Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ladytelephagy
31 mars 2010

Heureux l'homme occupé

Mettons-nous deux minutes à la place du Dr Daniel Graystone : sa fille vient de mourir dans un attentat dont les autorités la soupçonnent d'être responsable, au moins en partie, dont de surcroît il apprend qu'elle était monothéiste en douce et qu'elle était plus intelligente que lui au point de créer un double d'elle-même dans le monde virtuel sans en piper un mot... et il faudrait qu'il bosse sur ce p*tain de robot à la con ? Soyons réalistes deux minutes : un homme frappé à ce point par le Destin n'a aucune chance de rassembler ses facultés de concentration pour travailler sur un projet professionnel. C'est impossible.

Alors, comment notre brave homme lutte-t-il contre la douleur qui l'assaille ?

Ben... il s'occupe.

Occupation_1

Occupation_2

Occupation_3

Occupation_4

Occupation_5

Occupation_6

Occupation_7

Occupation_8

Occupation_9

Occupation_10

Occupation_11

Occupation_12

Occupation_13

Occupation_14

Occupation_15

Occupation_16

Occupation_17

Occupation_18

Occupation_19

Occupation_20

A ce rythme, les Colonies peuvent dormir sur leurs deux oreilles, c'est pas demain la veille que les Cylons vont leur flanquer une avoine...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Caprica de SeriesLive.

Publicité
30 mars 2010

Ca vous dérange pas si je cagoule ?

...Nan mais au pire, j'ouvre la fenêtre et je vous parle de loin pendant que je le fais, hein.
Oh, je sais, je sais bien que ça ne plaît pas à tout le monde, mais enfin, je dois aussi avouer que je m'y sens autorisée, au moins dans le cas de Caprica.

Caprica, je vous en parlais hier, a pour objet principal la technologie. Ce dont je n'ai pas parlé hier, c'est de tout un axe que la série emprunte à propos du V-world.

Rappel : le V-world, c'est un peu une sorte de Second Life qui permet à n'importe quel petit malin un peu débrouillard de réaliser n'importe laquelle de ses envies, de la plus innocente (oh, si ma dulcinée et moi nous enlacions au beau milieu d'un lac ?) à la plus perverse (j'ai bien envie d'assister à un sacrifice humain, ce soir). C'est aussi et surtout le moyen qu'a trouvé la série d'expliciter des conversations qui, si elles avaient lieu dans toute autre série, se dérouleraient en fait au téléphone. A l'exception de New Cap City qui est un jeu video assumé, le V-world, c'est une façon de mettre en scène des dialogues finalement assez banals (je te jure, mon père je lui fais trop pas confiance...).

Autant dire qu'il n'y a pas à chercher bien loin pour comprendre que le V-world, c'est internet vu par un réalisateur qui a un peu trop les moyens de se la péter.

Du coup, je voudrais revenir sur le passage où le Dr Graystone, inventeur du holoband qui permet d'aller se promener dans le V-world, est soumis au feu nourri des questions de Baxter Sarno, présentateur d'un talk show populaire. C'est certainement un passage qui devrait retenir toute l'attention des internautes que nous sommes.

SarnoShow

Daniel Graystone - We thought we could control the content in V-world, especially for kids, but we've failed, clearly. I think the temptation to hack the code is too great.
Baxter Sarno - All right, well, then what is your solution ?
Daniel Graystone - I don't know.
Baxter Sarno - Well, think out loud
Daniel Graystone - I don't know. I... For there to be any... any beneficial change, you'd have to... To take away the profit motive, like when they legalized drugs, for instance.
Baxter Sarno - Okay, well, that's a good point, but you're also talking about somethingt hat took decades of... of pretty violent arguing back and forth...
Daniel Graystone - Well, you know, why not? Why couldn't we... Why couldn't we try it ?
Baxter Sarno - But this is a huge leap you're talking about.
Daniel Graystone - No, Graystone Industries will no longer charge for licensing of any legal space.
(Caprica - 1x04 Gravedancing)

Ce que Daniel Graystone dit, et donc ce que Caprica dit (parce que le Dr Graystone est un rouquin, je pense forcément qu'il a raison, mais vu que là c'est tout de même le personnage central de la série, c'est bien qu'il exprime l'avis des scénaristes !), c'est qu'il faut du changement. Que le V-world a changé de lui-même et qu'il faut que ce changement s'accompagne d'un changement dans le comportement des entreprises qui interviennent dans son fonctionnement.

C'est donc la constation de base. Voilà les conclusions que ce même Daniel Graystone en tire dans l'épisode suivant :

Daniel Graystone - The hacked sites are eating up more and more of our market share each quarter. And that's where the kids are going, because they're free. And the next generation coming up, they'll expect it all to be free. We can't own it forever. We can either marshal all our resources and funds towards saving that sinking ship, or we can look for the next big thing, the next big leap forward, that will change the worlds. We either move into the future, or we die trying to hold on to our past
(Caprica - 1x05 There is another sky)

Là ! Vous avez vu ? Juste là ! Une série qui vient de dire que faire la guerre aux internautes ne servait à rien ! Qu'y engager ses forces vives et ses forces financières ne changerait pas les mentalités des utilisateurs ! Qu'il fallait miser sur l'innovation au lieu de poursuivre les pirates en vain ! Si ça, c'est pas une position en faveur du téléchargement illégal...!

