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ladytelephagy
27 juin 2012

Coup de blues

Ma prochaine grande aventure d'après ma grande aventure la fiction française (que j'essaye de vivre en ce moment...), ce sera les webséries. Il y en a des tonnes. Je n'y prête jamais attention.
Il faut dire que là encore, comme pour la fiction hors-USA, pour se tenir au courant, il faut fournir un effort soutenu vu que les webséries bénéficient rarement des canaux d'informations "habituels" (en ce qui me concerne, Deadline, Variety et autres Entertainment Weekly sont mes canaux d'informations habituels, et rien à faire, ils ne traitent que ce qui passe à la télévision, la websérie relevant plutôt de l'exception). Ca va nécessairement changer : avec des sites comme Netflix ou Hulu qui s'apprêtent à avoir des fictions originales, qui plus est avec des acteurs tout-à-fait connus, il va bien falloir commencer à s'y mettre à un moment où à un autre. La websérie, ce n'est plus l'apanage des fictions bricolées dans des garages depuis longtemps, surtout en Amérique du Nord où plusieurs séries sont nées sur le web avant d'arriver sur le petit écran (genre Sanctuary ou évidemment Web Therapy), et où les studios commencent à investir.
Mais pour l'instant l'information reste assez difficile d'accès quand même, alors voilà, je ne me suis pas encore lancée. Mais quand ça va se passer ça va se passer, croyez-moi.

Bon, en attendant, je suis pas non plus complètement ignare, j'ai regardé quelques webséries par le passé et je vous ai d'ailleurs déjà parlé de The Guild, Goodnight Burbank ou encore Riese, mais bon, je suis pas encore très très au point sur la plupart des autres. A part ça, j'ai dans l'idée qu'un jour j'achèterai le DVD de Prom Queen, et j'ai le pilote de Gemini Division qui roupille sur un quoi de disque dur, et je vous entiendrai de tout cela quand je m'y mettrai... oh, j'en oublie forcément (tiens, je pense au pilote de The Confession, par exemple, bien failli l'oublier), mais en gros j'ai pas encore trop fouiné dans les webséries américaines. Du côté des produits de notre internet français, bah, sortie du Visiteur du Futur, euh... voilà.

Alors pour que je fasse l'effort de mettre le nez dans les affaires de Blue, vous vous rendez bien compte qu'il fallait un miracle. Eh bien le petit nom de ce miracle, c'est Stiles. Julia Stiles.
Il y a des acteurs qu'on aime bien, qu'on ne cherche pas à voir dans tout et n'importe quoi mais qu'on a quand même à la bonne, eh bien dans mon cas, Julia Stiles en fait partie. Julia Stiles, ça fait depuis... la mini-série The 60s que je ne l'avais pas vue (à l'époque M6 l'avait diffusée comme un téléfilm sous le nom American Sixties, ça ne nous rajeunit pas ; faudrait que je tente de la cagouler, tiens, par curiosité). Je ne pense pas avoir vu cette actrice dans autre chose, surtout étant donné que je n'ai regardé que la première saison de Dexter, mais quand j'ai su qu'elle était dans une websérie, ben j'y ai vu une bonne occasion de renouer avec elle.
Et d'ailleurs elle a pris un petit coup de vieux, quand même, la Julia. Alors que moi pas du tout je suis toujours fraîche comme la rosée depuis le 20e siècle, je ne vois pas de quoi vous parlez.

Blue

De quoi parle Blue ? D'une prostituée qui a un fils, et qui aurait bien voulu que ces deux parties de sa vie ne se rencontrent pas, mais voilà, pas de bol, on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie.

