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ladytelephagy
13 décembre 2011

#Ozmarathon, c'est parti !

Peut-être que les plus fidèles d'entre vous ont pu le voir, il y a deux à trois ans, Scarlatiine, freescully et moi-même organisions des livetweets simultanés de pilotes. C'était le bon temps. Avec la disparition de freescully, l'initiative s'est arrêtée...

Elle ne revient pas tout-à-fait ce soir, mais l'idée est la même. Car quoi de plus magique que de partager un épisode avec un autre téléphage ? La télévision, c'est aussi cette communion, après tout, de savoir qu'on regarde la même chose en même temps que d'autres enthousiastes.

Whisper et moi allons nous lancer ensemble, vous l'aurez compris, dans un marathon Oz, chacun de notre côté du câble ethernet. Nous commençons maintenant, avec le pilote... et nous nous retrouverons ici même pour parler de chaque épisode. Vous voulez nous rejoindre ? N'hésitez pas, sortez votre intégrale de son coffret (ou sa cagoule) et suivez la toute nouvelle rubrique Plus on est de fous pour nous accompagner dans notre périple !

Ozmarathon

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12 décembre 2011

41

Ces derniers jours, j'ai été saisie par l'envie de revoir A Chorus Line. C'est cyclique, depuis que j'ai découvert le film voilà deux ans, pour tout vous dire, et j'ai dû le voir... allez, sans exagérer, 40 fois depuis lors ? Je n'ai jamais vu The Red Shoes, qui est invoqué par plusieurs personnages pour leur avoir donné envie de danser, mais probablement que si j'avais été plus jeune au moment de le découvrir, A Chorus Line aurait eu un effet similaire sur moi (dommage pour les ambitions de mes parents qui m'ont payé leur lot de cours de danse en leur temps, ça n'a pas été le cas).
Rarement, pour ne pas dire jamais, j'ai été aussi authentiquement fascinée par de la danse, ou, à un degré moindre, du chant. Je ne saurais que trop vous conseiller ce film, qui, même s'il a évidemment vieilli visuellement, est toujours aussi impressionnant sur le plan technique et narratif, comme j'ai pu vous le dire lorsque je vous en ai parlé la première fois.

ChorusLine

L'effet qu'A Chorus Line a sur moi, je ne l'ai jamais ressenti ni/ou retrouvé dans des fictions télévisées équivalentes, en dépit du fait que les séries plus ou moins musicales, avec des jeunes qui veulent travailler dans le monde du spectacle, soient apparus de façon épidémique sur les écrans pendant la dernière décennie. Fame s'en approchait sans avoir des personnages d'une telle force ; le côté adolescent du contexte lycéen n'aidant probablement pas puisque c'est un contexte qui ne gagne jamais des points avec moi et a plutôt tendance à m'ennuyer très vite au contraire. Et Glee, certainement la série phénomène qui a le plus voulu jouer sur cette mode, a prouvé que l'univers adolescent prend même toujours le dessus, c'est une bataille depuis fort longtemps perdue. De toute  façon, en-dehors de Fame, le chant a, pour des raisons essentiellement mercantiles, toujours pris le pas sur la danse dans ce type de productions télévisées, le concept étant de vendre des CD ou des morceaux sur iTunes, et pas de proposer de véritables performances impressionnantes intégrées dans une histoire intéressante. La danse dans ces fictions se cantonne à remuer les fesses en rythme et se prendre pour une rockstar, et pas à DANSER.

Alors vous l'aurez compris, j'ai beau essayer de ne pas trop m'intéresser aux projets, à ce stade à la fois de fascination et de déception (la première venant du cinéma et la seconde de la télévision) je ne peux que commencer à sentir monter l'impatience de découvrir Smash. Pilote pour lequel il me faudra apparemment attendre encore plusieurs semaines, mais après tout je l'ai attendu jusque là, je peux bien encore patienter un petit peu.

Ce qui m'attire, ce n'est pas simplement Broadway (même si, il faut le dire, ce simple nom a tendance à lancer mon imaginaire, hello The Miraculous Year !), mais bien le concept d'effort, de travail, de répétition, de sacrifice et, je le répète, d'effort, qu'implique une carrière à Broadway. Ce n'est pas un style de vie pour les mauviettes, les petites divas capricieuses qui veulent les paillettes sans la sueur, et les starlettes qui pensent pouvoir se reposer sur la technologie pour briller. On ne triche pas, sur scène, ou si peu, on ne le peut pas, on n'en a pas le droit, on travaille dans un univers cruel où c'est l'excellence qui vous porte où vous êtes (même si ensuite le réseau de relations vous y conserve dans une certaine mesure), au rythme des auditions qui vous forgent le caractère. Il ne suffit pas d'avoir une bonne bouille et de faire des risettes pour ravir le public, il faut assurer techniquement. Les personnages de Glee (et une bonne partie de leurs interprètes) ne peuvent pas rêver d'en faire autant.
Le problème c'est que c'est vachement moins vendeur, d'où le fait que la distribution de Smash marche un peu sur des oeufs, notamment avec la présence dans le rôle principal d'une ancienne candidate à une émission de télé-crochet (oui je parle comme ma grand'mère), ce qui m'agace un peu (oh, il y a eu d'incroyables candidates à ces émissions, vous parler à quelqu'un dont 30% des playlists occidentales sont constiuées de chansons de Carrie Underwood) et me rend aussi un peu craintive.

Il est devenu difficile de faire une série "honnêtement" basée sur le monde du spectacle sans avoir derrière la tête de vendre des CD ou des morceaux sur iTunes... et Smash s'y essaye justement avec la promo autour de la chanson Beautiful. J'espère qu'en dépit de ses espoirs de rentabilité à la Glee, Smash conservera une certaine "intégrité". Mais après avoir vu cette video, j'avoue que je n'ai qu'une envie : m'envoyer à nouveau A Chorus Line.

9 décembre 2011

Un presque bon moment à passer

Deux pilotes avec Anna Friel en une semaine. Soit trois fois plus que la dose maximale prescrite.
Après Neverland, voici maintenant l'occasion de tester Without You, une série en projet depuis quelques temps maintenant (souvenez-vous) et dont je n'avais même pas réalisé la diffusion avant de lire un tweet hier aprem dans ma timeline Twitter. D'ailleurs la fiche imdb n'a été mise à jour avec le titre définitif qu'après la diffusion du pilote hier soir, et n'apparait même pas dans la filmo d'Anna Friel.

WithoutYou

Anna, qui autant vous prévenir ne quittera même pas l'écran le temps d'une pause-pipi, est donc l'héroïne de cette mini-série dramatique qui commence lorsque son personnage, Ellie, perd son mari (Marc Warren, qui d'après mes calculs apparait dans 80% des séries britanniques) dans un accident de voiture. Jusque là tout va, euh, non, ça ne va pas bien mais c'est assez classique. Ellie passe donc par les phases habituelles du deuil dans une fiction : elle pleure, elle est choquée, elle discute avec le fantôme de son mari, la routine, quoi.
Sauf qu'Ellie a aussi appris qu'au moment de la mort de son mari, une femme était à ses côtés ; or, elle ne connaissait pas du tout cette femme. C'est là que l'intrigue démarre vraiment.

