, exposé quasiment d'entrée de jeu histoire de ne vraiment pas nous prendre pour des idiots en laissant planer le doute, qui fait la force de ce pilote, lui donne sa substance, lui retire toute option de médiocrité. Car non seulement cet inceste est une raison plus que suffisante pour que Mako se tire de sa vie idyllique quoique codifiée à l'extrême, mais en plus cela ajoute une véritable problématique pour Satsuki, non parce que celle-ci est une oie blanche mais parce que celle-ci ne fait elle-même pas grand cas de sa vertu au regard de l'enquête policière dirigée contre elle.

Ainsi, une fois de plus, un dorama a su s'inspirer des clichés du genre, des séries américaines du moment, et des éléments classiques de nombreux thrillers, sans se contenter d'enfoncer des portes ouvertes. W no Higeki ne révolutionne pas la face du monde, à plus forte raison parce que son cast n'est pas extraordinaire et sa réalisation n'accomplit aucun prodige, mais ce qu'elle fait, elle parvient à le mener à bien sans ennuyer puissamment le spectateur.
Une qualité bien nippone qui est forcément vitale quand on a quatre saisons par an, et qu'on ne peut quand même pas débarquer avec des concepts systématiquement originaux pour chacune des trente séries qui naissent chaque trimestre...

10 mai 2012

Angleecismes

Rha, la déceptiooooooooooon ! J'espérais trouver dans la saison japonaise du printemps une série parfaite, mêlant comédie musicale et Yuuki Amami (si, absolument, Yuuki Amami est un genre à elle seule, parfaitement), et je me retrouve avec... une version japonaise de Glee.
Mais avec Yuuki Amami. Hm. Bon. Tout n'est pas perdu.

KaerunoOujosama

Et d'ailleurs Kaeru no Oujosama n'essaie même pas de maquiller le crime : on va y parler d'un choeur en pleine déchéance, avec très peu de membres qui tous sont des losers en puissance, et qui tentent tant bien que mal de former un ensemble solide.

La nuance qu'apporte Kaeru no Oujosama, qui reste une dramédie nippone avant toute chose, c'est qu'on ajoute un enjeu supplémentaire, plus social : le choeur de losers n'est pas là pour reporter une bête compétition, ce serait trop simple ; non, il a pour tâche de prouver que la salle de concert de Yume ("rêve", admirez la subtilité), une petite ville à l'abandon, ne devrait pas être détruit afin de construire une station de traitement des déchets à la place. Oui, c'est un tout petit peu ridicule, mais pas plus que Glee, hein.

Pour cela, l'ancienne directrice musicale de l'endroit appelle Mio Kurasaka à la rescousse... ou plutôt l'attire sous un faux prétexte. Mio, qui parce qu'elle a fait partie de l'ensemble dans une représentation d'A Chorus Line, s'imagine qu'elle est une star de Broadway, se prend pour une personne importante ; alors qu'en réalité son agent l'a envoyée à Yume pour s'en débarrasser, car à 40 ans et alors qu'elle n'a jamais vraiment connu la gloire, elle est devenue impossible à caster à Broadway. Mais ça, Mio n'en a pas vraiment conscience.
Yuuki Amami campe donc avec Mio une pseudo-célébrité excessivement sûre d'elle-même, un peu méprisante pour ce petit patelin bien éloigné de ses ambitions américaines, mais qui cependant est bien obligée de prêter main forte à son ancienne directrice parce que celle-ci lui a prêté de l'argent lorsqu'elle a démarré sa carrière. Le problème c'est que, comme Mio n'a pas vraiment d'autre boulot à l'horizon, elle ne peut rembourser cet argent dans l'immédiat ; la perspective de coacher la chorale de Yume à l'oeil pendant un mois lui permettrait donc d'éponger sa dette sans perdre la face. Une façon élégante de mener Mio par le bout du nez, donc, et ça marche : Mio commence à prendre en charge la chorale, non sans constater que celle-ci, même en recrutant un peu, n'est qu'une belle brochette de femmes aux foyers et autres reliquats d'une société provinciale qu'elle tient déjà assez peu en estime.

