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ladytelephagy
28 février 2010

Fear is the mind killer

Ma grand'mère, qui était une femme fort sage, me disait souvent que l'Enfer est pavé de bonnes intentions. Le sens profond de ce dicton populaire vient de me frapper.
Je vous présenterais bien COMA, mais enfin, rien de ce que je pourrais dire sur le pitch n'apporterait grand'chose de plus que ce qu'en disait Livia il y a quelques heures et ce qu'en dit la fiche de SeriesLive. Mais enfin, soulignons qu'il s'agit d'une série d'angoisse, voire d'horreur. Et que je me suis rappelé à quel point je n'aimais pas ça.

COMA

Alors après, il faut le dire, COMA est une série sacrément bien gaulée. Enfin, je vous parle du pilote, hein, parce que j'ai pas eu les burnes de regarder la suite.
Prouvant une fois de plus que les séries coréennes savent piocher leur inspiration dans le cinéma (chose que, quand même, les séries japonaises font très rarement), on a ici un produit fini remarquablement bien travaillé, tant sur le plan de la réalisation que du scénario. On sent la maîtrise.

Il y a eu de nombreux passages pendant lesquels je pensais (espérant sans doute conserver un semblant de contrôle de moi-même) à Kingdom Hospital ; et pourtant, hormis le fait que la série se passe dans un hôpital lugubre, les points communs sont limités (pas de fourmilier géant dans COMA par exemple...). Mais l'ambiance est similaire : on ne comprend pas tout, mais on sait qu'on ne se marre pas DU TOUT.

COMA parvient même à utiliser un gadget suremployé ces dernières années, le flashback, sans griller toutes ses cartouches et se décrédibiliser. Au contraire, les aller-retours entre le présent et le passé sont fluides, efficaces, et en même temps suffisamment cryptiques pour qu'on ne comprenne pas tout tout de suite. De la même façon (mais j'ai cru comprendre à la lecture du post de Livia que ce n'était pas forcément le cas de tous les épisodes), les ingrédients angoissants ne sont pas de l'ordre de l'explicite, et en même temps on n'a pas cet horrible sentiment de se faire balader, juste que la production connait son sujet.

Mais enfin, au bout du compte, COMA est le genre d'expérience un peu trop secouante qui fait que je me refuse à dire trop de bien de la série. Alors oui, le casting est bon, la réalisation est bonne, le scénario est bon, le... tout ce que vous voulez. Mais je déteste cette série du plus profond de mon âme.

C'est tout juste si je ne préfère pas aller regarder le pilote de NCIS: LA, à la place de suivre la série.
...
Nan, je déconne. Même mon masochisme a ses limites.

Je suis ressortie du visionnage du pilote de COMA avec une puissante envie de hurler, de pleurer, et de me détester. Je sais pas pourquoi je m'impose des trucs pareils.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche COMA de SeriesLive.

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27 février 2010

Sunshine on a cloudy day

J'ai regardé ce film il y a environ une quinzaine de jours (au fait, vous pouvez continuer à suivre mon éducation cinématographique dans la rubrique Secret Diary of a Cinephile), et il n'a pas été nécessairement le plus marquant ce mois-ci, mais enfin, il est plein de charme et je me suis dit que j'allais le mentionner, même si ce devait être avec presque 20 ans de retard.
Comme on dit, vaut mieux tard que jamais, après tout.

C'est quoi le nom du film ? My Girl
C'est plutôt quel genre ? Chronique estivale
Qui on connaît là-dedans ? Plein d'acteurs habitués au cinéma : Dan Aykroyd, Jamie Lee Curtis, Macaulay Culkin... et dans son premier rôle, Anna Chlumsky, ça ne vous dit rien mais c'est le plus important.
Ça date de quand ? 1991
En résumé, de quoi ça parle ? De l'été d'une petite fille de 11 ans.

MyGirl___1 MyGirl___2 MyGirl___3 MyGirl___4 MyGirl___5

En moins résumé, de quoi ça parle ? A 11 ans, Vada est une gamine éveillée, voire un peu plus dégourdie que la moyenne. Mais c'est aussi une petite un peu troublée, et on le serait à moins ! Son papa est entrepreneur des pompes funèbres, et, surtout, elle n'a jamais connu sa maman, décédée peu après l'accouchement. Mais Vada, en dépit de ses accès hypocondriaques et de son hyperactivité, n'est pas du genre à se laisser abattre. Elle s'apprête à passer cet été de 1972 avec son meilleur ami, Thomas J., mais la vie ne se passe pas toujours comme prévu.
Et ça finit comment ? Je peux pas vous dire, je pleurais trop pour voir l'écran.

Pourquoi c'est bien ? Comme tout ceux qui ont vu ce film, je pense, j'ai été impressionnée par la performance de la petite Anna Chlumsky. Il faut dire que le personnage est aux petits oignons, mais l'un ne pourraient rien sans l'autre. Chaque fois qu'on a l'impression que son jeu est bon, Anna fait une élégante démonstration de souplesse et émeut. Chaque fois que le personnage donne l'impression d'être facile à cerner, Vada fait une ravissante pirouette et surprend. A ce stade, ciseler à ce point l'écriture comme l'interprétation, c'est du travail d'orfèvrerie.
Pourquoi c'est pas bien ? Le personnage de Shelly, la maquilleuse embauchée par le père de Vada, donnait toutes les apparences d'un salvateur élément perturbateur dans la vie de Vada. Et finalement, non. La relation avec Vada s'étiole et devient finalement fade, au point que sur la fin, sans vouloir vous spoiler, il est étrange d'assister à un rapprochement entre ces deux-là. Je ne blâme pas vraiment la progression de la relation, en fait, mais ce qui m'ennuie c'est qu'elle se déroule en quelques mois, puisque le film se déroule en un été (et même probablement un peu moins que ça). C'est un peu rapide.

