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ladytelephagy
26 septembre 2009

Le petit bleu

Je suis désolée pour mon post traditionnel du vendredi. Cela faisait très longtemps que ça ne m'était pas arrivé, alors pour tenter de me faire pardonner (d'avoir une vie), aujourd'hui, je vous propose un post dans une catégorie qui demande plus de travail qu'à l'ordinaire. Voilà, je suis bien punie.

D'ailleurs, dites, les posts à vocation ciné-pas trop-graphique, en vrai, ça vous intéresse ou pas ? Ah, je vois ce que c'est. Bon, bougez pas, je vais vous remotiver : le film d'aujourd'hui est une histoire de sexe, les scènes de nus y abondent, on y voit de nombreuses fois les personnages barboter dans l'eau, et tout ça dans des décors ensoleillés et exotiques. Non c'est pas un film avec Jessica Alba.

C'est quoi le nom du film ? Le Lagon Bleu
C'est plutôt quel genre ? Sex ed
Qui on connaît là-dedans ? Brooke Shields (Suddenly Susan), qui, détail de peu d'importance mais néanmoins surprenant, s'y avère très belle (en 2009 ça peut paraître étonnant à dire, et même en 99 d'ailleurs, mais en fait...
Ça date de quand ? 1980. Ah oui voilà tout s'explique.
En résumé, de quoi ça parle ? Un homme, une femme, une île déserte, beaucoup de temps à tuer.

LeLagonBleu___1 LeLagonBleu___2 LeLagonBleu___3 LeLagonBleu___4 LeLagonBleu___5

En moins résumé, de quoi ça parle ? Emmeline et Richard partent pour San Francisco sur un très joli voilier. Les deux enfants sont cousins et voyagent avec le père de Richard, qui est également l'oncle d'Emmeline. Au cours du voyage, un incendie se déclare sur le bateau, et les sépare du reste de l'équipage. Dérivant seuls avec le vieux cuisinier Paddy Button, ils échouent sur une île déserte. Paddy meurt peu de temps après, et les enfants vont grandir à l'écart de la civilisation, sur l'île tropicale qui sera désormais leur maison. Sauf si un bateau les repère et les ramène chez eux...
Et ça finit comment ? Avec des jamais-plus.

Pourquoi c'est bien ? Avant de se demander si c'est bien, le pré-requis est impérativement de se demander pourquoi j'ai regardé ce film. Car, comme un grand nombre des films que j'ai découverts avant 10 ans, l'explication est simple : quand mon père travaillait la nuit et que ma mère connaissait le film, les conditions étaient remplies pour que je le voie. Aussi, c'est très jeune que je découvrais Le Lagon Bleu, qui a devancé d'un ou deux mes premiers cours sur la sexualité sponsorisés par l'Éducation nationale. Je n'avais pourtant pas plus de nostalgie que ça, et puis, il y a deux semaines, je me suis dit : "ah, tiens. Et si ?", et trois heures de recherches plus tard, c'était fait. Du coup, cet ancrage dans mes jeunes années de téléphage (qui s'ignore) a forcément un impact sur mon avis à propos de ce film. Et alors, donc, quel est-il, c'est avis ? Et pourquoi ce film est bien ? D'abord, pour quelqu'un qui connait essentiellement de Brooke Shields son rôle de Susan dans la série éponyme, c'est un peu un choc, il faut le dire. L'actrice est ici d'une beauté et d'une grâce saisissantes, loin de la dureté de Susan. D'un autre côté, c'est vrai que 16 années nous contemplent entre les deux, mais tout de même. Bon, à part ça, Le Lagon Bleu est un film finalement assez difficile à appréhender : paysages de rêves qui subitement prennent un tour désagréable, situation idyllique qui vire au glauque pour quelques secondes à peine... Le film passe son temps à nous trimbaler, entretenant un climat assez ambigu, finalement, sur le message qu'il souhaite véhiculer, nous prenant par surprise ici ou là par un petit plan bien pensé mais très bref qui laisse un arrière-goût désagréable dans la bouche, et puis de nouveau le paradis sur terre, sur une île de rêve où on pourrait croire que rien n'est vraiment dangereux (il suffit de voir avec quelle facilité les deux protagonistes se sont construit une baraque énorme). Cette sensation de malaise récurrent mais fugace est, en fait, un plus certain pour le film, mais il m'a fallu du temps (autour de deux décennies) pour comprendre que c'était ce qui m'avait perturbée. Le plus dérangeant étant que ces scènes n'ont aucun rôle dans l'histoire, mais juste dans l'ambiance. Et en parallèle, Le Lagon Bleu est d'une candeur tout-à-fait désarmante, en cela que l'innocence des personnages est gardée intacte, et très bien retranscrite. Ce qui aide très largement à accepter que...
Pourquoi c'est pas bien ? Le scénario ? Ne comptez pas sur lui pour créer la surprise. Un jeune garçon et une jeune fille se retrouvent sur une île déserte, et il va arriver ce que vous imaginez, inévitablement. Amateur de scénarios renversants ou à tiroir, rentrez chez vous (à la nage). Ici c'est pas La Plage, on n'est pas là pour vous donner votre quota d'action et de retournements de situation contractuels. Sans compter que si vous perdez de vue le décalage horaire entre 1980 et 2009, le film va vous sembler lourd. Pour autant, il est strictement impossible de traiter Le Lagon Bleu de vieux navet, car cette tranche de vie exotique aborde la sexualité avec une grande intelligence, franche et pleine de tact, mais ça ne captivera pas forcément tout le monde aujourd'hui.