Parce qu'étrangement tout le monde dans son entourage est quand même super prompt à accepter la thèse selon laquelle le gentil mari la trompait avec la mystérieuse femme. Il faut dire que celle-ci est blonde et répond au nom de Milena, ce qui apparamment en Grande-Bretagne est le prénom qu'on donne à toutes les maîtresses.
Ce qui n'arrange rien, c'est que Milena était mariée, que son veuf a plutôt l'air furieux que triste, et qu'il refuse obstinément de se comporter comme un veuf, genre il pleure pas, il est pas choqué, et ma main à couper qu'il papote pas avec le fantôme de son épouse, non plus. Et ça c'est nécessairement suspect.

Avec ce petit côté obsessionnel qu'ont toutes les personnes dont un proche vient de mourir (peut-on le leur reprocher ?), Ellie va donc commencer à se poser des questions sur les circonstances du drame, d'autant qu'un juge a décrété que c'était un accident et que ce ne sont donc pas les autorités qui vont s'en charger. D'ailleurs je ne me doutais pas qu'il fallait réunir les témoins, les enquêteurs et les familles des victimes se retrouvent devant un juge qui prononce la mort accidentelle ; c'est une originalité du système britannique, je suppose, en tous cas c'était une scène un peu irréelle (et pas juste parce que tout d'un coup Ellie est en état de choc) pour moi qui pensais que le propre d'une mort par accident était qu'on n'avait pas besoin d'en passer par le processus judiciaire.

Dans la peau d'Ellie, Anna Friel n'est pas vraiment mauvaise. Mais il y a deux problèmes, et non des moindres : d'une part le déroulement de son deuil, dans la plus grande partie de l'épisode, est profondément cliché (avec ce qu'il faut de gens qui lui tapotent l'épaule et qui, dés qu'elle pleure, lui proposent de l'eau (wtf ?)), et de l'autre, le fait qu'Anna Friel n'est pas sympathique. Plus le temps passe plus je m'aperçois qu'en réalité Anna Friel n'est pas du tout sympathique, en fait, même quand elle est supposée l'être, elle a ce petit quelque chose d'irritant, de hautain et de fruste qui devient rebutant à la longue, et son omniprésence n'aide pas.
Ce n'est qu'à la toute fin de l'épisode qu'Ellie se sort de son côté pathétique/antipathique et se remue un peu.

Pourtant, on se doute bien qu'elle va découvrir quelque chose ; sa quête de vérité est trop méticuleuse, trop poussée, trop détaillée pour qu'elle ne donne rien, et elle va probablement passer les deux épisodes qu'il lui reste à découvrir que les choses sont plus complexes qu'il n'y parait ; Without You ne cherche pas vraiment, en réalité, à donner dans la surprise, de toute évidence (ce qui serait vraiment surprenant, ce serait que son mari se soit réellement tapé Milena et qu'elle se raconte des histoires). Les scènes supposées être "émouvantes" du pilote le prouvent, l'originalité n'est pas son fort. Mais ça se laisse regarder. A condition d'avoir pleinement conscience qu'on ne va, à aucun moment, se lier émotionnellement au personnage central, et que les autres ne sont pas là pour ça non plus.
On a connu des thrillers plus excitants, du coup, mais vu que Without You ne durera que trois épisodes, ce n'est pas gravissime...

Accessoirement, cela me rend encore plus admirative envers Pushing Daisies qui avait réussi à ne pas me rendre Anna Friel totalement antiphatique. Il y a définitivement quelque chose de magique dans cette série, ça se confirme.

Et pour ceux qui... hm. Bon.

8 décembre 2011

Go back to your life, I dare you

Vous est-il déjà arrivé de trouver un pilote trop bon ? Au point de sincèrement vous demander si vous allez regarder le deuxième épisode ?
Je ne vous parle pas d'une sensation de délice et de perfection telle que vous vous dites que jamais la suite ne pourra faire encore mieux que l'épisode que vous avez vu. Je vous parle d'un pilote dont la forme est impeccablement aboutie et pensée, permettant au fond de s'exprimer parfaitement... sauf que le message de l'épisode vous rend physiquement malade. C'est le cas pour le pilote de Black Mirror. Le commentaire est sans appel, la forme est implacable, la sensation de malaise est authentique. Une fois que vous l'avez vu, vous n'avez envie que de l'oublier ; il a été trop efficace.

Un drama qui vous prend aux tripes, pourtant, ça n'a rien de nouveau. Plus tôt en cette saison, Homeland ou Boss ont su y parvenir. Mais nous sentons-nous concerné par Homeland ou Boss ? Non. Parce que leur intrigue ne nous touche que parce que nous nous lions aux personnages et que nous nous plongeons dans l'intrigue. Mais combien des spectateurs de ces séries que j'ai prises en exemple travaillent réellement sur des questions de terrorisme ou une campagne électorale ? Une fois l'écran éteint, nous retournons à nos vies.
C'est une chose bien difficile à faire après avoir vu le pilote de Black Mirror. Parce que les héros du pilote de Black Mirror... c'est nous.

BlackMirror
A la fin de cet épisode, allumer une chaîne d'information, ou aller sur Twitter, n'a plus rien d'innocent (si tant est que...). Vous le faites uniquement avec la conscience aigue de votre part de curiosité malsaine, de voyeurisme, d'exhibitionnisme ; avec la douloureuse sensation que rien de ce que vous lirez ou verrez alors ne vous touchera plus vraiment parce que vous n'aurez fait que consommer une information, au mieux, ou des flux sans le moindre intérêt, la plupart du temps. Des mots, des sons, des gestes, que vous allez lire, écouter, observer, mais dont soudainement, à cause de Black Mirror, vous saisissez la vacuité.
A la fin de cet épisode, vous vous détestez parce que vous aussi vous auriez regardé la première video, twitté à son sujet, guetté les informations, et peut-être même regardé la deuxième video. Vous ne pouvez pas dire le contraire après avoir suivi plusieurs autres évènements de cette façon, l'expérience parle pour vous en tant que spectateur et utilisateur des réseaux sociaux et, à travers cela, en tant qu'être humain.

Il vous faut plusieurs heures pour admettre d'aller en faire un post sur un blog ; vous les passez à relativiser, à vous dire que ce n'est qu'une série, qu'un seul épisode de cette série d'ailleurs, qu'il serait ridicule de plaquer tout ce que vous aimez (découvrir des choses, partager ensuite, écrire...) simplement parce qu'un scénario a réussi à vous remettre en question. Et de toute façon, quelle est l'alternative ? Tout arrêter simplement parce que le pilote de Black Mirror a vu juste sur vous et les millions d'autres internautes de la planète ? Peut-on échapper à notre propre époque et tourner le dos à la société d'information ? Ou ne nous reste-t-il plus qu'à rejoindre les rangs de ceux qui consomment sans plus jamais prendre de recul, pris dans les flux de mots, de sons, de gestes, et accepter que nous sommes devenu cela, non pas à titre individuel mais en tant que civilisation ?

