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ladytelephagy
4 novembre 2010

Principe de réalité

Avant, quand on lançait le visionnage d'une série japonaise mettant en scène un jeune entrant dans le monde du travail, on savait dans quoi on mettait les pieds. C'était simple : animé du désir de bien faire et de s'intégrer à la société, le personnage (non sans quelques embûches, ça va de soi) trouvait sa place. Il en émanait, c'est sûr, quelque chose d'idéaliste et même, dans certains cas, d'un peu bien-pensant, mais une fois de temps en temps, ça faisait quand même du bien. Bien-sûr, les exceptions ont toujours existé, comme Okane ga nai! qui évoquait aussi les working poor, mais on s'y retrouvait, généralement.
Avec Nakanai to Kimeta Hi et maintenant Freeter, Ie wo Kau., j'ai l'impression d'assister à des fictions de plus en plus désabusées sur le monde du travail. La première parlait de maltraitance au travail, la seconde s'attarde sur l'entrée dans la vie active aujourd'hui. Et si à la clé, on devine qu'il y a de grandes chances qu'on trouve une forme de réconciliation avec la valeur travail, pour autant, l'idéalisme forcené n'est plus de mise. J'aurais certainement dû vous faire un post sur Nakanai to Kimeta Hi lorsque j'ai vu le pilote (hélas, même à raison d'un post par jour, il n'y a pas suffisamment de temps pour parler tout dans ces colonnes), mais je vais quand même prendre le temps de me pencher sur Freeter aujourd'hui.

C'est vrai qu'a priori, le pitch semblait dans la droite lignée de la tradition bon enfant que j'ai citée plus haut : un jeune homme qui vit au jour le jour, et qui commence à se mettre au travail après un déclic. C'est le traitement qui fait toute la différence : l'optimisme aveugle est loin. Seiji, le héros de Freeter, est déjà, à 24 ans, complètement désenchanté par le monde du travail, il n'est pas prêt à tout accepter pour obtenir son confort, et ne supporte déjà plus : le chef trop con, les collègues lèche-culs, les soirées où il faut aller se bourrer la gueule avec tout le service parce que c'est dans la culture entreprise, et tout ça en y étant de sa poche. Seiji considère qu'il y a des limites, et un jour pas comme les autres, il décide purement et simplement de démissionner. C'est tout bête, c'est juste qu'il attend un peu plus dans la vie.
Sauf qu'à ma grande surprise, cette démission n'est pas du tout vécue comme une libération, ou un nouveau départ. C'est l'angoisse. Il faut bien qu'il fasse quelque chose... mais trouver un autre emploi, ce n'est pas du tout facile. L'enfer des entretiens, des refus de candidature, et même de l'agence pour l'emploi, tout ça est d'une violence sourde, devenue banale, mais prégnante. Et la réaction de son père n'aide pas spécialement à vivre les évènements sereinement : puisque Seiji vit encore avec ses parents, et qu'il approche gentillement des 25 ans, le paternel se désespère de ce rejeton bon à rien qui n'a pas compris les règles du jeu. Il l'exhorte à se mettre dans le crâne que le boulot, même si ce n'est pas marrant tous les jours, eh bah on serre les dents et on y va tout de même. Comme si le fait de l'insulter violemment et de culpabiliser sa mère (forcément responsable pour avoir trop couvé Seiji) allait faire prendre du plomb dans la tête au jeune homme.

Quand on n'a même pas 25 ans et qu'on mange encore la cuisine de maman, le plomb dans la tête ne vient qu'en faisant ses propres expériences, et il va se passer toute une année pendant laquelle Seiji va se laisser flotter, d'un job précaire à l'autre, attendant le super post (dans le design) qui le motiverait, et supportant cette existence de salle d'attente avec un fatalisme grandissant. Chez le père comme le fils, "frustration" est le maître-mot, en attendant que peut-être quelque chose se produise qui rompe la spirale.
Et hélas, quelque chose se produit. Voilà donc Seiji, sous le choc, qui accepte le premier job venu, un job loin de ses espérances et pas vraiment dans ses cordes, mais qui va peut-être tout de même lui mettre le pied à l'étrier.