Donc c'est bien ce que je disais : je peux télécharger Caprica si je veux ; j'ai même la bénédiction de ses scénaristes !
Je me demande si les ayants droit sont au courant, cela dit. Vous pensez que ça se défend devant un tribunal ?

29 mars 2010

C'est vraiment trop inzuste

N'allez pas croire que je sois aigrie. Ooooooh que non. Depuis plusieurs mois, ya pas plus positive que moi en matière de téléphagie ! Il y a plein de séries que j'aime, plein de séries que je regarde, plein de séries sur ma liste de découvertes. J'ai même renforcé la surveillance des pilotes pour n'en louper que le strict minimum. Alors, aigrie, moi ? Pfff. Allons donc.

Mais enfin, je constate que :

Save the Piemaker !
90 000 signatures
   Pas renouvelée
Remember Samantha !
35 000 signatures
   Pas renouvelée
Save Better Off Ted
10 000 signatures
   Pas renouvelée
Save Life Unexpected
1 500 signatures
   En attente

Et vous pouvez me croire quand je vous dis que j'ai vérifié : les chiffres n'ont guère évolué depuis l'annulation des séries concernées (je les ai même arrondis au plus bas parce que je ne les vérifie quand même pas tous les quinze jours).

Alors, voilà le deal. Bon, pour Better Off Ted, je ne me fais pas d'illusions, c'est mort même si à ma connaissance rien n'a été officialisé. Mais Life Unexpected ? J'attends de voir.

Si Life Unexpected est renouvelée alors que la ferveur populaire est aussi minime, ça va chier. Ce n'est pas une série qui marque les esprits ; la preuve, son propre public a du mal à se passer le mot pour signer une malheureuse pétition. Je ne dis pas que c'est un facteur déterminant dans le cas d'un sauvetage de série, mais c'est un indicateur clair du phénomène qui se passe autour d'elle.
Alors, si une série qui collecte péniblement quelques centaines de signatures se fait renouveler, moi j'exige d'ABC qu'elle en fasse autant avec une série qui a plusieurs dizaines de milliers de signatures, comme, disons, au hasard, mettons, une série dans laquelle il y aurait des tartes. Par exemple. Sinon c'est moi qui vais en distribuer !

Mais non je suis pas aigrie. J'attends simplement qu'il y ait un semblant de justice en ce bas monde.

29 mars 2010

[DL] Caprica

Au moment de la découverte, le générique de Caprica surprend, parce qu'un peu comme celui de Battlestar Galactica, il semble complètement à contre-courant de ce qu'on aurait pu en attendre. Il n'a pas la puissance du chant étrange de son aîné, mais ce générique a tout de même beaucoup de charme de par la douceur épique qui en émane.

Caprica1
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

J'aime beaucoup le mouvement imprimé dans la caméra, qui oscille en permanence d'un personnage à un autre. L'effet de transition entre chaque plan est à la fois un peu ridicule (comme dans la série elle-même, on où ne craint jamais d'en faire des tonnes) et extrêmement envoûtant. J'aime ce choix de non seulement n'utiliser aucun extrait, mais en plus de faire se dérouler chaque scène dans un Caprica fantasmé qu'on ne voit même jamais dans la série, comme faisant appel à un imaginaire que de multiples références viennent souligner. Je confesse par contre préférer la version piano (entendue trop brièvement dnas l'épisode 9) à celle du générique (peut-être aussi qu'elle est trop courte), mais plusieurs fois au cours de mon visionnage, j'ai pensé "et euh... il sort quand le soundtrack ?", en tous cas, ce qui est un bon point parce que quand je repère la BO d'une série, c'est que vraiment elle s'est distinguée.

Bon alors par contre, j'ai besoin de réponses sur un point : pourquoi il y a DEUX génériques pour Caprica en l'espace de seulement 9 épisodes ? Quelle est la symbolique de ces scènes scénographiées différemment à partir de l'épisode 5 ?
Vous pouvez le constater en cagoulant la 2e version de ce générique, ou simplement en vous basant sur les captures ci-dessous qui, magie, s'agrandissent.

Jeudes7Caprica_1 Jeudes7Caprica_2

Même passage, mais premier plan différent ; Joseph Adama a commencé par prier au milieu d'un cimetière de robots, ensuite c'est au milieu des ronces. Autre scène concernée, quand le U87 sort de la chaîne de montage ; c'est plus subtil et j'ai dû regarder les deux génériques l'un après l'autre pour m'en apercevoir car ça se passe en arrière-plan cette fois.

Jeudes7Caprica_3 Jeudes7Caprica_4

Il y a peut-être d'autres détails encore, et qui m'ont échappé. Si vous voulez jouer au jeu des 7 erreurs, faites-vous plais' !
Dans tous les cas, faire la démarche de changer le générique doit quand même bien résulter d'une volonté, mais laquelle ? Toutes vos suggestions sont les bienvenues parce que vraiment, ça m'intrigue.

 Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Caprica de SeriesLive.