Miroirs obscurs, assurément. Mais quand c'était Martin qui en parlait, on le vivait quand même mieux.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Black Mirror de SeriesLive.

7 décembre 2011

Me and my shadow

Après deux semaines de fièvre, de mal de gorge, de toux, de maux de crâne, de courbatures, dans cet ordre PUIS dans le désordre, je suis obligée d'admettre que mes capacités de concentration sont devenues carrément aléatoires. Aussi, c'est avec un certain soulagement que j'ai reporté la plupart des mes autres activités (y compris les posts sur The Slap, plusieurs fois reportés déjà) à l'occasion de la diffusion de Neverland.
J'ai pratiqué le visionnage en deux fois, lundi et aujourd'hui, et je ne sais pas si ça signifie que mon état était préoccupant en début de semaine, mais j'ai trouvé le second épisode largement inférieur au premier.

Après l'image, j'aime autant vous prévenir, il va être difficile d'échapper aux spoilers, mais en même temps, comment faire autrement quand on parle d'une mini-série qui n'a duré que deux épisodes ?

Neverland-1

Pendant cette première partie, l'effet cheap typique de ces productions (le pénible Alice en était un frappant exemple) restait discret, essentiellement parce que le (long) passage historique permettait de limiter les dégâts : il y avait ainsi l'opportunité d'avoir des costumes et un monde éloigné du réel, ce qui est le but recherché par les séries Hallmark, sans avoir besoin de recourir excessivement au fantastique. C'était donc bien joué et, même si sur Neverland, les décors semblaient faits de polystyrène et de carton même quand ils avaient en réalité été imaginés par ordinateur, on continuait de bien le vivre parce qu'on était dans de bonnes conditions. Les Indiens étaient sympathiques, l'intrigue avait un bon rythme et les choses se passaient bien.

Et elles se passaient bien en raison d'une autre amélioration visible des pratiques Hallmark : une véritable intégration dans la tradition de science-fiction de SyFy, car oui, à une lointaine époque, SyFy donnait dans la SF, la vraie. Le premier chapitre de la mini-série avait réussi à faire de Neverland une véritable planète. Dans mon imaginaire et celui, je pense, de la plupart d'entre nous, Neverland était juste "un endroit", au mieux "un monde" ; un peu comme dans L'Histoire Sans Fin, sa nature fantastique lui permettant de n'avoir pas à se justifier de ses caractéristiques géographiques ou physiques. Neverland n'est pas un pays, ce n'est pas un point sur une carte, on y accède essentiellement en volant, mais ce n'est pas un astre ; il y a une raison à cela, Neverland est imaginée à l'origine comme l'équivalent d'un paradis pour les enfants, et personne n'irait demander de situer le paradis sur un mappemonde ou une carte du ciel. Neverland EST, c'est tout.
Neverland devient dans la mini-série du même nom une planète à la fois au centre et aux extrêmités de l'univers, et pourtant ça semble incroyablement cohérent avec l'univers de Barrie, et cohérent avec les exigences qu'on peut avoir envers SyFy. C'était un passage intéressant qui ouvrait la porte à une lecture intéressante de l'histoire de Peter Pan. Sans compter que l'utopie du Professeur Truc était intéressante, et une jolie métaphore sur la nécessité de cultiver son âme d'enfant pour faire évoluer l'humanité...

Si l'on cherchait un divertissement intéressant, merveilleux et sans complication, Neverland accomplissait sa mission avec brio lors de son premier épisode, donc.

On aimerait pouvoir en dire autant du second.
Déjà, l'utopie du Professeur Bidule est entièrement balayée, ce qui pose la question de savoir pourquoi l'angle avait été introduit dans le premier épisode. Mais ce n'est pas le pire, car le pire est à chercher dans les effets spéciaux. En fait, du moment où Peter apprend à voler, on comprend que la partie est perdue de ce côté, si tant est qu'elle ait vraiment été jouée ; on verra clairement les câbles qui lient le jeune acteur à au moins une reprise, et l'effet est si mal géré en général (le pauvre garçon se balance devant les acteurs auxquels il donne la réplique d'un air mal assuré) qu'on n'y croit pas un seul instant. Peut-être que je suis devenue une grande personne, et que c'est moi qui ne sais plus rêver, mais j'ai besoin d'un peu plus que ça dans une série fantastique, et arrivée en 2011, j'estime que nous avons atteint le niveau technologique permettant d'éviter les grues et les poulies, pour un résultat plus soigné.

A cela il faut ajouter les questions sur les relations entre Peter et son mentor James Hook, qui de plutôt touchantes dans la première partie deviennent une excuse pour pleurnicher et crier à tous bouts de champs ; c'est tellement hystérique que ça pourrait être un téléfilm français (oh la méchante) ! Sans compter que Hook passe son temps à vouloir sauver Peter, mais aussi à vouloir sauter la chef des pirates, mais quand même à vouloir sauver Peter, et on finit par avoir peur qu'il ne se trompe d'une lettre à un moment. Ma phrase ne fonctionnerait hélas pas si j'écrivais ce post en anglais.

Au bout d'environ 30 à 40 minutes, je ne regardais plus que d'un oeil et me concentrais plus sur le pain d'épices que sur l'intrigue. Peter passe son temps à être blessé et/ou frappé, mais l'animal semble increvable. Il va sans cesse à la confrontation avec Hook mais cela se fait sans panache. Aaya prend un air désolé/triste/inquiet/fatigué à intervalles réguliers. Les enfants perdus n'ont visiblement pas reçu une copie du scénario. Et il y a une araignée géante qui en fait est un scorpion. Normal.

Ce que l'on attend vraiment d'un prequel, ce sont les raisons qui font que les personnages sont tels qu'ils sont au moment de débuter l'histoire qu'on connait déjà. Neverland aurait pu arriver à quelque chose dans ce domaine, tout en offrant un univers complémentaire à l'oeuvre de Barrie de par son côté SF, si la mini-série avait suivi les pistes du premier épisode.
Mais le second n'est en fait qu'une longue salle d'attente pour nous conduire à l'affrontement final dans lequel, évidemment, Hook va perdre la main, et Peter va rester un enfant insouciant. Les tourments et les péripéties se montrent alors totalement cosmétiques, n'ajoutant rien qu'on n'ait déjà compris de longue date, et ne proposant rien de plus que l'affrontement final pour arriver à la situation que nous connaissons tous : Hook avec un crochet, Peter Pan sans son ombre, les Enfants Perdus vivant mille aventures à Neverland, etc...
La conclusion apportée sera d'ailleurs, comble du comble, assez brutale, presqu'un cliffhanger. De la part d'une fiction parfaitement écrite et conduite, cela aurait pu être intéressant (sous-entendant qu'il est temps pour l'histoire originale de prendre le relai), mais venant d'une mini-série déjà fort pourvue en défauts, cela n'aide pas à sortir du visionnage avec un avis positif.

