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ladytelephagy
22 juillet 2011

[DL] Exes & Ohs

Parce qu'après je vais oublier : sachant que la première saison fait 6 épisodes et que je pense quand même pas que j'irai jusqu'à regarder la seconde, si je ne vous parle pas du générique de la série Exes & Ohs maintenant, je ne le ferai jamais.

Or, je vous le disais l'autre jour, c'est un générique qui me plait. Qui, même, a une telle efficacité sur moi, que je me surprends à le fredonner depuis quelques jours, de temps à autres, ou bien au point de me le passer deux ou trois fois d'affilée. J'ai même sincèrement vu arriver une étrange expérience : je regardais un épisode, le générique s'est lancé, et j'ai fait retour rapide pour regarder le générique une deuxième fois.

Et pourtant, concrètement, de vous à moi, le générique, c'est quoi ? C'est une musique pop-rock bateau, un fond gris, les actrices, et des petits zigouigouis pour faire du mouvement et expliciter les X et les O. Sans compter que tout ça ne dure que 20 secondes.
Et. C'est. Tout.

ExesandOhs
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Alors à quoi ça tient ? Ca tient primo au fait que je suis foutue d'avoir des girl crushes sur des actrices comme Marnie Alton (hot damn ! Elle est rousse, elle a de jolis yeux clairs, elle arbore un sourire ravageur... je suis supposée résister comment ?), et que ça peut me tenir pendant quelques jours encore. Et puis il y a le fait qu'en gros, les filles ont un énorme capital sympathie, en particulier Marnie, Angela, dans une moindre mesure Michelle, et même un peu Heather et ses cheveux badass ; comme vous le voyez c'est surtout Megan (et sa tronche de Rosie O'Donnell) qui ne m'envoie pas plus d'ondes positives que ça.
En fait rien que pour le petit clin d'oeil d'Angela, par exemple, je trouve ce générique chaleureux, spontané, et frais. Et ça me plait. C'est tout con pourtant. Mais voilà : ça marche.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Exes & Ohs de SeriesLive.

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21 juillet 2011

Sans faute

Attendez-vous d'une dramédie :
1/ qu'elle possède un concept absolument dément et totalement inédit
2/ qu'elle mette en valeur des acteurs super-connus
3/ qu'elle montre des personnages sympathiques sous des angles variés et fasse passer un bon moment
Si vous avez répondu 3 à cette question, alors vous gagnez le droit d'essayer Nothing Trivial, la série néo-zélandaise qui a commencé hier soir et qui, si elle ne réussit pas à correspondre au 1, et aurait du mal pour nous autres spectateurs français à valider le 2, a tout de même beaucoup de charme.

Mais évidemment, mon regard était forcément biaisé : quand j'ai su qu'il serait question de pop quiz, j'étais conquise. Je raffole de ce genre de jeux et manque cruellement d'occasions de m'y adonner. Par contre j'ignorais complètement qu'il existait des "pub quiz" (à part dans Better With You mais j'avoue que l'intrigue sur le base ball m'avait un peu endormie ce jour-là), et ma curiosité est d'autant plus piquée.

NothingTrivial
Alors c'est vrai, Nothing Trivial n'est pas vraiment bluffante. Partir du principe que les 5 personnages principaux vont se retrouver toutes les semaines dans un bar pour tester leur culture générale et, au passage, parler de leur vie privée, ne se traduit pas de façon hautement conceptuelle. Par exemple je m'attendais à ce que la série se passe intégralement dans le bar, ce qui aurait été franchement original, et au lieu de ça l'épisode est bourré de flashbacks. Certes ces flashbacks n'ont rien d'irritant comme ils peuvent l'être dans d'autres séries, mais c'est pas l'idée du siècle, du coup. Par contre c'est vrai que ça met une bonne ambiance et qu'au moins les personnages ne se retrouvent pas juste pour picoler, il y a quelque chose derrière leurs retrouvailes hebdomadaires qui, à défaut de provoquer une série renversante, permet de lui donner sa propre personnalité.

De la même façon, les personnages ne sont rien qu'on n'ait déjà vu avant. Il y a le type que sa femme quitte, celle qui divorce, celle qui a 40 ans et n'a toujours personne, la petite chose fragile qui sort d'une rupture avec un type étouffant, et un célibataire endurci. Là encore, rien d'absolument palpitant à première vue. Sauf que les acteurs incarnent vraiment leur personnage avec beaucoup d'intelligence. Là où Catherine aurait pu passer pour une insupportable frigide snob et distante, on obtient une femme toute en nuances et pleine de charme, avare de ses mots et pas nécessairement habituée à avoir une vie sociale, mais en tous cas vraiment attachante. Le seul personnage encore en retrait est celui d'Emma, qui pour l'instant est trop timide (et un peu benet) pour se faire remarquer, mais à coup sûr ça pourra se faire par la suite.

En un peu moins de trois quarts d'heure, Nothing Trivial propose avant tout de nous donner l'impression de partager un moment avec cette bande, rien de plus, rien de moins. C'est quelque chose que Go Girls proposait déjà, d'ailleurs, à sa façon, et j'ai un peu le sentiment que c'est assez récurrent chez les dramédies néo-zélandaises, mais on en reparlera quand j'en aurai testé un peu plus. En tous cas il n'y a pas d'autre ambition que d'être une série chaleureuse qu'on a envie de suivre pour ses personnages, et, en ce qui me concerne, pour me tester aussi en matière de littérature, cinéma ou histoire, au passage. Mais d'un autre côté, le pilote n'a strictement rien à se reprocher.
Rien de tout cela ne fera entrer Nothing Trivial dans les annales de la télévision. Mais l'épisode propose un moment plein de charme, d'énergie et de divertissement. Eh, c'est pas un gros mot, après tout.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nothing Trivial de SeriesLive.

20 juillet 2011

Interrogation écrite

Notez bien, je ne me plains pas. Mais je m'interroge.

Chaque semaine, je tente de trouver des news dans plusieurs pays ; en plus d'une gamme de pays réguliers (Canada, Australie, Japon, Corée du Sud et, un peu plus tard mais désormais toute aussi récurrente, Espagne) je tente d'aller vous chercher ici une info sur le Brésil, là un truc intéressant sur l'Egypte. Ça fait des mois que je fais ça : je tente de diversifier.
Et je trouve toujours le moyen d'être surprise quand certaines d'entre elles rencontrent un succès inattendu.

Les "audiences" des news Séries du Monde sur SeriesLive, vous ne les voyez pas, mais moi je les vois. En général, les chiffres restent dans la même fourchette, forcément inférieure aux news US, mais décentes. Et une fois de temps en temps, l'une d'entre elles sort des rangs et marche un peu mieux.