Ah, les joies du cinéma ! On imagine sans peine les plaisanteries que je pourrais faire à propos d'un tournage pour un film rempli de scènes de nu intégral (à divers âges d'ailleurs), mais hélas pour mes blagues peu fines, les scènes de nu censées inclure Brooke Shields faisaient en fait apparaitre sa doublure. D'ailleurs j'imagine bien le truc qui fait bien débander : "pour la scène de la première fois, Brooke tu retournes dans ta caravane, toi tu la remplaces, et pendant qu'on vérifie que tout est raccord, surtout Christopher, surtout continue d'avoir l'air excité".
La réplique qui tue : "Hoochie-coochie", bien-sûr !
La scène qui tue : Je ne sais pas s'il y a vraiment une scène qui tue dans ce film, et aucune ne m'apparait comme suffisante en elle-même pour convaincre un spectateur potentiel. Alors plus simplement, j'ai choisi la scène de transition, lorsque les enfants sont livrés à eux-mêmes suite au décès de Paddy Button. Ils découvrent en effet un beau matin qu'ils sont désormais seuls au monde, et vont devoir vivre sans lui. Mais Le Lagon Bleu n'est pas Robinson Crusoe, et la survie n'est pas tant un enjeu que la façon dont ils vont grandir, et notamment comment ils vont s'épanouir physiquement. L'ensemble de ces scènes très courtes donne une assez bonne idée de ce à quoi il faut vous attendre si vous n'avez pas encore vu le film et que vous vous demandez si ça vaut le coup de s'y mettre.

LeLagonBleu

Une note ? CagoulesCagoulesCagoules
Il y a une cagoule pour la nostalgie, osons le dire. Mais il n'est pas facile de trouver aujourd'hui des films donnant une telle impression de naturel (avec une histoire pourtant assez téléphonée, pourtant), de sincérité et d'intelligence, sans en faire des tonnes, sans même vraiment avoir d'enjeux. Et pourtant, Dieu sait comment, ça fonctionne.
Bilan : Si je dis que je ne suis pas sûre d'être capable de retrouver dans les productions modernes, c'est simplement parce que c'est là quasiment l'antithèse de ce que la plupart des films proposent aujourd'hui : il y a des longueurs, beaucoup de scènes contemplatives, des dialogues peu travaillés, une histoire un peu simpliste, deux personnages principaux légèrement bêtas (et pas forcément interprétés par les deux acteurs les plus époustouflants de la création)... Et pourtant étrangement tout cela fonctionne. D'ailleurs voilà typiquement le genre de film dont, si je me voyais un jour affublée d'un bambin, je rendrais le visionnage obligatoire au moment où les hormones commencent à démanger. Dans le genre éducatif sans être trop lourd, accessible à tous les publics et agréable à regarder, Le Lagon Bleu, c'est impeccable ; et je parle d'expérience.
En-dehors de ça ? Difficile à dire. On tient quand même là un film qui ne donnera de grandes émotions à personne, à aucun moment. Mais qui a tout de même le mérite, passée la moitié du film, de dépeindre une sexualité assez libérée et épanouie (oserai-je la qualifier de typique des années 80 ?) sans chercher à racoler, tout en ayant un aspect initiatique pas du tout gonflant, et je trouve le résultat plus qu'honorable sous cet angle, voire louable. Est-ce que ça suffit ? Hm... Il y a en tous cas nécessairement une part de nostalgie qui m'empêche de répondre objectivement à cette question.
Dans l'idéal, il faudrait donc compléter ce post de votre opinion...

