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ladytelephagy
16 novembre 2007

Ballot-otage

Avec ce qui se passe en ce moment (ou plutôt : avec ce qui ne passe pas dans les gares en ce moment !), j'ai bien failli ne pas pouvoir vous livrer mon désormais traditionnel post du vendredi. Avouez : ça vous aurait fait de la peine... euh, bon, mentez s'il le faut.

Pourtant cette semaine, yavait du pilote en quasi prime. Du pain béni. Enfin, je l'espérais en tous cas.
Déjà, il fallait bien surveiller parce que, sur M6, la pause pub tout d'un coup, ils ne connaissaient plus. Et qu'en plus, si on voulait faire son boulot correctement, il fallait boulotter trois épisodes à la suite, ce qui m'a semblé un peu abusif quand même.
Mais ça, c'est un détail, car en fait il faudrait surtout parler de la série. Bon ! Puisqu'il le faut ! J'ai promis après tout, non ?

Kidnapped multiplie les maladresses. C'est ce que nous apprend le pilote, qui utilise les techniques habituelles pour nous présenter un personnage, Virgil, qui nous permet de faire nos premiers pas dans le pilote... mais celui-ci finit en fait par tenir un rôle complètement anecdotique pendant les trois premiers épisodes. Première bourde. Première d'une longue série.

Avec un sujet aussi classique, on aurait pu s'attendre à ce que la série essaye soit de miser sur l'adrénaline, soit sur l'originalité de son intrigue. Je n'ai encore vu la couleur ni de l'un, ni de l'autre. Les choses mettent un temps fou à se produire, même en tenant compte du traditionnel délai de temps d'exposition. En fait chaque fois que quelque chose peut surprendre, on en passe à quelques centimètres mais rien à faire, on n'arrive pas à être pris au dépourvu. L'opposition entre l'enquêteur privé et le FBI est également balayée d'un revers de la main, les personnages manquent d'épaisseur en dépit d'efforts désespérés pour les rendre un peu plus multicouches... bref ça patauge. Ce n'est pas faute d'intention, c'est faute d'efforts. Comme si le scénario allait au maximum à la facilité.

C'est assez désolant de voir également quelqu'un comme Jeremy Sisto se débattre péniblement dans un rôle étriqué. Knapp aurait pu être un personnage intéressant si on avait poussé le concept jusqu'au bout, c'est exactement comme le reste... La violence et l'absence de méthode du personnage auraient pu s'inspirer de personnages réellement trash, mais personne ne s'y est autorisé et on a l'impression de voir Sisto faire des aller-retours entre un registre et un autre, semblant aussi de temps à autres carrément abandonner la partie et fournir le strict minimum en désespoir de cause. La scène où il intimide l'ami d'Aubrey aurait pu être très impressionnante, de par la violence réprimée qu'elle exprime dans le personnage de Knapp, mais rien à faire, au milieu de scènes trop neutres, elle ne convainc qu'à moitié.

Comme je l'ai dit, une telle série repose soit sur l'adrénaline, auquel cas on a de l'action pure à la 24 et on sait à quoi on a affaire, soit d'autre part on essaye d'avoir une vraie intrigue. Sauf que la mythologie met un temps fou à s'installer, on ne comprend pas bien certaines interconnexions... mais pas dans le sens où c'est trop mystérieux, simplement dans le sens où c'est bordélique. L'action reste aussi assez limitée, entre un vol plané dans des poubelles et Terry Kinney se balançant, hilare, au sommet d'un building, on a l'impression de se faire un peu fourrer.

Kidnapped se consomme donc comme une série sans prise de tête à regarder alors qu'on en a bavé dans les transports, par contre, de là à se morfondre d'avoir raté des épisodes, ça m'étonnerait beaucoup. Pour ma part je n'ai pas l'intention de rater un seul épisode puisque je ne projette pas d'en voir plus...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Kidnapped de SeriesLive.

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9 novembre 2007

Amen !

C'est vrai ça, de nos jours, ya un Dieu pour tout le monde, non ? Fran Fine pense bien qu'il y a un Dieu des chaussures ! Pourquoi pas un Dieu des téléphages ?

