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ladytelephagy
31 décembre 2012

Remix

Des bilans de saison, j'en ai posté quelques uns ces derniers temps, mais je voulais vous en proposer un autre, plus complet, en l'honneur de cette fin d'année. Voici donc ma review... de mon année 2012.

Si vous voulez la version courte, disons que le pilote de 2012 avait commencé sur les chapeaux de roue. Plein de personnages fascinants et attachants se sont vite distingués, tels que Smash, Äkta Människor, House of Lies ou encore 30° i Februari, et ont vite pris une place particulière dans mon coeur. Je ne vous cache pas qu'au printemps, l'ambiance était retombée, avec beaucoup moins de coups de coeur, et des séries qui progressivement s'éteignaient, nombre limité d'épisodes oblige. Narrativement, 2012 a connu un méchant coup de mou pendant l'été, d'abord parce qu'il n'y avait pas grand'chose à se mettre sous la dent, mais aussi à cause d'une rupture brutale d'internet ; je me suis alors retrouvée avec pas mal de rediffs sur les bras, mais c'était peut-être pas plus mal, comme on va le voir si vous vous sentez de lire la version longue ! Clairement, toute la série 2012 n'aura pas été au niveau de son premier épisode, mais malgré ce rythme très inégal, je suis quand même en mesure de dire que le bilan a été positif.
Bon alors, qu'est-ce qu'on fait, on se lance dans la revue de détail ? Allez, suivez-moi. Mais mettez des chaussures de marche.

Etant donné que la rentrée américaine 2012 aura été l'occasion de lancer un gargantuesque défi avec whisperintherain, et qu'en outre, je sais plus si j'ai pensé à le mentionner, mais il s'avère que j'adore les pilotes, il y a eu dans les parages, cette année, énormément de reviews de pilotes de séries d'absolument tous les horizons.
Evidemment, loin de moi l'idée de vouloir toutes les répertorier, mais voici celles qui, en tous cas à mes yeux, ont été les plus importantes. Pour les (re)lire, il suffit de cliquer sur l'image !

Smash-promoL'un de mes tous premiers, si ce n'est le premier coup de coeur de 2012, aura été Smash. Aucun doute possible à ce sujet, je me suis immédiatement attachée à la série, en dépit des quelques défauts qui étaient éventuellement les siens dés le départ, et qui ont manqué d'être corrigés (empirant même, parfois) pendant le reste de la saison. Le pilote de Smash aura été, sans doute possible, l'un des plus exhaltants, et l'attente entre sa disponibilité et sa diffusion aura qui plus est permis à mon excitation de monter crescendo, un fait suffisamment rare pour être noté vu ma personnalité un rien volage !

30graderiFebruaryCela en dit long sur mon année téléphagique quand l'une des séries que je considère comme les plus importantes est une série suédoise, regardée en VOSTM, et en quasi-simultané avec la diffusion originale sur SVT. Et, non, je ne parle pas d'Äkta Människor, en dépit de mon attachement pour cette série d'anticipation qui est une vraie réussite, mais de 30° i Februari, qui m'aura sincèrement émue et touchée, et dont je tente comme je peux de faire le deuil de l'absence de sous-titres anglais sur les DVD (ce qui entre nous soit dit est illusoire : je ne m'en remettrai jamais). Et comme quasiment seuls les crime dramas scandinaves ont les honneurs des sorties en DVD dans nos contrées (Äkta Människor étant l'exception qui s'apprête à confirmer la règle), mes espoirs d'un jour pouvoir me faire une intégrale digne de ce nom sont très, très minces. Ce sont les risques du métiers, je suppose. Mais même avec une compréhension imparfaite de la série (fort heureusement, il y a un peu d'anglais de temps à autres, et surtout, elle repose en grande partie sur l'observation de ses personnages), il est juste impossible pour moi de vous citer un défaut de la série, je n'en ai trouvé aucun ! Par voie détournée, ça m'a aussi rappelé combien il est important qu'un jour, même si c'est dans dix ans, je parle un Suédois immaculé qui me permette de me mettre devant ce genre de perles sans ciller (Kommissarie Winter en étant une autre). Oui, il y a d'excellentes séries partout dans le monde, et non, je ne peux pas apprendre toutes les langues de la planète, mais le rêve que je nourrissais, adolescente, d'apprendre le Suédois, n'est que ravivé par ce genre de séries. Un jour...

WoodleyWoodley, c'était un peu la petite perle sous-estimée de mon début d'année, et même si j'ai tenté de partager cette découverte avec quelques proches et que ça s'est avéré être un échec (ma frangine, rei, m'a dit qu'elle avait l'impression de regarder Mr. Bean, et dans sa bouche ça ne sonnait pas bien du tout !), je conserve un souvenir ému de cet épisode inaugural parfaitement réussi, drôle et poétique, et pourtant, profondément triste : tout ce qu'il faut pour me charmer, donc. Souvenir qui n'a d'ailleurs pas matière à en être un, puisque je me suis ruée sur les DVD après avoir vu le final, qui n'a fait que confirmer les impressions du premier épisode...

BuzzAldrin-TitleLa première review de Buzz Aldrin n'aura, en réalité, pas été celle d'un pilote mais celle des trois premiers épisodes (sur 4). Vous me pardonnerez cette tricherie, mais la série aura tant compté pour moi, se classant aisément parmi les plus marquantes de l'année, que n'en faire aucune mention aurait été criminel. D'ailleurs régulièrement, ...alors que je n'ai cagoulé puis acheté les épisodes qu'au printemps ! Ca en dit long sur l'impact de la série, laquelle a en outre frappé mon imaginaire et stimulé, une fois de plus, mes désirs de Scandinavie. Un jour, ce qui va se passer, c'est que je vais vraiment partir m'installer dans les îles Færoe, et puis c'est tout.

Unite9Dans un automne foisonnant de reviews de pilote (lesquelles sont consultables dans la catégorie Review vers le futur, dédiée à ce qui n'est pas encore diffusé sous nos lattitudes, sinon on ne s'en sort pas), quelques séries ont tiré leur épingle du jeu. La québécoise Unité 9 était de celle-là, confirmant que la télévision québécoise nous en remontre régulièrement, même si, diantre, on le savait déjà et c'était pas forcément la peine de nous mettre le nez dedans. Mais quel panache, quelle excellence dans la façon dont Unité 9 révèle ses personnages à eux-mêmes, et prend le contrepied absolu de tous les clichés sur les séries carcérales, a fortiori féminines (Capadocia, qui s'est éteinte cette année, a des vertus, mais pas celles du réalisme). En offrant un univers et des personnages ancrés dans le réel et l'authentique comme, de vous à moi, seuls les Québécois savent faire (mais après tout, à chacun ses points forts), la série s'est taillée la part du lion à la fois dans mon coeur, et dans les audiences de son pays natal. Et je dis que c'est amplement mérité !

SoumatouKabushikigaishaAprès un premier semestre assez peu dédié aux séries asiatiques (il y a bien eu Cleopatra na Onnatachi, mais la baudruche s'est très vite dégonflée, d'ailleurs je voulais initialement en faire un post de bilan pour étudier l'anatomie de cet échec, mais je n'en ai pas trouvé le courage), sans vraie grande raison pour tout vous avouer, je me suis reprise en main à l'automne, en revenant à la fois sur les pilotes de la saison qui a commencé début octobre, mais aussi sur quelques autres séries, soit achetées en DVD, soit tout simplement exhumées de mes archives des mois précédents. Soumatou Kabushikigaisha a certainement été l'un des plus impressionnants, avec sa formule intelligente, sa narration impeccable, et son excellente réalisation. Mon Dieu, rien que d'y penser, j'en ai des frissons !

OsozakinoHimawari-580

Dans un autre registre, et toujours chez nos amis nippons, Osozaki no Himawari est une chronique plus humaine, mais qui m'a touchée... écoutez, c'est bien simple, comme l'avait fait Buzz Aldrin. Il y avait donc du niveau. Sauf que seuls les Japonais sont capables de fournir en un temps record une série profondément ancrée dans l'air du temps et en même temps, délictatement subtile et humaine ; rien que pour ça, mon amour pour les séries nippones est indestructible, parce que quoi qu'il arrive, il se trouve toujours une série pour vous réduire le coeur en bouillie. Pour des raisons essentiellement techniques, je n'ai pas fini la saison, mais nul doute que quand je lui aurai fait un sort, ça va se finir en post de bilan !

2012 n'a pas été qu'inédits, loin de là, et j'ai tenté mon lot de rediffusions, de fouilles archéologiques et/ou de re-visionnages, comme chaque année. Cela fait partie de mes petits plaisirs, il faut l'admettre, que de tenter des pilotes plus anciens, les séries achevées voire oubliées, ou même de me recoller devant un pilote déjà regardé par le passé, juste pour le plaisir de vérifier si j'en pense la même chose ! Il y a aussi eu, comme toujours avec moi, des petites "phases" assez sympathiques, aussi, comme la semaine russe, le moment où je me suis intéressée aux séries d'espionnage (de Covert Affairs à Spy, en passant par Spooks et Get Smart ; hélas je n'ai jamais réussi à cagouler le pilote de I, Spy et du coup ça m'a coupée dans mon élan), je me suis bien amusée à butiner des pilotes selon des thèmes ou des destinations originaux, en tous cas pour moi puisque jusque là, j'avais vu très peu de séries d'espionnage par exemple. Et en plus de tout ça, un peu de lecture et de cinéma... voire les deux en même temps ! Franchement, on s'est pas ennuyés.
Comment tout ça a tenu en une seule année ?!

En dépit de ma réputation, qui je le reconnais est méritée, de pilotovore... eh bien, en y réfléchissant, j'ai cependant réalisé que j'avais regardé énormément de saisons complètes et d'intégrales cette année. Mais qui a vraiment besoin de dormir plus de 4 heures par jour, hein, qui ?