Afin d'enfoncer un dernier clou dans le cercueil de Neverland, je me dois de parler des personnages féminins. Certes, la direction d'acteurs manque quelque peu de rigueur en général, mais concernant les personnages féminins c'est véritablement la cata. Q'orianka Kilcher, toute ravissante qu'elle soit, a une diction épouvantable et n'est pas aidée par le fait que son jeu ne lui permettrait d'obtenir que deux noms d'Indien : Face-de-Totem-Imperturbable et Douloureuse-Crise-de-Cystite. Ne parlons pas de l'inexpressive Clochette, campée par une jeune beauté constipée passée à la bombe de peinture argentée, pour passer à la pire coupable de toutes : Anna Friel. Ne croyez pas un instant que j'éprouve une quelconque affection pour elle : j'aimais bien Chuck, c'est un fait, mais c'est une actrice épouvantablement antipathique dont il émane quelque chose de mal dégrossi, limite vulgaire, en dépit de ses tentatives plus ou moins subtiles de passer pour une créature sensuelle et/ou mignonne selon les occasions (Neverland n'a été que l'occasion de la première possibilité, et encore). J'ai accueilli la mort de son personnage comme un soulagement parce qu'elle était irritante au possible. D'accord, les rôles féminins ne sont pas spécialement bien écrits (les rôles masculins le sont à peine plus), mais il y a un facteur aggravant dans le choix des interprètes et leur direction.
Cela dit, l'oeuvre de Barrie n'a jamais été idéale pour les personnages féminins, on peut donc dire qu'en cela Neverland s'est montrée fidèle à l'original !

Nan mais vous savez ce que je vais retenir de Neverland ? Le premier épisode. On va dire que ça s'arrêtait là. En fait, plus important encore, maintenant j'ai vraiment envie de revoir Hook. Deux décennies plus tard, voilà une oeuvre qui n'a pas vieilli. Bangerang !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Neverland de SeriesLive.

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6 décembre 2011

Top 5 des génériques à jouer avec les ongles

La fin de l'année arrive et avec elle, ses incontournables classements.
Sur l'air de : "les 5 séries annulées en cette rentrée qu'on regrette au mois de décembre (mais qu'on ne mentionnera plus jamais dés janvier)", "10 séries incontournables (parce que tout le monde en parle mais pas parce qu'elles sont bonnes)", etc... Sans parler du malheureusement inévitable "Top 25 de mes séries préférées de l'année (comportant 80% des séries qui figuraient au top de l'année dernière)".
Dans la même veine, je vous propose aujourd'hui un classement des génériques à jouer avec les ongles. Oui m'sieurs-dames.
A ridicule, ridicule et demi.

Pour tous ceux qui se demandent comment manifester leur impatience tout en revendiquant leur goût pour les séries, le générique à jouer avec les ongles est un classique : il permet non seulement de marteler finement des génériques auprès du péquin moyen, ce qui est une magnifique opportunité de contagion, mais aussi de faire ce que les Français font le mieux, c'est-à-dire râler, ici avec une touche non-négligeable d'aggressivité passive qui vous couve de sa rassurante aile protectrice.
La petite mémé qui met trois plombes à choisir sa baguette à la boulangerie ? Symphonie d'ongles sur la vitre des pâtisseries. Le collègue ou prof qui vous tient la jambe alors qu'il est l'heure de rentrer ? Hymne à la laque L'Oréal sur le bureau. L'odieux connard qui parle hyper fort au téléphone dans le métro bondé ? Concerto en kératine mineure sur la barre métallique. Les possibilités sont infinies et vous avez un luxe d'opportunités dans la vie de tous les jours.

Cependant, il faut se rendre à l'évidence : certains génériques sont particulièrement difficiles à interpréter, même quand on leur porte une grande affection sur un plan téléphagique et qu'on s'y entraine nuit et jour. Essayez de jouer la mélodie du générique d'A la Maison Blanche ou de Twin Peaks, le résultat est méconnaissable. A cela il faut encore ajouter votre niveau de dextérité et les conditions dans lequelles vous vous décidez à pianoter nerveusement...

Alors voici donc le Top 5 des génériques à jouer avec les ongles. Parce que c'était vital, de toute évidence.

game_of_thrones_mea 1

Game of Thrones


Niveau de difficulté : 2
Intérêt téléphagique : 5
Il mène notre classement tout simplement parce que le tapoter une fois, c'est le tapoter toute la journée, d'autant qu'il se prête parfaitement à des manifestations d'impatience. Nul ne saurait se montrer imperméable à son rythme parfait, et l'aspect plus mélodique de ce générique, avec ses cordes enivrantes, parvient à ne pas vraiment manquer. Mais si vraiment vous le souhaitez, il n'est pas impossible d'utiliser un grattement prolongé de l'ongle pour tenter de reproduire toutes les sonorités de ce générique d'excellence.
 
Oz-MEA 2

Oz


Niveau de difficulté : 3
Intérêt téléphagique : 5
Le générique de la série carcérale est basé sur des percussions et c'est ce qui lui vaut d'être si bien classé. Cependant, il demande une véritable pratique et un entrainement soutenu, sans lequel le tapotement d'ongles vire à la cacophonie. L'idéal reste quand même d'avoir deux mains de libres pour interpréter à la fois le rythme de fond, répétitif, et le thème principal. Ou bien d'être particulièrement dextre et de réussir à avoir une coordination index/majeur permettant d'interpréter les deux avec une seule main.
 
PresidioMed-MEA 3

Presidio Med

Niveau de difficulté : 1
Intérêt téléphagique : 2
Un générique d'une interprétation simple, pourvu d'avoir un bon sens du rythme. Les répétitions sont toutefois quasiment inutiles tant le générique de Presidio Med est parfaitement conçu pour les situations stressantes (comme le sont beaucoup de génériques de séries médicales ; par contre, Urgences est d'un niveau de difficulté au moins équivalent à 5 du fait de sa mélodie lente). Le véritable inconvénient du générique de Presidio Med réside en réalité dans sa confidentialité, à laquelle, fort heureusement, les tags de ce blog peuvent vous aider à remédier.
 
Treme-MEA 4

Treme


Niveau de difficulté : 2
Intérêt téléphagique : 3
Extrêmement satisfaisant du point de vue de l'aura téléphagique qu'il confère instantanément, le générique de Treme n'est pourtant pas très difficile à interpréter, notamment sur la fin. Outre son extrême maniabilité, il se montre également parfait dans les situations de frustration intense puisqu'il monde crescendo.
 
six_feet_under 5

Six Feet Under


Niveau de difficulté : 4
Intérêt téléphagique : 5
Car qui n'a pas rêvé un jour d'envoyer ad patres le coupable d'un contretemps ? Six Feet Under se montre une fois de plus digne de sa réputation d'excellence en proposant ici un outil merveilleux pour dire le fond de votre pensée sans le dire, par mesure de sécurité. Il y a toutefois un "mais", et c'est ce qui vaut à ce générique de n'être que 5e de notre classement : l'intro du générique est particulièrement ardue à rendre de façon reconnaissable, et l'ensemble nécessite forcément deux mains pour un rendu optimal, ce que toutes les situations ne permettent pas.