Entretien

Freeter, Ie wo Kau., c'est définitivement plus qu'une énième chronique gentillette de l'entrée dans la vie active, ou même simplement l'âge adulte. C'est d'abord et avant tout le constat désillusionné d'une génération prise entre deux feux, avec un dilemme déchirant : accepter l'inacceptable au nom du confort, comme la génération précédente l'avait fait, ou bien galérer péniblement pour exister dans la vie adulte dans des conditions plus saines. Tout ça en supportant le poids du regard gorgé d'incompréhension des actifs de la génération précédente, pour qui le choix semble tout fait.

Le plus fou c'est que, si Freeter s'inscrit parfaitement dans la culture nippone, avec le culte de la vie de salaryman qui y a longtemps eu cours...
... elle s'avère également être une série incroyablement proche de nos préoccupations de jeunes occidentaux, nous qu'on surnomme la "génération sacrifiée".

Du coup, je ne m'étonne plus des audiences de la série, c'est normal qu'elle fasse partie des plus regardées de la saison. Elle touche un point sensible, et le fait avec une grande justesse. Certes, on ne l'empêchera pas de faire un peu plus de sentiment sur certains points de ce pilote (notamment vers la fin), car Freeter reste une série grand public et se doit de conserver un minimum d'optimiste. Mais il faut tout de même reconnaître que la série possède une bien meilleure maîtrise de son sujet qu'attendu... voyons l'usage qu'elle fera de cette maîtrise. Après tout, on peut encore être surpris.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Freeter, Ie wo Kau. de SeriesLive.

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4 novembre 2010

L'accident con

BroadBoard

Reconstitution.
Ah bah tiens, si je regardais quand même le 2e épisode de Boardwalk Empire ? Bon d'accord, le pilote n'était pas absolument ébouriffant, mais c'est pas non plus une mauvaise série, c'est juste que je m'attendais à être soufflée, bon, c'est pas le cas, mais c'est pas une raison pour bouder. Allez, si, ok, c'est bon, je lance le 2e épisode. Qu'est-ce que ça coûte, hein ? Allez, pour culture perso.
Faudra que je touche un mot du générique sur phagy, d'ailleurs.
Ah bah voilà, c'est toujours quand on a lancé un épisode que le téléphone sonne. Hop, en pause au bout de pas 10mn, qu'est-ce que ça m'énerve ça... Ya intérêt que ce soit pas encore l'autre emmerdeuse qui-... ah bah voilà. Salut maman.
Fast forward.
Allez, hop, je clique, et je reprends mon épisode. Comment ça, c'est déjà la fin ? Il peut pas ne durer que 20mn, on n'a jamais vu ça, j'ai mal cagoulé l'épisode ou quoi ? Bon, je vais relancer l'épisode et voir sa durée totale... eh bah non, il dure quasiment une heure, mais qu'est-ce qui s'est passé ?
...
Et merde. A tous les coups, quand j'ai relancé, j'ai dû cliquer quelque part sans m'en rendre compte et faire avancer le curseur 10mn avant la fin.
Fin de la reconstitution.

Bah oui, mais voilà. Maintenant, le mal est fait. Qui veut revoir un épisode dont il a déjà vu les 10 premières et les 10 dernières minutes ? Qui a envie de supporter pareille frustration ? Du coup, le 2e épisode de Boardwalk Empire, je ne l'ai pas vu en entier, je n'ai pas le courage de le revoir en intégral, et donc je ne vais pas regarder le 3e. Et donc c'est foutu avec cette série.
Bon sang, si je n'avais la preuve de l'appel téléphonique de ma mère, j'appellerais ça un acte manqué, dis donc.

Dans la collection "rendez-vous raté", je crois que Boardwalk Empire vient de rejoindre les Sons of Anarchy et autres Dexter dans le rang des séries que je regarderais bien si les faits n'étaient pas contre moi. Mais les faits sont contre moi, et ils sont têtus, les bougres.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Boardwalk Empire de SeriesLive.

3 novembre 2010

Renewal unexpected

On n'attend pas d'une série de la CW qu'elle soit inflexible sur sa valeur créative : quand une série atterrit sur ce network, on sait bien que personne n'attend d'elle d'accomplir des prouesses scénaristiques ou de bluffer l'univers avec un véritable projet artistique. L'idée c'est juste de lancer une série, qu'on tentera de faire survivre par tous les moyens ensuite, quoi qu'il arrive.