Et s'Il devait avoir 10 Commandements, je pense qu'ils seraient de cet ordre :

1 - Je suis la Télévision, ton seul et unique Dieu (oh, tu peux essayer d'y échapper, mais Je continuerai d'avoir à chaque saison de nouvelles raisons de croire en Moi)
2 - Tu ne connaîtras pas d'autres obsessions que Moi (mais Télé éteinte, tu as droit à un peu de musique, de ciné, et éventuellement internet)
3 - Tu ne prononceras pas Mon nom à l'appui du mensonge (donc ne parlons pas de Télévision quand il ne s'agit que de real tv, sinon gare !)
4 - Observe le jour du samedi (ya souvent des trucs bien le soir dans la Trilogie ; bon d'accord, pas toujours, mais observe quand même, on sait jamais, regarde, le dimanche ça a bien évolué par exemple...)
5 - Honore ta télécommande et ton lecteur DVD (ou magnétoscope si t'es plutôt pour l'Ancien Testament ; une bonne façon de les honorer c'est regarder régulièrement des séries, et en enregistrer en nombre... d'ailleurs à propos des cassettes et DVD, J'ai dit : "croissez et multipliez". Alors tu vois.)
6 - Tu n'effaceras point de VHS (pense aux foudres divines avant d'agir bêtement. Ou à l'absence de rediffusions)
7 - Tu ne commenceras pas à regarder des émissions de variété française (impie ! Déjà que les fictions françaises, c'est limite, faut peut-être pas Me pousser à bout !)
8 - Tu ne voleras point (oui, alors, hm, bon, on est clairs sur celui-là, hein, mais, hm, si tu as une bonne excuse, naturellement on ne peut pas t'en vouloir, Je veux dire, bon, ça dépend des diffusions dans ton pays, des sorties DVD... ahem, après tout Je suis une obsession miséricordieuse, J'ai le pardon en Moi, tu comprends ?)
9 - Tu ne prétendras pas aimer une série que tu as détestée (même si ça fait super bien de dire à la machine à café que 24 c'est trop de la balle et à tes copains que Prison Break c'est trop ouf. On a sa dignité de téléphage, quand même !)
10 - Ta collection de séries exponentiellement grandira (si possible légalement, mais consulter le 8e Commandement en cas de doute)

Moi je suis pieuse, vous savez, et très obéissante. Alors d'accord. Et vous, quels seraient vos Commandements de téléphage ?

8 novembre 2007

Ratées

Nous sommes le premier jeudi du mois et... ah bah tiens, c'est l'heure du podcast ! Comme le temps passe vite quand même, je suis même pas sûre d'être déjà remise de certaines révélations sur KYLE XY...

Pour vous faire patienter jusqu'à la mise en ligne, j'ai décidé de ce soir de vous parler de femmes. De nanas. De gonzesses. Non désolée yaura pas de photo à l'appui. Je me demande si par féminisme, ou peur du féminisme je ne sais pas, il ne manque pas un type de personnage féminin à la télé, en matière de rôle principal : la nana-looser ou au moins, sacrément marginale.

En cette saison où les geeks ont plus de temps d'antenne que jamais, après le succès remporté par My name is Earl par exemple, je me demande sincèrement où est l'équivalent féminin de tels personnages. Les femmes ont finalement toujours le beau rôle. Si elles ont des problèmes dans la vie, c'est parce qu'elles sont torturées par leurs démons intérieurs, pas parce qu'elles ont clairement fait les mauvais choix. Si elles sont dans la panade, c'est parce que si, ou parce que ça... J'étais frappée par la condescendance de Saving Grace vis-à-vis de son personnage principal, par exemple, même alcoolique le regard reste complaisant (elle a buté un mec nom d'un chien !). Je cherche les femmes ratées. Je ne comprends pas qu'aucun exemple ne me vienne à l'esprit d'une femme qui, franchement, ne serait un exemple pour personne, tandis que j'en vois au rayon hommes.

Pourquoi trouver des circonstances atténuantes à ces femmes ? Pourquoi tenter de les comprendre quand on peut condamner sans retenue plusieurs personnages masculins. Pourquoi cette sorte de... discrimination positive ?

Les femmes ne sont pas vouées à s'en sortir mieux dans la vie que les hommes. Il n'est pas dit qu'elles trouvent plus facilement leur place dans la société. Pourquoi le fait d'être une femme nous garantit, au moins à la télé en tous cas, un regard plus complaisant sur nos agissements, les conséquences de nos actes, et notre mode de vie ? Pourquoi ces femmes se retrouvent-elles excusées soit par des tragédies antérieures, ou des amis qui la soutiennent tout de même ?

Eh bien non, je refuse ces personnages féminins auxquels on trouve des circonstances atténuantes ou des personnes pour les aimer malgré tout ! Je revendique le droit au néant intellectuel, à la moralité zéro et la marginalisation totale !!! Vous faites ce que vous voulez, mais à la saison prochaine, entre deux grèves, messieurs les scénaristes, trouvez donc le moyen d'écrire un rôle du genre d'une terrorriste et infanticide ! Merde à la fin, nous aussi on a le droit au ratage complet, quoi !