Carnivale-PromoRegardée dans le cadre de ce bon vieux SeriesLive Show, l'intégrale de Carnivàle n'aura pas été un marathon de tout repos. D'abord, parce que la série est très exigeante, impliquant une concentration de chaque instant alors que l'ambiance a aisément de quoi vriller les nerfs (ça n'aide pas que je sois une petite nature). Mais aussi parce que la seconde saison aura été épouvantablement longue. J'ai rarement éprouvé de telles difficultés à finir un marathon, mais il n'en reste pas moins que Carnivàle est une excellente série dont on parle trop peu... au moins la première saison. Je suis contente de l'avoir vue, tout comme je suis soulagée d'en être venue à bout ; j'espère bien ne plus jamais vivre ça.

NoWonderWhytheWonderfallsC'était l'un de mes objectifs du mois de mars : me refaire la première et unique saison de Wonderfalls ; après un visionnage du pilote couronné de succès, l'intégrale est passée comme une lettre à la poste en une semaine ! L'univers de Fuller est toujours un ravissement sans pareil pour moi, je ne m'en lasse pas... et pourtant, cette intégrale a été l'occasion de (re)découvrir des défauts de la série qui m'avaient échappé avec le temps. Il y a une raison pour laquelle Wonderfalls n'a eu qu'une saison, même si elle aurait probablement été capable de s'améliorer avec le temps (on ne le saura jamais), que la diffusion chaotique d'origine n'a probablement pas aidées. Mais Wonderfalls reste une vraie petite merveille pleine de tendresse, de bonnes idées et de bons sujets, même parfois traités de façon brouillonne, et elle constitue en outre une pierre angulaire du Fullerverse, tant elle cristallise de choses sur son créateur.

Apparences-TitleLe Québec a connu une très bonne année sur ce blog, il faut bien le dire. L'année avait commencé sur les chapeaux de roues avec Apparences, un thriller familial du meilleur goût, captivant, intelligent, formidablement bien filmé et interprété... Si on ferme les yeux et qu'on arrive à mettre de côté l'accent, on a presque l'impression d'assister à ce qu'une excellente série française pourrait être ! Ca fait rêver, non ?

Cloudstreet-MonologueDiffusée en 2011, Cloudstreet était déjà devenue une sorte de monstre sacré à mes yeux. Mais la première fois, je n'avais pas osé m'atteler à une review. C'est au moment d'un revisionnage qui m'avait laissée sur les genoux, dans le plus excellent sens du terme, que j'ai finalement remonté mes manches et tenté de lui rendre justice. Inutile de préciser que la tâche est surhumaine, et qu'en-dehors d'un visionnage, il n'existe aucun moyen de célébrer convenablement le génie et la beauté de Cloudstreet. Ecrire sur Cloudstreet est une tâche ingrate, mais il faut que quelqu'un s'en charge, parce que vous laisser passer à côté serait criminel de ma part. Et d'ailleurs rien que d'en parler, j'ai envie de me re-faire une intégrale. Ah, si je m'écoutais...

FamousinaSmallTownUne brutale rupture de connexion internet m'a poussée à me tourner vers mes DVD de Gilmore Girls cet été, dans un de ces marathons impromptus qui semblent avoir jalonné l'année (et qui d'ailleurs m'a poussée à achever d'acquérir tous les coffrets). La surprise de cette intégrale aura été de découvrir que, si lorsque j'avais découvert la série, j'avais adoré Lorelai, avec les années, je suis dorénavant bien plus portée vers Rory (les questionnements amoureux de sa mère ayant fini de m'insupporter vers la fin, allergie à la romance aidant). C'était intéressant de découvrir que mon point de vue avait changé sur mon "personnage préféré", alors que j'ai toujours la même tendresse pour la série, laquelle est parvenue, avec une efficacité rare, à aborder des sujets familiaux sans jamais tomber dans l'excès de chamallow (sauf lors des soirées Charlie et la Chocolaterie, évidemment). C'est ça, une série qui vieillit bien, une série qu'on continue d'aimer même si les raisons pour le faire changent...

TheStarterWife-Promo

Aurais-je regardé les DVD de The Starter Wife sans le visionnage de Smash ? Et plus encore, aurais-je seulement eu l'idée de jeter un oeil au prix des coffrets ? C'est à cela qu'on voit que Smash a décidément été importante cette année... The Starter Wife, idéale pour l'été, aura été un petit marathon sans prise de tête, valant principalement pour la présence lumineuse de Debra Messing et la mini-série, la saison qui suit étant à oublier totalement. D'ailleurs, pouf, à partir de demain, la saison 1 de The Starter Wife, on n'en parle plus jamais, jamais, jamais !

ItsDangeroustogoalone-1

C'était l'un de mes derniers marathons de l'année (avec Jack & Bobby qui se concluera l'an prochain). Scrubs, que je n'avais jusque là jamais vue en intégralité, m'aura bouleversée. Et m'aura aussi rappelé combien les intégrales sont importantes pour avoir une vision à la fois large et détaillée d'une série, car tant de choses nous échappent lors d'un visionnage hebdomadaire ou, pire, ponctuel... Si je devais parler d'un coup de coeur de la fin de l'année, Scrubs serait probablement celui-là, avec ses pitreries, certes, mais aussi et surtout son constant soucis d'innover, du moins si l'on exclut la dernière saison pour ABC, et son sens aiguisé de la narration, retournées régulièrement comme une crêpe sous les yeux ébahis de votre serviteur. Le final de la saison 8, qu'à des fins de préservation de notre santé mentale collective, nous allons estimer être le series finale, est également l'un des plus réussis et, en dépit du fait que ça fasse 15 jours que je l'ai regardé, il m'arrive encore d'avoir une larme à l'oeil en y pensant... La séparation d'avec Scrubs est vraiment difficile, et même si c'est sur le tard, on peut dire que la série compte vraiment à présent.

Piemarathon-1x01-TitleVous l'aurez peut-être remarqué, 2012 aura aussi été l'occasion d'une tentative de marathon Pushing Daisies, surnommé le Piemarathon, mais les plus observateurs parmi vous auront remarqué que je ne suis pas allée au bout. La raison en est simple : je n'ai jamais vu le dernier épisode de Pushing Daisies (non, jamais), et comme je n'arrivais pas à me décider pour savoir si, cette fois, j'allais le regarder et réellement "laisser partir" la série, j'ai tout simplement fini par abandonner le marathon pendant la saison 2, plutôt que de me retrouver à devoir faire un choix. Dans ma logique tordue (et en réalité totalement dictée par les sentiments, donc illogique), ça a du sens, même si je suis bien consciente que ce soit un peu dérisoire, la série n'en étant pas moins annulée pour autant. Peut-être trouverai-je un jour le courage de finir ce marathon. Ou bien, me connaissant, vais-je regarder le pilote encore plusieurs fois, finir par me lancer dans une nouvelle intégrale de la série, et m'interrompre encore avant la fin ; c'est beaucoup plus mon genre, sachant combien j'ai du mal à admettre la fin de cette série. Etrangement, probablement un peu par associations d'idées même si ce n'est pas la seule raison, c'est aussi pour cela que je n'ai pas [encore] vu Mockingbird Lane...

TheonlyeasydayisyesterdayJ'avais aussi commencé à regarder SPACE 2063, après environ 16 années d'attente pour posséder les DVD (gloire d'ailleurs à ma toute première carte bancaire, elle aura été joyeusement étrennée pendant l'année !), mais j'ai fini surtout par revoir mes épisodes préférés. Une intégrale plus sérieuse et moins émotive sera probablement dans les cartes l'an prochain... et vu que j'ai aucun soucis avec le final de la série, je sens bien arriver les reviews épisode par épisode. Et puis d'ailleurs, regarder SPACE 2063 en 2013, ça prend tout de même une signification toute autre, non ?

Il y a eu beaucoup, beaucoup d'autres séries, évidemment. Il est impossible de toutes les citer, ces intégrales plus ou moins plannifiées (souvent moins que plus, en réalité) qui ont jalonné l'année... D'ailleurs même les tags de Canalblog abdiquent devant le nombre ! New Girl, Revenge, la saison 2 de Downton Abbey (là encore dans la souffrance), la première saison de Srugim (vu que j'ai conscience d'être seule à regarder cela, je ne me suis pas apesantie sur les saisons suivantes), Girl vs. Boy, Outland, la première saison d'Intersexions (en attendant, avec impatience, la suivante...), Sherlock, Call the Midwife, et bien d'autres : autant de saisons et/ou de séries que je me suis enfilées d'un trait, et qui sont autant d'exemples qui me donnent envie de vous dire que 2012 a quand même été une p*tain d'année !
Je vous laisse cliquer sur "Outils de recherche avancés" pour remonter les tags qui vont bien, et en apprendre plus sur ces bilans, si le coeur vous en dit. Il y a quelques temps, Eclair m'avait fait remarquer que je n'écrivais pas beaucoup de bilans de saison ; je pense m'être améliorée depuis !

Et puis, 2012 aura aussi eu des retournements de situation totalement imprévisibles !!! Eh oui, car contre toute attente, j'aurai testé un nombre jusque là inégalé de séries françaises, dans le souci de me réconcilier avec la fameuse "fiction française" (coup de tonnerre, frissons dans l'assemblée, cri d'effroi d'une femme qui s'évanouit, tout ça). Bon, reconnaissons-le, ça n'a pas toujours été chose facile, et il m'est arrivé de me résigner.
Mais entre Le Visiteur du Futur, Kaboul Kitchen, Hénaut Président, Ainsi Soient-Ils, dans le camps des bonnes nouvelles, mais aussi Mafiosa, Clash, Workingirls, du côté des échecs en ce qui me concerne, jamais je n'ai donné leur chance à autant de séries françaises, et je dis tant mieux, car c'est quand même le dernier bastion de mes vieilles habitudes géographiquement sectaires en matière de téléphagie.
Là encore, les tags explosent, alors n'hésitez pas à aller faire votre marché dans les archives (encore une fois en cliquant "Outils de recherche avancés" puis en abusant de la fonction de recherche de votre navigateur).