Ah, les joies du cinéma ! Anna Chlumsky pourra se vanter d'être la première personne à avoir embrassé Macaulay Culkin. Bon, la deuxième, si on compte Michael Jackson.
La réplique qui tue : Alors qu'elle assiste, impuissante, à un rapprochement entre son père et Shelly, Vada a la réplique suivante, qui, comme ça, a l'air hors contexte, mais en fait pas trop : "I used to like to play with my Ken and Barbie dolls. Ken was my favorite. Then one Christmas I got them a camper and all they wanted to do was hang out in it by themselves. So I wasn't too upset when they took that wrong turn and went over the cliff." Rappelons au passage que Shelly vit dans un camping car... mais ce n'est probablement qu'un hasard.
La scène qui tue :
Bon, je vous préviens, il va y avoir un petit spoiler dans cet extrait, mais rien de bien méchant parce que c'est un spoiler qu'on aura tous vu arriver. Mais si vraiment vous êtes à cheval sur les spoilers, vous savez qu'il vaut mieux regarder le film directement que regarder ce court extrait. Je ne l'ai pas choisi juste pour vous pourrir la surprise, mais bel et bien parce que c'est un moment à la fois drôle et tendre, mais qu'on prend bien la mesure du personnage de Vada, intelligente et mûre pour son âge, mais finalement quand même une enfant. Elle est mignonne...

MyGirl___Extrait

Une note ? CagoulesCagoulesCagoulesCagoules
Ou comment avoir l'illusion de retrouver une part d'innocence pendant une heure et demie... pour la perdre aussitôt, un peu.
Bilan : Je me souviens quand My Girl est sorti ; j'avais une dizaine d'années moi aussi. Je voulais voir ce film, mais ça ne s'est jamais fait. Alors je l'ai oublié... mais pas complètement. En le voyant aujourd'hui, à 28 ans, j'ai toutefois pu réaliser une chose : j'ai eu de la chance de grandir dans les années 90. Des films comme celui-là, il en sortait beaucoup plus à l'époque, j'ai l'impression. Des films adaptés à quasiment tous les publics. Tout le monde pouvait regarder des films comme My Girl et en retirer quelque chose de précieux. Aujourd'hui, les films ne me semblent plus être capables de ça. Il y en a évidemment des bons, et même quelques très bons, et j'en ai abordé quelques uns dans la catégorie Comme au cinéma. Ne croyez pas que je crache dans la soupe. Mais ils n'ont pas cette sorte de sincérité et d'innocence dans la réalisation, l'interprétation ET l'écriture. Les films d'aujourd'hui semblent pleins d'effets de style, le scénario cherche à impressionner, ou bien c'est la photographie, et parfois ça réussit et ça n'est pas une mauvaise chose, mais au final, des films comme My Girl ont réussi ce que je n'ai pas l'impression d'avoir vu récemment : maintenir une qualité constante, mais discrète. S'effacer pour laisser la place à l'histoire et aux personnages. Être humble, mais sans forcément faire les choses à moitié.
My Girl parle de sujets graves et principalement de la mort, mais ne construit pas son intrigue de façon à nous démontrer quelque chose. Il n'y a pas vraiment de leçon à retenir, on ne cherche pas à éduquer le spectateur, il ne s'agit pas non plus de nous surprendre par un retournement de situation sensationnel. Rien dans les manches. My Girl, c'est juste quelques semaines dans la vie d'une petite fille qui va grandir sous nos yeux, et c'est tout, on vous laisse seul avec ces quelques émotions, et vous allez vite vous apercevoir que ça suffit, plus serait trop. L'émotion ainsi suscitée est pure. Dans les années 90, on savait encore s'en contenter. Le plus proche auquel je puisse penser aujourd'hui de cet état d'esprit serait, éventuellement, Juno (il est vrai que je manque d'éléments de comparaison cinématographique et je ne m'en suis jamais cachée, aussi n'hésitez pas à m'éduquer en commentaires). Mais Juno est épouvantablement superficiel dans sa réalisation, par rapport (et je n'aborde même pas le fait que son succès soit légèrement surfait).
Le seul effort consenti pour ajouter un petit effet à cette chronique, c'est le fait que ce film se déroule en 1972, ce qui ajoute à l'image d'Epinal. A mon sens, ce n'était pas forcément inutile, mais bon, c'est assez inoffensif.
My Girl est un film tendre, touchant, profondément humain. Il parait qu'il est connu pour s'adresser plus particulièrement aux enfants, mais sincèrement, en tant qu'adulte, je l'ai trouvé tout aussi touchant. Parce qu'universel dans les émotions auxquelles il en appelle ; Anna Chlumsky porte le film avec une force et une fragilité impressionnantes. Ces derniers temps, j'ai regardé pas mal de films, mais ça, je crois que c'est un vestige d'une époque aujourd'hui disparue.
Quand on faisait des films pour communiquer avec le spectateur, et pas aux fins de lui en donner pour son argent.
My Girl est un double voyage dans le temps.

26 février 2010

[DL] Teachers

Il ressort du générique de Teachers une grande nostalgie. Moi en tous cas, je le vois comme ça. On me montre le générique de Teachers comme ça, hors contexte, sans avoir lu le post précédent par exemple... je suis bien incapable d'y voir là le générique d'une comédie. Non que ce soit une mauvaise chose, certainement pas, mais en tous cas il y a un sacré décalage avec la série elle-même et son générique.

Teachers
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Mais moi, je l'aime bien, ce générique. Il prouve plusieurs choses : déjà qu'on peut faire un générique très convaincant avec pas grand'chose (on lâche un photographe une heure dans un lycée et hop, le tour est joué), et surtout que... c'est pas la durée du générique qui compte. C'est la façon de s'en servir.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (dites, vous voulez des heures de colle ou quoi ?) : la fiche Teachers de SeriesLive.

26 février 2010

Au coin !

