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ladytelephagy
22 janvier 2013

Comme chiens et chats

Pendant que le pilote de Saki pourrit sur un coin de disque dur (j'ai un mal fou à aller au bout de ce truc, c'est particulièrement insupportable), j'ai trouvé le moyen de regarder le pilote d'une série asiatique un peu différente de l'ordinaire.
Japon ? Non. Corée du Sud ? Non. Hong Kong, les amis. C'est une première. Je vous invite à partager cette première fois avec moi.

Je dois cependant préciser que, exceptionnellement, je ne vais pas employer son titre original, parce que je ne trouve la série que sous son titre 老表,你好嘢! (que j'ai, hm, comment dire, un peu de mal à prononcer là tout de suite), ou alors dans une version anglophone intitulée Inbound Troubles, qui en réalité n'a pas l'air d'une traduction fidèle parce que je vois le terme "ni hao" (bonjour) dans le titre original, on ne me la fait pas. Vous connaissez sûrement mon aversion profonde envers les titres anglophones sortis d'on ne sait où, une véritable épidémie qui touche plusieurs pays asiatiques (curieusement, le Japon est généralement dispensé de ces atrocités, ce qui prouve bien que ces traductions intempestives de titres sous couvert de la barrière de la langue n'ont aucun sens), et qui me pousse à systématiquement employer le titre original quoi qu'il arrive, quel que soit le pays dont il est question.
Dans ce cas précis pourtant, faute de mieux, je parlerai donc d'Inbound Troubles, mais si quelqu'un peut m'aiguiller sur la prononciation du titre original, je lui en serai infiniment reconnaissante et uploaderai comme tribut de ma reconnaissance  le pilote d'Intersexions (ah zut, c'est déjà fait). Bref.

InboundTrouble

Alors, Inbound Troubles, de quoi s'agit-il ? Eh bien c'est une comédie en 45mn dans laquelle deux cousins qui ne se sont jamais rencontrés vont devenir copains comme cochons.
Mouais. Je vois bien à vos têtes circonspectes que vous commencez à vous demander comment j'en suis arrivée à regarder Inbound Troubles pour mon dépucelage en matière de séries hongkongaises. C'est là que ça commence à devenir intéressant... mais je vous préviens, pour en arriver à cette explication, il va vous falloir vous armer de patience pendant quelques paragraphes.

Lancée lundi dernier, Inbound Troubles a la particularité de mettre en avant l'opposition entre les habitants de Hong Kong et ceux du "mainland", c'est-à-dire la Chine métropolitaine. Or, les deux populations, pourtant supposées appartenir à la même patrie depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni, se regardent en chiens de faïence depuis un bon bout de temps. La série, tirant partie de cette opposition historique et attisant de nombreuses rancunes réciproques, n'a pas exactement choisi un thème propre à oeuvrer pour la paix des ménages. En fait, osons le dire, Inbound Troubles met les pieds dans le plat quand il s'agit du fossé culturel qui sépare les uns des autres.

L'épisode s'ouvre ainsi sur un bus touristique remplis de mainlanders venus passer quelques jours de vacances à Hong Kong. Ce sont des clients fortunés, et ils sont là pour dépenser de l'argent, à plus forte raison parce que le capitalisme, pour eux, c'est follement exotique. Le guide touristique, Ka Yee, entend bien n'en pas louper une miette, et se fait une joie de leur présenter les hauts lieux de la consommation hongkaise, leur détaillant par le menu tout ce qu'ils vont pouvoir acheter, du plus vital au plus inutile, en fait, surtout l'inutile. Ka Yee est un homme particulièrement habile dans son domaine, le roi de la brosse à reluire, le maître incontesté de la langue râpeuse dans le bas du dos, et par-dessus le marché, il connait son sujet sur le bout des doigts et fait même mieux que les vendeurs des magasins visités. Son objectif : récupérer un maximum de pourboires et s'en mettre plein les fouilles, et plus généralement, soutirer le plus possible d'argent à ces idiots de mainlanders.
Ouvrir le pilote là-dessus, il fallait oser, d'une certaine façon. Tout le monde en prend pour son grade : Ka Yee est obséquieux au possible, mais n'hésite pas à pipeauter ses riches voyageurs (bien aidé par l'agent du bureau de change qui, expliquant que 100 yuans équivalent à 120 dollars HK, et que donc, oui, tout est 20% moins cher à Hong Kong ! Bon alors je suis pas fortiche en maths mais ça me semble un peu bancal... N'empêche que ça marche : "oh mais alors, votre salaire est seulement à 80% à Hong Kong ?", lui demande une cliente. "Oui", répond Ka Yee d'un air piteux, "et c'est pour ça qu'on a besoin que vous stimuliez notre économie !". Tous les mainlanders d'opiner d'un air à la fois supérieur et apitoyé, l'une d'elle ponctuant même "faisant une faveur à nos compatriotes, achetons plus !". Bien joué, Ka Yee. Et même, bien joué, Hong Kong. Ca sent l'effort collectif.
On a donc d'un côté les abrutis, et de l'autre les menteurs effrontés. Beau tableau en vérité.
Ca ne va pas s'arranger.

Outre les tribulations de Ka Yee (qui est fiancé à une épouvantable jeune femme qui lui fait la misère uniquement parce qu'elle veut qu'il lui achète un sac de grand couturier parce que, je cite, "je suis une femme, après tout !", retenez-moi je vais devenir violente...), Inbound Troubles suit les aventures d'un jeune mainlander, Sun, qui, au nez et à la barbe de son richissime père, fait l'école buissonnière afin de venir passer une journée à Hong Kong. Il est d'une naïveté confondante, qui n'a d'égale que son ignorance quant à la vie à Hong Kong ; il fait une belle prise de 3 ou 4 PV en moins de 5 minutes d'épisode, dont un pour avoir fait tomber une boulette de viande dans la rue... et au comportement des flics successifs qui lui collent un PV, on sent bien qu'il est un peu un pigeon facile et que la plupart de ces PV lui ont été adressés parce qu'il est justement un touriste. Mais pour lui, tout est magnifique est intéressant : c'est sa première fois en ville tout seul. Que vient faire Sun dans ce piège à touristes ? Il veut se présenter à une audition de chant... Il serait perdu sans son smartphone, il ouvre de grands yeux devant tout, et chaque fois qu'on lui fait une remarque sur la vie à Hong Kong (ou qu'on lui adresse un PV), il s'excuserait presque, propose toujours de faire marche arrière, et répond avec une catchphrase : "harmonie, harmonie... vivre et apprendre" qui traduit à la fois son attitude très zen... et la raison pour laquelle il est si facile à berner.

Comme Inbound Troubles est une comédie, je vous passe les tribulations qui font passer à l'un et à l'autre une bien mauvaise journée. Ce n'est pas toujours drôle, d'ailleurs, au sens où je découvre n'avoir pas un humour très hongkongais visiblement...
A ces deux protagonistes, encore faut-il ajouter un personnage féminin, oui quand même, celui d'une jeune femme au caractère bien trempé, qui travaille dans un service d'aide aux immigrés (comprendre : immigrés du mainland qui s'installent à Hong Kong), et qui aide les pauvres mainlanders souvent abusés par des Hongkongais sans scrupules, qu'elle guide également dans leur installation et/ou leur recherche d'emploi. Bref, elle est Hongkongaise, mais plus proche des mainlanders, ce qui lui offre une vue imprenable sur la situation qui oppose régulièrement les deux communautés.

Car vous l'aurez compris, l'opposition entre mainlanders et natifs de Hong Kong est en filigrane de tout l'épisode. C'est comme ça que j'ai, en fin de compte, entendu parler d'Inbound Troubles plus que des autres séries diffusées à Hong Kong en ce moment : parce que la chaîne TVB, qui la diffuse, a reçu au sujet de la série de nombreuses plaintes. Et en Asie, les plaintes des spectateurs, on prend ça très sérieusement, même quand il n'y en a qu'une poignée.
C'est d'ailleurs le cas ici. Le premier épisode a, d'après ce que je lis, récolté une dizaine de plaintes... alors que la série a d'emblée totalisé d'excellents scores (là bas on parle uniquement en points d'audience, je découvre avec vous), à savoir 31 points en moyenne sur le premier épisode (avec un pic à 33). Là comme ça, ça ne nous parle pas, mais la série précédente dans la même case horaire, pourtant un honnête succès, avait plafonné à 27 points. Alors vous comprenez bien que 10 plaintes, statistiquement, ce n'est rien. Mais ça signifie beaucoup quand même.
Le plus intéressant est en réalité dans l'objet de ces plaintes. Car on y trouve des spectateurs qui se sont plaints que la série brossait un portrait péjoratif des mainlanders... et autant de spectateurs qui se sont plaints que c'étaient les Hongkongais qui en prenaient pour leur grade. En fait, pour la première fois, les mainlanders et les natifs de Hong Kong semblent d'accord sur une chose : Inbound Troubles fâche.

Cela va encore empirer vers la fin du pilote, quand Ka Yee et Sun, à leurs corps défendants, vont se retrouver pris dans une manifestation devant un magasin de luxe. Ka Yee fait la queue pour le sac à main de sa fiancée, Sun a bêtement suivi un groupe de jeunes gens qui veulent chanter et qui l'ont entraîné avec eux, et en fait le groupe en question chante des slogans protestataires devant la boutique ! C'est alors que les mainlanders qui faisaient la queue s'énervent (eh oui, quel Hongkongais aurait l'idée d'acheter un sac à main hors de prix ?) contre les Hongkongais qui manifestent, et que chaque groupe s'invective en s'envoyant à la figure les pires préjugés sur l'autre groupe ; tout cela finit avec Ka Yee et Sun qui sont mis face à face pour s'invectiver à leur tour, Ka Yee faisant semblant d'être un mainlander, et Sun un Hongkongais dans le feu de l'action. Vous suivez ? Bah vous ptet pas, mais les spectateurs d'Inbound Troubles n'en ont pas perdu une miette. La polémique fait depuis rage au sujet de la série... mais ses audiences continuent d'être au beau fixe, à toute chose malheur est bon !

Alors si, qualitativement, Inbound Troubles n'est pas franchement une grande série (j'irai même jusqu'à dire que jamais je n'ai eu autant de mal avec le jeu de TOUS les acteurs d'une série comme ici !), sur le fond, la série met vraiment dans le mille. On y parle d'immigration, un peu ; d'économie, beaucoup ; de différences en apparences inconciliables, en filigrane. Qu'une comédie aussi ratée sur le plan de... la comédie, soit capable de mettre parfaitement en relief ce genre de problématique sociétale, ça laisse songeur, en fait. Si comme moi vous aviez la conviction qu'un propos intelligent s'accessoirise généralement avec une forme intelligente, vous allez voir vos certitudes bousculées par ce premier épisode.

Bon, cependant, pas de regret. Je suis bien plus attirée par une série qui parle d'un sujet intéressant, que par une comédie réussie (et ça tombe bien, Inbound Troubles a tous les symptômes de la première catégorie, et aucun de la seconde). Et, soit dit en passant, c'est quand même toute la richesse des voyages téléphagiques. Cela dit, en France, on peut tenter la même chose avec des métropolitains et des Corses, à la limite...

Et pour ceux qui sont intéressés par le pilote avec sous-titres anglais : tirez la bobinette, et le lien cherra.

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10 janvier 2013

Le goût des choses simples

Avez-vous déjà pleuré devant un épisode ? Vraiment pleuré, hein ! Mais attention, je ne parle pas de verser une petite larmouchette de tristesse ; non, là je vous parle de la crise de larmes, des sanglots déchirants, ponctués çà et là de quelques gémissements d'agonie...
Quoique, à bien y réfléchir, c'étaient peut-être de bêtes larmes de jalousie.

Ca commençait à faire un petit bout de temps que je m'étais promis de tester le pilote de Kodoku no Gourmet, après avoir découvert l'existence de la série à l'apparition de sa deuxième saison sur TV Tokyo, ayant un peu zappé l'hiver 2012 au Japon. Depuis, l'épisode était resté là, à m'attendre patiemment, alors que s'égrennaient les semaines et que je tentais toutes sortes d'autres choses. Mais plus tôt cette semaine, me disant que j'avais quelques jours de battement d'ici à ce que les premiers sous-titres de la saison nippone débarquent (j'ai eu tort, ceux de Saki sont déjà sortis), je me suis donc attelée à la série culinaire.
D'où les torrents de larmes.

KodokunoGourmet

Si vous aviez été à côté de moi pendant le visionnage de ce pilote, vous vous seriez sans doute demandé comment je comprenais quoi que ce soit. Moi-même je ne suis pas bien sûre de comment j'ai fait mon compte, car très franchement, entre mes glapissements de douleur et mes renifflements blessés, l'épisode était à peine audible.
Enfin j'exagère. Parce que, à l'instar de Hana no Zubora Meshi dont (anti-chronologiquement, certes) on a parlé en novembre dernier, un épisode de Kodoku no Gourmet, c'est 80% d'exposition contemplative, et 20% seulement d'estomacs qui gargouillent.

Kodoku no Gourmet a en effet un pitch assez simpliste à son origine, issu du manga éponyme qui a donné vie à la série : un VRP constamment en vadrouille pour ses affaires, amateur de bons petits plats, se retrouve à chaque épisode dans une échoppe différente, et goûte les spécialités de la maison. Il n'y a probablement que les Japonais pour produire une série comme celle-là, au concept épuré... et aux épisodes aussi tranquilles.
Enjeu ? Connais pas. Character development ? Nenni. Histoire ? A peine.
Ainsi, dans le pilote, le héros (Gorou de son prénom) est en route pour présenter un produit à une cliente ; l'épisode va nonchalamment le suivre tandis qu'il se rend à la brasserie tenue par la femme en question, passant par diverses petites rues qu'il admire, puis qu'il tente péniblement de garder les yeux ouverts pendant leur entretien. Vous pensez qu'une fois dans la petite brasserie il va donner son premier coup de fourchette ? Peine perdue. Il ressort de là, trainasse encore dans les rues, décide de flâner dans un temple qu'il croise, visite une petite boutique d'antiquités... quand on connaît le pitch culinaire de la série, ça agace légèrement.

