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ladytelephagy
10 janvier 2010

Une série attendue, c'est une série bien vendue

On parlait l'autre jour des séries de la rentrée japonaise (n'étais-je pas, pilotovore que je suis, vouée à adorer le fonctionnement de la télé japonaise avec ses 4 rentrées télévisuelles par an ?), j'ai enfin la possibilité de vous donner le classement des séries les plus attendues de la saison, selon le sondage Oricon de circonstance.
Je rappelle pour info que les pitches de ces séries (et bien d'autres) sont rassemblés dans ce post d'il y a quelques jours.

1 - Code Blue (saison 2)
2 - Bloody Monday (saison 2)
3 - Tokujou Kabachi!! (spin-off)
4 - Yamato Nadeshiko Shichi Henge
5 - Magerarenai Onna
6 - Hidarime Tantei EYE (remake/suite d'un téléfilm)
7 - Massugu na Otoko
8 - Hanchou (saison 2)
9 - Nakanai to Kimeta Hi
10 - Angel Bank

C'est carrément pathétique. Les séries inintéressantes le disputent aux séries renouvelées (avec un joli cumul sur le haut des marches du podium). Franchement, heureusement qu'il est prouvé que les sondages de l'Oricon ne reflètent qu'une partie des goûts du public (= les adolescentes et les jeunes femmes), parce que ça fait grave peur.
Remarquez au passage que Ryoumaden n'y figure pas alors que je mettrais ma main au feu que dans quelques semaines, plusieurs des séries mentionnées dans ce top seront bien incapables de faire d'aussi bonnes audiences. Et ça, quelque part, ça rassure quand même un chouilla.

Je crois qu'en fait, les sondé(e)s ont confondu avec un questionnaire des séries qui donnent le moins envie, mais dont le casting est suffisamment connu pour booster les audiences...

CodeBlue

Mais non, en réalité, ce que ça prouve, c'est l'épatante fiabilité des systèmes de promotion autour des séries considérées comme bankable par les chaînes nippones.
Le bourrage de crâne a bien fonctionné, tout le monde a bien retenu la leçon : en janvier, il faudra mater Tomohisa Yamashita dans Code Blue. Yamapi qui sera secondé par Erika Toda, laquelle revient d'une seconde saison de LIAR GAME fructueuse (avec un film à promouvoir dans pas longtemps) et de Yui Aragaki qui, avec un peu de chance, a un single de prévu tout prochainement histoire de terminer d'assommer tout le monde. Ah, bah tiens, j'étais pas loin, elle sera au menu d'une grosse compilation vouée au succès commercial... 'Fort à parier qu'elle sera invitée sur le plateau de l'émission musicale Hey! Hey! Hey! (sur la même chaîne), ou n'importe laquelle d'ailleurs ; Music Station sur TV Asahi l'a à la bonne, notamment. Enfin bref, le spectateur japonais n'a pas fini de se faire rappeler à l'ordre pour regarder la série.

Les Japonais sont vraiment les meilleurs sitôt qu'il s'agit de vendre un produit culturel. Avec eux, le mot "médiatisation" n'est pas un vain mot, et un tel enthousiasme fait plaisir à voir. Les règles du jeu sont les suivantes : pour vendre quelque chose, tous les coups sont permis. Surtout si on peut squatter les médias de plusieurs façons. Et avec les séries, c'est juste parfait puisque depuis des années, l'industrie tourne autour de jeunes frimousses qui obtiennent des premiers rôles à la télé et au ciné, qui s'affichent dans les magazines à la mode, qui savent vaguement pousser la chansonnette, qui font des pubs pour de grandes marques... On fait interpréter le générique par un chanteur ou un groupe qui cartonne ou qui est en pleine ascension (on en profite pour faire la promo de l'artiste musical en question... ça fait plaisir à la filiale qui fait maison de disques, échange de bons procédés si vous voulez). Et sans compter les campagnes d'affichage dans les rues et les couloirs de métro !
Alors évidemment, les règles du jeu stipulent également (en petits caractères) que ce ne seront pas les séries les plus intéressantes qui seront vendues de la sorte ; c'est d'ailleurs une règle internationale. C'est le prix à payer pour un secteur économique réellement actif, quelque part...

J'ai l'air de râler, mais pas du tout. Je trouve vraiment que ces techniques ont quelque chose d'inspirant, fondamentalement. Pour nous Frenchies, j'entends.
On veut que ça marche, donc on met le paquet : casting attrape-couillon, générique interprété par un artiste connu, pub partout et tranquillité nulle part... Quelque part, les médias japonais, ils croient en leur propre industrie, et c'est ça qui est beau. Ils font tourner la machine. Ils ne remplissent pas les cases-horaire avec mollesse en espérant quand même faire de belles audiences : ils vont les chercher. Leur système n'est ni meilleur ni pire que celui des américains (qui ont quand même tendance à être plus limités quand il s'agit de traverser les secteurs médiatiques, mais qui qui compensent par d'autres facteurs évidemment), mais sans aucun doute possible, il est meilleur que le nôtre.

Ils entretiennent leur business, les Japonais. Et au milieu des produits de consommation grand public, on peut subventionner des projets d'auteur, des expérimentations, des trucs plus marginaux. C'est pas grave puisqu'on compense par ailleurs ! Puisqu'on a mis le paquet pour que ce qui marche, marche vraiment ! En France, on veut les bonnes audiences, tout de suite, sans se fouler, juste en commençant à diffuser des trailers une ou deux semaines à l'avance ! Rien capté...

Allez, je vous laisse sur un ton plus doux, avec deux scans de magazines où figurent Erika Toda et Yui Aragaki. Il ne sera pas dit que je n'aurai pas promu Code Blue à la japonaise... vous me direz si ça a marché sur vous. Et comme dirait un autre amateur de dorama de ma connaissance : n'oubliez pas, en cliquant, c'est plus grand.

Promo_AragakiYui         Promo_TodaErika

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1 janvier 2010

Avanti !

Pour ce premier post de l'année (un vendredi, en plus... moi je dis c'est un signe), je vous propose de fourbir vos armes en l'honneur de la nouvelle saison nippone, qui commence dans quelques jours, à peine à 10 000 km de chez nous (même pas ; autant dire une bagatelle).