Comme presque toujours dans une série japonaise ayant ce genre de configuration, les membres de la chorale sont interprétées de façon caricaturale par une pléiade d'actrices (et un acteur) manquant dramatiquement de subtilité, de charisme et même de sympathie tant le jeu du cast est épouvantable. Celle qui va s'opposer le plus souvent à Mio, Chuuko (qui est accessoirement fille du maire le plus sexiste et rétrograde de l'histoire de la télévision), a un profil de première de la classe, austère et jamais contente, qui lui aussi relève de la caricature, mais qui au moins ne dépend pas de ressorts comiques pitoyables comme certaines autres membres de la chorale. On peut également mentionner Mahiru, une jeune fille timide (elle est incarnée par une idol, Yuuko Ooshima, déjà vue dans Majisuka Gakuen) qui évidemment est très optimiste, positive et travailleuse, et qui naturellement va se révéler grâce à l'expérience au sein de la chorale. Bref, rien que l'on n'ait déjà vu cent fois en pareilles circonstances dans une dizaine de dorama passés.
Dans tout ça, Yuuki Amami, avec un personnage éminemment antipathique (même quand elle est supposée faire preuve de bons sentiments !), a bien du mal à sauver les meubles. Elle a plus de subtilité que toutes les autres actrices de la distribution réunies, mais son personnage est insupportable quoi qu'elle fasse. Les dialogues l'ont en plus affublée d'anglicismes permanents, l'habituel cliché supposé prouver qu'elle a vécu aux States, qui lui font émailler son discours de termes qui, bien que prononcés correctement (c'est déjà ça), n'apportent rien.

A l'instar de Glee, la chorale dirigée tant bien que mal par Mio (plutôt mal que bien pour être honnête, on se demande d'où lui viennent ses techniques d'apprentissage !) va décider de s'éloigner des chansons typiques de chorales, pour mieux adopter des chansons plus populaires. Le pilote nous propose une interprétation d'une chanson de folk, mais d'après le trailer, il faut s'attendre à des titres plus pop par la suite, sans pour autant être de haut profil comme ça peut l'être pour Glee. Le principe ici n'est pas d'essayer de faire une série à buzz comme la consoeur américaine de Kaeru no Oujosama, mais simplement de faire une divertissement grand public. Peut-être que dans le fond il aurait mieux valu, en fait. Une comédie musicale pourrie avec un cast miteux qui interprète des hits de Jmusic, c'est toujours mieux qu'une comédie musicale pourrie avec un cast miteux qui chante des chansons méconnues, non ? Mais pas de beaucoup, je vous l'accorde.

Alors au final, il n'y a pas grand'chose pour donner de la valeur à Kaeru no Oujosama, où la pauvre Yuuki Amami ne peut pas accomplir de miracle. Mais au moins elle essaye, c'est déjà bien gentil de sa part, de donner un peu de coeur à l'ouvrage bien maladroit qui, parti d'une idée de copie officieuse, et en s'appuyant sur une structure usée jusqu'à la corde à la télévision japonaise, ne parvient à rien apporter, même pas sur un plan humain.

Ah, et si vous voulez une dernière preuve de l'inspiration américaine de Kaeru no Oujosama... La série a son propre Kurt Hummel !

Kuruto Humeru

Le problème, c'est que si j'ai arrêté Glee, il y a une bonne raison. Certes, Glee n'a pas Yuuki Amami au générique. C'est LE gros atout de la série japonaise sur son modèle américain. Mais sur le reste ? Euh, difficile de trouver des raisons de regarder Kaeru no Oujosama. Et la meilleure preuve, c'est que ce post n'en contient pas une seule.

9 mai 2012

Les apparences sont parfois trompeuses...

Ce n'est clairement pas sur Cleopatra na Onnatachi que j'avais mes vues à l'approche de la nouvelle saison nippone. Mais depuis quand c'est une raison pour bouder un pilote ?! Exactement. J'ai donc décidé de laisser sa chance à ce dorama, en dépit d'un a priori, je suis bien obligée de le reconnaître, assez négatif.

Les résultats sont beaucoup plus ambivalents qu'attendu, pourtant. Mais pour vous l'expliquer, il se peut que je vous dévoile quelques spoilers (certes, mineurs, mais spoilers quand même). Alors à vous de voir si vous souhaitez poursuivre l'aventure après l'image.