29 mars 2010

Ascendant Caprica

Il est de notoriété publique que mon truc, c'est plutôt de parler de pilotes. D'abord à titre personnel, c'est une question de goût, puisque je suis pilotovore et ne m'en suis jamais cachée. Mais il me semble aussi que, ma démarche n'a jamais été de vous abreuver de reviews épisode par épisode (de toutes façons, si vous voulez lire un avis sur le dernier Desperate Housewives ou l'ultime saison de Lost, les adresses ne manquent pas), mais surtout de partager mon goût pour la curiosité téléphagique.
Et même si, au fil de mes visionnages, je partage bien volontiers quelques réflexions sur des épisodes plus tardifs, et si récemment j'ai lancé la rubrique To be continued... qui revient sur toute une saison (principalement parce que j'ai développé une certaine phobie de l'annulation due à une crise téléphagique), il est quand même assez rare que je vous fasse un post rédigé couvrant l'intégralité d'une saison. Fût-elle courte.

Pourtant c'est bien ce que je m'apprête à faire aujourd'hui à propos de Caprica.

Un petit mot sur "l'avant-Caprica" pour expliquer l'apparition de ce post atypique. Il faut pour cela remonter à Battlestar Galactica, série que j'adore et dont pourtant je n'ai toujours pas vu la dernière saison, vu que j'attends que ma frangine ait du temps pour la regarder et que je lui ai promis que je l'attendrais (peste, à l'époque elle s'est bien gardé de me dire que j'en avais pour plusieurs mois à faire le pied de grue). Alors, quand le pilote est sorti, je craignais un peu de m'y atteler ; le principe du prequel, c'est quand même bien de glisser tout un tas de sous-entendus sur l'univers qu'on connait déjà, mais n'ayant pas vu la fin de BSG, je risquais de ne pas saisir toutes les allusions et ça me contrariait beaucoup. Je bavais devant les affiches (qui auraient pu figurer dans ce post tant elles me semblaient alléchantes), mais je rongeais mon frein. Et pressais ma sœur pour accélérer le mouvement...

Plusieurs personnes m'ont toutefois assuré que je ne risquais pas grand'chose (sous-entendu : Caprica c'est vraiment bidon, ne crains pas une complication qui n'existerait que dans tes fantasmes de fan), alors me voilà à me lancer, tardivement mais qu'importe, dans la série, me disant qu'on peut difficilement imaginer moment plus idéal pour ce faire que le weekend pendant lequel SyFy programme une intégrale de la série pour gonfler les audiences du tout dernier épisode diffusé cette saison, sachant que pour la suite, il faudra maintenant attendre septembre.

Caprica, me voilà donc ! Ah, comme j'aime déjà ton look rétro des années 50 ! Comme ton personnage principal (middle-aged, roux...) me séduit par avance ! Et comme ton thème semble électrisant !

Caprica_PecheOriginel
Caprica ou le péché originel ? Miam !

Le pilote a pourtant de quoi surprendre. S'ouvrant sur une ambiance de teenagerie tape à l'œil (le club, le petit groupe de lycéens qui semble vouloir accomplir quelque chose de grand alors qu'ils sont... lycéens, les parents qui ne comprennent rien à rien), on a l'impression que Caprica a misé avant tout sur un rajeunissement de son public-cible. Impression qu'évidemment, l'attentat et les problématiques autour du deuil vont atténuer, mais quand même.

Le pilote offre aussi une très exaltante lecture des problèmes que pose la robotique (j'ai dans l'idée que si le Dr Daniel Graystone avait pu lire Asimov, on n'en serait pas là...). La question que pose la seconde moitié du pilote, sur la possibilité de ramener les êtres disparus par le biais de la technologie, est captivante ; elle est parfaitement mise en lumière par un dialogue entre Graystone et Adama pointant du doigt la bascule morale que le scientifique exécute sous le coup de la douleur (et peut-être aussi de l'avidité) :
"It's not natural ! No, it's wrong... it's an abomination !
- Well, define natural... These glasses help me to see, artificial limbs and organs help millions to live. You'd hardly call those aids natural, but I doubt you'd call them abominations.
- It's not what I mean and you know it.
- Ah... Huh-uh. You mean : "only the Gods have power over death". Well I reject that notion. I REJECT THAT NOTION ! And I'm guessing that you don't put too much stock in those ideas either. We have a chance to have our daughters back."
Cet échange pose les bases d'un vrai dilemme éthique qu'on était en droit d'attendre et de voir exploré dans la série. La confrontation de ces deux hommes qui, à partir des mêmes constatations, tirent des conclusions différentes sur le sens à donner leur à deuil, et donc à leur vie, n'était qu'une façon d'expliciter ce dilemme.

Ça, c'est le pilote. Un pilote souffrant encore de quelques défauts, mais dont on pouvait penser qu'ils disparaitraient. C'est pas comme si on avait affaire à des amateurs, non plus !

Mais au fur et à mesure que la série avance, ces questionnements sont balayés rapidement, voire carrément ignorés. Pas oubliés. Ignorés.
On peut pardonner à une série quand elle oublie d'emprunter un thème qu'elle avait commencé à raconter, c'est une erreur compréhensible, une étourderie qui peut coûter cher mais qui est humaine... mais le faire exprès alors qu'on a construit une grande partie du pilote dessus, non, ça ne se pardonne pas comme ça.