Et c'est sûrement cette sensation de frustration affamée qui nous saisit à la fin de l'épisode, quand bien même moins d'une demi-heure s'est écoulée pour nous, contre toute une journée pour notre VRP (c'est tranquille d'ailleurs, comme profession, j'aurais jamais cru ; j'ai un peu raté ma vocation on dirait...). Quand soudain, oh miracle, Gorou est pris d'une pénible sensation de faim. Mais hors de question de se précipiter dans le premier resto venu, il faut trouver un menu appétissant, un endroit qui inspire, un commerce accueillant... et pendant ce temps, l'estomac crie famine, et le téléphage s'impatiente : "bon, on va manger, oui ou non ?!".
Si seulement le porno était tourné comme l'est ce food porn...

Mais une fois qu'on s'est installés dans un petit boui-boui austère, que la patronne a pris la commande et que la camera se pose, les hostilités peuvent commencer... et croyez-moi, elles ne le font pas à moitié. Ce sera une succession de plats enchanteurs et pourtant si simples (en somme, très japonais) défilant sous toutes les coutures, qui va envahir l'écran, tandis que je commençais à me répandre en larmes. Chaque commande de Gorou est suivie d'un plan langoureux sur le plat qui lui est servi (avec son nom), un peu comme si le spectateur n'avait plus qu'à prendre des notes pour passer commande à son tour (mais j'y reviens). Puis on observe cet enfoiré de Gorou s'empiffrer d'un air ravi. Voilà, Kodoku no Gourmet, c'est ça. A quelques moments, j'avais envie de dire au cameraman : "ok bah puisque t'es là, rapproche-toi, prends un plan en coupe maintenant qu'il a mordu dedans, qu'on voit la cuisson..." mais la réalisation, très posée et minimaliste, se contente simplement de nous faire observer d'un oeil jaloux. Contrairement à l'héroïne de Hana no Zubora Meshi, Gorou va assez peu se répandre en qualificatifs admiratifs et en onomatopées orgasmiques, mais même avec une réalisation sobre, la séquence est atrocement tentante. Le seul petit hic, c'est que je déteste écouter les gens manger, et que, bon, comme c'est souvent le cas au Japon, c'est assez bruyant de ce point de vue-là. Mais le bruit de mes sanglots a fini assez rapidement par couvrir le problème.
Je pensais avoir prévu le coup : ne pas regarder Kodoku no Gourmet, vu son pitch, avec l'estomac vide, semblait tomber sous le sens. Mais quand j'ai vu ma salade composée sous mon nez, alors que ce sadique de Gorou se tape du yakitori à s'en faire péter la panse à l'écran, inutile de préciser que je faisais méchamment la tronche. Leçon apprise pour les prochains épisodes : regarder Kodoku no Gourmet, et abdiquer en commendant directement au resto japonais du coin. A un moment, il faut cesser de lutter.

Je crois que, de ma vie, je n'ai jamais autant pleuré devant un épisode. Et pourtant vous le savez, j'ai une téléphagie très lacrymale. Entre torture et excitation culinaire, Kodoku no Gourmet n'a pas choisi : ce sera les deux, sans modération.

On est loin avec cette série de ce qu'accomplit Shinya Shokudou sur un registre pourtant similaire : ici, la nourriture ne sert pas une histoire ou une exploration des personnages. On est quasiment dans le guide touristique.
Cette impression est renforcée par le dernier segment de l'épisode. Adieu Gorou, place à nulle autre que Masayuki Kusumi, le scénariste du manga d'origine, qui nous invite... dans le même restaurant que celui où vient de dîner son personnage ! Eh oui, dans Kodoku no Gourmet, le concept, c'est qu'on ne parle que de restaurants qui existent vraiment, et c'est ce qui explique que Masayuki va nous emmener au même endroit pour converser avec la vraie patronne (toute contente de sa ressemblance avec l'actrice qui a interprété son rôle quelques minutes plus tôt) et nous donner les véritables prix des plats dégustés par notre héros dans la fiction, à peine quelques minutes plus tôt. Franchement, le guide Michelin devrait envisager de se lancer dans la fiction française, moi je dis qu'il y a un marché à saisir.

Alors au final, non, Kodoku no Gourmet n'est pas la série de l'année, elle revêtrait presque un caractère de publi-reportage (en tous cas on l'en accuserait peut-être si elle visait des restaurants d'importance au lieu d'un petit grill yakitori de quartier) tant son personnage comme son déroulement sont anecdotiques. Mais, grâce aux pensées de Gorou que nous partageons au long de son "périple", grâce à l'atmosphère chaleureuse et conviviale de la petite échoppe qu'il finit par choisir, et évidemment, de par le caractère éminemment contemplatif de la série, tant avant que pendant la dégustation, il émane de la série un petit quelque chose de tendre et presque poétique.

La vie est si simple, quand on y pense. On peut être à la fois très frustrés par ce que mange un personnage de fiction, et profondément apaisé par le caractère serein d'une série qui se satisfait de présenter les petits plaisirs de la vie.
Mais surtout frustré, quand même.

Donc, deux saisons à regarder, hein ? Ca va me coûter un bras en commandes chez Alloresto.

6 janvier 2013

L'hiver est là (et tant mieux)

Eh oui, on est repartis pour une nouvelle saison nippone ! Ce que le temps passe vite, j'aurai à peine eu le temps de dire du mal de la précédente...! Comme toujours, ce récapitulatif, s'il se veut aussi complet que possible, peut éventuellement n'être pas totalement exhaustif, parce que, eh bien, bon, mon Japonais est un peu rouillé et toute cette sorte de choses. Pour autant, je crois que l'aperçu que je vous offre ce soir est quand même assez détaillé pour qu'on puisse tous se faire une idée de ce qui nous attend.

Le coup d'envoi de la saison hivernale a été donné il y a quelques heures (20h, heure locale, pour être précise), ainsi que c'est la tradition en ce mois de janvier, par le dorama annuel de la NHK, du nom de Yae no Sakura. Une cinquantaine d'épisodes sont prévus et espèrent bien être l'un des gros succès de 2013, puisque les jidaigeki de la NHK sont souvent les fictions qui forment les meilleures audiences de la chaîne publique, et parfois les meilleures audiences de la télévision japonaise, quand tout se passe vraiment bien.
Comme souvent, il s'agit d'un biopic romancé basé sur les incroyables actions d'une figure historique, en l'occurrence, une femme. Et vous allez voir que pendant un an, Yae no Sakura va rappeler les spectateurs nippons à beaucoup d'humilité...

Mais ne grillons pas les étapes, et repassons la grille japonaise du trimestre au peigne fin.

En quotidienne  
   

MomeruKadoniwaFukuKitaru

- Momeru Kado ni wa Fuku Kitaru / モメる門には福きたる (Fuji TV)
L'histoire : ou comment une apprentie avocate à la vie personnelle un peu brouillonne tente de faire ses premiers pas dans le métier, sous la tutelle d'une avocate de la vieille école avec laquelle elle ne s'entend pas.
L'avis : construite comme une buddy comedy entre deux femmes avocates, cette nouvelle série daytime ambitionne aussi d'être un procedural, et apparemment même une comédie romantique puisque l'héroïne commence le pilote en se réveillant dans le lit d'un homme marié.
> A partir du 7 janvier à 13h30
   
Lundi  
   

Hanchou-Saison6-300

- Hanchou / ハンチョウ (TBS) - saison 6
L'histoire : retour de la série policière Hanchou, alors que l'équipe de Tsuyoshi Azumi est promue au titre d'unité expérimentale afin de remuer un peu les méthodes figées du reste de la police métropolitaine.
L'avis : j'aime comment le pitch de la saison sert magnifiquement d'explication à son existence : faire du neuf avec du vieux, parce que c'est dans les vieux pots et toutes cette sorte de choses.
> A partir du 14 janvier à 20h
   

BibliaKoshodounoJikenTechou-300

- Biblia Koshodou no Jiken Techou / ビブリア古書堂の事件手帖 (Fuji TV)
L'histoire : dans une librairie spécialisée dans l'occasion, une jeune femme discrète mais experte en livres est capable de découvrir tous les secrets qui se cachent entre leurs pages...
L'avis : basée sur des romans (évidemment), cette petite série pourrait se présenter comme un procedural à l'ambiance un peu à part. A surveiller.
> A partir du 14 janvier à 21h
   

ShuudenBYEBYE-300

- Shuuden BYE BYE / 終電バイバイ (TBS)
L'histoire : un homme rate le dernier train et n'a aucun moyen de rentrer chez lui. En une nuit, il va faire diverses expériences extraordinaires de la vie nocturne autour de la gare...
L'avis : j'aimerais énormément ce pitch si le trailer ne laissait pas présager une comédie assez lourde.
> A partir du 14 janvier à 00h20
   
Mardi  
   

LASTHOPE-300

- LAST HOPE / ラストホープ (Fuji TV)
L'histoire : un médecin de génie, capable de diagnostiquer les gens mieux que personne et doté d'une empathie incroyable, est un excentrique un peu lunaire qui a un secret... dont il pourrait bien lui-même ignorer l'existence.
L'avis : c'est intéressant cette espèce de anti-Dr House-mais-pas-trop, on reconnaît bien là le talent des grandes chaînes nippones pour recycler des concepts sans en avoir l'air.
> A partir du 15 janvier à 21h
   
   

Saki-300

- Saki / サキ (Fuji TV)
L'histoire : derrière ses apparences d'infirmière modèle et attentionnée, Saki est une briseuse de ménage. Ses nouvelles cibles sont des hommes mariés très en vue...
L'avis : la série repose sur l'idée que Saki n'est pas un être vraiment bon ni mauvais (les hommes dont elle brise le couple considèrent même qu'elle n'est pas responsable de leur déchéance et sert juste de déclencheur), qui rappelle un peu une certaine Jackie, en plus pervers. J'aime déjà.
> A partir du 8 janvier à 22h
   

ItsukaHinoAtaruBashode-300

Itsuka Hi no Ataru Basho de / いつか陽のあたる場所で (NHK)
L'histoire : deux femmes qui se sont rencontrées en prison, une fois sorties, tentent de revenir à la vie civile avec l'espoir de faire du passé table rase.
L'avis : la réinsertion fait généralement de belles histoires dont je suis friande. Et vu qu'Aya Ueto s'est bien améliorée ces dernières années, ça peut carrément valoir le coup de jeter un oeil.
> A partir du 8 janvier à 22h
   

ShoteninMichirunoMinoUeHanashi-300

- Shotenin Michiru no Mi no Ue Hanashi / 書店員ミチルの 身の上話 (NHK)
L'histoire : Michiru est une petite provincialeavec un gentil petit ami et sans histoire... si ce n'est qu'elle entretient une liaison avec un Tokyoite de passage. Lorsqu'elle suit celui-ci à Tokyo sur un coup de tête, et gagne au loto peu de temps après, sa vie change du tout au tout. Mais c'est peut-être aussi le moment de découvrir le vrai visage de ses proches.
L'avis : pas franchement de quoi s'affoler pour ce petit thriller qui ne fait montre d'aucune originalité.
> A partir du 8 janvier à 22h55
   

KodomoKeishi-300

Kodomo Keishi / コドモ警視 (TBS)
L'histoire : après avoir été transformé en enfant par une organisation criminelle, un enquêteur décide d'entrer à l'école primaire afin d'y enquêter sur diverses affaires, des tricheries pendant les contrôles au vol de l'argent du déjeuner. Une enquêtrice se fait passer pour une instit afin de le soutenir.
L'avis : spin-off de la série Kodomo Keisatsu (souvenez-vous), cette série devrait faire, vu son pitch, l'objet d'autant d'attention dans ces colonnes.
> A partir du 22 janvier à 00h55
   

Mercredi

 
   

ShareHousenoKoibito-300

- Share House no Koibito / シェアハウスの恋人 (NTV)
L'histoire : réalisant que sa vie morne et solitaire de gentille petite employée de bureau pourrait la conduire à mourir seule, une jeune femme décide d'emménager dans une colocation pour mettre du piment dans sa vie. Elle se retrouve alors au centre d'un triangle amoureux avec deux hommes, dont un marié.
L'avis : ah, j'oubliais, l'autre homme est un extraterrestre. Ouais, tout d'suite, hein...
> A partir du 16 janvier à 22h
   
Jeudi  
   

KasoukennoOnna-300

- Kasouken no Onna / 科捜研の女 (TV Asahi) - saison 12
L'histoire : suite des aventures de l'une des rares légistes de la télévision nippone.
L'avis : je vais être totalement honnête avec vous, je n'ai même jamais eu la curiosité de voir s'il existait l'ombre d'un sous-titre pour cette série. Pourtant, depuis le temps...
> A partir du 10 janvier à 20h
   

Otomesan-300

- Otomesan / おトメさん (TV Asahi)
L'histoire : une femme qui a énormément souffert à cause de sa belle-mère se promet d'être gentille avec sa bru. Mais elle soupçonne progressivement que celle-ci ait des intentions cachées et finit tout de même par lui être hostile, ce contre quoi personne ne s'interpose. Que veut vraiment l'épouse de son fils unique (si seulement elle veut quelque chose) ? Qui dans la famille saura faire le bon choix ?
L'avis : c'est rare que TV Asahi diffuse le jeudi soir une série non-procédurale. Et en plus j'aime bien le concept. Mon Dieu, je vais regarder une série du jeudi de TV Asahi ! Rien ne m'avait préparée à cela.
> A partir du 17 janvier à 21h
   

Apoyan-300

- Apoyan / あぽやん (TBS)
L'histoire : engagez-vous, rengagez-vous qu'ils disaient ! Sauf qu'au lieu d'être tour operator, Keita est envoyé dans un agence de voyages d'un aéroport pour aider les voyageurs qui ont un problème. Entre les collègues pas fiables et les femmes (ici en majorité) avec lesquelles il est impossible de s'entendre (...euh, of course ?!), sauf une (ah, j'y suis), Keita va pourtant découvrir l'importance de la relation clients.
L'avis : voilà, et puis après vous vous étonnez de devoir expliquer aux gens pourquoi vous regardez des séries japonaises.
> A partir du 17 janvier à 21h
   

SaikounoRikon-300

- Saikou no Rikon / 最高の離婚 (Fuji TV)
L'histoire : Kousei est en train de divorcer de sa femme Yuuka, avec laquelle il est profondément incompatible (mais hélas il leur aura fallu endurer 2 ans de mariage pour le découvrir). C'est à ce moment-là que son ex de l'époque de la fac réapparait. Elle s'est depuis mariée avec un type qui continue d'avoir des aventures, et n'est pas non plus heureuse en ménage...
L'avis : *humph* *humph* ...vous sentez cette odeur ? Ca sent pas un peu, chais pas, dans le fond de l'air... comme une romcom sud-coréenne ?
> A partir du 10 janvier à 22h
   