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22 septembre 2009

There there

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Pour ma défense, je suis malade ! C'est à vrai dire l'unique raison pour laquelle j'ai regardé l'intégralité de la 1e saison dimanche, une partie de la 2e depuis, et cagoulé d'ores et déjà le season premiere de la 3e.

Le pire, c'est qu'un an plus tard (presque jour pour jour, je ne m'en aperçois que maintenant ! O_o ), mon opinion au sujet de cette première saison n'a pas vraiment changé. C'est même assez perturbant parce que... pourquoi y revenir, dans ce cas ?

Bon, ou alors il est temps d'admettre que The Big Bang Theory n'est pas si mauvaise...
Ah, non. Rien à faire.

Mais alors quoi ?
Je crois que ce qui donne un avantage certain à The Big Bang Theory, c'est que ce sitcom est très facile à regarder. Il ne propose rien de révolutionnaire et surtout pas d'hilarant, mais il est facile à consommer, alors ce n'est pas grave, on ne cherche pas plus loin. Les stéréotypes sont usés jusqu'à la corde mais on ne lui en tient pas rigueur, on s'en fout.
On pourrait boire un scotch vieilli en fût pendant 15 ans ou un grand cru millésimé, mais dans le frigo, il y a avait une bière bas de gamme toute fraîche, alors à quoi bon se compliquer la vie ?

Ah, quelle misère d'avoir la cervelle en panne lorsque c'est la saison des pilotes...!

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Big Bang Theory de SeriesLive.

21 septembre 2009

Science fiction

olive_ouicestunbitmap

Ceci est une olive (pas Snook). Et elle va aujourd'hui nous permettre d'aborder de façon pédagogique le pilote de Community. Comment ? Vous allez le voir dans un instant, et d'ailleurs vous pouvez faire l'expérience chez vous si vous voulez, en parallèle. Je précise au préalable qu'il n'est nul besoin que votre olive soit de la même couleur que la mienne, une verte fera très bien l'affaire par exemple. Par contre, dans le cadre de notre recherche scientifique, il faudra qu'elle ne soit pas dénoyautée, et vous allez immédiatement découvrir pourquoi.

Ainsi donc, saisissez-vous de votre olive non-dénoyautée, aussi délicatement que votre poigne de fer (habituée à tenir fermement une télécommande) vous y autorise. Saisissez-vous d'un dénoyauteur et, plop ! Faites sauter le noyau.

Ce que nous venons de faire, vous en conviendrez, est égal à la formule suivante :
(olive) - (noyau) = (olive dénoyautée)

Nous serons tous d'accord pour dire que si la version dénoyautée de notre olive est plus facile à consommer pour l'amateur d'olives moyen (qui pour autant ne raffole pas nécessairement de noyaux), en revanche elle a perdu une grande partie de sa densité. Elle est devenue plus molle, et pour tout dire, est carrément creuse.

Sur la base de cette expérimentation à la portée de chacun, nous allons donc conclure la formule suivante, appliquée à Community :
(Glee) - (la Disney touch) = (Community)
Et nous serons tous d'accord pour dire que si la version dénoyautée de notre série est plus facile à consommer pour l'amateur de séries moyen (qui pour autant ne raffole pas nécessairement de  comédies musicales), en revanche elle a perdu une grande partie de sa densité. Elle est devenue plus molle, et pour tout dire, est carrément creuse.

On ne peut pas lutter, c'est scientifique.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Community de SeriesLive.

21 septembre 2009

Congratulations are in order

Je m'étais juré de ne pas me laisser spoiler sur les résultats des Emmys, mais bon... j'admets que j'ai quand même trainé les pieds pour aller me coucher, et je vous avoue que j'ai le sentiment que même grippée et fatiguée, ça valait le coup.

congrats

Bravo Kristin ! Je n'osais y croire, mais Pushing Daisies aura bien reçu un dernier Emmy (non-technique, en plus). Mérité à titre personnel, et en ce qui me concerne, je prends ça pour un ultime hommage.
J'ai hâte de voir ce soir Kristin monter sur scène. Une raison de plus (si jamais il m'en fallait) de cagouler la cérémonie et la regarder religieusement.

19 septembre 2009

Endless sorrow

Un regard en arrière alors que la nouvelle saison démarre : qu'aura été pour moi la saison 2008-2009 ? Le mot-clé a résolument été : "adieux".