LesRevenants-PosterJ'aurai même fini sur un absolu d'excellente série française, Les Revenants, dont je m'achète le DVD en janvier (bon, j'ai un peu remis l'achat de quelques jours par rapport à ce que je m'étais promis, mais surtout parce que je me suis quand même déjà bien gâtée en 2012 !!!) et qui est certainement... j'ose à peine le dire... un coup de coeur français ? Ca fait bizarre à écrire, je ne vous le cache pas. J'espère que, vu la mini-polémique qui a suivi sa diffusion, le final (que je n'ai pas encore vu) ne me découragera pas de mon enthousiasme nouveau. L'an prochain, je m'attaque, c'est dit, à Engrenages, avec peut-être une retentative d'Un Village français, j'espère que mon petit nuage ne va pas se transformer en vapeur d'eau...

Mais probablement que ce qui restera comme le temps fort de cette année 2012, c'est l'aspect communautaire ; désormais, ce blog vit une part non-négligeable de son activité... sur Twitter. Entre les réflexions à chaud qui ne méritent pas forcément un post (déjà que j'écris quotidiennement, si en plus je me mettais à écrire sur tout ce que je regarde !) et les échanges autour de sujets de débat, comme ça a été le cas avec nombre d'entre vous au fil des mois, il va sans dire que désormais, Twitter et le blog sont devenus inséparables et complémentaires.
Plus encore, l'année aura été rythmée par des évènements téléphagiques de groupe. C'est une tendance qu'on peut tous observer, mais regarder des séries tout seul n'est tout simplement plus possible de nos jours. Et tant mieux ! D'ailleurs, quand on se sent seul, on ne sait plus comment le gérer, alors que les téléphages de ma génération ont pourtant bien connu ça ; c'était avant l'adsl et les réseaux sociaux, évidemment. Aujourd'hui, non seulement on peut parler de ce qu'on regarde, mais on peut partager les visionnages. Et ça change tout.

OzmarathonAinsi, le désormais fameux Ozmarathon, né à la toute fin 2011 mais dont l'essentiel a en réalité été regardé en 2012, aura jalonné toute l'année. C'est une expérience collective de la EmCrew, avec whisperintherain, LL, Elvr et Aur0re, qui nous demande de développer des trésors d'organisation, mais s'avère toujours payant parce qu'il rend chaque épisode dix fois plus appréciable pour l'avoir lancé au même moment aux quatre coins du pays, et pouvoir en deviser en direct sur Twitter (ou en léger différé pour ceux d'entre nous qui affectionnent le plein écran par-dessus tout). Le Ozmarathon trouvera une conclusion en 2013, et ça me déchire rien que d'y penser. D'ailleurs, c'est pas pour rien que j'écris moins vite mes reviews, ça me pèse d'arriver au bout...

Smash-5678Smash, encore ! Le SmashEnsemble, comme il se surnomme, a réuni des téléphages différents et variés (l'équipe a été un peu plus mouvante que pour le Ozmarathon, parce que certains d'entre nous ont préféré suivre la diffusion en direct quand les autres ont scrupuleusement suivi le Black March). Définition-même de l'expérience sociale réussie et enrichissante, les visionnages collectifs du SmashEnsemble ont permis de décupler l'effet de certaines chansons, de deviser gaiement des intrigues (ou des personnages insupportables, oui Leo, c'est de toi qu'on parle), ou plus simplement de passer 45mn devant un épisode... puis 2h à se remémorer les meilleures scènes ! De toutes les fois où j'ai regardé des séries avec d'autres téléphages sur Twitter, le visionnage de la première saison de Smash compte parmi les plus excitants et amusants. On recommence en saison 2, hein, dites les gars ?

En 2013, un truc que je voudrais essayer de mettre en place, c'est un visionnage similaire à celui du Ozmarathon ou de Smash, mais au lieu d'être sur Twitter au moment de lancer l'épisode simultanément, les participants se rejoindraient sur Skype, par écrit et/ou oral. Nous faisons si rarement l'expérience du ressenti des autres téléphages... Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais dans mon entourage, il n'y a pas de téléphages (même si j'en forme quelques uns en ce moment, et que l'un d'entre eux, à qui j'ai fait regarder Réttur et qui a découvert le pilote de Bron/Broen avec moi, me donne de solides espoirs), et du coup ça m'intéresserait de voir comment chacun vit ses visionnages, à condition bien-sûr d'être entre téléphages qui ne s'auto-censurent pas. Moi par exemple, je sais que j'applaudis quand quelque chose est vraiment, vraiment drôle, ou parfois à la fin d'un numéro musical vraiment réussi ; d'autres jurent probablement comme des charretiers ou poussent des soupirs ou Dieu sait quoi. Les téléphages s'investissent comme nuls autres dans leur visionnage, émotionnellement, et j'aimerais tourner cela en expérience commune ; l'épisode importe peu, je n'ai pas d'idée arrêtée, mais je pense que ce sera amusant et intéressant. J'espère pouvoir organiser ça avec des téléphages de bonne volonté prêts à donner d'eux-mêmes... pour la science !

Alors évidemment, 2012, c'était ça et bien plus encore. Plein de découvertes, de trouvailles, de coups de coeur, d'intégrales, d'achats, de news (d'ailleurs pas d'inquiétude, les world tours reviennent en 2013, même si je me suis un peu laissée distancer par les boulots en cette fin d'année), avec évidemment, ce que cela comporte de coup de blues, d'accès de rage ou de désespoir, parce qu'aucune année n'est parfaite... mais quand on est téléphage, elles sont toujours fascinantes !

Pour finir ce post, je voudrais vous adresser mes meilleurs voeux pour la nouvelle année. Vous avez été des lecteurs formidables (même si les commentaires sont toujours trop rares à mon goût, enfin j'dis ça...), passionnés, intéressants, ouverts et toujours curieux, et il s'avère que, eh bien, c'est comme ça que j'aime les téléphages de mon entourage, voilà tout. Bah ouais, j'vous aime, allez, comme ça c'est dit !
J'espère que votre année télévisuelle a été aussi riche que la mienne, et je vous invite à partager vos temps forts et vos meilleurs souvenirs en commentaires, si le coeur vous en dit... Et surtout, sur-tout, je vous souhaite une excellente année 2013, avec plein de bonnes choses sur votre écran, bien-sûr, mais aussi dans votre vie.

Bon et puis, de toute façon, on se retrouve demain pour un nouveau post quotidien, alors, hein, on ne se perd pas de vue. Ciao 2012 !
PS : ce post a été programmé à l'avance mais il n'en a pas moins été fait avec amour... ne lui en veuillez pas juste parce qu'il est conçu in vitro !

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30 décembre 2012

Mon cher cancre

Le plan, ce soir, était de vous parler de Jack & Bobby. D'admettre que, bon, voir toute la saison/série avant la fin de l'année, c'était peut-être un peu ambitieux, hein, héhé, voilà voilà... mais que c'est chouette d'enfin regarder ce marathon, parce qu'il y a plein de choses que j'avais oubliées.
Bon bah finalement je sais pas pourquoi je voulais vous en faire tout un post, voilà, en deux phrases c'est résumé. Next.

Mais quelque chose s'est produit sur ma timeline Twitter qui m'a empêchée de vous en parler.
CECI.

Et ça m'a rappelé combien Partners me manquait. Ce qui est idiot parce que je le savais déjà, et que c'est le genre de crève-coeur qui ne trouve aucune sorte d'intérêt à être rappelé au bon souvenir du téléphage. Mais enfin, on en est là : Partners me manque.
Je ne sais pas, au juste, pourquoi je m'en étonne. Outsourced me manque encore. Better With You me manque encore. Committed me manque encore. Au nom du ciel, The War Next Door me manque encore certains jours ! Vous le voyez, ça n'a rien de nouveau (ni d'exhaustif). Plein de séries me manquent avec les années. J'en trouve de nouvelles pour me plaire, j'ai cette chance (tout le monde ne l'a pas, et il s'est déjà vu que quelques téléphages passéistes vivent uniquement sur leurs réserves d'épisodes d'une poignée de séries fétiches en trouvant que plus rien n'est aussi bon... eh bien c'est pas prêt de m'arriver, je pense !), mais les autres me manquent aussi.

Le plus fou, c'est que dans cette liste, on trouve beaucoup, si ce n'est une majorité, de comédies. Pour moi qui, il y a quelques années encore, avais du mal avec les comédies, je trouve ça plutôt rassurant ; mais il faut quand même admettre que la majorité de ces comédies, je les ai aimées et elles me manquent principalement parce qu'elles me renvoyaient une impression de tendresse et de chaleur, pas nécessairement pour leur hilarité (vous commencez à comprendre ce qui leur a coûté la vie !). Ce sont simplement des univers où je me sentais bien, accueillie par des personnages adorables et fantasques, et ça suffisait.

Evidemment, il y a des séries autrement plus grandes, d'un point de vue objectif, qui ont été annulées et dont la disparition est regrettable, voire même triste, même si souvent elle arrive à un moment où, objectivement, il valait mieux arrêter en pleine gloire voire même une saison juste après. On pourrait en citer plein. Les tops divers et variés des plus grandes séries en comportent généralement pas mal, par exemple. Et quand la EmCrew va finir le Ozmarathon quelque part début 2013, mon premier réflexe sera probablement, dans un post, de vous citer Oz comme l'une de ces grandes séries dont j'aurais aimé qu'elles durent plus longtemps. Il faut dire aussi que j'aime pas finir une série ; ça explique plein de choses, n'est-ce pas ?
Il y a des séries autrement plus capitales dans l'histoire de ma téléphagie, qui ont été annulées elles aussi, et me laissent une douleur bien plus sourde ; Pushing Daisies ou Life, par exemple, comptent parmi les séries parties trop vite, et dont l'absence est bien plus difficile à avaler, parce que non seulement je les aimais, mais elles étaient bonnes, punaise, et ça, pardonnez-moi l'expression, mais ça fout la rage.