Nul n'est parfait. Toute téléphage que je sois, pire : toute pilotovore que je sois, en 2004, je n'ai pas bien fait mes devoirs. Cette saison-là, j'ai effectivement regardé les pilotes de Bones (hélaaas), Criminal Minds ou My name is Earl. Et pourtant, je n'ai aucun souvenir d'avoir regardé le pilote de Teachers.
Contrairement aux autres séries que je viens de citer, inutile de chercher Teachers dans les grilles récentes, car elle n'a pas eu autant de chance, et a été annulée au bout de 6 épisodes.

Si vous croyez que c'est ça qui m'arrête...!
Eh, vous savez ce qu'on va faire ? Un post La preuve par trois, voilà ce qu'on va faire. Parce que je ne dois pas être la seule à avoir zappé cette série, à mon avis...

Teachers___1
Si Teachers a toutes les apparences d'un sitcom classique... c'est parce que c'est très exactement ce dont il s'agit. La scène d'ouverture annonçait un univers complètement décalé et loufoque, mais sitôt le générique fini, ça devient plus sage et plus classique. Le personnage principal, Jeff, se présente avant tout comme un petit rigolo qui passe le plus clair de son temps à tenter d'impressionner Alice, la prof britannique sur laquelle il a des vues. L'épisode consacre une bonne partie de ses scènes à le montrer en train de faire la roue devant elle, à se faire repousser, et aller en rire avec son meilleur copain.

Teachers___2
Et juste avant qu'on ne commence à se dire que c'est un peu lassant, cette histoire, un élément perturbateur est introduit : une plantureuse prof remplaçante débarque pour la journée, interprétée par la belle Sarah Shahi (pré-Life). Et on sent immédiatement une bien plus intéressante alchimie entre les deux acteurs, bien que la dynamique avec son personnage commence par être la même qu'avec Alice : il se fait rejeter. Mais le dialogue dans le bureau de Jeff est plein de mordant et rappelle que la série peut avoir aussi de très bons côtés.

Teachers___3
Teachers a choisi son camps, finalement : il s'agira d'une comédie romantique avant d'être une comédie sur la vie de prof. Ce contexte professionnel, qui au vu du titre de la série pouvait sembler en être l'ingrédient principal, n'est en fait utilisé qu'afin d'opérer un rebondissement de dernière minute sur la personnalité de Jeff, et finalement il ne s'agit que d'un prétexte à lancer cet espèce de triangle amoureux. Ce n'est d'ailleurs pas nécessairement un mal : le petit coup de théâtre atteint parfaitement son objectif, on ne l'a que modérément senti venir. La galipette autour de la façon qu'a Jeff d'exercer son métier n'est qu'une façon de revenir au sujet principal : will they or won't they ? Teachers étoffe son genre, mais ne perd pas de vue qu'il va être question avant tout d'une romance, et pas une satire de la vie d'enseignant.

Parmi les scènes que j'aurais envie de mentionner, il y a le coup du blouson, les explications brumeuses sur le thé chaud, et la réplique finale, dont l'effet est soigneusement préparé. Mais je n'en parlerai pas puisque, comme vous le savez, la règle c'est que dans un post La preuve par trois, je ne parle que de trois passages, et pas un de plus. Donc tant pis, vous ne saurez pas que ces moments valent le coup aussi.

Avec son grand bain de comédie romantique et ses quelques fulgurances hilarantes, Teachers a fait un choix net, mais qui ne plaira pas à tout le monde. Ce n'est pas ce qu'on vient chercher instinctivement dans une série qui s'appelle Teachers et dont le générique (faites-moi penser à vous découper le générique) est au contraire si focalisé sur l'univers scolaire. Quelques moments bien barrés montraient qu'il y avait tout de même du potentiel pour être drôle, mais sans que ce soit le principal.
Teachers aurait certainement mieux fonctionné en Asie qu'aux États-Unis, à bien y réfléchir...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Teachers de SeriesLive.
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25 février 2010

Dorama chicks

Si vous êtes un tant soit peu attentif à l'univers de la pop culture japonaise, vous savez qu'il y existe un phénomène relativement typique : les idols. Je dis "relativement" car il s'est étendu, dans une moindre mesure et avec des variations locales, à d'autres pays asiatiques.
Et si ça ne vous dit rien, asseyez-vous, je vous explique.

Les idols sont des jeunes filles (bon, il en existe un pendant masculin, mais enfin ne nous dispersons pas) qui sont encore dans l'adolescence, voire même juste avant, et sont recrutées au nom d'une qualité et une seule : elles sont mignonnes. Alors, non, bon, quand je dis mignonnes, je ne dis pas nécessairement qu'elles ont une jolie frimousse (ce n'est pas systématique et vous allez voir pourquoi), mais plutôt qu'elles sont mignonnes comme dans la phrase "oooooh, que ce petit chien est mignon !". Voilà : ce genre de mignonnerie. Vers 12-13 ans en moyenne, les petites sont donc recrutées sur ce critère typiquement japonais, et à partir de là, l'idée est de propulser vers la célébrité des filles qui pourraient aussi bien être votre voisine ou votre petite sœur. Euh non, pas petite sœur, n'exagérons rien.
Une fois embrigadées (le plus souvent au sein de groupes uniquement constitués d'idols), les filles sont un peu formées à la danse et au chant, mais pas trop, surtout ! Malheureux ! Puisque tout le principe, c'est que les idols entretiennent une impression de spontanéité et d'innocence (j'ai dit "impression", parce que ça n'empêche pas que les gamines passent systématiquement par des relookeurs et des chirurgiens, notamment pour la sacro-sainte opération de débridage). Il faut qu'elles gardent une attitude authentique de "girl next door", un peu faillible si possible ; genre elle est jolie mais un peu raide quand elle danse, elle a de l'énergie à revendre mais chante faux, etc... Comme ça les fans peuvent lui souhaiter de s'améliorer, ça ajoute une dimension affective.