Les problématiques posées par le pilote sont vite laissés en stase totale. L'enfermement de Zoe dans le corps Cylon ? Une idée tordue mais qui pouvait donner quelque chose de bien. A travers ses trois identités (à partir de deux ou trois épisodes, le terme "trinité" s'est bien gardé d'être évoqué dans les résumés, ne parlons même pas dans les épisodes eux-mêmes), Zoe/U87 aurait pu explorer son humanité : une machine capable de ressentir des choses ? Voilà une thème de science-fiction intéressant et digne de la franchise BSG ! Mais au lieu de ça, Zoe va passer le plus clair de son temps à regarder tout ce qui se passe dans le labo avec un air constipé et les mains sur les hanches. Ne blâmons pas Alessandra Toressani pour cela, car dans les rares scènes où elle a la possibilité de s'exprimer, elle dresse le portrait d'une adolescente intelligente mais immature, vive et presqu'attachante. La faute en revient bel et bien au scénario qui, après avoir joué avec l'idée qu'on pourrait mettre l'avatar de la fille du Dr Moreau dans la créature mécanique créée par ce même savant, s'en désintéresse complètement, laissant la réalisation jouer avec les différents effets permettant de dire que Zoe est dans le corps de U87. Une fois. Deux fois. Trois fois. Cinquante fois par épisode s'il le faut.

Pendant ce temps, le monde virtuel qui au départ devait regrouper ce que l'humanité a de plus tordu et subversif, devient une autre façon de créer une cafète de sitcom pour que les personnages adolescents puissent se retrouver et s'exprimer loin de la censure parentale. Club hyper chic à la faune lookée, et progressivement, cadre plus calme (VIP room puis décors naturels), il pourrait avoir une signification dans la quête des personnages qui le fréquentent, mais y échoue lamentablement parce qu'il est sous exploité.
New Cap City, certainement l'endroit le plus sexy de toute la série par son univers extrêmement stylisé, ne s'en tire pas mieux. Comment cet appendice du V-world, censé représenter un jeu sans pitié, devient un trou béant scénaristique, je ne me l'expliquerai jamais. Voilà bien une intrigue qui ne mène à strictement rien. Elle ne définit ni les personnages qui y circulent, ni une thématique solide autour de laquelle la série pourrait prendre du sens.

Sur le plan de la religion (question centrale de la franchise s'il en est !), Caprica semble là aussi s'empêtrer dans les thèmes qu'elle a pourtant elle-même soulevés. On ne lui avait pourtant rien demandé ! Cette thématique lourde aurait pu être développée ultérieurement, en parallèle des progrès autour de la technologie Cylon (pour la défense des auteurs, il faut bien admettre que ladite technologie ne fait pas le moindre progrès à partir de la fin du pilote et ce, jusqu'au 9e épisode !), mais non, nous voilà dés le départ avec une chère sœur dans les bras, présentée comme forcément dangereuse car ayant de l'influence sur des adolescents, suivie de tout un mouvement monothéiste dont on a du mal à comprendre en quoi il est si minoritaire puisque plus la série avance, plus le nombre de personnages polythéistes se trouve en infériorité numérique. Et vas-y que je te brode sur la hiérarchie du STO, que je te rajoute une faction qui s'oppose à la bonne sœur (qui du coup n'est plus ni gentille, ni méchante, ni trouble, juste complètement lourdingue), tout ce petit monde se met des bâtons dans les roues et on en oublie ce qu'ils veulent, au juste. Sentiment désolant que de voir cet aspect s'évaporer à mesure que la saison progresse. Mais enfin Caprica, tu voulais parler de religion, d'extrémisme, d'endoctrinement... vas-y, fonce !

En fait, plus la série progresse, plus on a le sentiment que Caprica a deux type d'intrigues :
- celles qu'on développe parce qu'on a quelque chose à en dire, mais alors, ouh là, très, très lentement
- celles qu'on développe parce qu'on le peut, et croyez-moi on va délayer au maaaaaximum
Dans cette deuxième catégorie, on trouve des éléments qui semblent plus relever du plaisir des scénaristes que d'un réel fil rouge faisant partie du puzzle.

Et les scénaristes ont, c'est vrai, un univers à mettre en place. Tâche d'autant plus ardue qu'il faut à la fois que cet univers soit cohérent en lui-même, mais qu'en plus il s'inscrive dans la mythologie de Battlestar Galactica au détail près (parce que les fans connaissent toujours mieux la série que ceux qui l'écrivent, et qu'ils ne loupent aucune incohérence même mineure). Les intrigues du second type sont là pour étoffer cet univers, lui donner à la fois de la profondeur et insinuer qu'on y trouve des éléments constitutifs de la mythologie de la franchise. Mais le monde ainsi créé est si dense, et si attirant, que les scénaristes s'y perdent au lieu d'admettre que, bon, on va se contenter de ce qu'on en a déjà dit, et maintenant, on va essayer d'en tirer partie pour nos intrigues.

Mais voilà, le problème de Caprica, c'est ce phénomène de plus en plus courant et bordélique qui touche la télévision américaine, et conduit de nombreuses séries à être coupées en deux. Et qui a conduit à la création des posts To be continued..., alors attendez-vous à en trouver un dans quelques mois pour la série.
C'est un phénomène qui complique la vie des scénaristes qui travaillent sur des séries avec des arcs, parce qu'il faut en fait bâtir la série comme si elle avait deux saisons, une de 9 épisodes et une de 11 autres dans le cas qui nous préoccupe, au lieu de considérer que c'est une saison d'un seul tenant. Le cliffhanger de l'épisode 9 exprime bien ce problème, et en fait, tous les épisodes avant lui se heurtent à la difficulté d'installer un univers complexe tout en n'ayant pas tout dit dés le début. C'est un dilemme qui vaut bien celui de la robotique, et je le comprends.