Mais parmi ce qu'il est généralement admis d'appeler les "petites merdes", les séries sans avenir qui peuplent à chaque saison les grilles, alors qu'on sait, au fond de soi, qu'elles seront les premiers fusibles à sauter quelque part pendant l'automne (ou au mois de janvier, si elles ont les honneurs de la mid-season, c'est-à-dire qu'elles remplacent déjà un autre fusible et que le disjoncteur donne des signes de faiblesses), il y a de véritables perles qui me rendent toute émue rien qu'à penser à elles, avec une petite larme de joie dans un oeil de retrouver les "vieux" copains, et une larme de peine dans l'autre d'avoir dû s'en séparer si vite, comme quand Delphine a ressorti le générique de Partners.
Pas parce qu'elles étaient meilleures que les séries qui ont survécu (quoique, tout est relatif si on le rapporte à la longévité de Two and a Half Men...), mais parce qu'elles étaient quand même fichtrement sympa et chaleureuses et confortables et... Ouais, accueillantes ; c'est le mot.

Au juste, j'ai beau y réfléchir, je ne trouve rien qui explique pourquoi je sois surprise d'être toujours peinée par l'annulation de Partners, parce qu'effectivement chaque année, il y a toujours une ou deux séries de ce genre pour me donner une petite estocade à mon coeur de téléphage et me rappeler qu'aucune annulation d'une série qu'on regarde n'est vraiment anodine, quand bien même on sait objectivement que ce n'est pas une série d'une qualité inouïe et qu'elle est condamnée à plus ou moins court terme vu les critiques et/ou les audiences. Je devrais le savoir, donc. Mais rien à faire, ça me prend par surprise. Peut-être parce qu'on se fait souvent une très haute idée de nos préférences téléphagiques, ou parce qu'on croit qu'on ne se laissera plus avoir.
Sauf qu'on peut pas lutter contre le fait qu'on s'attache parfois à des séries que le reste de la planète persiste à qualifier de "petites merdes", et encore moins lutter contre le fait qu'une fois de temps en temps, bah ça va nous flanquer un coup au moral que de se rappeler qu'avant, on regardait la série, mais que maintenant on peut plus, que la face du monde n'en est pas changée mais que ça aurait donné une saveure toute différente à un mardi soir ou un samedi après-midi... et c'est déjà pas si mal !

Partners-0Pour l'occasion j'ai pas trouvé de gif du générique de Partners, alors je vous en ai fait un, voilà !

Alors qu'une nouvelle année nous regarde avec défi dans les yeux, l'air de dire "t'as même pas idée des séries que tu vas découvrir cette année", j'aimerais dire que symboliquement, je vais laisser ma petite larmouchette pour Partners en 2012, mais je n'ai toujours pas laissé celle pour Outsourced en 2010, par exemple, alors, bon.
Et dans un an, deux ans, trois ans, il y aura une autre série totalement inoffensive qui m'aura charmée tout pareil, et je vais la regretter tout pareil, en me disant que c'est pas facile d'en faire le deuil, parce que dans le fond, je ne l'ai toujours pas fait pour Partners non plus.
On peut donc en conclure que tout ça est la faute du non-renouvellement de The War Next Door.

Mais se dire que quoi qu'on regarde, n'importe quelle série au monde, absolument chacune, a au moins une personne qui la regrette, a aussi quelque chose d'assez, comment dire ? Téléphagiquement poétique. Vous ne trouvez pas ?

...Bon alors, c'est à vous maintenant : quelle "petite merde" regrettez-vous du plus profond de votre coeur de téléphage ?

29 décembre 2012

Belle à en mourir de jalousie

C'est en cherchant le pilote de la série pour la jeunesse Dead Gorgeous pour le boulot que je suis tombée sur celui du drama Drop Dead Gorgeous ; ce sont des choses qui arrivent. Comme je ne suis pas une malpolie, j'ai donc regardé celui de Drop Dead Gorgeous ! Sérieusement, vous m'avez déjà vue refuser de tester un pilote ? Bilan des opérations, me voilà avec une nouvelle série dans mon planning !
Comment on en est arrivés là ? Pour mieux comprendre ce phénomène, revenons sur ce pilote...

DropDeadGorgeous

Lancée en 2006 par BBC Three, Drop Dead Gorgeous raconte comment une jeune adolescente, Ashley Webb, est découverte complètement par hasard par un bel après-midi, et comment elle devient mannequin. Jusque là, rien de très affolant ; j'irai même jusqu'à dire que sur le papier, il n'y a aucune raison de regarder Drop Dead Gorgeous plus qu'il n'y en avait de s'infliger The Beautiful Life.
Mais ce qui fait toute la différence, c'est que Drop Dead Gorgeous est profondément authentique, à la fois dans sa façon de développer l'histoire, et dans le ton qu'elle emploie pour le faire. Bien que passant par quelques clichés vraisemblablement incontournables, le pilote va entièrement se dérouler du point de vue de la famille d'Ashley, plus que d'Ashley elle-même, permettant ainsi à la fois aux personnages et surtout, aux spectateurs, de garder les pieds sur terre. On ne cherche pas ici à vendre du rêve, mais plutôt à se demander ce qu'il se passerait si une adolescente parmi tant d'autres se voyait offrir un embryon d'opportunité.

Les Webb sont en effet un couple de la classe moyenne complètement normaux, habitant une modeste barraque toujours en bordel avec leurs trois enfants, et travaillant dans des boulots assez peu glamour (elle travaille dans une cantine scolaire, il est garagiste). Les deux filles ainées, Ashley et Jade, s'entendent à merveille ; il faut dire que Jade est une adolescente très assurée, assez fière de ce à quoi elle ressemble, et qu'Ashley de son côté est un peu renfermée et toute disposer à laisser sa soeur jouer la star de la famille ; elles ont aussi un petit frère qui se situe dans ce que mes parents avaient coutume d'appeler "l'âge con", avec lequel elles se chamaillent régulièrement. Rien que de très classique, donc... jusqu'à ce qu'un jour, alors qu'elle sont en train de papoter dans un troquet, Jade et Ashley sont approchées par une découvreuse qui promet que l'une des filles pourrait tout-à-fait faire carrière dans la mode. Mais cette fille, c'est la grande et élancée Ashley ; Jade est trop petite pour le mannequinnat. Imaginez la claque, un peu.

A partir de là, le pilote de Drop Dead Gorgeous va donc consciencieusement surveiller la façon dont les choses évoluent : le premier coup de fil, la viste d'un manager venu d'une agence locale pour signer Ashley, le premier contrat...
Les choses vont assez vite mais, l'épisode durant la bagatelle de 56mn, on aura aussi le temps de vivre, aux côtés des parents Webb, les questionnements inhérents à la situation : faut-il laisser Ashley s'embarquer là-dedans ? Et sa santé ? Et ses études ? Et sa soeur ? Et on n'y connait rien !
Ces parents modestes se retrouvent à prendre des décisions qu'ils n'avaient pas prévues ; et une fois qu'elles sont prises, encore faut-il les assumer, car entre accepter qu'Ashley signe hypothétiquement avec une agence, et le moment où il faut accompagner celle-ci en plein milieu de la journée à un photoshoot calé dans l'urgence, il y a une différence.
Toute la famille se retrouve changée par la nouvelle vie d'Ashley ; il y a les copines qui sont super fières, les "ennemies" au lycée à qui on peut maintenant river le clou, bien-sûr, mais il y a aussi le fait que le partage des tâches à la maison a changé maintenant que Pauline, la mère, suit Ashley dans tous ses engagements pour veiller sur elle, et que c'est le père, Terry, qui doit assumer la préparation du dîner, par exemple. Ce n'est pas grand'chose en théorie, mais dans l'intimité de cette petite famille, c'est vraiment déstabilisant, même si tous s'adaptent, dans un premier temps, de bon coeur.

Enfin, non : pas tous. Le personnage de Jade, en particulier, est au moins aussi important dans la série que celui d'Ashley ; profondément blessée par le fait qu'elle n'ait pas été considérée plus belle que sa soeur (ou, au pire, aussi belle), elle va passer une bonne partie de ce pilote à être à la fois ravie pour sa frangine, jalouse, et en même temps, peinée par les retombées sur sa propre vie, qu'il s'agisse d'aider un peu plus à la maison pour les tâches ménagères ou de voir que son petit copain regarde Ashley bien différemment maintenant qu'il sait qu'elle est prise en photo par des professionnels. Jade va donc se retrancher à la fois dans un comportement passif-agressif, et régulièrement envoyé des piques à sa soeur sans raison valable apparente, et aussi souffrir secrètement. On sent vraiment l'adolescente meurtrie au dernier degré, qui n'est pas mauvaise par nature et qui donc aimerait se réjouir sincèrement pour ce qui arrive à sa soeur et meilleure amie, mais qui n'y parvient pas tout-à-fait et qui a besoin de l'exprimer d'une façon ou d'une autre (ce sera donc les remarques assassines en public, et les larmes quand elle est seule). Qui plus est, depuis qu'Ashley fait l'objet de tant d'attentions, Jade, qui était auparavant la petite reine des abeilles de son entourage, devient aussi, progressivement, transparente. Alors certes, cette opportunité va faire des merveilles pour la confiance en soi d'Ashley, qui en avait bien besoin, mais elle va aussi causer du tort, on le sent bien dans cet épisode, à sa soeur, désormais obligée de vivre dans son ombre... quand bien même Ashley se contente pour le moment de faire quelques photos de maillots de bain pour une pub dans les pages locales.