OtatsukeyaJinpachi-300

- OtatsukeyaJinpachi / お助け屋★陣八 (NTV)
L'histoire : Jinpachi Kurumaya est le riche héritier d'une famille d'Oosaka, qui découvre qu'il a hérité d'un business "secret" de sa famille, consistant à secourir les gens dans le besoin. Il est aidé pour cela d'une geisha costaude et d'un ancien médecin.
L'avis : qu'est-ce que c'est que cette chose, encore ?! J'imagine bien les salarymen bourrés rentrer chez eux un soir, tomber là-dessus, et se dire "nan mais merde, faut que j'arrête mes conneries avec l'alcool".
> A partir du 10 janvier à 23h58
   
Vendredi  
   

Kaen-300

- Kaen / 火怨 (NHK BS Premium)
L'histoire : dans ce dorama historique, un guerrier valeureux mène de nombreux combats, même s'il en comprend de moins en moins le sens...
L'avis : j'ai jeté un oeil aux photos de promo, et tout ce que j'ai envie de dire, c'est : les années 90 ont appelé, même elles ne veulent surtout pas récupérer ce dorama tout pourri. Mais après, vous connaissez mon biais envers la plupart des séries historiques.
> A partir du 11 janvier à 20h
   

Dorama-NoPhoto

- Ooka Echizen / 大岡越前 (NHK BS Premium)
L'histoire : un biopic retraçant la vie du magistrat éponyme qui a géré les affaires administratives et judiciaires d'Edo au 18e siècle. Son humanité et son sens de la justice en ont fait une légende.
L'avis : à noter qu'une série du même nom (et forcément avec le même sujet) avait été diffusée par TBS entre 1970 et... 1999 ! L'un des jugements de ce personnage historique est absolument délicieux : à un marchant qui prétendait que sentir ses plats était du vol, Ooka Echizen a réclamé le paiement de l'odeur de ses plats par le son des pièces équivalant à son prix. Perfection.
> A partir de mars 2013 à 20h
   

YakouKanransha-300

- Yakou Karansha / 夜行観覧車 (TBS)
L'histoire : en emménageant dans un endroit huppé, Mayumi pensait que sa vie allait changer pour le mieux, mais entre sa fille qui tourne mal et les maltraitances verbales du voisinnage, ce n'est pas le cas. Il y a en revanche une famille où tout semble aller bien, mais un jour, le père est assassiné, puis l'un des fills disparait. Cependant, la police se demande progressivement si cela signifie que c'est le fils le coupable...
L'avis : et au pire, si cet excellent pitch ne donne pas les résultats espérés, il restera toujours les revisionnages d'Utsukushii Rinjin.
> A partir du 18 janvier à 22h
   

NobunaganoChef-300

- Nobunaga no Chef / 信長のシェフ (TV Asahi)
L'histoire : un grand chef français se retrouve envoyé dans le passé, où il devient le chef personnel du grand Oda Nubunaga.
L'avis : subtil, le coup du JIN cuisinier, très subtil.
> A partir du 11 janvier à 23h15
   

MahoroEkimaeBangaichi-300

Mahoro Ekimae Bangaichi / まほろ駅前番外地 (TV Tokyo)
L'histoire : dans un petit village (fictif), deux hommes font un bout de chemin de leur vie ensemble, et vivent de petits boulots en tous genres. Ils ne s'entendent pas, mais curieusement, ils sont devenus inséparables.
L'avis : des fois je me demande s'il n'y a pas des scénaristes qui m'espionnent pour ensuite écrire une série sur-mesure pour moi. Et castent ensuite Eita dans un des rôles principaux pour être sûrs que j'ai bien compris le message.
> A partir du 11 janvier à 00h12
   

Samedi

 
   

Dorama-NoPhoto

Kyokuhoku Rhapsody / 極北ラプソディ (NHK)
L'histoire : dans un hôpital de Hokkaido à l'agonie, un jeune médecin idéaliste voit l'arrivée d'une nouvelle responsable à la fois comme le dernier espoir pour sauver l'établissement, et le début de nombreuses concessions avec ses valeurs.
L'avis : moi qui cherchais une série médicale nippone qui m'intéresse, je viens d'être exaucée. Et il y aura Eita (ça accrédite la thèse de mon appartement sur écoute). Accessoirement, le pitch rappelle un peu une partie d'Osozaki no Himawari.
> En mars
   

NakunaHarachan-300

Nakuna, Hara-chan / 泣くな、はらちゃん (NTV)
L'histoire : elle est ouvrière et sa vie est morne, mais Echizen dessine un personnage, Hara-chan, pour se changer les idées. Sauf qu'un jour... Hara-chan découvre qu'il est sorti du cahier dans lequel il était dessiné ! Et sa dessinatrice Echizen est un peu amoureuse de lui...
L'avis : j'ai beau retourner ça dans tous les sens, il n'y a aucune façon de rendre ce pitch moins niais qu'il n'en a l'air, je le crains.
> A partir du 19 janvier à 21h
   

NeoUltraQ-300

Neo Ultra Q / 新·奥特Q (WOWOW)
L'histoire : dans un futur proche, des créatures monstrueuses débarquent ! Un professeur en psychologie, une journaliste et le patron d'un bar font équipe afin de percer leur mystère... approchant aussi bien le monstre qui tombe amoureux d'une adolescente à celui qui organise le commerce entre notre planète et la sienne.
L'avis : ils fument quoi chez WOWOW ? Ca a l'air d'être drôlement fort.
> A partir du 12 janvier à 21h
   

MadeInJapan-300

Made in Japan / メイドインジャパン (NHK)
L'histoire : une entreprise à la dérive n'a plus que 3 mois devant elle avant de fermer boutique. Trois hommes vont tenter de la remettre sur pieds en créant une cellule de crise, mais un ancien employé aujourd'hui embauché par une compagnie chinoise lance un produit concurrent sur le marché afin de les écraser.
L'avis : de plus en plus de pitches de la NHK sont très audacieux, et l'audace, j'aime ça chez une chaîne publique. Si la série est aussi solide qu'elle semble patriotique, ça me va (mais on y reviendra sans doute).
> A partir du 26 janvier à 21h
   

KaramazovnoKyoudai-300

Karamazov no Kyoudai / カラマーゾフの兄弟 (Fuji TV)
L'histoire : basée sur l'oeuvre de Dostoievski, cette série s'intéresse à trois frères très différents.
L'avis : à l'origine, cette adaptation était un manga lancé en 2009. Mais n'ayant lu ni le roman russe, ni le manga japonais, je ne sais quoi attendre de cette version.
> A partir du 12 janvier à 23h10

   

NagekinoBijo-300

Nageki no Bijo / 嘆きの美女 (NHK BS Premium)
L'histoire : convaincue d'être laide, une jeune femme obèse passe ses journées à troller sur internet et se remplir de junk food. Un jour, elle découvre un blog sur lequel trois beautés s'épanchent sur leurs problèmes. Mais par un curieux retournement de situation, en voulant les harceler, elle se retrouve à vivre avec elles.
L'avis : certains meurent d'une excès de gras, moi ce sera d'une overdose de clichés. Triste fin.
> A partir du 12 janvier à 23h15

   

Shinryouchuu-300

Shinryouchuu / 心療中 (NTV)
L'histoire : les chroniques d'un conseiller qui accueille dans son bureau les adolescents souhaitant se confier à lui.
L'avis : entre le pitch maigrichon et l'absence de vraie photo de promo, c'est difficile de déterminer si la série vaudra le coup d'être tentée. Regardera ? Regardera pas ? Surtout qu'il y a plein de membres de boys bands pour jouer les ados (...ça serait donc plutôt non, alors ?).
> A partir du 12 janvier à 01h50

   
Dimanche  
   

YaenoSakura-300

- Yae no Sakura / 八重の桜 (NHK)
L'histoire : surnommée la "Jeanne d'Arc de la période Edo", Yae Niijima est une jeune femme qui, en dépit des efforts de sa mère pour la rendre féminine, va devenir une guerrière légendaire, mais aussi l'épouse d'un homme influent. Entre ses batailles (on dit qu'elle s'est barricadée avec 500 femmes pendant un siège pour défendre son palais), l'utilisation d'armes à feu, un voyage aux Etats-Unis, Yae n'en aura jamais assez. Elle deviendra aussi une des toutes premières infirmières volontaires pendant la guère russo-japonaise.
L'avis : et sinon vous, vous avez fait QUOI de votre vie ?
> Depuis ce soir à 20h
   

dinner-300

- dinner / dinner (Fuji TV)
L'histoire : un chef pointilleux et insupportable est embauché, en dépit de son tempérament détestable, pour son expertise, afin de sauver un restaurant à la dérive.
L'avis : you had me at "restaurant". Oui ça a pris un peu de temps, mais bon (eh, connaissant les Japonais, il aurait pu être recruté dans un lycée, hein, donc méfiance).
> A partir du 13 janvier à 21h
   

Tonbi-300

- Tonbi / とんび (TBS)
L'histoire : Yasuo Ichikawa est un homme peu intelligent et au tempérament vif, mais qui, depuis la mort de son épouse, est devenu un papa-poule pour son fils unique Akira, qu'il éduque avec l'aide de ses amis et voisins... mais alors que celui-ci s'apprête à entrer à l'université, Yasuo lui révèle le secret de la mort de sa mère.
L'avis : le plus intéressant est qu'on suivra son fils à 4 âges différents de la vie d'Akira, la série commençant en 1962.
> A partir du 13 janvier à 21h
   

Dorama-NoPhoto

- Mayonaka no Panya-san / 真夜中のパン屋さん (NHK BS Premium)
L'histoire : l'histoire d'un étrange boulanger dont l'échoppe n'ouvre qu'à minuit...
L'avis : un boulanger ? C'est sûr, pas un restaurateur qui n'a pas de menu ? Ah bon. J'ai cru.
> Etait prévue pour avril mais serait apparemment avancée à cette saison
   

OnnatoOtokonoNettai-300

Onna to Otoko no Nettai / 女と男の熱帯 (WOWOW)
L'histoire : en 2005, une bombe a explosé dans un restaurant de New York, faisant plusieurs blessés et morts. En 2012, une journaliste blasée reçoit une information selon laquelle le veuf d'une victime serait de retour au pays pour préparer sa vengeance...
L'avis : mais euh, elle a l'air chaude, cette affiche, dites-moi ! Je veux dire, euh : bon pitch. Ahem.
> A partir du 20 janvier à 22h
   

xxxHolic-300

xxxHolicxxxHolic (WOWOW)
L'histoire : Kimihiro est un adolescent qui peut voir des esprits... ce dont il se passerait bien. Il tombe sur une étrange femme qui lui promet de le soulager de ce don, s'il l'aide dans ses étranges affaires avec divers personnages parfois bien étranges.
L'avis : y a-t-il des experts en manga pour nous éclairer sur l'intérêt de ce projet ? Merci par avance.
> A partir du 24 février à 22h

Quant au asadora Jun to Ai, qui a démarré en octobre, il effectue également son second semestre de diffusion tous les matins.
Avez-vous remarqué à quel point la chaîne NHK BS Premium (la petite soeur de la NHK sur le satellite) a décuplé ses efforts ces derniers temps en matière de séries ? Je crois que je n'ai jamais mis autant de séries de cette chaîne dans un récap de saison !

Une fois de temps en temps, il y a un pitch qui vous donne des frissons. Moi je dis qu'il est possible de tomber amoureuse d'un pitch, voilà. Peut-être que ce n'est pas une "décision" très informée, mais ça me suffit. Aujourd'hui, je suis tombée follement amoureuse du pitch de Mahoro Ekimae Bangaichi... jusqu'à ce que je voie la photo de promo. Et donc maintenant je suis aussi très amoureuse de ce poster super cool et plein de sérénité. Je l'adore tellement, d'ailleurs, ce poster, que si vous cliquez, vous l'aurez en plus grand ; eh ouais chuis comme ça, moi.
C'est juste trop parfait : l'histoire (vous savez combien j'aime les histoires d'amitié masculine), le cast (Eita a la côte d'ailleurs cette saison, la vache !), la photo de promo et donc probablement l'ambiance... je craque. IL FAUT que je voie cette série. Donc je vais vous en reparler. Je ne regarde pas beaucoup de VOSTM asiatique mais, s'il le faut, on en passera par là ! Je dois jeter un oeil à Mahoro Ekimae Bangaichi coûte que coûte. Considérez-vous prévenus.

MahoroEkimaeBangaichi-BIG
A part çaaa, euh... Voyons voir. Qu'est-ce qui est tentant parmi les nouveautés de ce trimestre ?
Eh bien, pas mal de choses, il y en a vraiment pour tous les goûts en plus ! Mentionnons ainsi Made in Japan, Yakou Karansha, Saki, Itsuka Hi no Ataru Basho de, Otomesan, Kyokuhoku Rhapsody et dinner (parce que je suis faible). Je sais plus, j'ai évoqué Mahoro Ekimae Bangaichi ? Bon et évidemment, les pitches de la pluplart des séries WOWOW me font de l'oeil, même si Neo Ultra Q a l'air quand même méchamment décalée.
J'ai aussi très envie de voir Tonbi ; la série est inspirée du roman éponyme, et surfe sur le succès de la mini-série en deux partie de la NHK également appelée Tonbi, laquelle avait reçu une Nymphe d'Or lors du dernier festival de Monte-Carlo dans la catégorie mini-série, cet été. Vu que je n'ai pas vu la mini-série, et étant donné la popularité de l'histoire, il semble inévitable de jeter un oeil. Qui plus est, j'aime bien les photos de promo (faut croire qu'aujourd'hui je suis particulièrement sensible à ce genre de choses, parce que c'est aussi le cas d'Onna to Otoko no Nettai !). Mais évidemment, ça dépendra de la bonne volonté des sous-titreurs...
Quant aux autres séries sur lesquelles je me tâte, mentionnons Biblia Koshodou no Jiken Techou ou Mayonaka no Panya-san, mais j'aurai peut-être besoin de me laisser convaincre.

Comme le veut la tradition, maintenant, c'est votre tour de me dire ce qui vous met l'eau à la bouche parmi ces nouvelles séries ! Et si vous ne mentionnez pas Mahoro Ekimae Bangaichi, je ne vous en voudrai presque pas, d'ailleurs...

4 janvier 2013

Evil

Ce soir, c'est sans doute la dernière fois que je vous parle d'un pilote de la saison nippone passée, parce que, eh bien, on est en janvier, et une nouvelle ère commence ! Ce weekend, je vous proposerai en effet le traditionnel tour d'horizon de la nouvelle saison japonaise, mais je voulais quand même marquer une dernière fois l'arrêt sur un pilote, celui de Resident.