CleopatranaOnnatachi

Tout commençait de façon fort peu originale, pourtant. Minetarou Kishi, un jeune praticien spécialisé dans la chirurgie réparatrice, débarque dans un cabinet de chirurgie esthétique haut de gamme, sans toutefois voir d'un bon oeil les pratiques surtarifées et superficielles de l'endroit, entièrement peuplé par des femmes qui plus est.
Et pourtant, déjà, en dépit de cette caricature d'introduction cent fois revue, l'arrivée dans le cabinet se transforme immédiatement en immersion complète dans un univers plus dense et complexe qu'il n'y parait. Notre héros a droit à une visite intégrale des lieux, et on comprend et partage vite son malaise devant l'enthousiasme un peu trop débordant de la jeune femme qui lui présente les différentes salles d'examen ou de repos. Est-elle naïve, ou tout simplement illuminée ? Elle n'a pas l'air de se rendre compte qu'on n'est pas exactement dans un salon de beauté mais bien une clinique, et que ce qu'elle décrit n'est pas aussi mineur qu'il y parait. C'est en réalité là que Cleopatra na Onnatachi commence à asseoir son propos : oui, la clinique est un endroit coloré, lumineux et d'apparence innocente, avec des hôtesses et des infirmières mignonnes comme tout, mais la caméra s'attarde aussi très rapidement sur les actes de chirurgie sans nous en épargner les détails parfois un peu dérangeants, mais sans être gore. Tout est dans la mesure. Sous ses apparences charmantes se cache un endroit où on n'a pas complètement perdu le sens des réalités, bien au contraire, mais on a décidé de les voir avec un certain optimisme (j'y reviens dans un instant).

Face à notre chirurgien qui prend les choses très au sérieux, les apparences désinvoltes ("oh dites docteur, et si je me faisais refaire le nez, aussi, après les yeux ?") semblent dans un premier temps surréalistes, mais jamais longtemps. Les scènes d'examen ou d'intervention, souvent brèves, permettent de rappeler que l'équipe médicale ne traite rien par-dessus la jambe et ne considère aucun acte comme anodin, mais que le culte de la beauté et des apparences est effectivement présent.
C'était là le danger que représentait potentiellement le thème de Cleopatra na Onnatachi, en fait. A travers l'habituelle histoire du type qui va réaliser qu'en fait, son nouveau milieu n'est pas aussi mauvais qu'il le pense, il y avait le risque de traduire un état d'esprit déjà surreprésenté dans les médias (notamment nippons) sur l'importance d'une apparence irréprochable, en particulier pour les femmes. Le parcours de Minetarou serait-il donc une occasion de faire l'apologie de la beauté à tout prix ?
Eh bien pas tout-à-fait, mais ça se joue sur le fil du rasoir. Le point de vue de notre jeune docteur n'est pas balayé brusquemment d'un revers de la main comme s'il ne comprenait rien à rien ; il expose ses doutes et son incompréhension pendant une large part du pilote sans passer pour un imbécile ou un obtus, de sorte que l'équilibre entre les deux points de vue est bien préservé. Mails difficile d'ignorer que Cleopatra na Onnatachi fait quand même une bonne publicité à la chirurgie esthétique.
Le crédo de l'équipe médicale est en effet le suivant : on change l'apparence des gens pour leur donner la motivation nécessaire pour avancer dans la vie. Pas mal de bons sentiments bien nippons derrière cette façon de voir, doublée d'une certaine complaisance, reconnaissons-le, mais grâce au délicat équilibre instauré grâce à l'avis de Minetarou, les scènes de chirurgie ou d'examen pas trop idylliques, et l'atmosphère générale, on évite quand même le bourrage de crâne unilatéral avec élégance, et cela évite d'avoir l'impression d'assister à une pub pour la chirurgie esthétique.

D'ailleurs, l'une des deux intrigues médicales de ce premier épisode ne se résoudra pas du tout comme on le pensait. Une femme vient en effet supplier qu'on inverse les effets d'une procédure qu'elle a endurée de façon à se rajeunir pour plaire à son mari : ledit mari ne la reconnaît plus et ne veut pas de cette "nouvelle" épouse jeune. Sauf que la procédure ne peut pas être inversée ; on fait de la chirurgie, pas de la magie. Minetarou est envoyé en mission pour convaincre le mari en question de ne pas plaquer sa femme pour si peu... à sa propre surprise, il en vient même à ressortir le crédo sur les bienfaits de la chirurgie esthétique ! Tout ce qu'il parvient finalement à accomplir, c'est de pousser le mari à subir à son tour une procédurer pour paraitre plus jeune... et sceller la séparation du couple malgré tout.

