Take my love, take my land, take me where I cannot stand...
Bon sang ça fait du bien ! Ca faisait un peu plus d'un an que je n'avais pas regardé d'épisode de Firefly, et revoir le pilote était une bouffée d'air frais...!
Toutefois, ce pilote est à l'image de la série, et de ce qui selon moi l'a torpillée : l'épisode va beaucoup trop vite, se bornant à une façon superficielle d'aborder les choses et notamment l'univers de la série, pourtant conçu, ça se sent, de façon complexe. C'est quand même plutôt emmerdant pour un pilote, justement ! Là où Farscape avait par exemple très bien réussir à inclure son propre vocabulaire, Firefly se vautre complètement, avec deux phrases en langue étrangère totalement plaquées, et deux mots arrivés d'on ne sait où, qui trouvent, de surcroît, assez peu d'explication dans le contexte où ils sont prononcés. On nous balance aussi quelques noms techniques avec très peu d'explication, et même si on comprend visuellement à quoi, par exemple, correspond la base du vilain méchant pas gentil de notre affaire, on sent confusément une sorte de hâte fort regrettable.
Joss Whedon savait-il que ses épisodes lui étaient comptés ? On peut se le demander. Certainement que ce pilote a été conçu initialement pour durer plus de 45mn. Les éllipse temporelles ne sont pas tellement le problème : c'est surtout cet empressement à monter vite à bord des aventures du vaisseau sans laisser le temps de s'installer dans l'univers de la série.
Imaginez un peu l'incongruité de l'enchaînement : dans la première scène, Malcolm & co se frittent avec des locaux à cause de la fête de l'indépendance. Au programme : action, bonnes répliques, et démonstration de force. Là-dessus, générique, et hop ! On passe à notre doc et sa frangine River qui parlent d'une Académie dont on ignore tout, mais qui ont un tel naturel à en parler, sans aucune forme d'explication, qu'on a tôt fait de se demander si on n'a pas loupé un épisode ! Non-non, c'est normal, il a fallu faire des coupes... hélas on ne sort pas tellement de cette façon de fonctionner jusqu'à la fin du pilote. On comprend évidemment un certain nombre de choses sans se faire tenir la main, et il est évident que certaines explications/révélations appartiennent aux épisodes à venir, mais Firefly reste le type-même de pilote qui aurait supporté de prendre un peu plus son temps.
Quand je pense qu'après avoir boulotté la série lors de sa diffusion sur Serieclub, je ne me suis même pas donné la peine de regarder le film... faudra quand même que je me bouge un jour.
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Firefly de SeriesLive.