Resident-580

Resident était l'une des séries que je voulais tester au Japon cet automne, essentiellement pour deux raisons. D'abord, trop peu de séries médicales asiatiques sont passées sur mon écran (il y a eu Gyne, entre autres, mais je n'avais pas encore acheté Brain quand Resident a été annoncée, et j'avoue n'avoir jamais tenté VOICE).
Et puis ensuite, parce que comme c'est souvent le cas dans une saison nippone donnée, deux séries semblaient en concurrence sur un même créneau : Doctor X, sur TV Asahi, et Resident, sur TBS, diffusées face à face le jeudi à 21h, et se déroulant toutes deux dans un contexte médical. Or, Doctor X ne m'intéressait pas, parce que son pitch laissait lourdement entendre qu'on aurait en fait affaire à un procedural médical. Mes espoirs retombaient donc sur Resident, don't j'espérais beaucoup notamment parce qu'on y laissait entrevoir des possibilités d'ensemble show.

Et effectivement, le pilote commence, plus ou moins, comme un ensemble show, alors qu'un service d'urgences se partage les 5 nouveaux jeunes médecins venus y effectuer leur premier stage sur le terrain ; les titulaires ont leurs photos devant eux et se répartissent la responsabilité de leur résidence.
Ces 5 résidents (vu qu'ils n'ont jamais effectué le moindre geste jusqu'à présent, je suppose que dans une série américaine ils seraient plutôt des internes, mais je ne suis pas au fait du système nippon en la matière) ne se destinent aucunement à la médecine urgentiste, mais apparemment le stage est obligatoire et ils doivent en passer par-là, même si, pour certains, ce n'est pas de gaîté de coeur. Ainsi, Hinako Koiwai, qui se destine plutôt à l'anesthésie, n'a vraiment aucune forme d'intérêt pour les patients ; elle fait son travail sérieusement, mais sans enthousiasme et surtout en s'impliquant émotionnellement aussi peu que possible. A l'inverse, le jeune Junichi Manaka, héritier d'un célèbre chirurgien esthétique, est tellement attentif à ne froisser personne et surtout pas ses patients, qu'il en devient hésistant et maladroit. Kei Yazawa, qui n'a pas eu la chance d'avoir de l'argent, est un peu le surdoué de la classe, mais il est aussi très froid et distant et ne se lie pas aux autres résidents. Sachi Shinjou est quant à elle la plus calme, la plus douce, la plus patiente ; elle est plutôt focalisée sur l'observation et la conciliation.
Et puis, il y a Shizuku Miyama. C'est une tête forte, une grande gueule, mais aussi un médecin qui veut bien faire, et quelqu'un qui cache derrière sa volonté de fer une petite âme écorchée. Ce sera en réalité elle l'héroïne de ce pilote, et cela va apparaitre de plus en plus évident à mesure que celui-ci va avancer. Hélas pour nous, plus ce sera le cas, plus nous aurons la preuve de la paresse de Resident.

Eh oui, car il faut se rendre à l'évidence : Resident était cet automne pour le genre médical ce que TOKYO Aiport a pu être au même moment pour le genre, euh... aérien ?
C'est-à-dire qu'on a des personnages simplistes, se résumant complètement à la description que je viens de vous en faire avec un espoir mince, très mince de développement, qu'on balance dans un milieu médical classique (comprenez les urgences, sinon ça manque sans doute d'action). Et qu'on arrose tout ça de bons sentiments en pagaille, pour faire bonne mesure.

Ainsi, ce que l'on va apprendre sur Shizuku est classique de chez classique. La jeune femme est la fille d'un médecin dirigeant une petite clinique de province, lequel a toujours considéré que son fils prendrait la relève, même s'il n'a jamais eu le caractère assez fort pour devenir médecin. Shizuku, bien qu'ayant un tempérament trempé dans l'acier en fusion, et dotée de la furieuse manie de ne pas pleurer, étant née fille, la question ne se posait pas. Mais Shizuku, fascinée par la profession de son père (je vous passe les détails, mais l'explication est voulue lacrymale), s'entête tout de même et, en dépit de la certitude qu'elle a que son géniteur qui ne lui cèdera jamais la clinique, décide de devenir médecin coûte que coûte. Admettez qu'on a vu plus novateur en matière de background.
L'enjeu de ce pilote (et, on présume, de la série) est de savoir si le tempérament "particulier" de Shizuku la destine à être un bon médecin, mais aussi, si c'est le cas (bien-sûr que c'est le cas, c'est l'héroïne !) à quel prix. Par exemple, en cours de pilote, son Jules va la lâcher parce qu'il ne l'a pas vue depuis un mois, et surtout parce qu'elle ne pleure jamais (une rupture qui n'arrachera pas une larme à Shizuku, naturellement). Shizuku ne devrait-elle pas être plus vulnérable pour garder un homme ? Ne devrait-elle pas être plus élégante, aussi, comme c'est le cas de Hinako qui refuse de faire des gardes de nuit au prétexte que ça nuit à sa peau de pêche ? C'est une question intéressante et on remercie Resident de la poser avec finesse et... ah attendez, non.

Au contraire, Resident n'a pas une once de subtilité dans les veines. Quelques exemples.

Quand Shizuku se demande si elle a ce qu'il faut pour secourir une patiente, il faut que la patiente lui attrape le bras et lui dise "sauvez-moi, je ne veux pas mourir", et là Shizuku percute que, oh horreur, la patiente pourrait clamser... donc très logiquement elle lâche la patiente et laisse le reste de l'équipe s'en charger.
Quand une jeune patiente est en observation après une énième tentative de suicide, la solution de Shizuku est de lui retourner une claque et de lui intimer d'arrêter ses conneries. Le pire c'est que ça marche : la jeune suicidaire finira par s'en aller en disant qu'elle ne veut plus jamais voir Shizuku, et que pour ça, la solution est de ne plus chercher à se suicider. Des générations de psys se retournent dans leur tombe.
Mais ce n'est pas tout. Ponctuellement, d'autres de ses collègues vont se retrouver dans une situation difficile. Ce sera le cas de Junichi, qu'un patient visiblement saoûl refuse de voir ; après avoir fait une scène parce que Junichi voulait l'ausculter et peut-être lui faire passer un scan (suggestion : ne pas rester dans la salle d'attente si vous ne voulez pas qu'on vous examine ?), il s'en va donc sur ses deux pieds, laissant le jeune résident démuni parce qu'il n'a même pas pu approcher le vieil homme... J'ose à peine vous dire qui revient sur un brancard à la fin de l'épisode.

Dans tout ça, il y a un médecin plus expérimenté, forcément pas trop moche, et surtout, pas du tout bavard, qui garde un oeil sur Shizuku et qui a décidé à un moment du pilote que cette petite, elle avait ce qu'il faut, donc il va falloir la prendre sous son aile et lui expliquer les secrets du métier. Sauf qu'on a droit à quatre ou cinq scènes où, silencieusement, ledit médecin observe Shizuku sans être vu, et sans émettre un mot, parce que la première fois que les médecins titulaires se sont partagé les photos, on avait pas du tout compris que ça finirait comme ça, tiens.

Tout est à l'avenant, et cette paresse est fatigante. Resident s'inspire plus ou moins ostensiblement d'un peu tout : les premiers épisodes de Grey's Anatomy (il y a même un pont interne qui enjambe l'entrée de l'hôpital exactement comme au Seattle Grace), un peu de Scrubs... mais on est loin d'obtenir le même intérêt. Je ne tiens pourtant pas Grey's Anatomy en haute estime, mais même ce primetime soap médical a plus de délicatesse avec sa voix-off omniprésente que n'en aura jamais Resident ! Quant aux questionnements, vite abordés, sur le rapport des médecins à la mort des patients, j'ai le regret de vous apprendre qu'après avoir passé un peu plus d'un mois au Sacred Heart, je ne tolère rien qui inférieur à Scrubs en la matière (la barre est haute, d'accord, mais on ne peut plus se satisfaire de moins après ça !).

Du coup, ce qui aurait pu être une plutôt sympathique expérience, avec trois mois plutôt intelligents passés dans un monde médical bien construit, vire à la démence : ça crie, ça s'envoie des gifles, ça court dans les couloirs juste pour dire que ça court dans les couloirs, et ça passe d'interminables minutes à se retenir de pleurer parce que c'est le trait de caractère principal de l'héroïne (ça en dit long sur les qualités d'écritures de Resident !). Même si on ne veut pas s'engager sur du long terme avec une série, comme c'est souvent le présupposé en termes de séries asiatiques, il faut quand même admettre que ça fait beaucoup d'éléments à charge, et pas beaucoup de raisons de s'y mettre !
...Ce qui me rappelle que j'avais mis Brain en pause justement, entre autres, à cause de Scrubs... bon, c'est une toute autre dynamique, d'accord, mais dés que j'ai fini mes marathons en cours, je m'y recolle. Des expériences comme Resident n'en font que souligner l'urgence.

9 décembre 2012

Serious business

En matière d'espionnage, j'ai réalisé un peu plus tôt cette semaine que je ne connaissais pas mes classiques. En revanche, une série les connait : Karei Naru Spy, une comédie d'espionnage qui va s'amuser à en référencer un maximum. Cela ne m'a pas empêchée de regarder également le pilote de Get Smart ce weekend (ce qui d'ailleurs fut fort utile pour repérer certaines références), mais ce soir, je vous propose surtout de parler de cette comédie d'espionnage nippone.

Il faut dire qu'il y a de quoi faire : le plantureux pilote de Karei Naru Spy dure la bagatelle de 1h32 ! C'est assez rare au Japon, et très franchement, ça n'en méritait pas tant vu la teneur dudit pilote. J'ai cru plusieurs fois que j'allais lâcher l'affaire, en toute franchise, car le format habituel de 55mn suffirait amplement pour raconter cette histoire, même à titre introductif (j'irais même jusqu'à préconiser 25mn pour les épisodes suivants si c'est pour faire ça...). Par-dessus le marché, l'épisode que j'avais trouvé avec hardsubs était très mal sous-titrés (décalage sur la fin empiré par des phrases simplement non-traduites) ; bon, peut-être que j'aurais pu vérifier qu'une version plus récente ne traînait pas sur un coin d'internet (j'avais cagoulé cet épisode depuis que j'avais fait sa fiche sur SeriesLive !), mais à ce stade ma patience s'était largement émoussée.

KareiNaruSpy

De quoi parle Karei Naru Spy, donc ? Eh bien d'un escroc de haut vol qui est supposé purger une peine de 30 ans, mais qui est temporairement libéré par le Premier ministre lui-même, qui pense avoir besoin de lui au sein de la SIA, l'organisation de contre-espionnage qu'il a mise en place afin de lutter contre le terrorisme. Cet escroc, qui répond au nom de Kyousuku Yoroi, alias le Caméléon (rien à voir avec Jarod, vous allez le voir), accepte le deal en pensant pouvoir en profiter pour s'échapper, mais évidemment, cela ne va pas être si simple.
Yoroi intègre donc l'unité secrète de la SIA, dirigée par un certain Kiriyama (un type assez mystérieux, et qui se tape son assistante Josephine à laquelle d'ailleurs il fait valider ses décisions), aux côtés d'une certaine Dorothy, une espionne expérimentée qui ne voit pas d'un oeil ravi l'arrivée de cet escroc qui ne connaît pas le métier et, pire encore, qui n'a aucune éthique. L'équipe comporte également Kenichi Kurusu, un collègue un peu balourd mais pas méchant, et Dr Elise, une savante qui invente toutes sortes de gadgets à utilité variable (et qui les facture aux espions, accessoirement). L'ennemi principal de la SIA s'appelle Mr. Takumi, c'est une sorte de génie du mal richissime et mégalo (et présentant une frappante ressemblance avec un dictateur tristement célèbre) qui embauche des criminels divers et variés afin d'affaiblir le Gouvernement nippon par tous les moyens possibles.
La première affaire de Yoroi va l'emmener à Tokyo, alors qu'un dangereux terroriste répondant au nom de Bomber K, embauché par Mr. Takumi, semble bien décidé à faire sauter le Parlement à l'aide d'un bus scolaire piégé, à bord duquel se trouve rien moins que la petite-fille du Premier ministre. A charge pour Yoroi et Dorothy de monter à bord et de tenter d'empêcher la bombe d'exploser.

Vous voyez ce que j'ai fait ? J'ai résumé le pilote de Karei Naru Spy en trois paragraphes. J'aurais aimé que le scénariste, Ryouichi Kimizuka pour ne pas le citer, puisse en faire autant.

Expliquer tout cela (et certes, quelques détails de plus) en 1h32 relève de la folie douce. On se retrouve avec des séquences épouvantablement longues, et donc dépourvues de toute efficacité, alors que ce n'est pas comme si l'histoire était complexe... Enfin je sais pas, moi, on compare à ALIAS où l'héroïne joue les agents doubles voire triples, là d'accord, on peut admettre que l'exposition dure une heure et demie, mais dans le cas présent, quelle en est la justification ?
Certes, il y a quelques petits détails que j'ai laissés de côté, notamment sur une journaliste travaillant dans un tabloid quelconque (ils ont quoi les scénaristes nippons avec les tabloids à la con ?) qui va progressivement vouloir enquêter sur l'existence de la SIA et qui, comble du hasard, est également la fille du couple qui loue une chambre à Yoroi, mais même Kimizuka s'en fiche royalement et l'introduit maladroitement au bout d'une bonne demi-heure d'épisode. Mais même en rajoutant cette phrase, on n'atteint pas une heure et demie de programme.
Alors qu'est-ce qui reste ? Il reste pas mal de scènes de rien. Des séquences pendant lesquelles Yoroi et Dorothy vont s'affoler à la recherche de la petite-fille du Premier ministre, par exemple, ou bien une très, très longue séquence à bord du bus, dont on finit par espérer qu'il va sauter parce que sinon ça risque d'être moi qui pète un câble !!!

