Six degrès et deux ans de séparation
Pour diverses raisons toutes imbriquées les unes dans les autres et donc d'une complexité effarante (que je vous épargne dans ma grande bonté), cela fait plus de deux ans que je n'ai rien pu graver. Ce qui, du strict point de vue du stockage, et considérant à la fois que je suis une téléphage pilotovore, et une Jfan exhaustiviste, a posé des mois durant des problèmes de type casse-tête assez irritants. En contrepartie, je suis devenue une reine dans ce que j'appelle personnellement le Tétris des Octets !
Mais aujourd'hui je suis fière d'annoncer que j'ai des CD vierges ET un graveur fonctionnel ! Plus rien ne peut m'arrêter à présent !!! Enfin, sauf les contraintes de temps.
Donc, depuis quelques jours, je fais du tri dans mon chez moi informatique.
Il y a deux jours, par voie de conséquence, je suis retombée, sur un disque dur gavé jusqu'à la gorge et donc laissé un peu de côté ces derniers temps, sur des dossiers datant d'une à deux saisons, parfois plus. Et ajoutez à cela quelques vieilleries que j'avais collectées et dont l'âge se compterait plutôt en décennies.
Inutile de préciser que depuis que j'ai commence à faire ces excavations d'octets, j'ai un peu perdu la notion du temps. Je trouve des séries que j'ai regardées dans un passé flou et lointain, d'en dégote même que j'avais cagoulées et reportées à plus tard (donc que fatalement je n'ai jamais regardées...), tout ça au point que je commence à ne plus trop savoir quelle série a commencé quand, quelle série est encore en vie, ce genre de choses. Ça me rappelle lorsque j'ai eu la mauvaise idée de lire Angélique Marquise des Anges en même temps que La cicatrice au collège, et que j'ai commencé à penser que Le Roi Soleil était mort pendant la Seconde Guerre Mondiale... ouais, j'ai jamais été très douée en Histoire... ENFIN BREF ! C'est pas l'sujet.
Du coup, la conséquence de tout ça, c'est que j'ai commencé à découvrir ou redécouvrir des séries qui moisissaient dans un coin de disque dur en attendant d'être archivées sur de jolis CD, et comme je suis pas du genre contrariante, bah je les ai regardées.
Mentionnons à titre d'exemple les pilotes de Greg the Bunny (que j'ai déjà brièvement évoquée) toujours aussi drôle, Titus (dont j'ai mentionné un épisode, aussi), Les Rues de San Francisco, la saison 3 de Reba (je vous ai parlé de la première il y a des lunes de ça), et, là où je voulais en venir (ces intros sont de plus en plus longues, ça peut pas continuer comme ça), le pilote de Six Degrees.
Et le second épisode de Six Degrees.
Et le troisième épisode de Six Degrees !
...Et dans ma lancée, je suis allée jusqu'au sixième, mais seulement parce qu'à l'époque je n'avais pas cagoulé plus loin. Vous vous doutez bien à présent que je suis prise d'une furieuse envie d'essayer de remédier à ça !
Le plus incroyable c'est qu'au moment où Six Degrees débarquait, je n'avais regardé que le pilote, qui m'avait juste amusée ; je me rappelle vaguement l'avoir trouvé mignon, mais sans plus. Vu l'effet que m'avait fait le pilote, c'est même très surprenant que j'aie cagoulé le reste.
Mais ils étaient là, juste là, pendant deux ans, à portée de main, et je ne les ai découverts que maintenant, et en fait j'adore. Le côté chassé-croisé, imbrications diverses et variées, et évidemment un certain nombre de personnages sympathiques (avec en tête Laura et Steven) sont en fait des aspects très engageants. Je ne dis pas que dans 10 ans, je parlerai de Six Degrees avec des trémolos dans la voix comme je le fais de certaines autres séries aujourd'hui, mais la série, finalement, a su me charmer.
Peut-être aussi que c'est une question de bon moment.
Il y a deux ans, je n'étais pas spécialement d'humeur à regarder des séries de ce genre. J'ai en fait cagoulé la suite en me disant simplement que, quand les choses auraient changé pour moi, quand l'humeur reviendrait de regarder des séries moins tragiques, je serais contente d'avoir ces épisodes sous la main. Et ma prévenance me touche parce que c'est précisément ce qui s'est produit ! En ce moment, les choses un peu moins tragiques, un peu plus gentillettes (mais pas niaises, attention), me dérangent moins. J'y suis plus réceptive.
Six Degrees parle de quoi, en fait ? D'opportunités. Et c'est ça qui me séduit aujourd'hui. Peut-être parce que je sais y croire à présent.
En somme, Six Degrees vient de me faire réaliser qu'on regarde une série non seulement pour ce qu'elle est, mais pour ce qu'on est au moment où on la regarde.
Et c'est intéressant de se demander, avec le temps, deux ans, ou trois, ou dix, ou plus, quelles séries m'apparaîtraient sous un jour nouveau. Lesquelles trouveraient une résonance en moi qu'il n'y avait pas la première fois que je les ai vues.
Dans mon chez moi informatique, le pilote de Six Degrees date du 29 septembre 2006. Oui, ça fait deux ans, quasiment. Et mon regard a changé en deux ans, parce que ma vie a changé. C'est toujours fascinant quand une passion, comme ici la téléphagie, vous fait réaliser des choses sur vous-même.
Oh et, comble de l'ironie cosmique, aujourd'hui, il s'avère justement que c'est l'anniversaire d'Erika Christensen, l'une des héroïnes de la série... Comme quoi c'est vrai que la vie est faite de petits hasards !
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (mais comme je viens de le démontrer, il n'est jamais trop tard pour bien faire) : la fiche Six Degrees de SeriesLive.