Pourtant, voilà la vérité : entre le début et la fin de cette mini-saison, les personnages de Zoe, Daniel et Tamara n'ont pas avancé d'un iota ; Joseph, Amanda et Lacy expérimentent une descente aux enfers précipitée et assez peu cohérente qui relèvent uniquement du character development et pas du tout de la progression des intrigues ; sœur Clarice a prouvé son inutilité en tant que personnage dangereux pour l'équilibre des personnages principaux, supplantée par Vergis et Barnabus. La question de l'enquête terroriste est complètement passée au placard, conduisant à la disparition de l'agent Durham qui avait pourtant du potentiel.

Caprica_Entame
Jeune fille, maintenant que tu as entamé cette pomme, tu vas me faire le plaisir de la finir !

 C'est donc un travail très inégal, ne remplissant pas [encore] toutes ses promesses, et jouant un peu trop avec ses effets spéciaux, qu'offre cette première partie de saison. On y trouve des thèmes captivants, de bonnes questions, des personnages intéressants, mais il faut vraisemblablement une patience de bénédictin pour y trouver son compte, notamment quant à la stimulation intellectuelle qu'on est en droit d'en attendre.

Oh, c'est prometteur, certes. Mais "prometteur" est un terme que je préfère réserver à un pilote, pas à 7h30 de programme.
Puis-je suggérer qu'à l'automne, on fasse un peu moins joujou avec le potentiel de l'univers (et le potentiel des ordinateurs en post-prod), et qu'on s'attaque au nerf de la guerre ? Sinon, faudra pas venir se plaindre.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Caprica de SeriesLive.

Publicité
28 mars 2010

You're under arrest !

L'un d'entre vous m'a un jour dit : "tu aimes l'humour de Better Off Ted ? Alors tu aurais dû adorer Arrested Development !". Le problème était le suivant : j'avais effectivement adoré Better Off Ted, mais jamais vu le moindre épisode d'Arrested Development. Ne me demandez pas pourquoi. Je ne sais absolument pas comment j'ai réussi à passer entre les mailles du filet. Ca peut à la rigueur s'expliquer pour une série annulée rapidement et jamais diffusée en France, mais là ?

Peut-être que découvrir Arrested Development avec du retard atténue certaines de ses originalités. Mais s'il y a bien une chose que j'ai apprise, c'est toutefois qu'une comédie vraiment drôle le reste même si les années passent ; j'ai plusieurs heures passées devant Three's company qui en attestent. Mais en tous cas, le fait de découvrir la série sur recommandation ne peut pas avoir manqué de légèrement infléchir la façon dont j'ai regardé le pilote.

ArrestedDevelopment

En premier lieu, je n'ai pas aimé l'aspect de ce pilote, disons le d'emblée. Je parle vraiment d'un problème visuel. Arrested Development me laisse une impression brouillonne ; on a du mal à identifer l'univers dans lequel la série se déroule, probablement parce qu'il n'y a pas de décor défini. Généralement, il y a dans une série (quel que soit son ton) une unité de lieu minimale pour qu'on puisse prendre ses marques. Dans le cas d'Arrested Development, il n'y a aucune possibilité de prendre des repères, parce que, concrètement, on n'utilise jamais le même endroit deux fois pour le déroulement de l'action. Un exemple parlant : la maison-témoin où résident Michael Bluth et son fils. Couchage sous le toit, petit déj dans la salle à manger, discussion sur des marches d'escalier, famille réunie dans le salon... jamais deux fois le même endroit. Quelque chose qui semble tellement aller de soi que c'est la première fois que je constate à quel point c'est important. Mais en tous cas, tout ça est destabilisant pour comprendre l'univers dans lequel la série s'inscrit. Ce n'est pas un travers impardonnable (et il y a des chances pour que, à cause des tribulations financières de la famille Bluth, le nombre de décor soit largement diminué à l'avenir : exit les chambres de palace, les bateaux de croisière...), mais personnellement, ça m'a freinée.

Sur ce qui est réellement important, c'est-à-dire l'humour, Arrested Development s'avère cependant commencer de façon convaincante, surtout grâce à son rythme et son jeu permanent avec les flashbacks et les flashforwards. Ces procédés rendent l'épisode très dense, et on a tous les éléments pour cerner les personnages et leurs personnalités étranges.
Autour de l'éternel personnage "normal" (si c'est possible dans une telle famille...) grouillent des individus hauts en couleur et résolument barrés ; chose que le pilote, du haut de sa pourtant courte demi-heure, a tout le temps d'explorer. La mise en place des personnages est parfaitement huilée, si bien qu'au moment du climax, chacun exprime pleinement son grain de folie et participe à l'hystérie hilarante. Preuve que dans cette pagaille, il y a une réelle solidité dans l'écriture.

On imagine facilement ce à quoi le pilote un peu brouillon peut conduire, sur le papier : la cohabitation forcée est très bien amenée, mais reste un thème éculé. Pourtant, la malice avec laquelle les personnages sont écrits, et la finesse avec laquelle ils sont joués (Portia de Rossi offre par exemple un jeu plus nuancé que dans Better Off Ted), laissent entrevoir de vraies possibilités.

Donc oui, le départ est mitigé principalement pour une question de réalisation, mais le premier épisode est prometteur : Arrested Development est sans doute une comédie capable de dépasser son pitch un peu banal pour offrir quelques crises de rire.