C'est très dommage parce qu'à côté de ça, Karei Naru Spy a de bonnes idées, principalement dans le registre comique.
Les références à de nombreuses séries et de nombreux films prouvent par exemple que Kimizuka connaît bien ses classiques (bien mieux que moi, je le disais), et se fait un plaisir d'en mentionner plein. La séquence dans le bus, par exemple, est très largement inspirée par Speed, évidemment (avec quelques petits twists ridicules supplémentaires, genre "si les élèves à bord du bus atteignent le même nombre de décibels que des colibris pendant la saison des amours, le bus explose", en plus de la limite de vitesse). On retrouve aussi, comme je vous le disais, plusieurs références très directes à Get Smart ; mentionnons par exemple la fameuse chaussure-téléphone (tellement fameuse que même avant d'avoir vu le pilote, je l'aurais repérée celle-là), ou encore les multiples étapes avant d'arriver dans le QG de la SIA, détournées de façon absolument hilarantes.
Le look de la série, également, joue à plusieurs reprises sur des références plus implicites et généralistes, comme par exemple le côté très sixties des bureaux et du personnel de la SIA, ou l'amour de Dorothy pour les tenues colorées un peu ridicules et rétro. Les années 60 ayant été l'apogée des films et séries d'espionnage, notamment aux USA, ces références colorées jouent comme autant de rappels assez efficaces des grands classiques du genre.
Plus original, parmi les autres références, on trouve aussi tout un tas de titres de films et de séries littéralement logés dans le décor du quartier général de la SIA, comme le montre la capture ci-dessous. Sur un pallier de porte ou un coin du bureau, se logent donc toutes sortes de références explicites au monde des espions de fiction, et je trouve ça plutôt sympa d'évoquer discrètement (aucun personnage n'y jette ne serait-ce qu'un oeil, et les mentionne moins encore), et pourtant sans détour, ces sortes de parrains célèbres de la série.

KareiNaruSpy-Reference

L'humour de Karei Naru Spy s'exprime donc à travers ces références, mais aussi avec plein de petits détails sympathiques utilisant les clichés des fictions d'espionnage pour mieux les détourner. Quand Yoroi est libéré de prison pour intégrer la SIA, Kiriyama le dépose devant son logement de fonction, et on assiste à un dialogue assez habituel : "Je suppose que c'est une suite dans un hôtel. Assurez-vous qu'ils préparent le champagne", lance Yoroi, blasé. "Ca vous plaira", aquiesce Kiriyama, imperturbable, ajoutant : "c'est une suite avec vue sur l'océan" avant que la voiture ne s'arrête. Yoroi descend... et découvre que l'endroit est un restaurant décrépi d'un quartier un peu pourri avec quelques chambres d'hôte disponibles, avec vue sur... le canal du fleuve du coin. Evidemment, la voiture de Kiriyama est déjà loin (et sur le siège arrière, il fait probablement cette tête-là).

Pour servir au mieux son ton absurde et décalé, Karei Naru Spy a fait appel à Tomoya Nagase, un acteur un peu en sous-régime si on compare à Unobore Deka (où, il faut le dire, il avait un bien meilleur script sur lequel s'appuyer), mais passé maître dans l'art d'incarner des personnages capables de vivre dans un monde totalement absurde et de s'en tirer avec une dignité quasiment intacte.
Yoroi, le héros de Karei Naru Spy, a en effet une sorte de super pouvoir : s'il est si bon escroc, c'est parce qu'il a un pendentif qui l'inspire pour prendre l'identité qu'il souhaite et manipuler les gens autour de lui. Ce pouvoir se manifeste chaque fois qu'il attrape son pendentif, aussi sûrement que s'il s'agissait d'un prisme lunaire.
On apprendra pendant le pilote que ce pendentif est la dernière chose que lui a donnée sa mère avant qu'elle ne l'abandonne, et que c'est la dernière fois que quelqu'un l'a émotionnellement atteint (un background pas franchement original, mais qui fonctionne dans le délire ambiant). Cela va d'ailleurs obliger Dorothy à s'interroger sur la capacité de Yoroi à ressentir quoi que ce soit, ce qui veut dire, on le devine sans peine pendant ce pilote, qu'une idylle va probablement se nouer entre eux ; cela implique, et c'est plus dramatique, que chaque épisode va contractuellement obliger Yoroi à avancer sur le terrain de ses émotions, et à prouver qu'il a quand même un coeur, dans le fond. Mais bon, c'est pas comme si Karei Naru Spy aspirait à avoir beaucoup de crédibilité de toute façon.

Au vu de ces éléments, évidemment, Karei Naru Spy n'est pas la série du siècle, mais on pourrait imaginer qu'elle est regardable. Comme je le disais, elle le serait si le premier épisode n'était pas si épouvantablement long.

Beaucoup d'incohérences rallongent passablement l'action sans aucune raison, et là où la série pourrait décider de les souligner a posteriori sur le ton de l'humour, elle ne le fait pas, ce qui laisse penser qu'on se fait trimbaler plutôt qu'autre chose. Par exemple, pourquoi se donner autant de mal pour localiser la petite fille du Premier ministre, alors que le Premier ministre est l'employeur direct de la SIA ? Il a probablement la possibilité de mettre en place une surveillance rapprochée pour la jeune fille sans que Yoroi et Dorothy n'aient à l'identifier à l'aide d'une simple photo parmi un car rempli de lycéens ! Peut-être aussi que si la SIA décide d'assurer la sécurité de cette adolescente à l'occasion d'un voyage de scolaire de plusieurs jours, elle pourrait faire l'effort de scanner le bus à la recherche d'une bombe avant que la classe ne soit montée à bord, pas pendant ? D'autant que dés le départ, la SIA sait pertinemment que leur ennemi s'appelle Bomber K...
Ces gros trous dans le scénario agacent et jouent inutilement les prolongations, car on en tire des rebondissements sans intérêt. Il aurait vraiment fallu faire preuve de second degré et admettre que la SIA peut aussi se planter (après tout, il est admis dés le début de l'épisode que la SIA n'est pas parfaitement au point, c'est même la raison de l'embauche de Yoroi !). C'est ce qui rend Karei Naru Spy si indigeste sur la fin, et lui fait énormément de tort.

Car au final, si c'est par ses pointes d'humour et surtout ses références à d'autres séries qu'une fiction vaut la peine d'être vue... autant regarder les autres séries, non ?
Si. Alors dans le prochain post, on parlera de Get Smart...

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3 décembre 2012

Tout plaquer

Qui n'a pas connu des moments de doute ? Des moments où l'avenir semblait incertain, où aucune décision ne semblait être la bonne, et où chaque route, (jusqu'au plus infime chemin de traverse) semblait bouchée. Il y a eu des moments où, comme chacun, j'ai eu envie de tout plaquer. De fermer boutique et de partir recommencer ailleurs. Je ne sais pas, moi, aller élever des chèvres dans le Larzac ? Même si j'ai horreur de la nature et que j'ai du mal à survivre dans une connexion internet décente, sans compter que je suis incapable de situer le Larzac sur une carte, mais quand bien même : qui n'a pas au moins une fois songé à aller refaire sa vie dans le Larzac ? D'ailleurs si on m'avait donné l'option, ou si on m'avait dit que c'était la dernière option parce que le reste était sans espoir, je suis sûre que je serais partie avec la conviction de pouvoir y vivre un nouveau commencement ; parce que quand on est au bout du bout, on trouve de l'espoir n'importe où, même auprès de chèvres dans le Larzac.
Certains jours, pendant les périodes les plus sombres, je rentrais chez moi tête nue sous la pluie, et j'espérais qu'elle ruisselle sur moi et me lave de tous les doutes et de toutes les peurs ; mais il n'existe pas de telle pluie. Tout ce que j'en ai retiré, c'est des bronchites.

Même quand on pense avoir mis sa vie en ordre, et que les choses vont plutôt bien, on reste sensible à ce moment, je pense. Il reste ancré en soi ; on se rappelle toujours de l'endroit où on n'a pas pied. Et il n'y a pas d'âge pour les incertitudes.

C'est de tout cela dont parle Osozaki no Himawari. La série, avec le don qui est celui des séries japonaises, nous ramène là où on n'a pas pied ; mais nous rappelle aussi qu'on ne croit jamais si fort en l'espoir d'un avenir meilleur que dans ces moments-là, et que le coeur est prêt à s'ouvrir tout grand au moindre petit bonheur et à l'avaler tout cru  on ne sait jamais, ce sera peut-être la dernière bouchée avant longtemps.

OsozakinoHimawari-580

Osozaki no Himawari n'a rien inventé ; ni dans ses personnages, ni dans ses thèmes. Mais ce qu'elle fait, elle le fait remarquablement bien, et avec le supplément d'âme qu'on est en droit d'attendre d'une série qui a choisi de nous emmener loin, loin du bord, loin de là où on a pied. On a besoin qu'elle ne soit pas surprenante parce qu'on sent rapidement qu'elle va être émouvante, ô combien, et qu'on a besoin de lui faire un peu confiance quand même ; c'est dans son degré minimal d'originalité qu'on tire la confiance nécessaire à suivre son pilote sur les routes cahoteuses de Shimanto.

Shimanto, c'est cette petite ville de province où Joutarou et Kahori débarquent un beau jour.
Joutarou vient de perdre son boulot d'intérimaire dans une entreprise tokyoite ; on lui avait dit qu'il aurait peut-être un poste en CDI, mais avec la crise, les postes en CDI, on ne les donne pas, on les supprime... Joutarou avait bien espéré revenir chez ses parents, mais son frère l'a pris de vitesse, alors comme le compte en banque commence à donner des signes alarmants de faiblesse, il faut bien passer du plan B au plan C... Va pour le plan C, comme campagne, et plus précisément Shimanto, donc, là où la vie est moins chère. Là où, d'ailleurs, on cherche désespérément à recruter pour des petits boulots peu qualifiés, parce que les zones rurales se désertifient, les commerces ferment, les jeunes fuient, et ne restent que des petits vieux qui ont besoin de tout et surtout de compagnie. Mais le coin a l'air chouette, sur les photos ; il aura un véhicule, une petite maison planquée sous les arbres, et le samedi, il pourra peut-être aller faire du kayak dans la rivière, alors comment Joutarou pourrait-il ne pas tenter le coup ? Shimanto, c'est son Larzac. C'est le pays de Cocagne.
Kahori est dans le même avion que lui. Puis dans le même train. Puis le même train régional. Mais Shimanto, ce n'est pas son Larzac. C'est là où elle n'a pas pied. Kahori se destinait à travailler sur la recherche sur le cancer, peut-être à intégrer le programme de jummelage d'une grande université américaine, mais Kahori, son directeur de recherches lui a gentillement dit que des diplomés de son niveau, il y en avait des tas. Elle n'irait pas très loin. Alors voilà, tout ça pour ça. Mais c'est quand il lui a suggéré d'aller jouer les médecins de campagne dans son village natal qu'il lui a donné le coup de grâce. La voilà à présent, faisant contre mauvaise fortune mauvais coeur, de retour à Shimanto, le trou paumé qu'elle a voulu plaquer pour l'avenir, et qui l'a tirée par le pied pour la ramener en arrière. Shimanto, là où elle a laissé sa famille et notamment sa charmante grande soeur qui a un gentil mari et deux jolies petites filles, mais qui n'a même jamais posé le pied en ville... C'était pas la vie qu'elle voulait, Kahori, mais voilà, il y a des choix qu'on ne vous autorise simplement pas à faire.
Et voilà, après une saine période d'exposition, Osozaki no Himawari à cheval sur deux thèmes, le retour à la terre et le retour au bercail, l'un porteur d'espoir, l'autre qui signe de la fin du chemin, avec le spectateur qui hésite entre l'optimisme un peu forcé de Joutarou et le pessimisme un brin de mauvaise foi de Kahori.

Est-ce que la vie à Shimanto est si terrible ? Certes pas. Certains y ont vécu toute leur vie et ne s'en portent pas plus mal ; plein de petits vieux y vivent leurs dernières années dans la verdure et ils n'ont pas l'air malheureux.
La petite maison planquée sous les arbres et la petite fourgonnette ont pourtant du mal à dissimuler la déception que représente la nouvelle vie de Joutarou. La vie est peut-être moins chère que dans la capitale, mais elle n'est pour autant pas une partie de plaisir ; il faut sans cesse qu'il sourie, qu'il soit aimable en toute circonstance, serviable à tout instant, qu'il contente tout le monde : n'est-ce pas la meilleure façon de ne pas se contenter soi-même ? Alors dans un moment d'abandon, Joutarou arrête de sourire, d'être aimable, d'être serviable, de contenter qui que ce soit, il va s'enfermer dans sa petite maison planquée sous les arbres... et il ne se le pardonnera probablement jamais. Kahori, elle, qui ne voulait pas être médecin pour soigner les gens, découvre aussi, progressivement, qu'elle ne sait pas comment être médecin pour soigner les gens. Elle va, à son tour, être mise face à ses limites.

Nos deux héros, et plusieurs jeunes locaux de Shimanto, vont découvrir qu'il n'y a pas d'ailleurs, il n'y a pas de pays de Cocagne, pas plus qu'il n'y a de Larzac, pas vraiment. Il y a soi, partout où on va ; on ne peut y échapper. La pluie ne nettoie pas de ça. Il va falloir faire face, accepter le changement, accepter de prendre une voie qui semble sans issue, surtout si c'est un minuscule chemin de traverse au milieu des herbes hautes, et prendre les choses comme elles viennent, au jour le jour. Réapprendre à avoir pied.
Avec son ensemble show porté par deux personnages au parcours à la fois si différent et tellement similaire, Osozaki no Himawari ne promet pas que tout va aller bien, son pilote le prouve. Mais elle promet en revanche, comme en son temps des séries comme Last Friends ou Orange Days, que quelque soit le doute qui vous éreinte, quelque soit l'angoisse des lendemains qui déchantent, et que la décision soit la vôtre ou non, vous pouvez trouver quelques raisons de sourire de temps à autre. Trouver le bonheur dans la résignation, le temps de réapprendre à faire des choix ; exister humblement le temps de guérir des plaies infligées par le monde.
Osozaki no Himawari vous emmène non pas à Shimanto, mais là où, derrière les déceptions modernes, se cache la personne en vous qui saura grignoter quelques gourmandises de vie, en attendant que l'appétit revienne.
...Seigneur ! Ca faisait longtemps que je n'avais plus ressenti ça devant une série. Depuis Buzz Aldrin !

19 novembre 2012

Passé refoulé

Ca fait un mois et demi que la rentrée nippone a officiellement démarré, et je suis loin d'avoir vu tous les pilotes qui m'intéressaient. Mais puisque j'ai un peu de temps, ce soir, et que vous aussi... vous avez un peu de temps ? Bon, alors vous voyez bien, on a le temps d'évoquer un autre pilote japonais de l'automne. Aujourd'hui, place à une série dramatique avec Osozaki no Himawari, une série qui... Hein ? Qu'est-ce que c'est que ce bruit ?

