Meunier...
On a déjà parlé maintes et maintes fois de mon aversion pour les séries se déroulant dans le passé, par opposition aux séries ayant été tournées à l'époque en question. Mais on est d'accord que dans le cas Rome, ou encore de The Tudors, c'est pas gagné de trouver des séries d'époque, n'est-ce pas ? Il ne reste donc plus qu'à se taper ces reconstitutions fictives, en prenant sur moi chaque fois que la prod en rajoute pour faire plus authentique, et ça m'énerve prodigieusement mais, au nom de la culture, quand même, merde, quoi. lady, surveille un peu ton langage, diantre !
Ainsi donc... Forte de ma relativement bonne surprise devant Rome, je me suis donc sentie encouragée à tenter The Tudors, qui jusque là m'avait fait l'effet d'une série bien plus caricaturale que Rome, avec du cuissage en veux-tu, en voilà, un roi ayant l'air d'avoir fait les pages centrales de PlayGirl, et autres joyeusetés pour égayer l'oeil mais guère l'esprit.
Mais je lançai le pilote en me disant que ma vision en était forcément erronée, puisque je n'en avais eu qu'un aperçu très distant et détaché.
Mes amis, il n'en est rien. The Tudors m'a offert un florilège de tout ce qui peut me rendre folle de rage devant pareille fiction. Dans les grandes lignes, il ne s'agit que d'un soap : qui couche avec qui, qui ourdit un sombre complot contre qui et avec l'aide de qui, et au milieu de tout ça, un étalage de chair sans aucun autre intérêt que celui d'apâter le spectateur qui aurait peur de trop solliciter son cerveau devant une série en costumes.
La belle affaire.
D'autant que The Tudors a aussi l'irritante particularité d'avoir pour personnage central ce qui s'avère réellement être un mannequin pour sous-vêtements, plus habile à jouer de son regard de gravure de mode que de subtilités dans son jeu, et que la série ne perd pas la moindre occasion soit de détailler sa musculature, soit de le présenter en fort charmante compagnie (et quand ce n'est pas lui, c'est un autre qui lui ressemble).
Les intrigues de la cour, les tractations diverses qui se déroulent dans le dos du roi (car pour aller jusqu'au bout de la caricature, il lui fallait également être gonflé d'orgueil, imbu de sa personne, et quasiment incompétent dans les affaires d'état, ce qui forcément fait que tout le monde peut intriguer dans son dos pourvu de lui faire des courbettes par devant), les histoires de fesses, et évidemment toutes les scènes infligées au spectateurs pour faire plus véridique (parfois longuettes, comme la joute), ne parviennent pas à masquer cet état de fait : The Tudors n'apporte pas d'éléments suffisamment stimulants pour qu'on pardonne les multiples facilités du scénario.
Aussi me pardonnerez-vous, j'en suis sûre, l'extrême facilité de mon titre, mais je le voulais assorti.
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Tudors de SeriesLive.