Ce bilan positif, je le modère par une dernière remarque, car j'ai envie de désigner un mauvais élève : le personnage central, Michael Bluth. Je ne sais pas trop si ça tient au scénario ou à l'interprétation (les deux, mon Général ?), mais il est épouvantablement fadasse. Les personnages un peu neutres, courants dans des séries de ce type, courent souvent ce risque, mais ici, l'absence de charisme se fait cruellement ressentir par effet de contraste, et j'avoue que j'avais espéré mieux.
Pour ceux qui connaissent leurs classiques, un personnage à la Daniel Henderson dans Manhattan, AZ aurait sans doute été plus intéressant, avec une naïveté improbable dont il n'aurait pas conscience, enfin, un trait de caractère exagéré tout de même. Cela dit, peut-être que le wake up call du pilote pourra servir de détonateur et permettra au personnage de développer lui aussi une personnalité.
Une fois ceci fait, on tiendra vraiment une comédie déjantée. Tiens, j'ai presque hâte d'avoir le temps de finir la saison, maintenant...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (c'est-à-dire moi il y a quelques jours) : la fiche Arrested Development de SeriesLive.

27 mars 2010

Meet the press

Qu'implique sur l'état de notre société ce recours au tout-policier dans les séries ? En quoi témoigne-t-il d'un changement de mentalité ? Les comparaisons (inévitables) entre les deux versions de V m'ont conduite à quelques menues réflexions...
Et ce que la série V (New Gen) dit sur les policiers, elle le dit aussi sur une autre profession : les journalistes.

Parce que, voilà : on constate deux choses quant à l'identité des personnages lors du passage de l'une à l'autre série :
- d'une part, le personnage qui est journaliste a glissé d'un camps à un autre
- d'autre part, l'apparition d'un personnage qui est un agent du FBI

Il n'y avait pas, au casting de la première série, de personnage de premier plan qui appartienne à une profession policière, et je pense que s'il en avait été un, sa position aurait été radicalement différente.

Le policier, représentant par essence de l'État (à plus forte raison à la télévision américaine), aurait été dans la première série l'un des symboles de la collaboration, qu'elle soit voulue ou non. Ceux qui avaient le pouvoir de refuser l'occupation lézarde, dans V, c'étaient un journaliste (deux au début, même) et une scientifique, mais aussi un mercenaire, le fils rebelle d'un politicien... des personnages qui étaient, avant même les évènements, des électrons libres, affranchis de l'attrait du pouvoir ou du confort. Mike Donovan était d'ailleurs non seulement journaliste, mais surtout reporter de guerre ; une position impliquant un certain recul.

Dans V, la vérité appartenait aux outsiders qui, sortis du système, étaient les seuls dotés d'un regard d'ensemble sur la situation découlant de l'arrivée des Visiteurs.

Mais dans V (New Gen), regardons un peu qui sont les piliers de la Résistance (ou ce qui, après 4 épisodes, tient lieu de). Un agent du FBI, un pasteur, un business man et un paranoïaque vraisemblablement marginal. Ici, le seul personnage qu'on pourrait qualifier d'outsider, Georgie, est instable, limite dangereux. Les 3 autres ? Ils sont "infiltrés" dans les institutions religieuses, policières et financières (puisque notre Willie 2009, au lieu d'être un attachant benêt, est devenu un golden boy musclé).
La vérité a basculé dans le camps des autorités.

Oh, bien-sûr, le FBI (et, on l'imagine au vu de quelques éléments distillés, l'Église) n'est pas le creuset de de la Résistance, ce serait trop facile. Il ne s'agit pas de dire que les flics sont forcément les "gentils" dans notre affaire, évidemment. On y trouve autant de Visiteurs infiltrés que de bureaucrates rigides. J'ai pas dit que c'était le Club Med, non plus ! Mais la vérité est dans le camps des institutions officielles et officieuses du pays, seuls les personnages ayant un certain nombre d'accréditations sociales ont la possibilité d'y accéder.

Et comme un rapprochement entre le nouveau V et le 11 Septembre est inévitable, force est d'admettre que lorsqu'on pense "vérité", on revoit George W Bush expliquant devant un parterre de journalistes comment "on" va trouver les responsables des attentats. C'était qui, ce "on" ? Vous ? Moi ? Un toiletteur pour chiens ? Non, "on", c'est l'État.

Alors dans tout ça, où est passé notre journaliste, aujourd'hui ? Il est devenu un présentateur propre sur lui, au costume sur mesure, assis sur ses fesses dans un joli studio ou très en sécurité parmi une foule d'autres journalistes peu aventureux. Et surtout, il est plus facilement influençable : il commence par être galant, ensuite il se fait carrément acheter pour aider la propagande lézarde, après quoi au lieu de se dire que, ah tiens, z'ont pas l'air si sympas que ça nos nouveaux copains, ce qui l'aurait fait sans nul doute passer dans la Résistance, il préfère la jouer perso et dirige ses actions non en fonction de la vérité, mais selon ce que cela peut apporter à ses intérêts personnels.
Voilà le peu de crédit que V (New Gen) accorde à la liberté de la presse et de l'indépendance des journalistes...

Journalists

La recherche de la vérité et la lutte contre le Mal n'appartiennent plus à des intellectuels indépendants, mais désormais à ceux qui se sont fait une place dans les institutions du pays.