Alors que je m'enflammais sincèrement pour des séries qui, pour la première fois depuis des années, au-delà du simple divertissement, avaient su me toucher profondément, j'ai dû subir leurs annulations successives. Pushing Daisies, Life... Ce n'est pas tant le déchirement sur le moment qui permet de prendre la mesure de l'attachement, que la persistance dans le temps de la douleur.
Mais ces séries ont-elles pour autant fait leur entrée au Panthéon de mes préférées ?

Ce qui qualifie une série préférée pour le titre en question est souvent flou. Sur le moment, bien-sûr, on adore, mais c'est le temps qui décide réellement de ce statut. Les indices relevés sur le vif ne sont pas suffisants pour conclure.
Quand une série est annulée, c'est souvent dans un brouhaha de glapissements d'horreur ("naaaan ! j'adorais cette série, c'était la meilleure de tout l'univers !"), mais combien de ces téléphagiques orphelins ressentiront un manque à quelques saisons de là ? Il semble parfois même que sur certains, l'annonce de l'annulation ait des vertus érogènes, et qu'une série annulée dans la fleur de l'âge devienne de facto une série préférée. Combien sont-ils sur les forums à trainer leur misère... jusqu'à ce qu'une nouvelle série reprenne le titre à la rentrée suivante et que tout soit oublié ?

Toutes les séries que j'ai regardées assidûment n'ont pas nécessairement mérite le titre de "séries préférées", puisqu'on en parle. et parfois, je n'ai pas pu être assidue, mais ça ne m'a pas empêché de sentir très précisément que la série, sans hésitation possible, en était. Je n'ai vu qu'un épisode de la saison 1 de Rude Awakening, plusieurs de la saison 2 et presque toute la saison 3, mais l'intégrale n'est pas utile pour pouvoir proclamer que la série compte parmi mes préférées. D'un autre côté, j'ai vu tout Ally McBeal, et pour autant ce n'est pas du tout son cas. A chacun sa place et d'ailleurs même Reba ne fait qu'approcher le podium sans y poser le moindre orteil.

Alors, bilan ? Environ 6 mois plus tard, je sais confusément que Life, qui avait percuté mon âme de plein fouet par son personnage principal, a désormais les caractéristiques d'une série que je vais regretter... encore un peu. J'ai plaisir à regarder mes DVD saison 1, mais je finirai par en faire mon deuil, et probablement que dans quelques années, au train où vont les choses, quand on me demandera mes séries préférées, je ne la citerai pas.
Et puis, pas loin d'un an plus tard, je sais que Pushing Daisies a d'ores et déjà atteint le statut rarissime de "série préférée". Le simple fait de tomber par hasard sur une photo d'Anna Friel lors d'une recherche Google qui n'a rien à voir, et d'alors ressentir un douloureux pincement au cœur, est de ces signes qui ne trompent pas. Je lis une news sur une grille de rentrée, et en voyant que la série va être diffusée sur telle chaîne de la TNT, une larme roule sur ma pommette, et je sais qu'on m'a enlevé une série qui résolument signifie beaucoup.
Je n'ai pas besoin de faire un gros effort de mémoire pour faire remonter le flot de souvenirs typiquement téléphagiques liés à Pushing Daisies : l'attente du nouvel épisode, le ressenti devant les trouvailles musicales ou graphiques, le cœur qui s'envole de ravissement, la densité soudaine de l'air autour de moi lorsque je rangeais mon épisode en sachant qu'une nouvelle semaine me séparait du suivant... ces choses un peu sentimentales qu'on ne ressent pas devant toutes les séries, et qui ne s'expliquent pas.

Avec les adieux viennent forcément les questions : et ensuite ?
Remplacer ? Forcément impossible. Parfois on essaye quand même, mais ce n'est jamais de cette façon qu'on commence une nouvelle histoire téléphagique. Là aussi, c'est le temps qui décide. On sait, en tous cas, qu'il n'y aura pas de réincarnation possible. Aucune de mes séries préférées n'a jamais pu me donner l'impression que je l'avais trouvée dans une autre plus tard. Ce qui est perdu l'est pour toujours. Mais c'est vrai aussi qu'il n'est pire aveugle que celui qui refuse de voir.

En fait, plus j'y pense et plus 2008-2009, sur un plan téléphagique, aura été pour moi une saison de deuil. Du coup je redoute que 2009-2010 ne soit qu'une saison de rebond. Il faut attendre que se fasse la guérison, lentement.
La période des pilotes commence, on verra après tout, mais je sens bien qu'il est trop tôt.