Rappelons pour commencer qu'une âme bien intentionnée a répertorié pour vous les nouveautés de la saison automnale, a compilé les audiences, bref, n'a pas chômé, et vous a offert tout ça sur un plateau il y a quelques jours, sur SeriesLive :

2009_Automne
Dorama Panorama - Collection Automne 2009

Mais ça, c'était en 2009. En tant que téléphages, nous devons à notre condition de nous projeter toujours dans l'avenir (= dans le prochain épisode), et c'est donc assez naturel qu'on se préoccupe de la saison de l'hiver 2010 au Japon, avec une liste (pour le moment non-exhaustive) des séries à venir, et pour lesquelles vous trouverez bientôt des fiches sur SeriesLive, quand ce n'est pas déjà le cas (héhé), suivies, ça va de soi, de quelques posts de présentation comme ceux auxquels je vous ai habitués ces derniers mois, sitôt que les diffusions (et les sous-titrages) auront commencé...

853 - TV Asahi
L'histoire : Le détective Shinnosuke Kamo a deux combats à mener : d'une part, celui de tout policier, contre le crime et l'injustice... et l'autre, plus vicieux, contre la bureaucratie sclérosée de son administration.
Observations : avec un acteur d'Aibou, par un auteur ayant travaillé sur Aibou, sur la chaîne d'Aibou...
Fiche SL : 853

Akakabu Kenji Kyoto-hen - TBS
L'histoire :
Un procureur doit mener l'accusation dans un procès relatif à une affaire où rien ne se passe comme il faudrait...
Observations : Si comme le laisse penser la promo, la série mélange drame et humour, tout en ménageant assez de temps au tribunal et pas juste sur le terrain, ça peut s'avérer intéressant.
Fiche SL : Akakabu Kenji Kyoto-hen

Angel Bank - TV Asahi
L'histoire : Après 9 ans d'enseignement dans un lycée difficile, Mamako décide de changer sa vie du tout au tout, et pour cela, elle rencontre un conseiller spécialisé dans la réorientation professionnelle, et en devient un elle-même.
Observations : J'imagine assez bien une série uniquement constituée de stand-alone avec un tel pitch.
Fiche SL : Angel Bank

Bloody Monday (saison 2) - TBS
L'histoire : L'agence THIRD-i, dépêchée par la sûreté nationale, fait appel à un jeune hacker, surnommé Falcon, afin qu'il tente de les aider à déjouer les plans d'une organisation terroriste prévoyant de rayer Tokyo de la carte.
Observations : j'avais vu le pilote il y a quelques semaines, j'en ai encore des crampes à l'estomac.
Fiche SL : Bloody Monday

Code Blue (saison 2) - Fuji TV
L'histoire : Quatre étudiants en médecine intègrent le programme "Doctor Heli", un système récemment mis en place qui permet aux médecin de se déplacer par hélicoptère et donc d'intervenir directement sur les lieux d'un drame.
Observations : Après avoir vu le pilote, j'annonce officiellement que ce sera sans moi.
Fiche SL : Code Blue

Hanchou (saison 2) - TBS
L'histoire : Harajuku est un quartier de Tokyo particulièrement animé, fréquenté par de nombreux jeunes la nuit ou le weekend. Les détectives du commissariat de ce quartier ne manquent donc pas d'occupations, et notamment Tsuyoshi Azumi, qui supervise le département des affaires criminelles.
Observations : N'ayant pas vu la première saison, je pense que ce sera un prérequis si je veux me frotter à la série, non ? Z'en pensez quoi ?
Fiche SL : Hanchou

Hidarime Tantei EYE - NTV
L'histoire : Après une greffe de la cornée à l'œil gauche, un jeune garçon commence à expérimenter d'étranges visions, toutes en relations avec la mort de son frère dans d'étranges circonstances.
Observations : J'aurais pu regarder le téléfilm qui est à l'origine de cette série, mais j'étais 10 ans trop vieille, alors...
Fiche SL : Hidarime Tantei EYE

Indigo no Yoru - Fuji TV
L'histoire :
Le même jour, une femme perd son job et voit son petit ami disparaître. Elle accepte donc un travail en tant que manager dans un host club, dont les charmants membres vont devenir détectives à leurs moments perdus.
Observations : Strike ! Problème de travail, jeunes gens séduisants et enquêtes policières... Fuji TV a décroché le gros lot.
Fiche SL : à venir

Kimitachi ni Asu wa Nai - NHK
L'histoire : En ces temps de crise, nombreuses sont les entreprises qui essayent de diminuer leurs effectifs afin de ne pas sombrer. La tâche de Shinsuke Murakami est de conduire des entretiens avec les employés afin qu'ils décident d'eux-mêmes de quitter leur entreprise.
Observations : L'une des nombreuses séries à vocation professionnelle de la saison. La NHK ne fait pas dans le ludique (c'est pas Hung et son ton mi-figue mi-raisin) mais ça peut valoir le coup d'œil.
Fiche SL : Kimitachi ni Asu wa Nai

Kinoshita Buchou to Boku - NTV

L'histoire : Tout jeune employé d'une agence de publicité, Koshi Bokumoto est assigné dans l'un des pires départements qui soit, auprès de Konosuke Kinoshita, un chef totalement irresponsable.
Observations : Je ne comprends pas bien l'intérêt d'un tel pitch, sinon prouver que la comédie ne va pas reposer sur grand'chose. Rien que le jeu de mot du titre est pénible.
Fiche SL : Kinoshita Buchou to Boku

Magerarenai Onna - NTV
L'histoire : A 33 ans, Saki a raté l'examen du Barreau par dix fois déjà... on pourrait imaginer qu'elle a compris le message, mais pensez-vous ! En préparant le prochain examen, cette jeune femme au tempérament bien trempé travaille donc en tant que clerc dans un cabinet juridique.
Observations : Au cabinet juridique, je dis oui. Au personnage féminin et les intrigues que je sens poindre, je dis non, pitié, je pense que la télespectatrice japonaise en a assez bouffé.
Fiche SL : Magerarenai Onna

