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ladytelephagy
27 avril 2010

Miroir sans tain

Deux jours. Il s'était passé deux jours quand j'ai décidé de faire une descente à la FNUC. Je n'avais aucun DVD en vue. Je n'avais même envie de rien. L'idée c'était juste de faire une descente à la FNUC et de me balader dans le rayon DVD séries une demi-heure ou une heure, et ressortir de là apaisée (et forcément moins riche, parce que même quand j'y vais sans rien vouloir acheter, je finis quand même dans la file d'attente de la caisse avec les bras chargés, ne me demandez pas pourquoi). Au moins, me décharger de tout ça pendant une demi-heure ou une heure. Mon rail de DVD pour tenir le coup.

On est des téléphages, je ne vais donc pas vous raconter de conneries : on a tous une liste. Une liste des séries dont on achètera le DVD la prochaine fois que ; la prochaine fois qu'on va à la FNUC, la prochaine fois qu'on a des sous, la prochaine fois qu'il y a une promo sur internet... La prochaine fois que. C'est la liste de DVD qui est agraffée derrière la liste de DVD "urgents", ceux qu'on achète le jour de la sortie ou presque, et qui très franchement, n'est pas vraiment une liste couchée sur papier parce qu'on sait très bien quelles sont les séries sur la liste principale.

Et donc sur ma liste à moi, depuis quelques mois, il y a In Treatment. In Treatment, j'en ai vu le pilote deux fois déjà, une fois de mon plein gré et une autre parce que l'un d'entre vous m'avait recommandé de lui donner une seconde chance ; et les deux fois j'étais incroyablement mal à l'aise par l'ambiance et le côté trop réaliste de la séance que représente ce premier épisode.
Pourtant je ne suis pas non plus la dernière des idiotes et j'ai bien remarqué que, In Treatment, quand on met de côté l'état nauséeux que je ressens systématiquement devant le pilote, c'est une bonne série. Bien écrite. Bien interprétée. Bien filmée. Et donc In Treatment était sur ma liste la prochaine fois que. Sauf que depuis des semaines que je fréquente la FNUC la plus proche et quelques autres, à chaque fois, je tombais sur le coffret de la deuxième partie de la première saison. Et s'il y a bien une chose que je me refuse à faire, c'est acheter un quelconque 2e coffret avant d'avoir même pu acheter le premier. C'est une règle d'hygiène de vie téléphagique, c'est comme ça.

Mais là, ce jour-là, alors que j'étais l'âme en peine dans les rayons de la FNUC en train de me chercher un dérivatif suffisamment puissant pour me faire oublier, une demi-heure ou une heure, l'insupportable, soudain, qu'est-ce que je vois ? Le coffret In Treatment, première saison, première partie. C'était un signe divin. Un coup de coude du Dieu de la téléphagie pour me dire "vas-y, c'est ça qu'il te faut, ça va aider, au moins un peu".
Quelques jours plus tard, l'un de vous me conseillait la série pour m'aider à traverser cette passe difficile, et cette personne ne pouvait pas être mieux inspirée. Sans doute un second coup de coude du Dieu de la téléphagie.

InTreatment

Qui plus est, une semaine passée dans In Treatment, ça vaut 2h30 dans la vie réelle. Une équivalence qui permet de disparaitre hors du temps sans trop en perdre. Tout bénef.

Et après avoir passé 5 heures presque d'affilée dans le monde du Dr Weston, je dois dire que finalement l'antidote au mal être intérieur a fait son effet, au moins un peu. Envolée, l'impression constante de malaise. Sans doute parce qu'il n'était plus dans le pouvoir d'une quelconque série de me mettre dans un état plus désastreux que celui dans lequel je me trouvais après le départ de freescully.
Je me suis contentée d'apprécier la façon dont chaque personnage vient et se confie à Paul tout en se heurtant à sa façon de pratiquer, qui, de l'aveu même du psy, n'est pas toujours au top. C'est rassurant qu'il en soit conscient, même si on aimerait qu'il le reconnaisse devant ses patients plutôt que de chercher à maintenir les apparences du professionnel toujours maître de lui-même...

Arrivée à ce stade de mon visionnage, je suis un peu déçue par le fait que je n'ai réussi à me lier affectivement à aucun patient, ni à Paul lui-même. J'aurais aimé, je pense, réussir à me mettre dans la peau de l'un d'entre eux, mais les personnages tels qui m'apparaissent au bout de deux semaines me semblent trop éloignés de moi, ça me demanderait un trop grand effort. Pourtant je pense que ce pourrait être l'un des avantages de In Treatment : offrir la possibilité d'exorciser quelque chose de vrai via ces thérapies imaginaires. Toujours ma passion pour la catharsis par la douleur dont j'ai beaucoup parlé, plus ou moins directement, ces derniers temps ; avec Gravity notamment.

Mais d'un autre côté, me soucier des problèmes des uns et des autres joue parfaitement son rôle de distraction intelligente pour mon coeur abimé. La série s'attache à décortiquer des choses douloureuses, même si elles ne le sont pas pour moi (et que parfois, je m'en désintéresse totalement, comme par exemple les intrigues d'Alex le pilote de l'Air Force), et ça me permet de baigner dans un univers sombre et complexe sans que cet univers sombre et complexe n'ait de rapport avec le mien. Je suis assise sur le sofa de Paul, à l'écart, et je regarde tout ce petit monde se débattre avec des choses qui ne me touchent pas, mais je me réjouis qu'ils le fassent, par une sorte de plaisir sadique où les personnages souffriraient à ma place pendant une demi-heure. Ou une heure. Ou cinq heures.

Alors In Treatment et moi, ce ne sera jamais le grand amour, mais j'ai pu y trouver une série qui me divertit sans chercher à me faire sourire, et ça, en ce moment, ça n'a pas de prix.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche In Treatment de SeriesLive.

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