C'est pour ça aussi qu'après l'arrêt de Pushing Daisies, je n'ai plus su faire durer mes coups de cœur. Mon coeur de téléphage est antidérapant pour un moment encore, rien n'accroche vraiment. Ca a aussi ses bons côtés ; je ne me fixe pas et donc découvre à tour de bras ; il n'y a de la place pour rien alors il y a de la place pour un peu de tout. Mais dans le fond, je suis une téléphage attristée.

LoveAfterDeath

J'imagine qu'on a tous une histoire de ce genre, d'une annulation pas comme les autres, qui fait parfois dire que rien ne sera plus jamais comme avant et qui ébranle notre téléphagie dans son ensemble. On sait qu'on n'est pas vraiment fâché, mais quelque chose s'est tout de même abimé. C'est ça aussi, une passion. Il faut admettre que ça fait partie de la vie téléphagique que de tomber amoureux puis de devoir rompre brutalement avec une série. Oui, c'est le temps qui résoudra tout...
Mais vivement la cicatrisation, quand même.

Et pour ceux qui manquent cruellement de magie : la fiche Pushing Daisies de SeriesLive.

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18 septembre 2009

Ephémère

Il n'y a pas grand'chose de plus réjouissant qu'un nouveau pilote (à part peut-être regarder un nouveau pilote avec un milk shake à la fraise). Mais comme plusieurs d'entre nous se damnent à le dire depuis quelques jours, les pilotes de la CW font figure d'exception à cette règle, et sont d'une pénibilité difficilement surmontable pour le spectateur (allant jusqu'à faire tourner le lait dans les milk shakes).

Entre côté cour The Beautiful Life, la série dont on a beaucoup parlé tout l'été mais dont on n'a pas dit un mot, un peu attendue au tournant en ce qui me concerne, genre "si vous n'avez que votre pseudo-scandale à raconter, je vais pas faire de quartier".
Après avoir regardé l'épisode hier soir, je peux vous dire que ça va saigner.
Mais pour plus de pédagogie, considérons plutôt les pour et les contre d'une telle série.

TheBeautifulTab

Voilà, c'est pas plus compliqué que ça. Et même là ça reste encore très relatif, certains contre sont des contre++, par exemple j'ai eu une envie de distribution de baffes façon Obélix concernant l'intégralité de la population féminine.

Il y a eu deux moments qui m'ont donné de l'espoir, mais l'espoir est une salope comme on va le voir. Déjà, à un moment, j'ai ri (j'ai regardé autour de moi immédiatement, et personne n'avait remarqué, même les chats dormaient, tout va bien il n'y a pas de témoin) d'une mini-réplique sans prétention mais au timing efficace lorsque Barbie et Ken sont en train de tomber amoureux dans les couloirs glacials de l'agence de mannequins ; une fois. Et ensuite, quand il s'est avéré que le personnage de Barton avait eu un bébé, et que, je dois dire, je n'avais pas trop envisagé cette possibilité (il est très possible que ç'ait été le seul mérite du feuilleton Barton cet été : créer un l'effet de surprise sur ce petit twist), j'ai pensé, l'espace d'un instant, qu'on allait enfin causer sérieusement et que finalement la série avait peut-être un petit truc à dire.
Mais très vite il s'est avéré que non, je vous l'ai dit, l'espoir est une salope, les intrigues sont restées indigentes, Barbie et Ken sont plus sirupeux que la garniture d'un pancake, les personnages sont leur propre caricature, et je t'enverrais tout ça au resto vite fait bien fait.

Pour que The Beautiful Life ait des chances de me plaire, il aurait fallu, pour synthétiser, que la série ne soit pas si visiblement affublée de la malédiction CW. On va dire que je m'acharne mais c'est vrai ! Cette malédiction qui consiste à systématiquement prendre un sujet qui permettrait de faire preuve de cynisme (à défaut de mieux) et qui finalement s'embourbe dans une contemplation maladive pour le physique des acteurs et une admiration malsaine pour leur mode de vie fastueux et irréaliste, à chaque fois, ça casse tout.

J'ai l'air de dire qu'une série sur le monde de la mode ne devrait qu'en brosser un portrait vitriolé, et c'est plus ou moins ce que je dis : beaucoup d'éléments de The Beautiful Life permettraient d'en faire une sorte d'Action! du monde du mannequinat, et j'aimerais énormément une chose pareille, même sans les répliques de Peter Dragon ce serait formidable d'en arriver déjà là, à un portrait, moins plan-plan que d'ordinaire, d'une industrie qui marche sur la tête mais en est fière. Mais au lieu de ça, The Beautiful Life fait ce que tout le monde a fait avant, "oh le mannequinat c'est beau, on porte des superbes robes de couturier et tout le monde il est tellement beau et on peut y trouver l'amuuur si on reste vrai et honnête et sincère et gentil et on se fait des amis même si des fois on est en compétition et attention aux dangers mais nous comme on est vrai et honnête et sincère et gentil on sait les éviter et même faire chanter les méchants pour gagner à la fin au nom de la mère célibataire et de l'orphelin". Mais qui y croit encore ? A part les quelques jeunes filles qui tenteront la prochaine édition du concours Elite et reviendront pleurer dans le giron de maman pour peser plus de 45kg ? Et encore ?