Le phénomène des idols, s'il connaît des hauts et des bas, repose sur une industrie bien rodée lancée depuis les années 60 au Japon. Par là. S'est développée autour de cette petite recette toute une économie : les filles sortent un single, puis deux, puis trois, puis un album (l'industrie musicale japonaise étant du genre "3 strikes and you're in"), elle se produisent en live un peu partout, elles parcourent l'archipel pour des évènements style serrage de main (l'équivalent de la dédicace, les mains moites de 300 fans en plus), on les voit endosser des marques dans des campagnes publicitaires, elles sortent des photobooks (recueil de photos de plus ou moins bon goût selon le bon vouloir de la prod) et des photos qu'on peut acheter à l'unité dans des boutiques spécialisées, elles chantent le générique d'une émission ou d'une série animée, elles sont invitées dans des émissions de divertissement ou musicales... jusqu'à ce qu'elles obtiennent leur propre émission télé où, contractuellement, elles font les fofolles et interprètent une de leur chanson chaque semaine.
Vous voyez où je veux en venir ?

Les AKB48 sont un des récents groupes d'idols à cartonner au Japon. Elles sont passées par toutes ces étapes et se sont montrées tout-à-fait rentables, mais voilà, leur producteur voulait absolument du marbre pour la piscine de sa villa en Toscane. Les petites AKB48 ont donc hérité, début janvier 2010, de leur propre série, Majisuka Gakuen.
Nous y voilà donc.

MajisukaGakuen

Vous avez toutes les cartes en main pour comprendre qu'il n'y avait rien à en attendre... et pourtant c'est quand même décevant, par le fait d'on ne sait quel miracle.

Le concept repose sur le principe que les AKB48, au nombre de... 48 (ne riez pas, ça n'a pas toujours été le cas !), doivent toutes apparaitre à l'écran. Oui, une série reposant uniquement sur le principe de montrer un maximum de personnages en 12 épisodes, ça existe, et si ça vous fiche les jetons c'est que vous avez tout compris.
Majisuka Gakuen propose pour cela de suivre les aventures d'un collège pour filles qui vont toutes en cours au même endroit mais y consacrent le plus clair de leur temps à se fritter entre clans.

Si vous relisez attentivement ma petite présentation du système des idols, vous remarquerez que, si les filles sont un peu coachées sur le plan de la danse et du chant, en revanche je n'ai absolument pas évoqué une quelconque formation à la comédie. C'est à dessein. Et, oui, je suis consciente que plus vous avancez dans ce post, moins vous vous sentez encouragé à regarder la série...
Puisque tout le concept des idols repose sur la fraîcheur du produit (d'ailleurs dés qu'une idol commence a être trop formatée, et à plus forte raison si elle atteint l'âge canonique de 18 ans, elle se fait virer comme une malpropre et remplacer par une autre ado plus novice et on recommence tout), l'idée c'est que c'est carrément censé faire partie de leur charme. Certaines se défendent à peu près (statistiquement parlant, elles ne pouvaient pas être toutes nulles, quand même), mais la norme, c'est un apparent amateurisme.
Rien de très surprenant, donc, à ce que les performances du cast de Majisuka Gakuen soient... comment le dire gentillement ? Disons... primesautières ?

Ce qui choque, du coup, c'est plutôt l'indigence du scénario et des dialogues. Alors, bon, les Japonais ne se sont jamais spécialement distingués par leur talent pour les dialogues mémorables, mais pour le scénario, il n'y a vraiment aucune excuse.

Bon bah voilà, comme ça, c'est fait, j'ai parlé de Majisuka Gakuen. Vu le nombre de requêtes menant à mon blog ces dernières semaines, je pense qu'il va y avoir des déçus parmi vous, mais tant pis. Et encore, estimez-vous heureux, j'aurais pu le faire dans la catégorie La preuve par trois avec des captures immondes.
Et puis écoutez, merde alors, c'est pas ma faute à moi si les séries les plus pourries de la saison sont sous-titrées en premier.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Majisuka Gakuen de SeriesLive.

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24 février 2010

Ma came

"Je suis un alcoolique. Je ne prends pas qu'un seul verre. D'ailleurs, je ne comprends pas qu'on puisse prendre qu'un seul verre, je ne comprends pas qu'on puisse laisser un demi-verre de vin sur la table, je ne comprends pas qu'on puisse dire "merci, ça suffit"... Comment peut-on se lasser d'une telle sensation ? Comment ne pas avoir envie de la ressentir plus longtemps ? Moi mon esprit ne fonctionne pas comme ça."
(Leo McGarry, A la Maison Blanche - 3x10 : Bartlet pour l'Amérique)

Bon, je vais être franche avec vous, je viens tout juste de découvrir l'existence des PRISM Awards, via la news du site Le plus en séries. Et encore, même là c'est un hasard, puisque je ne lis jamais ce site d'ordinaire (vu que je ne pratique pas les sites qui ne proposent que des news). Pourtant, le sujet me captive, mais enfin force est de constater que ce n'est pas l'award le plus discuté sur les sites et blogs consacrés aux séries. En tous cas, c'est comme ça que j'ai appris qu'il y avait d'autres personnes que moi qui trouvaient qu'on ne parlait jamais assez de personnages au comportement addictif. Vous voulez qu'on recompte le nombre de fois où je vous ai parlé de Rude Awakening ? Voilà, CQFD.

RudeAwakening

Pour ceux qui, comme moi pour le coup, manquent cruellement de culture, voilà un bref topo : les PRISM Awards sont remis aux œuvres traitant de la consommation abusive de substances comme l'alcool, les drogues, le tabac, les médicaments... Ce qui, en gros, constitue le cast de ma série idéale, si vous voulez. Il n'y a pas que les séries qui peuvent être récompensées, mais comme je suis téléphage avant tout (bien que je fasse des expériences), je vais faire comme si.

Donc comme toujours dans ces cas-là, j'ai fait un peu de lecture, histoire de rattraper mon retard, et je dois reconnaître que bien des séries récompensées font déjà depuis longtemps partie de mon tableau de chasse. Alors je vous ai préparé un petit florilège de mes vainqueurs préférés...