Pensez-vous qu'un autre générique aurait trouvé sa place dans le classement ? Faites-le savoir en commentaire !

5 décembre 2011

Vous souvient-il ?

Tous les téléphages ont expérimenté une forme ou une autre de nostalgie.
Parfois, cela prend la forme d'une série devenue, au gré des années puis des décennies, fondatrice de tout le rapport que le spectateur a aux fictions télé dans leur ensemble. Ou bien, moins glorieux, parfois cette nostalgie se transforme en une forme de passéisme qui incite à dire, souvent à tort, que les séries, c'était mieux avant. Parfois c'est tout simplement se souvenir du détergent au citron quand votre mère passait la serpillère le dimanche soir, et que vous leviez les pieds d'un air absorbé, tout en regardant le Disney Channel. Parfois c'est le souvenir encore vif d'un épisode qui vous a ému sincèrement, et vous pouvez presque décrire la densité de l'air autour de vous au moment précis où vous l'avez regardé. Parfois c'est un souvenir doux, d'autres fois plus amer.
La nostalgie, quel que soit le degré de facilité avec lequel nous lui cédons, est une part de notre parcours à tous.

Je regardais un calendrier cet après-midi, et j'ai ressenti une bouffée soudaine, presque violente, étouffante, de nostalgie. J'ai regardé ce calendrier et réalisé que le mois de novembre s'était échappé si vite, et que j'avais essentiellement passé ce mois de novembre à avoir le coeur qui bat pour une série britannique, Threesome, à laquelle il faut une solide dose de volonté pour échapper si on lit ce blog de façon régulière. Une autre a d'ailleurs pris la relève, The Café, qui vraisemblablement sera mon coup de coeur du mois de décembre, sauf surprise (et après tout, il y a TOUJOURS des surprises dans mon quotidien téléphagique). C'est alors que j'ai eu un petit pincement au coeur à l'idée que, l'an dernier, mon mois de novembre avait également été très britannique.
Novembre 2010. Le mois où j'ai découvert, puis dévoré, puis délaissé, les 5 "premières" saisons de Doctor Who.

C'était il y a à peine un an.
Et cela fait une éternité.

Depuis que j'ai découvert la série, mon Docteur est parti, un autre a pris sa relève avant de disparaitre à son tour et céder la place à un nouveau. J'ai regardé, depuis, la 6e saison au même rythme que le reste des Whovians, avec ses deux parties, et ses épisodes parfois éprouvants en termes d'action surboostée ou d'émotions décuplées.

Et pourtant, tout-à-l'heure, devant mon calendrier, en repensant au mois de novembre 2010 et à ce mois de découverte, avec ce que cela inclut de hauts et de bas, de bons souvenirs et d'autres moins bons, bref, de sentiments mêlés comme on n'en vit qu'avec des intégrales auxquelles on se lie, devant mon calendrier, cet après-midi, je me suis surprise à murmurer...

"Ah, tiens, mais au fait, qu'est-ce qu'elle devient cette série ?"

Comme si ce n'était pas elle que j'avais suivie au printemps et à l'automne. Comme si j'attendais son retour depuis près d'un an. Comme si soudain je réalisais que je l'ai délaissée et que les épisodes sont sans doute quelque part, n'attendant qu'un clic de ma part pour corriger cet égarement.

Soudain tous les souvenirs remontent. Fichue nostalgie.
Le Docteur danse, le Docteur faire une promesse qui se perd dans le crépitement d'un feu de cheminée, le Docteur enregistre un message fragmentaire, le Docteur s'extasie devant la fin du monde, le Docteur court dans la bibliothèque silencieuse, le Docteur hurle de rage envers les Daleks, le Docteur s'illumine à l'idée que tout le monde a survécu, le Docteur va applaudir Shakespeare, le Docteur dit adieu sur une plage... Les grands moments, les petits moments, les petites joies, les grandes peines, tout me revient, comme appartenant à une autre époque, une autre ère, et le Docteur me manque, sous presque toutes ses formes, il me manque terriblement, et je ne sais plus vraiment ce qu'il est advenu de sa série.
J'ai une envie terrible d'aller revoir ces épisodes, ou mieux encore, d'en découvrir de nouveaux...

...Avant de me raviser et réaliser que je les ai vus, les nouveaux épisodes. Je les ai vus. Et ce n'est plus vraiment la même chose. Je n'ai pas de nostalgie. Je n'ai pas de lien affectif. C'est une série que je regarde mais c'en est une autre. Il y a des bons moments, évidemment, quelques uns. Mais ce n'est pas la même série, non, on parle d'une autre, moi je parle de Doctor Who vous comprenez ?

J'ai senti mes doigts se crisper sur le calendrier, et mon coeur se serrer brièvement comme quand j'apprends l'annulation d'une série qui me plaisait bien et avec laquelle je pensais vivre encore quelques aventures.

"Ah, tiens, mais au fait, qu'est-ce qu'elle devient cette série ?"

Quelle misère.

VousSouvientIl

4 décembre 2011

Full glitz drama

Il m'arrive, une fois de temps en temps, de tester des épisodes de reality shows, et j'ai pu vous parler, avec peu d'enthousiasme cependant, de Jersey Shore ou LisaRaye: The Real McCoy par le passé (les tags vous aideront à trouver ces posts si vous y tenez vraiment, mais réfléchissez bien, il faut parfois se méfier des souhaits). Je me sais très fermée à ce genre de programmes, que je ne me cache pas de ne pas porter dans mon coeur. Généralement ils me mettent mal à l'aise, mais assez souvent ils me mettent aussi en colère, ce qui donne un bon cocktail de mépris au final ; la bonne nouvelle c'est que, ne regardant plus du tout la télévision française, je ne risque jamais de tomber dessus par hasard. Et je sais donc qui blâmer quand j'en regarde...
Mais vu que je suis tellement malade depuis plus d'une semaine, en fait presque deux mais qui compte les jours, n'est-ce pas, plutôt que de regarder Homeland comme je l'espérais (surtout que j'ai deux épisodes de retard), je n'ai rien regardé de spécial ce weekend (dommage, je m'étais cagoulé le pilote de The Royle Family), et du coup, je vais vous proposer une "semi-rediff" en vous parlant d'une émission que j'ai découverte il y a plusieurs jours, dont j'ai brièvement parlé sur Twitter, mais qui depuis me hante plus que je ne l'aurais cru. Mon nouveau cauchemar s'appelle donc Toddlers & Tiaras.