C'est ce que vit Life Unexpected depuis la rentrée. Par des détails tous bêtes : les bonnets et écharpes ont laissé place aux décolletés plongeants et aux jupes ultra-courtes, par exemple. Mais aussi parce que quand les intrigues sont juste touchantes et mignonnes, ça ne suffit plus, et qu'on va introduire des amourettes ridicules (comme cette pénible relation prof/étudiante). Exit les personnages qui n'entrent pas dans cette logique (colocataires, amis d'enfance, petits amis...), et bienvenue à ceux qui peuvent créer du mouvement de façon artificielle.
Mais la survie était à ce prix, je suppose. C'est en tous cas comme ça que je le ressens chaque fois que je me prends par la main pour voir un épisode, toutes les deux à trois semaines (oui j'en suis au 3e épisode de la saison, pourquoi ?).

RenewalUnexpected

Et quand tout ça ne marche pas ? Est-ce qu'on plie les cannes, on finit le boulot proprement et on rentre à la maison en se disant qu'on fera mieux la prochaine fois ? Sûrement pas. On décide de finir sur un cliffhanger, parce que, vous savez quoi ? Le public adolescent se mobilise facilement (n'est-ce pas pour ça que Lone Star n'a pas donné suite à un mouvement de foule, parce qu'elle s'adressait à une catégorie de public qui n'a pas la même réaction face à une annulation ?), et s'il se mobilise une fois et parvient à sauver la série, il peut le faire une seconde. On a dit tout ce qu'on avait à dire mais hors de question de dire notre dernier mot.
Ainsi vont les choses quand on est prêt à tout pour survivre. On est prêt à faire n'importe quoi. Renouvelez notre série ! Quoi qu'il en coûte...

Quand la chef scénariste annonce d'ores et déjà que "tout ne sera pas résolu", on se marre doucement. Ou on pleure, c'est selon. Résoudre quoi ? Life Unexpected n'est pas une série avec un mystère insondable, une mythologie complexe, ni même une incroyable clé à nous dévoiler pour comprendre les personnages. C'est une chronique, ça l'a toujours été, même avec des intrigues plus faibles. On sait qui sont les personnages, ce qu'ils vivent, ce qu'ils veulent. Il n'y a rien à résoudre, juste à les aimer pour ressentir une proximité qui nous donne envie de savoir ce qu'il advient d'eux. En annonçant d'ores et déjà que "tout ne sera pas résolu", la scénariste ne fait qu'indiquer qu'elle va prendre les spectateurs en otage, et ça tombe bien, ce sont des adolescents en grande partie (je suppose que les adultes qui s'aventuraient à regarder la série se sont enfuis pendant la saison 2 et ses remaniements pour faire plus tendance), et ils ont tendance à moins bien supporter les séries qui finissent en eau de boudin.

Du chantage à la pétition, voilà ce que c'est.

Chérie, j'aimais bien Life Unexpected l'an dernier, mais sois réaliste, tu t'es vendue pour un renouvellement une fois, tu as opéré des changements, ça n'a toujours pas marché, on va t'annuler... à un moment faut lâcher prise et ne pas gâcher le temps qu'il reste. Si tu as encore une once de dignité après tout ça, offre une fin la plus convenable possible et fais-toi oublier.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Life Unexpected de SeriesLive.

2 novembre 2010

Je dois certainement me détester

Ça doit être ça. Je pense que je me déteste. Nan, vraiment, je ne vois que cette explication pour m'être envoyé le pilote de Dead Set suivi de celui de The Walking Dead. De toute façon c'est soit de la haine, soit du masochisme, alors...
Jusque là, je savais que je n'avais aucun atome crochu avec les vampires. Je pense qu'instinctivement je devais me douter que les zombies ne me plairaient pas tellement plus, car je n'avais jamais vu le moindre film avec eux. Mais voilà : je suis bonne élève, je fais mes devoirs, je prépare le podcast avec application et donc, j'ai regardé du zombie. Ah ça, j'aime autant vous dire qu'on est pas prêts d'avoir un autre podcast dédié aux zombies sur SeriesLive. Moi vivante, on n'en repassera pas par là de si tôt...!