Majisuka Gakuen - TV Tokyo
L'histoire :
Les tribulations d'une bande de jeunes délinquantes dans un lycée.
Observations : Il faut quand même savoir que la seule raison pour laquelle cette série a vu le jour, est la promotion du groupe d'idoles AKB48 qui figure au grand complet (en tous cas ça y ressemble) dans ce dorama. D'où la brièveté du pitch. D'façons, les séries de TV Tokyo, on les connait, hein...
Fiche SL : à venir

Massugu na Otoko - Fuji TV
L'histoire :
Que faire quand on est l'homme le plus honnête de la terre ? Eh bien, pourquoi ne pas remettre dans le droit chemin une jeune femme qui est tout le contraire ?
Observations : Ah, je me disais, aussi ! Je trouvais bizarre qu'il n'y ait pas encore de comédie purement romantique cette saison !
Fiche SL : Massugu na Otoko

Nakanai to Kimeta Hi - Fuji TV
L'histoire : A peine diplômée, Miki Kakuta vient de trouver un travail dans une importante société... mais ce qui semblait être une merveilleuse opportunité va bientôt se transformer en cauchemar.
Observations : Ils ont pas la fritte, les Japonais, au boulot, en ce moment...
Fiche SL : Nakanai to Kimeta Hi

Ryoumaden - NHK
L'histoire : La vie d'un personnage-clé de l'histoire japonaise, Ryouma Sakamoto, né dans une famille de marchands de basse extraction, et qui va créer la marine japonaise.
Observations : Ah, désolée, j'ai un mot du médecin. En plus j'ai pas mal vu Ryouma dans JIN alors bon, je crains l'overdose. Donc non.
Fiche SL : Ryoumaden

Sakuya Konohana - NHK
L'histoire : Une jeune fille découvre la vie à la cour du shogun après s'être distinguée lors d'un concours de hyakunin isshu, un jeu mêlant cartes et poésie.
Observations : J'ai déjà du mal avec les séries historiques de mon continent, alors... par contre j'aime bien le concept du jeu !
Fiche SL : à venir

Salaryman Kintarou (saison 2) - TV Asahi
L'histoire : Ancien biker, Kintarou s'est retiré de ce monde violent pour devenir "salaryman", soit employé de bureau. Mais ce n'est pas toujours facile...
Observations : Je n'ai jamais été attirée par cette histoire, mais force est de constater qu'on me pousse un peu à m'y mettre...
Fiche SL : Salaryman Kintarou

Shinsengumi PEACE MAKER - TBS
L'histoire : Pour venger ses parents, Tetsunosuke, 15 ans, décide d'intégrer les Shinsengumi, des samurais légendaires, mais pour cela, il doit devenir un démon.
Observations : Pas très enchantée par le pitch, mais si les premier retours garantissent quelque chose de suffisamment sombre et pas trop teenager, j'accepterai de changer d'avis.
Fiche SL : à venir

Shukumei 1969-2010 - TV Asahi
L'histoire : Le fils d'une famille d'industriels puissants envisage d'entrer en politique, et découvre que ses choix dans le domaine privé seront déterminants dans la poursuite de sa carrière.
Observations : L'histoire me rappelle un peu Karei ni Naru Ichizoku, donc je me laisserai probablement tenter.
Fiche SL : Shukumei 1969-2010

 Tokujou Kabachi!! - TBS
L'histoire : Katsuhiro Tamura travaille dans un office notarial, où il emploie la loi pour venir au secours des plus faibles, mais il se trouve souvent en opposition avec sa collègue Misuzu Sumiyoshi.
Observations : Parait que c'est un spin-off. Pas au courant. On verra. (ouais, je suis aussi enthousiaste que ça)
Fiche SL : à venir

Tomehane! - NHK
L'histoire : Yukari Oe s'est prise de passion pour la calligraphie, mais le club de son école menace de fermer.
Observations : M'est avis que j'ai dépassé l'âge limite pour m'intéresser à ce genre d'histoires.
Fiche SL : à venir

Yamato Nadeshiko Shichi Henge - TBS
L'histoire : Sunako est une jeune fille discrète et effacée, au grand regret dans sa tante. Celle-ci, propriétaire des logements occupés par 4 jeunes gens, leur propose de les loger gratuitement s'ils acceptent d'aider sa nièce à prendre confiance en elle.
Observations : J'ai toujours pas vu Nobuta wo Produce mais ça me rappelle quand même vachement la description qu'on m'en a faite. Des confirmations ? Le site web semble par contre indiquer un univers plus... gothique.
Fiche SL : Yamato Nadeshiko Shichi Henge

Voilà, c'est tout pour le moment ! Avouez que j'ai bien bossé, quand même. J'ai l'impression qu'il y a une nette tendance vers les séries se déroulant dans le monde du travail, et personnellement j'aime bien, ça nous change des teenageries. Mais globalement tout le monde devrait y trouver son compte.
Quant aux copies de JIN que j'évoquais dans l'article sur SeriesLive, je pense qu'il ne faut pas les attendre avant, au minimum, le printemps, voire l'été... le temps que les chaînes lancent leurs projets. Mais je n'en démords pas, je suis sûre qu'il va y avoir une foule de projets similaires dans une ou deux saisons.

Et vous, qu'est-ce qui vous tente ?

19 novembre 2009

Chanson d'amour en très mineur

Ils sont chiants ces Japonais. Nan, si, il faut le dire quand c'est vrai. Qu'est-ce que c'est que cette façon d'appeler deux séries exactement pareil ? Bon alors, ok, pas exactement. Il y a une nuance dans la ponctuation. Laissez-moi en effet vous présenter :

  
Ai no Uta!
Ai no Uta
AinoUta_2
AinoUta_1

Moi, j'étais partie pour regarder Ai no Uta. Et évidemment je me suis retrouvée avec le pilote de...? Je vous le donne en mille : Ai no Uta!.
Bref, me voilà devant un cas de conscience : j'ai un pilote pas du tout sollicité devant les yeux. Mais un pilote quand même, donc, euh, bon... bah évidemment j'ai craqué. Je ne résisterai jamais à l'appel du pilote au fond de la cagoule.