1997 - Winner
Une Maman Formidable - 4x12 : Un Noël mouvementé
Je ne pense pas avoir vu cet épisode mais il faut quand même dire que la série n'a jamais reculé devant les thématiques sur la boisson. Rappelons qu'à la base, l'héroïne Grace est une ancienne alcoolique, qui a cessé de boire quand elle s'est séparée de son ex-mari, qui la battait sous l'effet de la boisson. Oui, c'est un sitcom, pourquoi cette question ?

2001 - PRISM Commandation
Rude Awakening - 3x02 : Putain de soirée
L'absence de cette série dans le palmarès des PRISM Awards aurait été un scandale. Et pour avoir vu cet épisode, plusieurs fois qui plus est, je peux vous garantir que ça méritait franchement de gagner un trophée. Voir Billie s'engueuler avec son miroir dans la salle de bains, alors qu'un type l'attend dans la chambre pour s'envoyer en l'air afin de pouvoir gagner sa dope, franchement, tout le monde n'aurait pas osé. Faudrait que je me le revoie, cet épisode, puisqu'on en parle.
Titus - 2x19 : L'intruse
C'est pas forcément le meilleur épisode de la série. Et je pense qu'il y en a d'autres qui valent au moins autant sur cette thématique que ce petit épisode avec une ado mal embouchée. Je pense notamment à l'épisode d'intervention, au cours duquel la famille Titus tente d'aider le patriarche... à se remettre à boire. L'effet de cynisme fonctionnait bien mieux.

2002 - Winner
The Division - 1x22 : Dérive
Je n'ai pas encore abordé cette série ici (il faut dire que sa réputation discrète et ses diffusions rares n'aident pas), mais il y a bien des choses que j'avais aimée dans The Division, et notamment le personnage de Jinny, alcoolique notoire qui mettait régulièrement sa carrière voire sa vie en péril à cause de son addiction. Le personnage était un peu une Billie Frank sans l'humour, très touchante mais en même temps beaucoup moins facile à prendre en affection, ce qui est quand même vrai de la plupart des alcooliques, disons-le.

2005 - Meilleur arc - Winner
Jack & Bobby - La rentrée / Le discours de minuit / Frères ennemis
Ah bah, en voilà une autre de série méconnue et hélas trop peu traitée y compris dans ces colonnes. En plus, ça irait vite de se la refaire, cette série, je vais y repenser sérieusement, tiens. Il faut dire que tout un axe tournait autour du fait que la mère de Jack et Bobby avait du mal à se passer de son herbe, chose que même son fils adolescent ne vivait pas aussi bien qu'on le croit. Ce n'était pas tant la qualité d'écriture de cet axe que la prestation de Christine Lahti qui impressionnait beaucoup. Non mais vraiment, plus j'y pense plus je me dis que je vais ptet me refaire une cure de Jack & Bobby.
Le Protecteur - Hallucinations / Amende honorable
Avant The Mentalist, il y avait Le Protecteur. L'acteur principal était tout aussi bon à baffer, mais au moins ça s'expliquait par le scénario, puisque Nick Fallin était pris la main dans le sac de dope dés le pilote, et ce petit avocat riche se trouvait à prendre en charge des affaires pro bono pour le service de l'enfance de la ville. Je me souviens avoir dévoré cette série sur TF1, et avoir eu plusieurs fois des envies de meurtre à cause de ce crétin de Nick, complètement apathique. Mais le fait est que du coup, son addiction était un acte fondateur de la série et de nombreuses intrigues personnelles.

2006 - Meilleur arc - Winner
Reba - Help Wanted / Hello, my name is Cheyenne / Where there's smoke / Best lil'l haunted house in Texas
Outre plusieurs mentions, la série a remporté en 2006 une victoire méritée. L'axe de l'alcoolisme est d'autant plus impressionnant que Reba est un sitcom familial qui très souvent (même si pas toujours) se cantonne au politiquement correct, avec des intrigues classiques et un dénouement où tout est bien qui finit bien. Et là, Cheyenne qui devient alcoolique, vlan. C'est du lourd. Et si au début, la série a réagi par l'humour, au final le traitement a bien mérité cette récompense.

2008 - Meilleur arc - Nomination
Rescue Me - Coups de blues / Les héros du 11 Septembre / Amende honorable / Dieux et fantômes / Un match, une vie
Il est difficile de parler d'alcoolisme sans mentionner Rescue Me ! Je n'ai pas encore vu ces épisodes (mais maintenant que j'ai le DVD ça ne devrait plus tarder) mais je ne doute pas, s'ils sont dans la même veine que ce que j'ai déjà vu, qu'ils retranscrivent des problématiques sur l'alcoolisme de façon très honnête.

2009 - Meilleure performance dans un drama - Winner
The Cleaner - Benjamin Bratt
Sincèrement, je suis déçue. The Cleaner, bien qu'ayant parfois reculé devant l'obstacle, a quand même le mérite d'avoir fondé une série toute entière sur le principe de l'addiction et de la façon dont on peut s'en libérer. Ou tout du moins essayer. L'effort est colossal, même si légèrement opportuniste venant d'une chaîne qui diffuse en parallèle de la real tv sur le même sujet. En tous cas ça méritait plus qu'un simple coup de chapeau à Bratt. Pour 2010, The Cleaner n'est nommé que pour un épisode (cf. Le plus en séries). C'est pas normal non plus...

TheCleaner

Vous aurez noté que pour une ou deux récompenses attribuées ("winner"), les PRISM Awards soulignent aussi d'autres efforts ("PRISM commandation"), moindres mais notables tout de même, et régulièrement on trouve des séries comme Les Anges du Bonheur ou Promised Land dans ces citations, ce qui n'étonnera que ceux qui n'ont pas encore lu mon plaidoyer pour réhabiliter ces deux séries, dont pour une fois on va se rappeler l'existence. Urgences a également été de nombreuses fois cité par les PRISM Awards, à raison puisqu'entre les patients et les intrigues de Carter ou Abby, on peut dire que la série a su explorer cette thématique plusieurs fois, avec le talent qui était le sien.
Récemment, j'ai eu envie de redonner sa chance à Saving Grace qui m'avait déçue, mais bon, le temps passe et parfois on change d'avis, ou simplement on est plus réceptif. Vais ptet m'occuper de revoir ce pilote quand j'aurai fini ma rétrospective Jack & Bobby...?