Outre des personnages très touchants (essentiellement Jade et Pauline, très présentes dramatiquement), Drop Dead Gorgeous, c'est aussi voire même avant tout une façon de filmer la famille Webb qui est incroyablement tangible. Rarement une série aura été capable de me donner l'impression d'être aussi réaliste. Si vous êtes comme moi et que, quand vous pensez au quotidien dans votre famille, dans votre enfance, vous vous souvenez des dîners préparés vite fait dans une poëlle, de la lumière un peu jaune de la cuisine le matin au petit déjeuner, des bisbilles avec la fratrie sur le canapé après l'école, les disputes mais aussi les silences, les conversations qui sont un peu creuses mais qu'on a forcément, juste parce qu'on vit ensemble... bref, de tout ce qui n'est jamais montré dans 99,999% des séries sur le quotidien des personnages, et qui forme pourtant 99,999% de leur quotidien, eh bien c'est ça, ce que tient Drop Dead Gorgeous.
D'une façon rare et difficile à expliquer, la série parvient à vous donner l'impression de partager tout ce qui constitue les banalités triviales de la vie de famille, de la vaisselle qu'on n'a pas envie de faire à grand'mère qui regarde ses feuilletons à la télé, alors que, quand même, la vie de la famille Webb n'a justement plus grand'chose de banal...

C'est ce qui rend la série profondément attachante, finalement, bien plus que son sujet. En choisissant de rester extrêmement humble, et de s'intéresser dans le détail à la façon dont vit et fonctionne cette famille, Drop Dead Gorgeous instaure immédiatement, plus encore qu'une mécanique d'identification (même si effectivement les Webb pourraient être absolument n'importe quelle famille, donc la vôtre), une ambiance de proximité et d'authenticité.
En fait c'en est même destabilisant, parce que dans les premières minutes du pilote, je passais mon temps à attendre qu'il se passe "quelque chose", je sais pas, un truc important et tragique, genre Ashley devient immédiatement une superstar, ou les Webb refusent qu'elle signe et Ashley doit faire des photoshoot en secret, ou Ashley se fait violer pendant une prise de vue, ou Ashley meurt et Jade doit prendre sa place, ou j'en sais rien !!! Mais quelque chose de gros, quoi. C'est triste à dire : je suis encore trop formatée par les séries américaines ! Mais progressivement, j'ai compris que ce n'était pas ce dont parlait Drop Dead Gorgeous, et qu'on n'était pas sur la CW ou même ABC Family. Et ça m'a plu, quand je l'ai compris.

Bon alors, cette histoire de poursuivre la série, donc, que j'évoquais plus haut. Oui, je vous l'accorde, c'est pas exactement le moment, avec le marathon Jack & Bobby, les reviews entamées qu'il faut que je finalise, et tout et tout... plus le fait que j'ai décidé de refaire un challenge ciné en 2013. C'est clair, ça tombe mal. Mais pour ma défense, les deux saisons de Drop Dead Gorgeous durent respectivement 4 et 6 épisodes... donc je devrais m'en sortir. Et pour être tout-à-fait franche avec vous, j'adore quand ce genre de coup de coeur me tombe dessus, donc je râle surtout pour la forme. Qu'est-ce qu'on fait, on se retrouve pour un bilan de la série quand j'ai fini ?

Voilà et maintenant, un vote à main levée : combien de fois, en lisant le titre de Drop Dead Gorgeous, avez-vous pensé à Drop Dead Diva ? Soyez pas timides, dites-le moi franchement ; en ce qui me concerne, au cours de la rédaction de ce post, mon clavier a fourché trois fois.

28 décembre 2012

Doctor Whoverdose

En téléphagie, il y a toutes sortes de marronniers négatifs et généralistes. La rentrée : "c'est pourri, ya aucune bonne nouveauté". Les Emmy Awards : "de toute façon toutes les récompenses sont faussées". Les premières annulations : "normal, la rentrée était pourrie". Et ainsi de suite. Tous. Les. Ans.
Et puis, il y a les marronniers qui ne portent que sur une série, et qui ressortent immanquablement alors que la diffusion reprend après un hiatus. Rules of Engagement : "je savais même pas qu'elle existait encore, cette série". How I met your mother : "nan mais, cette saison, c'est la dernière, obligé". Doctor Who : "ce ne sera jamais plus pareil". Tous. Les. Ans. Voire même un peu plus souvent.

Le pire, c'est que Doctor Who semble être l'une des rares séries que de plus en plus de monde regarde, mais en sachant de moins en moins pourquoi. Quand on lit la plupart des réactions à chaud sur Twitter, par exemple, on peut sentir combien sont nombreux ceux qui ont de plus en plus de mal, ou qui décident de regarder le bon côté des choses volontairement pour ne pas lâcher une série qu'ils suivent depuis de longues années.
C'est vrai même pour quelqu'un qui n'a démarré la série que sur le tard, comme votre serviteur ; ça fait un bout de temps maintenant que je sens bien que je continue en tirant la langue et en me forçant. Ce qui est étrange, parce que je n'ai pas coutume de me forcer à regarder une série ; au contraire, mon fonctionnement est tout l'opposé, et je fonctionne uniquement à l'envie, n'hésitant pas à arrêter une série dés qu'elle me déplaît ou simplement me lasse. Curieusement, Doctor Who est l'exception.
Je ne sais pas trop pourquoi je continue d'attendre que quelque chose se passe, que l'étincelle revienne, parce que clairement, attendre une telle chose pendant deux saisons, ce n'est pas réaliste. Quand une série a un coup de mou, ça ne dure pas deux saisons. Deux saisons, ce n'est pas un petit problème passager qui va s'améliorer la semaine prochaine ; deux saisons, c'est une raison nette et objective d'abandonner. Et pourtant non.

Une bonne partie du temps que je passe devant Doctor Who, je le passe partagée entre l'espoir et l'imagination. Et c'est peut-être bien la raison pour laquelle je continue de la suivre, parce que peu de séries provoquent ce genre d'expérience, même si ce résultat n'est obtenu que via des insuffisances.

Ainsi, chaque développement de Doctor Who me fait espérer que les choses vont s'arranger, qu'il y a quelque chose de grand après le prochain virage, que la révélation qui ne manquera pas d'arriver ultérieurement sera celle qui donnera du sens à des mois et des mois de visionnages laborieux. Ca a été vrai en saison 6, mais plus encore pendant la première partie de la saison 7 ; j'attendais que les éléments en place se combinent en une espèce de Transformers narratif qui prend vie une fois les pièces emboitées dans le bon ordre, et chaque fois que je croyais deceler un indice menant vers une conclusion palpitante, je trouvais une raison de persister. Bon, d'accord, cet épisode-là était décevant. Mais à la fin de la saison, ça va être immense. Comment Moffat procède-t-il pour nous laisser croire qu'il a quelque chose dans sa manche ? Par quel tour de passe-passe est-il parvenu à donner l'illusion d'avoir un plan sur le long terme ? On devrait pourtant savoir que ce n'est pas le cas, mais l'illusion est parfaite.

Mais surtout, et je crois bien que Doctor Who est la seule série actuellement en mesure de m'offrir cela, mon imagination est incroyablement stimulée à chaque épisode. Anticiper une hypothétique conclusion d'un (souvent tout aussi hypothétique) arc narratif à long terme me donne envie de me lancer dans des conjectures et des suppositions folles, et comme je vais en évoquer quelques uns, je recommande à ceux qui ne sont pas à jour de leur visionnage d'éviter le prochain paragraphe, pour cause de potentiels spoilers.
Je me rappelle encore quand je me délectais de l'idée, ou plutôt devrais-je dire la conviction, que Rory et Amy allaient partir en claquant la porte, en se retournant contre le Docteur. J'ai passé une bonne moitié de la saison 6, et, sans mentir, toute la saison 7 à ce jour, à y croire dur comme fer. Quand tout un épisode de ladite saison 7 a tourné autour des différences devenues impossibles à concilier entre le mode de vie des Pond et celui du Docteur, je me suis dit : le divorce est consommé. Il y a un moment où ils vont trouver qu'il va trop loin, ou qu'il fait n'importe quoi, ou tout simplement qu'ils ont passé l'âge, et un jour, le TARDIS va se planter dans leur salon et ils refuseront d'y monter. Et ça va être déchirant parce que ça ne voudra pas dire qu'ils n'aiment plus le Docteur, mais Amy/Wendy aura grandi sans plus attendre les visites de Peter Pan. Bon sang, vraiment j'étais sûre de mon coup ! Toutes les fois où le Docteur en avait fait des tonnes sans se soucier des conséquences, toutes les fois où Amy, Rory et même River l'avait rappelé à l'ordre, toutes les fois où il était à fond dans son délire sans prendre garde aux sentiments de ses propres amis... vraiment j'y croyais à fond. D'ailleurs, cette façon de rappeler que Rory est infirmier, un soigneur, quand le Docteur a perverti son propre nom et donc son titre, ça ne pouvait qu'avoir du sens ! Et puis, la fin du premier volet de la saison 7 est venue, avec son enfilade de scènes exagérément dramatiques, mais pas émouvantes, et cette façon complètement pauvre et surtout soudaine de se débarrasser fort opportunément de Rory et surtout Amy... je ne comprenais pas. Est-il possible d'être le showrunner d'une série à la mythologie riche, de l'étoffer régulièrement dans des épisodes, et de pourtant décider de ne se servir d'aucun des éléments plantés antérieurement lors de ce qui devrait être le plus important épisode de la saison, et l'un des plus importants de la série ? Ce n'est pas simplement l'histoire de cet épisode qui m'a déçue, mais carrément l'impression que je ne regardais pas la même série que celui qui en écrit une bonne partie. Je peux tolérer les revirements de situations abracadabrants, pourvu qu'ils portent une émotion qui ait du sens ; mais qu'on cherche à me faire pleurer pour me faire pleurer, sans s'appuyer sur ce qui se dit dans les épisodes précédents, au nom de l'effet de surprise, a tendance au contraire à me faire me rebiffer totalement.

Le Doctor Who de Moffat joue avec mon accoutumance, et l'entretient avec ce qu'il est plus honnête de qualifier de produits coupés. Mais une fois de temps en temps, juste une fois, il y a une vraie pillule de LSD pure, et là je décolle.