AmEzel
Ezel, parce que vous le valez bien

Typiquement, je sais ce qui fonctionne : les news qui apparaissent sur la page d'accueil du site font une bien meilleure audience que celles qui restent cachées, en dépit de mes rappels pour indiquer que toutes les news ne sont pas forcément visibles depuis l'accueil. En la matière, il n'y a pas de recette mystère, c'est programmé automatiquement, selon le thème : les audiences, les commandes, renouvellement et annulations, les "Ce soir", les brèves du mercredi, vont en page d'accueil ; les promos, les annonces de projets ou de casting, sont cantonnées à la rubrique SdM. Rien à voir avec le pays : une super news sur un projet canadien peut ne jamais voir la lumière du jour en accueil, tandis qu'un "Ce soir" sur un soap indien y trônera fièrement. Et comme c'est tout codé, je n'ai pas d'influence au cas par cas.

Après, il est certain que les annonces "Ce soir" attirent assez peu de curieux par rapport au reste, sauf gros coup, mais même les "Ce soir" pour l'Australie et le Canada ne démarrent pas leur vie éphémère de news sur les chapeaux de roues, contrairement à ce qu'on pourrait croire (en tous cas, ce à quoi moi, je m'attendais). Il arrive que certaines connaissent un boom tardif, plusieurs jours ou plusieurs semaines après avoir été publiées (à la faveur, j'imagine sans en jurer, de reviews, sans doute, qui conduisent les internautes à mener quelques recherches).

Les audiences asiatiques (puisque j'alterne les audiences japonaises et les audiences sud-coréennes un vendredi sur deux) ont leur lot de fidèles, mais ce qui est intéressant c'est que contrairement à la plupart des autres news, elles sont lues pendant une à deux semaines après leur publication. J'inteprète ça comme le signe que les gens savent qu'on peut venir les trouver sur le site, et qu'elles sont devenues un repère qu'il n'est pas nécessaire de surveiller dés parution.

Dans tout ça, il y a des news qui n'ont rien pour elles : des news qui portent sur des pays méconnus et/ou mal-aimés, typiquement les Philippines, et les news "divers", genre le film faisant suite à la série danoise Lærkevej. Celles-là sont postées pour les curieux, les vraiment passionnés, ceux qui fréquentent la rubrique avec assiduité. Je ne me fais pas d'illusion.

Et puis une fois de temps en temps, il se passe... ce que je ne peux qu'appeler "un truc".
Nul ne sait à quoi on le doit mais subitement, une news sur un projet de série chinoise va faire un carton ; ce jour-là je voulais bien qu'on m'explique ce qu'elle avait de si extraordinaire et comment ça se fait que je n'entends jamais parler de tous ces gens qui veulent qu'on leur cause plus de la Chine. Ou bien c'est un rapport d'audiences espagnoles qui va déchirer... mais pas un autre ; à quoi l'attribuer ? Dur à dire.
Je ne vois que les stats de lecture, pas les liens qui pointent vers la news après tout ; il suffit qu'elle ait été répercutée sur un forum de fans ou que sais-je, et l'envolée s'explique. Ou bien, ça se trouve ce jour-là (et même si j'essaye de veiller à l'éviter), l'actu US était morne et les visiteurs se sont dit "pourquoi pas". J'aime bien cette dernière théorie, mais j'y crois moyennement.

Cette semaine, j'ai posté une news qui avait TOUS les défauts : elle parlait d'une série absolument inconnue en France, Ezel (d'où l'illustration). Elle parlait de la Turquie et de la Grèce. Pas vraiment des pays dont on me réclame des news. Elle était rangée dans la catégorie "divers". Donc invisible sur la page d'accueil. Elle était longue (ça joue aussi). Elle parlait politique et Histoire. Eh bien j'ai rarement vu une news Séries du Monde aussi lue sur le site et même likée sur Facebook en 48h. Je reviens du boulot le lendemain, je poste des news, et c'est le monde à l'envers. Ça n'a même pas de sens ! C'est totalement absurde ! Merveilleux, bien-sûr, mais absurde, il faut le reconnaître.

En fait j'ai bien envie d'organiser un sondage sur le thème "Qu'est-ce qui vous plaît dans Séries du Monde ?".
Parce qu'il y a des trucs que je ne peux pas faire (news introuvables pour certains pays, majoritairement), mais il y en a d'autres que je pourrais faire plus souvent (genre les audiences australiennes ou espagnoles, par exemple).
Mais si j'organise un grand sondage comme ça, combien y répondront ? Je sais pas.

Notez bien, je ne me plains pas. Mais je m'interroge. Et puis, j'aimerais bien vous interroger, vous aussi.

20 juillet 2011

The X Word

C'est en cagoulant mes épisodes de Noah's Arc que je suis tombée sur Exes & Ohs. Encore une série dont personne ne s'est dépêché de parler, et pourtant il s'agit d'une co-prod entre Showcase au Canada et LOGO aux USA, et dont la 2e saison vient de démarrer. Mais faut pas compter sur mes sources habituelles sur le Canada pour m'en parler, apparemment. Vous comprendrez que je fasse un peu la tête de devoir à un hasard total de découvrir une série pourtant pas spécialement confidentielle.

On ne peut pourtant pas vraiment dire que je sois spécialement friande de séries lesbiennes. Déjà niveau séries gay, sortie du pilote de Queer As Folk qui est un absolu classique pour moi (comment ça lequel ? Mais le britannique, évidemment), je n'en regarde pas souvent, d'où d'ailleurs le statut très exceptionnel de Noah's Arc ce weekend (c'était vraiment circonstanciel plutôt qu'autre chose), et pourtant j'aime les hommes. Mais alors des lesbiennes...
Mais enfin, zut à la fin, un pilote reste un pilote et j'aime pas me priver. Vous me connaissez.

Il faut aussi que je vous raconte quelque chose sur une expérience téléphagique traumatisante : le soir où j'ai découvert The L Word. Je n'en parle pas souvent parce que j'ai fait plusieurs années de thérapie pour réussir à occulter ce souvenir. J'avais attaqué le pilote sans idée préconçue, simplement en sachant que les réactions positives avaient été nombreuses. Mais l'étalage de vulgarité avait eu vite raison de moi. Ai-je regardé ce premier épisode jusqu'au bout ? Je le crois mais n'en suis pas sûre. C'était vraiment à la limite de l'écoeurement... Le monde dégageait une aura malsaine ce soir-là, et désormais dans ma tête, The L Word est associée à la folie de ce monde décadent. M'en souviendrai toute ma vie de cette soirée-là ; je l'ai finie, recroquevillée dans un coin de mon lit, en me disant qu'il y a des soirs où le monde est moche.
Alors les séries de lesbiennes, allez savoir pourquoi, mais depuis lors, ça m'attirait encore moins. Déjà c'est pas mon univers mais si c'est pour le retranscrire avec un mauvais goût prononcé, franchement je m'épargne le voyage.