Ai no Uta! raconte une histoire qu'on a déjà vue quinze fois. L'idée c'est qu'il y a de la marmaille en jeu, et que quelqu'un qui n'est pas à l'aise avec les mioches en général, et ceux-là en particulier, va devoir s'en occuper. J'attire au passage votre attention sur là par où le drame arrive : le papa des trois bambins meurt... dans un accident de voiture. Voir aussi le post précédent.
A quand une série sur un instructeur d'auto-école pour sauver la population japonaise ?! (je vois bien Aya Ueto dans ce rôle, tiens)

Bref, donc, voilà Aki, jolie jeune femme par ailleurs (elle est toute en dent mais c'est pas grave), qui se retrouve avec trois mômes sur les bras, dont on imagine aisément qu'ils vont s'opposer à elle pour mieux l'aimer ensuite, disons, au hasard, vers le dernier épisode. Sans compter que la miss est un peu jeune pour être veuve, ça rajoute du pathos, certaines séries semblent penser qu'il n'y en a jamais trop.

Mon verdict : fuyez ! Courez ! On pourrait penser qu'en 2007 (la série n'est pas vieille) on avait fait le tour du sujet, mais Ai no Uta! insiste pour refaire un tour de piste. Aucun poncif ne nous sera épargné dans le pilote : les enfants rebelles (sauf la petite dernière, qui est petite et mignonne, donc qui aime la belle-maman), la gentille belle-doche pleine de bonne volonté... Même la chronologie de l'épisode est pénible, avec un pseudo-flashback vu et revu : on commence à dire quelque chose, on arrête tout et on reprend du début. Les effets de style, c'est pratique quand on n'a rien à dire.
Je crois que même Lifetime a arrêté de faire des téléfilms comme ça.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Ai no Uta! de SeriesLive.

19 novembre 2009

Amer agrume

Ça fait quelques temps maintenant que je ne lis plus tellement les pitchs des séries que je vais découvrir. Parfois on le sait à l'avance, c'est inévitable, et puis parfois, vraiment, on n'en a pas la moindre idée et on tente le coup, comme ça, au hasard, parce qu'on est tombé dessus dans la filmographie de quelqu'un, parce que le pilote s'est offert à notre cagoule, parce qu'on cherchait autre chose et qu'on est tombé dessus, peu importe. Et je dois dire que sur pas mal de choses, cette technique a du bon.
On n'attend pas quelque chose de précis. On se laisse porter. On ne connaît ni surprise ni déception. On découvre et on a le sentiment de juger la série pour ce qu'elle est, et pas pour les espoirs qu'on avait placés en elle.

Au contraire, quand j'ai lancé Daisuki!!, j'étais très réservée, parce que justement j'en connaissais le résumé et que, bon, ça fait un peu redite de 14 Sai no Haha : une jeune fille psychologiquement fragile (ici, pour raison de retard mental) décide d'avoir un bébé contre vents et marées. Mouais. Bon.
Mais une aficionado de Corky telle que moi ne pouvait qu'y jeter un oeil, histoire de voire quel traitement la fiction nippone accordait aux troubles mentaux, pour commencer.

Peut-être que du coup, j'ai trop cherché la parenté avec l'une ou l'autre de ces fictions, parce que de toute évidence, Daisuki!! n'a pas grand'chose à voir avec elles.

Au lieu, comme 14 Sai no Haha, de suivre pas à pas la grossesse de l'héroïne, Yuzu (ce qui certes, avait ses longueurs, mais permettait de n'éluder aucune question de principe sur la grossesse adolescente), Daisuki!! prend le parti, dés le pilote, de s'autoriser des bonds dans le temps. Explorant ainsi très vite à la fois le problème de la grossesse en elle-même, et les problématiques sur l'éducation de l'enfant. Et franchement, ça ne m'était pas apparu sur le moment, mais effectivement je me rends compte après coup que ce regard au-delà de la naissance a manqué à 14 Sai no Haha.

Reste le tabou quant à la sexualité ; les fictions japonaises ont un vrai problème avec ça. Du plus loin que remonte mes souvenirs, ce qui ressemblait le plus à une scène de sexe, c'était dans Orange Days, c'est dire ! Donc de la même façon que la conception du bébé de 14 Sai no Haha avait été un peu romancée et surtout éludée, ici, Himawari pourrait avoir poussé comme une plante en pot, ce serait pareil. Les parents ne se sont jamais touchés, à en croire le pilote. L'immaculée conception.
Du coup, forcément, la (courte) scène de l'accouchement offre un réalisme autrement plus saugrenu.

Histoire de s'éviter les problèmes que 14 Sai no Haha avait rencontrés avec le papa, dans Daisuki!!, celui-ci est éliminé sans autre forme de procès par un très pratique (et très con) accident de circulation. Je l'ai déjà dit mais je le répète : il y a un vrai problème de sécurité routière au Japon. D'après mes observations personnelles, dans les dorama, une mort sur deux est due une voiture, un camion ou un bus. C'est un véritable problème de société, et j'attends le dorama qui brisera la loi du silence, et osera clairement exposer au grand jour cette problématique qui, j'en suis sûre, nous touche tous dans ce que nous avons, profondément, de plus piéton.
Pour info, l'autre moitié des décès est majoritairement due à des maladies graves et incurables. Le Japon semble être un pays de cocagne au vu de ces statistiques...

En fait, le pilote de Daisuki!! est si complet, de par sa chronologie compressée, que c'est à se demander ce que les épisodes suivants pourront bien trouver à dire ! Yuzu perd son amoureux, la famille découvre qu'elle est enceinte de 5 mois (c'est d'ailleurs une véritable curiosité : quel est la limite légale pour avorter au Japon ? Parce que si j'en crois Daisuki!!, c'est open bar !), chose qu'elle-même vivait pourtant jusque là avec beaucoup de sérénité (je salue le système éducatif nippon sur la qualité de son éducation sexuelle auprès des attardés mentaux), elle a son bébé, on menace de le lui retirer, et hop ! L'épisode arrive à son terme et le bébé a déjà deux ans. Mais que diable trouvera-t-on comme rebondissements ultérieurs ?!