C'est précisément comme ça que je savais bien avant le départ d'Amy et Rory que j'allais continuer Doctor Who. Je le savais parce que j'étais tombée sous le charme de celle qui était annoncée comme un nouveau Companion, et qui a été introduite en début de saison 7, Oswin. Après avoir vu son épisode d'inauguration, c'était acquis que j'allais laisser, encore une fois, une chance à Moffat de me coller au plafond. Je trouvais le personnage riche, et émouvant. J'étais fascinée par sa nature, laquelle a des implications profondément dramatiques pour le Docteur.
Cette fois, ce ne sera plus jamais pareil. ET TANT MIEUX.

Ce qui nous amène au Christmas Special.
Et donc aux spoilers à tout va.

DoctorWho-Snowmen

J'étais là, j'étais prête. Je me suis mise devant mon écran en y croyant dur comme fer. Que pensez-vous qu'il soit arrivé ?
Déception. Encore et toujours, la déception.
La déception de voir toujours les mêmes artifices employés, de retrouver des trous dans le scénario (dont on prétendra qu'ils sont faits exprès, bien-sûr), d'assister à des séquences d'hystérie totale, même ; je ne sais pas quelles drogues consomme Moffat, mais il faut plannifier une intervention, là.

Evidemment, c'est un Christmas Special : il ne faut pas en attendre autre chose qu'un conte fantastique adapté à l'esprit des fêtes de fin d'année, une aventure juste un peu plus familiale que les autres. On peut s'y autoriser tout un tas de choses folles parce que, bon, c'est le Christmas Special, mais justement ce n'est que le Christmas Special ; c'est toujours comme cela que Moffat envisage son épisode annuel, pourquoi devrions-nous le considérer autrement ? Alors plein de choses sont superficielles dans cet épisode, comme dans ceux qui l'ont précédé, et des personnages secondaires sont de retour pour participer à la plaisanterie, parce que c'est un peu maintenant ou jamais, et que dans le fond, un Christmas Special n'a pas besoin d'être canon de bout en bout, alors tant pis s'il y a des raccourcis (qui a ressucité Strax ?) ou des personnages qui se limitent à leur titre et quelques bons mots (la Silurienne lesbienne et son épouse). A Noël, c'est permis. Comme le vin chaud à la cannelle, en somme.

Mais ce n'est pas ça qui est décevant, c'est plutôt de voir les pirouettes qu'effectue déjà Moffat pour nous inciter à continuer la fuite en avant.
Encore une fois, il veut nous donner de l'espoir, et il nous laisse imaginer mille choses en truffant son épisode de petits détails supposés nous stimuler. On les repère et on s'en régale, on se dit que ça augure de plein de choses pour la suite. Ne devrions-nous pas être échaudés à présent ? Evidemment, on se dit qu'il ne serait pas juste de faire un procès d'intention à Moffat : peut-être que cette fois, il a vraiment une vue sur le long terme, un projet pour son nouveau personnage, une histoire à raconter.
Et pourtant tout nous dit le contraire.

Par exemple, Clara va passer une large partie de l'épisode à minauder ; Jenna Louise-Coleman n'est pas en faute, assurément, et elle a ravi mon coeur avec son énergie et son répondant, mais le problème est que l'épisode ne repose absolument que sur cela. Qui plus est, face à un Docteur désabusé et meurtri, le personnage de Clara "Oswin" Oswald, puisque tel est apparemment son nom, revêt un visage plus pervers. La vitalité de Clara mais aussi la storyline entamée par son existence vont pousser le Docteur à se reprendre, et par la même occasion, quitter l'époque où il se stationnait sans plus rien attendre ni vouloir faire, et l'encourager à reprendre ses voyages dans l'espace et surtout le temps, à la recherche de la clé du mystère que cache cette étrange jeune femme. Vous l'aurez compris, on est en plein dans les articulations classiques autour de la manic pixie dream girl, le Docteur ayant besoin d'être sauvé de l'apathie, et seule une jeune femme péchue et prompte à flirter le tirant de sa misanthropie et son immobilisme.
De par la légèreté induite par l'exercice du Christmas Special, on va de surcroit assister à un épisode qui ne va pas entrer dans le détail des émotions du Docteur (les plus nostalgiques de l'ère Amy/Rory devraient même en être un peu froissés, tant notre Time Lord s'arrête peu sur le sujet), et qui va même balayer, comble de l'horreur, tout ce qui était dramatique chez Oswin, et qui avait rendu immédiatement sympathique ce personnage, a disparu en Clara.
Mais les émotions, dans un épisode dont la conclusion repose sur une seule larme versée, de toute façon, on sait où se les mettre, hein...

Globalement, ce Christmas Special m'a donc mise très en colère, parce qu'en dehors de quelques gimmicks créés de toute pièce sans raison apparente, si ce n'est prouver que Moffat sait créer des gimmicks sur commande (comme réussir à placer le mot "pond" dans l'épisode et notamment dans un dialogue-clé, sans jamais lui donner de sens), il n'y a rien. Mais même le talent de Moffat pour les gadgets narratifs a de sérieux coups de fatigue, comme dans cette conversation "à un mot" qui ne revêt aucun intérêt en substance, ou dans cette curieuse idée de reprendre obstinément et plusieurs fois la phrase "winter is coming" sans aucune véritable référence réelle à Game of Thrones, ni sens nouveau, un peu comme si, en gros, Moffat balançait des catchphrases comme d'autres souffrent de Tourette.
On peut voir que le Docteur est peut-être blessé par la perte de ses deux amis, mais on peut aussi voir qu'il n'a tiré aucune leçon de tout cela. Il est toujours aussi égoïste et arrogant, il l'est même plus que jamais alors qu'il se permet d'être odieux avec Strax sans aucune raison... si ce n'est celle qui devient de plus en plus évidente : son complexe de supériorité. Et depuis Demon's Run, on nous promet que ce sera adressé, et ça ne l'est toujours pas. L'opportunité n'était-elle pas idéale de le faire, alors que les "monstres" de cet épisode de Noël relèvent du prétexte ?
UNE SEULE ! Je n'ai eu le droit qu'à une seule scène sincèrement drôle et émouvante, quand Clara découvre le (nouveau) TARDIS, lance quelques répliques bien trouvées et intéressantes, et surtout, parvient à toucher le Docteur. On a failli tenir quelque chose... qui s'échappe aussitôt. Une seule éclaircie de deux minutes et trente-sept secondes (j'ai compté). Si au moins elle n'existait pas, j'arriverais à arrêter Doctor Who, mais elle est là, et c'est vraiment le plus frustrant de tout !

Car c'est justement pour ces quelques miligrammes de coke téléphagique que je continue de revenir, et j'entrevois toute la perversion de ma relation à Doctor Who depuis quelques saisons. Quelques rachitiques scènes soudain touchées par la grâce ponctuent des épisodes généralement d'une grande facilité, pour ne pas dire d'une épouvantable flemmardise. Mais dans ces scènes d'exception, je vois des promesses, quand clairement, l'expérience a prouvé que je me contente d'halluciner des éléphants bleus.
Il n'empêche. D'ici le prochain épisode, comme d'habitude, je vais me perdre en conjectures et en hypothèses, qui non seulement ne se révèleront jamais vraies, mais ne seront même pas supplantées par les trouvailles que Moffat nous tirera au dernier moment de son chapeau. Et je suis très, très en colère d'avoir ce genre de relation avec une série. Mais je suis aussi très, très sous le charme de Clara Oswin Oswald. C'est tant pis pour moi. Rendez-vous au printemps pour continuer ma relation d'amour/haine avec le dealer le plus ingénieux de la télévision britannique, donc.

27 décembre 2012

[DL] Fjällbackamorden

Courage, bientôt les vacances ! Pour moi en tous cas. Enfin, à moitié. Mais quand même. En attendant, les journées sont longues, donc je vous propose aujourd'hui encore un générique. "Encore ?!". Oui, encore.
Mais cette fois, c'est pas du réchauffé comme hier où je vous ai reparlé d'une série sur laquelle j'ai déjà écrit. Ce soir, je vous propose le générique de Fjällbackamorden, dont le premier épisode a été diffusé tout juste hier soir par SVT. Ben ouais, j'ai pas l'air depuis quelques semaines, mais je suis quand même encore un peu l'actu, l'air de rien, et je continue d'essayer de vous en faire profiter dans les meilleurs délais !
Arrêtez de vous moquer, je ne sais que trop bien à quoi ressemble mon Pilot Watch... *sniff*

FJallbackamorden
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Côté musique, franchement j'adore. C'est une ambiance parfaite. Ce n'est sans doute pas super orginal vu le genre, mais ça remplit parfaitement son office, et c'est tout ce qu'on demande à un thème musical : servir à placer l'ambiance, aider le spectateur à plonger dans l'univers de la série d'emblée. Eh bien c'est réussi. Et après la scène d'ouverture étrange du pilote, ça n'a que plus d'effet, d'ailleurs (mais j'ai pas eu le temps de regarder tout l'épisode, ça se trouve tout est sur ce mode).

Visuellement, c'est un peu différent. Pour autant que je comprenne une partie des intentions assez clairement (il y est explicitement question d'enquête et de situer l'ambiance de la petite bourgade de FJällbacka), le reste semble un peu brouillon. Ce générique m'a donné l'impression d'un immense fourre-tout, où on trouverait, du moins pourrait-on le présumer, des éléments relatifs à l'histoire (il est vrai que c'est difficile d'en être certain en n'ayant vu que quelques minutes du premier épisode), mais aussi des plans et des impressions relevant plus, eux aussi, de l'ambiance, comme ce crabe mort. Et puis, là-dessus, viennent encore s'ajouter quelques apparitions très fugaces des personnages, via une photo de famille par exemple. C'est assez dérangeant, mais pas dans le sens où j'aimerais être dérangée ; ce qui en sort est surtout un brassage immense et assez peu organisé mais esthétique. C'est déjà ça, je vous l'accorde. Je vais même écrire quelque chose que je ne pensais pas formuler un jour, mais je me demande si dans le fond, il n'est pas trop long, ce générique...
Reste qu'à cause de son "défaut", je ne peux pas dire que je sois tombée sous le charme de ce générique. Et pourtant, je suis dans une période à génériques ! C'est dire si celui de Fjällbackamorden a peu de chances d'entrer dans mon panthéon personnel.