ExesandOhs
Dans ce contexte, Exes & Ohs (parce que XOXO, fallait y penser) se révèle être en fait une gentille comédie rafraîchissante. Certes, après avoir passé ces dernières semaines devant du Single Ladies ou du Noah's Arc, bien que sporadiquement, mes standards avaient quand même bien baissé, mais d'un autre côté je n'attends pas vraiment de révélation ébouriffante dans ce registre amoureux qui généralement a plutôt tendance à me rebuter (la seule romance que je trouve réellement transcendante est celle de Pushing Daisies, et ça tient plus à la réalisation et aux inventions autour de l'interdiction de se toucher, qu'aux enjeux amoureux eux-mêmes et notamment le triangle avec Olive).

Alors Exes & Ohs, dans cette pluie de références, ça se situe où ? En fait, ça m'a fait penser à une version lesbienne de 30 Rock. Dans le sens où, mentalement et physiquement, Jennifer, l'héroïne de Exes & Ohs ressemble déjà énormément à Liz Lemon, et en plus on a une comédie qui s'ingénie à placer cette héroïne dans des situations embarrassantes (mais pas humiliantes) qui la rendent juste ce qu'il faut de pathétique et de sympathique aux yeux du spectateurs.
A cela s'ajoute une galerie de portraits pas lourdingue, puisque les copines de Jennifer sont relativement en retrait (ce qui permet de ne pas avoir trop le temps de se plaindre de leur côté un peu stéréotypé), mais tout de même divertissante et diversifiée.
Et puis surtout, LA bonne idée de la série, c'est le personnage de Sam, qui plus est parfaitement castée en la personne de la ravissante Marnie Alton, une raison à elle seule de devenir lesbienne, fraîche, drôle, ravissante, ah zut je l'ai déjà dit, pétillante, pleine d'énergie et de naturel. Et ravissante.
Jennifer et Sam forment un parfait binôme, un duo à la fois dynamique (les éternels opposés) mais pas trop déséquilibré (si sur le papier, Jennifer serait plutôt genre Charlotte York, et Sam... Samantha Jones, dans les faits ça donne quelque chose de moins radical), et du coup leurs échanges fonctionnent bien.

Exes & Ohs prend aussi le parti pris de ne pas trop se préoccuper de sexe : il ne s'agit pas vraiment d'en parler, et pas plus d'en montrer. Un peu comme Noah's Arc, l'idée est avant tout de parler romance, et le reste viendra ou pas. Il faudrait regarder les épisodes suivants pour s'en assurer (pour le moment, je ne suis pas sûre de le faire, mais j'avoue l'envisager), mais a priori c'est pas une priorité de la série (en fait, MOINS que Noah's Arc qui aimait quand même bien en rajouter dans le eye candy pour gays en manque de gros muscles huilés, d'abdos en acier forgé et de fessiers rebondis ; ici il n'y a pas un nichon qui dépasse, rien). On peut trouver ça niais mais, vu mon expérience avec The L Word, j'étais pas déçue. Et puis pourquoi parler de lesbiennes devrait-il forcément conduire à voir des lesbiennes s'exhiber ?
Voyez, c'est à ça qu'on voit que ce blog est tenu par une femme hétérosexuelle à presque 100%, c'est que pour les mecs ça m'a pas dérangée (bien que les montagnes musculeuses de Noah's Arc ne soient pas mon genre), alors que les lesbiennes pas trop démonstratives d'Exes & Ohs étaient pile ce que je voulais en voir. Ce serait intéressant de savoir ce qu'une femme lesbienne en penserait, ce qu'un homme hétéro en penserait, etc...

Mais enfin, bon, les personnages de Jennifer et Sam dégagent un fort potentiel de sympathie, l'intrigue de ce premier épisode était pas trop mal, et on sent qu'il y a une volonté derrière (clairement affichée par le titre du court-métrage dont la série est inspirée) de parler des règles du jeu en matière de relations sentimentales dans le monde lesbien, puisqu'apparemment le fonctionnement diffère. Et j'avoue que j'étais pas mécontente de tomber sur Heather Matarazzo, quittée il y a quelques jours à peine puisqu'elle était dans les tous derniers épisodes de Roseanne (décidément le monde est petit en ce moment !) dans un rôle qui lui sied parfaitement, même s'il faisait partie de ceux qui étaient peu développés.
Donc bilan positif pour ce pilote, pas de quoi changer la face du monde, mais un bon petit moment. Et puis la première saison ne compte que six épisodes, alors franchement, je pense que la décision va être vite prise. Enfin, j'ai d'autres chats à fouetter, et je pense qu'à un moment je vais avoir besoin d'avoir quelque chose de plus solide à me mettre sous la dent, quand ma convalescence de mon intégrale de Roseanne, justement, sera finie, mais bon. Franchement, je me ferai plus facilement six épisodes de Exes & Ohs que de The L Word.

Faites-moi penser à vous filer le générique à l'occasion, il n'est pas extraordinaire lui non plus, mais il a un petit quelque chose de sympathique qui rend les personnages tout de suite très agréables. Faut que je vous en reparle.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Exes & Ohs de SeriesLive.

19 juillet 2011

Tellement mineur que vous ne saviez même pas que ça existait

On ne parle pas assez des séries de la chaîne IFC. C'est un tort parce que, personnellement, pour Portlandia comme pour Bollywood Hero, j'en avais apprécié la liberté de ton et l'impression de regarder de quelque chose sortant carrément des sentiers battus. Vous savez, pas une série où on écrit dans le post une phrase du genre "et finalement c'est original dans le genre", mais une série où on n'a pas besoin de le préciser tellement c'est évident. Alors après c'est une question de goût, on aime ou on aime pas, mais quand on se plaint d'une certaine répétitivité, d'un certain manque d'imagination voire même d'audace dans les grilles des chaînes américaines, on n'a pas le droit de snober les productions d'une chaîne comme IFC.

Bonus non-négligeable : la série dont je m'apprête à vous parler jouit d'un tandem d'actrices fort sympathique. A mes yeux en tous cas. Imaginez plutôt : retrouver Nicholle Tom (oui, Maggie dans Une Nounou d'Enfer, rien que ça), et l'étrange Laura Kightlinger (toutes les pièces ne sont pas d'origine mais j'avoue avoir un faible téléphagique pour elle depuis que je l'ai repérée ses apparitions dans Lucky Louie), c'est une bien étrange combinaison. Qui plus est, j'avoue que ça fait toujours plaisir de voir Azura Skye, avec sa tronche de travers et son petit air mesquin, et pourtant étrangement adorable, comme elle l'était déjà dans Zoe, Duncan Jack & Jane (mais pas du tout dans Buffy, brr, j'en fais encore des cauchemars).
Ah oui, alors bien-sûr, je suis pas en train de vous dire qu'on a un all star de la comédie américaine (quoique Kightlinger a une petite réputation, l'air de rien), mais que voulez-vous, ya des têtes qu'on aime bien, indépendamment de leur popularité par ailleurs.
Donc, ce soir, petit détour par The Minor Accomplishments of Jackie Woodman, une étrange comédie d'IFC.