Les retournements de situation, si j'en crois le trailer, viendront d'une jeune fille extérieure à la famille qui va venir semer le trouble dans la vie d'une maisonnée déjà bien retournée. A l'instar des déboires financiers de la belle-doche de 14 Sai no Haha, j'ai le sentiment que cet axe va nous éloigner du cœur du sujet, pour créer des histoires là où personne n'était venu en voir.
Au lieu de cela, je préfèrerais largement qu'on explore la problématique de départ avec méthode et précision, en se demandant, par exemple, si Yuzu a la capacité de travailler ET s'occuper de Himawari, ou si la petite accuse elle aussi un retard mental. On est en droit de se poser la question, et jusque là cette crainte n'a pas du tout été abordée.

Daisuki!!, et c'est la bonne nouvelle, n'est pas une vilaine copieuse comme je le craignais. Ce qui a ses avantages comme ses inconvénients. On y trouve de bonnes idées mais, passé le pitch de choc, on a le sentiment à la vue du pilote que la série va se contenter de rester neutre et d'éviter de valeureusement aller affronter son sujet, pourtant louable. C'est dommage, mais d'un autre côté, c'est TBS et pas HBO.

D'ailleurs, le peu de traitement qui en est fait est très naïf. A ce titre, je vous propose la toute première scène du pilote, où Yuzu et son bien-aimé Sousuke sont dans le bus. Autant la scène est d'une remarquable tendresse et montre une complicité touchante, autant c'est d'un angélisme certain, ou alors il faut vraiment que je déménage au Japon vite fait ! Pas un regard de travers dans le bus (alors que les deux amoureux sont assez bruyants), pas une remarque... j'aimerais croire qu'une telle société existe, vraiment. Mais j'ai une sorte de doute, quand même. Ce genre de détails montre bien comme Daisuki!! est prêt à brader son propos pour obtenir de l'émotion, et c'est dommage.

daisuki

Quant à la récompense décernée à l'actrice Karina pour son interprétation, elle qui passe 90% de son temps dans le pilote à hurler "Himawariiiiii !" (les 10% restants étant effectivement convaincants, soit), le sens m'en échappe un peu. Peut-être qu'après un premier épisode si chargé, il est nécessaire de regarder un peu plus la série pour s'en faire une opinion définitive ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Daisuki!! de SeriesLive.

18 novembre 2009

J'ai touché le fond de la piscine dans ton pull bleu Klein

Quand on me voit pour la première fois... je suis mal placée pour dire ce qu'on pense de moi la première fois qu'on me rencontre. Je ne me souviens pas bien de la première fois où je me suis rencontrée, pour être honnête. Mais je pense en tous cas que la première chose qu'on pense ne se rapporte pas à mes fringues. Il faut dire que j'ai un mal fou à trouver des vêtements qui me plaisent ; au gré des modes, les coupes qui me feraient plaisir, les couleurs qui me font de l'œil, disparaissent et me laissent seule devant la nécessité de me vêtir quand même un peu. En général, j'aime un vêtement ou deux de ma garde-robe, pas plus. Je me sens obligée d'acheter les autres, et je les choisis plus négligemment, selon la technique du moindre mal : qu'est-ce qui me parait le moins moche dans ce magasin, dans ce catalogue, dans cette penderie ? Idéalement, je me ferais faire mes fringues sur mesure. Mais je n'en ai pas les moyens, et j'estime avoir mieux à faire que passer mes samedis dans les boutiques pour trouver le haut qui enfin me fera plaisir. C'est du temps en moins pour la téléphagie, soyons clairs. Donc au final, mes vêtements... ne sont pas une part importante de ma façon d'être. Je me borne à limiter les dégâts côté couleurs, à prendre un truc ou deux de temps en temps pour renouveler, et j'attends le coup de cœur qui se produit peut-être une fois l'an, et qui dans ce cas me pousse à acheter le vêtement en question en deux ou trois couleurs, histoire d'être tranquille.

Ce petit préambule pour vous dire à quel point le pitch de Real Clothes m'était pas mal indifférent. Je n'ai pas regardé Le Diable s'habille en Prada, en dépit de la présence d'Anne Hathaway pour qui j'ai une tendresse toute particulière depuis La Famille Green, ce n'est pas pour me ruer sur le premier dorama venu où on parle de chiffons.

RealClothes

Pourtant, en ces temps de travail acharné où le moindre moment de détente se doit d'être exploité à fond, il est venu un soir où je me suis dit : bon, je vais quand même jeter un œil, c'est ça ou du temps de cerveau disponible sur TFHein. Entre deux maux...

Résultat : pas de surprise outre mesure. Ne vous attendez pas à ce qu'à chaque fois que je commence un post de la sorte, ce soit nécessairement pour vous dire "j'aurais trop dû regarder avant !!!". Je sais pas d'où vous sortez mais la téléphagie c'est pas tous les jours une rencontre inattendue qui se transforme en révélation.

En soi, je ne m'attendais pas à ce que les premières minutes du pilote se déroulent à Paris (regarder un dorama pour voir des images de Paris, ya une certaine ironie, non ?), mais en-dehors de ça, Real Clothes est très attendu : l'héroïne a un style vestimentaire déplorable (ç'aurait pu être pire, elle aurait pu ne pas savoir se coiffer, or elle est mignonne avec ses petites mèches...), mais comme par hasard elle est mutée au service mode féminine de son magasin, mais évidemment elle n'y connaît rien, et au départ elle pense que les vêtements c'est superficiel mais dans le fond elle trouve tout ça très joli et elle aimerait bien se transformer en papillon parce que même si au début elle faisait la grande la gueule qui s'en fout, en vrai elle est toute tristoune d'être une vilaine chrysalide.
Allez hop, vous savez tout.

L'interprétation de Karina (je vous ai parlé de Daisuki!! ou pas ? il faut ; rappelez-le moi) est classique elle aussi : ça minaude un peu, ça fait sa petite chose toute contrite, ça pleurniche vaguement, bon, on les connaît, hein. Quant à Hitomi Kuroki, là aussi on est dans les sentiers battus : froide, altière, l'air de tout savoir mieux que tout le monde (pff, je suis sûre que Miki Maya aurait donné plus de cachet à ce personnage... m'enfin).
La seule vraie surprise c'est que l'héroïne, pourtant sapée comme un as de pique, a un petit copain, et ça c'est carrément osé dans le genre, parce que sinon comment on va mettre une intrigue amoureuse dans un prochain épisode ? Je suis inquiète.