Tiaras

Cette fois-ci, n'ayant pas envie de me taper 3h de recherche pour un malheureux épisode, ce n'est pas le pilote que j'ai testé. Vu la structure de l'émission, j'ai l'impression que ça n'a pas grande importance : autant Jersey Shore peut sembler "feuilletonant" (qui attrapera des micoses en premier, Snookie ou TheSituation ? Suspense !), autant Toddlers & Tiaras relève du "formula show". L'idée est simplement de suivre une compétition de type concours de beauté, mais pour des enfants.
A ce stade, l'idée-même qu'il existe des concours de beauté pour les enfants a des chances de vous faire grincer des dents. Dites-vous que vous n'avez pas idée. Bienvenue dans un monde qui donne au terme "horreur" une nouvelle signification.

Ces concours sont, si on en croit les parties le plus montées de l'émission, ouvertes aux petites filles... dés leur naissance. D'après mes lectures complémentaires, une gamine de 11 semaines a participé à au moins un des épisodes. Et, oui, j'ai bien dit "semaines". Ces parties un peu plus montées permettent de voir défiler certaines des gamines qui ne sont pas au coeur de l'épisode ; on y découvre donc des bébés, portés sur scène par leur mère, mais aussi des adolescentes qui, étrangement, ne sont pas présentes plus de 7 secondes sur tout l'épisode ; elles sont dans la salle, mais jamais ou presque à l'écran. Pas assez vendeur.

Non, ce qui intéresse la camera, ce sont les gamines de 5 ou 6 ans, 8 ans si vraiment on fait dans le grabataire, et l'émission va en suivre trois ou quatre, du stade des préparatifs à celui de la compétition et, enfin, la remise des trophées (puisque tout le monde repart avec au moins une couronne, même la honte de la jungle). Vu que la remise de prix a lieu à la fin de l'épisode, je suppose donc que Toddlers and Tiaras est du type formulaic, avec une nouvelle compétition à chaque épisode, et des compétitrices différentes à chaque fois. D'ailleurs la chaîne TLC, qui diffuse l'émission, explique que quel que soit le weekend, il y a quelque part aux Etats-Unis une compétition de ce type (d'après mes observations, seulement dans le Sud, cependant). Ca alimente l'émission, forcément, pour des saisons et des saisons.

La première partie de l'épisode consiste à vous donner envie de vous énucléer avec vos propres doigts pendant que les gamines se font épiler les sourcils, poser des ongles en acrylique ou encore asperger d'autobronzant, parce qu'il faut y aller "full glitz" (ce que je traduirai par "plein pot sur le mauvais goût", mais ce n'est pas nécessairement une traduction litérale). Cela inclut d'ailleurs les compétitrices rousses, ce qui ne laisse pas de me faire arrondir les yeux avec horreur (ils sortiront peut-être plus rapidement de leur orbite de cette façon, et je me raccroche à cette consolation).
Afin de parvenir au résultat final, y passeront également : plusieurs tonnes de strass et paillettes, des rajouts capillaires équivalents à trois Cousin Machin par gamine, de la laque à vous percer un deuxième trou dans la couche d'ozone, des dentiers pour avoir un parfait sourire chevalin, et ne me lancez même pas sur les faux-cils et le maquillage à la truelle. De quoi vous donner des regrets de ne pas être Amish.
Apparemment l'humiliation n'est pas complète sans un cours de maintien/danse/whatever, au cours duquel la petite est soit coachée par la maman elle-même (les mamans ! ARGH, LES MAMANS ! Ne me lancez pas sur les mamans !), soit, attendez ça devient encore meilleur (ou pire), formée par un coach professionnel, promis je ne me fous pas de vous.
Au final, les petites ressemblent à un croisement improbable entre un Petit Poney et une prostituée bon marché tout droit débarqué des années 80. Pourtant, j'ai grandi dans les années 80 : j'ai par définition une meilleure résistance à ces horreurs.

Ensuite vient la compétition avec les moments d'angoisse, de faux suspense et bien-sûr, ce qu'il faut de joie et de déception pour que se nourrisse toute émission de télé-réalité de style "faux-documentaire" (une catégorie qui manque à ma tentative de mettre de l'ordre dans le chaos que représente la télé réalité pour moi). Bon, classique, hein. Je suppose.

Alors sur le coup, on regarde l'épisode, on essaye désespérément de s'immoler par le feu en s'aspergeant d'auto-bronzant, on hurle sur les multiples exemples de mères méritant, si ce n'est une enquête des services sociaux, au moins un internement en institut psychiatrique, on plaint les gamines traitées comme des divas et abusant de leur pouvoir sur leur entourage... jusque là, contrairement aux apparences, TOUT VA BIEN.

C'est après que le vrai carnage commence. Quand vous commencez, certes fièvre aidant, à voir ces petits monstres ripolinés dans vos rêves. L'une d'entre elles m'est apparue, une nuit, mangeant tout le maquillage que j'avais pourtant soigneusement planqué dans MA salle de bains. J'ose même pas demander des explications sur la signification de pareil cauchemar à un professionnel, pour tout vous dire.

Mais blague à part, ce qui me hante au sujet de Toddlers and Tiaras, c'est non seulement les évidents sévices physiques, mais surtout les séquelles psychologiques.
Je m'étonne souvent, pour quelqu'un qui ne veut pas d'enfants, que des émissions dans ce genre (tout comme a pu le faire l'épisode, ou peut-être deux épisodes, de Super Nanny que je me rappelle avoir vus avec l'un de mes ex aux goûts téléphagiques douteux) soient capables de me suivre ensuite pendant longtemps. Je devrais n'en avoir rien à carrer, concrètement, surtout que je ne risque pas d'infliger la même chose aux mômes que je ne veux pas avoir, mais je me pose systématiquement des centaines de questions après les avoir vues.
En l'occurrence, Toddlers and Tiaras a choqué des spectateurs bien avant moi concernant la folie de ces mères ; et l'excès de ces femmes ne me fera rien dire que, avec quelques clics et trois-quatre recherches dans Google, vous ne lirez pas ailleurs (indubitablement en mieux). Il n'empêche que la pensée de ces gamines qui, chaque weekend ou presque, sont confrontées à ces voyages au bout de l'horreur, a de quoi choquer les plus blasés dont pourtant je pensais faire partie.

Une chose qu'on observe quand même quand on regarde Toddlers and Tiaras, c'est que les salles ne sont quand même pas bondées ; la plupart du temps on peut voir quinze ou vingt chaises vides derrières les parents et/ou passé le premier rang, ce qui tend à laisser penser que ces évènements ne sont pas si courrus que ça. Mais il est certain que même avec une vingtaine de candidates par weekend, et des tarifs d'inscription exorbitants, plus les robes, le maquillage et tout le bordel, on parle d'un business qui même minoritaire doit brasser des sommes d'argent folles.
Ce que je remarque aussi, c'est que ces gamines viennent d'un certain type de milieu, quand même (bien que ce soit généralement le cas dans à peu près toutes les émissions de télé réalité que j'ai vues jusqu'à présent, où pas une maison n'a moins de 5 pièces). Elles ont des noms à la Eden, Alaska, Alessondra, Taralyn, Elexis, Kayleigh, Saryniti... Je suis étonnée de ne pas trouver de Nevaeh dans la liste. De la matière pour STFUParents, à n'en pas douter, avec toutes ces mères qui se sont indubitablement creusées pour trouver un nom "unique" et "original" pour leur petite princesse vraisemblablement conçue uniquement pour servir de poupée à maman. En tous cas pas d'Emma, Lily, Anna, Emily ou Lucy, des prénoms qui, bien que figurant parmi les plus populaires aux USA ces dernières années, sont trop humbles, trop discrets, et ne prédisent pas un destin de star du circuit "full glitz".