MinorAccomplishments
Typiquement, le pitch de The Minor Accomplishments of Jackie Woodman aurait de quoi me mettre en colère d'ordinaire : c'est l'histoire d'une scénariste qui n'arrive pas à percer à Hollywood. Wow, c'est d'une originalité ! Attendez, pourquoi je n'écrirais pas une série sur les trucs fous qui peuvent se passer dans un cabinet ministériel, tant qu'on y est ?

Pourtant, la vraie bonne nouvelle de ce pilote, c'est que Jackie n'écrit quasiment pas pendant cet épisode, c'est simplement que son objectif est d'écrire et que ça va la mener dans un truc totalement délirant qui n'a rien à voir. En l'occurrence, en allant simplement bosser, Jackie et sa meilleure amie Tara (...j'aime bien cette phrase, on dirait que deux de mes héroïnes préférées de Showtime ont sympathisé !) vont avoir un accrochage avec le véhicule d'une quelconque star sur le retour, qui va les embarquer dans un sorte de secte. C'est vous dire si on part de loin quand même.
Résultat, on passe 90% de l'épisode dans cette secte (peuplée de connards de producteurs qui parlent de produire quelque chose qui serait "comme Sex & the City, mais avec des poissons"), et ça n'a plus grand'chose à voir avec les ambitions de Jackie, ou de Tara d'ailleurs puisqu'elle travaille pour une société de production. Et je dis tant mieux.

Alors après, The Minor Accomplishments of Jackie Woodman n'est pas vraiment hilarante. Je n'ai ri qu'une fois. Mais on ne cherche pas forcément à se taper sur les cuisses avec une comédie en single camera, donc en l'occurrence, ça fonctionne parce qu'on sent que c'est grotesque, mais que quelque part, c'est du vécu. C'est une façon de dresser des portraits au vitriol des créatures peuplant Hollywood, mais sans nécessairement en passer par les intrigues du genre Action!. J'adore Action!, mais au moins, ça change.

J'ai en fait surtout eu un problème avec le côté "les épisodes d'exposition c'est pour la populace" de ce pilote. J'adore un pilote original, et ça me plait qu'on décide de ne pas passer par les poncifs du genre. Mais certains d'entre eux ont de l'intérêt. Par exemple, l'amitié entre Jackie et Tara (héhé, j'adore) se sent dés le début, et elle est presque plausible en dépit de l'évidente différence d'âge, mais on nous balance un peu trop abruptement certains autres aspects comme : ce que fait Jackie dans la vie (vu qu'elle se rend au bureau, c'est ennuyeux de ne pas savoir tout de suite ce qu'elle y fait), qu'est-ce que c'est que cette histoire de tante qui faisait de roller-derby (surtout que d'après les résumés, c'est la motivation de Jackie pour écrire), ce genre de choses. On saute directement dans l'intrigue (même simpliste), les "gags" (même si on ne peut pas vraiment en parler en tant que tels parce que l'épisode ne tente même pas de nous faire rire), les dialogues souvent acerbes entre Jackie et Tara ( ^_^ ), et c'est quand même un peu rude.
Mais enfin, bon, au moins, ça justifie d'être sur IFC.

The Minor Accomplishments of Jackie Woodman n'est pas la perle insoupçonnée qu'on voudrait découvrir quand on se lance dans une série méconnue d'une chaîne indépendante, mais c'était quand même sympa. Alors... En fait, le titre est assez explicite sur ce qu'il y a à attendre de la série : elle accomplit deux-trois choses, mais ça reste mineur. Pour autant, c'est un joli véhicule pour Kightlinger. Si vous aimez bien sa tronche refaite, et surtout son type d'humour, ça devrait quand même vous plaire.

Et pour ceux qui... et zut. Quand je vous disais qu'IFC souffrait d'un manque de mise en avant.

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17 juillet 2011

Total ellipse of the heart (Part. 2)

En période de décompression téléphagique, c'est la même chose qu'après une relation amoureuse intense : il y a toujours un effet "rebound". Dans le cas (le mien) qui nous préoccupe (beaucoup), mon ex serait donc Roseanne, et mon rebound guy... Noah's Arc. Question 5
Ne me demandez pas, je ne sais pas d'où ça me vient. J'avais déterré les cagoules suite à mes posts sur Single Ladies (ça devient effrayant le nombre d'occurrences de ce tag sur ce blog...) et avais revu le pilote, dans le cadre d'un mini-cycle de séries blacks. Je persiste à penser que c'est une sous-culture américaine qui gagne à être approfondie, et je persiste à dire que j'ai pls de mal avec les comédies que les dramédies. Je cherche toujours mon pilote de Soul Food, d'ailleurs.
Bref.

NoahsArc
Donc voilà, j'ai passé le weekend (outre les deux excellentissimes épisodes de The Yard qui sont sortis après le pilote, outre le pilote de Crownies, outre le revisionnage de plusieurs scènes-clé de Game of Thrones, outre le pilote que je comptais vous proposer ce soir pis finalement ce sera la semaine prochaine, outre le pilote de Exes & Ohs, outre, outre, outre) devant Noah's Arc, et je dois dire que, quand on n'attend rien d'une série, celle-ci n'est pas si dégueulasse que ça. Étrangement on s'attache à certains personnages avec le temps (principalement Noah, qui en fait, malgré ses drôles de lèvres supersoniques, finit par être mignon comme un chaton ; un chaton avec de drôles de lèvres supersoniques, mais quand même), les intrigues sont indigentes mais maintenant que je regarde Single Ladies j'ai plus le droit de me plaindre de ce côté un peu Harlequin. Les mecs sont pas beaux, tout en muscles et dans des fringues pas possibles, donc je peux même pas dire que c'est parce que je me rince l'oeil. Non, c'est vraiment une pure série de transition.
Pourtant, une ou deux fois, j'ai versé une vague larmouchette (rapport au fait que Noah a des moues de chaton... avec de drôles de lèvres supersoniques, mais quand même), et il faut quand même reconnaître que la façon qu'a la série de traiter du HIV est plutôt courageuse (c'est pas le final de Corky mais ça se regarde, quoi).
C'est fou comme, quand on baisse un peu ses standards, on peut apprécier vaguement une série qu'on avait sévèrement flinguée il y a quelques années.

Mais c'est pas vraiment de Noah's Arc dont je voulais parler, mais de ce qui s'est passé au début de l'avant-dernier épisode de la saison 2. Du coup si jamais vous comptiez regarder la série, on sait pas ça peut arriver, genre si vous êtes en manque de Roseanne, je préconise de sauter ce paragraphe. Dans l'épisode précédent, Noah s'est fait attaquer dans une station-service, et méchamment abîmer because juste parce qu'il est gay (là encore, pas forcément le sujet que je pensais voir exploré en détail par une série dont le ton est de la gamme de Sex & the City), la scène clôturant l'épisode nous montrant Noah évanoui par terre. Et donc, l'épisode suivant, qui est l'avant-dernier épisode de la série, reprend... eh bien, à l'hôpital. Fin des spoilers mais restez sur vos gardes parce que je vais me servir de cette exemple dans ma démonstration.