Bon vous l'aurez compris, rien que de très banal dans Real Clothes, c'est divertissant sur le moment, ça, je ne dis pas, mais regarder des séries comme celle-là et ne pas immédiatement en faire un post, c'est courir le risque de se croire frappé d'un Alzheimer plus tard : "ah oui au fait, Real Clothes... j'ai regardé ou pas ?". Bien malin celui qui dans 6 mois s'en souviendra.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Real Clothes de SeriesLive.

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16 novembre 2009

Dans l'oeil de l'espion

Il y a plus d'une semaine, j'ai eu la bonne idée de me lancer dans la découverte d'une série coréenne dont j'avais entendu grand bien. C'est un cercle vertueux typiquement téléphagique : on tente un type de séries, et comme la tentative est fructueuse, on en tente plus encore... Et en l'occurrence, après Over the Rainbow, je me disais que vu le nombre de références à la série IRIS sur les divers site de cagoulage de dorama, je ferai bien d'y jeter un œil.
Grand bien m'a pris. Une fois de plus.

Assez proche, dans l'esprit, des meilleurs épisodes d'ALIAS, IRIS propose un univers sombre, complexe, et sans complaisance de l'espionnage. Même s'il faut pour cela jouer avec la narration et perdre le spectateur sur les premières longueurs, exigeant de lui les qualités d'un marathonien au lieu de miser sur une efficacité immédiate. Et c'est tout à l'honneur de cette série qui semble résolue à tomber le moins possible dans la facilité.

DanslIRIS

Tout commence avec une mission assignée au héros, Kim Hyun Joon, et excusez du peu, il s'agit simplement de perpétrer un assassinat politique qui permettrait à la Corée du Nord et la Corée du Sud de se réunir. Ça fait un peu beaucoup même pour un homme aux épaules si carrées. En soi, l'exposé de la mission donne d'ailleurs une bonne mesure de l'intelligence de la série ; référence historique, placement de l'intrigue, cette séquence est déjà riche en enseignements sur ce qu'il y a à attendre de l'intelligence de la série. La mission se poursuit, et Hyun Joon atteint sa cible. La scène d'action qui s'en suit est réussie à son tour, avec ce qu'il faut de panique et de violence pour prendre IRIS très au sérieux sur ses intentions : il y aura du mouvement, mais pas de gratuité.

Ce qui m'a un peu perdue sur le moment, c'est que sans avertissement, sans rien, au bout de 12 minutes, Hyun Joon perd conscience et le spectateur se réveille sur un campus verdoyant, paradisiaque. Il faut un bon moment pour comprendre s'il y a eu flashback ou flashforward, mais l'histoire de ralentit pas pour si peu et les tribulations de Hyun Joon et son ami Jin Sa Woo se poursuivent. Si un inévitable élément féminin est introduit, c'est une fois de plus avec intelligence (et pas avec pour seule intention d'instaurer un triangle amoureux pour divertir l'audience féminine qui se serait aventurée devant IRIS), ce qui rend très passionnant ce nouveau chapitre de l'histoire, tout déroutant soit-il dans la chronologie du pilote.

Je vais tenter de m'arrêter là dans les spoilers, mais les dernières minutes de l'épisode s'avèrent plus convaincantes encore. Plus fortes. Plus violentes. Plus prometteuses quant à la suite des évènements. On ressort de cette heure de pilote à la fois essoré et impressionné.

Ah, quand les Coréens mettent des sous dans une production, ils ne le font pas à moitié ! Tourné dans je ne sais combien de pays et avec je ne sais combien de millions, IRIS tient ses promesses. C'est toute la différence entre une production pleine de sous, et une production pleine d'investissements. A chaque étape, casting, écriture, réalisation, tout est léché et vivant, intelligent et divertissant, sobre et époustouflant.

Des séries comme celles-là, on a envie de les présenter au monde entier. Si j'essaye de parler de dorama ces derniers temps dés que je le peux, c'est en sachant qu'une personne sur quinze ou vingt va vraiment lui donner sa chance. Mais dans le cas d'IRIS, on se dit qu'une diffusion en Occident serait plus que méritée. Et je suis certaine que ça marcherait, en plus, parce qu'il y a quelque chose d'universel dans IRIS, capable de sortir du marché local, efficace et sensé dans sa réalisation, pas du tout imperméable pour le spectateur qui n'est pas habitué aux productions asiatiques. C'est énervant, à la fin ! Quel gâchis ! Pourquoi on ne permet pas aux gens de découvrir des séries comme celle-là ! Je comprends que jamais des Kimi wa Pet ou 1 Rittoru no Namida ne pourront faire l'unanimité, mais quelque chose du calibre et de l'ambition d'IRIS...!

Bon, faites-moi plaisir, et faites-vous une faveur, ne laissez pas les diffuseurs occidentaux vous avoir ; donnez sa chance à IRIS. Satisfait ou remboursé. Je ne pense pas qu'on puisse être déçu.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche IRIS de SeriesLive.

6 novembre 2009

Une par doigt de la main !

Tiens, voilà qui va peut-être vous donner des pistes pour le jeu des génériques nippons ! Si, le jeu, là, dessous !
Un nouvel article a vu le jour sur SeriesLive, avec 10 (car il fallait bien en choisir) séries qui semblent incontournables au vu de ce qu'en disent les différentes communautés compétentes.

MakiSushiTV
10 séries japonaises que vous devez avoir vues

Je ne vous raconte pas le travail de recherche, et surtout les maux de tête, pour parvenir à rétrécir la liste à 10 séries. Mais bon, vous savez ce que c'est, la téléphagie : on commence avec 10 et puis, après...
Reste que je trouve que ça fait une bonne base pour qui voudrait entrer dans la danse avec quelques uns des titres les plus connus.