Et pour ceux qui manquent cruellement de son : SeriesLiveOnAir_Purple_mini

4 novembre 2007

Choix éditoriaux

Qu'on tienne un blog, qu'on alimente un site ou tout autre media ayant pour sujet une passion, le dilemme est toujours le même : quels sujets aborder ? La question se pose différemment des cas où, par exemple, on travaille sur un site pour des raisons strictement professionnelles : le sujet est imposé par l'objectif de la profession, et qu'on le veuille ou non, il faut répercuter l'info rasoir sur telle convention de métier, ou il faut publier tel nouvel arrêté qui modifie la façon de travailler, il faut constituer un dossier sur la méthodologie de tel travail interdépartemental... non, la question ne se pose même pas, en fait.
Mais lorsqu'on parle de ce que l'on aime, lorsqu'on est maître (peu ou prou) de son outil de communication, alors on se demande, à un moment ou à un autre, de quoi on va parler.

Le plus gros du dilemme se pose par l'envie de toucher du monde. Si on choisit d'écrire, c'est bel et bien pour être lu, et si je parle c'est pour être entendue. Si je ne le faisais pas pour les autres, pour transmettre un message, alors de toute évidence je le ferais pour moi et ça n'aurait plus de sens, parce que si je veux me dire quelque chose, je n'ai pas besoin de les publier sur Internet au préalable ! Mais du coup, combien de personnes vais-je toucher ?

Si dans mon blog je parle de Rude Awakening, ça va toucher... allez, une, peut-être deux personnes. Si je parle de Buffy, bizarrement, l'affluence est bien différente ! Du coup forcément, ce serait facile de toujours parler de séries aussi populaires que ça, afin de faire gonfler les stats. Mon message touchera ainsi plus de gens.

Pourtant, tout le monde connait Buffy (ceux qui ne connaissent pas, c'est qu'ils le veulent bien !), et même si j'ai évidemment un avis sur ce que j'ai vu, c'est le cas de tout le monde aussi. Qu'ai-je à apporter sur ce sujet ? Qu'ai-je à dire qui ailleurs n'ait jamais été dit ? Qu'ai-je à apprendre ? Quel est l'intérêt de ne revenir que sur des gros titres comme celui-ci ? Oui, ça fera sans doute réagir, mais ces réactions ne seront pas motivées par la curiosité, il n'y aura pas vraiment d'échange, puisque chacun connaît sa propre position depuis bien longtemps. Mais parler de Rude Awakening, là c'est intéressant, parce que je peux vous donner envie de vous intéresser à la série, je peux apporter quelque chose, je peux faire partie des rares sites francophones à évoquer la série... mais si je le fais, alors plus personne n'aura envie de venir me lire... et mes posts passionnés n'auront pas atteint leur but d'essayer de partager ce que j'aime, ce que je sais, ce que je pense.

Evidemment, n'importe qui finirait par se dire qu'il faut trouver un équilibre. Mais si je fais un post Buffy, irez-vous lire mon post Rude Awakening pour si peu ? Ca vous ennuie si j'en doute ?

Dans le fond, ce qui importe, ce n'est pas que je vous parle de Buffy pour vous donner envie de me rendre visite. Ce qui importe c'est que je continue à parler de Rude Awakening, avec toute ma passion, parce que c'est ce que je fais le mieux, si tant est que je fasse les choses bien. Je ne veux pas me vider de ma sève pour des posts faciles, comme je l'ai fait ces deux dernières semaines en parlant seulement de Buffy : mes stats ont gonflé mais la victoire est amère. Je vais continuer à parler, aussi bien que possible, de Rude Awakening, et peut-être que plutôt que mon sujet, c'est ma passion qui finira par vous donner envie de me lire. Ca me semble un pari bien plus intéressant, non ?

Ne pas céder à la facilité pour obtenir de l'audience : c'est ce que je voudrais toujours pouvoir faire.

2 novembre 2007

Oh oui, once more !!!