Mais globalement, les séries qui abordent plus spécifiquement ces problèmes d'addiction sont souvent en bonne place parmi mes préférences. En fait, je crois que si je suis sensible à ce sujet, c'est essentiellement parce que je m'y retrouve ; d'une addict des séries aux addicts de séries, il n'y a pas loin, après tout...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (comme moi avant de me pencher sur le sujet) : la liste des gagnants des PRISM Awards.

23 février 2010

Piégée

Étrange expérience que de regarder le pilote de Lobbyist... arrivée à son terme, je ne suis pas certaine de poursuivre la série, même si l'épisode est parfaitement construit pour qu'on veuille en savoir plus. Mais le problème est précisément celui-là : j'ai l'impression que la structure de ce premier épisode tente de me forcer la main.
Et je pense que pour pouvoir vous expliquer mon dilemme, le mieux, c'est de faire pour ce premier épisode une review un peu plus factuelle qu'à l'ordinaire. Bon, je tente, on verra bien...

Lobbyist s'ouvre une une scène forte en adrénaline, mais dont le spectateur comprend assez mal les tenants et les aboutissants, parce qu'il ignore tout des personnages. Deux otages, un homme et une femme (se nommant apparemment Harry et Maria), sont sur le point d'être libérés en échange d'une forte somme d'argent. Les preneurs d'otage s'expriment en anglais, les personnes apportant la rançon, et accompagnées de militaires armés, partiellement en anglais. Au moment de délivrer les prisonniers, des coups de feu sont tirés et s'en suit une scène d'action et de panique qui remplit pleinement son office. A la suite de quoi, pouf ! On se retrouve dans un tout autre décor, et avec d'autres personnages dont une petite fille de 10 ans, qui a tout d'un garçon manqué. Je ne vous cache pas qu'on est un peu perdu à ce stade. En fait, pas qu'un peu. Du coup, on dévore les scènes suivantes en espérant comprendre ce qui se passe : flashback, flashforward, ou même moment mais un autre lieu ? Pas un seul nom en commun avec les rares à être prononcés pendant la scène d'ouverture. C'est vraiment bizarre.

En cela, Lobbyist sera imité deux ans plus tard par IRIS et son effet de flashback pas du tout explicite, également dans le pilote.
Ah oui ! J'ai oublié de vous dire : Lobbyist est une série coréenne... Bon bah, maintenant que vous êtes arrivés là, autant lire ce post jusqu'à la fin, hein...!

La seconde partie de ce premier épisode de Lobbyist s'attache au contraire à présenter soigneusement ses personnages, et notamment la petite So Young, la gamine de 10 ans qui aime se battre, n'a peur de rien et est un peu têtue. Mais si, avec ses jolies couleurs claires, cette présentation de ce qui semble être l'héroïne offre un contraste visible avec la scène d'action particulièrement violente qui l'a précédée, on va petit-à-petit plonger dans un univers plus angoissant.

So Young habite en Corée du Sud, en bord de mer, et le village découvre un jour avec stupeur que des militaires du nord ont passé la frontière, en arrivant par la mer à bord d'un sous-marin dans lequel ils s'étaient infiltrés. La panique s'empare de la petite localité côtière, l'état d'alerte est déclaré, l'armée est sur les dents, les réservistes sont mis à contribution.
Comme beaucoup d'enfants dans ce genre de situation, So Young ne mesure pas la portée des évènements récents ; avec Joo Ho, un jeune camarade et fils de militaire, qui vient d'arriver dans sa classe, elle s'aventure dans la zone côtière où a échoué le sous-marin, qui attise sa curiosité.

Il y a dans cette suite d'évènements un côté innocent qui est parfaitement retranscrit : imperméables aux peurs adultes, So Young et Joo Ho font des bêtises sans comprendre qu'ils risquent bien plus que d'être grondés. La réalité va les frapper durement quand, un peu plus tard et dans des circonstances similaires, So Young va assister à un assaut au cours duquel l'armée sudiste va exterminer les soldats nordistes cachés dans un corps de ferme. Qui plus est, au cours de ce raid, le père de Joo Ho trouve la mort.

Les deux enfants sont, on l'imagine, bien secoués, notamment So Young qui perd de sa hardiesse et fait des cauchemars. Tous les deux vont être séparés par cet évènement : Joo Ho est envoyé chez une lointaine tante à Philadelphie, aux États-Unis alors alliés de la Corée et pays de cocagne pour nombre de ses ressortissants, et So Young reste cloitrée chez elle... jusqu'à ce que son père ait l'opportunité de faire également émigrer sa famille aux États-Unis, mais à New York.

Bon alors, dites-moi, comment je m'en sors avec les reviews plus linéaires, pour le moment ?

Parce qu'il faut le dire, difficile de parler de Lobbyist sans procéder de la sorte. Probablement parce qu'en tant que spectatrice occidentale, il me manquait des éléments pour situer certains enjeux relatifs à l'histoire de la Corée. Il m'a d'ailleurs fallu un bon moment avant de comprendre que l'enfance de So Young se déroulait dans les années 80, par exemple. Je ne sais pas si c'est capital pour comprendre l'ampleur du traumatisme des deux enfants, mais pour comprendre les réactions des adultes, ça l'est probablement. C'est là qu'on prend la mesure de la pauvreté des cours d'histoire internationale dans un cursus lambda, quand même.