Tiens, j'sais plus si je l'ai mentionné, mais sur SeriesLive on a dépassé la centaine de fiches japonaises, alors n'hésitez pas à aller faire un tour dans le groupe "Dorama" et/ou sur le forum asiatique du site, pour découvrir plus de séries encore !

6 novembre 2009

Who let the DOGS out ?

Ne pas regarder Tokyo DOGS cet automne, c'était choisir d'ignorer ce qui serait le carton de la saison. Un carton annoncé de longue date, car depuis l'été, déjà, au fil des news, se profilait l'ombre du vainqueur de la saison. Moyens en béton armé, case horaire royale, cast semi-prestigieux (en tous cas, un épique cas de "win" auprès du public féminin)... finalement la vraie surprise, ç'aurait été que Tokyo DOGS vautre ses audiences.

WholettheTokyoDOGSout

Pourtant, malgré cet apéritif alléchant, la série ne m'attirait pas du tout. Si vous allez lire le pitch sur SeriesLive (et sinon, pourquoi Ducros y se décarcasse ?!), vous comprendrez vite pourquoi : deux flics que tout oppose (oï, ça commence mal) doivent protéger une jeune femme amnésique, qui se trouve être le meilleur témoin de leur enquête (c'est dire).
On sent les mecs qui ont bien réfléchi avant de pondre leur scénario.

Pourtant, Tokyo DOGS, par un étrange coup du sort, s'avère surprendre à partir de cette base pourtant très clichée. J'aimerais pouvoir vous dire que c'était une bonne surprise. Hélas, pas du tout.
Au lieu d'une série policière, éventuellement boostée à l'adrénaline et, bon, puisqu'on est au Japon, agrémentée d'un triangle amoureux, on se retrouve face à... tenez-vous bien... une comédie. Et pas une des meilleures par-dessus le marché.

Mettons l'action au ralentit, et décomposons le mouvement, voulez-vous ?
Le pilote s'ouvre sur un parking sordide à New York, avec comme ingrédients un parrain de la mafia nippone, une unité d'intervention internationale, composée entre autres de nos deux jeunes flics, le loup taciturne et le chien fou, ainsi que des gros calibres. Nos deux inspecteurs n'ont résolument rien en commun, et le chien fou fait évidemment tout capoter, le mafieux s'enfuit (grâce à une pyrotechnie presqu'impressionnante) et parmi les décombres erre une jolie jeune femme dont on imagine qu'elle a un lien avec l'affaire.

C'est après que tout a basculé. Une fois tout ce petit monde revenu au Japon. Soudain nous voilà dans un tout autre registre. Le témoin (la jeune femme, donc) est hébergé dans un petit appart, et les deux flics le prennent en charge. Mais comme c'est une belle nana, l'un la drague effrontément, l'autre lui fait la cuisine. LA CUISINE ! J'invente rien.

A partir de là, il faut bien le dire, le pilote n'a plus rien à offrir. On a compris qu'il oscillerait entre marivaudage de la pire espèce et pseudo-enquête policière paresseuse, tentant désespérément d'être drôle sans jamais y parvenir.
Franchement, ça fait de la peine.

Voyez, amis téléphages, ceci est une leçon. Toujours se méfier de ce qui se dit en amont d'une diffusion. Et surtout, toujours, toujours se méfier d'un pitch. On croit qu'une série va être quelconque, et en fait elle s'avère pénible.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Tokyo DOGS de SeriesLive.

5 novembre 2009

Petit enka

Je vous promettais ces derniers jours qu'on reparlerait d'Enka no Joou, voici l'heure venue. On aurait d'ailleurs pu penser que, faisant partie des 10 ou 15 personnes de moins de 30 ans qui, en France, écoutent de l'enka de leur plein gré (bien qu'à doses homéopathiques... mais quand on commence à acheter des DVD, c'est quand même un signe), je me serais ruée dessus plus tôt. Mais figurez-vous que, c'est tout bête, vous allez voir... j'en ignorais l'existence jusqu'à présent. Pourtant Enka no Joou raconte les tribulations d'une jeune femme, Himawari, qui ambitionne de devenir une grande chanteuse d'enka, et de se produire sur la scène du Kouhaku (la grand messe annuelle de la musique au Japon).

Ah, tiens, mais au fait, est-ce que vous savez ce qu'est l'enka ? Décidément, tout est à faire, dites donc. Eh bien figurez-vous que vous avez devant vous l'une des rares personnes à même de vous l'expliquer en langue française. Il ne sera pas dit que vous vous coucherez idiot ce soir ! Enfin, on va voir ce qu'on peut faire, en tous cas. Nan, je peux pas faire de miracle, non plus...

L'enka, si vous demandez au premier clampin venu, c'est ça :

YokoNagayama_YokonoTooryanse_3

Sinon, il y a la version éduquée de l'histoire. Et je la crois nécessaire pour comprendre un peu mieux ce qui se trame dans Enka no Joou, qui est, de par son thème, une série très référencée culturellement.

L'enka est un genre musical qui, bien que sonnant comme traditionnel, a en fait autour d'un siècle. Si effectivement il puise son inspiration dans les traditions musicales japonaises, il a été inventé par l'industrie phonographique. L'idée, c'était de faire appel à une imagerie volontairement stéréotypée de la culture japonaise, pour faire appel à la nostalgie de l'auditeur. Quelque part, les Japonais ont tout un genre musical dédié à faire appel à leur passé commun.
L'enka, outre ses mélodies plus ou moins ancestrales, donc, est doté de paroles qui tournent systématiquement autour de thème du même acabit : le village natal à la campagne, qu'on regrette, la ville tourbillonnante, où on a le mal du pays, les premier amour, forcément fini, etc...

Si vous croisez quelqu'un qui veut vous faire croire que l'enka, c'est LA musique que les Japonais écoutent, attention cependant, vous aurez affaire à un bonimenteur. Le genre est, certes, ancré dans l'identité nationale japonaise (c'est ptet ça qu'il faut à Éric Besson ? Un ptit coup d'enka et on sait qui on est), mais il ne touche qu'une partie bien ciblée de la population. Que je résumerai en un mot : mémés. Ce sont elles qui achètent cette musique. Je place dans cette catégorie, en fait, toutes les ménagères de plus de 50 ans. Ce qui dans un pays qui vieillit, évidemment, fait du monde, mais quand même. Car merci de ne pas oublier que la musique au Japon, c'est aussi la pop, le rock, le R'n'B, le hip hop, le rap, la dance, l'electro, le reggae, le dancehall, la bossa nova, le jazz, et j'en passe.
Et en cas de doute, vous êtes autorisés à aller le vérifier par vous-même.