La chirurgie esthétique n'a donc pas réponse à tout, et pas vocation à résoudre tous les problèmes. De ce côté-là, le parti pris de la série est net, et intéressant, car la plupart des dorama se feraient une joie d'ériger leur personnage comme assistant social ayant pour mission de faire le bien auprès de la clientèle. Ici, Minetarou ne se fait réprimander que pour une chose : avoir essayé de rabibocher le couple. Ce n'est pas son boulot.

Mais, et je ne m'y attendais pas du tout, là où Cleopatra na Onnatachi réussit le plus brillamment, c'est à nous surprendre avec les intrigues personnelles des employés de la clinique.
Ainsi, avec le ton le plus insouciant, badin et joyeux possible, l'une des infirmières va-t-elle afficher ses cicatrices de scarification devant Minetarou. Je suis obligée d'admettre que je ne l'avais pas vue venir, celle-là... C'était finalement assez représentatif de l'esprit du personnel médical : prendre les choses avec un optimisme énorme, sans pour autant faire preuve d'idéalisme aveugle. Une leçon sur les personnalités de ces soignants qui sera légèrement plus explicitée vers la fin de l'épisode.
Plus approfondie est l'histoire du docteur Ichii. Cette belle femme dans la quarantaine est, pour autant que ses collègues le sachent, un médecin accompli, une personne charmante, belle, évidemment, mais aussi une épouse et une mère remarquable. Elle a bien un étrange tic dans l'épaule droite, le soir quand elle quitte le boulot, mais à part ça, elle est un véritable modèle. Sauf que lorsqu'on finit par suivre Mutsumi Ichii chez elle, on s'aperçoit que c'est sa belle-mère qui éduque son fils, et qui, parce qu'elle maîtrise l'art de l'attaque passive-aggressive à un degré que je n'avais jusque là jamais admiré chez aucun personnage de télévision, a réussi à totalement faire passer Mutsumi pour une étrangère chez elle, s'arrogeant sa place dans le coeur de son mari comme de son fils. Mutsumi est totalement inutile chez elle, toute indispensable qu'elle soit au cabinet...

Notre héros Minetarou, enfin, n'est pas en reste. Il est même plein de surprises. D'abord, il y a la raison pour laquelle il a décidé de prendre ce boulot : son père lui a laissé ses dettes à éponger, et il faudra bien trois années de travail dans cette clinique haut de gamme pour les rembourser. Maussade de nature, Minetarou a donc des problèmes financiers et familiaux à régler.
Et si nous connaissons si bien les états d'âme, les doutes professionnels, et les angoisses pécunières de notre héros, c'est parce qu'il s'en ouvre régulièrement à Yu.
Qui est Yu ? Oh, juste l'homme avec qui il vit.

Au stade du pilote, difficile de dire avec certitude si Cleopatra na Onnatachi a décidé de traiter cette relation comme quelque chose de crypto-gay (mais est-ce que le crypto-gay existe au Japon, seulement ?) ou de carrément gay-mais-tellement-naturel-que-ça-vaut-pas-la-peine-d'en-discuter, à vrai dire. Mais les éléments sont nombreux pour nous montrer un Yu aimant, attentionné, tendre, qui soutient son partenaire dans une période difficile, plutôt que comme un meilleur ami. De son côté, Minetarou n'encourage, mais ne décourage pas non plus ces manifestations. On verra donc le couple discuter en rentrant du boulot, faire la vaisselle, se payer un dîner à l'extérieur, sans que rien ne vienne confirmer ni n'infirmer le statut exact de leur relation.
En tous cas, s'il s'avérait dans les épisodes suivants que Cleopatra na Onnatachi propose ici un couple gay au centre de son intrigue, en décidant d'en faire un acte tellement anodin qu'il n'a pas besoin d'être abordé explicitement, on aurait véritablement droit à une première dans un dorama nippon, pour autant que je sache. Jamais je n'ai vu ça avant (mais c'est vrai que ce n'est pas un sujet que j'ai spécifiquement étudié).