On a accusé V (New Gen) d'être une critique détournée de la présidence d'Obama. Je ne sais pas si c'est vrai, et si ça l'est, j'ignore si c'est conscient ; mais en tous cas, la symbolique du glissement des responsabilités du personnage-journaliste, et de l'apparition du personnage-flic, dénotent bien d'un changement de mentalité.
C'était quoi, ce frisson dans ma colonne vertébrale...?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (auquel cas, ce post peut vous aider) : la fiche V (New Gen) de SeriesLive.

26 mars 2010

To be continued... V

Bah dis donc, on a bien failli les oublier, nos lézards ! Après avoir créé une attente (oserai-je dire qu'elle avait duré deux décennies, cette attente ?), V fait figure de pétard mouillé : quatre épisodes et puis s'en vont.

Du coup, le problème, ce n'est pas de réussir à se souvenir de tout ce qui s'est passé, mais de ranimer des souvenirs vieux de plusieurs mois. Alors, bah, résultat, nous voici arrivés fin mars, et il faut se remettre dans le bain... Mais on dirait que les chaînes américaines essayent de rentabiliser la nouvelle rubrique To be continued..., ma parole !

VNewGen___1x01
1x01 - We are of peace. Always. You wish.

VNewGen___1x02
1x02 - La normalité, elle a fui à notre arrivée.

VNewGen___1x03
1x03 -
S'il y a bien quelque chose que les Visiteurs ont compris, c'est le pouvoir de l'image.

VNewGen___1x04
1x04 -
Et après ça on s'étonne qu'il y ait des gens qui se méfient des hôpitaux...

Eh bah ! Ce fut bref mais intense ! Cela dit, on est maintenant prêts à finir la saison à partir de mardi ; en tous cas, je considère que j'ai fait ma part. Si les audiences continuent de baisser, ce n'est plus ma faute...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche V (New Gen) de SeriesLive.

25 mars 2010

Adieu veaux, vaches, cochons... bulle économique

Un peu d'histoire. Ou d'économie. Plus vraisemblablement les deux. En 1989 explosait la "bulle" économique du Japon, dans laquelle se complaisait le pays alors en plein boom. Soudain, les conditions économiques ont cessé d'être mirobolantes, et par voie de conséquence, l'immobilier s'est effondré, les prêts n'ont plus été accordés, les entreprises ont fermé, le chômage a augmenté. Note : je parle bien du Japon des années 90 et pas de la France des années 2010.

C'est dans ce contexte que s'inscrit Okane ga nai!, une série de 1994 qui commence par nous dresser le portrait d'une famille complètement sur la paille, et vivant dans des conditions pour le moins précaires. Il faut dire que le décès des parents n'a pas vraiment joué en leur faveur, et que les trois garçons vivent sur le maigre salaire de l'aîné, Kentarou, qui a abandonné ses études pour trouver un travail... qu'il va perdre, son entreprise faisant faillite. A la suite de quoi les usuriers se pointent pour réclamer leur argent, le proprio vide la cabine qui leur sert de maison et les expulse, bref, c'est la débandade.
La scène-clé du pilote est d'ailleurs plus dure que la moyenne, pour une série japonaise notamment, parce que voilà les deux petits frères en train de dormir sur un banc, sous quelques feuilles de papier journal, et Kentarou comprend qu'il a tout perdu et que surtout, les deux petits, là, ça va pas. Malgré sa bonhommie et ses bêtises, Kentarou parvient à retranscrire toute la désolation nécessaire (je ne savais pas Yuuji Oda bon comédien, c'est dommage que finalement il ait choisi la chanson comme carrière ce garçon) pour que cette scène ne semble pas plaquée mais réellement percutante.

Là, comme ça, je comprends que vous trouviez ça dramatique. Mais l'atout majeur de la série, c'est que Kentarou est d'une nature positive. Ou peut-être naïve. Enfin, en tous cas, il ne se laisse pas abattre, même si pour survivre il devait s'enfuir d'un restaurant tous les jours (très amusante façon de mettre en place sa combine, d'ailleurs). Avec ce personnage aux moues diverses et amusantes, on n'a pas envie de se tirer une balle, et franchement, c'est vraiment à ça que ça tient, parce que même le petit frère (qui s'occupe des repas et des finances de la famille) a de quoi déprimer.

Tout l'objet de Okane ga nai!, c'est de voir comment Kentarou, qui prend durement conscience des circonstances dans lesquelles ses deux petits frères sont en train de grandir, va s'arranger pour se faire une place au soleil. Et cette envie de mener la belle vie (c'est-à-dire de ne plus s'inquiéter des problèmes d'argent) passe, je vous le donne en mille : par le travail. Oui, on n'est pas dans une série américaine, un coup de chance ou un plan invraisemblable n'y suffiront pas, il faudra bosser d'arrache-pied.

Mais bien-sûr, il faudra aussi beaucoup d'astuce, car Kentarou n'a pas de diplôme, il est pauvre comme Job, et il commence par trouver un boulot dans une société fournissant des services d'entretien le jour, et de gardiennage la nuit ; Kentarou va donc commencer sa carrière en visant les poubelles et en patrouillant dans les couloirs sombres à peu près 24h sur 24. Mais il est bien décidé à améliorer son sort, on l'a dit, et cela passe par une entreprise de courtage en assurances sur laquelle il a des vues. Dirigée par une business woman inflexible, l'entreprise n'est pourtant pas des plus accueillantes, mais voilà, on y brasse de l'argent. Et avant même d'avoir pris conscience des conditions de vie de ses frères, Kentarou voit sa curiosité piquée par ce qui s'y passe ; la scène où on le voit lire par-dessus l'épaule des courtiers, tenter de comprendre les documents ou épier le fonctionnement du bureau montre que sans même que ce soit une question d'argent, Kentarou est un esprit vif qui est capable d'aspirer à mieux, même s'il ne s'en aperçoit pas lui-même.