Pour l'occasion, au lieu de vous faire un post sur chaque pilote, j'ai décidé de mélanger les deux pilotes dans un même post, en les croisant plutôt qu'en postant à la suite. D'façon j'ai jamais été encline à vous faire de la review pur jus, alors bon, personne ne sera déboussolé, hein...

DeadSet

La britannique Dead Set est essentiellement tournée vers l'horreur pure et dure. Moi qui assimilais plutôt le zombie à la bestiole qu'on poutre sévèrement, genre jeu video, je découvre la situation qui, d'après mes lectures, est en fait la plus courante : l'humain est une victime. Le pilote ressemble à une hécatombe et l'idée, c'est de n'avoir presque plus de survivants au bout des 4 chapitres qui le constituent. A se demander de quoi le reste de la série pourrait bien être fait s'il ne reste déjà plus grand monde debout au terme du pilote. Ne comptez pas sur moi pour aller le vérifier, cependant.

L'américaine The Walking Dead est moins tournée vers l'orgie de zombie. On joue plus sur la terreur et la vulnérabilité face au phénomène, mais sans pour autant occulter le côté incroyablement effrayant que peut avoir un zombie qui a faim (et un zombie, par définition, a faim), notamment vers la fin du pilote. L'idée qui se développera vraisemblablement dans les épisodes ultérieurs, ce sera de savoir comment survivent les quelques humains pas spécialement mordus de zombies dans cette apocalypse.

TheWalkingDead

Mais quelque chose me gène dans ces deux épisodes : la soudaineté du phénomène des zombies. Ce sont une fois de plus mes lectures qui semblent indiquer que le principe n'est pas vraiment nouveau, voire même qu'il fait partie des canons du genre. Le zombie se justifie par sa propre existence. L'effet de surprise fait partie du concept : les zombies débarquent, on ne sait pas d'où ils viennent, on ne sait pas ce qui les a créés, mais maintenant il faut faire avec. Un point c'est tout. Cette absence de mythologie n'aide pas vraiment quelqu'un comme moi à les apprécier, il faut bien le dire.

Mais surtout, j'ai découvert que je détestais les zombies presqu'autant que j'abhorre les vampires. Pour une raison toute simple : ces saloperies mordent (et ne dédaignent pas de s'attaquer au cou de leur victime, ce qui n'aide pas vraiment à éviter les comparaisons). Et moi, vous savez bien que dés qu'il y a des dents...

Je n'aime pas spécialement me faire peur avec des monstres atroces, ça n'a jamais été ma came et je préfère cent fois l'horreur ordinaire à un monstre tout en dents. Ça me file bien plus les chocottes à la base. Pourtant, les faits sont là : j'ai réprimé des cris atterrés plusieurs fois. Les dents, bien-sûr. Mais aussi l'effet de surprise. Et l'impression que les personnages humains sont franchement couillons (je sais que les Américains sont généralement contre mais je rappelle qu'un cheval ÇA SE MANGE, ducon). D'ailleurs, ils ne vivent pas dans notre univers puisqu'ils ne savent pas ce qu'est un zombie (ou alors ils ont la même culture ciné que moi...). Bref, ces conneries de zombie, alors même que je me croyais insensible, ça marche.
Et la question c'est pourquoi ? Pourquoi un zombie me file-t-il une violente envie de hurler pendant plusieurs minutes pour évacuer l'angoisse ? Qu'est-ce que cela peut bien toucher d'instinctif ? Une peur atavique que je ne saisirais pas mais à laquelle je ne pourrais pas échapper... quelque chose qui serait universel, qui dormirait en chacun d'entre nous.

Peut-être que ce qui m'angoisse, c'est l'idée qu'un humain puisse se vider de tout son intellect. Pourtant l'exemple de Dead Set prouve bien qu'on n'a pas attendu les zombies pour ça. Je ne sais sincèrement pas ce qui fait que je chie dans mon froc à la seule idée de regarder le 2e épisode de The Walking Dead un jour prochain.
Mais quelque chose me dit qu'il y a assez peu de chances que je creuse la question.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Dead Set et la fiche The Walking Dead de SeriesLive.