SifflementDrCox

Euh, oui, je sais plus si je vous ai dit, mais dernièrement je m'envoie quelques épisodes de Scrubs derrière la cravate (je vais finir la saison 3, en fait), pendant les trajets et les pauses déjeuner, ce genre de choses. Donc aujourd'hui, le rôle de ma conscience sera interprétée par Perry Cox.

FaitCentFois

Bah c'est pas vraiment un quatrième mur, au sens où ce blog n'est pas une fiction, mais c'est vrai que ce genre de technique de narration postmoderniste, c'est un peu usé, même si personnellement ça me fait toujours rire quand j'en vois dans une série, mais là encore j'insiste, ce blog n'est pas une série et d'ailleurs...

RienOublie

Non, je vois pas... Ah ! Si, peut-être. Tu veux dire qu'avant de parler de nouveautés de la rentrée automnale, je pourrais profiter d'avoir un peu rattrapé mon retard sur la saison estivale et parler d'un pilote tant que je l'ai en tête, avant de l'oublier et/ou de passer aux épisodes suivants ?
C'est pas faux.
Alors si vous le voulez bien, on va remettre le post sur Osozaki no Himawari à une prochaine fois, et aujourd'hui, on fait un sort à Soumatou Kabushikigaisha, d'accord ? Il vous reste un peu de temps ? Alors on se lance. Ah, et merci Dr Cox, vous êtes un mentor pour moi.

SoumatouKabushikigaisha

De toutes les séries nippones de cet été que j'avais mises de côté à cause de mes problèmes de connexion de juillet-août, Soumatou Kabushikigaisha est la seule qui me donnait des regrets. Il faut dire que c'était vraiment un pitch de rêve, jugez plutôt : imaginez qu'une société ait la possibilité d'enregistrer toute votre vie, de vos premiers pas à votre dernier soupir, en camera subjective, et de la transférer sur DVD. Mieux encore : vous avez une chance de voir ces videos, si une succursale de cette entreprise croise votre chemin.
Regarderiez-vous un tel film ? Si vous pensez que vous n'avez rien à en apprendre, vous vous trompez...

Reprenant la structure de nombreuses séries d'anticipation japonaises de ces dernières années,  Soumatou Kabushikigaisha fonctionne sur une formule destinée à se répéter d'épisode en épisode, comme une anthologie procédurale. Le pilote propose donc d'apprendre à connaître cette étrange société à travers un personnage qui n'est pas voué à être le héros pendant toute la série ; en réalité, le seul personnage ostensiblement écrit pour être présent chaque semaine est une étrange femme, assez avare de ses paroles, qui officie en tant qu'hôtesse et accueille les clients qui vont venir voir le film de toute une vie : la leur. Ce personnage n'est pas voué (contrairement aux maîtres de cérémonie de séries comme The Quiz Show ou LOVE GAME) à avoir une intrigue servant de fil conducteur, et à première vue dans ce pilote, cette étrange femme est surtout là pour aider à installer l'ambiance.
Pour le pilote, notre héros sera Takahiro, un jeune homme qui revient dans sa province natale avec sa fiancée, qu'il souhaite présenter à sa mère en vue des noces prochaines. Et si sa vie semble parfaite, c'est peut-être aussi un peu parce qu'elle l'est : sa mère est une crème de femme, sa fiancée s'entend à merveille avec elle, et globalement il est quand même bien content de passer quelques jours dans la maison de son enfance, ça lui rappelle plein de souvenirs, certains plus clairs que d'autres, qu'il partage avec sa dulcinée, trop ravie de découvrir plein de choses sur l'enfance de son bien-aimé.

Donc évidemment ça ne pouvait pas durer.
Lorsque l'un de ses amis d'enfance mentionne une étrange société, l'information pique la curiosité de Takahiro, qui comble du hasard tombe sur une enseigne de l'entreprise juste après en avoir discuté. Entre alors en scène l'étrange hôtesse, qui lui explique qu'il peut regarder le film de sa vie s'il le souhaite.
...Mais ce qu'il va découvrir pendant ce visionnage dépasse tout ce que la téléphagie m'aura jamais montré !

Ce qui est intéressant dans Soumatou Kabushikigaisha, c'est d'abord le ton. Presque totalement dénué de musique, extrêmement authentique dans sa façon d'écrire les échanges entre les personnages impliqués, et doté d'une ambiance feutrée qui n'insiste pas sur le mystère, mais installe parfaitement le contexte dans lequel le DVD va être vu et compris, le pilote fait un formidable travail. On est loin de la réalisation m'as-tu-vu de séries tout aussi conceptuelles, genre Clone Baby. C'est d'ailleurs ce qui renforce les effets du scénario, ce naturel apparent... c'est terrifiant, quand on y pense.

Mais surtout, la façon dont Soumatou Kabushikigaisha traite son sujet mérite plus d'une salve d'applaudissements. Déjà parce qu'elle refuse d'emblée de s'enfoncer dans des questions mythologiques : on ne saura pas comment ces enregistrements sont faits, personne ne pose la question ; on prend le DVD pour ce qu'il dit, et non pour ce qu'il implique. La société a-t-elle recours à des pratiques douteuses ? Pas de jugement éthique non plus. Quant aux problématiques soulevées par l'enregistrement de la vie d'une personne, sur ce que cela signifie pour sa vie privée et pour celle de ses proches, on n'abordera pas plus le sujet. En réalité, une question n'a même pas été soulevée : que peut bien avoir à y gagner l'entreprise (et/ou l'hôtesse), puisque le visionnage a l'air d'être gratuit, il se fait dans une suite tout confort avec rafraîchissements à volonté, et euh, bon, ce truc de filmer la vie des gens, ça doit bien avoir un coût. Mais ce n'est pas du tout mentionné, pas une fois.
Pour quelqu'un qui, comme moi, attendait d'une telle série qu'elle aborde des sujets de fond, curieusement, ça n'a pas du tout été une déception (même si un jour j'aimerais bien voir une série d'anticipation capable d'exploiter quelques uns des riches sujets évoqués dans The Final Cut). On sait d'emblée, on le sent, que ce DVD (ou plutôt, si on veut être précis, ces DVD, puisqu'il y en a un par an... punaise, une année de ta vie réduite à 4 Go, ça doit faire un choc quand même) est surtout un outil pour nous raconter quelque chose d'autre, pour offrir la possibilité de plonger dans les souvenirs, de questionner la nature et la texture de ces souvenirs. Il faut vraiment prendre Soumatou Kabushikigaisha comme une parabole, et ne pas s'attarder sur ce côté pratique qui n'est pas du tout la vocation de la série. Elle a décidé de prendre une autre direction, et puisqu'elle s'y engage fort bien, je n'ai pas de réclamation sur les problématiques évitées.

Mais une question se pose, par contre : à quoi bon voir notre propre vie telle que nous l'avons vue ? On sait déjà ce qu'on a vu et vécu !
Eh bien justement non, et c'est aussi ce que raconte Soumatou Kabushikigaisha. Dans ce pilote, les souvenirs de Takahiro vont être évoqués plusieurs fois, alors qu'il parle avec sa fiancée ; mais ces souvenirs sont parfois vagues, flous, incomplets. La perception sur le moment, et le souvenir qu'il reste d'un évènement, sont clairement deux choses distinctes. C'est bien ce sur quoi compte la série, et effectivement, cette façon de considérer la friabilité des souvenirs va être le pivot du pilote. La prochaine fois que vous retournez dans votre ville natale et/ou chez vos parents, le souvenir (même flou) de ce pilote risque de vous faire passer un sale quart d'heure de doutes et de sueurs froides...

Mais bien-sûr, Soumatou Kabushikigaisha, c'est avant tout un thriller, pas juste une réflexion philosophique. On attend de la série qu'elle étonne, qu'elle bouleverse. Je vous confirme qu'elle y parvient, c'est même un peu trop efficace pour les âmes sensibles (dont je suis). En fait, même si on a vu arriver une bonne partie de la conclusion avant que Takahiro ne comprenne ce qu'il a vu sur le film, il reste une glaçante conclusion qui fait pleinement son effet.

Je suis admirative. Des séries à concept, au Japon, on en voit tous les 3 à 6 mois en moyenne maintenant, on pourrait croire que tout a été fait, dit, tenté. Bon, je veux dire, soyons clairs : passé le brio de The Quiz Show et l'efficacité de FACE MAKER, on peut plier les gaules et rentrer chez soi, tout a été dit. Eh bien non, et chaque fois je parviens à être éblouie par la façon dont ces séries maîtrisent à la fois un pitch original, un ton bien à part, une fascination évidente pour la nature humaine, et un soucis de vérité criant. Le mélange de tout ça donne des séries qui pourraient, si elles manquaient d'imagination, être des séries policières toutes bêtes, mais qui grâce à leur inventivité et leur audace, parviennent à donner à des histoires classiques une tournure passionnante, troublante, et surprenante. Soumatou Kabushikigaisha est la digne héritière de ces excellentes séries, et la preuve qu'on peut encore vraiment innover, même dans une niche qui semble parfois un peu bouchée (mais sitôt que j'oublie l'existence de Clone Baby, la moitié de mes doutes sur le genre disparaissent).

Nan mais, j'ai bien fait de parler du pilote de Soumatou Kabushikigaisha ce soir. Maintenant, je vais me dépêcher de rattraper la suite... et vous devriez en faire autant.

13 novembre 2012

Du lard et du cochon

Hana no Zubora Meshi faisait partie des séries que je surveillais si peu en cette saison, que je n'avais même pas percuté qu'elle démarrait le mois dernier ! Mais bon, euh, ça y est, je suis rentrée dans le rang, j'ai fait mes petites lectures et tout, je suis parée.
A la lecture du pitch, j'ai en fait eu le temps de me demander si c'était du lard ou du cochon. Jugez plutôt : Hana no Zubora Meshi raconte les tribulations d'une femme au foyer brouillonne (limite souillonne) qui ne fait pas le ménage ! Et quand son mari rentre à la maison, eh bien, c'est la pagaille.
Euh, alors, comment vous dire ? Déjà que je me soupçonne de devenir féministe ces derniers mois, mais là je vois pas comment ça va s'arranger ! Ohé, le Japon ? Les années 50 ont appelé, elles veulent qu'on leur rende leur sujet de série.

Les choses sont légèrement plus compliquées que cela, pourtant. Comme souvent.
Le pilote de Hana no Zubora Meshi commence avec une petite séquence animée reprennant le point de départ du fameux conte sur Momotarou. La légende veut en effet qu'une vieille femme lavant son linge aperçoive une énorme pêche flotter ; en l'attrapant, elle découvre qu'un petit garçon est à l'intérieur, et, avec son vieil homme de mari, elle l'appelle Momotarou. Mais ce petit garçon est un peu paresseux, et en grandissant, il développe un don sans pareil pour des actions radicales afin de s'éviter tout effort, aussi un seigneur, histoire de lui apprendre à se bouger le derrière, l'envoie affronter des démons. En chemin, il rencontre des animaux qui deviendront ses amis, il vainc les démons, et hop, une légende est née.
Mais dans notre version, la vieille femme n'a pas fait sa lessive depuis très longtemps, car c'est une flemmarde. Elle finit cependant par aller à la rivière, et quand elle voit la pêche flotter, elle n'a pas envie de tendre la main pour l'attraper. En dépit des cris surexcités de son mari qui lui explique que si elle n'attrape pas le fruit géant, l'histoire ne peut continuer, eh bien, la pêche continue de s'éloigner, et point de Momotarou.
Que voilà une idée sympathique pour parler de la flemmardise, qui est le thème central de Hana no Zubora Meshi ! Et qui reprend avec ironie un conte lui aussi supposé parler de flemmardise, d'ailleurs. Bien joué pour cette scène d'ouverture originale, donc. Mais je n'étais toujours pas convaincue.

Plus classique, la scène suivante nous présente notre héroïne, Hana, notre fameuse femme au foyer qui ne glande rien, alors qu'elle est au téléphone avec son mari, qui travaille au loin et la laisse donc longtemps toute seule à la maison. Ce qui explique l'état de l'appartement ! C'est là que la série tombe exactement dans le travers prévu, et tente de nous intéresser aux tribulations de la pauvre épouse qui fait rien que de ne rien faire, et qui vit comme un cochon dans sa porcherie. Ce furent quelques affligeantes minutes de télévision, je ne vous le cache pas. Je sais que la société nippone (j'ai dit nippone ? je voulais dire asiatique en général) est assez sexiste, mais là, wow ! Vraiment ça mériterait presque des applaudissements si je n'avais pas déjà les majeurs occupés. Et pourtant, tout en se vautrant dans son exposition insupportable sur le fond, Hana no Zubora Meshi se montre plutôt taquine sur la forme, avec quelques minis idées de réalisation intéressantes et, plus généralement, un sens du montage assez dynamique et frais.
C'est que, aha ! Hana no Zubora Meshi n'a pas encore dit son dernier mot, bien décidée à lutter avec toutes les armes qui sont à sa disposition pour me convaincre. Et vous savez quoi ? C'est une qualité que j'admire dans un pilote.

HananoZuboraMeshi

Car une fois l'exposition achevée, l'épisode repart dans une série de petits délires franchement sympathiques. Par exemple, Hana est une souillon, mais voudrait réussir à faire quand même un peu de ménage chez elle ? Eh bien la série se transforme en évènement sportif, dans lequel un présentateur et un expert observent sa prestation et donnent des éclaircissements techniques sur la façon dont se passe le combat Hana VS crasse. Et c'est proprement (hm...) hilarant, en plus d'être assez bien vu ! Le ton rappelle l'absurdité placide des séries Yuusha Yoshihiko, et la façon dont cette séquence est commentée est d'un humour indubitable.

Mais on n'a finalement pas encore atteint le coeur de notre sujet. Car Hana no Zubora Meshi est l'adaptation d'un manga (or moi, les manga...), et que ce manga est du même auteur que, tenez-vous bien... la série culinaire Kodoku no Gourmet ! En fait j'ai même cru comprendre que les héros des deux manga étaient en réalité mariés.
C'est donc le dernier tiers du pilote qui va parler de bouffe. Ce qui signifie qu'à partir de là, forcément, on ne va pas se raconter des histoires, j'étais fichue, hein ; on se rappellera que j'idolâtre méchamment Shinya Shokudou entre autres parce qu'il y est question de nourriture, par exemple, c'est à peine mieux pour Pasta, et ça a quand même bien joué pour Oishii Gohan.