Cela reflète bien, quoi qu'il en soit, le talent de Cleopatra na Onnatachi pour aborder avec un talent rare ses sujets en maintenant toujours un parfait équilibre. Le pilote ne nous montre pas de piste menant à un fil rouge prononcé, une intrigue couvrant toute la saison, mais les sujets abordés avec tact par ce pilote sont suffisants pour aiguiser la curiosité à bien des égards pour la suite. Sans compter que cette série nippone, en prenant un contexte similaire, est radicalement différente de la série sud-coréenne Before and After Seonghyeongoekwa, ce qui permet d'éviter la moindre redite.
Un sens de la mesure qui est une denrée bien rare de nos jours... je viens donc d'ajouter cette série à mon planning du printemps.

24 avril 2012

Back to the future

La différence entre une bonne série et une... autre série, disons, tient à des facteurs assez variables. Cela peut venir de l'histoire elle-même, des dialogues, de la réalisation, ou du jeu des acteurs.
Dans le cas de Mirai Nikki, c'est surtout ce dernier point qui supporte le poids de la faute.

MiraiNikki

Et pourtant Mirai Nikki promettait d'être une série à suspense sympathique, à défaut d'être originale (je crois avoir, déjà, souligné combien son pitch me rappelait celui de LIAR GAME). On est supposés y retrouver deux personnages adolescents plongés dans un jeu infernal et terrifiant ressemblant plutôt à une partie de chasse, et dont ils ignorent tout avant de devoir choisir, au pied du mur, entre devenir la proie ou se transformer en chasseur. Pour une petite série à suspense sans grande ambition si ce n'est celle de divertir le public adolescent pour quelques semaines, on ne demandait pas grand'chose de plus.

Mais même ça, Mirai Nikki n'arrive pas à l'accomplir. Tout simplement parce que la série commet la faute de goût suprême : recruter des acteurs médiocres. Et pas qu'un peu.
Pour qui veut un échantillon de ce que les acteurs nippons ont de plus caricatural (je m'explique mal qu'on puisse vouloir pareille chose, mais admettons), Mirai Nikki est un véritable abécédaire. C'est assez incroyable. Vous voulez l'ado je-m'en-foutiste qui en fait des tonnes ? On a. Vous voulez l'héroïne exagérément péchue au sourire indélébile ? On a aussi. Vous voulez une mère éplorée qui s'effondre sous la douleur ? Figurez-vous qu'on a, brièvement, mais on a. Tous les clichés sont réunis, sans oublier le mystérieux tueur masqué qui ne pense qu'à brandir sa lame comme s'il était dans un film de Hitchcock sans piper le moindre mot. Tout, je vous dit. Ils nous ont tout fait.
Sauf bien jouer.

C'est extrêmement pénible parce qu'une série avec un cast lamentable, ça vous ruine tout. Même un thriller adolescent sans grande ambition.
Car Mirai Nikki est l'héritier de ces dorama qui semblent connaitre un boom depuis quelques années en soirée ou deuxième partie de soirée sur les chaînes nippones, genre Clone Baby ou Piece Vote. Le format est d'une demi-heure, ce qui est loin d'être la norme sur l'Archipel, le budget n'y est pas élevé, mais l'envie de faire un divertissement à suspense prenant et pas trop mal gaulé y est en revanche présente. Et surtout ces séries appartiennent systématiquement à un genre de mystère jouant avec les nouvelles technologies, ce qui est un lien de parenté pour le moins singuler.
Mirai Nikki n'a hélas pas les ambitions de Piece Vote au niveau de la réalisation (et niveau musique il faut bien avouer que Mirai Nikki est franchement à côté de la plaque à plusieurs reprises), mais c'est un peu la même famille de séries tout de même, et on peut regretter que le recrutement des acteurs principaux cause tant de tort à une série qui autrement s'en tirerait relativement bien.

Je ne recommande pas vraiment Mirai Nikki pour commencer la saison nippone (pas de chance, ça a été mon cas), mais au moins cela me donne l'occasion de rappeler combien la suite des sous-titres de Piece Vote se fait attendre.

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