Voilà, et si le monde veut bien arrêter deux secondes de tourner, je vais ptet trouver deux minutes pour écrire mon bilan de A Moody Christmas, avancer mon marathon Jack & Bobby, et regarder le Christmas Special de Doctor Who. On recause de tout ça très vite, promis.

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26 décembre 2012

[DL] Unité 9

Un peu plus tôt cette semaine, alors que je livetweetais l'écoute de ma playlist de génériques sur mon smartphone depuis le boulot (oui c'est plutôt calme cette semaine, ahem), amdsrs m'a suggéré de mettre ladite playlist en ligne sur 8tracks.
Ce que j'ai fait.
Naturellement, ce ne sont que les versions audio (rippées directement depuis les version video que je me découpe précieusement dés que l'occasion s'en présente), ce qui est forcément un peu décevant surtout pour les plus réussis visuellement, mais tout de même : il y a à l'heure où je vous parle un peu plus de 215 titres dessus, pour un total d'écoute de presque trois heures, ce qui, pour un genre musical dont les chansons durent une poignée de secondes en général, n'est quand même pas trop mal.
Bon, depuis, je commence à rajouter d'autres génériques (les premières que j'avais mises en ligne étaient celles de ma playlist "vitale", mais j'en ai évidemment plein d'autres, comme le savent ceux qui consultent régulièrement la catégorie Médicament générique de ce blog), et il y en aura encore plein d'autres. Etant nouvelle sur 8tracks, je ne suis pas encore très au point quand il s'agit de tagger les chansons (je voulais les annoter pour préciser le pays et l'année mais ça n'a pas l'air de beaucoup marcher), mais la playlist est tout de même fonctionnelle dans l'intervalle, alors servez-vous, les gens, c'est fait pour ça. On me souffle dans l'oreillette que les génériques sont récupérables avec Jdownloader, également.

Et pour les génériques video, n'hésitez pas à me réclamer des reuploads pendant les fêtes, profitez-en !

Alors ! Pour fêter le fait que je vous ai mis des génériques audio de toute la planète à disposition, je me suis dit que j'allais vous mettre... un générique video à disposition. Et pas n'importe lequel, celui d'un de mes coups de coeur de 2012, j'ai nommé Unité 9. Alors j'ai un peu zappé deux ou trois épisodes mais promis, en 2013 je me mets à jour. En attendant n'hésitez pas à vous y mettre, car quitte à me répéter, cette série est excellente.

Unite9
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Tout-à-fait entre nous maintenant...
Chaque fois que je l'entends, j'ai l'impression d'avoir affaire à The Walking Dead, pourtant. Alors je sais, je sais bien : je suis particulièrement traumatisée par The Walking Dead, comme les tags ci-dessous vous en informeront si vous cliquez dessus. Et pourtant, les premières notes me glacent immédiatement, parce que j'ai l'impression que c'est The Walking Dead.
Non pas que je me détende une fois que je réalise que c'est d'Unité 9 qu'il s'agit, car la série n'est pas exactement du genre qui fait chaud au coeur. Mais les faits sont là, ce générique est très, très mauvais pour mon pauvre petit coeur fragile.
Sans compter que même esthétiquement, dans cette prison en apparence vide et abandonnée, je vois des similitudes, mais peut-être que je devrais envisager de consulter à propos de cette histoire de The Walking Dead...? En tous cas, vous me direz si vous avez vu cette parenté aussi entre les deux génériques, je compte sur votre avi objectif.

Ouais, en fait je suis pas fan du générique d'Unité 9. Mais c'est le générique d'une des meilleures séries de l'automne, alors on fera avec.
J'ai pensé à vous dire qu'il fallait regarder Unité 9, ou pas ? Je m'en voudrais d'oublier de vous le signaler.

25 décembre 2012

Déballage de cadeaux

Ce soir, je ne suis pas spécialement en état de vous écrire un post, et je suppose qu'entre les victuailles dont vous vous êtes empiffrés, les litres d'alcool ingurgités (bon peut-être pas des litres), et les cadeaux que vous avez envie de déballer/étrenner, vous n'êtes pas plus à même que moi de vous lancer dans un post du genre du bilan de Scrubs (Timekeeper m'a dit que la lecture de ce post lui avait pris près d'une heure... et vous, quel est votre record ?).

Aujourd'hui, pas de grand discours, donc, juste un cadeau : le premier épisode de la série néerlandaise Overspel (avec sous-titres anglais).

Overspel-promoMiroir sur Uploaded

...Mais pour ceux qui manquent cruellement de lecture, il est toujours possible de lire mon post sur le pilote, et même de le commenter si vous voulez ajouter votre point de vue sur l'épisode après visionnage.
Je rappelle que le DVD d'Overspel est disponible avec sous-titres anglais, comme en témoignent les liens dans le post sur ledit pilote, donc si vous voulez voir la suite, vous savez quoi faire, et même comment.

Voilà, ça me fait plaisir, et ça ne m'a demandé aucun effort. Tout le monde est content !
Joyeux Noël !

24 décembre 2012

Trêve de Noël

Ce soir, les enfants, on fait relâche !

Demain, demain sûrement, nous comparerons nos cadeaux, car le téléphage est un être consummériste par définition (ne veut-il pas toujours "plus de séries" ?), et nous aurons tout le temps de parler, au choix, de Christmas Specials, ou d'intégrales qu'on va s'enfiler maintenant que nos chaussettes ont débordé de DVD. Mais ce sera demain.

Pour ce soir, célébrons dans la sérénité et le calme la naissance du petit Jésus, retournons aux racines de l'amour familial pour ceux qui ont tiré le bon numéro à la loterie de leur naissance, et réjouissons-nous de pouvoir nous régaler de mille délices culinaires dont il sera bien temps de nous demander demain si c'était vraiment raisonnable !
Assurément, ce soir, l'heure est à la fête !!!

Ou à l'alcool. L'alcool c'est bien aussi. A chacun ses traditions, hein, pas de jugement.
Comme ce post est programmé à l'avance, eh bien, moi, j'ai déjà commencé...

 

JOYEUX NOEL !

TrevedeNoel

23 décembre 2012

Passé imparfait

whisperintherain a un peu du mal, en ce moment, avec notre défi. Combien je le comprends. Quand on voit certaines des séries qu'il faut s'enfiler cette saison, ça a de quoi démoraliser... Allez, on est partis pour une nouvelle séance de masochisme...
*soupir*

Labyrinth

"Ok, ça ne peut pas être très difficile...
Tout ce que j'ai à faire, c'est reprendre l'histoire d'un bouquin qui exploite un sujet à la fois historique et mystique se déroulant entre deux époques. C'est comme avoir une chance d'adapter le Da Vinci Code ! ...Sauf que c'est pas le Da Vinci Code, et c'est pour la télé, bon. Mais quand même, tous les éléments y sont, la conspiration, les mystères archéologiques, tout ! Ah nan mais je vois ça d'ici ! Je vais aussi rajouter quelques scènes de sexe parce que, eh bien, Game of Thrones est passé par là... l'enfance de l'art, vraiment ! Je vais même avoir du mal à n'écrire qu'une mini-série en deux parties, tellement ça s'annonce captivant !
...
Bon, eh bien, puisqu'écrire Labyrinth s'annonce tellement simple, je vais me faire un ptit café d'abord, moi..."

C'est ainsi que, je présume, a commencé la plus grande séance de procrastination de l'histoire de la procrastination (vous ne le saviez pas jusque là parce que le livre sur l'histoire de la procrastination n'a pas encore été publié, naturellement).

L'idée semblait simple, trop simple. Les éléments s'emboitaient parfaitement, entre le matériau d'origine, la richesse des légendes cathares et la dramatique persécution dont ses représentants ont été les victimes, les fantasmes divers autour des mouvements religieux secrets capables de s'infiltrer dans les institutions d'un pays... c'était trop beau, vous comprenez. Trop facile.
Le problème c'est qu'écrire sans douleur, c'est loin d'être motivant. Ecrire sans effort, ce n'est pas vraiment écrire. Et je ne dis pas ça parce que le post que vous avez sous les yeux est ma troisième version de la review de Labyrinth.

Résultat ? Eh bien résultat, le premier des deux volets de Labyrinth est... rha, comment le décrire ? Comment vous expliquer que... En fait, là, tout de suite, je ne vois qu'un mot.
Snoozefest.

Car avec tous les éléments en présence, comment est-il concevable d'écrire une exposition aussi bavarde, poussive et molle ? Ca défie l'entendement ! Je ne sais pas si ça vient du bouquin (mais si c'est le cas, ce n'est pas une excuse) ou d'autre chose, mais très sincèrement, je ne comprends pas comment expliquer qu'une femme vivant dans le présent, et une autre vivant en 1200 et des brouettes, reliées par quelque breloque retrouvée dans des fouilles archéologiques, et mettant à jour à la fois le sort tragique des Carthares et l'existence d'une communauté cathare encore active, bien que secrètement, de nos jours, puisse conduire à un enchaînement de scènes du plus profond ennui.
Que ce soit téléphoné, passe encore : l'une des héroïnes est une jeune femme qui n'a rien à faire là, qui n'a même aucune notion du contexte historique des fouilles sur lesquelles elle passe quelques jours, va mettre le doigt dans l'engrenage (et accessoirement dans une bague) d'une terrible machination. C'est cliché, mais admettons. Pour avoir regardé mon lot de fictions produites par Robert Halmi dans ma prime jeunesse, je ne vais certainement pas m'élever contre ce procédé simpliste consistant à plonger une héroïne candide (c'est le terme poli pour "ignorante") dans un thriller mystique. Mais s'il ne peut pas toujours exiger l'originalité, le spectateur a au moins le droit de réclamer quelque frisson.
Or l'exposition de Labyrinth est d'une paresse incroyable, les deux héroïnes passant leur temps à papoter avec Pierre, Paul et Jacques pendant, allez, une bonne moitié de l'épisode... Sauf que l'épisode dure 91 minutes ! Donc c'est à celle qui va réussir à mieux endormir le spectateur, lequel croyait naïvement qu'il allait se passer quelque chose. Grave erreur. Il faudra attendre la toute fin de ce premier épisode pour assister à la moindre scène d'action (spoiler alert : les Cathares se font massacrer), alors que dans l'intervalle, l'héroïne dans le présent lance des regards affolés toutes les dix secondes, et celle dans le passé... euh, aussi, mais pour d'autres raisons.