Tout le concept de Hana no Zubora Meshi est en fait d'expliquer pourquoi cette femme au foyer qui a tout le temps du monde pour cuisiner de savoureux petits plats compliqués se retrouve en réalité, par accès de flemmardise, à bricoler des trucs vite fait dans sa cuisine. Vite fait, mais bien fait.
Dans le présent épisode, comme Hana n'a évidemment pas été faire les courses, et qu'on est dimanche (mais à ce stade, il y a de fortes suspicions pour que ce soit la même chose le reste de la semaine), elle tente donc de se bricoler un repas avec les fonds de placard. Et ça donne... ça.

HananoZuboraMeshi-1 HananoZuboraMeshi-2

Fracture simultanée de l'oeil et de la mâchoire. Brutal.

Pendant que la miss s'empiffrait de l'équivalent de son poids en toasts garnis (en s'en foutant partout comme une petite truie qu'elle est, ça doit être un sous-genre de food porn je pense, d'ailleurs), il m'a fallu voir les choses en face : cette vacherie de série a peut-être un pitch méchamment sexiste (ça on ne me l'ôtera pas de l'idée), mais en attendant, elle sait mettre l'eau à la bouche.

Pourtant sa formule est, à ce stade, diablement originale : il n'y a, en gros, pas d'histoire ! L'action du pilote se déroule intégralement à l'intérieur de l'appartement en désordre de Hana (avec quelques séquences originales et/fantasmées, comme on le disait, pour aérer un peu l'action), il y a un seul personnage (les rares autres visages de passage étant eux aussi imaginaires), et le but du jeu, c'est juste de voir l'héroïne cuisiner un truc étrange et hautement calorique (dans la version manga, Hana est d'ailleurs beaucoup plus potelée), puis de la regarder se baffrer pendant que mentalement on liste ce qui reste dans NOTRE placard.
Et c'est pile au moment où vous remarquez qu'il reste encore quelques minutes d'épisode que le pire est à venir, avec un segment totalement hors-histoire (...dans une série qui n'en a pas, donc) dans lequel l'acteur qui interprétait l'expert dans la fausse séquence sportive mentionnée ci-dessus commence à donner les détails d'une recette de cuisine pour nous aussi faire des toasts couverts de vice et de fromage. Je ne serais pas surprise d'apprendre qu'il y a un partenariat avec Weight Watchers là-dessous.

Totalement inutile d'un point de vue dramatique, Hana no Zubora Meshi se révèle au final être une comédie rafraîchissante, avec de bonnes idées de réalisation n'ayant en réalité qu'un seul but, totalement assumé : vous donner faim, et vous pousser à cuisiner un truc calorique au possible au beau milieu de la nuit, puisque la série est diffusée à 00h55 en plein milieu de la semaine. Du vice, je vous dis !

Loin d'être à même d'entrer dans la légende comme d'autres séries culinaires capables d'exploiter leur ambitions gastronomiques à des fins dramatiques et poétiques (Shinya Shokudou en étant un sublime exemple), la série donne, à tous les niveaux, dans le guilty pleasure. Mais à la limite, pourquoi pas, à partir du moment où on sait qu'on va crever la dalle au bout de 10 minutes d'épisode. Mon conseil : faites vos courses avant de regarder, et faites-vous péter la panse de mauvaise bouffe et de mauvaise téléphagie. Personne ne vous jugera.
Sauf si un présentateur sportif et un expert observent secrètement ce qui se passe dans votre salon.

11 novembre 2012

Juste une goutte

Il y a encore quelques années, les séries à concept, au Japon, relevaient encore de l'exception. Mais désormais, les formats d'une demi-heure diffusés en nocturne se sont multipliés, de plus en plus de chaînes s'y essayent, et surtout, ils se révèlent être une véritable mine d'idées originales, empruntant à divers genres afin de mieux dépeindre l'âme humaine. Ces petites séries font rarement des audiences de feu, pour ne pas dire jamais, mais elles ont un autre point en commun : leur budget est généralement très humble. Leur ambition se situe tout simplement ailleurs, pourrait-on dire.
Alors, quand à désormais chaque saison, débarque un nouveau concept, généralement, je me frotte les mains et je saute dessus. C'est le cas pour Doku , qui figure dans la grille de NTV cet automne.

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Le concept de Doku (le second mot étant la traduction du premier, pour ceux qui se demandent) reprenait la plupart des thématiques des dorama à concept : un étrange personnage qui donne à des protagonistes de passage l'opportunité de changer de vie grâce à un item aux propriétés uniques (pour Mirai Nikki c'était un téléphone portable qui annonce par SMS ce qui va se passer dans quelques secondes, par exemple). Ici, nous avons u drôle de type affublé d'un chapeau qui promet un poison totalement indétectable, et, qui plus est, dont les effets ne se mettent en route que 24 après administratrion, ce qui est parfait pour ficher le camps vite fait et/ou se fabriquer un alibi. Un outil parfait pour ce genre de séries, donc.

Doku présente d'elle-même son concept en faisant tomber le quatrième mur : après avoir expliqué que nous avons tous dit au moins une fois que nous aimerions voir quelqu'un mort (ce sur quoi je suis assez d'accord), Mr. Chapeau présente son poison aux spectateurs, expliquant qu'il permet de distinguer facilement le Mal du Bien, comprenez que quiconque choisit d'en faire usage est forcément mauvais.
La présentation est peut-être pas mal pour l'ambiance, mais pour servir le concept, on a vu mieux : empoisonner quelqu'un, c'est mal ? You don't say...

Lorsque nous rencontrons notre premier cobaye, il a précisément une conversation à propos d'un poison potentiellement indécelable avec sa petite amie (d'ailleurs, quelle curieuse conversation à aborder juste après le sexe !), et clame que de toute façon, lui, il n'a personne qu'il voudrait tuer. Et puis, ça ne vaudrait pas le coup, pour tous les ennuis qu'il y a après. Sur l'insistance de sa douce, qui insiste sur l'indécelabilité d'un poison pour le moment imaginaire, il ajoute simplement que cela ferait un super scoop. Et c'est comme ça qu'on apprend que le héros de notre épisode est un journaliste.
Il y a dans cette première scène trop de maladresses pour les compter toutes. La façon dont la petite amie insiste sur l'histoire du poison indécelable, par exemple, est la plus ennuyeuse : elle prête à confusion, parce qu'en réalité la petite amie n'a aucun rôle à jouer dans notre affaire, ou si peu. Mais cette conversation laisse imaginer au spectateur des tas de revirements par la suite, et aucun ne se produit. De fait, cette séquence bien inutile consistant à présenter le personnage central de l'épisode et sa moralité soi-disant inattaquable est en réalité plus lourde qu'efficace.

Dans le même ordre d'idée, d'autres bévues se produiront par la suite, toutes mettant en place des éléménts totalement mis de côté par la suite de l'épisode. Ainsi, notre journaliste arrive au boulot le lendemain matin et que fait-il immédiatement ? Il lit des articles sur un poison indécelable dont on parle sur internet. Ok, là ça devient un peu gros, quand même.
Pendant ce temps, dans un poste de police du coin, une équipe s'intéresse elle aussi aux rumeurs sur un poison indécelable (le fait que toute la ville soit au courant de son existence gâche un petit peu l'effet, je l'avoue), quand une jeune recrue débarque au commissariat : elle était auparavant la mascotte de la police, désormais elle intègre un service de police en tant qu'enquêtrice. Tout cela est du plus haut normal évidemment.

De son côté, notre journaliste de héros nous révèle qu'il mène une double-vie : il fréquente la fameuse petite-amie, fille du propriétaire de son journal, mais il a aussi retrouvé une vieille amie récemment avec laquelle il a une aventure. Comme les choses se précisent avec la petite-amie riche, il veut laisser tomber l'autre (une dénommée Mayumi, qui n'a pas un sou en poche, en plus), mais il apprend qu'elle est enceinte. Pas de bol.
Mesdames et Messieurs, entre en scène notre fameux poison, dont on nous rebat les oreilles depuis le début de l'épisode. A un tel point qu'on est surpris qu'il faille attendre une ruelle mal éclairée pour que le Mr. Chapeau fasse une apparition : j'aurais juré qu'il avait une échoppe avec pignon sur rue quelque part dans Akihabara.
Le dilemme du journaliste n'est pas très long : oui, il va s'en servir ! Pour tuer la femme enceinte, Mayumi. Comme ça, sa vie sera nickel pour quand il épousera la fille de son patron, et vogue la calère ! Ce qui fut dit, fut fait, et croyez-moi si vous le voulez : tout se passe comme prévu. A un tel point qu'on a atteint quelque chose comme le milieu de l'épisode, et que le suspense est aussi indécelable que peut l'être le poison.

Pas une seule fois le spectateur ne s'est demandé si le journaliste allait se servir du poison, et à peine plus s'est-il demandé contre qui il allait l'utiliser. Le scénario a plusieurs fois posé quelques petites pierres qui aurait permis de maintenir un doute, ou de créer une hésitation même temporaire dans l'esprit du spectateur, mais rien de tout cela ne sera utilisé.
Parmi ces questions : et si finalement le journaliste tuait l'autre fille ? Et si le poison ne marchait pas ? Et s'il n'était pas intraçable ? Et s'il avait une autre conséquence cachée ? Et si sa petite-amie avait fait exprès de lui parler du poison ? Et si Mayumi n'était pas celle qu'il pensait ?

Au lieu de quoi, l'enquêtrice nouvellement nommée travaille sur l'affaire du meurtre de Mayumi, sur laquelle comme par hasard le journaliste est envoyé, et au final... nan je vous raconte pas le final, mais sachez que c'est littéralement à pleurer. Au lieu de mettre en place des éléments de thrillers, Doku finit sur une morale larmoyante qui cherche bêtement à nous émouvoir. "Pourquoi ?!" s'écrie notre journaliste, honteux d'avoir tué Mayumi sur laquelle il a découvert tout un tas de choses sans importance prouvant, en substance, ce qu'il savait déjà. Eh bien, on le sait, le pourquoi. Une demi-heure plus tard, on n'a pas avancé d'un pouce.
Tout ce qu'on retiendra de cette première affaire, c'est que l'ex-mascotte aujourd'hui fliquette a elle aussi perdu son père, un enquêteur, dans des circonstances troubles (laissez-moi deviner... elle est sûre que c'est avec un poison indétectable qu'on l'a tué ?).

Loin des temps forts qu'ont pu offrir, par exemple, LOVE GAME ou FACE MAKER, avec de puissants revirements de situation et une interrogation sur la nature humaine, Doku s'acharne à essayer d'en suivre l'exemple sans décoller du petit psychodrame totalement anecdotique. C'est très décevant.

Désormais à chaque saison, débarque un nouveau concept dans les grilles nippones. Mais tous ne se valent pas. Doku manque d'ambition dans l'écriture, dommage. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'à la prochaine saison, on aura un nouvelle chance d'être séduits par un concept nippon...

8 novembre 2012

C'est tout dans la tête

Mes tentatives pour me réconcilier avec la télévision sud-coréennes sont assez aléatoires. Pour un White Christmas, combien de Kkotminam Ramyeongage ?
Mais alors que je faisais des fouilles en matière de séries venues de Singapour et de Hong Kong (des fictions asiatiques susceptibles de parler anglais, donc... j'ai notamment mes vues sur The Kitchen Musical qui finira bien par sortir en DVD un jour vu son succès), je suis tombée sur le DVD de Brain, une série sud-coréenne dont j'avais entendu du bien, et dont le pitch tendait à indiquer que de romance il n'y aurait point ! Or la romance systématique, c'est ma pomme de discorde avec la Corée du Sud ! Pire : ma kryptonite ! Ni une ni deux, j'ai commandé le DVD, à plus forte raison parce qu'il comportait des sous-titres anglais.

Brain

Brain se déroule dans l'hôpital universitaire de Chunha, qui forme [évidemment] la crème de la crème des médecins de demain ; en particulier, son service de neurochirurgie est très prisé par les étudiants en médecine souhaitant se spécialiser. L'épisode commence un peu comme les plus grands procedurals de la planète, avec une très classique entrée en matière qui nous permet d'assister à une exceptionnelle performance d'un nageur dans une piscine de la ville ; tandis que l'athlète fait l'admiration des simples péons venus faire trois brasses dans le grand bain, sur le côté, un homme un peu rondouillet s'effondre : il sera notre patient, naturellement, et nous l'accompagnons alors qu'il est emmené de toute urgence à Chunha, où sa rupture d'anévrisme doit être traitée dans les meilleurs délais.
Jusque là rien que de très classique, mais quand c'est le jeune résident Dr Ganghun Lee qui décide de l'opérer au lieu d'appeler un senior, une partie du personnel médical tique un peu.

Sûr de lui, Ganghun Lee va donc se dépêcher de faire libérer une salle d'opération, se préparer consciencieusement, et opérer accompagné de ses internes, lesquels sont ébahis par son assurance, son audace et son sang-froid même quand les choses commencent à mal tourner.
Car elles tournent mal. Subitement, une hémorragie l'empêche de finir d'oblitérer l'anévrisme ; alors que le patient se vide de son sang, le Dr Lee semble incapable de trouver la source de ce saignement, inquiétant tout les jeunes internes et les résidents massivement agglutinés dans la salle d'observation. Bien qu'il poursuive son opération sans ciller, un autre résident, le Dr Seo, décide de discrètement avertir le professeur Kim, un expert mondialement renommé qui consacre une grande partie de son temps à la recherche sur les tumeurs. Pendant que les internes, les résidents, et désormais le professeur, assistent avec angoisse à la tournure de l'opération, le Dr Lee a fait appeler le chef du service, le Dr Go ; quand ce dernier arrive, Lee a quasiment tout réglé : il ne reste plus qu'à installer la petite pièce métallique finale qui achèvera de fermer l'anévrisme.