PerfectGirl

On pourrait, un jour, espérer que la CW ne prenne pas les ados pour un troupeau de bœufs, qu'elle n'insulte pas leur intelligence (si, si-si, certains sont intelligents, j'en ai vu), et qu'elle dise que la gentille blonde qui vient du trou du cul de la Bible Belt ne va pas prendre Manhattan d'assault et ravir le cœur de toute la profession par son seul charme gauche, et en parallèle faire chanter des vilains photographes et déjouer les pires des complots. Ça n'existe pas, et ça ne leur arrivera pas, à ces ados. Alors tant qu'à faire une série sur le monde de la mode, autant être critique, et mordant. Si vous pensez qu'un ado ne peut pas tolérer le mauvais esprit et la critique, c'est que soit vous êtes trop vieux, soit il y a un problème avec les ados qui constituent votre audience.
Mais, parlant d'audience, je remarque que justement, le public d'une telle série ne se bouscule pas au portillon pour voir les interminables défilés sur les podiums dans des tenues vomies par un arc-en-ciel nauséeux. Les audiences de The Beautiful Life disent clairement que les ados se contrefichent complètement qu'on les enfume avec des rêves factices. Ce qui me les rend infiniment plus sympathiques, tout de suite.

Oui, The Beautiful Life fait partie de ces séries qui me mettent en colère. Toute rouge.
Une fois l'épisode fini, je me suis retrouvée dans le noir, un peu fatiguée, un peu vidée de ma sève. J'avais eu raison de regarder ça un soir de semaine, finalement. En étant crevée, j'avais l'impression de m'être mise au niveau de sollicitation intellectuelle voulu par les scénaristes. Je me sentais très lasse. Je me suis surprise à rêver d'une série qui s'appellerait The Beautiful Life parce que tout le monde serait si beautiful dedans que ça ne toucherait plus personne, et que tout le monde ne ferait attention qu'à la personnalité des gens parce que, puisque tout le monde rentre dans un Versace en 36 et fait 1m80 sans les talons aiguille, à quoi bon se soucier de l'apparence ? Un monde où étrangement les haines et les passions seraient différentes, un vrai parti-pris scénaristique, une sorte de bulle dans le monde, une envie de détourner les codes, de dire autre chose.
Là j'ai su qu'il était amplement temps de me coucher. J'ai laissé trainer mes cheveux défaits sur l'oreiller, j'ai remonté les couvertures jusque sous mon menton, j'ai caressé distraitement mon chat roulé comme un jambon à mes côtés, j'ai fermé les yeux et j'ai instantanément oublié l'existence de The Beautiful Life.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Beautiful Life de SeriesLive.

18 septembre 2009

Résignés, on était tous les deux résignés...

Une série presque pas diffusée sur le hertzien français ? Aucune promo autour ? Pfff, aucune chance que les DVD se vendent bien.
Et pourtant : Brothers & Sisters, saison 2, 6e coffret de série le plus vendu par la FNUC.

Resignes

Un petit pas pour la téléphagie, une grande claque dans la gueule de TFHein. Comme quoi les spectateurs sont d'ores et déjà résignés, ils savent qu'il ne sert à rien de fonder des espoirs en l'intelligence des diffuseurs pour leur offrir leur série de façon décente, donc ils sont passés à autre chose ! Finalement l'industrie du DVD ne sera jamais vraiment en crise tant que les diffuseurs seront encore plus cons que les distributeurs...
Et quant à moi, j'ai pas le temps ce mois-ci, donc je l'ai commandé, et hop !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Brothers & Sisters de SeriesLive.

18 septembre 2009

Why not regarder The Vampire Diaries

ReasonsWhyNot_VampireDiaries

Voici les les 10 raisons de ne pas regarder The Vampire Diaries :

1 - Parce qu'il y a des vampires
2 - Parce que Ian Somerhalder
3 - Parce que c'est diffusé sur la CW
4 - Parce qu'il y a des vampires
5 - Parce que les triangles amoureux, c'est cliché
6 - Parce qu'il y a des vampires
7 - Parce que vous opposez une saine résistance à la mode des vampires
8 - Parce qu'il y a des vampires
9 - Parce que déjà qu'on a du mal à échapper à la mode Twilight...
10 - Parce que le suicide n'est pas une solution
Libre à vous d'en ajouter, étant bien entendu qu'il n'y en a aucune à retirer.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Vampire Diaries de SeriesLive.