Je vais reprendre ma diatribe anti-ellipse, parce que vraiment les ellipses m'énervent. Mais ici, ce n'est pas parce que je pense que l'ellipse rend la scène ridicule, ni lui confère un côté cliché. C'est parce que, dans notre cas, l'ellipse vient de gâcher un beau moment de téléphagie.

Est-ce que dramatiquement, ce n'était pas plus intéressant de se demander comment la suite se passait pour Noah ? Le mec est à terre, comment va-t-il s'en sortir ? Il appelle de l'aide ? Quelqu'un vient à son secours ? Combien de temps est-il resté comme ça (bon ça n'a pas besoin d'être en temps réel non plus, évidemment) ?

Même en ayant passé mon weekend avec Noah, Wade, Ricky et les autres, je me rends bien compte que le drame qui fait frémir, ce n'est pas vraiment la priorité de la série. On parle d'une dramédie avant tout. Mais si une dramédie veut explorer une intrigue sombre comme celle-ci, j'attends qu'elle le fasse avec un minimum de dramatisation.

Mais quand j'y réfléchis, combien j'ai vu de séries nous faire le coup de plonger le personnage dans une terrible situation, et après pouf, il est entouré par ses proches, à l'hôpital, ou à la maison, ou qu'importe, et on aborde directement la phase où le personnage va essayer de dépasser cette expérience traumatique. Moi je veux bien mais on ne m'a même pas vraiment montré à quel point elle était traumatique. Parce que le vrai traumatisme, on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il n'a pas eu lieu pendant, mais bien après, quand l'adrénaline et les tentatives pour échapper au pire sont derrière. Pas pendant l'agression ou l'accident. Mais les secondes qui suivent, quand la douleur débarque et qu'on comprend ce qu'il vient de se passer. Et qu'il faut maintenant se tirer de là. Là on a un personnage qui agonise par terre, je voudrais savoir ce qui se passe dans sa tête ! Comment il fait pour se retrouver dans un endroit où il est en sécurité ?

Donc je n'aime toujours pas les ellipses (certaines sont nécessaires évidemment, mais je n'en démordrai pas, beaucoup n'ont pas autant d'intérêt que les scénaristes le croient), et cette fois j'ai une nouvelle raison de m'en plaindre.

Bon, sur ce je vous laisse, le dernier épisode m'attend. J'ai pas encore décidé si j'allais cagouler le film. J'espère que dans tous les cas, le Dieu de la Téléphagie me pardonnera ce weekend de péchés contre le bon goût téléphagique, et me guidera vers une série un peu plus solide rapidement. Je voulais me refaire le pilote de Friday Night Lights depuis plusieurs mois, c'est peut-être justement le moment ? Sinon évidemment j'ai plein d'autres trucs sur ma liste, comme finir l'intégrale de Gilmore Girls, m'envoyer enfin celle de Jack & Bobby, et tout et tout, mais vous savez ce que c'est, dans ces cas-là, on n'a envie de rien.

16 juillet 2011

Winter is so far away

GameofThrones-Bilan

Des séries, j'en vois défiler quelques unes sur mon écran. Deux ou trois par an (je parle en centaines, ça va de soi). Donc quand je suis prête à dire que l'une d'entre elles s'apprête à entrer dans mon Panthéon personnel, genre là où on trouve déjà Pushing Daisies et SPACE 2063, ça a du sens, quand même. Il y a les séries qu'on aime mais qui font partie du roulement, et qui disparaitront du podium avec le temps... et celles qui demeurent des classiques à jamais. Pas sûre que dans 10 ans je vous reparle de Nurse Jackie par exemple. C'est une bonne série mais elle n'a rien de ces titres qui vous provoquent une révolution téléphagique, qui vous remuent les tripes, qui font basculer votre univers.
Game of Thrones, si.

C'était à la fois un délice et une torture que d'attendre une semaine entre chaque épisode. Et c'est rare pour moi, ce genre de choses. Quand, lorsqu'on regarde une poignée de pilotes par semaine, qu'on a quelques intégrales en route à des rythmes variables, et pas mal de série en cours de suivi hebdomadaire, une série provoque une telle sensation d'excitation et de manque à la fois, c'est là encore un signe qui ne trompe pas.

Pourtant qui aurait pu le prédire, quelques semaines plus tôt encore, alors que je présente une forte allergie au genre, et que dés le départ il était net pour moi que regarder la série n'impliquerait jamais au grand jamais de me farcir la lecture des bouquins. Je partais avec des handicaps marqués, qui d'ailleurs ont eu des effets négatifs prévisibles pendant le visionnage du pilote, et pourtant, me voici conquise à l'issue des 10 épisodes. Au point de trouver que 10 épisodes seulement, c'est du sadisme.

D'abord, parce Game of Thrones brille par une galerie de personnages absolument impeccable. Il n'y a pas un personnage qui ne soit parfaitement dépeint, du plus présent au plus secondaire. Parfois on a l'impression que le cast est trop large pour l'histoire qu'il y a à raconter (certains personnages ne semblant être là que pour peupler un univers qu'il faut montrer comme dense et divers, à l'image de gens comme Septa, Hodor, Ros, Doreah, etc...), mais il n'empêche que chaque personnage est conçu, et interprété, avec tant de soin, de détails et d'application, qu'on se voit mal ne pas tous les apprécier pour ce qu'ils apportent, ce qu'ils présentent, ce qu'ils dévoilent. Par exemple sur la fin on apprend le secret du vieux Pycelle, alors qu'on ne savait même pas qu'il en avait un, et au juste difficile de dire si cette révélation aura un impact sur la suite ou si ça fait juste partie de l'excellente écriture des personnages pour leur donner tout le relief possible. Ce relief fait qu'aucun n'est parfait (la famille Stark ayant, en grande majorité, un don incroyable pour être d'une connerie sans précédent, drapée qu'elle est dans la fierté qu'elle tire de sa supériorité morale), et pourtant tous ou presque ont des raisons de capter notre attention et notre affection.
On peut trouver qu'il faille une mémoire encyclopédique pour retenir tous les noms, mais on ne peut pas retirer à Game of Thrones qu'elle en fait un emploi impeccable même quand ça n'a pas d'utilité pour les intrigues, ou pas directement.