Je pense que ces données sont importantes pour comprendre Enka no Joou, la princesse (déchue) de l'enka.

L'héroïne y est l'archétype du loser récidiviste, un peu poissard par-dessus le marché, et le côté éminemment ringard (pour sa tranche d'âge) du genre musical qu'elle a choisi participe à ce portrait. Il est évident que si Himawari avait choisi le R'n'B (bon, déjà son nom de scène ne serait pas Himawari, tournesol), l'histoire serait radicalement différente, et le personnage aussi.
C'est aussi, peut-être, la raison pour laquelle la seule personne qui semble comprendre vraiment l'héroïne, c'est celle qui aurait pu être sa belle-mère.

Enka no Joou
, c'est quelque part une série sur l'échec d'une certaine vision du Japon. "Si tu te donnes du mal, tu peux arriver à tout", pour une fois non. Et fi des mariages et convenances, aussi. Les malheurs de Himawari sont drôles, certes, hilarants même, mais ils donnent aussi un certain regard.

Vous avez les clés pour tout comprendre de cette série, à vous d'aller y jeter un œil, car une fois que vous savez tout ça, vous n'avez plus qu'à apprécier la série pour son côté comédie, et son côté avisé. Et si jle sujet vous a plu, je recommande l'ouvrage Tears of Longing, une vraie bible sur le sujet (bien que parfois très technique)

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Enka no Joou de SeriesLive.

5 novembre 2009

Passé pas simple

Lorsqu'on regarde une fiction, on la regarde pour elle-même. Mais parfois, il arrive qu'on ne puisse s'empêcher de penser à une autre, d'établir la comparaison. Pour une raison qui ne nous apparaît pas forcément de façon évidente, d'ailleurs.
Avec Fumou Chitai, ça a été le cas. Plus l'épisode avançait et plus je pensais à Band of Brothers.

Pourtant, si toutes les deux parlent de guerre, elles n'en parlent pas du tout de la même façon. Pas seulement parce qu'il ne s'agit pas de la même guerre, mais surtout parce que le contexte comme le propos sont fondamentalement différents. Alors, quoi ?

Fumou Chitai raconte l'histoire de l'officier Iki, haut gradé qui reçoit la mission, au lendemain de la reddition sans condition japonaises, d'aller ordonner à des troupes stationnées sur le continent d'y cesser le feu et de se rendre. A l'origine, telle était la mission d'Iki ; ensuite, une fois les troupes rentrées dans le rang (même si ce devait être la tête basse), il ne lui restait plus qu'à rentrer au Japon.

Mais ce n'est pas du tout comme ça que les évènements vont tourner pour lui. En fait, il est amené à se rendre aux Russes, et devient un prisonnier guerre. Ou plutôt, un prisonnier politique, puisque d'une part la guerre est de toute évidence finie, et d'autre part, son incarcération par les Russes a un sens bien particuliers. Ceux-ci veulent en effet poursuivre l'Empereur japonais pour crimes de guerre ; aussi ils font pression sur des officiers tels que notre Iki pour qu'ils révèlent des informations incriminantes.

Mais notre soldat tient bon, ne lâche rien, pas même quand on le ramène sous bonne garde au Japon et qu'on lui donne une chance de revoir sa femme et ses deux enfants. On ne trahit pas pour si peu ! Mais du coup, Iki est envoyé en camps de travail. Et quand je dis camps, je dis mouroir, soyons clairs. Le destin, hélas, de bien des hommes de son époque.

Sauf que Fumou Chitai a un ingrédient bien particulier, c'est que tout cela, Iki se le remémore alors qu'il a bel et bien survécu à 11 ans de goulag en Sibérie, et qu'il est revenu au Japon, dans sa famille. Enfin ! pourrait-on dire. Mais le plus dur reste à faire car il est revenu abimé, physiquement et surtout moralement. Et surtout, Iki comme le Japon doivent désormais se reconstruire. Notre homme va donc intégrer une grande firme privée, puisqu'il refuse de retournée dans l'armée (ou ce qui tenait lieu d'équivalent à l'époque).

FumouChitai_standalone

Bien que sobre visuellement (on est loin des filtres et effets visuels de Band of Brothers), Fumou Chitai est esthétiquement très léché.
Mais surtout, la série décrit les horreurs de la guerre, les vraies, les psychologiques, avec une précision d'horloger. Comment ne pas comprendre l'impression que donne Iki de flotter dans sa vie, une fois revenu chez lui ? Imaginez : 11 années de sa vie ! Il revient et le pays est transfiguré, sa femme travaille (elle les fait même vivre le temps qu'il se retape), son fils ne le connaît pas... Comment pourrait-il trouver sa place dans cette société ?
C'est tout l'enjeu.

Je le confesse, j'aime les fictions sur l'après-guerre. D'ordinaire, les séries prenant le Vietnam pour contexte s'y montrent les plus efficaces pour définir l'ampleur d'un traumatisme d'après-guerre. Ici, on est dans la même optique, et ça m'a plu. L'homme est cassé, inadapté, et pourtant tout son entourage semble voir l'homme du passé, ou peut-être l'homme du futur vu le pari que sa firme fait sur lui...

Une des nouveautés les plus impressionnantes de l'automne 2009, Fumou Chitai a ce petit quelque chose, réservé à un petit nombre de séries : elle laisse une empreinte. Une empreinte dans la neige, où se déroulait la captivité d'Iki en Sibérie, et une empreinte sur le spectateur, qui se souviendra un peu mieux et plus clairement de ce morceau d'Histoire, grâce à une fiction de talent.

Ah, nous y voilà. Maintenant je comprends le rapport avec Band of Brothers.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Fumou Chitai de SeriesLive.

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