16 septembre 2009

Désir d'avenir

Je me souviens qu'il y a un an de ça, je vous vantais les mérites de Brothers & Sisters, découverte avec un peu de retard au motif que je raffole des familles dont on suit les évolutions sur plusieurs années. D'où mon régal à enchaîner première, puis seconde, puis troisième saison en quelques semaines. Il est vrai que j'ai interrompu le visionnage de la saison 3 (rappel des faits : avec l'hiver 2008-2009, j'ai pris ABC en grippe à cause de l'affaire Pushing Daisies) et je n'ai pas regardé de nouvel épisode depuis quelques mois maintenant, mais une autre série a ravivé mon intérêt sur le sujet, depuis, et je me suis dit que j'allais accorder quelques lignes de plus à ce phénomène.

La raison de mon intérêt pour les histoires de familles est probablement à chercher bien au-delà de ma seule téléphagie.
Mais une chose est sûre, ses manifestations aujourd'hui dépassent elles aussi très largement les quatre coins de mon écran de télévision. Par exemple lorsque je joue au Sims, l'un de mes modes de jeu favori est de créer d'immense arbres généalogiques, si possible s'entrecoupant avec d'autres immenses arbres généalogiques. Plus anciennement, quand ma soeur et moi étions petites, et que nous jouions à la poupée (on a été élevées comme des filles, que voulez-vous que je vous dise... mais ceci n'est presque pas un post sur le déterminisme), nous créions souvent une famille nombreuse, et tout l'enjeu était de savoir qui des filles (jouées par Skipper 1, Skipper 2, etc...) se marierait et aurait à son tour des enfants la première (d'autant que le nombre de Ken était limité). Adolescente, je lisais L'Esprit de Famille goulûment, attendant qu'une des soeurs ait des enfants, créant ainsi des ramifications avec la famille de protagonistes masculins encore inconnus 1 tome plus tôt (Janine Boissard m'ayant offert ce que Louisa May Alcott m'avait refusé). Bref, voir une famille se développer sur plusieurs générations, ça me fascine. Plus il y a de pièces rapportées, plus j'exulte.

On comprendra mieux comment j'ai réussi à accomplir le tour de force de regarder plusieurs saisons de 7 à la Maison (la gamme d'âge des enfants Camden permettant une sensation de renouvellement des générations et pièces rapportées quasi infinie), et comme Brothers & Sisters a capturé mon cœur, donc (avec d'autant plus de force que les intrigues sont largement meilleures).

Sauf que le weekend dernier, en finissant l'ultime épisode d'un dorama japonais, j'ai réalisé que cette passion pour les arbres généalogiques à rallonge avait sans doute contaminer ma façon de regarder des séries où une famille est au centre des attentions scénaristiques (vous avez jusqu'à la fin du paragraphe pour trouver de laquelle je parle ; elle a déjà eu droit à un post sur ce blog ces dernières semaines). C'est d'ailleurs fou comme un bon dorama remet bien les choses en places après des années de formatage occidental.

Oishii Gohan sacrifie à un certain nombre de passages obligés, c'est sûr. Si vous vous souvenez bien, je n'ai jamais crié au génie, après tout. Mais la série développe des personnages si attachants que le spectateur occidental (c'est moi, ça) ne peut s'empêcher de commencer à former des projets d'avenir. D'ailleurs, le scénario nous y encourage une fois ou deux en lançant quelques hameçons habiles. Mais le fait est qu'à l'avant-dernier épisode, il devient clair qu'Oishii Gohan prépare ses adieux. Voir à pas oublier qu'il s'agit d'un dorama ici ! Huit épisodes et puis s'en vont, et pas de Piemaker en vue pour une petite résurrection des familles.

Si dans le cas d'autres intrigues, je peux sans problème accepter cette particularité locale, sous l'angle de cette famille adorable, c'est plus difficile d'admettre que la série n'aura jamais qu'une durée de vie limitée.
Oishii Gohan a en plus le charmant vice d'employer des flashbacks et des outils de datation (musicaux notamment) pour créer rapidement à la famille Kasugai un passé vieux de 10, 15, 20 ou même 25 ans. De sorte qu'on a l'impression (bien-sûr erronée) d'avoir déjà passé beaucoup de temps avec cette famille.