L'intrigue en elle-même, justement, est un poème à elle seule. A l'issue des 10 épisodes, on ressort avec l'impression d'avoir assisté à une saison d'exposition (ce qui explique le sentiment de flou que j'avais ressenti au moment du pilote). Game of Thrones est une immense fresque dont la genèse prend naissance des années avant son premier épisode, et pourtant son but est de nous préparer aux évènements à venir, pas de nous expliquer ce qui s'est passé, et pas de nous offrir une histoire pour lequel le passé soit éclairant, non plus. La fuite des Targaryen n'est ni la conséquence directe, ni même la cause directe, des évènements qui attendent les protagonistes qui en sont les héros, par exemple.
En fait toute la première saison est destinée à nous donner un immense sentiment de rouage de l'histoire : ce n'est ni là que ça commence, ni là que ça finit, c'est une époque de troubles dans une histoire qui n'a connu que des troubles, quelle que soit l'époque. Game of Thrones accomplit ce qu'aucune série réellement historique n'a jamais réussi à créer à mes yeux : l'impression d'un cycle parmi tant d'autres dans l'histoire d'un continent, d'un peuple, d'un royaume, où chaque élément s'explique historiquement et expliquera quelque chose d'autre historiquement, mais peut se prendre comme une histoire à part entière. L'ironie du sort, c'est que c'est de la fantasy qui me donne l'impression pour la première fois de suivre dans une série l'Histoire avec un grand H. On a l'impression d'un cours magistral d'Histoire qui tente de nous donner à la fois les faits et leur conséquence indirecte, pour nous préparer aux explications sur la période qu'on va vraiment étudier. Je ne sais pas vraiment comment l'exprimer, c'est comme si la première saison avait cette incroyable capacité à tout placer dans un contexte, en ayant la conscience aigue que tout aura une conséquence.

Et pourtant, pendant les épisodes, il n'y a aucun temps mort, aucune impression de lenteur, d'exposition longue et bavarde, d'explication pour nous permettre de comprendre les enjeux au détriment de ceux-ci, comme on pourrait le craindre vu ce que je viens de dire. Au contraire la série se déroule au pas de charge ! J'ai rarement vu une série dans laquelle il se passe tant de choses en 10 heures, il y a de quoi faire rougir 90% des séries dramatiques dont les intrigues trainent laborieusement en longueur !
Par je ne sais quel miracle, Game of Thrones parvient à avoir toujours la bonne dose d'action, d'humour, de revirement de situation, d'explications, de questions sans réponses, de réponses sans questions, et de character development, en un temps absolument record ! C'est plus de l'écriture, c'est de l'orfèvrerie.

Alors on pourrait se dire que dans tout ça, n'importe quel téléphage serait déjà comblé. Et pourtant, non. Les spectacteurs masculins ont eu avec cette saison un aperçu de ce à quoi peut ressembler un orgasme multiple : quand il n'y en a plus, il y en a encore ! Et on n'a aucune envie de s'en plaindre.
Parce que non contente de présenter des personnages impeccablement dépeints, non contente d'avoir des intrigues savamment dosées, non contente d'avoir un rythme haletant et pourtant toujours attentif à ne perdre personne en route, Game of Thrones, c'est aussi des costumes et des décors éblouissants (et pourtant Dieu sait que je suis pas du genre à craquer là-dessus), une réalisation léchée, une BO à tomber par terre...

A partir de là, le seul reproche qu'on peut formuler envers Game of Thrones, c'est celui qui déjà pointait son nez quand je vous parlais du pilote : il n'est pas concevable, voire même criminel, qu'on puisse regarder cette série et être laissé en plan entre deux épisodes, à plus forte raison entre deux saisons !
Si vous n'avez pas encore tenté Game of Thrones, mon conseil sera donc de ne pas vous y mettre. D'attendre son annulation, dans 10 ans si Dieu le veut, et à ce moment-là, de vous bloquer 15 jours de vacances et vous faire une intégrale. Ne vous mettez pas au supplice : attendez avant de vous lancer.
Parce qu'une fois que vous aurez commencé Game of Thrones... you watch or you die.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Game of Thrones de SeriesLive.

16 juillet 2011

La question à 10 000 $

Loin de moi l'idée de prétendre que Falling Skies est une série épatante. Pour tout vous dire, si je devais choisir entre arrêter Single Ladies et arrêter Falling Skies, je choisirais probablement de continuer Single Ladies, c'est vous dire.

Mais force est de constater que la série pose quand même des bases intéressantes pour qui a envie, comme c'est souvent le cas avec ce genre de séries de SF, de se perdre en conjectures et d'imaginer mille hypothèses. Et si c'est pour découvrir plus tard que les scénaristes de la série avaient moins d'imagination que moi, eh bien, soit : je prends le risque. J'aurai quand même eu le plaisir de laisser mon cerveau vagabonder dans l'univers de la série le temps que ça aura duré. En compagnie de Noah Wyle qui plus est...

Alors, pour le geste sportif, et si vous n'êtes pas totalement négatifs envers la série (allez, quoi, vous avez bien toléré plusieurs épisodes de V, ou de Flash Forward, ou de The Event... d'accord, peut-être quand même pas The Event), venez vous amuser avec moi, j'ai une question à vous poser pour ouvrir la voie aux théories les plus barrées.

Comment on été construits les Mechs ?

Alors je rappelle qu'un Mech, c'est une merveille de technologie qui obeit aux ondes qu'envoient les Skitters. Bon pour rappel, nous, la reconnaissance vocale, on maîtrise pas complètement-complètement, hein. Et les Skitters, eux, ils déplacent des machines de guerre quasiment par la pensée. Donc un Mech, c'est beau, c'est chromé, c'est plein de loupiotes et de machins, c'est ça :

FallingSkies-Mech
Maintenant, j'aimerais attirer votre attention sur un petit détail anatomique des Skitters. Je parle pas simplement des 6 pattes arrière des Skitters (alors que les Mechs sont juchés sur deux pieds), qui ont été évoquées dans la série elle-même et qui ont leur importance, je suppose, sinon ça n'aurait pas été si longuement explicité. Mais je voudrais attirer votre attention sur leurs mains. Certes, les Skitters ont un pouce préhensile (l'un d'entre eux va même s'en servir pour tenter d'étrangler Tom, avant de se faire capturer), mais les deux autres doigts, bah déjà ne sont que deux, et ensuite ont une différence de longueur assez flagrante. Donc on va me faire avaler qu'un bidule dont les mains qui ressemblent à ça, peut construire un Mech ?

FallingSkies-SkitterFinger

Dernière petite remarque alimentant ma question : vous avez vu la gueule de leurs vaisseaux ? Ça ressemble plus à un gros tas de ferraille assemblé grossièrement qu'un truc carrossé, lustré, et plein de jolies lumières bleues.

KeepOnFalling

Si jamais la piste de réponse à cette question est que les Skitters n'ont pas construit les Mechs, ça devient intéressant...

Donc voilà, soit c'est le genre de choses qui feront de la série un bijou sur le long terme parce que la série aura une mythologie palpitante et complexe... soit ce sera ridicule, et dans dix ans on en aura encore des crampes aux joues à force de rire.
Votre théorie sur les Mechs ?