Lobbyist (ah et, tiens, au fait, à quel moment il va être question de lobby, dans cette histoire ? Visiblement après le pilote) s'annonce comme une série dense, c'est clair. Je citais tout-à-l'heure IRIS, c'est vrai que l'ambiance est similaire (l'histoire de la Corée du Sud se mêlant avec l'histoire des protagonistes), bien qu'évidemment l'intrigue soit différente. La réalisation est au moins aussi nerveuse et soignée (on appréciera les couleurs vives du paradis perdu que représente le village, dont la nature idyllique ne semble pas avoir remarqué qu'on a frôlé la déclaration de guerre), le scénario semble savoir où il va et ne rien laisser au hasard, la trame se construit avec précision et intelligence... Mes lectures me confirment d'ailleurs que le budget est à l'avenant et que Lobbyist était une production onéreuse, comme IRIS.

Mais lorsqu'arrive la fin de l'épisode et son trailer pour l'épisode suivant (c'est en effet une particularité asiatique : un trailer de l'épisode à venir est systématiquement proposé après le générique de fin), on comprend enfin que So Young et Maria ne sont qu'une seule et même personne, et de même pour Joo Ho et Harry.
C'est là qu'on se sent comme piégé par la narration. J'aurais sans doute dû le voir venir, mais j'ai quand même le sentiment d'avoir été dupée par un scénario haletant et des éléments cryptiques savamment distillés pour m'empêcher d'avoir toutes les cartes en main. Subitement, je veux savoir comment la petite So Young est devenue l'otage Maria, mais cette envie d'en savoir plus a été provoquée de façon totalement artificielle, par une pirouette scénaristique.

Lobbyist_Generique

Au moins, Lobbyist, ça change des comédies romantiques, dont personnellement je ne suis pas friande (sauf quand il y a des pâtes). Et que même si on se dit qu'on a bien été eu, on sent qu'on a affaire à une fiction intelligente mais aussi parfaitement efficace.
Lobbyist, comme IRIS (je me répète), est la preuve que les fictions coréennes n'ont pas grand'chose à envier à certaines superproductions américaines. Si vous avez le temps d'y jeter un œil, laissez-vous prendre au piège !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Lobbyist de SeriesLive.

22 février 2010

David Vincent les a vus (ah, tiens, il prend le RER lui aussi ?)

Ce matin, dans un train. Deux jeunes femmes discutaient. Petite vingtaine.
L'une, blonde, cheveux longs, voix grave et timbre assuré de la nana qui a l'air féminine mais a des antécédents de garçon manqué. L'autre, brune, cheveux mi-longs attachés, voix discrète et intonations étouffées.
Leur conversation a commencé à attirer mon attention quand la blonde a lancé le plus naturellement du monde à sa compagne : "et tu regardes quoi en ce moment ?".

Ah. Tiens.
"Et tu regardes quoi en ce moment" est le cri de ralliement de tous les téléphages du monde. Seul un téléphage aurait l'idée de poser cette question. Laquelle, en dépit de sa formulation en apparence simple, cache deux sous-entendus révélateurs : d'abord que la personne à qui on s'adresse est coutumière du fait de regarder quelque chose (donc il s'agit bien de téléphagie volontaire), mais aussi d'autre part, que l'action de regarder se fait sur une période de temps étendue (si on parlait de films, on dirait "qu'as-tu regardé dernièrement", donc il ne s'agit pas de quelque chose qui se regarde en deux heures).
"Et tu regardes quoi en ce moment", c'est notre mot de passe secret, celui par lequel nous nous reconnaissons aussi sûrement que si notre petit doigt restait raide en toutes circonstances.

J'ai mal entendu la réponse de la brune. Grosso-modo, il était question de ne pas regarder grand'chose.
"Ah... t'es plus trop série ?" fait la blonde d'un air entendu. Ça se confirme.
La brune enchaîne avec une brumeuse explication, couverte par le bruit du train, mais s'achevant sur les mots "The Vampire Diaries".

Bon alors les enfants, je crois que c'est clair, j'en ai repéré deux. Deux spécimens de téléphages. Leur goûts ne sont (clairement) pas les miens mais enfin, pour faire la démarche de cagouler une série de la CW qui n'a connu que très peu d'écho dans les médias français, c'est quand même bien qu'il y a quelque chose qui dépasse le comportement du télambda.
Je vous l'avais bien dit, on se reconnait entre nous.

Mine moitié pensive, moitié offensive de la blonde qui contre-attaque : "moi je regarde Skins. Tu regardes Skins ?". A ce stade je ne suis même pas convaincue qu'il y ait une eu point d'interrogation. On entend une négation timide en face. "C'est bien, Skins. Et puis ça va vite, ça fait que 10 épisodes par saison. Moins, même, pour une saison."
Oho ! La blonde a l'air d'en avoir dans la télécommande. C'est visiblement elle le téléphage Alpha. Si elle calcule en nombre d'épisodes, c'est qu'elle est téléphagiquement entreprenante. Elle a certainement l'habitude de calculer le temps que va lui demander le visionnage d'une intégrale, et peut-être même est-elle rodée aux tours et détours de la contagion.
"Et je commence aussi True Blood". Deux séries en parallèle ? Ça se confirme.
"C'est sur des vampires aussi, c'est pas mal". Ni vu ni connu j'te contamine. Et moi je dis Madame.

L'air de rien, elle a quand même bien pris ses mesures : tu aimes les teenageries, je te suggère Skins. Non, plutôt le côté vampires ? Bouge pas j'en ai aussi en stock. Il ne sera pas dit qu'on va laisser la téléphagie s'éteindre en toi, petite brunette.

Quelques mètres plus loin, lady, admirative, se disait qu'elle avait trouvé son maître. Et a fini de rédiger le prochain post à destination de son blog téléphagique, avec un petit sourire en coin.

Ils sont parmi nous.
Et ils ont un plan.


Etilsontunplan

21 février 2010

[DL] The Jake Effect

Autant il y a des séries qu'on s'évertue à chercher, et sur lesquelles on ne parvient jamais à mettre la main (je vous fais pas une liste...), autant il y en a qu'on ne cherche pas et qu'on trouve à cagouler très facilement.
Mais on conviendra tous que c'est pas poli de refuser.