2 novembre 2010

Volte-face

Un nouveau look pour une nouvelle vie : si FACE MAKER passait sur M6, je vois bien ce titre. J'ai bien dit "si". Oh, ça va hein.
Car plus qu'une intrigue sur la chirurgie esthétique, ou même sur son chirurgien, FACE MAKER est avant tout une série qui s'intéresse aux conséquences de l'apparence en général.

En dépit de son titre, FACE MAKER ne s'intéresse (en tous cas au stade du pilote) que modérément à son personnage central, l'énigmatique chirurgien, le Docteur Kirishima, le fameux face maker. Et si ce n'était le générique, d'ailleurs, on n'en saurait quasiment rien (du coup c'est même limite dommage de raconter l'histoire du personnage si c'est pour ne le faire que dans le générique), de ce bon Docteur Moreau.
C'est en fait pas si mal car le héros, ce n'est pas lui : il n'est que le moyen. Celui qui, par son étrange don d'échanger les visages, fournit les éléments qui donneront vie à l'intrigue. D'une certaine façon, l'opération de chirurgie qu'il pratique, et qui consiste à prendre le visage de quelqu'un pour donner celui de quelqu'un d'autre, est presque une figure de style, une métaphore qui permet de lancer des postulats à étudier. Ce qui intéresse FACE MAKER, ce n'est pas le thriller, c'est de jouer avec une idée.

FACEMAKER

Le premier épisode est donc dédié à une jeune femme pas forcément gracieuse mais follement éprise d'un petit enfoiré qui la traite comme une sous-merde et la rejette. Décidée à tout changer pour lui, elle tente donc de se faire opérer pour changer totalement de visage, mais voilà, problème : personne n'accepte, car la chirurgie esthétique a des limites éthiques. Jusqu'à ce que l'assistante du chirurgien Kirishima l'aiguille vers le laboratoire secret de celui-ci, où elle pourra littéralement trouver un nouveau visage (parmi un choix de plusieurs dizaines...). Et le plus fort, c'est que ça ne lui coûtera rien : tout ce qu'elle a besoin de faire en échange, c'est faire don de son ancien visage. Belle opération, si je puis m'exprimer ainsi.

Passe un mois, la cicatrisation s'est faite et la jeune fille peut se lancer dans la vie avec son nouveau visage, sous le nom de Reimi. Et c'est là que FACE MAKER dévoile ses intentions, avec un long passage pendant lequel notre héroïne découvre ce que c'est que d'être jolie. Il y a une véritable (re)découverte du regard de l'autre dans ces petites scènes, avec une jeune femme terrifiée que les gens voient qu'elle a été opérée, ou complètement incapable de réaliser que les autres la voient comme jolie, alors que le monde entier semble lui faire des courbettes. L'univers a l'air d'être à ses pieds alors qu'elle était jusque là invisible. Le contraste entre le regard qu'elle porte sur elle-même et le regard que les autres portent sur elle sous sa nouvelle apparence fonctionne du tonnerre, on a la sensation d'être dans sa tête (dans laquelle rien n'a changé, après tout). C'est légèrement exagéré mais parfaitement efficace.
Car ce nouveau pouvoir qu'elle se découvre, qui lui permet d'avoir une grande emprise notamment sur les hommes, va lui faire perdre la tête. Alors qu'au départ elle pensait se rapprocher du jeune homme dont elle était éprise pour se faire aimer de lui, la voilà qui commence à réaliser qu'elle peut faire plus : elle peut se venger du mal qu'il lui a fait lorsqu'il l'a rejetée.

C'est là qu'intervient l'intrigue financière de l'épisode, pendant laquelle on en découvre de plus en plus sur le type en question. Ce n'est pas vraiment un enfoiré, c'est simplement un faible rongé par l'envie de briller. Finalement il n'est pas différent d'elle, il cherche à se faire passer pour ce qu'il n'est pas : son signe extérieur de réussite à elle, c'est la beauté, son signe extérieur de réussite à lui, c'est la grande vie. Pour cela, il raquette de l'argent aux femmes paumées de son entourage, joue, etc... Il s'engage dans une relation avec cette inconnue, Reimi, et comme elle est belle, il devient fou d'elle et veut lui offrir le meilleur, c'est-à-dire le plus cher, chose dont Reimi, soudain aveuglée par le désir de vengeance, se nourrit.