Toddlers

Au-delà de ça, ça me rend malade que des gamines ayant pas loin du quart de mon âge endurent des traitements de "beauté" que je n'ai même jamais expérimentés en 30 ans (mais il est vrai que je suis parfaitement satisfaite d'avoir le teint pâle et n'ai jamais compris l'obsession de beaucoup pour le bronzage même léger), aient des garde-robes se chiffrant en milliers de dollars (là encore, je mets mon pognon dans des DVD et pas des fringues de marque et c'est mon choix), se soumettent à des tortures que je n'envisagerais pour rien au monde (notamment dans le domaine orthodontique), bref sont dressées dés leur plus jeune âge pour consacrer une somme incroyable de leur temps libre et de leur futur argent (pour l'instant c'est celui de leur mère indigne) à améliorer leur apparence. Moi qui trouve ahurissant de dépenser de l'argent dans des baumes et des après-shampoings (alors que j'ai près d'un mètre de cheveux et qu'ils ne sont pas en trop mauvais état) et de passer son samedi après-midi à se faire des masques et des trucs et des machins, je vois ces gamines et je me dis que plus tard, quand les concours de beauté seront finis (c'est tout le mal que je leur souhaite), ces filles continueront de perdre du temps et de l'argent pour essayer de ressembler à un idéal impossible à atteindre. Une vraie usine à fabriquer des filles obsédées par leur apparence.

Sans parler du fait que les critères de beauté des petites poupées "full glitz" (il existe, on le comprend au détour d'un dialogue, des concours "naturels") sont absolument irréalistes, comme le prouvent les célèbres portaits retouchés de ce type de compétitrices. A travers la quantité de maquillage, de cheveux, de couleurs, et les robes froufroutantes, on comprend c'est une image de la petite fille qui n'a plus rien de réaliste depuis bien longtemps qui est ainsi portée aux nues. On est dans un monde parallèle étrange où les enfants doivent avoir l'air d'enfants parfaits (les chaussettes et chaussures blanches qui accompagnent presque systématiquement les robes en sont un bon exemple), et où en même temps on les maquille et on les habille comme si elles étaient grandes.
On en oublierait presque parfois l'âge des candidates, surtout vu le tempérament garce, diva ou parfois, simplement "mature", de certaines ; et le flou est totalement entretenu par certains déguisements ou certaines chorégraphies. Je ne suis pas d'accord pour dire que c'est une forme de pornographie enfantine, comme j'ai pu parfois le lire ; clairement on parle de mères (de mombies) qui ne voient pas leur enfant comme un objet sexuel, et qui ne voient d'ailleurs que leur enfant et n'ont aucun intérêt à regarder ceux des autres si ce n'est par esprit exacerbé de compétition et/ou de jalousie. Mais clairement les limites sont gommées entre les âges. Les gamines deviennent des poupées qu'on habille pour avoir le look ci ou ça, à en oublier qu'il y a une créature de 5 ou 6 ans derrière. C'est juste un ravissant petit jouet qu'on peut costumer en racing queen sans sourciller.
On est un peu dans la dimension Michael Jackson où on ne discerne plus ce qui est approprié ou non sans pour autant avoir de mauvaises intentions, juste une perte totale de repères.

Mais le plus terrible, ce qui me poursuit vraiment, c'est que je me demande ce que deviendront ces gamines avec l'âge.
Comment se construiront-elles ? Il n'existe pas d'enfance "normale" (pour la simple et bonne raison qu'il n'existe pas de normalité), mais il existe définitivement des enfances "anormales" ; les enfants-stars sont une chose, mais ce sont des gamins avec une véritable carrière, même quand ils ne sont pas Dakota Fanning, ils peuvent se vanter de publicités, de photos professionnelles, quelque chose. Les petites Bratz de Toddlers and Tiaras gagnent des couronnes de strass qu'on distribue comme des petits pains à toutes les compétitrices juste pour que les mamans continuent de dépenser de l'argent dans le circuit, et dont il ne restera rien ensuite. Certaines seront poussées pour faire carrière dans le show business et découvriront amèrement que garder un sourire plaqué en se trimbalant sur une scène dans une robe à plusieurs centaines de dollars n'a rien à voir avec l'industrie du divertissement. La plupart retomberont dans l'anonymat qu'elles n'auront en réalité jamais quitté, mais je me demande avec quel résultat. Je ne m'inquiète pas tant pour ces filles que je ne me demande comment on fait pour avoir une tête à peu près bien faite dans un tel contexte. Si quelqu'un sait où je peux trouver des références sur le sujets (autobiographies, essais divers...), ça m'intéresse vraiment que de comprendre comment psychiatriquement ces gamines survivent à ces étapes fondatrices de leur existence de façon à peu près saine.

Vous savez quoi ? A choisir, en matière de télé réalité, je préférais encore Jersey Shore. C'est vous dire.

3 décembre 2011

Dilemme

Voilà plusieurs semaines que je suis en lutte avec moi-même au sujet de Hell on Wheels. La joute verbale donne à peu près ça :
"Vas-y, regarde le deuxième épisode !
- Nan.
- Pourquoi ?
- J'ai pas envie...
- T'es chiante... alors écris ton post sur le pilote dans ce cas !
- Nan.
- Pourquoi ?
- On sait jamais, des fois que je finisse par regarder le deuxième et que je change d'avis.
- Bon bah alors, regarde le deuxième épisode !
- Nan. J'ai pas envie.
- Alors écris ton putain de post.
- Nan."
Et ça peut durer des heures.
Il faut avouer que les torts sont partagés : je sais très bien que j'ai été particulièrement déçue par le pilote et que c'est ridicule de me pousser à regarder la suite dans ces conditions, mais en face, il faut dire que j'y mets de la mauvaise volonté et que dans ce cas j'ai qu'à écrire mon post sur le pilote. Mais rien à faire, je n'arrive pas à trouver un accord avec moi-même.

Le fond du problème, c'est que ce qui m'a irritée pendant le pilote est, finalement, assez superficiel. C'est le son. Quand l'entrepreneur et le parlementaire parlaient de pots de vin et que le bruit de fond est coupé chaque fois qu'ils parlaient, parce la prod a, je suppose, décidé de doubler cette partie-là en studio, ça m'a rendue dingue. Quand la blonde et son mec cartographe discutaient dans le champs et que la même chose s'est produite à nouveau, à peine quelques minutes plus tard, j'ai trépigné de rage. Même moi qui suis peu regardante niveau bande sonore j'ai trouvé ça anti-professionnel, ridicule, grossier et franchement insupportable. Si encore ces scènes ne duraient que quelques secondes, mais ce sont de longs échanges où la coupure régulière finit par avoir le même effet que des ongles sur un tableau. Le fait est que ça n'a pas lieu à chaque dialogue, mais ça a lieu suffisamment souvent pour avoir un effet répulsif.
Je m'en veux d'en vouloir au pilote de Hell on Wheels juste pour ça (ou presque). Mais d'un autre côté j'ai peine à croire que les mecs aient eu le culot de diffuser un pilote aussi mal ficelé techniquement, au point que même moi ça me heurte.