Je suis tombée sur The Jake Effect sans même y penser. Vraiment, un pur hasard si ça s'est produit peu après avoir parlé de pilotes tombés au combat, et d'ailleurs en pratiquant un peu de lecture, on apprend que cette série n'a pas connu le destin tragique d'un Pretty Handsome puisque, 4 années après avoir été commandée puis annulée sans la moindre diffusion, ses 7 épisodes ont trouvé la résurrection sur une chaîne du câble, Bravo. Ce qui explique la présence de ce gros logo tout gris sur une série pourtant commandée par un network coloré, NBC.

TheJakeEffect
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Reste que le générique de The Jake Effect, à défaut d'être mémorable, donne quand même bien l'eau à la bouche : Jason Bateman (Arrested Development, d'ailleurs il parait que si j'ai aimé Better Off Ted ya pas de raison que je n'aime pas cette série, quelqu'un peut me confirmer ça ?), Greg Grunberg (Felicity, ALIAS, Heroes...), Nikki Cox (Las Vegas, Unhappily Ever After), non ya pas à dire, ya du beau linge.

Après, ayant regardé le pilote (toujours par pure politesse) de The Jake Effect, je vous garantis qu'on n'a pas raté grand'chose sur le contenu. L'histoire est relativement simple : un avocat décide de changer de vie, et devient enseignant. Quelques gags corrects, mais rien d'ébouriffant. Une amourette avec Nikki Cox qui fait une fois de plus ce qu'elle faisait de mieux avant de ressembler à la créature de Frankenstein : être rousse et jolie.
Cela dit, pour le téléphage désireux de se cultiver, ça reste quand même une curiosité...

Et pour ceux qui... Euh, je sais pas si la série est éligible pour une fiche sur SeriesLive, j'vais me renseigner.

20 février 2010

Ma, à table !

En général, quand je veux consacrer un post à une série, à plus forte raison si elle est récente, je commence à écrire après avoir vu le pilote. Mais dans le cas de Pasta, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais comme par hasard j'ai tout de suite enfilé le deuxième épisode dans la foulée. C'est vraiment bizarre. Je me demande si ça présente un quelconque rapport avec ça :

Pasta_1

Tiens, on dirait que je bave. Peu importe. C'est certainement une coïncidence.
La saison hivernale japonaise n'est peut-être pas des plus excitantes pour le moment (et encore, vous ne savez pas tout, j'ai voulu regarder le pilote de Majisuka Gakuen... priez pour que je ne vous en fasse jamais un post La preuve par trois. Priez très fort), mais les Coréens, eux, ne déçoivent pas. Je n'étais pas spécialement partie pour regarder cette série tout de suite, mais il s'avère que la toujours bien inspirée Livia de My Tele is Rich, en faisant mention de Pasta et sans même que je ne lise son post, a su me convaincre. Bon effectivement, il ne me fallait pas grand'chose, mais les faits sont là.

Pasta est donc une série sur la cuisine, et faisant partie des 12 personnes dans le monde qui étaient tombées amoureuses de Kitchen Confidential, on peut considérer que la partie était jouée d'avance. Pensez donc : un restaurant immense, une cuisine en constante effervescence...
Vous ne vous rendez pas bien compte, je crois : le pilote s'ouvre sur une scène de 5minutes intégralement consacrée au travail en cuisines en plein coup de feu... eh bah j'étais tout-à-fait partante pour que la totalité du pilote se déroule intégralement de la sorte. Si un jour, quelqu'un me propose tout un épisode avec juste ça, des professionnels qui œuvrent aux fourneaux sans s'adresser la parole pour autre chose que les instructions de rigueur, pendant une heure, je suis absolument partante. J'adore cette impression que donne la première scène de sentir la décharge d'adrénaline, l'exigence de qualité, le défi d'avoir presqu'une dizaine de personnes qui travaillent au coude à coude et qui font preuve d'une aisance et d'une fluidité exceptionnelles. On me propose de regarder 10 cuistots remuer des pâtes dans des poêles pendant une heure, je signe de suite. Subjuguée.

Bon alors, dans Pasta, il y a quand même des intrigues personnelles, des rebondissements et des... pfff, moi j'aurais préféré des pâtes pendant une heure. Ah non mais c'est loin d'être mauvais, hein ! C'est juste que je préfère les pâtes. J'ai pas des origines italiennes pour rien, je suppose.
L'intrigue repose sur le fait que la direction du restaurant La Sfera, où se déroule la série, a décidé de virer le chef actuel pour le remplacer par un petit connard arrogant, le type-même de bonhomme qu'on imagine réussir dans la gastronomie, même si c'est au prix de multiples dépressions parmi le personnel des restaurants où il fait carrière.

Autour de cet élément, on greffe donc une histoire de rêve qu'il faut absolument réaliser (serait-on dans une série asiatique ?), un ou deux triangles amoureux (conformément à la loi), et quelques rébellions parmi le personnel, histoire de ne pas se reposer sur ses lauriers.
Là comme ça, ça n'a pas l'air, mais tout cela est quand même bien divertissant.

Mais plus que l'histoire ou les personnages, c'est le traitement qui fait la différence. Il règne dans Pasta une ambiance électrisante mais également capable de donner une impression de proximité. Chaque personnage principal montre assez vite qu'il est plus que ce que le pitch veut laisser penser, ainsi Kyung Seo n'est-elle pas une jeune cuisinière idéaliste aux grands yeux de Bambi, mais aussi une adolescente mal dégrossie, boudeuse et obstinée, ou le nouveau chef n'est-il pas complètement antipathique, mais au contraire carrément charmant quand il s'y met (c'est juste qu'il ne s'y met pas souvent).

Esclandres et crises de nerfs, clients capricieux et personnel au tempérament explosif, Pasta promet un divertissement rythmé sur le thème de la cuisine. Une série particulièrement alléchante qui...

Pasta_2

Qu'est-ce que je fais à écrire sur ce blog, moi ? Il est l'heure de manger !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Pasta de SeriesLive.

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