Ce qui a été le plus frappant avec le pilote (pour le moment j'en suis au pilote), c'est qu'on travaille sur un format d'environ 8 minutes, mais que comme il s'agit d'une série dramatique, il faut jouer avec la phase d'introduction tout en tenant compte du rythme de l'épisode. Une shortcom n'a pas le même défi : la comédie permet d'utiliser directement des gags pour présenter les personnages et le contexte, et la caricature n'est pas un problème puisque c'est souvent sur des stéréotypes que repose le rire. Pour une série dramatique, la durée de l'épisode pose donc des contraintes bien différentes.
Mais plus encore, on est ici dans le cas d'une websérie. Et la question est : peut-on tomber sur une websérie par hasard ? Pas vraiment. Zapper et tomber sur un épisode à la télé, oui ; arriver sur la page d'une websérie, c'est en général loin de devoir quoi que ce soit au hasard, et quand bien même, le réflexe est bien souvent d'abord de lire un résumé avant de lancer l'épisode. Du coup, le challenge change : il ne s'agit pas de présenter le contexte pour le rendre compréhensible, il s'agit de savoir le tourner pour l'introduire sans avoir l'air de l'expliquer, histoire de ne pas faire de doublon.

Alors le pilote de Blue décide à la fois de tout de suite rentrer dans le vif du sujet, et de faire les choses progressivement. L'épisode nous montre donc Blue déjà au travail avec un client, tous les deux étant très à l'aise : on est déjà dans l'action, au propre comme au figuré. Mais quand le téléphone de la demoiselle se met à sonner, les interrompant plusieurs fois, Blue a des petites phrases qui mettent clairement les choses dans leur contexte (le troisième appel lui faisant même accepter un rabais à son client à cause du dérangement). Et finalement, tout en installant les choses très rapidement, l'épisode prend le temps de lentement ajouter des informations pour élargir notre compréhension des choses, tout en tenant pour acquis qu'on les connait dans les premières secondes.
Mieux encore, les coups de fil en question étant ceux du fils de Blue (qui ne s'en sort pas avec un exercice de maths), la trame de la série a été lancée très tôt, les problématiques de fond ont tout de suite été ancrées dans le déroulement des choses, mais sans nous précipiter. Et c'est du coup très fin. Il faut de toute évidence faire un sacré travail d'équilibrisme pour parvenir à installer une série avec finesse en 8 minutes, et Blue y parvient.

Car tout d'un coup, dans le feu de l'action, Blue découvre que son client est une sorte de copain d'enfance, Cooper, qu'elle connaissait déjà quand elle vivait dans sa ville natale voilà des années, et qui la reconnait elle aussi. Toutes affaires cessantes, elle s'apprête donc à partir pour éviter l'humiliation, quand le téléphone sonne une fois de plus : c'est à nouveau le fiston et ses maths. Cooper décide alors d'intervenir dans la conversation téléphonique, et, se faisant passer pour un simple ami de Blue, se propose... d'aider le fils à faire ses maths. Et de conclure sur ces mots : "yeah, we'll be right here".

Par ce petit acte tout simple, dont on sent bien qu'il ne met pas l'héroïne dans de bonnes dispositions, on est entré dans le coeur de ce que Blue a à dire : ce qui est son cliffhanger de fin d'épisode est aussi l'évènement qui va tout lancer : Cooper a interagi avec le fils de cette prostituée qui essayait de cloisonner sa vie, et pire, il est maintenant sur le point de le rencontrer ; du moins peut-on l'imaginer.
Tout cela en 8 minutes ! (et en prenant un peu de temps pour une mini-scène de coït)
Admettez quand même que c'est pas mal, non ?

Alors évidemment, Blue, j'en parlerai mieux quand j'aurai avancé dans le visionnage de la série. En tout, ce sont 12 épisodes qui ont été prévus dans un premier temps, donc l'équivalent d'environ 1h30, mais tous ne sont pas encore en ligne. On verra bien. Mais en tous cas j'admire la souplesse de l'écriture, alors que les contraintes sont multiples. Pour le reste, rendez-vous pour un "bilan de saison" dans quelques jours !