16 juillet 2011

En petite vertu de la loi

Crownies

"When I first came here, you advised me to have a glass of champagne every night, so I could have a glass after a case without it looking like a celebration. Because prosecuting isn't about winning or losing, you said, we're not representing the victim, we're not obliged to feel for the victim or feel we have to give our best for them, but we do, David. We do."
(Janet King, Crownies - 1x01)

Si comme moi, vous êtes coutumier des legal dramas, Crownies ne vous surprendra pas vraiment. Je comprends pourquoi ABC1 en a commandé directement 22 épisodes : ça se mange sans faim ! Le produit est parfaitement calibré, la formule a été testée et approuvée par le passé, il n'y a, à vrai dire, pas tellement d'enjeu (et du coup je m'explique mal les audiences très tièdes de son lancement).
Mais on ne regarde pas toujours une série pour son originalité. En fait, il y a des tonnes de séries qu'on regarde tout en sachant qu'elle empruntent des sentiers balisés, et pour autant on ne les trouve pas moins agréables. C'est le cas de Crownies, qui rappellera de nombreuses séries du même genre, parmi lesquelles The Deep End, à la différence notable qu'on a ici affaire à des procureurs et non des avocats travaillant en cabinet.

La structure est donc la même : un groupe de jeunes (et bien-sûr beaux) procureurs se lance dans le métier, et en apprend les avantages et les inconvénients au fil de leurs expériences. Fort heureusement, le poncif du "j'arrive dans mon nouveau boulot" nous a été épargné, et nos jeunes sont déjà bien intégrés dans les bureaux du procureur lorsque commence le pilote, qui suit la journée précédant le pot de Noël du bureau (je vous avoue que même en travaillant dans le public, jamais je n'ai vu un pot de Noël à thème comme celui-là ; je commence à me dire que j'aurais dû passer les concours de la magistrature, plutôt). Se mêlent donc des préoccupations décontractées, des répliques amusantes et des taquineries entre collègues du même âge, et les véritables cas légaux auxquels nos jeunes (et nos moins jeunes) sont confrontés.

De ce côté-là, on est un peu dans la demi-teinte. La répartition est très irrégulière dans le premier épisode, bien que s'arrange avec le deuxième (c'étaient en effet deux épisodes qui étaient proposés pour la soirée de lancement ; en l'absence d'une séparation nette entre le deux, je vais donc traiter dans ce post des deux épisodes).

Ainsi, c'est surtout la belle rousse Erin qui est au centre des attentions scénaristiques avec deux affaires similaires que son mentor l'encourage à ne pas mener au procès. Mais la rouquine a encore un petit coeur qui bat sous sa peau de porcelaine (ai-je mentionné que la créature en question est un ravissement pour l'oeil ?) et elle persiste malgré tout. Le côté idéaliste de la jeune femme est assez classique mais donne une touche humaine aux intrigues, ce qui fait plaisir vu le ton badin de beaucoup d'autres axes du pilote.
Les autres affaires sont assez rapidement survolées, entre Ben qui se voit confié un dossier très important et top secret, mais dont le contenu sera vite balayé par le scandale entourant le trajet du dossier lui-même (en fait, c'est l'axe que va emprunter, à ce qu'il semble, une bonne partie de la saison, l'occasion de donner aussi de bonnes scènes au personnage de Janet, cf. citation ci-dessus), Lina qui bosse sur une affaire touchante mais qui touche à sa fin (la plaidoirie a eu lieu avant le début du pilote, on est en attente d'un verdict), et Tatum dont je ne suis pas certaine d'avoir compris à quoi elle sert sinon être blonde et ravissante.
Par contre, si l'on en sait peu sur le déroulement des dossiers de Richard dans un premier temps, on a droit à une suite de petites scènes très touchantes mettant en exergue la difficulté que c'est pour lui de devoir faire de la paperasse sur des affaires glauquissimes. On ne le verra pas les traiter, les plaider, les régler ni quoi que ce soit, on n'est même pas sûrs qu'il fasse autre chose que remplir des cases (le passage devant un juge se fera, par contre, pour le 2e épisode, avec un dossier n'ayant rien à voir, et ce sera un epic fail de toute beauté), par contre l'accumulation de dossiers ignobles est très bien rendue. Richard, épuisé, supplie qu'on lui donne autre chose que des crimes sexuels, n'importe quoi. "De la drogue, pourquoi pas ? J'adore la drogue !" s'exclame-t-il en espérant en finir avec les plaintes pour viol et inceste. Le pilote lui donne assez peu de scènes, ce qui souligne son tempérament doux, effacé et raisonnable, mais ces petites touches sont un plus considérable pour présenter à la fois le personnage et les réalités de la profession.

Alors après, je ne vous le cache pas, il y a un peu de fesses. Et encore, moins que ce que le trailer laissait présager. C'est vraiment le côté le moins agréable de la série, qui donne l'impression que les histoires de coucheries devaient être explicitées un peu plus souvent qu'à leur tour pour plaire au public (je ne serais pas étonnée si c'était en fait le truc qui avait refroidi le public, pas forcément habitué à ça dans une série légale). Non que ces scènes soient épouvantablement explicites (même s'il y a un peu de racolage dans la façon de profiter de la plastique impeccable de Tatum, et dans une moindre mesure Erin et Lena), mais enfin, voilà, ça fait un peu remplissage grossier pour faire jeune et hype et attirant.
Je n'en ai pas vu l'intérêt, même dans le cadre du fameux axe tournant autour du dossier qui ne doit pas sortir du bureau du procureur (et qui bien-sûr va se retrouver dans la presse). Je me fiche un peu de qui couche avec qui, surtout dans le cas de Lena où vraiment j'ai pas compris du tout l'intérêt de la scène. Et si untel couche avec unetelle, la drague est tellement évidente en amont (cf. Ben, Julie et le bonobo ; regardez, vous comprendrez) que c'était pas la peine de montrer après que ces deux-là avaient concrétisé tant c'était évident. C'est en ça que la gratuité a tendance à titiller les nerfs ; j'espère qu'on se passera de ces scènes à l'avenir maintenant qu'on a compris les dynamiques (notamment du côté de Tatum où on n'a vraiment pas besoin qu'on nous mette le nez dessus pour percevoir ce qui se passe), mais j'ai comme un doute.
Je vous rassure, ça ne baise pas non plus dans tous les coins, mais ça manque de subtilité, voilà tout.