Je ne vous raconte pas la fin mais au bout du compte, FACE MAKER est plus une fable sur les apparences et leur influence néfaste sur nous, qu'un conte fantastique sur des visages qu'on peut échanger. Les éléments empruntés au thriller fantastiques ne sont que des outils pour dépeindre des portraits de personnages qui, ironiquement, s'enlaidissent plus qu'autre chose. Et les dernières minutes du pilote ont de quoi surprendre, avec un twist parfaitement maitrisé (loin des retournements de situation qu'on voit parfois arriver à des kilomètres) et l'absence de morale de la part du chirurgien, qui a donné une bonne leçon mais ne se sent pas obligé d'en faire des tonnes.

Ce n'est pas forcément pour les raisons qu'on imaginait au départ, mais FACE MAKER est absolument saisissant. Sa réalisation légèrement convenue est largement compensée par son très bon scénario et son propos sévère sur la déliquescence d'une société qui se résume aux apparences. Par rapport à son pitch, la série a, elle aussi, fait volte-face... pour mon plus grand bonheur. Voilà donc l'une des séries que je vais suivre cette saison !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche FACE MAKER de SeriesLive.

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1 novembre 2010

Have fun, will travel

Bon, d'habitude, CuriosityLive c'est plutôt le dimanche, mais bon, c'est pas à quelques heures près non plus, hein ? De toute façon, toutes les news dont vous allez trouver le récapitulatif aujourd'hui sont encore disponibles, donc vous avez largement le temps d'aller y jeter un œil...

Voici donc ce qui s'est dit sur les séries du monde entier cette semaine sur SeriesLive :

Lundi durham_county Ce soir au Canada : dernière saison pour Durham County
En attendant de savoir si elle a remporté les Geminis Awards 2010 dans quelques jours, la série entame ce soir sa toute dernière saison.
  DilSeDiyaVachan_MEA Ce soir en Inde : un classique du soap indien revisité
Fini le crêpage de chignon pour le nouvelle série de Zee TV.

Hispania_MEA Ce soir en Espagne : Spartacus n'a qu'à bien se tenir
Antena3 lance ce soir une épopée historique...

JangnanseureonKiss_MEA Jangnanseureon Kiss revient en websérie
Finalement le téléchargement et le streaming, ça a du bon...!
Mardi Mother_MEA Tokyo Drama Awards 2010 : les résultats !
C'est la 4e fois que ces récompenses sont remises dans le cadre du Japan International Contents Festival.

Riese_MEA Ce soir sur le web : du steampunk pour SyFy
La websérie Riese fait ses débuts sur SyFy.com aujourd'hui, et il y a du beau linge au casting !
Mercredi HaemetHaeroma_MEA Clyde Phillips prépare une série claustrophobe pour HBO
Son premier projet depuis son départ de Dexter est consacré à un remake de série israélienne.

JeulgeowoonNauiJib_MEA Ce soir en Corée : ennemies pour la vie
Amour et meurtre forment le programme de la soirée de MBC.

World En bref : l'actu des télés du monde
L'activité frénétique des télévisions de la planète, c'est le mercredi. Ah bah tiens, c'est aujourd'hui.

AFIAwards_2010 AFI Awards : les nominations !
La 20e édition des récompenses australiennes célèbre l'excellence.
Jeudi NijinoMukouhe_MEA Bee TV fait encore une fois le buzz
La jeune Kii Kitano est l'héroïne du nouveau coup marketing de Bee TV.
Vendredi Aibou_MEA Audiences japonaises : lutte sans pitié
Toutes les séries sont lancées, maintenant, il faut conserver le public qu'on a réussi à attirer...

Inde, Australie, Israël, Espagne, Japon, Corée, Canada... c'était une bonne semaine pour la diversité ! Il y a bien un pays qui vous inspirera cette semaine, non ?
(pis c'est pas comme si vous aviez entendu parler de tout ça partout ailleurs non plus)

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