Ma téléphagie m'a été diagnostiquée vers la fin des années 90, cependant, elle ne s'est pas déclarée comme pour beaucoup de gens à l'époque, avec Buffy, Dawson et Charmed. Eh oui, je vous parle d'un temps que les moins de 10 ans ne peuvent pas connaître... J'ai eu une histoire compliquée avec Buffy, d'ailleurs... j'ai vu le 3e épisode lorsqu'il est passé en milieu de semaine, le jeudi je crois, sur M6 (avez-vous connu la diffusion en semaine et en nocturne sur M6 ?), ça m'a pas captivée, j'ai laissé tomber, et c'est une ou deux saisons plus tard, alors que ma soeur était scotchée à son écran, que j'ai daigné y jeter à nouveau un oeil. Et même là, ça n'a pas été le grand amour. J'ai plus ou moins vu la saison 4 (Buffy et moi sommes entrées à l'université la même année, si on suit le calendrier de la diffusion françaises du moins), la 5e m'a complètement saoûlée, la 6e a révolutionné ma façon de regarder la série, j'étais enfin convertie au moment de la 7e... Une fois de plus, j'avais un train de retard. Mais pas de regret, j'ai vu le meilleur.

Cette semaine, mon homme et moi cherchions quelque chose de marrant à regarder après le pesant (et profondément pathétique sur le dernier tiers) film Sunshine (n'allez pas faire de recherches, ça n'en vaut pas le coup), et comme une lueur dans la nuit, nous avons aperçu le coffet de Buffy saison 6 (le seul que je possède, le reste est en VHS mais n'attend qu'une bonne promotion pour disparaître corps et biens... soit je suis aveugle, soit ya toujours pas eu d'intégrale de cette série !). "Tiens, si on regardait Buffy, l'épisode musical... je l'ai jamais vu !" Il me balance des trucs, comme ça, pour vérifier si je suis cardiaque... le jour où mon coeur va lâcher faudra pas venir pleurer.

Eh, vous savez quoi ? Cet épisode il est quand même drôlement chouette !
Nan mais ne partez pas, attendez... même aujourd'hui que ma période Buffy est derrière moi (en fait après avoir englouti goulûment la saison 7, le soufflet n'a mis qu'une moitié de saison à retomber... un an après cette série faisait vraiment partie de mon passé de téléphage), je trouve cet épisode parfaitement épatant (et selon des sources proches, même un non-amateur de la série peut le trouver très bon).

D'abord, il y a l'aspect musical, évidemment. Les genres sont assez variés ; deux numéros sortent particulièrement du lot, la présentation du démon et le très enthousiasmant duo Tara/Giles. Mais tout le monde, hormi Willow évidemment, s'en sort dignement.

Mais surtout, cet épisode vaut son pesant de mandragore parce qu'il est construit non seulement comme un épisode hors-norme sur la forme, mais très bon sur le fond. La plupart des intrigues s'apprêtent à changer de façon dramatique : la relation Buffy/Spike prend de la consistance, lumière est faite sur l'Enfer (ou absence de) enduré par Buffy depuis sa résurrection, le mariage de Xander et Anya commence à sentir le sapin, et bien-sûr, la séparation de Tara et Willow prend sa source directe ici. Bref, du costaud, et puis secondairement le départ de Giles, la perdition de Dawn... On n'est pas dans l'épisode gadget, on est en plein coeur d'un exercice de style qui n'a surtout pas bloqué la narration. Au contraire, plutôt que de faire indéfiniment piaffer d'impatience le spectateur avec des intrigues qui se dénouent leeeeeeentement, on profite de l'arrivée du démon pour que tout le monde se dévoile, au moins un peu...

Et puis cet épisode concentre tout l'humour, l'univers adolescent, le folklore typiques de la série. C'est limite si ça vaut pas plus la peine de voir cet épisode plutôt que le pilote si on arrive à croiser la route d'un néophyte !!!

En prime c'est vraiment intéressant de prendre du recul sur une série avec laquelle on a eu une longue histoire pendant plusieurs années, et à laquelle de toutes façons on n'aurait pas pu échapper même si on l'avait voulu. Buffy était un véritable guilty pleasure, dans le sens le plus noble du terme : tout n'y est pas nécessairement profond, le public visé, adolescent, était complètement assumé, mais quelques éclairs de génie dans l'écriture, les dialogues et la production ont permis de faire en sorte que cette série mérite réellement son succès, ou en tous cas jusqu'au point où c'est devenu surfait évidemment.

Je laisserai la conclusion à mon homme, à imaginer prononcée avec emphase, et des étoiles au fond du regard : "Maintenant je comprends pourquoi tout le monde dit du bien de cet épisode !!!"

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (même si, franchement, si vous n'avez pas moins de 10 ans, vous n'avez pas la moindre excuse) : la fiche Buffy de SeriesLive.

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