Dans la légèreté ambiante de la série (l'omniprésence de Tatum, alors que concrètement je n'ai aucun souvenir de l'avoir vue bosser dans aucun des deux épisodes, et l'arrogance permanente de Ben, y contribuent fortement), le drame est donc exploré avec prudence. Et après tout ce n'est pas plus mal : il ne s'agit pas de jouer les montagnes russes. Bien que j'aime beaucoup quand une série légale nous offre des moments bouleversants dans une affaire, je dois reconnaître qu'il est plus équilibré de ne pas partir dans du drame trop sombre vu la tonalité générale des autres scènes. D'un autre côté il n'y a pas de gag à proprement parler non plus, pas de gros délire, pas de bizarrerie incroyable ; c'est vraiment de la dramédie pure, parfaitement à mi-chemin. On apprécie ou pas, mais il n'empêche, c'est plaisant d'avoir su trouver le ton juste.

Certains personnages sont donc plus appréciables que d'autres, plus approfondis que d'autres, plus agréables visuellement que d'autres (plusieurs des acteurs sont des anciens, même de façon fugace, du soap Home and Away ; alors après c'est vrai aussi que l'interprète de Ben était dans Cloudstreet, ça n'augure en rien de leur talent, mais enfin les moches courent pas les couloirs du bureau du procureur, quoi)...
Rien de révolutionnaire dans la série Crownies, c'est certain. Mais un légal drama agréable, porté par un cast sympathique et une écriture qui n'a pas à rougir, ça fait toujours plaisir.

Je ne sais pas encore si je tiendrai la longueur (j'ai tendance à avoir de plus en plus du mal avec l'âge), et donc j'ignore si je regarderai Crownies au rythme de sa diffusion ; récemment j'ai eu un peu de mal à continuer Winners & Losers pour cette raison. Je préfère mes séries australiennes avec une douzaine d'épisodes, que voulez-vous ? Mais ça ne retire rien à son plaisant mérite.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Crownies de SeriesLive.

15 juillet 2011

T'ar ta gueule à la récré

TheYard

Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu quelque chose d'autant original, impertinent et futé que The Yard, la série canadienne qui a démarré il y a peu sur le réseau de HBO Canada.

Rares sont les séries à parler des pré-ados avec intelligence, de nos jours, sans leur infliger de se plonger dans un bain de couleurs flashys ou les gaver de rêves de gloire à la chaîne. The Yard est l'exception qui confirme la règle, pour la bonne raison qu'elle ne leur est pas adressée. Mais rien ne les empêche de se ruer dessus, naturellement.

Le pilote de The Yard se présente comme une série sur les gangs, à la notable différence que son contexte n'a rien à voir avec Emerald City, mais plutôt avec la cour de récré que nous avons tous plus ou moins connue. Les personnages s'y comportent à la fois comme des racailles et comme des enfants, mais sans jamais tomber dans la caricature ni de l'un ni de l'autre. Je vous rassure, on n'a pas ici de gamin qui vendent de la coke et se comportent comme les terreurs qu'on nous dépeint occasionnellement quand on veut qu'on ait peur de la nouvelle génération de gosses, mais des gosses qui, à leur niveau, tentent de garder le contrôle de leur univers à leur façon.

Ainsi, dans ce mockumentary (qui, pour une fois, ne m'a pas semblé indigeste), le héros est Nick, une jeune garçon qui gère la cour de recré comme un chef avisé, avec sa petite bande constituée de son meilleur ami Johnny, convaincu d'être magicien, ses frères JJ l'intello et Adam le gamin, et enfin Suzi, une fille qui estime qu'il n'existe aucun problème qu'on ne puisse résoudre par la violence. Il use de son influence pour veiller à ce que tout se passe bien, sachant que les besoins fondamentaux des élèves pendant la récré sont de pouvoir jouer et manger leur goûter.
Il y a bien-sûr une bande rivale, celle de Frankie et ses balourds de frères Porkchop et Micky. Par un accord plus ou moins tacite, Frankie et les siens dirigent la cafétaria, à l'intérieur de laquelle ils peuvent faire la loi ; mais la cour de recré appartient à Nick et sa bande. Sauf que bien-sûr, cela ne va pas sans quelques luttes de territoire et d'influence.

De prime abord, The Yard dresse donc des portraits attachants de gamins qui sont à la croisée de deux mondes, quand on n'a pas encore une vision totalement réaliste des choses mais qu'on n'est quand même pas tombé de la dernière plue. Quand les choses en apparence si anodines pour les adultes commencent à prendre de l'importance. Les dialogues sont à l'avenant : ils sont truffés de grossièretés mais en même temps témoignent d'un regard encore très enfantin sur les choses qui constituent l'univers des personnages.

Mais surtout, The Yard fonctionne comme une impeccable caricature du monde adulte (au corps défendant de ses héros). Ce premier épisode nous familiarise avec l'économie de la cour de recré, basée exclusivement sur l'échange de cartes à jouer. Mais cela prend des proportions épiques lorsque les explications de Nick et sa bande sur le fonctionnement de ce système commencent étrangement à rappeler le fonctionnement du capitalisme à part entière. Tout y est : comment le système s'est installé dans la cour de recré, comment il régule la micro-société (la fille populaire sort avec l'ex-nerd devenu richissime), et on a même droit à une savoureuse liste de tarifs pour divers objets de première nécessité. Mieux encore, nos protagonistes vont, sans le comprendre ni le nommer, recréer des effets de spéculation sur le marché de la carte à jouer, qui vont prendre un tour tragi-comique avant la fin de l'épisode, taclant au passage Hannah Montana.

C'est pas que je cherche absolument à vous vendre cette série. Mais je me sens obligée d'ajouter que la B.O. est impeccablement calibrée pour apporter un peu des deux univers (enfantin et adulte) à l'ambiance de la série, et visuellement, on est dans le même genre d'équilibre.
Mais surtout, le cast est très bon. La comédie, c'est vraiment un genre difficile pour des enfants qui ont soit du mal à conserver leur sérieux (d'un autre côté, même les adultes de That 70s Show n'y sont pas souvent parvenus...), et la dramédie plus encore. Mais ici, les acteurs sont hilarants sans rien en laisser paraitre, ce qui est parfait ; même les rôles les plus secondaires deviennent un régal dans les mains de ces petits bonhommes, comme celui d'Ashok.

Qui plus est, là où le mockumentary pourrait être lourd, il donne un éclairage équilibré et hilarant sur l'intrigue. Bien-sûr, il faudra voir comment ça fonctionnera avec le temps, car c'est forcément plus appréciable dans un épisode d'exposition, mais pour le moment le résultat est sans reproche.

Alors, bon. Je ne voudrais pas insister, je m'en voudrais de me montrer trop pressante. Mais c'est excellent. Vraiment, vraiment brillant. Et je dis pas ça souvent. Bon d'accord, je l'ai dit récemment pour Roseanne mais dans un tout autre registre. Non, attendez, je ne l'ai même pas dit comme ça pour Roseanne. Donc je persiste : The Yard est absolument brillant. Si vous voulez vous targuer d'être un peu téléphagiquement cultivé, il faut au moins avoir vu le pilote.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Yard de SeriesLive.

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