Pendant toute cette scène, il est clair que le spectateur, qui s'est aussitôt rangé du côté du Dr Seo (l'attitude hautaine et arrogante de Lee empêchant toute affectivité), est convaincu que cette enflure de Dr Lee va avoir la monnaie de la pièce. Pour avoir été trop sûr de lui, trop empressé à conduire sans supervision une opération minutieuse et sensible, il va tout perdre, c'est certain. C'est dans l'ordre des choses : il faut être humble, travailler dur, et attendre d'être prêt ; Ganghun Lee a voulu aller trop vite, il va récolter ce qu'il a semé.
Mais le Dr Lee a une longueur d'avance sur nous. Sur tout le monde. Et non seulement il est sûr de lui, et d'un sang-froid hallucinant, mais en plus, il a raison ! Quand le Dr Go débarque, le patient se porte comme un charme, il ne reste plus qu'à faire une petite manipulation minable, indigne d'un chef de service. La réaction ne se fait pas attendre : le Dr Go décrète à voix haute que pareille tâche n'est pas digne de lui, que Lee est suffisamment compétent pour s'en charger vu qu'il a parfaitement mené l'opération jusque là (il ignore que quelques minutes avant son entrée dans la salle d'opération, le patient pissait le sang...), et que désormais, Lee pourra faire ses opérations sans supervision : il a sa bénédiction.
Et devant le service tout entier, excusez du peu.

Soudain il apparait que l'intention de Brain n'est pas de parler de médecine, mais de l'ambition des médecins.

Ganghun Lee a parfaitement joué son coup (certes avec un max de culot et peut-être une petite part de chance) pour être désormais reconnu comme un médecin accompli par la hiérarchie.
Avec cette entrée en matière un peu longue, en apparence un peu scolaire dans le déroulement des séquences (on pensait assister à une opération comme une autre, ensuite on se dit que ça se trouve on est là pour assister à un rappel à l'humilité d'un chirurgien...), et dont on ne nous passe pas le moindre détail médical explicite puisque la camera observe plus l'opération que les médecins (en cela, cela m'a un peu rappelé le début de Before and After Seonghyeongoekwa, ne s'embarrassant pas de montrer les manipulations dans toute leur crudité), Brain établit en fait les bases d'un système politique interne à l'hôpital, où l'arrivisme compte autant que les compétences.

La suite du pilote sera consacrée à insister en ce sens, en montrant non seulement comment désormais Ganghun Lee va se considérer arrivé, et va user de son pouvoir avec les jeunes médecins placés sous son autorité, mais aussi comment le Dr Seo va progressivement se placer sur sa route, comment le Dr Ko va au contraire encourager son poulain, et comment, dans tout ça, le très compétent et très humain Pr Kim va se montrer être un exemple de praticien dévoué.

Cela ne veut pas dire, à aucun moment, que le Dr Lee ne compte que sur ses dents longues pour progresser professionnellement. Derrière son ambition se cache également beaucoup de travail et de renoncement.
Même s'il n'est pas le "gentil" de notre histoire, Ganghun Lee est notre héros, ou plutôt évidemment un anti-héros. Ce n'est pas un monstre comme le Dr Kelso (oui je me suis jeté quelques épisodes de Scrubs derrière la cravate, récemment), ce n'est pas un homme profondément blessé comme la figure emblématique de Dr House (même si évidemment, le point de départ de sa volonté de faire de la médecine s'explique par son background, on ne peut pas y échapper). Et j'ai apprécié que Brain prenne vraiment un parti original et personnel dans sa façon d'aborder un personnage qui, clairement, n'attire pas la sympathie ni de son entourage (mais il s'en fiche), ni des spectateurs (et ça c'est plus compliqué, déjà).
Sa mère et sa soeur, par exemple, sont devenues des étrangères pour lui ; ce n'est pas vraiment qu'il les méprise, simplement il ne veut pas avoir de connexion ni de temps pour elles. Il n'a tissé de lien avec personne à l'hôpital, si ce n'est le Dr Ko, mais c'est évidemment à dessein ; cela ne se traduit même pas par une quelconque forme d'obséquiosité, car Ganghun Lee veut essentiellement se faire remarquer pour ses compétences, il est simplement très habile lorsqu'il s'agit de les mettre en avant, on l'a vu. Et puis, alors qu'il semble n'avoir pas cligné de l'oeil une seule fois depuis des heures et des heures, il est clairement impliqué dans une amélioration constante de ses capacités, un entretien régulier de sa résistance physique, et une mise à niveau permanente de ses connaissances médicales. Ganghun Lee n'est pas un surhomme, mais c'est un homme tout entier dédié à son but. Il est peut-être insupportable pour ses internes ou les autres résidents, mais il se veut irréprochable et travaille de façon acharnée à atteindre une certaine sorte de perfection.
En décidant de tout sacrifier, de tout occulter au nom de son ambition, Ganghun s'ampute d'une part d'humanité pourtant inhérente à son rôle de soignant. C'est aussi ce que cherche à dire Brain, qui nous rappelle, via la présence du Dr Seo et du Pr Kim, que le contact avec les patients est important aussi ; à défaut de faire toute la différence dans la guérison d'un patient, cela fait en tous cas toute la différence dans la relation qu'a le malade avec celui qui le soigne.

Naturellement, ce n'est pas un simple boulevard qui s'ouvre au Dr Lee dans ce premier épisode. Des rappels à la réalité lui seront, à coup sûr, assénés, à bien des égards.
D'abord parce que la situation financière du service de neurochirurgie va inciter la hiérarchie à braquer les projecteurs sur le Pr Kim, afin de s'assurer que ses recherches font de lui le centre d'attention de l'hôpital, attirant ainsi une certaine réputation et donc une certaine clientèle. En volant ainsi, sans le vouloir, la vedette à Lee, Kim va forcément réveiller la bête qui sommeille, mais d'un oeil seulement, derrière l'apparence maîtrisée de Ganghun Lee.
Et puis, le vernis est voué à se craqueler, nécessairement. La faute n'a pas été commise au début du pilote par Lee : ça n'est que partie remise. Il suffira d'une fois, d'une seule, d'une seule petite faute, même mineure : être un peu trop arrogant, trop sûr de sa supériorité, ne lui sera jamais pardonné maintenant qu'il a tout fait pour s'élever si haut et si vite.

Brain-Promo

Comme la plupart des séries sud-coréennes, Brain ne peut pas s'empêcher, outre la problématique posée par le comportement de Ganghun Lee, d'être un ensemble show : c'est dans son ADN. On trouve donc, dés ce pilote, et avec la certitude qu'ils vont se développer, d'autres axes narratifs et d'autres pistes de réflexion.

Il y a d'abord l'incontournable personnage féminin. Ah oui, au singulier ! Mais l'avantage c'est qu'elle est multifonctions, puisque la jolie Dr Jihye Yun va à la fois servir d'enjeu romantique (je vous laisse deviner l'expression sur mon visage), de personnage un peu plus humain et naturel (limite chouineuse de mon point de vue, mais je me sais assez réfractaire au surjeu de certaines actrices asiatiques) et d'argument sur, justement, la place des femmes dans un monde très masculin.
Jihye (que tout le monde appelle par son prénom, au passage) est à la fois en formation dans le service de neurochirurgie, et assistante du Pr Kim, qu'elle respecte et qui, apparemment, la respecte également ; ils partagent une relation de connivence, bâtie autour des recherches qu'elle l'aide à effectuer et qui sont en net progrès. Malheureusement, Jihye est aussi une femme au tempérament assez peu rangé, qui n'hésite pas à toujours dire ce qu'elle pense et laisser s'exprimer ses émotions, qu'il s'agisse d'instinct, d'inquiétude... ou de colère. Clairement, on est dans un classique des personnages féminins de Corée du Sud ces dernières années, dans lesquelles bien-sûr la jeune femme n'a pas la langue dans sa poche et ne comprend pas toujours le sens du mot diplomatie. Une personnalité qui ne pouvait que faire des prodiges face au self-control entretenu par le Dr Lee, qui tente de la remettre à sa place !

On assistera donc à une scène assez glaciale pendant laquelle, une fois de plus, elle a protesté ouvertement contre sa façon de traiter ses subalternes, et Lee lui assène une cinglante vérité : "Vous venez à une réunion de spécialistes sur deux ou trois, et vous n'êtes jamais là quand je viens pour observer. Alors vous êtes occupée, bien. Mais si vous faites l'impasse sur les réunions, vous devriez travailler encore plus dur. Est-ce que vous le faites ? Non. Vous êtes une résidente de troisième année, et pourtant vous faites des erreurs sur les dossiers des patients. Vous donnez les mauvais ordres, et vous ne répondez jamais à mes questions. Les femmes comme vous, je les connais. Vous vous arrangez pour vous glisser dans un domaine principalement masculin simplement grâce à l'agressivité et la chance. Et vous demandez des droits, et l'égalité, prenant tout ce que vous pouvez, mais fuyant les responsabilités, en faisant faire aux autres ce que VOUS êtes supposée faire". Allez, mange. Cette critique aux relents un peu sexistes semble d'abord déplacée ; mais venant du Dr Lee sans coeur, faut-il être surpris ? D'autant que très vite, le Dr Yun s'est positionnée comme un personnage sympathique, avec lequel l'identification est, comparativement, beaucoup plus facile.
Mais à mesure que l'épisode progresse, les propos du Dr Lee prennent un sens nouveau. Même si ce n'est pas conscient, le Dr Yun profite des bonnes prédispositions de certains médecins à son égard, qui lui accordent plus d'attention : le Pr Kim, qui visiblement la considère comme un atout dans ses recherches, et qu'elle accompagne également pendant ses rondes ; et le Dr Seo, qui visiblement a un faible pour elle et qui est prêt à croire tout ce qu'elle dit sans la remettre en question. Et finalement, c'est vrai : en tant que femme, Jihye tire partie d'une certaine part de privilèges, quand bien même elle ne fait rien tout spécialement pour se les attirer.
Derrière la question amoureuse ainsi effleurée se cache donc une problématique intéressante... OUF !

Il faut aussi ajouter à ces deux personnages toute une galerie d'internes (généralement d'une docilité à toute épreuve face au panache de Ganghun Lee), de résidents, et d'infirmières, esquissant les relations professionnelles de tout un hôpital.
Dans cette série médicale, l'enjeu n'est justement pas le volet médical : il est acquis, parce que l'hôpital de Chunha est l'alpha et l'omega de la formation médicale, que tout le monde ici a un niveau minimum. Nous ne nous intéressons pas, ou si peu, aux patients : leur sort nous importe uniquement lorsqu'en dépendent les influences fluctuantes des médecins. L'enjeu n'est pas de souffrir avec eux, ni même d'espérer qu'ils guérissent ; d'ailleurs, lorsqu'on suppose (qu'on espère ?) secrètement que Ganghun Lee va tout foirer pendant l'hémorragie, on en viendrait presque à vouloir que le patient claque sur la table d'opération.

La question que pose Brain, c'est : qu'est-ce qui fait un bon médecin ? Tout est, vraisemblablement, dans l'équilibre.
Le Dr Ganghun Lee a, c'est évident, bien des qualités pour être l'un des meilleurs, et l'une d'entre elles, non des moindres, est qu'il ne souhaite rien plus au monde. Mais même l'excellence de sa technique, son sang-froid incomparable et son sens aiguisé de la hiérarchie hospitalière ne suffisent pas vraiment. A contrario, constamment dans l'émotionnel, le Dr Jihye Yun ne peut prétendre aux honneurs tant qu'elle n'apprend pas le contrôle, justement. Les recherches pointues et prometteuses du Pr Kim avancent, certes, mais en se détournant en partie des opérations, il n'est pas assez ostensiblement brillant, alors que le Dr Go cherche clairement des "stars" à mettre en avant auprès des VIP...
A travers son regard sur la politique interne des hôpitaux, Brain veut poser la question d'un idéal qui semble impossible à atteindre précisément si on s'y dédie. Que faire de tout cela quand il faut aussi s'auto-former, se perfectionner, entretenir un semblant de vie sociale et/ou familiale, et, chose non-négligeable, dormir ? Cette dernière question sera soulevée en filigrane par de mini-scènes insistant sur un interne qui passe son temps à s'endormir sur son travail... pour l'instant il n'a mis personne en danger, mais qui sait ?

Une parenthèse, comme c'est la coutume, sur mon fournisseur du jour. Il s'agit de HMV Hong Kong, choisi sans grande raison particulière si ce n'est tester le service en vue d'achats futurs (il y a aussi des séries nippones qui trainent sur le site, et toujours avec des sous-titres anglais, je ne vous dis que ça). En dépit de son impraticabilité, puisqu'il faut apparemment parcourir la rubrique séries sans possibilité de trier les résultats ni même un système de classement alphabétique (seule solution si vous savez ce pour quoi vous venez : la fonction recherche), et qu'en plus les séries de plusieurs pays sont mélangées dans cette même catégorie, on y trouve un grand choix qui a de quoi mettre l'eau à la bouche.
Sur le volet financier, le coffret de Brain a coûté 42,27€, frais de port compris. La commande a été livrée en très exactement 8 jours, ce qui est pas mal vu le kilométrage effectué. L'objet majeur de mon admiration ira cependant à l'emballage : le coffret était dans du papier à bulle, fermement arrimé dans un carton à la Amazon, avec en plus une enveloppe renforcée pour faire le transport par-dessus le marché. Mieux, on peut pas.
Si le coffret en lui-même est un bel objet (boîte cartonnée et dépliable avec une fermeture aimantée, très belles illustrations reprenant la plupart des posters promotionnels de la série, il me faut quand même préciser l'encodage un peu pourri, mais aussi l'image au 4/3, qui d'après ce que j'ai lu est la façon dont ça a été diffusé à Hong Kong donc passe pour cette fois (quand on achète à l'étranger, c'est le jeu ma pov'lady !). M'enfin au moins, vous êtes prévenus.
Mais en mettant de côté ce léger soucis (et puis ça se verrait ptet moins sur ma télé que sur mon ordi, j'ai pas encore essayé), ça valait quand même le coup de faire cet achat, ne serait-ce que pour les sous-titres anglais d'excellentes facture. Je confesse avoir eu peur de tomber sur des fastsubs, j'avais du mal à croire qu'il s'agisse d'un DVD "officiel" (fut-il édité dans un autre pays que celui qui a vu naître la série), mais force est de reconnaître que c'est un investissement relativement fiable ; il faut dire que je suis relativement peu regardante sur la qualité d'image. Donc banco, je recommande.

L'univers de Brain s'avère foisonnant, passionnant, et complexe. Les quelques facilités sont facilement excusées par la volonté claire de poursuivre une discussion sur l'exercice de la médecine. On dit souvent de cette discipline, et en particulier la chirurgie, est soumise à une rude compétition... c'est ce que veut aussi nous raconter Brain, et grâce à cette course à la réussite, l'excellence et la reconnaissance, le pilote promet d'aborder des questions sensibles.
C'est une belle promesse, et je n'ai, au stade de ce premier épisode, aucune raison de douter qu'elle ne sera pas tenue. On en reparle dés que j'ai fait un sort aux 19 épisodes suivants.

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