Pour autant, une série familiale n'est pas obligée d'être une saga à rallonge. Oishii Gohan, dans son format 8 x 45 mn, a eu le temps de beaucoup dire sur la famille Kasugai, et sur la famille tout court. Le twist de l'épisode final est à cet égard très parlant (et je me suis laissée avoir comme un bleu, je le reconnais). Je suis ressortie de l'expérience de ce final, outre la larme à l'œil (mais je l'ai dit, j'ai été élevée comme une fille), assez transformée. Comme si certaines œillères avaient disparu.
Bien des auteurs occidentaux, finalement, gagneraient à apprendre du nombre de singularités que le dorama peut avoir. Pour bien décrire la vie d'une famille sur le long terme, nul besoin de jouir soi-même de temps.

Certes, en raison de mes habitudes et préférences, j'ai ressenti un certaine frustration à abandonner Tae, Kaede et les autres. Mais j'ai aussi l'impression d'avoir appris quelque chose.

Passez un mois sous le signe de la fiction japonaise, et remplacez avantageusement n'importe quelle cure détox...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Oishii Gohan de SeriesLive.

12 septembre 2009

No-stalgie

Je me souviens assez bien ce que j'ai pensé du pilote de 90210 : j'y cherchais des références. Mais des références faciles à saisir parce que je n'avais pas suivi la série originale. En tous cas je m'attendais à ce qu'on joue uniquement avec ma mémoire. C'est un peu la même chose qui s'est passée devant Melrose Place, suivie des mêmes causes et des mêmes effets d'ailleurs.

Parce que si ces dernières années de télévision nous ont appris quelque chose, c'est que le revival est obligé de tirer sur la corde nostalgique et sentimentale du spectateur, là où le remake n'y est pas forcé (étant doté d'une plus grande liberté), mais quand même bien enclin. Bref en ce moment, la télévision joue sur nos souvenirs de téléphages, et tout le pari, c'est que nos souvenirs soient assez frais, précis et affectueux pour que le revival soit regardé autant que la série d'origine, et qu'un attachement vieux d'une, deux ou trois décennies rende le spectateur suffisamment patient pour excuser les balbutiements du début, et prenne le temps de s'attacher aux nouveaux personnages quand même.

C'est un sacré challenge parce que la majorité des spectateurs ne sont pas des téléphages, leur mémoire est moins remplie de souvenirs télévisuels qu'un amoureux des séries (logique mais bon à rappeler), et qu'en général le spectateur lambda aime aussi vite qu'il oublie. En ce qui me concerne, je n'étais qu'une apprentie téléphage lorsqu'étaient diffusées Beverly Hills et Melrose Place. Je me rappelle qu'au collège tout le monde adorait Brendon et Brenda, et moi je n'en avais rien à cirer, pour moitié parce que je ne pouvais pas regarder, et pour moitié parce que les rares fois où j'avais vu des épisodes, j'avais trouvé ça extrêmement indigent.

Et c'est du coup assez improbable que je m'attache aux revivals, que je leur donne une chance. Parce que moins que les autres encore, je n'ai une base d'affection pour la série dont le revival pourrait tirer partie.
Alors j'ai regardé le pilote, et ça a un peu glissé sur moi, je dois dire.

En dehors du jeu pathétiquement affligeant d'Ashlee Simpson, du couple cul-cul qui veut se marier, et du grain de beauté de l'étudiante en médecine, je n'ai en fait pas remarqué grand'chose qui sorte de l'ordinaire. D'ailleurs les personnages ne faisaient aucun mystère de leur manque de profondeur, comme avec fierté, puisqu'en quelques minutes tout le monde a déjà dévoilé sa part d'ombre et donné une idée de ses petits secrets, il ne reste rien à découvrir ou si peu. Tout réside dans les histoires de cœur, de cul, d'argent et d'alcool qui vont se mêler et s'entremêler jusqu'à ce que mort du cerveau s'en suive.

Mes reproches à Melrose Place, dans le fond, ne lui sont pas propres. C'est au contraire assez habituel que j'aie l'impression qu'on m'évide la matière grise avec une cuiller parisienne. Ce n'est pas propre à la série, ni à son ancêtre, ni au genre du revival CWien. Et en fait, j'ai même moins de reproches à adresser à Melrose Place que je n'en avais envers l'imbu de lui-même pilote de 90210.
Mais je ne suis clairement pas le bon public, il faut juste l'admettre.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Melrose Place 2.0 de SeriesLive.

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