Le problème de Labyrinth, c'est aussi... son sujet. En bouquin, ça se trouve, ça passe très bien (j'en sais rien, je ne lis quasiment plus de fiction, c'est pas pour me cogner ce livre-là). Mais en série, ou en film d'ailleurs, aborder le sujet d'un mouvement secret, c'est hyper glissant. Je vous dis pourquoi ? PARCE QU'IL EST SECRET !
Bah oui, si tu en dis trop, ya plus de secret ! Et si tu n'en dis pas assez... eh bien en fait, c'est souvent l'option choisie. Résultat des courses, Labyrinth nous montre des gens au visage fermé qui font des mystères, qui se passent des coups de fil secrets où on se parle à demi-mots, et se réunissent secrètement pour des cérémonies... évidemment secrètes. Mais forcément mauvaises aussi, hein. Dans ce secret de polichinelle (l'épisode est truffé de références inquiétantes à l'organisation secrète dirigée par une femme... que tout le monde connaît vraisemblablement sauf l'héroïne), il faut donc essayer de maintenir une ambiance intrigante, mais sans en dire trop parce qu'on attend vraisemblablement le deuxième volet pour expliquer ce que tous ces Cathares veulent en réalité.
C'est un peu comme regarder les plus épuisants épisodes de X-Files, vous savez, les mauvais, sur la grande conspiration dont les scénaristes ne semblent pas eux-mêmes avoir une idée très précise, sauf que c'est encore plus condamnable que X-Files parce que là, c'est juste de la paresse. Se forcer à entretenir le suspense pour une série qui espère être renouvelée, c'est une chose, le faire bêtement et de façon creuse sur une mini-série en deux parties, c'en est quand même une autre.

Là-dessus, encore faut-il ajouter que le cast est à chier. Vous pouvez me lancer vos cailloux, je n'en retirerai pas un mot. Jessica Brown Findlay est toujours aussi scolaire (sérieusement quand je la vois jouer la comédie, j'ai l'impression de regarder une série française !), Vanessa Kirby est... blonde au-delà de tout doute, Emun Eliott et Tom Felton n'expriment leurs personnages respectifs que grâce à la graisse de leurs cheveux, et Tony Curran joue les vilains méchants à la perfection (être roux lui permettant de faire l'économie de son jeu), bref, c'est un savant mélange entre incompétents et compétents atteints de flemmingite aigue. Je me fiche complètement de savoir qui a joué dans quelle franchise ciné immense, qui est au générique de l'une des plus grosses séries britanniques du moment, qui a été Vincent Van Gogh, et qui est mon chouchou dans Threesome, même tarif pour tout le monde. Personne pour remonter le niveau.
A cela encore faut-il ajouter les horribles aléas qui accompagnent invariablement toute fiction se déroulant en France (un parfait exemple en est les deux hommes de main qui n'écoute que Ca plane pour moi à fond dans leur Peugeot...) et il y a de quoi saturer très vite...

Donc, 91 minutes à ce tarif-là, c'est inhumain. Pourtant les histoires en pays cathare, ça pourrait être intéressant, mais pas dans le cas de Labyrinth. D'ailleurs, à part le motif sur la bague, j'ai pas tout-à-fait compris pourquoi la série s'appelle Labyrinth, parce que de labyrinthe, point (mais comme je vous le disais plus haut, snoozefest oblige, j'ai parfois un peu piqué du nez.
91 minutes de ma vie, hein... Combien d'heures j'ai perdues à jamais devant des merdes cette année, ça vaut la peine de poser la question, quand même.

Challenge20122013

22 décembre 2012

Impossible de trouver un titre sans faire de jeu de mots

whisperintherain et moi-même, vous le savez, nous sommes lancé pour défi de regarder absolument chaque pilote de la saison, et d'ensuite écrire une review sur absolument chacun des pilotes vus. Je vous avoue qu'il y en a pour lesquels c'est plus facile et plus motivant que pour d'autres... Deception, par exemple, ne me fascinait pas vraiment. Mais puisque le preair est sorti, je me suis dit : bon, une fois que c'est fait, c'est plus à faire. Si vous aussi vous hésitez à regarder le pilote, voilà qui pourrait bien vous aider à prendre, à votre tour, une décision...

Deception

Ah, ces riches ! Qui détesterait-on s'ils n'étaient pas si riches ?
Qui d'autre pourrait bien avoir des secrets de famille, des luttes internes et une incroyable faculté commune à lever le coude ? C'est, après Revenge, ce que Deception s'apprête une fois de plus à explorer (Deception, la série américaine de NBC qui commencera le 7 janvier, à ne pas confondre avec Deception, la série irlandaise de TV3 qui commencera... le 7 janvier !).

Et si je mentionne Revenge, c'est parce que la parenté saute aux yeux. Rien que les plans sur la cossue demeure des Bowers donne bien le contexte, dans tous les sens du terme, de Deception, qui a trouvé le moyen d'avoir, elle aussi, pour héroïne, une jeune femme extérieure à une famille puissante.  Joanna, c'est son nom, va s'insérer l'air de rien dans le quotidien de ces gens, qui cachent, à n'en pas douter, un lourd secret ; les souvenirs et les émotions passées vont évidemment s'en mêler.
Cette fois, au lieu de vraiment accomplir une revanche, il s'agit de trouver l'explication de la mort d'un des membres de la famille, Vivian, qui était à l'adolescence la meilleure amie de Joanna et dont la mort semble peu accidentelle ; par rapport à Revenge, ici on est du "bon" côté de la barrière puisque Joanna est également détective pour la police, et qu'elle est envoyée sur les lieux par un agent du FBI qui veut utiliser ses liens avec les Bowers. Il n'y a donc aucune sorte d'ambiguité morale (non que Revenge ait beaucoup exploré celle d'Emily, il est vrai), rendant instantanément suspect à peu près n'importe quel membre de la famille d'entrée de jeu. Je ne suis pas certaine qu'ajouter un contexte d'enquête policière soit une trouvaille intéressante, sans même parler du fait que je suis fatiguée de tous ces flics qui ont envahi mon écran depuis douze ans, mais au moins ça permet quelques petites variation par rapport à Revenge, notamment le fait que Joanna est épaulée par une équipe et non plongée seule dans les mystères de la somptueuse villa Bowers.

Sortis de ça, on n'a pas tellement affaire à une série d'une folle originalité. Les riches sont, comme toujours, des gens qui n'ont que des problèmes, quand Joanna est une fille gentille et adorable, et c'est normal, puisqu'elle est moins riche (sa mère travaillait pour les Bowers). Ils boivent beaucoup, abusent de substances variées, ils se détestent les uns les autres au point de se sauter à la gorge le soir-même de l'enterrement de Vivian, n'attendant même pas que le corps soit froid pour s'envoyer les pires horreurs à la tronche, et évidemment ils gèrent un empire (pharmaceutique, cette fois) qui n'est pas non plus tout blanc. Vous savez : comme font les riches.
Ainsi, Deception tente d'insérer des intrigues par-dessus l'enquête de Joanna mettant en scène les différents membres de la famille ; ces intrigues secondaires, en toute logique, devraient densifier les épisodes afin de rendre plus compliquée l'investigation sur la mort de Vivian. Mais pas du tout. Le coix de Deception, même si ça semble plus une marque d'incompétence qu'un choix, est d'évoquer toutes sortes d'intrigues qui sont incroyablement évidentes, au moins pour le spectateur, et qui empêchent de vraiment se poser de vraie question. Il n'y a, en réalité, pas grand suspense sur les origines de Mia, et ce sont environ deux bons tiers du pilote qui vont faire semblant de maintenir le mystère autour de la question en vain, parce que Joanna est, voyez-vous, beaucoup plus stupide que les spectateurs, ce qui augure d'énormément de choses pour la suite ! Même la question de la mort de Vivian est à moitié résolue à l'issue de cet épisode inaugural !
Alors, évidemment, il est possible qu'il y ait plein de retournements de situation (celui qui s'est débarrassé de l'arme du crime en pleurant n'est pas forcément celui qui a tué Vivian, admettons) ou de suspense qui vienne se greffer là-dessus (le père de Mia va peut-être débarquer et réclamer sa garde), mais pour l'instant, en n'ayant vu que le pilote, ça donne plutôt l'impression que les spectateurs vont en savoir systématiquement plus long que l'héroïne sur ce qui se passe dans la vie des Bowers, et ça fait un peu peur. Où le suspense quand la moitié des secrets de la maisonnée ont été percés en 45 minutes ?

A l'issue de ce premier épisode, c'est à se demander pourquoi quelqu'un pourrait choisir de regarder Deception quand tout est déjà fait dans Revenge ...en mieux !
Bon, d'accord, pas tout : Deception fait un peu moins cheap... mais comme sa distribution est aussi bien moins haute en couleur (moins de très mauvais élèves, pas vraiment de premier de la classe), ça revient à dire qu'à choisir, autant regarder Revenge avec ses défauts, que Deception avec son soucis de ne prendre absolument aucun risque.
Et pour que je recommande de regarder Revenge, il en faut.

Challenge20122013

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