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Commentaires
J
C'est vrai, je n'ai pas Nolife et je l'ai découvert en même temps que Le Visiteur du Futur, du coup c'était une websérie à mes yeux ! <br /> <br /> C'est vrai que les shortcoms ne sont pas terribles (entre Caméra Café, Samantha Oups...), je crois que je préfère encore les webséries médiocres, elles ne se prennent pas au sérieux, au moins !
L
Je ne considère pas Flander's Company comme une websérie : sa première diffusion était sur une chaîne de télé (Nolife) et la mise en ligne des épisodes sur Dailymotion se rapprochait plus de la VOD pour ceux qui n'avaient pas accès à la chaîne, que d'autre chose. Mais je suis d'accord, incroyable série, qui a énormément évolué (je crois d'ailleurs qu'avec Le Visiteur du Futur, ce sont les deux séries françaises qui m'ont le plus surprises dans leurs évolutions).<br /> <br /> C'est tout-à-fait vrai ce que tu dis sur les shortcom, le public français est plus près qu'on ne le croit sans doute. Mais beaucoup de shortcom elle-même véhiculent une image assez cheap. Tout le monde ne peut pas être Kaamelott.
J
Pour ma part j'aime bien le côté amateur fait avec 3 bouts de ficelles, mais avec des idées qu'on ne verrait pas forcément à la télé ! <br /> <br /> Les pros n'arrivent pas toujours à faire des trucs géniaux : j'ai adore Dr Horrible, mais The Guild m'a laissée de marbre (tout comme Sanctuary qui faisait cheap et pas super original) et j'ai détesté <br /> <br /> Riese ! <br /> <br /> Pour les webséries françaises, il y a quand même la Flander's Company qui est absolument génial, plein d'humour noir et de références ! <br /> <br /> <br /> <br /> Bref, pour en revenir au cœur de l'article, tu m'as bien donné envie de découvrir cette <br /> <br /> websérie !<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le "formatage", je pense que beaucoup de gens associent encore Internet aux formats courts<br /> <br /> (type youtube et webséries classiques), mais c'est en train de changer doucement...et du côté télé, les shortcoms marchent du tonnerre en France ces dernières années, preuve que le téléspectateur peut s'adapter !
L
Pour la question du spectateur "formaté", je dirais que ce n'est pas systématique. Il y a évidemment encore énormément de formats courts mais je pense qu'avec l'arrivée des acteurs Netflix/Hulu/whatever, le format de la télévision peut aussi s'installer. Lillyhammer avait une durée de série et non de websérie, et pourtant, sa diffusion sur le net (à l'exception des spectateurs de NRK qui l'ont vu à la télé) aurait tendance à la qualifier de websérie. Les frontières entre les genres se brouillent, surtout qu'aujourd'hui, avec le téléchargement (il)légal et la VOD, il est devenu tellement naturel de regarder des séries sur un ordinateur, que cette frontière n'a plus vraiment lieu d'être. Et grâce aux investissements des grosses boîtes et/ou le recrutement d'acteurs dont le nom est connu dans toutes les maisons (odieuse francisation de household name mais à cette heure-ci j'arrive pas à faire mieux), les choses vont aussi pas mal se développer. Donc t'en fais pas, au bout d'un moment, suivre le mouvement deviendra naturel ! Et on pourra raconter à la génération d'après comment on a assisté à la naissance d'un phénomène. On en fera des bouquins. On se fera des couilles en or. On donnera des conférences. Et partout dans la rue, on se jettera sur nous, les fille seront nues et je serai bien emmerdée parce que je suis plutôt hétéro.<br /> <br /> Ok je vais au lit maintenant. ^_^;
L
Doctor Horrible ! Merci, je savais que j'en avais oublié dans ma liste des webséries, j'en oublie toujours. Comment ai-je pu...<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour le lien ! Hop, mis en favori.<br /> <br /> Ça s'explique assez facilement par le fait que TVLine n'est "que" un blog (je dis ça mais d'une part j'ai moi-même un blog, hein, mais d'autre part et surtout, Deadline aussi en est un quand on regarde, c'est du Wordpress tout ça et donc, structure à l'avenant) et du coup l'organisation n'est pas optimale, il faut jouer avec les rubrique et les tags, la navigation est minime. C'est d'ailleurs assez infernal vu le degré des informations, mais bon. Sortis du flux de news, retrouver des anciennes infos relève plus du bricolage que de la navigation ; ou alors c'est le moteur de recherche systématique. Ce que j'aurais dû faire, en fait. Donc je te remercie d'autant plus que je l'ai joué un peu flemmingite sur ce coup :P
ladytelephagy
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