Après on est d'accord que l'histoire de vengeance ne m'a pas intéressée non plus. Mais il y a eu de bons moments et j'étais réellement assise au bord de mon fauteuil en regardant la scène de combat dans la forêt entre la blonde et l'indien, c'était une scène bien foutue qui m'a tenue en haleine et qui m'a forcée à désincruster mes doigts de mes accoudoirs ensuite.
Mais le reste m'a semblé copieusement bateau ; la partie qui m'intéressait le plus (les magouilles de notre entrepreneur) ayant été largement minoritaire dans l'épisode, et la conclusion de ce pilote étant relativement absurde (écoute mec, si tu fais pas confiance à ton contremaître, le mieux est encore de ne pas commettre de meurtre devant lui, non ?).

Colm
Alors je sais pas. Peut-être que je devrais donner une chance supplémentaire à Hell on Wheels au nom de Colm Meaney que j'aime beaucoup, de l'esthétique de la série qui est pas mal, de ce personnage féminin qui m'a presque donné envie de la suivre, de l'histoire de la reconstruction des chemins de fer, ou du plutôt bon générique... Ou peut-être que cet amateurisme dans la bande-son et cette intrigue centrale peu captivante sont autant de preuves indiquant que ça ne sert pas à grand'chose d'insister.
Ne prenez donc pas ce post pour une critique du pilote : je n'ai pas encore décidé si je regarde la suite.
Ou peut-être bien que si, en fait.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Hell on Wheels de SeriesLive.

2 décembre 2011

Séries créativement contrariées

Cet automne, je n'ai accroché ni sur Once Upon a Time, ni sur Grimm. Les deux m'ont paru manquer dramatiquement de profondeur : Once Upon a Time s'est contentée d'être une série de Robert Halmi prolongée sur toute l'année, et Grimm rajoute simplement du folklore à des intrigues policières dont la teneur ne me semble pas spécialement sortir des sentiers battus.
J'avais pourtant un véritable a priori positif vis-à-vis de ces séries, dans le sens où utiliser les contes de fée pour des séries modernes est, nécessairement, une bonne idée.
Mais j'ai sans doute trop regardé Pushing Daisies, qui reste le conte de fée morbide et merveilleux le plus abouti de la télévision à ce jour.

Ce soir, dans The SeriesLive Show, nous nous sommes attaqués aux séries de contes de fée, et j'ai même résisté à la tentation d'imposer un Into the Show sur Pushing Daisies. Que restait-il à évoquer ? Bien plus de séries que vous ne l'auriez sans doute imaginé au départ, car entre le lancement ce weekend de Neverland, et les vieilles séries inspirées par les contes et légendes, il y avait plus de choix qu'espéré.
En particulier, nous avons passé le Into the Show sur La Caverne de la Rose d'Or, qui à première vue n'est pas forcément une série de contes de fée stricto sensu mais qui en réalité a su incorporer de nombreux contes dans sa narration... Mais on vous en dit plus dans l'émission.

La Caverne de la Rose d'Or, hélas, fait partie de ces fictions qui, comme La Légende d'Aliséa (spéciale dédicace à ma frangine) et autres Desideria, m'ennuient profondément quand elles sont presque invariablement diffusées à Noël. Tout cela manque... de fantaisie. Les moyens financiers, le jeu des acteurs et les effets spéciaux sont moins en faute que l'obsession des scénarios à vouloir créer un conte de fée en copiant des recettes qui doivent une partie de leur charme aux siècles écoulés depuis leur écriture, et à leur pouvoir de métaphore et de paraphrase.
Alors, comment est-ce possible ? Comment suis-je incapable d'apprécier la plupart des fictions touchant de près ou de loin aux princes et princesses alors que le sujet, a priori, m'enchante ?

La réponse est simple. J'ai lu, il y a bien des années maintenant, des contes qui ont transformé à jamais mon regard sur ces récits, et plus rien ne sera jamais pareil. Je veux parler bien-sûr des contes de James Finn Garner, dans lesquels, avec un humour décapant, il remet "au goût du jour" des histoires qui manquaient dramatiquement de politiquement correct.

ContesPolitiquementCorrects
VOILA une série basée sur les contes de fée que je voudrais réellement voir adaptée à la télévision. Avec un vrai parti pris, du recul, le second degré qui manque dramatiquement aux deux séries de cet automne (en particulier Once Upon a Time qui, vu l'état de ses effets spéciaux, n'a pas, en réalité, le luxe de se prendre au sérieux comme elle le fait), du décalage, et énooooormément de créativité. Politiquement correct fait plus pour l'univers des contes de fée que Grimm et Once Upon a Time réunis... leur offrant à la fois une relecture drôle, mais aussi une véritable gourmandise, piochant dans les univers de ces contes énormément d'idées et de personnages, sans jamais oublier le côté terriblement sordide de certaines situations, ni déposséder les histoires de leur merveilleux.
J'ai même un peu envie d'envoyer un exemplaire de chaque recueil de nouvelles de Garner à Bryan Fuller (sait-on jamais, des fois qu'il s'ennuie).

Vous me trouvez cruelle avec Once Upon a Time (à laquelle j'ai pourtant donné une chance au-delà du pilote) et Grimm ? Si j'étais James Finn Garner, je ne dirais plus : "Once Upon a Time est une série sans la moindre once d'originalité, tout juste bonne à amuser les enfants pendant la soirée du réveillon, et les adultes s'ils ont abusé du champagne au point de ne pas saisir le ridicule de la situation"... Je dirais : "Once Upon a Time est une série créativement contrariée idéale pour des spectateurs étant d'une exigence intellectuelle modeste, et loin de nous l'idée de vouloir réfuter leur droit à l'être".
Mais je ne suis pas du tout James Finn Garner. Et je ne suis pas aussi complaisante qu'il peut l'être avec les sorcières à la "bonté défectueuse". Je regrette que ce soient ces deux séries qui aujourd'hui tentent de faire vivre les contes de fée à la télévision américaine avec aussi peu de panache et d'inventivité.

Fort heureusement, ce soir, nous vous parlerons aussi d'autres séries inspirées de contes et légendes, parmi lesquelles The Charmings qui, si un bon rire vaut un bon bifteck, vaut toutes les boucheries-charcuteries de France et de Navarre...

TheSeriesLiveShow-MEAThe SeriesLive Show - 2x03 : Rien que des histoires

Mais le conseil téléphagique du jour, finalement, c'est un peu de laisser tomber les séries, et de foncer lire les nouvelles de James Finn Garner...

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