Il y a un facteur d'identification devant Okane ga nai!, c'est évident. Pour les mêmes raisons que devant Zeni Geba, mais sur un mode différent puisqu'ici, on reste quand même dans une dynamique positive typiquement japonaise, sur l'air de "toi aussi si tu te donnes à fond tu peux changer de vie". Mais il y a une telle sincérité dans le personnage de Kentarou, le loser qui veut devenir quelqu'un (et même pas pour lui-même, même s'il en a la curiosité intellectuelle), qu'on adhère franchement, d'autant qu'on évite un certain nombre d'écueil qui, est-ce la faute du temps qui passe ? Semblent devenus difficilement contournables par un grand nombre de séries d'aujourd'hui.

Et puis, des séries des années 90, je n'en ai pas vu beaucoup, et je dois dire que j'apprécie le voyage... une fois qu'on a réhabitué son œil aux tailleurs colorés et aux cheveux gominés, c'est plaisant, en fin de compte.

Okane

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Okane ga nai! de SeriesLive.

24 mars 2010

Fils de...

Le preair de Sons of Tuscon ? Regardé, oui. Mémorisé... pas vraiment.
Je me rappelle vaguement m'être dit que beaucoup de critiques assassines l'étaient exagérément, et que ce n'était pas si terrible que ça. J'ai ri une ou deux fois, quand même, c'est pas si mal. Peut-être pas ri aux éclats, et je ne saurais me souvenir de ce qui m'avait fait rire, mais enfin, les faits sont là.

Alors me voilà, bien des lunes plus tard, devant la version définitive du pilote (quelques changements de casting ayant eu lieu dans l'intervalle), à me demander si Sons of Tuscon mérite le costard bien taillé que lui ont cousu main bien des blogueurs, pour ceux qui ont daigné lui accorder de l'attention. Ah, je comprends, Tyler Labine dans le rôle, c'est pas très sexy... mais j'ai quand même l'impression qu'il y a un gros biais de départ quant à cette série.

J'ai pourtant eu l'impression, en (re)découvrant ce pilote, de trouver, pas vraiment une série dans la lignée de l'humour de Malcolm (la série manque trop de fantaisie et de gadgets scénaristiques pour cela ; je comprends le rapprochement mais il ne se justifie que par des simplifications exagérées entre les deux séries), mais plus un univers à la My name is Earl. La scène chez la grand'mère, notamment, est du genre à rappeler cette Amérique bête, sale, méchante, et bourrée de petits tics bizarres (les écureuils dans le frigo, la collection de perruques...), qu'on aime dans la série du grand moustachu (pas Magnum ; l'autre moustachu) et qui ne font pas rire, mais plutôt amusent et provoquent une sorte d'émerveillement écœuré.

Sonsof

Mais c'est sûr, Sons of Tuscon est loin d'être la comédie messianique que nous attendons tous (l'attendons-nous, seulement ?) qui révolutionnerait notre menu téléphagique. Le pilote souffre d'un gros handicap, et qui réside précisément dans la scène que j'ai mentionnée plus haut : on cherche à y inclure des éléments dignes, dans le meilleur des cas, d'un opus tardif de Maman j'ai raté l'avion, avec un gros méchant tout bête et tout méchant qui vient casser du héros. On ne rit pas dans cette scène, non, on sourit juste quand elle est finie, parce qu'elle est finie. Ainsi, la comédie grosses tatanes s'incruste ponctuellement dans un épisode qui, sans cela, ne manque pas de charme.

A mes yeux, deux éléments de ce pilote me semble être des promesses porteuses d'espoir : d'une part, le personnage du garçon aîné. Le changement d'acteur a mené à un changement de personnage, le rendant un peu plus "précieux", et j'ai aimé cette variation, qui transforme les trois garçons en personnages plus variés, au lieu d'avoir le génie et les deux butors. Je ne me souvenais pas du passage où il dit que s'il devait être adopté, il choisirait une famille de célébrités, mais là c'était quasiment hilarant quand ça ne m'avait pas marquée la première fois. L'autre, c'est que jusqu'à présent, personne n'a essayé de nous sortir les violons pour montrer que les 3 garnements sont un peu tristes sans leurs parents, et que la relation avec leur papa de substitution va aussi leur apporter un petit quelque chose sur ce plan. Ça me semblait inévitable et pourtant, ça a pu être évité. Même sur la fin, quand l'épisode pourrait s'achever une petite scène mignonne, on finit sur une bourde, je préfère, sincèrement, que ça se passe comme ça.

J'y vois donc du potentiel pour une très bonne comédie, pourvu de se débarrasser de quelques mauvais réflexes, et, s'il venait à me rester 20mn de libres par semaine (ce qui en ce moment est très improbable mais ya pas le feu au lac), je pense que je lui donnerais encore une ou deux semaines pour se décider et s'épanouir dans un sens ou dans l'autre.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Sons of Tucson de SeriesLive.

Publicité
1 2 3 4 > >>
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité